Mémoire d'accrédiation de permaculture appliquée

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Accréditation

DE PERMACULTURE APPLIQUÉE la permaculture urbaine : Se reconnecter à ses voisins, à son écosystème, au vivant, pour passer des effondrements à la résilience, par les dynamiques collectives

E N S A U VA G E O N S L A V I L L E !

Pascaline Boyron travail mené entre janvier 2014 et mai 2020 Tuteur : Antoine Talin

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SOMMAIRE AVANT-PROPOS INTRODUCTION

1- Pourquoi cette accréditation?

2- Un projet avant tout collectif, Le collectif des Saprophytes 3- Mon rôle/ ma niche

TOUT COMMENÇA AVEC LE CHAMPIGNON...

1- L’agriculture urbaine : une pratique multi-fonctionnelle pour questionner la fabrication de nos territoires 2- De là nait le projet “Les Unités de production fivoises”

CONTEXTE

1- Le mouvement des villes en transition

2- Le pic pétrolier et le réchauffement climatique, le besoin urgent d’un retour au local 3- L’effondrement

VISION

La permaculture urbaine? Est-ce possible?

1- Le contexte du quartier de Fives et notre vision pour ce quartier

LES UNITES DE PRODUCTION FIVOISES 1- Vision

2- Territoire 3- Enjeu

CALENDRIER- PROCESSUS

1- 2014- Retour d’un voyage d’étude à Montréal et à Détroit

2- 2015 : Un lieu ressource en agriculture urbaine 3- 2016 : Le jardin Ressource 5- 2018 : Faire vivre le jardin, accompagner activement Fives en Transition, donner de l’élan à la dimension pépinière du jardin. 6- 2019 : On déplace notre centre de gravité... Travaux et déménagement à Hellemmes, et ouverture d’un nouveau lieu de la résilience urbaine et humaine, La Chaufferie 7- 2020 : ce n’est pas la fin, ni l’heure de la conclusion, mais la naissance de nouvelles branches...

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OBSERVATION

1- Rencontre avec un quartier

2- Immersion dans la vie du quartier 3- Récolte du marc de café

BORDURE

1- La recherche d’un terrain, le lieu ressource 2- Analyse des bordures

ANALYSE DU TERRAIN 1- La végétation

2- Usages : 3- L’eau, les pentes 4- Exposition et orientation 5- Liste non exhaustive des contraintes rencontrées

RESSOURCES

1- L’équipe des Saprophytes

2- La mobilisation des habitants à travers les ateliers “devenons des fermiers urbains” 3- La plateforme des ressources 4- L’eau

ÉCOSYSTÈME DES U.P.F. DESIGN TERRAIN 1- Le jardin cultivé

2- Un lieu de convivialité 3- Un lieu de collecte de déchets-ressources pour la création de substrat 4- Un lieu pour apprendre et expérimenter 5- Présentation de la synthèse : Design visé pour le jardin Ressource 6- Principe de zonage

SERVICES ÉCOSYSTEMIQUES CALENDRIER RÉCAPITULATIF IMPLANTATION

1- L’Unité de Production Fongique

LE JARDIN

1- L’Unité de Production de sol

2- L’Unité de Production potagère 3- Fête des récoltes 4- L’espace de convivialité 5- La question de la pollution des sols 6- Le verger-jardin

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MAINTENANCE

1- Le programme “devenons des fermiers urbains!

2- Formations 3- Le chantier serre bioclimatique! 4- Le verger-jardin- premières récoltes et plantation 5- Essaimage dans le quartier : les composteurs de la résidence des peupliers 6- Essaimage : amménagement du jardin de la crèche des babeluttes

EVALUATION

1- Réflexion et ajustements du modèle économique du projet

RE-DESIGN

1- Carte non exhaustive des initiatives existantes

2- Fives en transition 3- Chantier participatif des toilettes sèches 5- Le verger-jardin : une pépinière et un conservatoire

RE-DESIGN

1- La Chaufferie

2- l’espace rez-de-chaussée 3- Les voisins et caetera

RHYZOME : DE FIVES À BOIS-BLANCS 1- Intuitions

2- L'ensauvagement des villes

MERCI BIBLIOGRAPHIE

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AVANT-PROPOS décembre 2013

Je découvre la permaculture à travers des livres, internet, parce que je m’intéressais à l’agriculture urbaine, à l’écologie, à la décroissance, à l’après pétrole. Au sein des Saprophytes, l’association qu’on a créé avec 5 collègues (architectes et paysagistes), en 2007, nous travaillions déjà sur des projets écosystèmiques permettant de mettre l’humain au coeur des préoccupations urbaines et des solutions à envisager pour fabriquer autrement la ville. Donner un rôle à jouer à chacun, proposer une alternative à cette relation expertnon expert, travailler sur une résilience urbaine, une nouvelle manière de voir l’urbanisme, à une échelle locale, concrête. À travers nos processus, nous avons privilégié des outils menant à la capacitation citoyenne, à plus d’autonomie pour les citadins : la co-conception, la co-construction, des outils collaboratifs, et l’agriculture urbaine comme moyen de produire ses propres aliments. L’agriculture urbaine a été une de nos premières réponses à la question : quel rôle peuvent jouer les espaces publics pour une plus grande utilité et une appropriation par tous? Et Comment changer l’image des espaces publics devenus stériles, impersonnels, quasi “interdits” à cause de contraintes sécuritaires et d’un soi disant “confort absolu”? Accompagner des projets, des groupes de gens, pour (re)voir l’espace public comme le lieu de tous les possibles, mais surtout le lieu d’une sociabilité et d’une convivialité indispensable (voir indissociable) à notre société. D’abord autour de la culture du champignon, rapide, efficace, ludique. Puis nous avons souhaité élargir les modes de production urbaines possibles, et expérimenter d’autres “unités de production” adaptés à la ville, et en tisser l’écosystème qui en découle. On a voyagé à Détroit et à Montréal, 2 villes pionnières en agriculture urbaine. Puis on a voulu se former, élargir notre carnet d’adresse : les partenaires du quartier, les professionnels, les expériences existantes à travers le monde. En septembre 2013, nous projetons de mettre en place un “grand projet d’agriculture urbaine”. S’implanter et devenir légitime à Fives, là où sont localisés nos bureaux, mettre en réseau des fermiers urbains existants ou potentiels, former la population du quartier de Fives au jardinage, à l’agroécologie, les rendre autonomes, développer une économie locale, et favoriser l’échange, jardiner une friche, la rendre productive, transmettre, former, essaimer, proposer un “projet de quartier”, mettre Fives en transition! Une forte intuition nous guide. L’intuition que le mouvement doit être local, joyeux, spontanné. Qu’il doit naître d’initiatives autour de notre cadre de vie, du vivre ensemble, du produire ensemble. 7


C’est à ce moment que j’ai rencontré la permaculture. Sans savoir ce que CCP voulait dire, et où tout cela allait me mener, j’y suis allée. Très motivée pour rencontrer des gens, et comprendre ce qu’était la permaculture dans son sens global. Démarche intuitive, envie de donner du sens à tout ce que je faisais, envie de me laisser surprendre, de trouver le chemin cohérent qui allait faire de l’expérience des Saprophytes une histoire ancrée. J’ai donc suivi un Cours certifié en Permaculture, nommé “permaculture urbaine” animé par Antoine Talin à Montreuil. Les éléments qui m’entouraient sont devenus cohérents les uns avec les autres. Mes questionnements et mes envies ont pris la forme d’un schéma écosysèmique où tout pouvait être lié. Je me suis sentie rassurée, puis enthousiaste! La permaculture s’est invité autour de la table, et a largement nourri le projet “des Unités de Production Fivoises”, et plus largement celui des Saprophytes, ainsi que mon projet de vie.

“La conception permaculturelle est un processus descendant. Au départ, on se focalise sur des facteurs externes, physiques ou biologiques, et cette démarche nous conduit peu à peu vers un processus de changement personnel.” Permaculture, David Holmgren 8


INTRODUCTION Pourquoi cette accréditation? L’envie d’écrire sur mes expériences et mon vécu des projets menés avec les Saprophytes, tellement consistituant de ce que je suis devenue aujourd’hui. L’envie de capitaliser pour continuer à avancer dans le bon sens. Car l’urgence est là. Il faut agir, transmettre, donner envie! Tenir le fil rouge vers un changement indéniable de civilisation. “Nous ne pouvons plus rester dans cette normalité qui n’est pas normale.” (Dé)montrer comment les principes de la permaculture peuvent inspirer nos vies, de manière fertile et créative. Parler haut et fort de la ville, de cet enjeu fondamental qu’est l’urbain. Et proposer une vision, celle que je défends, que j’expérimente, de “la permaculture urbaine”. Ce diplôme a plusieurs fonctions. Capitaliser, écrire, raconter le cheminement intellectuel qui nous invite à repenser une ville plus humaine, plus créative, en transition. Continuer à apprendre, et à pratiquer. Transmettre cette expérience, pour continuer à transmettre dans le futur. Rejoindre une communauté de pensées qui se doit d’oeuvrer en réseau, et de partager ses savoirs. Apporter à la communauté ce que je peux apporter humblement dans le domaine de la PERMACULTURE URBAINE. Proposer des CCP urbain, qui devront s’adapter à ce contexte. Ce rapport s’est écrit entre 2014 et 2020. Le temps de constater qu’en 6 ans, tout bouge, tout est vite obsolète, il faut réajuster, se réadapter, faire évoluer le design. Ce document est à prendre comme une sédimentation d’expériences, des allersretours entre le terrain, le dessin, et des temps de prise de recul, un cheminement.

Face au changement, être inventif A l’heure où j’écris ces lignes, je suis confinée chez moi pour cause de crise sanitaire sans précédent. La Chaufferie* a fermé ses portes, 2 mois après le lancement du premier programme de la résilience urbaine et humaine. Une introduction à la permaculture animée par moi-même a été interrompue brutalement, pour que chacun se confine. L’heure est grave. Je cherche depuis plusieurs semaines, malgré la violence de ce que nous vivons, tous les bons côtés de ce confinement, pour maintenir vivante ma créativité, et mon envie d’agir! Dès que nous serons sortis de ce temps suspendu, imposé, nous ne devrons plus perdre une minute. Ce mémoire va m’aider à me sentir prête. *décrit plus bas dans le mémoire

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Un projet avant tout collectif Le collectif des Saprophytes Nous sommes 6, architectes ou paysagistes, réunis et travaillant ensemble depuis 2007, autour de valeurs communes. C’est avec ce collectif pluri-disciplinaire qu’est né le projet des Unités de Production Fivoises, sujet au coeur de ce diplôme de permaculture appliquée. Les prémices du projet ont été posées avant de devenir un sujet d’étude de la permaculture pour moi. Je rends donc hommage au collectif, et à chaque individu le constituant, Claire, Mélia, Véronique, Damien, Violaine, puis plus tard, Yves-Olivier, Clément et Hélène, qui ont chacun-e apporté leur touche, jouer leur rôle, pour en faire un projet aux multiples facettes, un projet permaculturel!

Présentation du collectif- valeurs et modes d’action Pour une fabrication des territoires plus humaine, plus autonome, plus créative, plus écologique et résiliente, les Saprophytes proposent la mise en place de processus et de modes d’actions participatifs, inclusifs, écosystémiques. Amorcer et essaimer des processus d’auto-production, offrir des outils de capacitation citoyenne pour prendre part collectivement à la pensée de la ville, être un laboratoire d’expérimentation à la recherches de solutions innovantes aux problématiques urbaines… Ce sont autant d’objectifs fondamentaux pour lesquels l’association milite, guidée par une éthique permaculturelle. Cherchant les spécificités et les potentiels de chaque lieu, nos projets de microurbanisme, d’urbanisme concret se faufilent entre les échelles de territoire et s’expriment à travers différents types d’actions: – installations éphémères, objets urbains surprenants qui vont à la rencontre des habitants des villes pour interroger les usages et le sens des espaces publics. – projets de territoire sur-mesure et sur le long terme, visant à constituer des groupes d’habitants-constructeurs de projets collectifs pour leur quartier – ateliers de construction ou d’aide à l’autoconstruction de mobilier, de petites architectures ou de jardinage – recherche active sur l’agriculture urbaine et la diversification des usages dans la ville. Les Saprophytes questionnent, détournent, inventent, [dé]construisent les usages de la ville contemporaine.

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schéma d’organisation des ressources humaines par rapport au projet Les Unités de production fivoises

Damien Claire Véro Clément

Violaine Mélia

Constructeur-architecture

Pascaline Yves-olivier

Productions

ingénieurie

champignons apiculture jardin

Médiation temps forts-évènements dimension culturelle

Claire Pascaline

Compost Violaine Yves-olivier

collecte gestion

Concepteur Designer coordination générale

Implication des habitants

Formation

Pascaline Violaine

stages et ateliers

lien avec le quartierPascaline initiative de transition Véro

Claire

+ COPIL avec l’ensemble de l’équipe 2 à 3 fois/an

Pascaline Violaine

schéma réalisé (en 2014) après une réunion d’équipe autour du projet, où chacun a exprimé ses envies, sa vision, et son idée de son rôle dans le projet. Partir du plaisir que chacun prend dans le projet a été fondateur.

Mon rôle/ ma niche Ma niche est concepteur designeur/ embelliseur/ social-intervenant/ Naturellement, j’ai pris en charge le travail de mobilisation/ ouverture du projet sur le quartier, les initiatives existantes, en développant entre autre une stratégie pour développer le projet autour d’une initiative de transition dans le quartier de Fives. Aussi, j’ai mené , main dans la main avec Violaine à toutes les phases du projet, le travail de coordination, de design global du projet, en restant en veille permanente sur les ob jectifs, qui se sont ajustés au fil du projet. 11


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TOUT COMMENÇA AVEC LE CHAMPIGNON... retour en 2007 plus précisemment le pleurote, champignon comestible dit « saprophytes », se nourissant des matières en décomposition.

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“Le champignon c’est magique, ça attire la sympathie, ça pousse partout, y en a partout. Ça se mange parfois, c’est beau, c’est divers, multiple. Ça créé du lien…”

à l’Alma, à Roubaix, l’opportunité d’une récolte, d’un repas partagé est le point de départ de la rencontre, pour “se projeter” ensemble. 2007, et le point de départ de la création du collectif Les Saprophytes.

Obtenir un résultat, ici, une récolte

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L’agriculture urbaine : une pratique multi-fonctionnelle pour questionner la fabrication de nos territoires «L’agriculture urbaine ou comment une production peut valoriser des Hommes, révéler des lieux, catalyser des temps d’échange?» L’agriculture urbaine est au cœur de nos projets et préoccupations depuis la création de l’association, à la fois comme un outil de projet, un prétexte, un médium. Dès notre premier projet: la construction d’une champignonnière dans le quartier de l’Alma, à Roubaix, nous avons posé la question de la production alimentaire en ville avec comme objectifs principaux: créer du lien social autour d’une production et imaginer de nouvelles pratiques pour des espaces délaissés. En 2012, un voyage d’étude et de recherche-action à Montréal et Detroit, nous a permis de préciser nos intuitions sur la richesse et la complexité des apports de l’agriculture urbaine à la construction de la ville. Au delà de l’aspect productif, nous abordons l’agriculture urbaine dans diverses dimensions: – la dimension politique et la construction de la ville, l’utopie et sa concrétisation, (l’agriculture urbaine est porteuse d’alternatives d’aménagement et de nouvelles pratiques urbaines, liées au mouvement des Villes en transition et de la résilience urbaine). – la dimension économique, en développant du travail (des emplois?) mais aussi en invitant à mettre en place de nouveaux modèles économiques basés sur les échanges non-marchands – la dimension écologique et le développement de la biodiversité en ville – la dimension sociale : l’agriculture comme moyen de fédérer des groupes d’habitants autour de projets collectifs et solidaires – la dimension pédagogique, l’éducation populaire, (autour de la sécurité alimentaire, du jardinage, de l’éducation à l’environnement mais aussi de toutes les phases de la production). – la dimension multiscalaire, permettant de toucher différentes échelles et différents publics : de la micro-intervention au bénéfice individuel, del’unité de production et d’échange à un projet de quartier, une initiative de transition.

De là nait le projet “Les Unités de production fivoises” En 2014, Les Saprophytes s’engagent auprès des habitants et des associations fivoises. C’est autour de l’agriculture urbaine, des associations locales, des habitants du quartier, de notre envie de se mettre en marche pour une « sobriété heureuse », emmenant avec nous toutes les énergies positives qui nous entourent, que nous avançons petit à petit vers un « urbanisme concret » à Fives. A travers un projet de territoire nous visons une réappropriation de délaissés urbains en systèmes agricoles résilients pour développer une attache à son ter15


ritoire, une ville productive, fonctionnant localement, un réseau d’habitants et d’associations constituant une ressource à valoriser. Nous projetons de travailler sur la mise en valeur d’un écosystème alimentaire et humain, à l’échelle d’un quartier en collaboration avec les habitants et structures locales.

Habitants des villes, reconnectons-nous (au vivant)! Produisons nos ressources, valorisons nos savoir-faire, devenons des producteurs locaux, interconnectés les uns aux autres! (Notre force, notre outils de résilience) Les premières unités de production démarrent proche du local des Saprophytes avec un rucher, un laboratoire de production de pleurotes à partir du marc de café récupéré dans le quartier, un potager, un jardin-forêt pour préfigurer un lieu ressource, et comme prémice pour tisser les liens avec les nombreuses initiatives existantes, souterraines, hétéroclytes, joyeuses! Car il faut commencer, car rien ne sert d’attendre. Car nous avons besoin d’apprendre, en commençant à notre échelle... Utiliser

des solutions petites et lentes

Comment faire de la fabrication de la ville l’affaire de tous, une aventure collective ? vision commune : « Prendre soin des hommes », en ville, au sein de l’espace public

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«L’agriculture urbaine est actuellement une approche d’intervention sur, et de réappropriation de l’espace urbain. Portée par un mouvement social majeur dans les dernières années, celle-ci revendique des actions sur l’environnement urbain (lutte aux ilots de chaleur, biodiversité, gestion des déchets organiques urbains, développement de milieux de vie agréables, gestion de l’eau), sur les sociétés (santé, autonomisation sociale et politique, éducation) et sur la production alimentaire (économie sociale, sécurité alimentaire, justice alimentaire) dans une perspective de résilience urbaine. L’agriculture urbaine est foncièrement multifonctionnelle de par ses activités et ses formes. Que ce soit localement ou nationalement, elle est culturellement ancrée dans le lieu de son implantation.» Eric Duchemin, Docteur en sciences de l’environnement et en agriculture urbaine à l’UQAM, Montréal

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CONTEXTE

Le mouvement des villes en transition

d’après Rob Hopkins, les Villes en transition

Les initiatives de transition sont les actions de terrains visant à des territoires plus humains, plus résilients. Ce sont avant tout des actions, issues d’une dynamique collective et citoyenne. Le constat : crise environnementale, écologique, sociale. Nous ne pouvons plus croître indéfiniment sur une planète finie. Nous devons apprendre à limiter nos besoins, partager, ce qui permet de renouer avec la force du collectif et de l’humain tout en minimisant notre impact sur la planète. Cette oeuvre planétaire c’est à chacun de l’engager. 2 notions fondamentales sont à considérer pour mettre en marche cette transition: -le local/ l’importance de raisonner à une échelle appropriée, appropriée pour soi, pour son groupe, pour son quartier… L’échelle d’action et d’intervention est à réfléchir dès le début, en n’oubliant pas qu’il est toujours préférable de commencer petit. Le besoin du local répond aussi à l’enjeu de limiter ses besoins et de réfléchir l’évolution dans un système palpable, là où on a prise, pour viser la résilience. -être positif, et voir la situation comme une incroyable opportunité d’être créatif! Incarner le changement, et incarner l’espérance. Donner envie, montrer que changer de posture, que progressivement proposer un changement de paradigme rend heureux.

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Le pic pétrolier et le réchauffement climatique, le besoin urgent d’un retour au local «N’importe quel imbécile intelligent peut rendre les choses plus grosses, plus complexes et plus violentes. Il faut une pointe de génie, et beaucoup de courage, pour aller dans la direction opposée» Albert Einstein L’ére du pétrole touche à sa fin semble-t-il. Ceci implique de grands changements mais comment ces changements pourraient être préférables, si nous les planifions, si nous nous préparons? Ces deux constats, le pic pétrolier et le réchauffement climatique, issus du fonctionnement de notre civilisation sont indissociables. Nous ne pouvons continuer à traiter l’un sans l’autre. Nous nous devons de réagir positivement, joyeusement et avec imagination. L’enjeu est bien de rebâtir la résilience locale, et de réduire les émissions de CO2, passer par le «petit» semble inévitable. Certaines solutions s’emparent d’un des problèmes, mais peuvent accentuer le deuxième. Les changements doivent être profonds, et passent par une reconnection de l’humain à la nature, à son écosystème naturel, à là d’où il vient. Travailler dans le respect des plantes, des animaux, en interconnection. Nous venons du plancton, de l’algue, de la bactérie, du singe... Nous sommes issus d’un long processus que nous devons réintégrer. L’écosystème planétaire est d’une rare richesse. Il fonctionne depuis des milions d’années. Nous devons réapprendre à nous en inspirer. l’enjeu est de masse dans les villes, où nous nous sommes appliqués depuis plus de 100 ans à travailler contre lui. Ce sont les objectifs fondamentaux de ce projet, proposer un nouveau projet de société, pour mettre nos quartiers en transition, dans le respect du vivant. réintégrer le “vivant” dans nos vies. Ne plus en avoir peur. Produire pour redistribuer, créer des ressources partageables, abondantes, profitez des ressources qui nous entourent pour en produire de nouvelles.

L’effondrement Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment tout peux s’effondrer

La prise au sérieux des théories de l’effondrement est indéniable. Par contre, cette prise de conscience est encore très récente. Mais l’urgence est là, et malgré la marginalité encore de ces théories, nous pouvons les aborder dans les débats publics. Un grand pas. Les chocs que nos sociétés pourraient subir de manière systémique pourraient avoir des conséquences irréversibles, si ce n’est pas déjà arrivé. Mais il nous reste cet interstice, cette période d’incertitude où tout est encore possible, où nous sommes invités à imaginer le monde d’après. Nous pouvons osciller entre pessimisme et optimisme, une chose est sûre, l’avenir n’est pas encore écrit. C’est l’heure du récit, de l’histoire désirable, celle qui nous rendra créatif, actif, et tuera la peur dans l’oeuf. 19


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VISION La permaculture urbaine? Est-ce possible? avril 2020

75% de la population vit en ville. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Parce que la ville offre le vivre ensemble, la proximité des services, de l’emploi, une forme de facilité? Mais aujourd’hui, elle dysfonctionne indéniablement. Récemment, la crise du corona virus nous le révèle. Manque de résilience. Du jour au lendemain, la peur de manquer, la peur de ne plus être approvisionné, la peur de perdre son travail, la difficulté pour soigner les malades, le désemparement pour éduquer nos enfants, le besoin de sortir, respirer, voir des arbres se fait ressentir fort, et la prise de conscience de notre besoin vicéral d’être en lien avec nos congénères, d’etre dans le “vivre ensemble”, de croiser l’autre. La permaculture urbaine, où l’urgente nécessité de faire prendre conscience aux nombreux citadins que nous devons imaginer ensemble notre nouvelle civilisation! La ville, le lieu des histoires les plus incroyables à imaginer! un terreau de créativité. La permaculture urbaine ou apprendre à se mettre en réseau, à coopérer, dans un écosytème plus grand que nous. Réapprendre à connaître son voisin. Réapprendre d’où nous venons. La permaculture urbaine ou l’apprentissage de l’humilité. S’organiser en petit réseau, à une échelle humaine. Dédensifier les villes et créer des îlots d’abondance. La migration d’une partie de la population vers la campagne, avec humilité, et pleine conscience de notre petit pouvoir. être prêt à s’adapter. être prêt à modifier radicalement nos comportements, pour plus de simplicité, de “logique”. Rester en ville et apprendre à tirer profit de tous les avantages de la ville. Repenser l’urbanisation, les liens maisons-école-rue-voisins-alimentation-parcnature-mobilité. Décentraliser. S’organiser en petites cellules interconnectées les unes aux autres. Penser la diversité et l’ingéniosiité de la multitute d’iitiatives locales, autour d’une lutte contre les injustices envers le vivant, en réseau. Accueillir la biodiversité en ville. L’ensauvager!

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Le contexte du quartier de Fives et notre vision pour ce quartier La métropole lilloise, 15ème métropole européenne avec 1,9 million d’habitants, est le noyau urbain majeur de la région Nord-Pas-de-Calais. Située à la frontière de la Belgique, elle a également vu un nouvel essor avec la création de l’ Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai. Ce territoire possède ainsi une des plus fortes densités de population de l’hexagone (plus de 1500 hab km-2). Du fait de cette importante occupation humaine, ainsi que d’un passé industriel extrêmement conséquent, de nombreux secteurs sont impactés par des pollutions de sols. Parmi ces secteurs, c’est à Fives que nous nous installons. Il s’agit d’un quartier populaire situé à l’est de Lille et comptant environ 19 000 habitants. Ancien faubourg agricole industrialisé dès le début du XIXème siècle, Fives a été très touché par la crise, parmi les usines qui ont fermé, on compte notamment Peugeot et Fives Cail Babcock (sidérurgie métallurgie) qui ont cessé leurs activités dans les années 1990. Le quartier devient par la suite de plus en plus résidentiel, son tissu urbain très dense (petites maisons ouvrières avec jardin, courées ou immeubles bas) attire de plus en plus les classes moyennes. De nombreux projets de requalification du quartier et des anciennes friches sont en cours. Nous travaillons à Fives depuis 2010, et c’est dans ce quartier que nous avons choisi de mettre en place ce projet d’agriculture urbaine. Pour un quartier de la « sobriété heureuse » Il semble urgent de retrouver du sens par rapport aux pratiques de consommation: retrouver des pratiques de consommation locales pour reconnecter les habitants à leur alimentation mais aussi à leur territoire et à leur quartier. Nous proposons la construction d’espaces d’auto-production permettant de construire une économie du local, et de reconstruire un lien symbolique à la terre. Pour un quartier plus coopératif Le quartier de Fives, quartier populaire avec une large population fragilisée, est le reflet de notre société individualiste ou la consommation est érigée en valeur dominante et exclusive. Nous ressentons le besoin pressant de fédérer des liens entre les habitants autour de projets collectifs. Il nous semble important de réintroduire et revaloriser le collectif en considérant le lien entre les habitants comme une base de société. Nous voulons faire de Fives un territoire porté par une éthique de la coopération, favorisant l’entraide, l’échange, et le réseau et faisant la démonstration qu’ensemble, les choses peuvent changer. Il s’agit de proposer de retrouver la conscience de l’interdépendance : interdépendance entre les personnes, au sein d’un collectif, et entre les territoires. Pour une ré-appropriation des savoir-faire «La disqualification sociale a engendré le fait que les savoir-faire profanes sont 24


trop souvent dévalorisés, et leur transmission est malmenée.» Renouer avec les savoirs et des savoir-faire, favoriser leur transmission, revaloriser des compétence et des pratiques est au coeur de notre action. Nous souhaitons également réveiller chez les habitants les envies et les vouloir faire, en pensant que le bonheur peut se construire sur le sentiment d’avoir un rôle agissant, d’avoir une place au sein d’un collectif, d’un quartier. Pour un quartier pluri-fonctionnel Les lieux et les espaces de rencontre physique s’amenuisent, s’appauvrissent et se standardisent. Expérimentons collectivement la fabrication de l’espace public en répondant aux attentes des gens. Ainsi, nous proposons de contribuer à la diversité des fonctions urbaines, d’enrichir les usages que propose la ville et permettre son appropriation par chacun.

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Un potentiel cultivable

et implantation des Saprophytes

Carte non exhaustive des espaces verts de Fives

local des Saprophytes 2010-2019

Jardin Ressource depuis 2014

si Cail conver s e re Fiv e en n i s U ine urba 26

on


local des Saprophytes La Chaufferie depuis 2019

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La coopération dans la nature, sous nos pieds

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LES UNITES DE PRODUCTION FIVOISES Vision A travers un projet de territoire, nous visons la réappropriation de délaissés urbains en systèmes agricoles permacoles! Se réapproprier son quartier, renouer avec son attachement à celui-ci, incarner le lien symbolique à la terre en ville, et penser un réseau d’initiatives interconnectés. Donner envie, révéler la capacité citoyenne!

Territoire : Fives, le quartier où les locaux des Saprophytes sont installés, à Lille

Comment?

Nous projetons de travailler sur la mise en valeur d’un réseau, d’un territoire réticulaire, d’un écosystème alimentaire à l’échelle d’un quartier. Un projet de quartier passe par ses habitants. La résilience de ceux-ci passe par leur mise en réseau. Nous imaginons “mycorhizer” les différentes initiatives, les différents savoir-faire, envies, projets. Il s’agit d’une démarche de capacitation citoyenne basée sur une interaction forte entre plusieurs axes : production, biodiversité, aménagement du territoire, éducation populaire et micro-économie locale , en étroite interrelation.

Enjeu

La mise en place d’un écosystème urbain : méthode et stratégie de développement des territoires urbains, en partant de l’expérience d’un jardin

Schéma réalisé au démarrage du projet, reprennant les différents objectifs et leurs liens créant l’écosystème du projet. 2014

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“Il y a une chose formidable dans la microagriculture, c’est que, potentiellement, des millions de fermes dorment, partout, sur l’ensemble du territoire jusqu’au coeur des villes. Si une surface cultivée de l’ordre de 1000 mètres carrés, comme au Bec Hellouin, permet de produire, toute l’année, l’équivalent de 60 à 80 paniers de fuits et légumes hebdomadaires, alors le moindre jardinet, la petite courette, devient une ferme potentielle. Une pelouse de 200 m², avec une bonne terre et un jardinier compétent, est susceptible de produire une douzaine de paniers hebdomadaires, et un balcon de 10 m², presque un panier! Les toitures plates représentent autant d’opportunités.” ...”C’est dans les villes et leurs banlieues que le potentiel des microfermes est le plus grand... les villes de demain pourraient atteindre une véritable résilience alimentaire... une forme de préfiguration de cette mutation est visible dans la ville de Detroit, qui tente de survivre à l’effondrement de l’industrie automobile en cultivant des friches.” “produire de la nourriture au coeur de villes va bien au-delà de la nécessité de nourrir leurs populations. Etre paysan ou jardinier est un art de vivre, une démarche esthétique, politique, spirituelle” Permaculture, Perrine et Charles Hervé-Gruyer, Actes Sud, 2014

voyage d’étude à Montréal, 2013

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TOUT EST PARTI DU CHAMPIGNON. S’INSPIRER DE LA COLLABORATION LA PLUS ANCIENNE, CELLE DES MYCORHIZES Les plantes telles qu’on les connaît, et telles qu’elles sont apparues sur terre sont nées de la symbiose mycorhizienne, entre les racines et les champignons. Cette symbiose permet des échanges donnant-donnant entre les racines des plantes et le champignon. Les mycorhizes sont connues depuis 1885, et elles concernent au moins 90% des plantes. Cette symbiose permet des échanges capitaux pour l’évolution de la plante (et en particulier les plantes vivaces tels que les arbres et arbustes, riches en lignine). Les champignons sont incapables de réaliser la photosynthèse, donc de stocker des glucides, mais ils sont capables de retirer les minéraux de la roche, et de les déplacer dans le sol. C’est ce donnant-donnant, cet échange que le champignon et la plante opèrent. Les bactéries aussi jouent un rôle clé dans la nutrition des plantes, elles emprisonnent les nutriments, jusqu’à les libérer sous une forme assimilable pour les plantes, mais restent dans un voisinage proche des racines. C’est là que le champignon tire un de ses avantages sur les bactéries : leur structure filamenteuse (les hyphes), poussent en longueur, et peuvent voyager sur des distances de plusieurs mètres. Ils s’imiscent dans le sol, sans avoir besoin d’eau, et peuvent accéder à de nouvelles sources de nourriture, et déplacer les nutriments. Aussi, ils sont capables de décomposer des nourritures complexes tel que la lignine et la cellulose, mais aussi les carapaces des insectes, les os. Ce sont pour cela des décomposeurs fondamentaux. Comme les bactéries, ils stockent les nutriments avant de les libérer près des racines, ils sont donc considérés comme des réserves vivantes d’engrais. Les champignons viennent se brancher sur les racines et prospectent pour la plante. Ils sont efficaces, rapides, fins, et se faufilent partout. “Il y a 2 sortes de champignosn mycorhizien. Les premiers, les champignons ectomycorhiziens, poussent à proximité de la surface des racines et peuvent créer de véritables réseaux autour d’elles (bois durs). Les seconds sont les champignons endomycorhiziens. Il pénètrent dans les racines et y grandissent tout en s’étandant simultanément vers l’extérieur de la racine dans le sol (bois tendre)” Un sol vivant, un allié pour cultiver. C’est par les racines que l’arbre communique avec le réseau alimentaire du sol et se nourrit. La symbiose mycorhizienne permet de multiplier les échanges par 700 ou 1000! Au delà de cette interconnection avec les racines, les champignons fonctionnent eux aussi en réseau. Ce ne sont pas des êtres solitaires! 31


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Ils transportent de l’eau, des minéraux, des nutriments vers d’autres plantes, Ils prennent place dans un écosystème large nécessitant une solidarité entre les différents êtres vivants du système. Enfin, ils sont de bons médiateurs entre les plantes, car à travers eux, les plantes peuvent s’échanger des sels minéraux, des matières carbonnées, des sucres etc. Les champignons symbiotiques et saprophytes luttent contre les champignons pathogènes. Ceux qui prennent aux plantes sans rien laisser en échange. Pour cela, ils constituent un barrage, un film protecteur, main dans la main avec les bactéries, autours des racines. Ils peuvent aussi produire des vitamines ou antibiotiques qui tueront les champignons pathogènes.

Et penser la multifonctionnalité du champignon! Chaque élément doit avoir plusieurs fonctions

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jardins collec�fs de l'Alma et confiée aux jardiniers. 50 bocaux de pleurotes, des dizaines de bouquets de pleurotes distribués aux habitants des immeubles, un repas de quar�er.

RÊVE

alternative à la « résidentialisation »

intégrer l'existant et les envies des habitants

QUESTIONNER NOTRE LIEN AU TERRITOIRE

prendre soin d'un coin de terre

IMPLIQUER

repas de quartier recenser mobilser

savoir-faire locaux (jardinier, bricoleur, cuisinier)

cuisine mobile architecture

villes habitants associations

vale

conquête de sites à cul

INSPIRER LES PROJETS URBAINS

retrouver un lien avec son quartier

provoquer les rencontres

OCCUPER L'ESPACE PUBLIC

Envisager la construction de la ville de manière globale et évolutive

révéler d'un esp

RESSOURC LOCALES

dépasser les clivages sociaux Constituer un RESEAU de producteurs locaux

DEVELOPPER LE LIEN SOCIAL PRODUIRE ENSEMBLE du jardinage individuel au collectif EVENEMENTS liés à la production

chantiers participatifs ACTIONS mush-bombing

URBANI vivan à base champig

diffuser en rhizome

apprendre à cultiver des champignons

initier au jardinage

pédagogie par le faire

donner les outils construction de notre cadre de vie.

TRANSMETTRE

partager une utopie

éducation populaire EXPOSITIONS ouvrir à d'autres univers

nos alim cueillette sauvage 34


fournisseurs de marc de café, 10 kg de miel, un troc de plante, des visites des 1ères unités de produc�ons fivoises, deux bacs au pied d'un immeuble construits et plantés avec les habitants.

eur de la terre?

RECHERCHER

ltiver

le potentiel pace délaissé

CES

sécurité alimentaire

pollution des sols

Laboratoire expérimenter

Terroir urbain?

champignons [kit à fructifier]

hors-sol

interactions?

aliment protéiné Rapidité

solutions adaptées au milieu urbain

miel

légumes

besoins des citadins

ISME nt e de gnon

PRODUIRE CULTIVER

marc déchets ménagers de café

COLLECTE

recettes de cuisine

décalage

QUESTIONNER notre territoire artificiel / naturel

produire en quantité

ECHANGER

Croiser les dimensions

pleurotes

PRODUCTION LOCALE

compost maîtriser les intrants échanges non-marchands

S'APPUYER SUR LA POESIE ET LE REVE

ments

oeufs

ECONOMIE LOCALE

savoir-faire, techniques, expériences SEL système d'échange local Installations artistiques

DETOURNER

objet extra-ordinaire qui interpelle lieu de production agricole éphémère

Mettre en scène les espaces de production 35


CALENDRIER- PROCESSUS 2014- Retour d’un voyage d’étude à Montréal et à Détroit Une méthode fondamentale, l’ADN du projet, sa raison d’être : la participation des fivois!

La démarche est hautement participative. C’est un enjeu fort de la permaculture urbaine. Nous sommes sur des territoires exessivement peuplés, anthropisés, et l’objectif est bien d’en faire une opportunité pour le développement des quartiers.

Il s’agit de dépasser la contrainte de la densité humaine, et

“de faire du problème la solution”. Je dresse rapidement la liste de ce que cette donnée peut provoquer de positif : + de main d’oeuvre + de compétences disponibles, de cerveaux. + de disponibilité + de compost, d’épluchures + innovation + La force du collectif! et la convivialité des actions. + le pouvoir d’essaimage de la démarche, dont l’enjeu est de multiplier les initiatives, en les mettant en lien.

L’objectif est d’embarquer une armée de “fermiers urbains” en devenir avec nous, de dessiner un réseau d’initiatives, de personnes, d’unités de production dans le quartier. Il s’agit d’impulser l’envie de cultiver, de se reconnecter à la terre, de produire pour partager, sa récolte, mais aussi son expérience. Et apprendre nous-même, grâce à une expérience concrète, le jardin Ressource. Le projet est découpé en plusieurs phases, années, au vue des ambitions (planning réalisé jusqu’en 2016 au démarrage du projet, qui sera bien évidemment réévalué en cours de route). La version retranscrite ci-contre prend en compte les ajustements qui ont été opéré au fil du projet, nombreux. En 2014, nous couchons sur le papier le projet, en revendiquant le processus, le chemin que nous souhaitons parcourir, sans savoir définir précisemment où nous arriverons...

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Mobiliser pour ouvrir la démarche, pour écrire un projet collectif

intégrer plutôt que séparer En 2014, nous enquêtons dans le quartier. Nous rencontrons les habitants, les associations. Conforter notre intuition auprès des riverains. Et inventorier les ressources humaines dont nous disposons.

Une dynamique humaine avant tout

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2015 : Un lieu ressource en agriculture urbaine Nous avons commencé à expérimenter de manière très modeste dès 2014, avec quelques productions mises en place au 28 rue du long pot, petit jardin de quelques dizaines de m² à l’arrière de notre atelier… poulailler, ruches, plants d’haricots, de fraises. Très vite, nous prospectons pour un terrain plus grand, que la ville de Lille nous propose après quelques mois de prospections et de négociations. OBJECTIFS POUR 2015 + Investir le lieu ressource, mettre en oeuvre un jardin comestible, produire, animer le groupe des fermiers urbains, faire des fêtes, créer un espace d’apprentissage et d’échange. + Réfléchir à la toile humaine du projet et à l’organisation de la gouvernance + Production de champignons > entretien du labo, vente de kits et de formations, expérimentations, produit d’appel qui fait briller les yeux! + Lancer le compostage collectif et la stratégie de compostage à l’échelle du quartier. +Proposer un programme d’ateliers à l’année, ouverts à tous, autour de l’aménagement du lieu ressource + Design du lieu ressource + Lancement du projet de recherche avec le labo de Lille1 sur la toxicologie des sols : analyse des terres et préconisations de plantation

les premières unités de production, dans la petite cour de notre local

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2016 : Le jardin Ressource Le jardin ressource existe, il vit, il produit., Réfléchissons à la distribution de la production, et aux envies que ça suscite… Evaluons les bénévoles fidèles, les gens qui veulent s’investir, ceux qui ont partagé, essaimé, raconté leur venue au jardin. Voyons le bien que nous procure ce lien à la terre. Pour nous permettre d’affiner la vision de ce lieu. OBJECTIFS + Mise en place d’un verger jardiné (décembre 2015) + Continuer les aménagements du lieu ressource, de l’espace potager, et de l’espace de convivialité + Initier l’analyse fine du quartier de fives : quels sont les espaces vacants en devenir? quelle forme prend le réseau des fermiers urbains? Lancer un groupe de réfléxion sur l’avenir du quartier…première pierre pour l’essaimage. + continuité de l’accompagnement du labo… impact des cultures sur la dépollution à n+1? + Proposer un nouveau cycle d’ateliers, en proposant des visites de jardins et des temps de réflexion collectifs.

2017 : essaimage dans le quartier, lancement de l’initiative Fives en Transition Le jardin est là, identifié, repéré. Un point de compostage incontournable et très visité. Des curieux prennent rendez-vous, pour découvrir le projet. Un potager vit au grés des participants, des graines glanées, échangées, récoltées. Des résultats, des échecs, des leçons tirées. En 2017, il s’agira de voir comment nous changeons d’échelle. Comment nous multiplierons les initiatives, afin d’avancer vers plus de résilience pour le quartier de Fives. OBJECTIFS - Affiner les aménagements du Jardin Ressource, conforter ce qui marche, abandonner ce qui ne marche pas. - Accompagner des groupes ou des individus dans des projets d’unités de production, dans le montage de projets. Conseils actifs. - Inspirer des aménagements publics, conseils à des privés (non réalisé) - Valoriser un label “made in fives”, un réseau - Développer une initiative de transition à Fives - Coordonner et accueillir un PDC (Permaculture Design Cours) à Fives, autour du projet “Fives en Transition”. - Se former à la forêt-jardin, pour proposer des modèles de production plus pérennes, et nécessitant moins d’entretien. 39


2018 : Faire vivre le jardin, accompagner activement Fives en Transition, donner de l’élan à la dimension pépinière du jardin. Depuis 4 ans le projet se développe. Chaque année, le patrimoine végétal du jardin s’enrichit, se diversifie. Notre curiosité pour les plantes vivaces comestibles (arbres, arbustes, couvre-sol) grandit, en même temps que de nouvelles plantes trouvent leur bonheur au jardin Ressource. Nous nous investissons dans le réseau Fives en Transition, autour de la question du verdissement du quartier, et des questions d’organisations humaines, en parallèle du jardin. Les questions fondamentales telles que “comment durer, ne pas s’essoufler? Comment proposer un modèle économique tenable à ce projet? Quelle est la vision du jardin aujourd’hui?” nous occupent. OBJECTIFS - Requestionner la vision du jardin Ressource, et notre “lâcher-prise”? - Donner de l’élan à la dimension pépinière du jardin-accompagner des groupes ou des individus dans des projets d’unités de production. - Réflexion sur le modèle économique. Développer les formations et la vente de plants.

2019 : On déplace notre centre de gravité... Travaux et déménagement à Hellemmes, et ouverture d’un nouveau lieu de la résilience urbaine et humaine, La Chaufferie Redesign! Le jardin a son rythme de croisière et vit grâce à une économie globale , liée aux prestations proposées par les Saprophytes. Il est un espace de références utiles pour la mise en oeuvre d’autres projets sur le territoire : réservoir de plantes, lieu d’observations, d’expériences, d’ateliers, de visites, de formations... Les Saprophytes se lancent dans un nouveau projet, sur un territoire très proche mais néanmoins différent, à Hellemmes. Ils déménagent leur local, et donne de l’élan à leur lieu de travail, grâce à l’acquisition d’un ancien bâtiment industriel plein de potentiel : Le Chaufferie. Dans la continuité du projet des Unités de production Fivoise, les Saprophytes réhabilitent un futur lieu de résilience urbaine et humaine. OBJECTIFS -se concentrer sur le nouveau lieu des Saprophytes : la Chaufferie. Chantier participatif de 10 mois. 40


- Ecriture de ce que sera ce nouveau lieu - Réflexion sur le devenir du labo champi rue du long pot : Un biofablab dans la cave de la Chaufferie?

2020 : ce n’est pas la fin, ni l’heure de la conclusion, mais la naissance de nouvelles branches... La Chaufferie nous offre un potentiel de projets incroyables. Un nouveau lieu de rendez-vous pour se croiser, partager des savoir-faire, des moments de convivialité, des ateliers, des débats, des temps formels et informels pour refaire le monde, redessiner un projet de quartier, enfoncer le clou. Nous savons que l’expérience du Jardin nous crédibilise, nous a rendu visible, nous a permis de nous faire identifier comme des acteurs locaux importants du changements. Et il est de plus en plus urgent. Nous sommes de plus en plus inquiets mais nos idées sont de plus en plus grandes et belles! Les objectifs de 2020 sont claires : faire vivre la Chaufferie, qu’elle soit le terreau fertile des initiatives locales, qu’elle permette l’émancipation, la créativité, la souveraineté et la fête!

De nouveaux liens se tissent, le toile se solidifie, se densifie, des champignons délicieux ont été goûtés, des projets ont fructifié, et d’autres incubent...

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ON ES TI

CI


OBSERVATION

Rencontre avec un quartier 2014/ prendre le temps, réfléchir avant d’agir. Tout a commencé par une immersion dans la vie du quartier, et une rencontre la plus exhaustive possible avec des structures, associations, partenaires, instituitions du quartier, et riverains de Fives, du 28 rue du long pot (notre local). Ce travail a duré 1 an. 1 an pour parler du projet tout autour de nous, parler d’agriculture urbaine, de champignons, d’actions collectives, de transition, de savoir-faire... Conforter notre intuitions auprès des usagers du quartier. Pouvons-nous imaginer un quartier productif en légumes? où nous échangerons un pot de miel contre 1 kg de tomates? où nous réhabiliterons la terre, où nous en prendrons soin, où chaque espace vert accueillera un jardin, un espace de rencontre, ou le sauvage? où nous pourrons apprendre des uns et des autres, et où progressivement, nous ensauvagerons les rues... Durant cette première année, nous avons constitué Le Registre des fermiers urbains. Une sorte d’annuaire des ressources humaines locales, répertoriant, noms, savoir-faire, contacts, initiatives existantes. Une mailing-list qui sera depuis perpétuellement agrandi.

Enquêtes, rencontres organisées dans des cafés du quartier, accompagnement de quelques initiatives...

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Immersion dans la vie du quartier Participer à la vie du quartier, aux événements culturels. Et devenir initiateur d’évènements permettant l’échange, sur des sujets qui nous sont chers. Le premier évènement a été un troc de plantes. L’opportunité aussi de prendre place sur la place publique, Place Degeyter, et pouvoir rencontrer les riverains et les promeneurs. Pour faciliter cette immersion et ces rencontres, nous avons mis en place des outils précieux : la champignonnière, permettant de produire, mais avant tout, de mettre en place une récolte du marc de café dans le quartier. Une manière d’aller à le rencontre de différents lieux de vie du quartier. Mais aussi la récolte du compost, et la participation aux temps forts du quartier, sur la place. Pour tout cela, un triporteur est devenu notre meilleur allié. Enfin, nous avons investi la vitrine de notre local, en y peignant une fresque, afin de situer notre action, et de revendiquer nos axes de recherche.

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ECOLE BARA CABANIS

LE CAFE DES ENFANTS

CAFE DE LA MAIRIE

LOCAL DES SAPROS

mp o c e td A p p o r ta nt impor

ost

L’ACCORDERIE

LA DREAL

JARDIN RESSOURCE

LE CAFÉ CITOYEN

RECOLTE DU MARC DE CAFE

LA CANTINE VERTE

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BORDURE

“La bordure, une propriété systémique Les bordures sont des zones dynamiques et productives où s’échangent des matières et de l’énergie. c’est là que se nouent les relations coopératives et compétitives entre certains éléments d’une système, et entre des systèmes tout entiers.” Permaculture, principes et pistes d’action pour un mode de vie soutenable, David Holmgren

La recherche d’un terrain, le lieu ressource Nous avons rapidement ressenti le besoin de disposer d’un terrain d’expérimentation, dans le quartier, à proximité de notre local pour garantir une appropriation maximale et un suivi optimal. C’est ce qu’on appelera dans un premier temps “le Lieu ressource”, et qui deviendra “Le Jardin Ressource”. Car pour parler d’agriculture urbaine, de production en ville, nous devons nousmême apprendre et incarner cette vision.

Un lieu pour apprendre en faisant, un lieu de croisements dynamiques.

Le lieu ressource en agriculture urbaine doit être un espace pluri-dimensionnel, dans le quartier de Fives, dans l’espace public. Il revendique l’appropriation des espaces publics, et leur multifonctionnalité. C’est : - un espace de production, un jardin cultivé, pédagogique et démonstratif - un lieu d’expérimentation, un atelier de bricolage - un lieu de pédagogie, de transmission de savoir et savoir-faire - une pépinière, lieu ressource en plants, semences, - un lieu de convivialité, de partage, d’échange Toutes ces fonctions sont pensées en inter-relation les unes avec les autres, dans un principe d’interconnexion propre à la permaculture.

Schéma de principe.

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Après plusieurs mois de recherche et de négociations, nous avons obtenu un accord de la ville de Lille pour cultiver un terrain à Fives, rue du long pot, à quelques minutes à pied du local de l’association. A l’origine, il s’agit d’une gestion transitoire, pour 5 à 10 ans. Aujourd’hui, 6 ans plus tard (nous sommes en 2020, il n’est pas encore question d’une réaffectation du site.) Le terrain est inscrit inconstructible au Plan Local d’Urbanisme). La surface cultivable (hors accès voiture et cheminements) s’élève à 2000 m². Il s’agit des espaces verts entre la piscine, la crèche associative des Balbuttes, la PMI... Un centre névralgique de la petite enfance dans le quartier. Nous avons commencé à investir l’espace en janvier 2015.

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Extrait FEVRIER 2015// intégrer plutôt que séparer

“Nous avons été mis devant le besoin de mettre en pratique ce principe dans notre relation aux institutions. La mise en place d’une convention de mise à disposition du terrain a pris plusieurs mois. De la méfiance, des intérets divergents, de l’incompréhension, nous avons traversé différents épisodes difficiles dans notre communication avec les institutions, et en particulier avec la mairie de quartier. Des termes employés de manière revendiquée ont été mal perçus, comme l’idée que le projet ambitionnait la mise en place d’un “projet de quartier” par exemple. L’utilisation de ce terme pour désigner l’objectif principal du projet a laissé penser que nous jugions incapables les services publics de faire leur travail, ou donné l’impression que nous souhaitions désolidariser la société civile de la politique de la ville. Nous n’avions pas défini notre rôle, et leur rôle. Nous n’avions pas défini correctement nos objectifs et comment ceux-ci se plaçaient en complémentarité du rôle des politiques publiques, et non en opposition. Qu’est ce que chacun a à y gagner, et qu’est ce que chacun peut apporter? Et nous n’avions pas défini à quel point nous souhaitions coopérer avec un système qui nous paraît dysfonctionnel... Cette confusion nous a laissé en froid avec la mairie de quartier pendant plusieurs semaines, freinant le projet. Il était évident que ce projet ne pouvait se faire sans elle. Nous avions besoin de ce soutien, et de trouver les termes d’un partenariat fructueux où chacun pouvait en ressortir gagnant. Nous avons fait appel à un médiateur extérieur. Et nous avons motivé une rencontre avec les décideurs concernés sur place, sur le terrain sollicité en question. Ces 2 composantes ont aidé à désamorcer le conflit naissant. Se figurer sur place nos intentions. Se replacer en temps qu’aménageur, concepteur, à notre juste place. Montrer où pourrait être le potager, la table, le composteur, les circulations. Parler des processus de mobilisations, du fruit des ateliers déjà mis en place… Puis entendre les attentes de la ville. Leur besoin, en terme de cohésion sociale, de cadre de vie pour les habitants du quartier… Beaucoup d’attentes se recoupaient. Et la présence d’une tierce personne, neutre, à l’écoute, qui par sa simple présence a permis un dialogue apaisé. À l’issu de cette rencontre nous avions une convention (moyennant cependant une petite location, que nous n’avons pas négociée, se laissant le temps de faire nos preuves!), un partenariat avec les espaces verts municipaux pour obtenir des ressources, une confiance rétablie. Quelques semaines plus tard, nous avons proposé la mise en place d’un comité de pilotage régulier pour tenir informé nos partenaires, et les usagers du site, nombreux. Nous avons également élaboré un plan de gestion du jardin à partager avec les espaces verts.”

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Analyse des bordures Les bordures sont la richesse du projet. Elles sont nombreuses, et à multiplier. Au démarrage du projet, les usagers du site sont derrière leurs murs, presque hors-sol, déconnectés de ce site, tout en y étant implantés. Ces usagers (crèches, PMI, centre social) sont un élément de bordure crucial de ce projet. Comptons aussi les partenaires fivois, et les habitants, qui viennent interragir avec nos objectifs, pour les enrichir et leur donner de la consistance. La ville, les espaces verts à cultiver, le reflet de tout un potentiel urbain mis en valeur à travers la mise en place de ce jardin. La rue, les clôtures, le rapport à la ville, à ce quartier minéral. Les passagers hasardeux...

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la rue interface et visibilité entrée local

co-gestion avec les jardiniers municipaux piscine municipale

centre de loisirs les jardins des riverains, derrière le mur

crèche associative

PMI clôtures entrée

mur

entrée

crèche des babeluttes

BORDURES

école primaire

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ANALYSE DU TERRAIN

PISCINE

240m²

200m²

1250 m²

PMI

RAMI RT

360m² C

650m²

N

2700m²

CRECHE

400m² local stockage

0

5

10

20

la végétation

De grands arbres (platane, érable, catalpa), occupent une pelouse entretenue régulièrement. Côté rue, une haie “sauvage” peu entretenue constitue une lisière à l’espace, une limite, adossée à la clôture, et permet à plusieurs plantes spontanées de trouver leur place. La présence de nombreux grands arbres, plantés au milieu de leur pelouse, très imposants, procurant ombre et assèchement du sol, constitue un frein au projet. Un des enjeux va être de tirer profit de cette végétation dont les racines sont traçantes et peu profondes.

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Nord


PISCINE

CENTRE DE RAMI LOISIRS CRECHE CS SALENGRO FAMILIALE

PMI

CRECHE ASSOCIATIVE

0

Usages

5

10

Une des spécificités du site est d’inclure des équipements publics liés à la petite enfance : 2 crèches, une PMI (centre de protection maternelle et infantile) et un centre de loisirs, lié au Centre social Salengro à quelques pas de là. Aussi, le terrain est encadré par la piscine municipale de Lille d’une part et l’école élémentaire Lakanal d’autre part. Les espaces concernés sont donc des espaces déjà fréquentés, traversés, servant de désserte pour ces équipements. Ils sont vécus, vus, et peuvent jouer un rôle de vitrine. La présence humaine quotidienne, l’animation du site, la dimension “parvis” pour les équipements, constituent un 53 potentiel riche.

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Nord


PISCINE

CENTRE DE RAMI LOISIRS CRECHE CS SALENGRO FAMILIALE

PMI

CRECHE ASSOCIATIVE

0

5

10

20

L’eau, les pentes

C’est un terrain très plat, il est difficile d’y déceler les points bas. Des descentes de goutière sont utilisables sur le bâtiment principal pour récupérer l’eau de pluie facilement. Il y a quelques mouvements de terrain doux, repérés sur ce plan.

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Nord


200m²

0

Exposition et orientation

5

10

Dû à la présence de grands arbres, et des bâtiments dans l’enceinte même du site, le terrain est en bonne partie très ombragé. Deux zones sont spécifiquement bien orientées, et accueilleront sans ambigüité les cultures, en priorité. en vert/ zone d’ombre en jaune/ bonne exposition en bleu/ zone plus fraîche 55

20

Nord


SOLS pelouse jardin de la crêche

sol carrosable et perméable/ graviers-cailloux sol enrobé

VEGETATION

plantes sauvages : orties, roses trémières, liserons, carottes sauvages + jeunes arbres : noisetier, cornouiller, peuplier...

Prunus

Platane

Frêne

Marronier

lierre haies cotoneaster Poirier bac de plantation : mélisse, fraise, citronelle, thym

Erable Catalpa plantes sauvages : renouée du japon, pissenlits, orties, renoncules rampantes plantes sauvages : rumex

Légende des différents plans

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Liste non exhaustive des contraintes rencontrées Faire avec , plutôt que contre. Faire de chaque contrainte une opportunité.

Les contraintes du site, la vision « horticole » des jardiniers des espaces verts, et leur vision du “beau”

Un vrai challenge, faire bouger les mentalités, et être ouvert à la discussion. Le site a une double gestion. Nous avons mis en place un plan de gestion partagé entre nous et le service des Parcs et Jardins. Et finalement, c’est d’une grande aide de pouvoir demander au service des Parcs et Jardins des coups de main par moment, quand les tontes du printemps sont trop importantes, ou les feuilles d’automne envahissantes. Besoin que l’espace reste “beau”, et propre, car c’est avant tout un “espace public”

Amène à un soin particulier apporté aux installations, et à aller au bout des aménagements. Cette attention rend le lieu attractif et aide à une bonne acceptation, une adhésion à la démarche. Rend le travail du designer plus soigné. Les besoins des usagers du site, leurs craintes, leurs peurs exprimées, avant toute chose. “ça ne tiendra pas. ça ne poussera pas.”

Pousse à appliquer le principe “face au changement, être inventif”. Comme l’exprime l’adage “la clairvoyance, ce n’est pas de voir les choses telles qu’elles sont mais telles qu’elles seront.” Le manque d’enthousiasme visible, exprimées par des natures sceptiques.

C’est aussi et avant tout un projet pédagogique et de sensibilisation au processus de mise en place d’un jardin. Comprendre le temps que ça nécessite, les ressources utiles, les bienfaits à long terme. Le “plat” indiscutable du terrain!

Le jardin a été mis en place plus rapidement, évitant de trop grands mouvements de terre. l’accessibilité est facilité. Des grands arbres, apportant de l’ombre, occupant la surface du sol avec des racines traçantes qui n’ont jamais été mises en concurence.

La présence des grands arbres permet une ressource en feuilles mortes importantes, matière qui nous permet de fabriquer du terreau de feuilles, qui alimente le compost en matière brune et qui est une ressource en paillage inépuisable. De plus, le plan d’aménagement du jardin a été influencé par la présence de ces arbres et a guidé des choix, entre potager, espace de conviviali57


té, verger, stockage etc. Chaque fonction a trouvé sa place en fonction de l’ombre et de la présence de ces arbres. Enfin, ces arbres, même si peu intéressant d’un point de vue écologique, (platane non indigène par exemple et dont les feuilles riche en tanin sont longues à se décomposer) offrent cependant une présence végétale forte, et ils jouent leur rôle symbolique, révélant que la présence arborée en ville est trop rare. Sol pauvre, compacté, occupé par une monoculture du gazon.

Ce sol contraint nous a poussé à une mise en valeur des processus d’agradation du sol et à plus d’ingéniosoté pour retrouver une fertilité des sols. Ainsi, nous faisons face à toutes les injonctions qui bannissent les sols urbains, impropres à la culture. L’expression du pouvoir revendiquée par les élus, nous demandant de faire nos preuves sur ce terrain...

Projet de permaculture humaine, l’occasion de défendre un projet systémique intégrant différentes composantes du développement des territoires urbains : cohésion sociale, écologie urbaine, gestion des déchets urbains, appropriation du cadre de vie par les citoyens etc. Les contradictions de chacun, de moi-même.

Avant de changer le monde, change toi toi-même. L’enrichissement par les contradictions! La lenteur parfois

Rompre avec une société visant à toujours aller plus vite, en recherche perpétuelle d’efficacité, de rentabilité. Comprendre les bienfaits à long terme qu’amène la lenteur. Accepter que les changements d’habitude, de paragidme prennent du temps, et c’est cela qui rend les processus durable. La terre qui colle, qui est polluée, qui pue le caca de chats, qui coûte cher, qui est compactée, que l’on connaît mal... Cette terre, support de beaucoup d’expérimentations, et qui a déclenché un véritable intérêt pour cette question. Cette terre qui nous a améné à penser des partenariats avec des laboratoires de recherche.

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liste non exhaustive... qui se complète en permanence...

RESSOURCES

Ressource humaine Les habitants du quartiers, les associations, collectifs, les usagers du jardin (crèche, PMI, centre social), les écoles, les cafés... Beaucoup d’envies entendues, de motivations, de militantisme Et tout un tas de compétences, de savoir-faire, recensés au fil des rencontres. Il est extrêmement difficile, au vue de la dimension participative forte, de dresser une liste exhaustive de l’ensemble des ressources humaines rencontrées. Je me souviens de savoir-faire spécifiques en cuisine, bouturages, greffes, forces physiques utiles pendant la mise en place du jardin!, lacto-fermentation etc. Ressource en déchets Les cafés et restaurations rapides pour la récolte du marc de café et du compost Les habitants-composteurs pour le compost Le service des Parcs et jardins : mélange feuille-tonte, bûches, broyat de bois, BRF, saules etc. Ressource du site en lui même Du passage, de la visibilité. Des ressources en feuilles mortes à l’automne. Des acteurs directement concernés par le site, occupant le site au quotidien. Une bonne accessibilité, visible depuis la rue. Plusieurs sous-espaces, permettant de mettre en oeuvre les différentes fonctions du jardin de manière organisée- cela crée un parcours, et ne donne pas tout à voir tout de suite. ...

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Extrait AVRIL 2015// un élément, plusieurs

fonctions

L’exemple du champignon il joue le rôle d'un attracteur étrange dans le projet, un point d’accroche, une curiosité permettant d ‘ouvrir le débat. C’est comme ça que ça a commencé. C’est une ressource que nous avons délibéremment mise en place. Une ressource “importée”, fabriquée en quelques sorte au démarrage du projet, mais qui est vite devenu un élément utile, une véritable ressource pour le projet, et un élément aux multiples fonctions.

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Ressource humaine

L’équipe des Saprophytes Une répartition des tâches en fonction de ses compétences, et avant tout, de son envie. Ce projet, porté par l’association, à l’initiative de la commande (contrairement à la majorité des projets réalisés par l’association) devait inclure automatiquement la notion de plaisir. Et c’est cette notion qui a poussé chacun des membres à se questionner sur sa niche, là où il prend du plaisir. C’est en partant de ce schéma que la stratégie de mise en oeuvre du projet a pu être discuté.

bricolage/ co

nstruction

VERO social/ stratégie de réseau

MELIA Ingénieux

vision analytique du territoire, analyse sensible, subjective mise en réseau des gens, des initiatives/ vécu du territoire provoquer des surprises dans l’espace public activité manuelle

concept d’objets expérimentation/ laboratoire relation avec les habitants dérision/ détournement

DAMIEN Ingénieux

qu e

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roje

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ox e/ tér od hé ie om

mise en valeur des gens à travers des système d’échange, à travers des stratégies de capacitation valorisation d’un réseau être dans l’action/ production

vis

CLAIRE Social

on

ed

Transmission/ pédagogie coordinatrice dimension relationnelle vision globale = design jardinage

ea

VIOLAINE Design-communiquant

itur

écr

concept/ vision global du projet mise en réseau des idées/ espaces/ gens etc... projet d’aménagement d’un lieu ressources? analyse du territoire ues giq dans toutes ses dimansions o g éda documents de communication rs p e i l e pour parler du projet/ blog at jardinage

rés

PASCALINE Design/ concept illustré

outils de production mise en espace travail sur la petite (et moyenne) échelle) autonomisation des gens vision politique construction participative

éc

ana pro lyse jet du de ter qua rito rtie ire> d r

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gn

po

ur

un

élaboration d’une vision collective stratégie de mobilisation et d’actions sur le quartier mettre la main à la pâte

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2015// premier programme d’ateliers “devenons des fermiers urbains”

La mobilisation des habitants à travers les ateliers “devenons des fermiers urbains” La ressource habitante était indéniable. Mais nous devions la révéler, l’identifier, la mettre à l’honneur. Le projet vise le développement des capacités citoyennes, la transmission d’outils d’autonomisation, de participation à la vie citoyenne, la mise en place d’actions concrètes sur son environnement social, bâti, sur l’espace public. À travers des ateliers, des temps d’échange de savoir, de savoir-faire, des visites de jardins, nous visons une autre manière de fabriquer et de pratiquer la ville, ensemble. Nous avons invité les habitants à une série d’ateliers thématiques, ainsi qu’à des temps de chantier pour découvrir au fil des saisons des savoir-faire pour cultiver et produire des aliments en ville. Devenir un “Fermier Urbain” c’est aussi venir jardiner au Jardin Ressource, participer à le faire grandir, un temps. Ces ateliers sont ouverts à tous, et gratuits. il suffit de souscrire à l’association, de participer aux activités du jardin et d’adhérer à la charte. Il n’y a pas de parcelle attribuée spécifiquement et le jardinage est collectif.

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Ressource du site La plateforme des ressources Premier élément mis en place sur le site, la plateforme des ressources permet de récolter, stocker, trier les ressources disponibles à des temps donnés sur le site, et celles importées grâce aux services des Parcs et Jardins. En parallèle a été construit un composteur de quartier, de 6 bacs, avec comme vocation de récolter les déchets de cuisine des riverains tout en sensibilisant sur la richesse et l’utilité de ce déchet! Un des freins principal pour cultiver sur ce site : la mauvaise qualité de la terre, compactée, pauvre, avec une diversité végétale très limitée. Faire du sol vivant s’est donc révélé un des enjeu majeur. Un enjeu pouvant allier recyclage de déchets, créativité, renouer le lien à la terre, expérimentation de techniques. Toutes les ressources organiques doivent donc être valorisées. 64


L’eau,

une ressource précieuse à prendre en compte dès le démarrage

Très facilement, nous avons pu brancher une citerne sur les goûtières existantes. Une solution simple et rapide, avant la mise en place de la mare, et d’autres citernes à d’autres endroits du site. L’eau n’est pas un facteur limitant pour ce projet.

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66


ÉCOSYSTÈME DES U.P.F.

non-marchand

marchand

echanger

développer une microéconomie locale

produire

développer des unités de production fivoises

URBANISME CONCRET

LE LIEU RESSOURCE

lien social

mise en réseau des fermiers urbains

les Saprophytes les habitants

partenaires

les associations

experimenter

transmettre

formation et éducation populaire

«devenons des fermiers urbains»

essaimer

inspirer et accompagner des projets dans le quartier

pied d’immeuble

jardin de particulier

espace public

dent creuse

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DESIGN TERRAIN

premier schéma d’intention

La mise en place du lieu-ressource s’articule autour de plusieurs axes : -social -scientifique -aménagement et cadre de vie -production Ces axes se soutiennent les uns les autres. Le projet de recherche scientifique appuie la démarche sociale, il suivra les évolutions du projet et permettra de répondre aux questions liées à la pollution et à la remédiation des sols par les plantes. L’axe social est développé en parallèle de la dimension urbaine du projet, cherchant à répondre à des enjeux d’appropriation de l’espace public, et de production de ces espaces urbains. L’objectif principal est énoncé ainsi : Construire collectivement un nouveau rapport à la nature nourricière en ville. Autour d’une production d’aliments en ville, proposer un lieu école permanent de transmission et de partage d’expériences.

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Plusieurs fonctions au Jardin Ressource sont envisagées :

le jardin cultivé

il consiste en un potager, dont la production sera distribuée entre les différents habitants-jardiniers. Il sera découpé en différentes parties : -Un jardin démonstratif et pédagogique -Un jardin de pratique collective -Un verger-jardin, jardin de plantes comestibles vivaces

un lieu de convivialité

Espace d’échanges, de débats et de fêtes pour permettre la rencontre.

un lieu de collecte de déchets-ressources pour la création de substrat

Depuis janvier 2014, nous avons amorcé dans le quartier un système de collecte du marc de café dans l’optique du démarrage de notre unité de production de champignons. En sillonnant le quartier avec notre triporteur-collecteur (compost, marc de café, ressources diverses disponibles à Fives…) et en nous rendant visibles, nous mobilisons des personnes en les invitant à rejoindre la démarche, à collecter leur marc de café, leur compost et à prendre conscience du potentiel présent dans leurs déchets.

un lieu pour apprendre et expérimenter

Le jardin pourra accueillir des ateliers, des formations. Son aménagement sera l’occasion de nouveaux apprentissages, l’opportunité pour découvrir de nouvelles techniques.

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Atelier participatif autour du design du Jardin Ressource Quelle est la vision pour le jardin? Le design du jardin ressource fût l’occasion d’ateliers spécifiques et d’un partage avec les “fermiers urbains”. Nous avons mis en débat le plan du jardin, en réfléchissant à travers les fonctions de celui-ci, et les éléments qu’on souhaitait mettre en place... 2 scénarii, nous ont amené à une version finale, synthèse des 2 scénarii.

travail du groupe 1

Les fonctions du jardin

-régénération du sol -pédagogie- communication sur le sens du lieu -lien social -Partage des récoltes -paysage comestible -produire des aliments -gestion de l’eau

ruches

L’ARRIÈRE CUISINE

sol pauvre et terrain ombragé : favoriser le hors-sol et les structures mobiles

serres

LA VITRINE

culture en peine terre, à mettre en place dans le temps : la vitrine du lieu ressource, le lieu de rencontre et de convivialité

composteur

bacs de plantation

plantes grimpantes Le verger

espace de convivialité

eur

entrée d’honn

Le potager

LA RAISON D’ÊTRE DU JARDIN

Réappropriation de l’espace public par l’habitant pour produire, apprendre à produire et consommer une alimentation dans le respect du vivant. 0

5

10

20

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Nord


travail du groupe 2

ESPACE DE RENCONTRE

ruches

Lien social et lieu d’expression

Lien social espace du rassemblement et des fêtes

diversité

: zone de bio

composteur

Les bordures

ESPACE DE PRODUCTION EXEMPLAIRE

abri de convivialité

se nourir

potager/ rôle pédagogique/ rôle de vitrine

eur

entrée d’honn

poulailler

serres

LA RAISON D’ÊTRE DU JARDIN

êche?

en lien avec la cr

bonne exposition

construire collectivement un nouveau rapport à la nature nourricière en ville.

0

5

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Nord


Présentation de la synthèse : Design visé pour le jardin Ressource L’occasion encore une fois d’un atelier et d’une pésentation publique. Ce plan fût très utile, pour nous, mais aussi pour instaurer le dialogue avec les institutions et les usagers du site. arbre ornemental existant

arbre fruitier existant arbre fruitier à planter strate arbustive et mi-haute : petits fruits, légumes vivaces

LE RUCHER//

potager sur buttes permanentes

4 RUCHES DADANTS

strate basse du verger jardiné : graminés et couvre-sol

LA PLATEFORME DE COMPOSTAGE//

bacs de plantation

RESSOURCES VERTES ET COMPOST EN SILO

bancs circulation

L’ABRI DE CONVIVIALITÉ//

TABLE DE BANQUET, CABANE à OUTILS, SERRE FROIDE

LA PÉPINIÈRE//

RESSOURCES EN BOIS, SAULES, BAMBOUS etc...

LE JARDIN DU CENTRE DE LOISIRS// BACS DE PLANTATION

entrée de service et véhicules

LES CHASSIS// BACS à SEMIS DIRECTS

LE VERGER JARDINÉ//

MODÈLE DE LA «FORÊT JARDIN»/ JARDINER TOUTES LES ÉTAGES DE LA VÉGÉTATION

LISIÈRE NOURRICIÈRE//

LéGUMES GRIMPANTS, ARBUSTES FRUITIERS, réserve de biodiversité

entrée d’honneur

L’ESPACE DE RENCONTRE//

AUTOUR DE LA CENTRALITÉ, CONSTRUCTION DE MOBILIERS

LE POTAGER SUR BUTTES PERMANENTES// PLANTATION DE LéGUMES VIVACES et ANNUELS

LE JARDIN DE LA CRÈCHE// BACS DE PLANTATION

VISION : construire collectivement un nouveau rapport à la nature nourricière en ville. Autour d’une production d’aliments, proposer un lieu école, de transmission et de partage d’expériences

0

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Nord

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principe de zonage zone 4 : le quartier de Fives/ Les ressources humaines, matérielles, végétales, échange etc...

zone O : L’atelier/ semis, eau, coordination zone 1 : la cour/

production de pleurottes dans la cave, les poules, 1 compost et une serre froide

zone 2 : l’espace

de convivialité/ table, eau, compost, cabane à outils

zone 3 : l’espace de production potager et futur verger

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SERVICES ECOSYSTEMIQUES


Extrait JUIN 2015 // L’ADAPTABILITE Nous travaillons avec un laboratoire de recherche depuis avril 2015. Il nous accompagne sur la question de la pollution des sols. Il a réalisé des premiers tests de pollution, testant la présence de métaux lourds dans le sol (plomb, zinc, chrome, calium…) Les premiers résultats sont encore à prendre avec des pincettes. Ils doivent être confortés avec d’autres tests, avec des tests sur le PH des sols, des substrats que nous utilisons, avec un diagnostic porté sur les végétaux eux-même etc… Il est difficile à l’heure actuelle d’avoir un discours clair et précis sur la présence des polluants et le risque sanitaire encouru par la consommation de la production. Ceci étant, ces résultats nous ont appris une chose importante : le terrain est assez hétérogène et nous constatons des disparités notables entre les différentes zones du jardin, n’étant pas toute exposées de la même manière aux métaux lourd. Ces résultats nous ont été communiqués au mois de mai 2015. Le potager a été mis en place au mois de mars, quand c’était l’heure des semis et des premières plantations… Malheureusement, notre design ne semble pas être des plus juste si on focalise sur cette donnée là (la présence des polluants). Le potager est dans un lieu bien exposé, plus à l’abri du passage, là où la terre semblait plus meuble. Mais cet espace est, de manière relative, le plus pollué. L’espace de convivialité, très ouvert, peu jardiné, conçu pour acccueillir du monde a été imaginé à l’arrière, pour ne pas déranger les crèches, être connecté au centre de loisirs utilisant cet espace pour les enfants, sous de grands arbres laissant peu de soleil pénétrer et là où la terre était particulièrement compactée. Le verger est à l’entrée, offrant une “vitrine” du jardin depuis la rue. Ces 2 derniers espaces sont nettement moins pollué. Alors qu’on sait que les fruitiers sont peu sujet au transfert de polluant. Sans parler des bordures, à proximité des parking et de la rue, espace de biodiversité par définition, et accueillant les rares plantes sauvages du jardin. Une bordure très sujette à la pollution, lisible dans les tests réalisés. Nous nous sommes questionnés sur la manière dont le design, le plan de plantation allait s’adapter à ces résultats contradictoires par rapport à nos intuitions. Et comment combiner nos intuitions (basées sur l’ensoleillement, les usages, les accès, le sol) avec ces résultats? Les adaptations que nous décidons de faire: -ne pas continuer le système de buttes sur le potager mais proposer des bacs hors-sol pour terminer l’aménagement de cette zone -mise en place de buttes en limite du futur verger -mixer le verger avec des plantes maraîchères. -jardiner les bordures de manière plus sauvage, avec plus de fleurs, et limiter le comestible à ces endroits. 75


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CALENDRIER RÉCAPITULATIF... pour en arriver au design du jardin janvier 2014 : premiers braimstorming autour de l’envie de mener un projet d’agriculture urbaine à Fives janvier-juin 2014 : écriture du projet, à travers les différentes dimensions : ESS, educ’ populaire, culture, dimension scientifique, aménagement du territoire etc… recherche de financements et rencontres avec une dizaine de structures et assos du quartier. écrire le projet en complémantarité de ce qui existe et des besoins. avril-juin 2014 : CCP à Montreuil janvier 2014 : réactivation du compost/ reconstruction des bacs à compost au 28 rue du long pot (jardin de Kader)….(mélia, guide composteur chez les sapros) mars 2014 : arrivée de 2 ruches dans le jardin de Kader (damien et vio, formés à l’apiculture) printemps 2014 : mise en culture du jardin de Kader mai 2014 : vu sur un terrain à cultiver à Hellemmes… premières esquisses d’intention juillet 2014 : arrivée de 2 poules et construction du poulailler au jardin de Kader juillet 2014 : construction de 2 bacs de plantation avec l’association ATD ¼ monde > début d’essaimage… septembre 2014 : mise en place de la champignonnière 27 sept : fête des récoltes place degeyter à Fives pour parler du projet et constituer le registre des fermiers urbains (personnes intéressés par la démarche). Aujourd’hui le registre retient près de 150 contacts d’habitants de Fives curieux et investis de près ou de loin dans la démarche. octobre 2014 : lancement du programme d’ateliers “devenons des fermiers urbains”, 30 inscrits annulation des perspectives sur le terrain d’Hellemmes... Mise en place de la récolte du marc de café : achat d’un triporteur, lien avec le café des enfants, le café de l’épi d’orge, le compost de la cantine verte etc. (mélia) octobre 2014 : 1 jour d’intro à la permaculture dans le cadre d’Alternatiba Lille septembre 2014-février 2015 : négociation pour un terrain à Fives- 2000m² cultivable décembre 2014 : vente des premiers kits à fructifier de pleurotes (à la braderie de l’art!) décembre 2014 : projection au cinéma L’Univers de “comment cuba a survécu au choc pétrolier”, suivi d’un débat. décembre 2014 : première installation sur le lieu ressource, plateforme de récolte de ressources pour récupérer les feuilles mortes via la ville de Lille et boutures de saules pour faire de la ressource en bois... noël 2014 : inscription à l’Université Populaire de Permaculture janvier : atelier “design du lieu ressource” avec les participants des ateliers fermiers urbains. janvier : achat de semences à la ferme ST Marthe En attente toujours d’une convention pour le terrain…ça rame. janvier : recherche pour la mise en place de points de compost relais dans le quartier, autre que le lieu ressource / réseau des composteurs de quartier février : échantillon de terre pour analyse en labo > avec le Labo de Lille 1 génie civil. Nous avons obtenu un financement de la fondation de France pour être accompagné par un labo de recherche en toxicologie des sols pendant 3 ans. Analyse des terres du terrain, préconisations de plantation, travail de vulgarisation pour échanger avec les habitants et étude sur l’impact de la culture sur la dépollution des terres. 8 février : cours “bien réussir ses semis” au jardin des fraternités ouvrières février : design du lieu ressource 18 février : présentation du design du lieu ressource aux participants des ateliers, aux acteurs du terrain et aux élus/ validation du projet et obtention de la convention de mise à disposition! Premier chantier construction du composteur de quartier 77


IMPLANTATION

Est venu le temps de la mise en oeuvre du jardin. Les ateliers ont mobilisé plus d’une dizaine de personnes prêtes à s’investir dans le chantier, pour faire sortir de terre la vision!

à nos bêches, prêts? partez!

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L’Unité de production fongique septembre 2014 Encore une fois, tout commence par le champignon!

Il aura fallu un peu de temps et un certain nombre d’échecs pour arriver à nos premières récoltes de pleurotes. Nous sommes partis de marc de café récupéré et stérilisé comme substrat d’inoculation. Puis des mélanges marc-paille, plus fructueux car moins secs. Nous avons aussi testé sur la drèche (houblon après infusion, récupéré chez les brasseurs). Nous utilisons le marc de café le plus vite possible après récupération pour profiter de la stérilisation qu’il a déjà subit pour faire la boisson. Ainsi, les dépenses énergétiques sont réduites.

Nous partons des grains déjà ensemencés que nous achetons en sachet. À partir de ces grains, nous inoculons le substrat (marc de café/ paille…). Puis 2 étapes se suivent : l’incubation et la fructification. Ces deux étapes se font à des températures et à des taux d’hydrométrie différentes, d’où l’importance de disposer de deux salles. 79


L’Unité de production fongique décembre 2014 Le labo à la cave!

Nous avons aménagé la cave de notre atelier, grâcieusement prêté par le propriétaire, en champignonnière. Le labo est composé de : -un espace cuisine permettant de faire les mélanges et la stérilisation quand c’est nécessaire. -un espace isolé pour l’incubation, pièce chauffée à 20°C -un espace pour la fructification, pièce équipée de brumisateurs. Tout ça bricolé avec les moyens du bord. Nous expérimentons au démarrage la culture de pleurotes. 80


Une économie locale : la production de kits s’intégre dans le projet d’agriculture urbaine des Saprophytes, en tant que forme de production alimentaire en ville. La vente de kits, des champignons, et des formations qui seront données doivent par ailleurs participer au financement de ce projet d’éducation populaire. La valorisation d’un déchet : le substrat dans lequel est inoculé le mycélium de pleurote est composé d’un mélange de marc de café – que nous récoltons auprès de commerçants, d’associations et d’habitants du quartier – et de paille. Ainsi nous transformons une ressource et donnons une seconde vie à un élement considéré comme un déchet. Et peut être une troisième, si le kit est mis à composter… Nous souhaitons ainsi rendre évidant le lien entre la récupération de déchets et la production de nourriture et souligner l’intérêt de la production de substrat en ville. Partager et transmettre un savoir faire : la confection de kits et leur vente auprès de particulier se fait en parallèle de la gestion d’une champignonnière produisant quelques kilos de pleurotes par semaine dans les locaux des Saprophytes. C’est un petit laboratoire d’expérimentation et de démonstration de cette forme spécifique de culture pour la rendre reproductible et appropriable par tous. Les champignons récoltés sont échangés contre des coups de main sur le projet et le jardin. 81


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LE JARDIN

espace de convivialité/ quelques bacs de plantes potagères

étape 2-bis

qui deviendra une pépinière entrée de service et véhicules

plantes sauvages de bordure

plateforme de compostage et de récolte des ressources

parking

étape 1

centre de losirs

crèche familiale

étape 4

PMI cabane de jardin chassis

le verger jardiné

étape 3

crèche associative

entrée d’honneur

chassis

le potager en buttes

étape 2

0

5

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Nord

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s

janvier février semaine du 16 mars 21 mars avril

construction des composteurs

plan de plantation de la zone potagère construction des chassis pour les semis précoces semis en godet et sous chassis mise en place des buttes permanentes et construction de la table de banquet

La fête du printemps : à partir de là, passer 1 jour par semaine au jardin plantation des vivaces achetées et récupérées et repiquage des semis construction mobilier autour du potager

juillet

récolte du miel plan de plantation pour le verger jardiné

21 juin août septembre

fête de l’été! 2 jours d’introduction à la permaculture

fête des récoltes commande des arbres mise en place d’une campagne de parrainage pour l’achat des fruitiers

hiver 2015-2016 janvier 2016

plantation du verger

Lancement du deuxième programme d’ateliers “devenons des fermiers urbains”

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L’Unité de Production de sol la plateforme de compostage décembre 2014- février 2015

Ne pas produire de déchets

partager, recycler, réemployer, mutualiser, détourner, créer... Un réseau de compostage prend une place centrale dans ce projet d’agriculture urbaine qui se veut à la fois résilient et indépendant. Et pour cause : en ville non seulement les terres sont rares mais en plus les sols sont souvent d’une qualité médiocre. Pourtant, tous les jours, chacun jette des éléments qui, s’ils faisaient l’objet d’une collecte et d’un tri systématique, pourraient enrichir de manière non négligeable les sols cultivables de la ville. Ce sont les déchets fermentescibles, et plus particulièrement nos déchets de cuisines – épluchures. D’ailleurs ces dernières repésentent pas moins d’un-tiers du volume de nos poubelles dites non-recyclables. Ironie. Absurdité. Ces premières données établies, deux équations apparaissent : Détournement des épluchures = formation de substrat = valorisation d’un déchet et création de valeur Détournement des épluchures = réduction des déchets = réduction des dépenses liées au ramassage des ordures Double création de richesse, donc. Et transformation des emplois. Parce que comme nous l’indiquions plus haut, sans substrat, pas de production alimentaire en ville. Essentiel, aussi, parce que le mouvement d’agriculture urbaine – contrairement aux projets individuels de potagers – veut mettre les habitants des quartiers au centre des initiatives. Leur participation est à la fois une condition de réussite et un aboutissement. Celui qui valorise ses déchets organiques est alors un producteur à part entière, un fermier urbain. De manière évidente, le compostage est essentiel. 85


L’Unité de Production potagère mars 2015 En mars nous avons préparé des espaces pour les futures plantations, des buttes permanentes pour l’espace potager, des bacs pour l’espace de convivialité (là où la terre est particulièrement mauvaise) et des châssis pour les semis directs . Ces différentes techniques vont nous permettre de diversifier la production, de pouvoir comparer les rendements, les intérêts et inconvénients des différents modes de production en ville. Nous avons fait avec les ressources disponibles et glanées dans un périmètre proche : feuilles mortes, cartons, branchages, tailles, fournis par le service des parcs et jardins etc.

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L’Unité de Production potagère avril-juillet 2015 Nous avons lancé les semis à l’atelier, au 28 rue du long pot. Ainsi, on les a sous la main, on les observe au quotidien, on les soigne, on les arrose. À l’arrière de notre atelier, nous avons mis en place une petite serre froide, permettant de mettre les semis dehors, à l’abri du vent et du gel, une fois les graines germées. Nous avons semé des choux raves, choux frisés, tagettes, des capucines, des courges Kabocha, des physalis, poirées, pois à rame et pois nains, oignons, betteraves, cosmos, épinards… à venir : fraises des bois, consoudes, capucines, poireaux, basilics, céleris, maïs…

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Atelier semis mai 2015

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Premières récoltes août 2015 Obtenir un résultat

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Extrait AOÛT 2015// obtenir une récolte

“faites les foins quand il fait beau” Le 2 août, me voilà partie sur les routes des vacances. à bicyclette, avec la famille, les enfants et l’amoureux. Ce sont des moments importants dans l’année. Sortir de la routine quotidienne, partager des découvertes avec les enfants, l’aventure. Et pourtant, cette année, une sensation étrange m’habite au moment de quitter Lille, pour plusieurs semaines. J’abandonne un jardin au cœur de la belle saison... Je fais en sorte que les indications et préconisations soient bien claires auprès des personnes qui restent et qui veilleront. J’en fait un maximum, aussi pour quitter le jardin avec la plus belle image que je puisse garder de lui. Tout en ne sachant pas trop comment il va évoluer. Je fais une sorte de liste de ce qu’il faudrait faire, de ce à quoi il faut penser (à mon retour) : l’arrosage, les semis en cours, les récoltes, les buttes à surveiller, à amender en compost, la plantation du verger à anticiper, aller voir des pépinières, ne pas oublier de prévenir les fermiers urbains des temps de jardinage collectifs etc. Une stagiaire de l’association prend le relais. Violaine des sapros aussi est mon binome incontournable. Tout ceci reste frustrant. Car mes yeux ne seront pas là. Je sais que je ne vais pas retrouver le jardin que je quitte. Que la végétation aura grandi, que les légumes auront grossi, qu’une sécheresse sera passée, ou pas. Prendre du recul et se faire surprendre par la nature. Et finalement, n’est-ce pas plus facile de rentrer quand une terre nous attend? L’après midi de notre retour de vacances, nous étions au jardin, en famille. Une séance de jardinage collectif était prévue. Peu de participants, au mois d’août, le jardin est tranquille. Je reste là, un peu les mains dans les poches. Je me sens un peu étragère du jardin, mais c’est agréable. Je m’extasie devant les légumes, en récolte quelque uns, mais préfèrent finalement les contempler en place. Il faut du temps pour se réapproprier la culture. Je comprend mieux le défi que c’est pour les fermiers urbains qui viennent au jardin de se sentir investi d’une mission. Il faut se baisser et prendre de la terre dans les mains. J’ai l’intuition que ça commence comme ça. Je reviendrais plus tard, sans les enfants, enrôlé de ma mission d’initiateur de dynamiques, j’ai envie de voir du monde sur cette parcelle. Et puis pendant mon absence, ce jardin a trouvé un nom connu de tous les passants désormais : Le JARDIN RESSOURCE! Une enseigne est désormais visible depuis la rue. 91


Fête des récolte (devenue depuis une tradition) octobre 2015 En ce samedi après-midi, nous avons accueilli les visiteurs et curieux souhaitant découvrir le Jardin ressource, à la sortie de son premier été, après 9 mois d’occupation et de jardinage. Nous avons cuisiné et goûté les récoltes de l’année, nous avons visité le jardin, écouté de la musique, échangé sur les prochains ateliers « fermiers urbains » dont le programme est encore à définir, et nous avons annoncé la plantation du verger, du 9 au 12 décembre prochain. Pour ce projet hivernal, nous avons lancé une campagne de parrainage d’arbres et d’arbustes!

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L’espace de convivialité mars 2015 En parallèle de la mise en place de l’espace potager, nous avons construit une grande table. Cet élément de mobilier est l’allié incontournable de l’espace de convivialité. D’un point de vue symbolique aussi, il était important qu’elle s’installe le plus vite possible, avant même les premiers semis. Il s’agit de penser le confort du jardinier, et susciter l’échange, le rassemblement, la zone 1 du jardin. Là où nous commençons, où nous nous retrouverons.

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Extrait OCTOBRE 2015//

“commencer petit, penser à son échelle”

On gagne la subvention régionale “chercheur citoyen” pour continuer le protocole de recherche sur le jardin avec un laboratoire de recherche en toxicologie des sols! Incroyable. C’est beaucoup d’argent, et à priori ça va nécessiter une embauche… Il faut qu’on s’atèle à ça avec Arnaud Gauthier, notre chercheur référent. Étrangement, ça fait un peu peur. C’est une grosse entrèe d’argent à l’échelle du projet, et à partager avec un monde assez inconnu (celui de la recherche) . L’avenir du projet me questionne. Le projet à bientôt 2 ans, le jardin bientôt 1. Je pense que nous sommes dans un tournant, et l’échelle du projet me questionne. Le jardin doit se maintenir, cultivé, visité. La végétation semble encore très fragile, prenant le temps de se frayer un chemin dans le sol. La mobilisation est fragile. La position des Saprophytes est questionnante. L’engagement nous fait avancer très vite, peu être trop vite pour embarquer avec nous les armées de jardiniers que nous avions imaginées. Ou alors nous sommes trop pressées. Ce jardin est un début. La question est quand doivent arriver les prochaines étapes, quand devons-nous changer d’échelle? Soyons humbles.

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la question de la pollution des sols Partenariat avec l’université Lille 1, laboratoire génie civil et génie environnemental/ Toxicologie des sols -analyse des sols et diagnostic sur la présence des métaux lourds -analyse des végétaux -analyse des substrats -préconisations sur les plantations à privilégier -aide à la vulgarisation pour une bonne information auprès des habitants

en 2015, nous obtenons les premiers résultats, nous permettant d’adapater le design terrain, et de conscientiser les contraintes de site urbain. Nous décidons aussi de favoriser les cultures des fruits, à priori moins propice à la captation des polluants.

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Lettre de Justine, à l’attention des fermiers urbains, chargée des recherches au sein du laboratoire Bonjour à tous, Certains d’entre vous ont déjà eu l’occasion de me croiser les mercredis après-midis au jardin. Je m’appelle Justine Massé, je suis en dernière année de Master Géologie-Environnement à Lille 1 et j’effectue actuellement mon stage de fin d’études à l’IMT Lille Douai pendant 6 mois. Mon sujet porte sur le développement de l’agriculture urbaine en réhabilitant et gérant d’anciens sites industriels délaissés. Comme vous pouvez vous en douter, le jardin est potentiellement touché par différents polluants rejetés par l’ancienne usine Fives Cail Babcock ayant contaminé la nappe d’eau souterraine dont le sens d’écoulement est en direction de notre jardin. Les polluants remontent alors en surface et peuvent donc avoir un impact sur la croissance des fruits et légumes cultivés en ce lieu. Mon but lors de ce stage est donc d’observer, de quantifier et de cartographier les concentrations de ces polluants en les comparant aux études des années précédentes. Des études ont été réalisées au printemps 2015. Des carottages ont permis d’étudier les concentrations en arsenic, cadmium, chrome, mercure, manganèse, plomb et zinc présents dans le sol. Le point positif de ces études est que les buttes ne sont pas touchées par les polluants comme elles ont été créées de toute pièce. En revanche, les différents espaces à même le sol du jardin sont impactés. Par exemple, l’espace dédiée à la pépinière présente des spots (concentration beaucoup trop élevée) pour chaque polluant. Pour l’instant, nous ne parvenons pas vraiment à expliquer pourquoi une telle quantité est concentrée à ce niveau là. Sur les cartes, plus la concentration est élevée et plus la couleur de la légende est foncée. Si nous prenons comme cas le zinc, nous voyons donc que la pépinière située au point 18 est fortement contaminée, ainsi que le passage entre les rangées 2 et 3 des buttes. Afin de permettre la diminution des concentrations en polluants, nous avons donc décidé d’utiliser des légumes hyper accumulateurs : ils vont absorber les polluants présents dans le sol et les retenir dans leurs feuilles, fruits ou racines. Pendant mon stage, j’ai donc pu semer des radis, des épinards, de la moutarde, des fèves et des oignons. Chaque légume a l’avantage d’avoir une croissance relativement rapide et pourra capter spécifiquement un polluant. Par exemple, le radis accumulera en son sein le cadmium, tandis que la fève emmagasinera l’arsenic et le plomb. Avant de les semer, j’ai réalisé de nouveaux carottages pour quantifier les concentrations en polluants dans le sol et comparé mes résultats à l’étude précédente. Le bilan global que nous pouvons en tirer est que les concentrations ont diminué au fil du temps. Cependant, les concentrations en arsenic et cadmium ont augmenté comparé à il y a 2 ans. Le plomb reste également au dessous de la norme réglementaire. Je ne peux pour le moment expliquer ces variations mais mes recherches actuelles portent dessus : affaire à suivre donc !! Après avoir récolté mes légumes après 1 et 2 mois de pousse, mon travail du moment porte sur leur analyse en laboratoire afin de voir quelle quantité de polluant est présente dedans et s’ils ont bien joué leur rôle d’accumulateur. Je vous tiens rapidement au courant de mes résultats. N’hésitez pas à venir me poser des questions si vous avez besoin de précisions sur mon travail, j’y répondrai avec grand plaisir ! Je suis présente au jardin chaque mercredi après-midi, au niveau des parcelles destinées à la recherche et délimitées par du rubalise rouge et blanc. Justine M.

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Le verger-jardin décembre 2015

Du 9 au 12 décembre 2015, nous avons planté 7 poiriers et 5 pommiers, accompagnés de dizaines d’arbustes aux fruits comestibles et de quelques couvre-sol. Le verger jardiné du jardin ressource est en place!

Concept de la forêt jardin Un jardin-forêt ou forêt nourricière est un Jardin créé selon le modèle de la «Forêt» naturelle. Il comporte différents étages de végétation tels des grands arbres, des arbustes ou arbrisseau (petits fruitiers), des buissons (à baies ou aromatiques) et des plantes herbacées (légumes vivaces, plantes aromatiques, plantes médicinales et utiles). C’est en s’inspirant de ce modèle de « forêt jardin » que nous avons souhaité mettre en place le verger du jardin Ressource. La référence toute proche, le jardin des fraternités ouvrières, à Mouscron, est évidemment aussi une grande source d’inspiration. Il s’agit d’un jardin de plantes perpétuelles, qui visent à un entretien minimum à terme. Pour apprendre mieux, en faisant, sur ce type d’écosystème, Violaine de l’équipe est allée se former au Bec Hellouin, puis en Angleterre, chez Martin Crawford 97


Le chantier Plusieurs groupes et fermiers urbains ont participé activement à ce chantier. Les jardiniers de l’association « des jardins dans la ville » sont venus donner un coup de main efficace, dans la bonne humeur, l’association Culture et Liberté, accompagnée d’adultes en insertion, la présence incroyable de l’association Les Planteurs volontaires du Nord-Pas-Calais, qui nous a donné un cours sur l’Arbre, et sur la plantation, la participation des crèches du site, puis nombreux “fermiers urbains”, volontaires, riverains, sont venus mettre des coups de pioche. 98


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Plan de plantation réalisation en plusieurs phases Aubépine crataegus succulent Amelanchier Figuier

Acca Sellowiana Argousier Goji

Poirier ‘Alexandrine Douillard’

Poirier ‘beuré Lebrun’

Alnus cordata Goji

Pommier ‘Godivert’ Goji Pommier Poirier ‘Doyéné du Comis’

Poirier ‘Jeanne d’Arc’ Pommier ‘reine

Tilia cordata

Kaki ‘Fuyu’

Toona sinensis

Noisetier Cornus Cousa

Eleagnus ‘multiflora’

de reinette’

Pommier ‘Verdun d’hiver’

Pommier ‘Bismark’

Décasnea fargesii

Poirier ‘William Duchesse’

Poirier ‘beuré Giffard’

Alnus cordata

Poirier ‘Seigneur Espéren’ Rosa rugosa

Cornus mas Eleagnus ‘multiflora’

Prunus ‘carmin jewel’

Eleagnus ‘umbelata’ Amélanchier ‘rotundifolia’ Cornus Capitata

Cornus mas

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premiers espaces de plantation réalisésdéc 2015 après abattage des prunus premières plantations plantations des hivers suivants

Nous dessinons de larges allées, car le jardin reste un espace partagé et ouvert au public, avec beaucoup de passages et des enfants qui viennent y jouer. Ces allées larges pourront accueillir de nouveaux îlots dans le futur. Nous jardinons les limites de l’espace, les bordures, laissant la possibilité de densifier le système dans le temps. Un « écrin » assez protégé se construit. Et de la place est garantie pour accueillir plus de diversité dans le futur. 100


Liste de la palette végétale des arbres plantés (2015-2020) Arbres de la foret jardin

Arbres Coté piscine

Acca Sellowiana (goyavier du brésil) Amélanchier Amélanchier Prince William Amélanchier rotundifolia Aulne d’italie (alnus cordata)x2 Cornus Capitata Cornus Cousa Cornus mas Gourmet Cornus mas Pancharevo Décasnea fargesii (Blue Bean) Eleagnus umbelata Brillant Rose Eleagnus multiflora «Sweet Scarlet» (Gumi) Figuier Kaki Fuyu Poirier Alexandrine Douillard Poirier beuré Giffard Poirier beuré Lebrun Poirier Doyéné du Comis Poirier Jeanne d’Arc Poirier Seigneur Espéren Poirier William Duchesse Pommier Bismark Pommier Verdun d’hivers pommier Godivert Pommier (1 non identifié étiquette effacée) Prunelier Prunus carmin jewel (cerisier nain) Rosa rugosa Rubus Nepalensis Tilia cordata Toona sinensis gogi (plusieurs) Caragana arborescent

Prunier reine claude de bavais Prunier RC d’Oullin Eleagnus Neflier

(35 arbres)

Palissage au potagé Poirier Ananas de Courtrai Poirier Beuré de Mérode Poirié Pierre Corneille Pommier Benedictin Pommier Cellini Pommier Reinette de Bauman Pommier Reinette de Chénée Pommier reinette parmentier Pépinière Pomme 1* Celini 2* Bauman 1 Rte Braban 1 pigeonnette 2* Rte de chenée 1 reine des reinettes 2 bagette d’été 2*benedictin (*=variété déjà instalé au JR) Poire jules d’airoles beur& Nagin beuré Clairgeau conférence josephine de maline beuré diel charles Ernest 101


Extrait DECEMBRE 2015//

“favoriser les échanges entre les éléments” Sur 4 jours consécutifs, nous avons proposé la plantation du « verger jardiné » au Jardin Ressource. C’est un petit espace dédié à cette entité paysagère, à cet écosysème. Environ 400 m² d’espace engazonné, à l’entrée du site, jouant donc le rôle de vitrine du jardin. L’emplacement des arbres a été choisi avec l’aide de Isabelle Cari, spécialisée dans la géobiologie. Avec l’aide de baguettes, et au fil d’un protocole méthodique, nous avons piqueté l’emplacement de 10 arbres, 5 pommiers et 5 poiriers. La terre est assez argileuse, spongieuse, grasse, noire. Nous observons la présence de ver de terre et quelques organismes vivants. La terre est moins compactée que celle du potager. Des circulations se dessinent naturellement, sorte de « chemin de chèvre », utile pour rallier différents points du jardin, entrée des crèches etc. Le dessin a été imaginé au préalable du chantier, proposant différentes zones de plantation qui pourront accueillir les arbres, les arbustes et les vivaces. Nous souhaitons libérer des espaces de plantation généreux autour des arbres, pouvant accueillir différentes strates de végétation. Sur le site, nous avons commencé par dessiner les différentes zones de plantation. Puis avec la grelinette, decompactage et aération du sol : sans retournement. Il n’y a pas eu d’ajout de terre. Les arbres ont été planté collectivement. Une campagne de parrainage d’arbres a permis au préalable de créer un attachement citoyen à ces arbres, une forme d’appropriation. Certaines personnes ont dédicacé ces arbres à des personnes chères, y mettant beaucoup de symbolique. Des arbres ont été plantés à plusieurs mains. Quoiqu’il en soit, chaque arbre a déjà son histoire, un rôle, un sens, dès sa plantation. La plantation de ces fruitiers a donné du sens à notre action, a ancré le projet durablement. Elle propose une nouvelle lecture du paysage, lui donnant de la hauteur. A permis de créer un lien fort entre les habitants-planteurs et le jardin. Nous avons été accompagnés par l’association Les planteurs volontaires du Nord-pas-de-Calais. Un groupe CAP paysagiste-jardinier est venu ce même jour, apprendre. Alan a pris le temps de faire prendre conscience à chacun du rôle fondamental de l’arbre, son rôle dans l’écosystème dans lequel nous faisons partie, comme tout être vivant. Le soleil était avec nous. La température tournait autour des 10°C, chaud pour un mi- décembre. Les points de vigilance à surveiller/ les doutes post-plantation : La terre est fortement argileuse, donc vite compactée, asphyxiée. Elle est spongieuse, l’eau est proche. J’appréhende l’asphyxie des racines...N’aurait-il pas fallu planter sur buttes pour aider à un bon écoulement de l’eau?... Au mois de janvier, nous avons traversé quelques jours de gel (enfin!). Nous nous renseignons sur la résistance des arbres. N’est-il pas conseillé d’installer un voile d’hivernage ? Le contexte urbain, limitant le gel et les températures trop basses (>-20°C), et la confiance que nous devons faire aux arbres (dixit Annie et Philippe, les pépiniéristes), nous choisissons de ne pas investir dans des voiles de protection pour l’hiver. 102


MAINTENANCE

2016 une année d’existence pour le jardin. Les grands éléments sont installés, et continuerons à évoluer, s’enrichir, au fil des besoins.

Maintenant, nous devons penser à l’entretien, à la vie du jardin.

Nous optons tout naturellement vers une gestion partagée, et évolutive au fil du temps. Car c’est inscrit dans la raison d’être du projet. “Embarquer un maximum de citadins dans cette aventure, pour essaimer, transmettre...” Plusieurs choix sont faits : -une présence hebdommadaire au jardin, le mercredi, de l’un de nous, à minima. -Nous programmons deux chantiers collectifs, sur plusieurs jours pour 2016 : 1 au printemps et l’autre l’hiver. Car ils sont aussi générateurs de liens, de convivialité, de fêtes! -Nous lançons un nouveau programme “devenons des fermiers urbains”, plus riche, plus complet, pour suivre les saisons et l’évolution du jardin. Un programme d’ateliers gratuits, en échange d’implication dans le projet, au labo, dans le jardin, ou en recherche pour la dimension quartier. -Nous proposons des formations payantes, tout en continuant nous-même à nous former en parallèle à la permaculture, à l’agro-écologie, aux postures collaboratives... 103


Le programme “devenons des fermiers urbains! janvier-novembre 2016

Le programme d’ateliers en 2016 sera plus complet que celui de 2015, et prendra soin de suivre les saisons. il est aussi attaché intimement aux travaux et besoins du jardin Ressource. Il dépasse les questions de culture et de jardinage, et intègre la dimension permaculture humaine, gouvernance partagée, afin de partager la vision du projet. Nous avons programmé un forum ouvert sur la question des agricultures urbaines à Fives, une formation sur l’agro-écologie, parler du sol, du compost, du semis, mais aussi des fêtes, et un grand chantier participatif d’une semaine autour de la construction d’une serre bioclimatique. Il a 2 fonctions principales : former et apprendre auprès des habitants du quartier mais aussi créer et animer la communauté des fermiers urbains autour du jardin et de ce grand projet de quartier! 104


Formations Agroécologie et permaculture

Le jardin devient le support idéal, et un lieu accueillant pour pouvoir proposer des formations. En faisant, en expérimentant, en construisant ce projet, et en continuant à suivre nous-même des formations (violaine et moi-même), nous développons l’envie de transmettre à notre tour. En 2016, je continue le travail amorcée en 2015, en fabriquant des supports pour des initiations à la permaculture de 2 à 3 jours. Le jardin devient support. Nous entrevoyons également par ce biais, une partie des solutions concernant nos réflexions autour du modèle économique du projet. Nous touchons encore quelques subventions en 2016, mais il est important de préparer le jardin à plus d’autonomie financière.

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Le chantier serre bioclimatique! Avril 2016 Nous avons imaginé, préfabriqué et monté sur place une serre pour le Jardin. Cette serre est avant tout destinée aux semis précoces, réalisés en février-mars-avril. Il s’agit d’une serre bioclimatique, orientée au sud, et avec une façade nord en torchis permettant de stocker la chaleur. Elle est installée sur un châssis de caravane, pour répondre au Plan Local d’Urbanisme qui place ce site en zone Parc, c’est à dire inconstructible.

structure en bois brûlé

Cette serre a d’autres fonctions : un support vertical sur lequel un tableau viendra se fixer pour les ateliers et la communication inter-jardinier, et un abri pour les jardiniers en cas de pluie pouvant accueillir quelques outils de jardin. Elle a été préfabriquée à l’atelier « La Fabrique d’architecture(s) bricolée », atelier de bricolage public porté par l’association à La Condition Publique. Le montage s’est déroulé au jardin, pendant 5 jours, permettant de faire se rencontrer les bricoleurs du Pile et les fermiers urbains de Fives!

façade sud avec chassîs de réemploi

façade en torchis

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Le verger-jardin- premières récoltes et plantation janvier-novembre 2016

Ce que nous appelions timidement le « verger » devient progressivement « forêt-jardin », avec l’arrivée des vivaces. Au printemps 2016, nous avons planté le verger de plusieurs couvre-sol comestibles perpétuels, afin d’accompagner les arbres. Plantain corne de cerf, Oseille sanguine, Menthe, Sauge, Thym, Rhubarbe, Epinard fraise, Chataigne de terre, Occas. Nous sommes partis de la graine, et sous châssis, afin d’assurer des plants assez grands avant de les repiquer. Vu notre faible fréquentation du jardin, une fois par semaine, nous avons vite constaté que les semis directs n’étaient pas favorables. Puis en septembre, la récolte des fruits! Y en a eu pas mal. Quasi la totalité des pommes et poires ont été récoltées par les enfants du camps de roms d’à côté. De les imaginer se les partager, en faire des compotes, j’étais satisfaite. Les framboises et groseilles quand à elles, ont fini en confiture, ou mangé par les enfants des crèches qui en ont fait leur goûter quotidien.

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Essaimage dans le quartier : les composteurs de la résidence des peupliers janvier-novembre 2016

Les composteurs de quartier La mise en place des composteurs de quartier est un outil d’essaimage de la démarche dans le quartier. À travers des points relais de récolte de compost, nous envisageons initier un réseau de « producteurs urbains » de compost à l’échelle du quartier. Le modèle proposé : le compost en silo Expérimenté et aprouvé en amont au 28 rue du long pot, dans les locaux des Saprophytes. Il comprend deux bacs à minima (3 c’est mieux) qui permettent la rotation entre les déchets en compostage, pour une durée de 3 à 6 mois environ et le compost que nous alimentons chaque jour. Le troisième bac sert aux matières sèches ou «brunes», qu’il faut ajouter régulièrement au compost, pour un bon équilibre azote-carbone. Sans ce bac, nous pouvons stocker la matière sèche à côté, sous une bâche. Concernant le premier composteur de quartier construit à la demande d’un collectif d’habitants , à la Résidence des Peupliers : La mise en place de ce ce composteur s’est fait en 2 temps. -un temps de chantier pour la mise en œuvre des bacs -un temps de formation autour du compost, avec l’ensemble des jardiniers, pour garantir la bonne utilisation, et la compréhension des intérêts du compostage de manière plus large. C’est sur ce modèle que nous proposons la mise en place de composteurs de quartier, sur demande, avec l’engagement du porteur à former les habitants à une bonne utilisation, à devenir ambassadeur du compostage. 110


Essaimage : aménagement du jardin de la crèche des babeluttes janvier-novembre 2016 Dans la continuité du jardin Ressource, Les Saprophytes ont engagé un processus d’aménagement avec le Multi-accueil Aux Babeluttes en juillet 2016, structure présente sur le site même du jardin Ressource. L’espace clos accueillant des enfants de 0 à 3 ans jouxte le potager du jardin, et offre beaucoup de possibles en terme d’aménagement : lieu de repos, de jeux, de pédagogie. Des ateliers de programmation ont eu lieu avec les parents, permettant de faire émerger des objectifs et des intentions d’aménagement. Le chantier a commencé en octobre 2016, et s’est prolongé sur l’année 2017, autour de plusieurs temps distincts et avec la participation des parents pour la mise en place de la structure. Nous avons pensé cet aménagement dans la continuité de ce qui a été conçu au Jardin Ressource : mobilier bois et plantations de comestibles. Les enfants ont réalisé les plantations.

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EVALUATION

Réflexion et ajustements du modèle économique du projet septembre 2016 LES SERVICES ECOSYSTEMIQUES DES UNITES DE PRODUCTION FIVOISES Le réseau étant de plus en plus efficient, et le jardin commençant à être connu, de plus en plus de ressources viennent jusqu’à nous. Les dons et les bénévoles se multiplient! Nous sommes sollicités également pour des formations compost, pour récupérer des matériaux, de la paille, des briques, on nous apporte des boutures, des confitures, des graines, nous proposons des prestations autour de la mise en place de jardins comestibles, et nous sommes invités à de nombreuses tables rondes et conférences lors de séminaires thématiques. En 2016, nous décidons d’embaucher Yves-Olivier, un fermier urbain, habitant le quartier, pour nous épauler sur les permanences du jardin et au labo de champis.

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RE-DESIGN

2017 Le jardin est là, identifié, repéré. Un point de compostage incontournable et très visité. Des curieux qui prennent rendez-vous, pour découvrir le projet. Un potager qui vit au grés des participants, un verger qui s’étoffe au fil des saisons de plantations. En 2017, il s’agira de voir comment nous changeons d’échelle. Comment nous multiplierons les initiatives, afin d’avancer vers plus de résilience pour le quartier de Fives.

J’accompagne alors une initiative de transition sur le quartier de Fives.

Et c’est ainsi que le jardin devient un pretexte, un lieu de référence, de rencontre dans le quartier, comme d’autres, que l’on découvre nombreux. C’est ainsi que nous cherchons à le mettre en réseau, pour qu’il nourisse d’autres initiatives, et qu’il se nourisse en échange. Avec quelques acteurs du quartier, investis dans d’autres associations ou collectifs d’habitants, nous nous réunissons pour mettre nos énergies en commun. Pour mettre nos actions en réseaux. Pour en révéler de nouvelles. Pour rendre visible la toile invisible d’un militantisme écologique et humaniste très présent sur le quartier. Tels les mycorhizes, la symbiose “donnant-donnant” entre la plante et les racines de l’arbre, nous devons fonctionner ensemble, pour gagner en résilience. Car cette symbiose “permet des échanges capitaux” pour l’évolution de notre ville! 113


ATELIER POPULAIRE D’URBANISME

LES JANTES DU NORD

LE MUSICAL ECOLE BARA CABANIS

LES FILLES À RETORDRE

L’ECOLE ET SON QUARTIER

LE JARDIN DES MAGUETTES

JARDIN DU PRIEURE CULTURE ET LIBERTÉ CHICO MENDES SUPERMARCHÉ COOPERATIF SUPERQUINQUIN ASSO 3CM TIPIMI LA CANTINE VERTE

Un potentiel d’actions!

en lien avec la transition écologique, sociétale, ou économique

Carte non exhaustive des initiatives existantes

FERME MARCEL DHENIN

SANS ADRESSES moins vite à Fives Initiafives Fives au vert le sel de fives Hellemmes 0 déchet Familles à énergie positive etc.

LA SECU LES SAPROPHYTES L’ACCORDERIE

ECOLE BRASSEUR CENTRE SOCIAL SALENGRO THÉÂTRE MASSENET

ASSOCIATION LES FERLIOZ LE JARDIN RESSOURCE CENTRE MULTI-ACCUEIL DES BABELUTTES ECOLE LAKANAL

ECOLE St LOUIS

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CITÉ CASSEVILLE FILOFIL

LA LOCOMOTIVE EPHATHA LE CAFE DES ENFANTS INSERSOL

LE CAFE DES ENFANTS

BW FRICHE

COLLEGE BORIS VIAN LA MILAC

METALU À CHAHUTER L’AVANT-GOÛT

LE POLDER

LE BIZARDIN

LA FRICHE FIVES-CAIL

DES TRUCS AVEC DES GENS

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Fives en transition 2016-2018... Nous proposons les premières réunions autour d’une dynamique de quartier appelé Fives en Transition. Nous décidons de répondre à un appel à projet de la Fondation de France pour lancer la dynamique, et proposer des actions communes. Le constat est là, passablement déprimant, mais l’envie d’agir et les solutions sont bien plus grandes et fortes. Nous proposons donc une série de rencontres, on recence, on prend contact, on mobilise, on se forme, on se projette.

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Nous sommes 4, puis 8, puis parfois 15, 20, ou plus dans des temps appelés “Forum ouvert”. Selon les thématiques, la formule de la rencontre, l’ordre du jour, la mobilisation varie. Nous mettons en place une liste de diffusion, pour faire circuler les infos, les rendez-vous, les temps de rencontre des groupes de travail, les réflexions. Rapidement, nous travaillons de manière collective sur une charte du mouvement, outils de définition partagée des valeurs, des objectifs, mais aussi outils de communication vers l’extérieur.

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MISE EN PLACE D’UNE CHARTE DU MOUVEMENT Objectifs Mettre la nature en ville Face aux défis climatiques, nous participons activement à faire de Fives un quartier écologique. Nous revendiquons la place de l’Homme en ville, dans un environnement favorisant son épanouissement, sa santé, son autonomie. Nous émanciper socialement et sociétalement Constatant les dégâts sociaux des crises économiques, des replis identitaires, des rejets de la classe politique, nous revendiquons notre rôle d’acteurs engagés sur le territoire lillois en général, fivois en particulier pour promouvoir une citoyenneté progressiste, cosmopolite, solidaire, sociale, émancipatrice, éducative, altruiste, humaniste... Vivre une gouvernance partagée À l’encontre de modes de gouvernance descendante, nous prônons des démarches inclusives, par recherche de consensus, des prises de décisions démocratiques coconstruites faisant confiance à l’intelligence collective, à la diversité, à la coopération, à l’envie d’agir... Mettre en réseau nos actions locales Bien loin de l’idée d’une concurrence entre les structures locales, nos actions - nos cultures différentes - nos histoires et parcours singuliers sont une force collective afin de peser sur les orientations d’une politique locale et globale en matière de transition écologique sobre et heureuse.

Qui sommes nous? Acteurs de la société civile sur Fives (associations, entreprises, collectifs d’habitants, individus…), nous nous fédérons autour de valeurs et d’engagements communs au sein du réseau Fives en transition. En tant que membres actifs de ce réseau lillois, nous mettons en synergie nos compétences pour développer des actions de terrain en cohérence avec cette charte. De par notre adhésion, nous mettons en place toutes initiatives visant une transition écologique sobre et heureuse. Son élaboration est coopérative et évolutive. A l’image d’un écosystème vivant, nous fonctionnons en réseau, dans un principe de réciprocité, d’échange, de mutualisation des ressources, des savoir-faire, des outils. Habitants de Fives, usagers du quartier ou toute autre personne intéressée sont invités à rejoindre le réseau.

Participer à Fives en Transition, c’est : >Renforcer la visibilité de vos actions par une mutualisation de moyens, >Bénéficier des compétences des membres et d’un système d’entraide pour vos projets, >Partager votre expérience, Etre auteur/acteur d’une citoyenneté ouverte sur le monde pour faire face aux défis sociaux, économiques et climatiques, >Affirmer vos engagements pour une transition écologique sobre et heureuse. >Vivre pleinement son quartier comme une expérience sociale en cours pour réimaginer et reconstruire le monde en veillant à créer un mode de vie sain, inspirant, positif, évolutif…

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DES FONCTIONS À CROISER, À HYBRIDER...

ACTIONS planter des arbres, des jardins partagés, compost de quartier, être habitants composteurs transformer, cuisiner vendre, échanger, troquer repair café, élever des poules imaginer une pépinière monter des lieux école de la nature, proposer des ateliers pratiques construire des bacs potagers, un labo de champis faire de la bière cultiver la vigne, les endives avoir des ruches, extraire son miel construire des serres avoir des animaux, animer une école du compost, de musique, d’art...

DES POTENTIELS LIEUX! square des mères place Degeyter Square Maurice Ravel Square Massenet le jardin Ressource la friche Brunel la cité Casseville le jardin du Prieuré les centaines de jardins de particuliers le jardin de Kader la friche Fives Cail les dents creuses, nombreuses etc.

se nourir composter, s’abriter, se réunir, prendre soin du sol, s’entraider, se rencontrer partager, échanger créer une nouvelle économie expérimenter, créer innover, recycler se reconnecter au vivant, retrouver une spiritualité transiter manger, faire pousser, cultiver réparer, construire etc.

DES INITIATIVES RESCENCÉES la locomotive, une coopérative d’achat le marché de Fives le marché de Caulier Le supermarché coopératif, Superquinquin la donnerie 3cm le SEL de Fives -système d’échange local L’accorderie, où on échange du temps les collectifs d’habitants, cité Lefebvre, cité Casseville, BW friche, Les Ferlioz... La Milac, école de musique montesorri le lycée hôtelier Culture et liberté, structure de solidarité, Nasdac et son festival de quartier, la crèche associative des Babeluttes Tipimi et son système de mutualisation d’objets les jardins dans les écoles... etc.

118


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CALENDRIER juin 2016

premières réunions écriture d’un projet et des pistes possibles pour les premières actions appel à projets de la Fondation de France

novembre 2016

Premier forum ouvert/ 50 participants

janvier 2017

projection du film “qu’est-ce qu’on attend”, suivi d’un débat

février 2017

les premières rencontres du groupe “Cartoparty”

février- mars 2017 mars 2017 mai 2017

réunions sur la communication

deuxième forum ouvert, 35 participants édition et diffusion de la charte

en continu

les repérages des espaces potentiels de culture par le groupe “cartoparty”!

juin 2017

participation au FiveStival, le festival du quartier de Fives

juillet 2017

réunions du groupe de travail “rescensement des structures locales”

septembre 2017 septembre

fête des possibles, organisée par l’Accorderie

présentation du travail du groupe “cartoparty”

novembre 2017

Cours certifié de Permaculture avec Bernard Alonso, à Fives-Hellemmes

janvier 2018

restitution de la formation de Permaculture à l’ensemble du réseau

février 2018

Forum ouvert, animé par le réseau belge de la transition/ 100 participants suivi d’une formation “Fortifier son initiative.”

février 2018

actions plantations d’arbres, en pirate

février 2018

mise en place des “rendez-vous” du mardi

mars 2018

temps de travail sur la gouvernance 120


RÉCAP’ DES TEMPS DE RENCONTRE quoi

où?

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quand?

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accor der i e

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10mai 2016

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accor der i e

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25mai 2016

r éuni onr es t i t ut i oncol l ect i v es ondagef i v esent r ans i t i on

accor der i e

l ess apr os +BW +accor der i e

30mai 2016

r encont r ebr ai ms t or mi ngf i v esent r ans i t i on r éuni onécr i t ur eappel àpr oj et r éuni onpr és ent at i ondudos s i err enduàl aFDF r éuni onpr épar at i onf or um ouv er t

accor der i e l ocal s apr o accor der i e accor der i e

l ess apr os +BW +accor der i e l ess apr os +BW+l al oco l ess apr os +BW+l al oco l ess apr os

9j ui n2016 15j ui n2016 21s ept embr e 2nov embr e

f or um ouver t r éuni on" i nf or mel l e" r éuni ondel ancementf ondat i ondeFr ance r éuni onpr épar at i ondel apr oj ect i on c ar t opar t i e pr oj ec t i onauMaj es t i c" qu' es tc equ' onat t end pr épar at i onf or um ouv er t r éuni on" com" r éuni on" com" c ar t opar t i e

al gécos or el i chezpas cal i ne Par i s / hal l ePaj ol ? ?

f or um ouver t c ar t opar t i e pr épar at i onf i v eSt i v al r encont r eav ecSébas t i enDuhem c ar t opar t i e r éuni onchar t e r éuni onchar t e c ar t opar t i e pr épar at i onf i v eSt i v al Ac t i on:édi t i ondel ac har t e! Par t i c i pat i onauFi veSt i val c ar t opar t i e r éuni oni nt er nedet r av ai l pourpr oj etBout i quedess c i ences r éuni on-j ar di nsenv i l l e

FDF cl ai r e

Maj es t i c s apr ol ocal accor der i e chezmay a

pas cal i ne f r anck f r anck cl ai r e

s al l eder éuni onde f acompr et s apr o cl ai r e s apr o+BW TI PI MI apr o+l oco Mai r i edequar t i er s cl ai r e l ocal s apr o s apr o+t i pi mi chezmar i eett homas cl ai r e l ocal s apr o s apr o

26nov embr e2016 13décembr e2016 5j anv i er2017 ? ? 21j anv 26j anv i er2017 13f év r i er2017 9f év r i er2017 15f év r i er2017 25f ev

chezmay a al t pos t

Nas dac cl ai r e May a/l al oco Sapr o/ bi z ar di n

4mar s 11mar s 27mar s2017 28mar s2017 22av r i l 24av r i l 4mai 6mai 15mai 20mai 2017 3j ui n 17j ui n 20j ui n 26j ui n

r éuni onav ecbout i quedess ci ences r éuni onav ecl aFondat i ondeFr ance Réuni onRes cencementdess t r uct ur es

MESHS Tour coi ng al t pos t

bout i quedess ci ences /May a Fondat i ondeFr ance LesSapr os /t i pi mi

7j ui l l et 10j ui l l et 17j ui l l et

Réuni onder ent r ée-or gani s at i onf et edespos s i bl es pr oj et sàv eni r c ar t opar t i e

accor der i e

pas cal i ne+accor der i e cl ai r e

30août2017

br ai ms t or mi ng:pr oj etdef or mat i onetdef or um ouv er tpour2018 r éupr épaf êt edespos s i bl es Fêt edespos s i bl es Res t i t ut i ont r avai ldec ar t ogr apĥi e Ac t i ons emi ss auvage-gr eenbombset c . r éud' i nf or mat i ons url af or mat i on" Per macul t ur e" Per mac ul t ur eDes i gnCour s -avecBer nar dAl ons o r éud' or gani s at i onpouruneact i on" v er di rFi v es " r éuni ond' or gani s at i onpourl af or mat i on" f or t i f i ers oni ni t i at i v e" r éuni ond' or gani s at i onpourl af or mat i on" f or t i f i ers oni ni t i at i v e"

l ocal s apr o may a+l ess apr os t i pi mi Accor der i e-s quar e Rav el pas cal i ne+t homasB Ti pi mi cl ai r e+t homasC dansl ' es pacepubl i c l ocal dess apr os pas cal i ne Mét al u pas cal i ne cl ai r e may a chezmay a may a

23s ept embr e 29s ept embr e2017 15oct obr e 24oct obr e du6au18nov embr e ? 11décembr e2017 4j anv i er2018

t empsder es t i t ut i ondel af or mat i on" per mac ul t ur e" t empsder encont r epourl ami s eenpl aced' unr dvmens uel r éuni ond' or gani s at i onpourl af or mat i on" f or t i f i ers oni ni t i at i v e" r encont r eav ecl ' él uaudév el oppementdur abl edel av i l l e

l ocauxdus par t ak al t pos t chezni col e Mai r i edeLi l l e

18j anv i er2018 29j anv i er2018 31j anv i er2018 j anv i er2018

For um ouver t

cui s i negour mande deFi v esCai l may apas cal i neni col e

3f év r i ermat i n

cui s i negour mande deFi v esCai l may apas cal i neni col e r uedesmét i er s cl ai r e Al tpos t cl ai r eB+cl ai r eL Mar i eFr ance

34f év r i er2018 17f év r i er2018 20f év r i er 28f év r i er2018

For mat i on" f or t i f i ers oni ni t i at i ve" Ac t i onpl ant at i ond' ar br es l esr endez vousduMar di ! r éuni onr es cencementdess t r uct ur es r éuni onpr épar at i ond' uner es t i t ut i ondel af or mat i on" f or t i f i ers on i ni t i at i v e r éuni onr éf l éx i onaut ourdel agouv er nance

pl acedegey t er

chezmay a l ocal des s apr ophy t es

pas cal i ne cl ai r eL may a i r ène+l aur e

12s ept embr e2017 18s ept embr e

May a

4mar s2018

pas cal i ne

13mar s2018

121


GOUVERNANCE Assez rapidement, nous sentons le besoin de créer des sous-groupes thématiques. -La nature en ville -Le recensement des structures locales -La mobilité -L’éco-construction -La communication Certains groupes deviennent opérationnels rapidement, d’autres auront dû mal à s’organiser et à prévoir des temps de rencontres. Moi, je prend naturellement la casquette d’un coordinateur. Garantir la raison d’être, et garder une vision globale de ce qu’intègre cette initiative. J’essaye aussi, en quête d’actions, de m’investir dans les groupes thématiques, en en particulier celui autour du recensement des structures (que je vois intimement liée à la question de la mobilisation, l’inclusivité de la démarche). Mais c’est difficile. J’ai du mal à trouver suffisemment de temps, je m’épuise un peu, et finallement, souffre sans doute d’un problème de légitimité autour de ce rôle de coordinateur. L’organisation humaine de Fives en transition s’est faite de manière très empirique, sans réelle réflexion, ou sans validation. La question de la “membrane” se pose très forte. Qui est dedans? comment on entre? comment on prend des décisions?... C’est en partie grâce à une formation “Fortifier son initiative”, que nous avons organisé avec le soutien du réseau belge de la transition, que nous avons pu enfin se poser ensemble ces questions, et tenter d’y répondre.

122


première rencontre, à l’Accorderie, 2016

premier forum ouvert, novembre 2016

deuxième forum ouvert, mars 2017 actions du groupe “Verdir Fives”

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Chantier participatif des toilettes sèches avril 2017 La construction des toilettes sèches du jardin Ressource s’est faite entre autre avec des membres de Fives en Transition comme bénévoles. Le mouvement FeT a donc permis une nouvelle dynamique au jardin. La raison de cette construction est multiple : -besoin d ‘agrandir et de rationnaliser la cabane à outils -expérimenter la mise en place d’une toiture végétale -et bien sûr, installer des toilettes sèches, sur le modèle de la “compolette”. Ce fut un chantier de quelques jours, participatifs, l’occasion d’une semaine d’ouverture du jardin, permettant de profiter de la force du collectif pour avancer sur beaucoup de petits chantiers, semis, entretien du jardin etc. toit végétal

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Permaculture Design Cours novembre 2017 AVEC BERNARD ALONSO, ET AUTOUR DU DESIGN “FIVES EN TRANSITION” En partenariat avec Véronique Lehérisse, elle-même sur un projet de permaculture à la Campagne dans le Nord, autour d’un design économique et social, je décide de participer activement à l’organisation d’un PDC à Lille, et de faire venir Bernard Alonso pour cette occasion. J’avais rencontré Bernard Alonso lors de formations passées. Sa vision et son apport à la permaculture humaine est pour moi d’une grande richesse, et d’une grande pertinence dans le contexte urbain, où la ressource principale est l’humain. Allier le design de Fives en transition, la dimension permaculture urbaine et humaine, et imaginer une formation longue en ville, avait tout son sens dans mon parcours autour de ce projet. Je souhaitais pouvoir accueillir un maximum de lillois, ou mieux des Fivois dans cette formation. Ce fut réussi car 14 lillois dont 10 fivois ou hellemmois ont pu participé. Fives en transition a, grâce à une subvention, permis à certains d’obtenir un tarif préférentiel. Aussi, je visais à partager une vision, celle de la permaculture, qui était en toile de fond, mais peu connue dans le mouvement de FeT. Enfin, faire du commun, partager une expérience, nous permettant de nous rapprocher, de “faire récit” ensemble.

PDC, accueilli par Métalu à Chahuter, à Hellemmes

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Des chantiers au jardin Ressource ont permis, pendant cette formation, de réaliser la mare dans le verger!

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Nous avons travaillé le dernier jour de manière collective sur une restitution/ synthèse d’un design pour Fives en Transition. Nous avons pu pendant la formation rencontrer différents acteurs importants de l’initiative, et aller à la rencontre de lieux emblématiques, de projets structurants du mouvement. Il était important pour moi, pour cette formation, d’être mobile, de visiter plusieurs jardins, de se réunir dans des lieux variés. Car la permaculture urbaine passe pour moi par la multiplication des initiatives, par leur complémentarité, et leur mise en réseau.

UN DESIGN POUR “FIVES EN TRANSITION” Raison d’être

la ville en transition

Fil conducteur de l’action du réseau dynamiser le lien social

Compréhension de notre mandat / mission au service du réseau Fives en Transition : - dynamiser les actions dans le quartier - structurer le groupe

Les points forts identifiés :

- une dynamique de groupe existante - une diversité de compétences - une volonté d’ouverture

Les défis à relever :

- définir la gouvernance, le pilotage du groupe - être un groupe inclusif - la gestion du temps, l’efficacité - avoir une vision et mission communes pour répondre à ces défis, nous proposons une structure composée de - un groupe pilote (« comité de pilotage ») avec un mandat de 2/4ans - des groupes thématiques avec chacun un porteur de projet à la fois au service du projet et du comité de pilotage.

Les étapes Année 1 - aller voir ce qui se fait ailleurs (nombreuses initiatives de transition dans la région) et se former - compléter l’inventaire des acteurs du quartier souhaitant prendre part au réseau et fédérer les groupes existants - créer un grand événement réunissant tout le réseau, les porteurs de projet où chacun présente ce qu’il fait et ses besoins - faire émerger le CoPil a/ fonctionnement b/ mission / vision / charte c/ communication / identité - célébrer ! (autour de la mission / vision commune) échange de regards Année 2 - mettre en lumière le groupe dynamique, inspirant le plus mûr - un local ? une adresse, un espace physique - célébrer Année 3 - événement : présentation du programme d’actions de transition - des fonds pour financer des projets/actions Conclusion : tout est là, on a confiance, tout ce qui vous manque c’est l’organisation. vous êtes exemplaires, allez-y !

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Fives en Transition- réévaluation de mon rôle Suite à la formation en permaculture de novembre, nous nous sommes rapprochés du réseau belge de la transition, afin de continuer à se former, et être accompagnés pour la définition du copil, de notre organisation. Nous nous sommes dirigés vers une nouvelle formation de 2 jours intitulées “Fortifier son initiative”. Une douzaine de fivois étaient présents pour cette formation, au delà du forum ouvert introductif, qui a réunit plus d’une centaine de personnes sur 3 heures de temps. Puis des tentatives de définitions, d’éclaircissement de cette gouvernance ont débouché sur notre non capacité (ou non-envie?) à figer le schéma de la gouvernance... Lié à un épuisement de certains, à un manque d’actions concrètes, un éparpillement des projets, une difficulté à rassembler, par manque de temps, de dynamisme.... 1 an après le PDC, je quitte l’initiative, ou plus précisemment mon rôle de coordinateur. Fives en Transition continue d’exister. Echanges, solidarité, partage d’expériences, actions de plantation... Mais la vision d’un réseau puissant, actif, proposant une vision concrète pour son quartier, force de propositions et contre-pouvoir réaliste, a du mal à émerger... Faute d’une gouvernenance claire et d’un porteur de vision actif et reconnu.

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Le verger-jardin : une pépinière et un conservatoire! Re-design : lieu ressource pour notre pratique, pour transmettre et constituer un réservoir de plantes rares, à partager/ 2017-2018 Nous développons le verger-jardin du Jardin Ressource, et la dimension jardin vivace comestible. Greffes, semis de vivaces, boutures sont en rendez-vous. Nous visons une augmentation importante de la biodiversité du jardin, afin qu’il devienne une sorte de conservatoire d’un côté, et une pépinière de l’autre. La dimension pépinière entre en considération dans nos réflexions sur le modèle économique du jardin. Elle est aussi l’opportunité pour de nouveaux aprentissages. La dimension conservatoire participe à cette vision de “jardin-vitrine”, pédagogique, qui cherche à donner envie et à essaimer dans le quartier...

atelier semis de plantes vivaces comestibles

trocs de graines, découverte de nouvelles variétés

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espace de convivialité/ quelques bacs de plantes potagères

La pépinière

entrée de service et véhicules

plantes sauvages de bordure

plateforme de compostage et de récolte des ressources

parking

Mise en placePMId’un espace pépinière, avec les greffes réalisées cabane de jardin

centre de losirs

crèche familiale

étape 4

chassis

le verger jardiné crèche associative

entrée d’honneur

chassis

atelier greffe sur table

récolte des graines

le potager en buttes 0

5

10

20

Nord

130


La diversité est la base de la résilience

automne 2017 L’AGGRANDISSEMENT DU VERGER

été 2014

Non sans peine, sans de longues discussions, réflexions, non sans le regard désaprobateur des usagers du site, avec qui il a fallu discuter, expliquer les raisons, mais avec un projet ambitieux de nouvelles plantations, nous avons demandé l’abattage de l’alignement de prunus qui longeait le verger. La ville a accepté, et les services compétents sont intervenus. Ils ont broyé et laissé la matière sur place. Libérer cet espace, et la lumière qui va avec, était indispensable dans le projet d’agrandissement du verger. Nous avions besoins d’espace pour planter des arbres compagnons, des fixateurs d’azote, et permettre une meilleure diversité végétale. 12 arbres et autant d’arbustes ont été plantés depuis l’abattage des 4 prunus.

été 2017

été 2018

131


Entre la traditionnelle fête des voisins au printemps, les chantiers d’hiver, incontournables, les nouvelles plantations chaque année, la fête des récoltes en octobre, le jardin vit au rythme des saisons, et les temps de rendez-vous ritualisés nous permettent de ne pas oublier de CÉLÉBRER!

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RE-DESIGN

Changement de centre de gravité. Les Saprophytes déménagent. Et moi-même, je change de quartier.

Bienvenue à la Chaufferie, lieu de la résilience urbaine et humaine!

ancienne filature réhabilitée (lofts et appartements)

ANCIEN LOCAL

terrain en friche végétalisé, futur jardin collectif (?)

LA CHAUFFERIE LE JARDIN RESSOURCE La Chaufferie est l’ancienne chaufferie de la Filature Mosley à Hellemmes construite en 1894. Les Saprophytes l’ont rénovée en 2018/2019 avec des matériaux écologiques et en chantier participatif en vue d’y installer un lieu d’expérimentation, de partage de ressources et de savoir-faire, de débats, de réflexions collectives autour de la résilience des territoires urbains. Ce lieu se veut à la fois très ancré localement et lié à des mouvements plus vastes à l’échelle régionale, nationale voire internationale. Ce lieu répond à un besoin de nouveau local pour le collectif, mais aussi à celui d’ouvrir un lieu pour continuer ses actions de manière collective et partagée. Au delà des bureaux du collectif, la Chaufferie est un commun qui vise une gestion collective, il est constitué : - d’un espace polyvalent pouvant accueillir du public (pour des formations, projections, débats, ateliers, expositions, repas, réunions....) >> un rez-de-chaussée de 130m² - d’une champignonnière permettant d’expérimenter la production d’aliments et de matériaux biomimétiques (mycélium) en ville >>cave de 80m² - d’une bibliothèque ouverte au public pour partager nos ressources sur la transition, l’agriculture urbaine, la construction écologique… - d’un espace d’atelier / outillothèque pour réparer, fabriquer, bricoler (10m²) - d’espaces de co-working 133


La chaufferie avant et pendant les travaux

134


La Chaufferie VISION Devenir un lieu ressource pour la résilience urbaine : offrir un lieu où chacun puisse venir se documenter, découvrir des initiatives inspirantes, trouver le soutien pour avancer, se former pour être plus résilient et autonome. L’objectif est de mettre en oeuvre un véritable outil à disposition des habitants, des associations et collectifs locaux, mais aussi des professionnels de l’aménagement et des collectivités. - Initier de nouvelles pratiques urbaines, plus écologiques, frugales et collectives. Promouvoir une approche systémique qui inclut biologie, architecture, paysage, construction, art et participation des citoyens. Promouvoir l’entraide et l’action collective. -Repenser la “cohésion du quartier” dans son évolution urbaine. Accompagner ses transformations en particulier autour du cadre de vie, des questions alimentaires, en donnant du pouvoir d’agir. Nous cherchons à répondre à 3 questions fondamentales de la transition écologique : comment et que mange-t-on en ville? comment habitons nous la ville? comment produisons-nous la ville? Nos forces motrices sont la sensibilisation et l’accompagnement pour la mise en action des citoyens sur les questions environnementales et sociales : changement climatique, pic pétrolier, individualisme de la société. Par l’action collective, le lien social, la convivialité, nous souhaitons désenclaver, inclure et unir la population du quartier, proposer une vision positive, humaniste, active et partagée pour le territoire. Notre volonté est aussi de favoriser la “capacitation citoyenne”, permettre l’émancipation des habitants, et les accompagner dans leur pouvoir d’agir : prendre conscience d’une situation, des leviers disponibles, réveiller les envies, le sentiment de capacité individuelle, en pensant que le bonheur se construit sur le sentiment d’avoir un rôle agissant. Nous proposons de contribuer à la diversité des fonctions urbaines, d’enrichir les usages que propose la ville et permettre son appropriation par chacun. Nous pensons que la transition passe avant tout par l’ensemble des multiples initiatives individuelles et collectives, qui mises en réseau, deviennent fortes et utiles.

De nouveaux liens se tissent, le toile se solidifie, se densifie, des champignons délicieux ont été goûtés, des projets ont fructifié, et d’autres incubent désormais grâce à la Chaufferie!...

135


La Chaufferie CHANTIER

136


Le chantier de la chaufferie a duré une dizaine de mois. Entre nettoyage, installation de chantier, isolation de la toiture, charpente, isolations, sols, enduits... 10 longs mois, où nous avons été présents, pour accompagner le chantier sous une forme ouverte et participative. Pour la charpente, 2 charpentières nous ont aidé. Pour le reste, 2 membres de notre collectif se sont libérés de leurs missions pour se mettre à temps plein sur le chantier.

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LES ÉTAPES DU PROJET

janvier 2018

achat du bâtiment par la SCOP les Saprophytes prospective , premières rencontres d'acteurs

fevrier-juillet 2018

première phase travaux / intervention en hauteur/ isolation toiture et gros oeuvre

juillet 2018janvier 2019

temps de chantier ouvert // «Habiter le chantier» charpente et aménagement intérieur

février 2019

installation Les Saprophytes

février 2019

mise en location des bureaux

septembre 2019

inauguration

octobre-décembre 2019

invitation à prendre part au projet collectif constitution d'une «équipe projet» définition du projet collectif de tiers-lieu et de son fonctionnement deuxième phase travaux : aménagement du RDC en tiers-lieux

décembre 2019février 2020

recherche de financements

janvier 2020

ouverture du tiers-lieu

février 2020

premières animations du tiers-lieu

septembre 2020

réajustements, nouveaux outils mis en place (comme l’atelier de bricolage, bibliothèque partagée)

2021

consolidation du modèle économique / mobilisation 138


MODELES ECONOMIQUES SERVICES SYSTEMIQUES

139


LA GOUVERNANCE

140


L’espace rez-de-chaussée LA VIE DU LIEU Nous sommes déjà intégrés dans les réseaux du quartier où nous travaillons depuis 10 ans. C’est évidemment avec eux que nous allons travailler, créer de nouvelles coopérations. Le réseau Fives-en-Transition reste un vecteur de diffusion et de mobilisation important. Nous avons envisagé la mise en place d’un programme d’animations, permettant de rythmer la vie du lieu, et de proposer des temps ouverts à tous, thématisés. Bien conscients de l’enjeu et de la difficulté d’aller au bout d’une ambition réelle de mixité sociale au cœur d’un projet promouvant la transition écologique, nous pensons aujourd’hui à 3 leviers que nous allons mobiliser (et souhaitons également saisir l’opportunité de ce projet pour en inventer d’autres) : - embauche d’une personne à temps partiel sur la mission de mobilisation (service civique pour commencer, avec dans l’idéal la création d’un emploi permanent et durable pour garder le lien avec les gens) - organisation de « cantines » à la Chaufferie, d’abord une fois par mois puis davantage en fonction du succès de l’événement : une personne vient faire la cuisine et tout le monde peut venir manger autour d’une grande table le vendredi midi, pour un prix adapté à ses moyens. Comme nous l’avons déjà expérimenté, la cuisine et le repas sont des vecteurs de lien efficaces. - organisation de chantiers participatifs : le chantier est pour nous un très bon vecteur de mixité sociale. Beaucoup de personnes aiment mettre la main à la pâte, apprendre à faire avec ses mains ou partager ses savoir-faire. C’est même un très bon outil pour renverser la pyramide sociale et mettre en valeur des personnes qui socialement ne sont pas favorisées mais qui ont des savoir-faire manuels à partager.

La Chaufferie nous offre un potentiel de projets incroyables. Un nouveau lieu de rendez-vous pour se croiser, partager des savoir-faire, des moments de convivialité, des ateliers, des débats, des temps formels et informels pour refaire le monde, redessiner un projet de quartier, enfoncer le clou. Nous savons que l’expérience du Jardin nous crédibilise, nous a rendu visible, nous a permis de nous faire identifier comme des acteurs locaux importants du changements. Et il est de plus en plus urgent. L’inquiétude face à l’avenir grandi sans cesse. Le besoin d’espace pour rêver collectivement un avenir désirable est de plus en plus grand. Les objectifs de 2020 sont clairs : faire vivre la Chaufferie, qu’elle soit le terreau fertile des initiatives locales, qu’elle permette l’émancipation, la créativité, la souveraineté et la fête! 141


ESPACE POLYVALENT ET MODULABLE USAGES IMAGINÉS espace productif atelier de bricolage partagé outillothèque associations du quartier Atelier DIY soirées ciné espace modulable Ce schéma, visant à réfléchir à la programmation du tiers-lieu au RDC de la Chaufferie, a été réalisé de manière collective, lors d’un brainstorming, puis a été débattu avec un cercle de partenaires plus large.

assos locales

champignonnière agriculture urbaine

espace ressource

formations bibliothèque partagée débats, projections ciné temps-forts

moments de convivialité

usages temporaires

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PROGRAMME PRÉVISIONNEL DU TIERS-LIEU cycle d'ateliers autour de la thématique « cultiver en ville »

Légende

Apéro-rencontre autour du programme- appel aux contributions Les soirées conférence/ projection/ débat Formations chantiers participatifs ateliers pratiques

festival cercle de parole autour de l'effondrement

programme non exhaustif/ et en cours de validation date/ thématique

janvier/ Préalable

février/ Vivre avec la nature

mars/ Resister

thème

formule

lieu

tarif

Cycle d'atelier « cultiver en ville » : l'agro-écologie, la permaculture...Comment s'y retrouver , comment débuter ? comment s'inspirer ? L'HIVER

1 jour

Le Jardin Ressource

Prix libre

Apéro-rencontre autour du programme de la Chaufferie Présentation d'un pré-programme et récoltes des idées/ porteurs de projet etc.

1 soirée 17 janvier

La Chaufferie

gratuit/ pot offert

Introduction à la botanique/ avec le conservatoire de Bailleul

1 jour

La Chaufferie

payant

Le jardin planétaire/ par Gilles Clément

1 soirée/ conférence

La Chaufferie

Prix libre

Introduction à la permaculture/ permaculture humaine et travail qui relie

3 jours

La Chaufferie

payant

soirée autour de « l'effondrement, comment réagir en ville ? » Faire de ce premier rendez-vous un rituel, un cercle de parole.

1 soirée, table ronde

La Chaufferie

Prix libre

atelier green bombs et trocs de graines

1 après-midi

La Chaufferie

gratuit

atelier greffe sur table

0,5 jours

La Chaufferie

Prix libre

Cycle d'atelier « cultiver en ville » : agroécologie, permaculture...Comment s'y retrouver , comment débuter ? comment s'inspirer ? LE PRINTEMPS

1 jours

Le Jardin Ressource

Prix libre

deuxième rencontre autour de la botanique/ conservatoire 1 jour de Bailleul

La Chaufferie

payant

Apéro-rencontre autour du programme de la Chaufferie Améliorer/ enrichir le programme et accueillir de nouvelles idées/ possibilité de présenter le lieux à de nouvelles 1 soirée personnes.

La Chaufferie

gratuit/ pot offert

Conférence-atelier autour des fleurs de bach par Clémence Biord + projection du film les nouveaux herboristes

1 soirée Contribution volontaire

La Chaufferie

Prix libre

atelier bricolage/ frigo du désert

1/2 journée Contribution volontaire

La Chaufferie

Prix libre

atelier bricolage/ four solaire

1/2 journée Contribution volontaire

La Chaufferie

Prix libre

avril/ Le printemps !

Mai/ Bricolons !

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144


145


Prendre la responsabilité de sa propre vie, maintenant !

Les voisins et caetera 2011-2018 Fructification heureuse dans un nouveau quartier! « Vivre dans un habitat partagé » Un désir de vivre ensemble et d’ouvrir ce vivre-ensemble à nos voisins, proches ou lointains. Une envie de rencontre tant avec des personnalités différentes qu’avec un nouveau quartier. Une soif de croisements, des générations et des origines, des projets et des modes de vies, des savoir-faire et des connaissances. Une volonté de densifier la ville pour qu’elle cesse de s’étaler. Une soif d’habitat partagé, coopératif, groupé, collaboratif, participatif, qui nous anime et nous interroge. Un besoin de discuter et de faire discuter habitants, voisins, bailleur, municipalité, architectes…

le jardin

garage

buanderie et chambre d’amis

vitrine, espace commun, et partagé avec le quartier

146


Pour un habitat partagé à lille, quartier de Bois Blancs Le projet est né dans la tête de 4 familles d’amis, dont moi-même et mon conjoint, en 2011. Il s’est rapidement élargi à 6 foyers, puis 8, pour des questions économiques et de densité urbaine. L’aventure du montage de ce projet aura duré 7 années, pendant lesquelles le groupe a peu évolué, apprenant à se connaître, stimulé par notre envie d’aller au bout, ensemble! Aujourd’hui, 12 adultes et 10 enfants font vivre cette petite communauté. C’est grâce à un appel à candidature lancé par la ville de Lille que le groupe a pu se positionner sur un terrain précis assez rapidement qui s’est concrétisé en juillet 2012. Les objectifs sont multiples, et partagés, et prennent corps dans différents espaces : 8 appartements, et des espaces communs généreux, lieu de croisements, de partage et de projets collectifs! Nous visons : - Une vie plus conviviale, où l’entraide, le partage et la mutualisation seront au cœur de notre quotidien, - Une autre manière de vivre en ville, plus écologique, plus solidaire. - La participation active à notre habitat, - De prendre part à la vie de notre quartier en l’accueillant au coeur de son habitat, dans un espace dédié, nommé la Vitrine.

147


Ce long travail de patience et de persévérence pour arriver à la concrétisation du projet a porté ses fruits et m’apporte aujourd’hui une réponse concrète à ma quête de simplicité, et de résilience en territoire urbain. Il marque aussi la fin de la vie de résidente fivoise. Je change de quartier, et souhaite m’y ancrer en tant que citoyenne et habitante active. Je m’engage dans Bois Blancs en Transition, et quitte la coordination de Fives en Transition. Ce projet, aventure de 7 années, est un sujet en soi. Je ne le décrirai pas dans ce présent mémoire, mais conscientise qu’il a participé activement à mon parcours personnel, et qu’il va continuer à le faire. Quelques éléments sont restranscrits dans le blog https://voisinsetcaetera.wordpress.com/ Aujourd’hui, il me permet un nouvel ancrage sur le territoire urbain, arrivé à un moment où la question de quitter la ville devenait pregnante dans notre foyer. Il m’apporte un nouveau souffle, une nouvelle source d’inspirations, et de nouvelles raisons de croire aux actions positives que les citadins peuvent mener pour aller vers la résilience de leur territoire, et penser leur transition...

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RHYZOME : DE FIVES À BOIS-BLANCS

Je ne peux me figurer de manière concrète et exhaustive les branches, les effets papillons, que ces différents projets ont permis. Le réseau inextricable des dynamiques urbaines, permettant de penser la ville comme une toile d’interrelation, de rencontres et d’expériences communes, pour mener au changement...

149


150


CONCLUSION Les seules limites sont celles de notre imagination

VERS UNE PERMACULTURE URBAINE INTEGRALE ? 2020 : ce n’est pas la fin, ni l’heure de la conclusion, mais la naissance de nouvelles branches, et d’un changement d’échelle indispensable.

intuitions À l’heure où je rédige la dernière partie de ce mémoire, je suis toujours confinée, comme une grande partie de la population mondiale, pour faire face à la crise du Covid19. Comme l’ensemble de la planète. Nous sentons bien que nous faisons partie tous du même jardin (le jardin planétaire, comme en parle Gilles Clément). Et que ce jardin est terriblement fragilisé. Je réalise à quel point mes envies d’actions, ma force de frappe, dépend inconditionnellement de mon interconnexion avec les Saprophytes, avec les “gens”. J’ai besoin qu’on se voit, qu’on se touche. Nous avons besoin de collectif, de réunions-café-petits pains-échanges de postillons pour alimenter nos désirs de lutte, de libertés, de vivre ensemble, et les rendre réalisables. “Tout seul on va vite, Ensemble on va loin”. Tout ça me manque. Mais il me reste l’imagination, pour élever la pensée du lendemain, celui que nous devons bâtir. Plus que jamais, collectivement. Les penseurs écologistes, anthropologues, chercheurs, biologistes, sont nombreux à dire que nous sommes face à une crise systémique d’ampleur. Des liens existent indéniablement entre déforestation, destruction des écosystèmes, surpoluation, mondialisation et cette crise sanitaire inédite et mondiale. Par exemple, Serge Morand, écologue et biologiste de l’évolution dit : « Nos écosystèmes ont perdu de la résilience et de leur capacité à s’autoréguler. Le coronavirus n’est pas le dernier soubresaut “pathogénique” de notre planète. Tant que la biodiversité continuera de s’éteindre, ce genre d’épidémie se reproduira. Il faut se saisir de cette crise pour s’attaquer aux causes, et non pas traiter les conséquences.” Et si, comme le dit également Frédéric Keck dans un interview pour médiapart, 151


cette épisode constituait “une occasion unique de prendre conscience de ces réseaux denses de relations associant inextricablement humains et non-humains.” Et si cette crise pouvait aider l’Homme à retrouver sa juste place dans l’écosystème planétaire? “Ce n’est pas une guerre, c’est une éducation, celle de l’humilité, de l’interrelation et de la solidarité.” Regarder le virus comme un allié pourra sans doute en choquer certains. Mais cette perspective correspond également à ce que l’anthropologue Anna Tsing veut dire lorsqu’elle parle “d’activer politiquement les enchevêtrements (entanglements). La lutte implique aujourd’hui de mobiliser au-delà des seuls humains en comptant avec les puissances d’agir des non-humains, pour former des collectifs politiques hybrides pouvant prendre la forme de « Communs latents » (des enchevêtrements qui pourraient être mobilisés dans des causes communes humains/non-humains).” En particulier, je questionne aujourd’hui les écosystèmes urbains. Là où les dysfonctionnements semblent exacerbés. Là où nous sommes aujourd’hui confinés. Les villes que beaucoup ont décidé de fuire ces dernières semaines. Sont-elles vouées à l’échec? quelle vision de la permaculture dans ce contexte?

“Il faut dissocier le pangolin de son oeuvre” C’est dans ce contexte que je finalise ce travail. C’est dans ce contexte donc que je ne peux me résoudre au point final, mais plutôt voir ce travail comme les bases sur lesquels je vais pouvoir penser la ville de demain, dans une éthique permacole, dans une continuité. Je continue à tirer le fil, dans ce processus itératif, où le Design est permament, et où le chemin compte avant toute chose. Car je dois à ce stade réécrire ma vision de la permaculture urbaine. Comment aller vers l’autonomie des villes? Comment cheminer vers la résilience des villes? Comment passer de notre système, mondialisé, métropolitain, centralisé, qui ne fonctionne plus, à un système résilient, convivial, local, rhyzomatique? Nous sommes dans une période de doutes et d’incertitudes extrême. Nos convictions, nos croyances s’effritent. Les ressources évoluent, nos besoins aussi, nos intuitions sont troublées. “On arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste” disait le film l’an 01 réalisé par Jacques Doillon en 1973. Je me sens à ce stade. Besoin de réfléchir pour continuer d’écrire cette histoire. L’intuition que ce temps supendu est là pour nous aider à faire grandir la pensée d’un autre futur.

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2014, premiers braimstormings sur le projet des Unités de Production Fivoises: Comment inviter les citadins à devenir des producteurs en ville? Comment se mettre en réseau, faire comme les champignons? Comment ouvrir des espaces de débats, d’échange, pour partager nos récoltes, et nos idées? Nous écrivions : Donner envie, révéler la capacité citoyenne! Je voyais la dimension pédagogique, de sensibilisation avant tout. Notre rôle était de tester, proposer, apprendre des outils, fabriquer des lieux, ouvrir des temps. L’enjeu était de s’outiller, se former. La ville en a besoin. Car elle allait devenir le terrain propice aux plus grands dysfonctionnements, aux troubles, aux inégalités. Nous devions nous préparer. Aujourd’hui, c’est l’heure d’utiliser ces outils, ces réseaux créés, ces liens. Nous devons agir plus que jamais, avec force et virulence. Je suis très pessimiste sur le rôle que pourrait jouer l’Etat, si le pouvoir et l’argent restent les enjeux, si l’Humain continue à se considérer “au-dessus”. Comme se demande James C.Scott dans son livre “Homo Domesticus”, “ce n’est pas plutôt « l’effondrement » des premiers États qui a constitué un gain de bien-être pour l’humanité, et également si les populations désignées cyniquement comme « barbares » – celles sans États – n’ont pas préféré rester en dehors d’un dispositif d’État « parce que les conditions de vie y étaient meilleures »”. Aujourd’hui, contrairement à 2014, je pense que “nous” devons prendre le pouvoir, refonder la représentation de l’Etat, instaurer de l’horizontalité dans les instances décisionnelles, redonner du sens aux services publics. Je rejoints Virginie Maris, dans la conclusion de son interview pour Médiapart, du 24 avril “Auto-organisation, autogestion, émergence de systèmes à taille humaine : voilà les ingrédients de la résilience qui nous sera vitale pour faire face aux nombreux risques climatiques, écologiques et sanitaires qui nous attendent. Pour inventer cela, il faut aller contre la folie autoritaire et centralisatrice de l’État, se débrouiller en marge de lui et peut-être même contre lui. Évidemment, ça serait beaucoup plus facile et efficace si les pouvoirs publics accompagnaient cette transition…” Nous devons rétablir un rapport humble et respectueux entre humain et non-humains. De toute urgence. Notre besoin vital est d’ensauvager les villes. 153


Et réapprendre à vivre avec le sauvage- Manifeste Organisons-nous en micro-communauté de quartier, et prenons ce temps de confinement pour laisser la nature reprendre ses droits. Il faudra sans doute de nombreux mois. Le confinement nous amène à veiller sur notre voisin, lui ramener ses courses, entendre les oiseaux, laisser sa voiture au garage, regarder les arbres fleurir, s’organiser dans un cercle de moins d’un kilomètre... Certains partiront à l’issue de tout ça, ou sont déjà partis. Selon une analyse statistique publiée dans le Monde du 26 mars 2020, 17% des habitants de la métropole du Grand Paris ont quitté la région entre le 13 et le 20 mars. Rien ne pourra plus être comme avant. Ceux-là devront êre à l’écoute de l’expérience des ruraux pendant cette crise, pour ne pas déplacer le problème : où s’installer? Comment réinviter les services publics à la campagne? Comment devenir acteur de ces campagnes? En ville, réoganisons les réseaux d’alimentation. Ce qui est largement en cours durant cette crise. J’ai rarement vu autant de systèmes de commandes groupées, de liens directs avec le producteurs se mettre en place.

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Dédensifions la ville, pour créer des ilots d’abondance, pour permettre la mise en place de nouveaux écosytèmes. Je reprend la mesure 15 des “propositions pour un retour à la Terre”, publié par Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton, dans la Pensée écologique, le 15 avril 2020 : “Fin à terme de la métropolisation. L’alternance décrite exige de rapprocher le lieu de résidence des espaces agricoles, afin de réduire la dépense énergétique liée au transport des personnes et des productions (circuits courts). Les politiques de réaménagement du territoire viseraient des agglomérations de 300 000 habitants en moyenne.” Réorganisons nos ressources, les identifier, les répertorier. Les liens de voisinage vont se consolider. La rue redevient un espace de rencontre sacré. Redonnons une place aux enfants, vecteur de joie de vivre, créatifs, et enseignants de l’instant présent. “Prenons” les écoles! Permettons la mobilité, les migrations, accueillons dignement les demandeurs d’asile. Offrir à tous des modes de transports doux et sans pétrole, pour encourager la rencontre, le croisement, la découverte de l’autre. Réapprenons à écouter nos intuitions et nos aspirations profondes. À redevenir serein face à l’avenir. Plus que jamais, faire collectif. Constituons des tribus, réinvitons des rituels dans nos vies, souhaitons la lutte, la joie, l’envie, et accueillons le sauvage!

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l’ensauvagement des villes idées, rêves, actions, vision avril 2020 En recherche de l’horizon

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Expression sur la façade de l’habitat partagé, à l’heure du confinement

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Rêvons d’une ville dédensifiée, apaisée, qui cotoye la forêt, des petites formes de polycultures plurielles, des fermes pédagogiques, multifonctionnelles, diverses, des voisins, des regroupements de maisons, permettant de s’organiser en petites communautés, des arbres fruitiers toujours plus nombreux, des sols restaurés, choyés, des pistes cyclables, de l’eau, stockée, vivante et de grandes respirations, sauvages, libres, habitées par les nonhumains, aux entrecroisements, dans les interstices...

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Le jardin Ressource en avril 2020

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MERCI, ensemble on va loin... D’abord, un IMMENSE merci à l’ensemble des Saprophytes. Véro, pour sa générosité, son altruisme, son engagement sans limite, Mélia pour sa créativité débordante, perpétuellement renouvellée, Claire pour sa lucidité, sa convivialité, sa force, Hélène, pour sa simplicité, sa confiance, Vovol pour sa sensibilité, sa connaissance du vivant, Violaine, pour avoir été mon bras droit dans ces aventures, ma complice, pour sa rigueur, son amour des arbres, son esprit critique. Merci Damien, pour son ingéniosité, pour son âme révolutionnaire, pour tous ces livres nourrissants qu’il a déposé sur ma table de nuit. Merci! Merci à ceux qui sont passés par chez nous, pour un coup de main, pour un stage, un service civique, pour s’occuper de la champignonnière, ou du jardin. Ils sont Trés nombreux! Merci à Fives en, Transition, à ceux qui se mobilisent à Fives avec tant de créativité! Merci à Franck, Maya, Diane, Claire, Thomas, Marie, Nicole, Frédérique, Natacha, Hervé... MERCI Je remercie aussi tous les fermiers urbains, et tous les bricoleurs de la chaufferie, ceux qui ont cru au projet, qui continuent de nous suivre, de nous épauler! : Natacha, Alain, Stéphane, Frédérique, Françoise, Quentin, Benjamin, Sophie, Haley, Jean-Mi, Jean-Marc, Benjamin, Constance, Irène, Richard, Marie, Thomas, Thomas, Clotilde, Isabelle, Brigitte, Mariama, Maurine, Olivier, Nathalie, Guillaume, Chloé, Mélanie, Louis, Romain, Anne, Nathalie, Alan.... Je m’excuse pour cette liste non exhaustive, car l’exhaustivité est impossible! Merci aux voisins et caetera, pour leur persévérance, leur diversité, leur convivialité. Merci à Camille et Sandrine, pour le prêt de leur appartement, devenu le bureau du confiné, indispensable pour mener à bout ce mémoire. Merci à Anne pour la relecture attentive. Merci! Merci à Bernard ALonso, pour la confiance qu’il m’accorde, son honnêteté, sa disponibilité. Merci à Antoine Talin, de m’avoir suivie depuis le début, confiant, et de m’avoir toujours accompagnée de conseils justes, précis, énergisants. Evidemment, tout ça n’aurait jamais vu le jour sans toutes ces personnes. Et sûrement beaucoup plus. Encore merci à tous, et Bravo à nous! 161


Et Merci à tous ces livres, références, lectures dynamisantes!

BIBLIOGRAPHIE Permaculture

Perrine et Charles Hervé-Gruyer, Permaculture, guerrir la terre, nourrir les hommes, éd Actes Sud, 2014 David Holmgren, Permaculture, principes et pistes d’actions pour un mode de vie soutenable, éd. rue de l’échiquier, 2014 Bernard Alonso et Cécile Guiochon, Permaculture humaine, des clés pour vivre la transition, éd. écosociété, 2016 La Permaculture de Sepp Holzer, éditions “Imagine un colibri” M. Fukuoka, Révolution d’un seul brin de paille, ed. Guy Trédaniel Bill Molisson, Introduction à la permaculture, Alter Eco Laurent Schupz, Permaculture, introduction et guide pratique Toby Hemenway, Le jardin de Gaia, éd. Imagine un colibri

société

Scott James C. , Homo Domesticus - Une Histoire Profonde Des Premiers Etats, éd. La découverte Anna Lowenhaupt Tsing, Le Champignon de la fin du monde : sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme, éd. La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond, 2017 Pablo Servigne, Comment tout peut s’effondrer La revue Yggdrasil Revue Socialter, Hors-série mars 2020, le réveil des immaginaires et L’avenir sera low-tech Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, L’entraide, l’autre loi de la jungle Assan Fathy, Construire avec le peuple Gilles Clément, L’alternative ambiante , éd. Sens et Tonka La ville Rebelle, sous la direction de Jana Revedin, éd. Manifestô Robert Barbault, Au nom du Vivant Pierre Rabhi, éloge du génie créateur de la société civile, ed. Actes Sud, 2011 Baptiste Morizot, Manière d’être vivant, éd. Actes Sud Mona Chollet, Chez soi, ed. La découverte

Paysage

Gilles Clément, Manifeste du tiers-paysage, L’autre Fable Collection Gilles Clément, Boire l’eau du lac, Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière. Lucien Kroll, Tout est paysage, éd. Sens et Tonka Nicolas Soulier, Reconquérie les rues, éd. Ulmer

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Le sol

Christian Carnavalet, Agriculture biologique, une approche scientifique Jeff Lowenfels et Wayne Lewis, Collaborer avec les micro-organismes et les bactéries, éditions du Rouergue Paul Stamets, Mycelium running J. André Fortin, Christian Plenchette, Yves piché, Les mycothizes, l’essor de la nouvelle révolution verte, éd. Quae

Jardinage

Compost et paillis , éd terre vivante Purin d’ortie et compagnie, éditions de terran Jean-Martin Fortier, Le jardiner maraîcher, manuel d’agriculture biologique sur petite surface, éd. écosociété Patrick WHITEFIELD, Créer un jardin-forêt Crawford Martin, La Forêt-Jardin - Créer Une Forêt Comestible En Permaculture Pour Retrouver Autonomie Et Abondance, éd. Ulmer Sauvage de ma rue, éd. Le passage Gilles Clément, Le salon des berces Maurice Chaudière, de greffes en greffes, la forêt fruitière

autour de l’agriculture urbaine

Yohan Hubert, Cultiver ses légumes Hors sol Jardins collectifs urbains, ed. Educagri Cockrall-King Jennifer, La Révolution De L’agriculture Urbaine , éd. écosociété

écologie

Rob Hopkins, Manuel des villes en transition, éd. écosociété Paul Chatterton & Alice Cutler, Un écologisme apolitique? Pierre Rabhi, La part du colibri Bernard Fischesser et Marie-France Dupuis-Tate, Le guide illustré de l’Ecologie, éd. Delachaux et Niestlé Johanna Macy, Écopsychologie pratique et rituels pour la terre William Mc Donough et Michael Braungart , Cradle to cradle , éd. manifestô Hervé Coves, Vivre ensemble, un monde truffée d’amour Gilles Clément, Le jardin en mouvement Henry David Thoreau, 1854, Walden ou la Vie dans les bois Ernst Zürcher, Les arbres, entre visible et invisible Ruth Stegassy et Maurice Chaudière, Le goût du sauvage Jeanine M. BENYUS, Biomimétisme: Quand la nature inspire des innovations durables Serge Mongeau, L’écosophie ou la sagesse de la nature, éd. ecosociété Gilles Clément, L’alternative ambiante Vinciane Depret, Habiter en oiseau, éd. Actes sud 163


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