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Stéphane Le Foll

« J’ai bien entendu les interventions qui m’ont précédé, j’ai vu bien entendu aussi les convergences qui s’expriment. Je ferai comme tous les autres d’ailleurs, un salut très fraternel à tous ceux qui ont travaillé, il ne manquerait plus que ceux qui travaillent ne soient pas récompensés et salués, donc je le fais. Je ne crois pas que c’est à l’aulne des heures passées qu’on mesure la capacité de chacun à pouvoir participer au débat politique, le débat politique, par définition, c’est de la politique et c’est là qu’il y a débat. Et sans être, Bruno, avec quelque anathème que ce soit, quelque considération de gauchisation, quelques références pour certains au marxisme, il est simplement question de savoir à peu près ce qu’on pense et ce qu’on veut dire sur un sujet extrêmement important qui est celui de l’égalité réelle. On sort d’un contexte, les manifestations, un mouvement social et on pourrait discuter de ce sujet. Parce que, ce qui se passe dans le pays est très important. Y a-t-il eu dans ce mouvement, qui a été maîtrisé du début jusqu’à la fin par l’unité syndicale, un débordement vers une radicalité ou plutôt un sens de la responsabilité durant tous ces mois ? Aujourd’hui, à la fin de ce mouvement, même s’il se poursuit, les gens et les Français se tournent vers qui ? Vers nous, car le débouché politique, c’est maintenant qu’il faut le construire. Et par rapport à ce que je vois du mouvement social, je pense que la question qui nous est posée, c’est effectivement d’apporter des réponses et il y a beaucoup de propositions. Mais en même temps, garder ce sens, qui fait la force de l’alternance et de

Manuel Valls

« Chers camarades, quelques mots à mon tour, en partant évidemment du contexte marqué, par un mouvement social long, profond et responsable, le rejet de la politique économique et fiscale de Nicolas Sarkozy, de son comportement au pouvoir, de l’absence de cap et d’une absence de méthode qui créé du désordre. Dans ce contexte, il y a une attente, une exigence sans doute à notre égard, qui doit nous conduire à beaucoup de gravité et de responsabilité. Cette attente, elle est sans doute diffuse dans le pays mais nous essayons d’y répondre, c’est cette volonté de justice sociale, de changements, aussi bien de politique que de comportement, mais je n’en doute pas en tout cas, une attente aussi de crédibilité. Pour cela il nous faut du courage, de l’imagination quant à nos propositions,

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l’alternative, le sens de la responsabilité, de la crédibilité. Ce n’est pas pour dire que dans ce texte, il y aurait décidément des choses qui seraient incompatibles, insurmontables, mais pour dire une chose, ce qui nous différencie, c’est la mise en perspective. Cela m’a frappé, Bruno, tu faisais référence au projet et tu citais des phrases tout à l’heure, tu as oublié de dire les choses, il est sûrement le fruit de la synthèse, horreur bien sûr dépassée aujourd’hui, mais il y avait un titre, c’était : réussir ensemble. Ce qui me frappe dans ce texte c’est qu’on est de manière transversale sur la question de l’autonomie, mais pour quel but ? Pour quel but ? Quel est le sens qu’on veut donner à l’autonomie ? L’idée de la réussite est absente de nos textes, c’est cela qui fait débat, c’est cela qui doit être l’objet du débat politique. Dans ce texte, dans lequel il y a plein de choses qu’on partage à la fois sur les questions de la fiscalité, et en particulier aussi, sur la question de l’éducation, il manque cette priorisation, cette perspective qui est donnée, la manière dont on s’y prend pour mettre une société en mouvement. Et je le dis, ça ne pourra pas être uniquement en alignant l’autonomie à tous les âges de la vie. C’est cela qui fait la différence. À ce titrelà, par rapport à ce texte qui a des qualités, nous souhaitons nous abstenir. Nous ne sommes pas dans un débat où il s’agirait de dire où on est pour et où on est contre. Il y a des choses sur lesquelles on peut être d’accord. Cela a été dit tout à l’heure par Benoît, il y a une grande boîte à outils, il faudra faire des choix, définir des priorités. C’est reporté à plus tard et c’est à ce moment-là qu’il faudra effectivement faire ces choix et définir ces priorités ».

et le texte qui nous est proposé, c’est un texte du Parti socialiste soumis au débat, c’est un projet, un programme, des propositions, une boîte à outils. Il démontre à la fois, c'est l’aspect positif, ce processus d’élaboration à travers les forums ou les conventions. Il n’est pas tout à fait un projet, c’est l’aspect plus négatif. Il démontre aussi la difficulté que nous avons dans notre calendrier, dans les institutions de la Ve République, à bâtir un projet pour les Français sans avoir à ce stade désigné de candidat, d’où aussi des options qui restent ouvertes et des manques qui sont au fond logiques dans la situation présente. Je veux rentrer très rapidement dans le débat pour dire que le texte ne me satisfait pas.


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