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Quelques pages intérieures du livre










L’histoire raconte qu’un jour Yasmine dit à son père : “je veux faire du cinéma”, et que son père lui répond, torve : “c’est pour les putes”. Elle ne fait pas, donc, et la pute ça sera finalement moi » écrit Yohanne Lamoulère dans ce cahier. Et c’est en effet à un véritable retournement du stigmate que l’on assiste dans Regarde tout, t’es mort
En revisitant ses archives – lettres, dessins, planches-contact, premières prises de vue lors de son adolescence aux Comores – mais aussi en montrant des séries photographiques plus récentes, Yohanne Lamoulère articule la généalogie de son propre regard avec le portrait de sa mère, Yasmine, qui a grandi parmi des militants du FLN pendant la guerre d’Algérie et s’est heurtée aux limites qu’y traçait le patriarcat.

Dans ce douzième numéro de la collection Cahiers, l’intime ne serait ici que le lieu d’inscription de l’histoire.
Yohanne Lamoulère naît à Nîmes en 1980. Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles en 2004 après une adolescence passée aux Comores, elle vit et travaille à Marseille.
Membre du collectif Tendance Floue, ses thèmes de prédilection sont la périphérie des villes et l’insularité dans ce qu’elle a de protéiforme.
Elle publie Faux Bourgs aux éditions Le Bec en l’air en 2018, compilation de son travail sur la ville de Marseille. Elle fait également partie du collectif Zirlib avec le metteur en scène Mohamed El Khatib et prépare actuellement son premier film, L’œil Noir
6 juin 2023
16 x 22 cm