20 Poligny
Arbois-Poligny-Salins n°7 - Octobre 2018
Vagne affineur
40 000 meules supplémentaires Les Fromageries Vagne créées par Constant et son épouse en 1926 sont longtemps restées une entreprise familiale jusqu’à ce que l’UCAFT, l’Union des coopératives agricoles des fruitières traditionnelles, en prenne la destinée en 1991. Alors en progression, la fromagerie Vagne poursuit ses investissements à Poligny. C’est le seul modèle du genre sur le Massif du Jura : une association de coopératives de fruitières qui gère l’affinage de fromages issus du lait collecté par 15 fruitières artisanales du Doubs et du Jura. L’agriculteur, le fromager, l’affineur et le maître de cave sont ainsi de toutes les décisions et jamais les fromages ne pourraient trouver meilleurs défenseurs que ces hommes qui mettent toute leur fierté à produire et à valoriser chaque unité de leur production. Ainsi se présente la société Vagne affineur sur sa page internet. “C’est vraiment une particularité d’appartenir à 100 % à des producteurs locaux de Comté et avec 100 % de capitaux régionaux. Je travaille donc pour 450 exploitations et 750 producteurs.” explique Thierry Pate. Vagne est historiquement affineur de Comté et représente aujourd’hui environ 7 % de la production globale de Comté. Aujourd’hui 100 000 meules s’affinent tranquillement chez Vagne pour deve-
nir Comté à partir de 120 jours. Ces volumes progressent et incitent l’affineur à construire un nouveau bâtiment. “On accompagne la croissance de nos producteurs et l’arrivée de nouvelles coopératives. On construit 5 000 m2 de plus pour accueillir environ 40 000 meules supplémentaires soit environ 1/3 de plus. Les ventes s’orientent vers du Comté plus affiné, on s’adapte à la demande et on affine plus longtemps. Oui c’est un bon moment, on suit la belle dynamique du Comté” explique Thierry Pate. Ces travaux seront terminés en fin d’année 2018 et font suite à une première extension engagée en 2014. L’affineur dans la chaîne… Mais quel est le rôle de l’affineur ? “L’affinage, c’est le moment de mise en valeur de toute la chaîne. C’est l’affineur qui développe le terroir. Ici, c’est le fromage qui commande, on travaille
un produit vivant, on fait du sur-mesure. A nous de convaincre nos clients, de respecter ses attentes, nous restons sans cesse à l’écoute” rappelle Thierry Pate. Mais comment caractériser le Comté ? La réponse de Thierry Pate est directe et passionnée : “Le Comté ne se caractérise pas ! Il n’existe pas un Comté mais de multiples Comtés. Le Comté c’est un collectif, peu importe le maillon, tout compte pour la plus-value. La force du
Comté, c’est son cahier des charges, ses règles de régulation de l’offre…” Une quarantaine de salariés travaillent chez Vagne à Poligny et la nouvelle extension génèrera deux ou trois emplois supplémentaires. Par ailleurs, la société a racheté un petit affineur en Haute-Savoie et est partenaire avec les fromagerie Petite et Rivoire et Jacquemin dans une unité de découpe et emballage pour le libre service.
Industrie
Diager construit 1 600 m2 de locaux supplémentaires… François Defougères - PDG
Créée en 1933 par Pierre et Jean Defougères, reprise en 1953 par Pierre Defougères, l’entreprise devient Diager à Paris en 1960. Une entreprise familiale qui travaillait à l’époque le diamant (d’où le nom de Diager). Installée à Poligny depuis 1968 où elle fabrique des forets à mandrin, la société, dirigée par François Defougères entame aujourd’hui une nouvelle extention de ses locaux afin de répondre à une forte progression des commandes… Fabricant français d’outillage professionnel, Diager développe dans son usine de Poligny des forets et autres instruments de perçage pour le béton, le métal ou le bois. Aujourd’hui, le site de Poligny accueille deux entités différentes : Diager et Diager Industrie. Deux sociétés qui fabriquent essentiellement des forets et qui se distinguent par la diversité de leur production. Diager fabrique des forets à mandrin et à percussion pour le BTP via une distribution professionnelle, soit environ 20 millions d’outils à l’année. Diager Industrie représente une production en petite série dédiée à 100 % à l’automobile et à l’aéronautique.
Dans 85 pays mais 100 % made in Poligny Au départ à 100 % en sous-traitance de grandes marques, la propre marque “Diager” s’est déve-
loppée depuis une vingtaine d’années. Aujourd’hui, 50 % de la production se fait sous la marque Diager et 50 % en sous-traitance pour des marques de distributeurs. L’activité à l’export s’est, elle aussi, développée. Les forets Diager sont ainsi diffusés dans 85 pays et la société se positionne en leader européen des fabricants de forets pour le béton. Malgré ce succès à l’export, 100 % de la production s’est maintenue à Poligny. Une vraie volonté car ici on se bat pour le Made in France et le Made in Jura si cher à François Defougères PDG de l’entreprise. Le savoirfaire jurassien est la valeur ajoutée de l’entreprise qui compte environ 300 salariés pour les deux entités. “On sent un certain affectif pour cette entreprise familiale, nous travaillons avec des personnes d’expérience et fidèles. C’est un élément important pour se maintenir à Poligny
CRÉMERIE
Marie & Christophe
car il n’est pas simple de recruter en ce moment” précise Olivier Bonhomme, directeur industriel.
1 600 m2 de production en plus Des nouveaux salariés, il en faudra pourtant. Avec une croissance de 5 à 6 % par an, essentiellement sur le foret pour perforateurs qui voit sa production augmenter de 30 %, Diager s’étend encore et construit 1 600 m2 de locaux supplémentaires. Un investissement de 2 millions d’euros pour le bâtiment et 6 à 7 millions pour le nouveau parc machines destiné à assurer les nouvelles productions. Les travaux débutent et devraient se terminer en mars 2019. Une réorganisation interne se prépare avec les salariés, 15 emplois seront créés en production et 5 en logistique. Voilà de nouvelles ambitions pour cette entreprise familiale si fidèle à Poligny.
“Trois raisons motivent ces investissements : l’accompagnement de notre croissance, la nécessité d’améliorer la sécurité sur les lieux de travail et l’accompagnement de l’innovation avec de nouvelles machines de production. Nous sommes en croissance depuis plusieurs années, à un moment, il faut passer le cap. Il est aussi important de développer la production ici à Poligny où la société est bien ancrée. C’est un pari pour nous de rester compétitif malgré tout et de nous maintenir parmi les six premiers acteurs européens. Le taux de chômage est faible dans le secteur de Poligny, il est donc délicat de trouver du personnel. Nous favorisons la formation de nos équipes, techniquement mais aussi dans l’état d’esprit. Je suis très fier de faire du Made in Jura que je soutiens vivement. C’est une source de motivation, on ne peut pas s’éloigner de son environnement. Il y a tant de pépites dans le Jura… Diager est une belle entreprise familiale, je suis de passage pour la développer encore de manière pérenne. Oui cela m’engage…”
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