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Expositions

EXPOSITIONS Notre sélection

Yves Saint Laurent aux musées

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«Rien n’est plus beau qu’un corps nu. Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme, ce sont les bras de l’homme qu’elle aime. Mais, pour celles qui n’ont pas eu la chance de trouver ce bonheur… je suis là», affirmait avec humour Yves Saint Laurent. Pour célébrer le soixantième anniversaire du premier défilé sous son nom du jeune Yves Saint Laurent, alors âgé de 26 ans, la Fondation Pierre Bergé –Yves Saint Laurent a eu l’idée de proposer un parcours d’inspiration. A travers les grands musées parisiens, on pourra retrouver les plus célèbres créations du couturier à côté des œuvres des peintres dont il s’est librement inspiré. On reverra la veste mythique inspirée de Van Gogh, celle en hommage à Pablo Picasso, la robe Mondrian, la cape Georges Braque, l’ensemble inspiré par Pierre Bonnard… Une confrontation rare et passionnante, une réflexion sur l’inspiration et le dialogue entre les arts et les artistes. Le Musée Yves Saint Laurent dévoile un peu de l’intimité du créateur, détaillant son processus créatif à travers une série de croquis, moulages et recherches textiles…

YVES SAINT LAURENT AUX

MUSÉES.Musée Picasso, 5 rue de

Thorigny, Paris IIIe, jusqu’au 15 avril 2022. Musée d’Orsay, 1 rue de la Légiond’Honneur, Paris VIIe, jusqu’au 15 mai 2022. Musée d’art moderne de la ville de Paris, 11 avenue du PrésidentWilson, Paris XVIe, jusqu’au 15 mai 2022.

Centre Pompidou, place GeorgesPompidou, Paris IVe, jusqu’au 16 mai 2022. Musée du Louvre, rue de Rivoli, Paris Ier, jusqu’au 16 mai 2022. Musée Yves Saint

Laurent, 5 avenue Marceau, Paris XVIe, jusqu’au 18 septembre 2022.

«Portrait d’Yves Saint Laurent», 1971, ©Estate of Jeanloup Sieff ©Centre Pompidou, Mnam-CCI, dist. Rmn-Grand Palais. «Robe hommage à Piet Mondrian», Musée Yves Saint Laurent Paris

«Composition en rouge, bleu et blancII», 1937, Piet Mondrian, photo ©Centre

Pompidou, Mnam-CCI, dist. Rmn-

Grand Palais/Jacques Faujour.

«Strass gris fumé, cabochons en cristal rouge, perles blanches et pâte de verre», collection Musée Yves

Saint Laurent Paris

«Veste hommage à

Vincent Van Gogh, broderie de paillettes, tubes, rocailles et rubans», Musée Yves

Saint Laurent Paris.

«Toile d’une cape hommage à George Braque, toile de coton écru, applications de tissu noir et graphite»,

Musée Yves Saint Laurent

Paris ©Yves Saint Laurent @Nicolas Mathéus.

Charles Ray

«C’est la première fois que je présente mon travail à Paris et la première fois qu’autant de mes œuvres seront réunies dans une même ville», dit Charles Ray, figure majeure de la sculpture américaine contemporaine. Pour François Pinault (Bourse de Commerce), c’est «l’un des artistes les plus importants de notre temps», et, pour Laurent Le Bon (Pompidou), c’est une occasion unique de présenter un tel corpus de ses œuvres.

Dix-sept œuvres, dont six inédites, sont ainsi à découvrir.

BOURSE DE COMMERCE ET CENTRE POMPIDOU. Charles

Ray . Jusqu’au 6 juin 2022 à la Bourse de Commerce, 2 rue de Viarmes, Paris Ier , jusqu’au 20 juin 2022 au Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris IVe .

«Puzzle Bottle», 1995 ©Charles Ray, courtesy of the artist, photo ©2020, Digital image Whitney Museum of American Art/Licensed by Scala.

Graciela Iturbide

Alberto GiacomettiAndré Breton

L’adhésion d’Alberto Giacometti au surréalisme aura duré à peine cinq ans (1930-1935) pendant lesquels ses recherches autour de l’érotisme, du jeu et de l’onirisme le distinguent comme l’un des artistes les plus innovants du mouvement. L’amitié forte entre Giacometti et Breton est ici mise en lumière ainsi que ses relations avec les artistes et intellectuels surréalistes dont il est le plus proche: Max Ernst, André Masson, Joan Miró, Pablo Picasso, Yves Tanguy, Paul Eluard…

INSTITUT GIACOMETTI. Alberto Giacometti-André Breton. Amitiés

surréalistes. 5 rue Victor-Schœlcher, Paris XIVe. Jusqu’au 10avril 2022.

Alberto Giacometti, «L’Objet invisible», 1934, Fondation Giacometti. «La photographie est un rituel pour moi. Partir avec mon appareil, observer, saisir la partie la plus mythique de l’homme, puis pénétrer dans l’obscurité, développer, choisir le symbolique», explique Graciela Iturbide, née le 16 mai 1942 à Mexico City. L’artiste a ouvert les portes de son studio au 37calle Heliotropo à Mexico, l’un des chefs-d’œuvre de l’architecte Mauricio Rocha, qui conçoit également la scénographie de l’exposition. Plus de 200 images sont rassemblées, des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, ainsi qu’une série en couleur réalisée spécialement pour cette exposition.

FONDATION CARTIER POUR L’ART CONTEMPORAIN. Graciela Iturbide, Heliotropo 37.

261 boulevard Raspail, Paris XIVe , jusqu’au 29 mai 2022.

«Carnaval, Tlaxcala», Mexico, 1974.

Marcel Proust, un roman parisien Gaudi

Le pionnier de l’Art nouveau espagnol est exposé pour la première fois depuis cinquante ans en France. Des films, des photographies et des documents d’époque seront là pour nous plonger dans l’atmosphère du célèbre architecte. On découvrira ses créations de palais, hôtels urbains, parcs, églises, ses objets mobiliers civils et liturgiques… et bien sûr le projet hors du commun de la Sagrada Familia. MUSÉE D’ORSAY. Gaudi. 1 rue de la Légion-d’Honneur, ParisVIIe, du 12 avril au 17 juillet 2022.

«Jardinière tripode de section triangulaire», 1905, Paris, Musée d’Orsay, photo ©Rmn-Grand Palais (musée d'Orsay)/René-Gabriel Ojéda.

Tableaux, imprimés, photographies intimistes et familiales... Une belle occasion de célébrer le 150e anniversaire de la naissance de Marcel Proust consacrée aux rapports qu’entretenait l’écrivain avec Paris, où s’est déroulé l’essentiel de son existence.L’une des pièces maîtresses de cette exposition est la chambre de Proust, avec le lit en laiton dans lequel l’auteur écrivait la nuit.

MUSÉE CARNAVALET. Marcel Proust. Un roman parisien.

23 rue de Sévigné, Paris IIIe, jusqu’au 10 avril 2022.

Jacques-Emile Blanche, «Portrait de Marcel Proust», 1892 ©Rmn-Grand Palais (Musée d’Orsay)/Hervé Lewandowski.

Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles

Après les peintres femmes du début du XIXe siècle et la photographe Vivian Maier, c’est désormais au tour des pionnières des Années folles de prendre place entre les murs du Musée du Luxembourg. Ce sont elles qui ont pu, pour la première fois, accéder aux concours et aux écoles d’art jusque-là réservés aux hommes. A travers la présentation de peintures, sculptures, photographies, films, œuvres textiles et littéraires, cette exposition propose de mettre en avant le rôle primordial des femmes dans le développement des grands mouvements artistiques de la modernité.

MUSÉE DU LUXEMBOURG. Pionnières. Artistes dans le

Paris des Années folles. 19 rue de Vaugirard, Paris VIe, jusqu’au

10 juillet 2022. Tamara de Lempicka, «Perspective» ou «Les Deux Amies», 1923, collection particulière ©Tamara de Lempicka Estate, LLC/Adagp, Paris, 2022, photo Association des amis du Petit Palais, Genève / Studio Monique Bernaz, Genève.

Joseph Beuys

Joseph Beuys a réalisé au cours de sa vie plus de 10000 dessins. «Le dessin est le prolongement de l’idée», disaitil. Près d’une centaine sont exposés à l’occasion du centenaire de la naissance de l’artiste. Beuys conservait ses dessins en pile, s’en servant comme d’une réserve d’idées, qu’il pouvait réinsuffler dans son œuvre, parfois bien des années plus tard.

MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS. Joseph Beuys. Ligne

à ligne, feuille à feuille.11 avenue du Président-Wilson, Paris XVIe , jusqu’au 27 mars 2022.

Hip-hop 360

Gloire à l’art de rue! La Philharmonie rend hommage au hiphop. Les plus grands tubes seront à écouter dans chaque salle de l’exposition. Grâce à une scénographie innovante, on se retrouve tour à tour plongé dans une salle de concert à 360°, le métro parisien, les radios ou des salles d’enregistrement. PHILHARMONIE DE PARIS. Hip-hop 360. 221 avenue JeanJaurès, Paris XIXe, jusqu’au 24 juillet 2022.

«Les Atomic Breakers», place de la Sorbonne, Paris, 1987 ©Marc Terranova.

Nuages

Cette exposition rassemble des œuvres d’artistes inspirées par les nuages. Formes ouatées qui déterminent notre humeur, peuplent notre imaginaire, offrant un spectacle différent à chaque fois que nous levons les yeux au ciel.

GALERIE CAMERA OBSCURA. Nuages.

268 boulevard Raspail, Paris XIVe , jusqu’au 2 avril 2022.

Yamamoto Masao, «#387».

Giovanni Boldini

Bien qu’il ait vécu la plus grande partie de sa vie à Paris, Giovanni Boldini reste assez peu connu dans l’Hexagone. Cette première rétrospective est donc l’occasion pour le public français de (re)découvrir le peintre italien, artiste virtuose et figure du Paris mondain, artistique et littéraire de la Belle Epoque. Proche de Degas, ami de Proust, Boldini évolue dans les milieux aristocratiques et bourgeois de la capitale, connaissant de son vivant un succès considérable, jusqu’à devenir le portraitiste favori d’une riche clientèle.

PETIT PALAIS. Giovanni Boldini (1842-1931). Les plaisirs

et les jours. Avenue Winston-Churchill, Paris VIIIe, du 29 mars au 10 juillet 2022.

«Fur Jessyka», 1980 ©Adagp, Paris, 2021, photo ©Andreas Diesend. «Place Pigalle et l’omnibus Place de l’Etoile-La Villette» ©Collection particulière.

«Flieder im Kelchglas», Lovis Corinth

FACE À FACE AVEC UN TABLEAU

La notoriété suit d’étranges chemins. Prenez le cas du peintre Lovis Corinth (1858-1925), qui, fort reconnu en Allemagne, reste en France un (parfait?) inconnu. Malheureusement, nos voisins d’outreRhin ne bénéficient guère dans l’Hexagone d’un régime de faveur. Il a fallu attendre une rétrospective de l’œuvre de Corinth au Musée d’Orsay en 2008 pour que les projecteurs se tournent enfin vers lui. Ceux qui n’auraient pas eu la chance de le découvrir peuvent prendre le chemin de la Galerie Karsten Greve, qui présente une dizaine d’œuvres de l’artiste faisant partie de la collection du galeriste. L’exposition montre de manière saisissante le virage opéré par Corinth lors des dix dernières années de sa vie. Il abandonne en effet les thèmes symbolistes et narratifs qui avaient fait le succès considérable de celui qui fut l’un des acteurs proéminents de la Sécession berlinoise, bousculant de fond en comble, au tournant du XXe siècle, le conservatisme de son époque. Le «lilas dans une coupe», Flieder im Kelchglas, huile sur carton de 1923, témoigne notamment de ce congé donné à la narration. Difficile, en effet, d’identifier ce bouquet qui n’obéit plus aux règles du réalisme en vigueur. Les fleurs bousculées, froissées, ne répondent pas davantage aux critères convenus du naturalisme. Les taches de couleur remplacent les formes évanouies et le volume du récipient s’affranchit de ses limites. Métamorphosée par la matière peinte, la surface tout entière ayant évacué la profondeur se met littéralement àfleurir. Le verre atteint par cette efflorescence se fait branche dans le miroitement des points blancs. Cette nature morte –mais peut-on encore l’apprécier sous cet angle? –ressemble de plus en plus à une nature vive qui aurait balayé le sujet floral pour faire advenir la substance de la seule peinture. La génération de l’après-guerre saura particulièrement méditer cette leçon inoubliable de liberté picturale, comme le démontrent parfaitement les quelques lithographies de Willem de Kooning (1904-1997) présentées conjointement. BERTRAND RAISON GALERIE KARSTEN GREVE.5 rue Debelleyme, Paris IIIe ,

jusqu’au 21 mai 2022. «Flieder im Kelchglas», 1923, photoNicolas Brasseur, courtesy Galerie Karsten Greve Paris, Köln, St. Moritz.

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