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Ludovic Tézier.Entre les basses et les ténors

Ludovic Tézier «J’ai une tessiture centrale, entre les basses et les ténors»

En juin dernier, lors de la réouverture de l’Opéra Bastille, une ovation debout avait accueilli la représentation de Tosca de Puccini. Sur scène, Ludovic Tézier triomphait en Scarpia, un de ces êtres abjects que le baryton retrouve régulièrement dans les plus grands temples lyriques, au Festival de Salzbourg et à Graz cet été, à l’Opéra de Vienne en cette rentrée. «J’ai une tessiture centrale, entre les basses et les ténors, entre les graves et les aigus. Elle a beaucoup inspiré les compositeurs en matière de héros tragiques ou de méchants. Ce sont des personnages fascinants à jouer, pleins d’angles, de clairs-obscurs.» Avec sa voix ample au timbre sombre, il s’est imposé comme le plus grand baryton verdien de sa génération. A l’Opéra de Paris, le public l’a acclamé dans LaTraviata,LeTrouvère, DonCarlo et Simon Boccanegra. Aujourd’hui, il retrouve avec Rigoletto l’un de ses rôles préférés. «Les opéras de Verdi sont de grandes tragédies. Rigoletto, c’est un personnage noir, souffrant, un père à la fois terrible et merveilleux. Son amour finit par tuer sa propre fille. Cet opéra est une œuvre architecturale parfaite.» Un album consacré à Verdi, paru en début d’année, réunit les personnages qui ont marqué sa carrière, ainsi que le traître Iago dans Otello, dont il vient de prendre le rôle à l’Opéra de Vienne, et Nabucco. La critique encense ce «disque vibrant et théâtral» dont il est fier d’avoir enregistré les airs en une seule prise, à l’ancienne. Dans son marathon d’automne dédié au répertoire italien, Ludovic s’accorde une soirée Salle Gaveau avec son épouse, la soprano Cassandre Berthon, et l’orchestre Appassionato. Mozart, l’opéra français et des mélodies composent un programme tendre, assorti d’une scénographie spectaculaire. Une projection de Thaïs de Massenet aura lieu la veille, une «partition extraordinaire» que le baryton star retrouvera dans quelques mois à la Scala de Milan, puis au Théâtre des Champs-Elysées en avril. Les rôles wagnériens le font rêver. Il a endossé avec succès celui d’Amfortas dans la récente captation de Parsifal à l’Opéra de Vienne. «C’est un répertoire qui fait partie de mes premières amours musicales. On va voir si j’ai quelque chose à apporter à ce monument-là.»

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ALICE DE CHIRAC

«Rigoletto», de Verdi, à l’Opéra Bastille, du 23 octobre au 24novembre. Récital avec Cassandre Berthon, à la Salle Gaveau, le23novembre. Album : «Verdi» (Sony Classical).

“Ihave a central tessitura, between the basses and the tenors,” explainsLudovic Tézier. “It’s a range that has often inspired composers for tragic heroes or antiheroes. They are fascinating characters to play, full of angles and chiaroscuro.” His most recent triumph was in Puccini’s Toscaat the Opéra Bastille in Paris, but he has recently been concentrating on Verdi, starring in La Traviata, Il Trovatore, Don Carlo andSimon Boccanegra, and dedicating his most recent album to the Italian’s work. His next dream is Wagner: “His repertoire was one of my first musical loves – we’ll soon see if I have anything to bring to that particular monument.”

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