Vavang n°6

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reportage

chance & traditions Tôt, un matin, j’essaye tant bien que mal de suivre Cyril sur une partie de sa tournée. Facteur depuis 5 ans dans les hauts de Mafate, il passe une nuit par semaine dans le gîte de Paulina. Pour lui, cette halte hebdomadaire est précieuse : « Marla a gardé un charme particulier, c’est encore un petit îlet traditionnel ». Ce charme serein qui revient dans toutes les descriptions, le calme qui règne ici et la structure familiale de l’îlet pourraient donner l’impression d’un village coincé dans le passé, mais la population est dynamique, accueillante et tournée vers l’avant : « C’est un village où les gens sont ouverts vers l’extérieur, ils voyagent et la plupart travaillent dans le tourisme donc ils voient du monde passer. Ils ne sont pas renfermés comme dans certains îlets », me dit Marie-Paule qui dirige l’école de Marla depuis six ans. Pour elle, grandir à Marla est une chance. Les enfants se nourrissent du flux des randonneurs venus du monde entier, et leur mode de vie au contact de la nature est un avantage : « Les enfants sont ouverts dans ce village, ils ont des connaissances que les enfants n’ont pas dans les bas ». La jeunesse de Marla est bien consciente de la particularité de son lieu de vie. Même à l’adolescence, l’âge où l’on rêve souvent d’une vie plus animée. Nathan, le fils de Sébatien, prévoit déjà de revenir s’installer à Marla dans le futur. Elève au lycée agricole de Saint-Paul, il souhaite s’entourer de la nature dans sa vie d’adulte. Ou encore Jordan, 14 ans, élève au collège de Cilaos, fils de Nathalie et Serge Bègue, propriétaires d’un gîte et d’une épicerie. Il souhaite devenir pilote d’hélicoptère dans le cirque pour continuer de vivre à Mafate.

QUESSY & ALAIN Quessy est la dernière née de Marla. Un évènement dans ce village où l’école est longtemps restée close faute d’élèves, et où l’angoisse de la voir fermer de nouveau un jour est partagée par tous les habitants.

Pour Marie-Paule, l’institutrice joyeuse aux yeux rieurs et à l’accent du sud encore bien prononcé après 30 ans à la Réunion, travailler dans une petite école où 14 élèves s’étalent sur sept niveaux est une expérience intéressante. « Il faut pouvoir jongler entre tous les niveaux mais je peux aussi changer assez rapidement, ce qui me permet de me diversifier. Et puis je suis un peu multi-fonctions dans le village. En plus d’être institutrice, je suis aussi secrétaire de mairie ou encore postière,

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