Catalogue 22-06-2025

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Les collections impériales du Comte et de la Comtesse

DIMANCHE 22 JUIN 2025

Fontainebleau

CHARLES-ANDRÉ COLONNA WALEWSKI

EXPERTS

Cabinet Jean-Claude DEY

Jean-Claude DEY

Expert honoraire près la Cour d’Appel de Versailles Ancien Assesseur près la Commission de Conciliation et d’Expertise Douanière Conseil en ventes publiques Membre du S.F.E.P. Vice-président de la C.N.E.A.M 8 bis, rue Schlumberger 92430 Marne-la-Coquette jean-claude.dey@wanadoo.fr

Tél.  : +33 (0)1 47 41 65 31

Lots n° 4; 5; 27; 29; 31; 33; 46; 47; 51; 52; 58

Cabinet LACROIX JEANNEST

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels 69 rue Sainte-Anne 75002 Paris

a.lacroix@sculptureetcollection.com

Tél : +33(0)1 83 97 02 06

Lots n° 11; 13; 19 ; 37; 48; 53

Cabinet TURQUIN

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels 69 rue Sainte-Anne 75002 Paris eric.turquin@turquin.fr

Tél: +33 (0)1 47 03 48 78 Lots n° 30; 43

Cyrille FROISSART

16 rue de la Grange Batelière 75009 Paris froissart.expert@gmail.com

Tél. : +33 (0)1 42 25 29 80 Lots n° 15; 49; 62

Hervé de La VERRIE

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels  9,rue de Verneuil 75007 Paris hlv@hervedelaverrie.com

Tél: +33 (0)6 83 01 44 67 Lots n° 16; 21; 22; 28

Pierre François DAYOT

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels 23 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris pfd@pfdayot.com

Tél : +33 (0)1 42 97 59 07 Lots n° 40; 59; 60; 61

Cabinet de BAYSER

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels 69 rue Sainte-Anne 75002 Paris www.debayser.com

Tél : +33 (0)1 47 03 49 87 Lots n° 8; 25; 41

Les collections impériales du Comte et de la Comtesse

CHARLES-ANDRÉ COLONNA WALEWSKI

DIMANCHE 22 JUIN 2025

Fontainebleau

Jean-Pierre Osenat Président Commissaire-priseur

Jean-Christophe Chataignier

Directeur Général - Associé

+33 (0)1 80 81 90 04 jc.chataignier@osenat.com

Raphael PitChal

Assistant de direction

+33 (0)7 86 17 55 19 empire@osenat.com

Vente à 14h30

Dimanche 22 juin 2025

Hôtel d’Albe 9-11, rue Royale 77300 Fontainebleau

Expositions publiques

Vendredi 20 juin 14h-17h

Samedi 21 juin 10h-13h et 14h-17h

Dimanche 22 juin 10h-12h

Administration des Ventes & Règlements

+33 (0)7 86 17 55 19 empire@osenat.com

Ordres d'achat et enchères téléphoniques

Absentee bids & telephone bids Nous sommes à votre disposition pour organiser des enchères téléphoniques pour les tableaux de cette vente.

We will be delighted to organise telephone bidding Tél. : +33 (0)1 64 22 27 62

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Expedition

Pierre Lorthios

Retrait des achats - Expéditions

+33 (0)1 80 81 90 14 expedition@osenat.com

Important

La vente est soumise aux conditions imprimées en fin de catalogue. Il est vivement conseillé aux acquéreurs potentiels de prendre connaissance des informations importantes, avis et lexique figurant également en fin de catalogue.

Prospective buyers are kindly advised to read the important information, notices, explanation of cataloguing practice and conditions at the back of this catalogue.

Agrément 2002-135

L'ensemble des objets de la collection Walewski est en importation temporaire (cf : conditions de ventes).

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SOMMAIRE

12.

NAPOLÉON BONAPARTE (1769-1821)

Les premières représentations

Le général Bonaparte 1797

Le premier Consul

Quand le professeur d’écriture du roi Stanislas Leszczynski dessine le portrait de Bonaparte

Ancienne collection impériale,Villa de Prangins, Nyon

22.

NAPOLÉON I er

Unique projet de statue équestre pour la ville de Bordeaux vu par l'Empereur Napoléon Ier

Le chef-d'œuvre de Jean-Guillaume Moitte

Buste de l’Empereur de la « première grandeur » par Alexandre Brachard

Service particulier de l’Empereur dit service des Quartiers Généraux

Projet de tribune pour la distribution des Aigles au Champ de Mars 1806

Présent de l’Empereur Napoléon Ier au comte de Ségur à l’occasion du mariage de Stéphanie de Beauharnais avec le prince de Bade Chef d’œuvre de Piat-Joseph Sauvage (1744-1818)

62.

L'IMPÉRATRICE JOSÉPHINE (1763-1814)

Projet de création des appartements de Napoléon Ier au Musée du Louvre

66.

L'IMPÉRATRICE MARIE-LOUISE (1791-1847)

Carton à grandeur de la psyché de l’Impératrice Marie-Louise, 1810

74.

ROI DE ROME (1811-1832)

Projets pour le berceau du fils de Napoléon Ier

Les jouets du Roi de Rome

84.

ÎLE D’ELBE

90.

SAINTE-HÉLÈNE

Exemplaire le plus saisissant et l’unique à être localisé, daté et monogrammé.

96.

MARIA LETIZIA BONAPARTE (1750-1836)

102.

ELISA BONAPARTE (1777-1820)

106.

PAULINE BONAPARTE (1780-1825)

L'hôtel Borghèse

Les tabourets de l’hôtel Charost pour Pauline Borghès 116.

CAROLINE BONAPARTE (1782-1839)

Caroline Murat née Bonaparte, Par David d’Angers

120.

JÉRÔME BONAPARTE (1784-1860)

Projet de décoration intérieure pour Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, à Cassel, vers 1811

128.

JÉRÔME NAPOLÉON BONAPARTE (1805-1870)

132.

CATHERINE DE WESTPHALIE (1783-1835)

138.

JÉRÔME NAPOLÉON (1784-1860)

Service pompeien du prince Jérôme Napoléon

142.

LOUIS BONAPARTE (1778-1846)

148.

NAPOLÉON LOUIS BONAPARTE (1804-1831)

FILS DE LOUIS ET D’HORTENSE

150.

PRINCESSE MATHILDE (1820-1904)

Médaillé au Salon de 1868

Ancienne collection impériale,Villa de Prangins, Nyon

156.

NAPOLÉON III (1808-1873

Exceptionnel panorama de la ville de Sébastopol

162.

COLLECTION IMPÉRIALE RUSSE

175.

COLLECTION ROYALE

PHILIPPE II D’ORLÉANS (1674-1723)

Le comte et la comtesse Charles André Colonna Walewski à la messe donnée en mémoire de l’Empereur Napoléon aux Invalides le 5 mai 1993 à Paris

PRÉFACE

La vente de la collection du comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski est une invitation à la redécouverte impériale. Partageant avec enthousiasme leur passion, ces descendants de Marie Walewska ont été profondément marqués par l’histoire passionnelle entre Napoléon et celle qu’il appelait son « épouse polonaise ».

Au cours de nombreuses années, le comte et la comtesse ont réuni les objets les plus rares en lien avec la grandeur de l’Empire, rassemblant des pièces artistiques à la qualité remarquable. Tous sont liés à l’Empereur lui-même, à sa famille ou aux membres de son proche entourage.

Parmi les éléments prestigieux, l’amateur sera fasciné par les cheveux ou le mouchoir de Napoléon à Sainte-Hélène, par l’émouvant portrait de l’exilé sur son lit de mort. Outre une belle huile sur panneau représentant Napoléon en uniforme, on retrouve l’Empereur dans le rare buste en porcelaine de Sèvres d’après Chaudet et un bronze allégorique, patiné et doré par Thomire.

Parmi les éléments d’art décoratif, on note une paire de vases Médicis illustrés de la Victoire couronnant l’Empereur et l’Impératrice, ainsi qu’un splendide compotier du service impérial. Concernant Marie-Louise, le carton de sa psyché et une miniature sur porcelaine accompagnent des objets de son fils, le Roi de Rome, parmi lesquels le dessin du berceau et le canon miniature qui appartenait à l’enfant.

Pour la famille impériale, se signalent une huile sur toile de la princesse Pauline au château de Neuilly vers 1813, une allégorie de la libération des esclaves d’Alger, une vue du pavillon de Breteuil en 1853 et trois assiettes du service pompéien du prince Jérôme, datant de 1856-1857. Un très beau coffret à couture d’origine russe complète ces œuvres parmi les plus significatives.

À travers cette collection, c’est une part importante de l’histoire de l’Empire qui s’offre aux nombreux admirateurs ou passionnés de la période. Par le soin apporté aux choix des œuvres et pour l’infime attention que le comte et la comtesse Charles-André ColonnaWalewski portaient à ces trésors, cette vente constituera un moment fort dans l’histoire de la Maison de ventes Osenat.

David Chanteranne

Historien, rédacteur en chef de la Revue du Souvenir Napoléonien, Directeur des sites patrimoniaux de la ville de Rueil-Malmaison

Joséphine DE BEAUHARNAIS née T. DE LA PAGERIE (1763-1814) 51 ans sans postérité

Joseph BONAPARTE (1768-1844) 76 ans postérité

Napoléon BONAPARTE «Napoléon Ier» (1769-1821) 51 ans

Eléonore DENUELLE DE LA PLAIGNE (1787-1868) 80 ans

CharlesLEON (1806-1881) 74 ans postérité

Lucien BONAPARTE (1775-1840) 65 ans postérité

(1777-1820)

Louise COLONNA WALEWSKA (1832-1835) 3 ans

Georges COLONNA WALEWSKI (1834-1835) 1 an

Giuseppe ROSSI DEL BARBAZZALE (1868-1924) 55 ans postérité

Marianna «Marie» COLONNA WALEWSKA née LACZYNSKA (1786-1817) 31 ans

Caroline MONTAGU (1808-1834) 25 ans

Alexandre I COLONNA WALEWSKI 1er comte Colonna Walewski (1810-1868) 58 ans

Rachel FELIX (1820-1858) 37 ans

Alexandre II COLONNA WALEWSKI (1844-1898) 53 ans

Madeleine COLONNA WALEWSKA (1869-1955) 86 ans

André COLONNA WALEWSKI (1871-1954) 83 ans

Antoine COLONNA WALEWSKI (1904-1990) 86 ans

Cécile DUVETTE (1911-1952) 40 ans

Marianna (1823-1912)

Jeanne (1845-1881)

Marie (1877-1976)

Micheline PAUL-CAVALLIER (1914-1968)

Solange BERNARD DE MEURIN (1930-1975) 45 ans

Alexandre COLONNA WALEWSKI Florian COLONNA WALEWSK Isabelle COLONNA WALEWSKA Jérôme COLONNA WALEWSKI Nicolas COLONNA WALEWSKI

Marguerite LE DUC DE LILLERS Patricia DE VOGÜÉ Robert DE LAGUICHE

Blandine ANGOT

Clotilde LE SAUX

Elisa

BONAPARTE (1777-1820) 43 ans postérité

Louis BONAPARTE (1778-1846) 68 ans

LACZYNSKA Marie-Louise D’AUTRICHE (1791-1847) 56 ans

ARBRE GÉNÉALOGIQUE

Carlo Maria BUONAPARTE (1746-1785) 38 ans

Pauline BONAPARTE (1780-1825) 45 ans postérité

Maria Letizia RAMOLINO (1749-1836) 86 ans

Caroline BONAPARTE (1782-1839) 57 ans

Jérôme BONAPARTE (1784-1860) 76 ans

Napoléon-François BONAPARTE «Napoléon II», «Roi de Rome» (1811-1832) 21 ans sans postérité

Marianna RICCI (1823-1912) 89 ans

Jeanne SALA (1845-1881) 35 ans

Marie MOLINOS (1877-1976) 99 ans

PAUL-CAVALLIER (1914-1968) 53 ans

Isabelle COLONNA WALEWSKA (1847-1847) 1 mois

Alexandre COLONNA WALEWSKI (1882-1882) 11 mois

Charles COLONNA WALEWSKI 2ème comte Colonna Walewski (1848-1916) 68 ans

Félicie DOUAY (1860-1952) 91 ans sans postérité

Élise COLONNA WALEWSKA (1849-1927) 77 ans

Félix DE BOURQUENEY (1847-1912) 65 ans postérité

Eugénie COLONNA WALEWSKA (1856-1884) 28 ans

Frédéric MATHÉUS (1846-1929) 82ans postérité

Roger COLONNA WALEWSKI (1907-1968) 59 ans

WALEWSKI Marie-Christine COLONNA WALEWSKA Florence COLONNA WALEWSKA Charles-André COLONNA WALEWSKI

SAUX Alfred DE ROUGÉ

Didier RIANT

Berta GOMEZ DE LA VEGA

na PO

l

ÉO n BO na P arte (1769-1821)

Les premières représentations

1. Antoine-François GERARD (Paris, 1760 – Paris, 1843)

Jean Guillaume MOITTE, (1746-1810) attribué à Allégorie de la Paix par Bonaparte

Inscription au verso « la paix fait dételer les chevaux de mars, du char de la victoire et conduit Bonaparte »

Bas-relief en cire blanche sur ardoise, cadre en bois doré.

6,5 x 15 cm.

3 000 / 5 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Le général Bonaparte 1797

2. SARREGUEMINES

Portrait du général Bonaparte de profil

Grande médaillon en biscuit sur fond bleu clair.

Au dos une inscription à l’encre en allemand sur un cartel en bois fixé sur le cadre.

Diam : 18 cm

Diamètre avec cadre d’origine :23.5 cm

Epoque Consulat

3 000 / 4 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Sur une étiquette tapuscrit (traduction) :

« Portrait en faïence à émail à l’étain (probablement de la région de Sarreguemines) du Général Bonaparte au lendemain de victorieuse campagne d’Italie, en 1797, pour compte du Directoire. La Lorraine, avec Sarreguemines, avait été le duché abandonné par Stanislas LESZCZYNSKI à la France en 1766 tandis que l’Archevêché de Trêve avait été annexé par JOURDAN en 1794, pour compte de la Convention. Ce portrait fut offert en 1797 par le Général LEVASSEUR à Wilhelm DERSCHEID, nommé par Bonaparte Inspecteur Général des eaux et Forêt du département de Rhin et Moselle, et résident à Trêve. Le petit-fils de Wilhelm DERSCHEID, Charles, inaugura sa carrière dans les faïenceries Boch en Sarre. (Cf. Metlach). Lorsqu’une branche des Boch s’installa à La Louvière, il y dirigea une nouvelle usine. (cf. aussi l’artiste Anna Boch) »

Le premier Consul

3.

MANUFACTURE DES GOBELINS, attribué à.

Piat-Joseph SAUVAGE (Tournai, 1744 – Tournai, 1818), d’après.

Ecole française du début du XIXe siècle

Portrait en trompe l’œil de Napoléon Bonaparte, premier Consul, vers 1800-1804

Diamètre : 24,5 cm

(usures, insolé)

Dans un cadre d’époque Empire

4 000 / 6 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvres en rapport :

Osenat, 20 novembre 2016, Portrait en buste de Napoléon Bonaparte, en Premier Consul, fixé sous verre circulaire imitant le marbre., n° 347.

Biographie :

Originaire de Tournai, Piat Joseph Sauvage a travaillé dans l’atelier de Spaendonck à Anvers. Il s’installe à Paris en 1774 et devient membre l’Académie de Saint-Luc. En 1781 il est agréé à l’Académie royale de peinture et de la sculpture (reçu en 1783) et désormais il expose régulièrement au Salon jusqu’en 1804 (voir M. et F. Faré, La vie silencieuse en France. La nature morte au XVIIIe siècle, Fribourg, 1976, p. 276-285).

Bien que Sauvage soit également l’auteur de nombreuses natures mortes traditionnelles, sa glorieuse réputation comme peintre est dûe principalement à ses remarquables imitations en trompe-l’œil de sculptures en bas-relief. Celles-ci reproduisent avec excellence les effets visuels de bas-reliefs antiques ou modernes (notamment de Duquesnoy ou de Clodion), en marbre, stuc, terre cuite, bronze ou pierres semi-précieuses. La réputation qu’il s’est acquise lui permet d’être nommé en 1780 premier peintre de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé. Aux châteaux de Versailles, de Fontainebleau et de Compiègne, il peint sur beaucoup de dessus de porte des bas-reliefs en trompe-l’œil.

Pendant le règne de Napoléon, Sauvage reçoit un nombre important de commandes, dont certaines étaient pour des portraits de l’Empereur. Ce tableau montre Napoléon en tant que Premier Consul, fonction qu’il occupait de 1799 à 1804, avant le devenir Empereur. D’autres versions de ce portrait se trouvent au château de Malmaison, au musée Marmottan, au musée Carnavalet, à la Bibliothèque de l’Institut de France, de même que à l’Alte Pinakothek à Munich.

Le premier Consul

4. École française du XIXe siècle.

Bonaparte Premier Consul, vers 1800. Grand et beau médaillon rond à suspendre, en verre églomisé noir et or, représentant le Premier Consul en uniforme, en buste de profil, entouré de deux branches de feuilles de chêne liées vers le bas et enrichies en partie haute d’une couronne de dix étoiles.

Encadré de laiton doré à décor d’une petite frise mouvementée, l’ensemble dans un cadre en bois noirci.

Diam. hors tout : 21 cm.

B.E. Epoque Consulat (petites taches ne touchant pas le sujet).

4 000 / 8 000 €

Historique : L’églomisé est une technique de dorure ou d’argenture du verre à froid. Elle consiste à graver des motifs sur une plaque de verre couverte de feuille d’or, puis le verso est peint d’une couleur uniforme, du noir ou du bleu foncé, afin de faire apparaître le dessin. Pratiquée depuis l’Antiquité, venant de l’Orient, elle doit son nom à Jean Baptiste Glomy (1720-1786), encadreur à Paris (il travailla notamment pour Louis XV et Louis XVI) qui la redécouvre et en lance la mode au XVIIIe siècle.

Provenance :

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Ancienne collection impériale,Villa de Prangins, Nyon

5. École française du XIXe siècle.

Bonaparte en buste de profil

Grand médaillon ovale à suspendre, présentant Bonaparte en buste de profil, en bronze patiné, en demi ronde bosse, sur fond granité.

Dans un cadre en bronze doré finement sculpté et ciselé à décor d’une frise de perles, puis d’une frise de feuilles d’acanthe et d’une frise de rais de cœur.

Médaillon : 19,5 x 15,5 cm.

Hors tout : 21,5 x 18 cm.

3 000 / 4 000 €

Provenance :

- Ancienne collection du Prince Napoléon, vente du contenu de la Villa de Prangins, Nyon – Vaud, 30 octobre – 11 novembre 1950, Maître Vincent.

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Quand le professeur d’ecriture du roi Stanislas Leszczynski dessine le portrait de Bonaparte

6. Jean-Joseph BERNARD (Lunéville, 1740 - Saint-Cloud, 1807)

Portrait de Napoléon Bonaparte de profil

Grand dessin calligraphié. Encre, lavis et rehaut d’aquarelle.

Titré au recto, en bas, à l’encre noire : Napoléon Empereur des Français

Légendée en bas sur la marge, à l’encre brune : Exécuté à main levée par Bernard, Membre de l’Athenée des arts.

Ancien professeur d’écriture des gentilshommes, du feu Roi Stanislas.

Sous-verre, cade en bois doré

57 x 41 cm

1 200 / 1 500 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvre en rapport :

Musée Carnavalet, Histoire de Paris, portrait de Napoléon Bonaparte en buste et de profil, dessin calligraphié.

Biographie :

Jean-Joseph Bernard, dit Bernard de Paris ou Bernard le figuriste, est un maître écrivain français du XVIIIe siècle, né le 20 aout 1740 à Lunéville, mort à Saint-Cloud le 10 novembre 1809.

7. Jean-Baptiste ISABEY, (1767-1855), d’après

GODEFROY, graveur

Ecole Française du début du XIXe siècle Bonaparte, Premier consul, devant le château de Malmaison (1802)

« Dessiné par Isabey – déposé à la Bibliothèque Nationale – gravé par C.L. Lingée et terminé par Godefroy »

Gravure, sous-verre, cadre doré

76 x 50 cm

600 / 800 €

Provenance :

- Ancienne Collection de la Comtesse Walewska, née Molinos

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

l’ e MP ere U r na PO l ÉO n i er

8. Robert LEFEVRE (Bayeux, 1755 – Paris, 1830)

Napoléon Ier en colonel des chasseurs à cheval de la Garde

Huile sur panneau, porte au verso, étiquette manuscrite : KJC

29,3 x 21 cm.

15 000 / 20 000 €

Provenance :

- Collection d’un marchand anglais

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Exposition : la Roche-sur-Yon,  Dans l’intimité d’un empereur…. Napoléon Ier, l’époux, le père, l’amant, du 26 mars au 22 juin 2019 , n° 18.

Œuvres en rapport :

Robert Lefèvre, Portrait de Napoléon Ier en 1812, Apsley House Collection
Robert Lefèvre, Portrait de Napoléon Ier en uniforme de colonel des chasseurs de la Garde, Musée Carnavalet
Robert Lefèvre, Portrait de Napoléon Ier 1813, National Trust for Scotland, UK

9. Carl VERNET (1758-1836), d’après.

LEVACHEZ, graveur, Ecole Française du début du XIXe siècle

L’Empereur Napoléon Ier à cheval et ses maréchaux

Grande gravure aquarellée fixée sous verre.

« Napoléon Premier Empereur des Français, Roi d’Italie et Protecteur de la Confédération du Rhin »

Cadre empire doré à décors de palmettes et fleurs

B.E (tâches)

80 x 67 cm.

800 / 1 200 €

Provenance :

- Ancienne collection Comte Roger Walewski

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

10. Carle VERNET (1758-1836)

L’Empereur Napoléon Ier à cheval

Lavis brun sur esquisse au crayon noir, signé «C.Vernet»

33 x 26 cm

(Légèrement insolé, quelques tâches)

4 000 / 5 000 €

Provenance :

- Famille du Maréchal Ney, Charles-Aloÿs Ney, puis par descendance.

- Osenat, Fontainebleau, 5 juillet 2015, n° 76

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Unique projet de statue équestre pour la ville de Bordeaux vu par l'Empereur Napoléon Ier

Le chef-d'œuvre de Jean-Guillaume Moitte

11. Jean-Guillaume MOITTE (1746-1810)

Napoléon Ier à cheval vêtu à l’antique

Statue équestre en bronze à patine brune

Fonte unique

H. 51,5 x L. 40 cm sur une base en bois noirci : 9 x 46 x 21 cm

60 000 / 80 000 €

Provenance :

- Collection de la Comtesse et du Comte Charles André Colonna Walewski, Genève.

Bibliographie :

- Gisela Gramaccini, Guillaume Moitte, Leben und Werk, Akademie Verlag GMbh, Berlin, 1993 ; pages 101,102 et 311.

Littérature en rapport :

- Sous dir. De james Draper et Guilhem Scherf, L’esprit créateur, de Pigalle à Canova, Terres cuites européennes, 1740-1840, Paris, RMN, 2003.

Jean-Guillaume Moitte est élève dès l’âge de quinze ans de Jean-Baptiste Pigalle puis de Jean-Baptiste II Lemoyne. Il remporte le Premier Prix de sculpture en 1768 et séjourne trois années à Rome entre 1771 et 1773. A son retour à Paris, le sculpteur fournit de nombreux dessins pour l’orfèvre royal de Louis XV et Louis XVI, Robert-Joseph Auguste. S’il n’est jamais que simple « agréé » à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1783, il reçoit tout de même la prestigieuse commande d’un des Grands Hommes de la France pour la Grande Galerie du Louvre (Dominique Cassini). Il a une importante activité de décorateur pour des édifices parisiens, notamment l’Aile Lemercier du Palais du Louvre et particulièrement l’Hôtel de Salm, aujourd’hui musée de la Légion d’Honneur. Moins en vue que ces célèbres contemporains Pajou, Houdon ou Chinard, Moitte n’en n’est pas moins un sculpteur inventif et talentueux. Raffiné, imaginatif et spirituel dans ses dessins et ses petites réalisations en terre cuite, Moitte est aussi à l’aise dans les grandes compositions architecturales et les commandes officielles, comme il nous le montre ici avec ce projet de statue équestre de Napoléon.

Si l’image de Napoléon a largement été diffusée durant son règne par le biais de la sculpture, étonnamment, aucun projet de statue équestre n’a jamais abouti. Durant le Consulat, Moitte toujours en faveur, se voit confier par la municipalité de Bordeaux la réalisation d’une monumentale statue équestre de Napoléon Ier Le sculpteur réalise une petite version en bronze en 1805 qui doit servir de modèle à ce glorieux projet. En raison de l’état des finances de la ville, le projet ne voit pas le jour. C’est sans doute cette même statuette que nous présentons ici. Moitte gardera ce précieux témoignage dans sa chambre à coucher jusqu’à sa mort. Le sculpteur Feuchère en a fait l’acquisition à la vente après décès de l’artiste. La statuette n’est réapparue qu’en 1986 sur le marché de l’art londonien et c’est, à notre connaissance, la seule représentation équestre de l’Empereur qui lui soit contemporaine. Napoléon est représenté couronné de lauriers et vêtu à l’antique monté sur un cheval au passage. Dans l’attitude de Marc Aurèle, il tient d’une main son glaive et avance l’autre en signe de commandement. Si le fondeur de cette historique statuette ne nous est pas connu, l’allure martiale de l’Empereur est remarquablement soulignée par une fonte très soignée, précise, aux ciselures nettes et à la patine d’un beau brun profond nuancée d’un gris bleu « canon de fusil » d’une tonalité visant, sans doute, à emporter les faveurs de l’artilleur qu’avait été l’Empereur.

12. Pendule en marbre Levanto, bronze patiné et doré, le buste de l’Empereur Napoléon Ier en bronze à patiné brune d’après Louis Antoine Chaudet (1763-1810) reposant sur un socle quadrangulaire à frise de palmettes et profils antiques contenant un cadran les heures, minutes, jour de la semaine et quantième du mois. Signée de Leroy, horloger de Madame pour Basile Leroy, reçu maître en 1788. Époque Empire.

H : 61 cm, L : 23 cm, P : 23 cm 15 000 / 20 000 €

Une pendule similaire a été vendue à Paris, Christie’s, le 17 avril 2012, lot 387. Ce modèle est également décliné avec le buste d’Elisa Bonaparte (pendule illustrée dans M. Dupuy-Baylet, Pendules du Mobilier National, 1800-1870, Dijon, 2006, p. 140).

13. ATELIER DE CARRARE VERS 1810

Antoine-Denis CHAUDET (1763-1810), d’après

Napoléon Ier, empereur

Buste en marbre blanc

Porte une signature « Ramier » au revers

H. 60 cm

4 000 / 6 000 €

Provenance :

- Vente Paris, ancienne collection d'un académicien

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Littérature en rapport :

- G. Hubert et G. Ledoux-Lebard, Napoléon, portraits contemporains, bustes et statues, Paris, 1999, p. 79-87. 2.

U n mois après la proclamation de l'Empire, En Messidor de l'an XII, les journaux signalent aux amateurs que des bustes en plâtre de l'empereur, grandeur naturelle, modelés par Chaudet, sont disponibles. L'artiste vient de modifier son buste de 1802 en lui retirant baudrier et manteau pour réaliser le modèle épuré du buste de Napoléon en hermès qui connaîtra un succès immense. Cette effigie bien qu'elle n'ait pas fait l'objet de commande officielle, est reproduite en plâtre, en bronze et en biscuit de Sèvres mais surtout en marbre par la Banca Elisiana à Carrare. Cette institution, créée par Elisa Baciocchi, sœur de Napoléon se charge alors de faire exécuter dans la carrière de marbre toscane, des répliques du buste de l’Empereur par des sculpteurs italiens et français employés sur place pour fournir l’importante demande de l’administration. Si nous n’avons pas retrouvé de trace du sculpteur Ramier qui a signé notre buste, il s’inscrit vraisemblablement dans cette production dédiée aux hautes personnalités de l’Empire.

Buste de l’Empereur de la « première grandeur » par Alexandre Brachard

14. SEVRES

Grand buste de l’Empereur Napoléon Ier en biscuit de porcelaine de la première grandeur d’après AntoineDenis Chaudet.

Titré NAPOLEON sur la base, Marqué en creux. : Sèvres sous le titre et AB 2 at 10 n° 2 pour Alexandre Brachard, 2 août 1810.

Epoque Empire. 1810

Il repose sur une base carrée en marbre jaune.

H. 52 cm, H. totale : 74 cm.

20 000 / 30 000 €

Expositions :

Fondation Albertina de Vienne, « les premières heures de l’Albertina. Entre Dürer et Napoléon », du 14 mars au 26 juin 2014.

Provenance :

- Collection parisienne

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

DUFAY, dit CASANOVA Alexandre. Festin du mariage de Napoléon Ier et de Marie-Louise, 2 avril 1810.

Service particulier de l’Empereur dit service des Quartiers Généraux

15. SEVRES

RARE COMPOTIER étrusque en porcelaine provenant du service particulier de l’Empereur dit service des Quartiers Généraux à décor en or d’une rosace au centre cernée d’abeilles et sur le bord de masques, attributs et guirlandes sur fond vert de chrome.

Marque impériale de Sèvres effacée, remplacée sous la Restauration par deux L entrelacés, gravés. Époque empire, vers 1809-1810

L. 27 cm

15 000 / 20 000 €

Provenance :

- Ancienne galerie Roger Imbert (Paris) à la fin des années 1970.

Expositions :

- Canada, Musée des beaux-arts de Montréal, Napoléon la Maison de l’Empereur, 3 au 6 février 2018, p.217

- Etats-Unis, Richmond, Napoléon la Maison de l’Empereur, Virginia Museum Fine Arts, 9 juin au 3 septembre 2018, p.217

- Etats-Unis, Kansas City, Napoléon la Maison de l’Empereur, Nelson-Atkins Museum of art, 19 octobre au 3 mars 2019, p.217

- France, Fontainebleau, Napoléon la Maison de l’Empereur, Musée National du Château de Fontainebleau, 5 avril au 15 juillet 2019, p.217

Historique :

Le service particulier de l’empereur : en octobre 1807, l’Empereur Napoléon Ier commande un nouveau service à la manufacture de Sèvres pour remplacer le service Olympique qu’il vient d’offrir au Tsar Alexandre Ier

Ce service, nommé service particulier de l’Empereur est plus tard désigné Service des Quartiers Généraux ; cette appellation, déjà employée par le fidèle valet de chambre Marchand lors du départ pour Sainte-Hélène, pourrait faire référence aux quartiers généraux que Napoléon occupait pendant ses campagnes, dont plusieurs sont représentés sur les assiettes.

Le service est livré le 27 avril 1810 au Palais des Tuileries, juste à temps pour figurer sur la table de banquet du mariage avec Marie-Louise le 2 avril 1810.

Le service se composait d’un service d’entrée et d’un service de dessert accompagné d’un large surtout en biscuit composé de vingt-cinq sculptures et un cabaret égyptien de vingt-neuf pièces, l’ensemble pour la somme considérable de 69.549 francs. Une peinture par Alexandre Dufay dit Casanova, aujourd’hui conservée au Château de Fontainebleau, illustre le banquet du mariage où sont représentés autour du service Grand Vermeil de l’Empereur plusieurs éléments du surtout en biscuit.

Le service comportait 72 assiettes à dessert peintes, 24 assiettes à potage, 24 assiettes à dessert nommées assiettes à monter à bordure seulement et également 12 compotiers étrusques à anses décor en or, ombrés en brun, or relief à 160 francs chacun.

Lors de la 1ère Restauration en 1814, des éléments du service dont les soixante-douze assiettes conservées aux Tuileries sont envoyées à la manufacture de Sèvres afin d’y faire meuler la marque du premier Empire pour la remplacer par les deux L entrelacés gravés en noir, chiffre de Louis XVIII. Napoléon retrouve son service pendant les CentJours et après Waterloo, en juin 1815, Fouché l’autorise à emporter soixante assiettes à Sainte-Hélène (pour une assiette du service des quartiers généraux emportée par l’Empereur à Saint Hélène, voir par exemple, vente Osenat, Fontainebleau, 9 novembre 2021, lot. 183).

16. ASSIETTE A POTAGE DU SERVICE DIT « PARTICULIER » OU « DES QUARTIERS GENERAUX » DE L’EMPEREUR NAPOLEON Ier en porcelaine de Sèvres du début du XIXe siècle

Vers 1810, marque en creux, partie de marque au tampon en rouge de Sevres/10 pour 1810, la partie grattée avec marque postérieure en noir aux deux L entrelacés et 91, la marque pour le fond de couleur grattée

A décor or au centre d’une rosace, large filet or sur la chute, l’aile à décor or d’une frise de glaives reliés par une guirlande de lauriers et intercalés d’une étoile, se détachant sur un fond vert de chrome, le revers avec large filet or sur le bord et le talon, très petites rayures

D. : 23,8 cm.

12 000 / 15 000 €

Provenance :

- Service d’entrée dit « service particulier de l’empereur » ou « service des Quartiers Généraux, livré à Napoléon Ier le 27 mars 1810.

- Roger Imbert.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

LA COMMANDE ET LE DECOR.

Ce service commandé en 1807 pour l’usage exclusif de l’empereur Napoléon Ier au Palais des Tuileries, a été produit par la manufacture impériale entre 1807 et 1810 et livré dans sa quasi-totalité le 2 avril 1810 (deux biscuits pour le surtout, les glacières du service de dessert et les tasses du service à café seront livrés un peu plus tard le 30 décembre 1810).

L’empereur avait spécifiquement demandé qu’il soit décoré « de scènes lui rappelant des souvenirs agréables » (AMNS, T3, L. 1, d.1), et avait fourni une sélection de sujets à reproduire ayant un rapport avec ses diverses campagnes militaires en Italie, Egypte, Autriche, Prusse et en Pologne ; cette sélection a été complétée par diverses vues, animaux et monuments d’Europe.

Cette commande était constituée d’un service d’entrée, d’un service de dessert, d’un surtout de table et d’un cabaret (Vy19, fol.17 à 18).

Le service d’entrée décrit comme « fond vert de chrome frize militaires ombrées en brun », comprenait : « 24 assiettes à soupe, 8 Beurriers Navette, 18 pots à Jus, 4 Saladiers ». Elles sont enregistrées au prix de 80 francs chacune.

C’est Louis-Joseph Marchand, ancien valet de chambre de l’Empereur qui a donné le nom de « Quartiers généraux », probablement en référence au quartier général de Napoléon pendant ses campagnes et qui est représenté sur certaines de ces assiettes (Cf. Camille Leprince, Napoléon Ier & la Manufacture de Sèvres, L’Art de la porcelaine au service de l’Empire, Paris, 2016, p.46).

Le vert de chrome récemment créé en 1802 par Nicolas-Louis Vauquelin (17631829), chimiste à la manufacture, sera largement employé pour ce service. Jean-Pierre Samoyault dans son article « Les assiettes de dessert du service particulier de l’Empereur en porcelaine de Sèvres » (Revue Le Souvenir napoléonien, n.369, février 1990, pp.211) évoque de nombreux points sur la réalisation de ce fond de couleur et de ce service : il mentionne notamment que cette couleur de fond avait déjà été prévue pour le service de l’Histoire de France dont Brongniart ajournera la réalisation pour ne pas retarder la livraison du service de l’empereur ; Brongniart utilisera même certaines des pièces déjà mises en fond pour le service de Napoléon et décide également, sans doute en accord avec Dominique Vivant-Denon, d’utiliser pour ce service une frise en or avec des glaives antiques reliés par des branches de laurier et séparés par des étoiles. C’est son père Alexandre-Théodore Brogniart (1739-1813) qui réalise un dessin réglé pour la somme de 48 francs le 17 avril 1807. Les doreurs choisis par Brongniart pour la réalisation de ce service sont Boullemier, l’ainé, puis Boullemier, jeune, considérés par Brongniart comme « les plus forts doreurs connus ». M Samoyault évoque également que Napoléon a suivi de près la réalisation de ce service : le 30 novembre 1809, il vient à la manufacture avec le roi de Saxe, son frère Jérôme, sa belle-sœur Catherine, la reine Hortense et la princesse Pauline ; le 31 décembre 1809, il se fait envoyer aux Tuileries toutes les assiettes terminées pour les examiner. Elles seront retournées à la Manufacture pour être livrées avec tout l’ensemble en mars 1810 juste à temps pour le banquet de célébration de son mariage avec Marie-Louise.

LA DESTINEE.

Lorsque Napoléon est envoyé à l’Ile d’Elbe, les assiettes sont renvoyées à la Manufacture ; les marques sont alors effacées et l’on ajoute un double L pour Louis XVIII ; un nombre d’ordre est aussi inscrit correspondant à une liste aujourd’hui disparue.

Lors de son exil à Sainte Hélène, Napoléon sélectionne cinq douzaines d’assiettes, des 72 décorées de scènes et 12 assiettes « à couteau » (très probablement à potage) et décrites ainsi dans l’inventaire de Marchand (publié par Jean Bourguignon et Henry Lachouque, Paris, 1955) qui a suivi la mort de l’Empereur. Au décès de Napoléon (5 mai 1821) qui en avait donné un certain nombre entre-temps, elles ne seront finalement pas données comme prévu au duc de Reichstadt, décédé avant que la succession ne soit totalement réglée ; ainsi à partir de cette époque elles sont dispersées.

Malheureusement, l’assiette à potage de cette vente ne portant aucune marque de décorateur ni de pose de fond, il est donc difficile de retracer son cheminement précis.

DEUX AUTRES EXEMPLES.

Sur les vingt-quatre assiettes à potage livrées, il semblerait qu’outre celle de cette vente deux seulement sont répertoriées :

- Une assiette à potage (cassée) dans les collections du Musée national de Sèvres : elle porte des traces de la marque au tampon en rouge, du double L en noir et le numéro 82 ; c’est un don de Mme Fahnestock-Campell, et un dépôt de la Malmaison.

- Une autre conservée dans les collections du Musée national de Fontainebleau avec le même type de marques et portant le numéro 81.

Illustrations reproduites avec l’aimable autorisation des Archives de la Manufacture nationale de Sèvres.

Projet

de tribune pour la distribution des Aigles au Champ de Mars 1806

17. Charles PERCIER (Paris, 1764 - Paris, 1838)

Projet de tribune pour la distribution des Aigles au Champ-de-Mars le 5 décembre 1806. Crayon noir, à la plume et à l’encre sur plusieurs feuilles de papier assemblées

42,3 cm x 34,1 cm de large

Inscriptions en haut à gauche : Combat d’…/ Prise d’Ulm / Combat de Nuremberg / Prise de Broanens / Prise de Linz / Prise de Vienne / Weirnstein.

Inscription au centre : A la / Mémorable / Bataille / d’Austerlitz / Gagnée le Xfe / AN MDCCCIV

Cade en bois et stuc doré à palmette.

6 000 / 8 000 €

Provenance :

- Collection Roger Imbert.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Jacques Louis David, La distribution des Aigles, Château de Versailles.
Tribune élevée au Champs de Mars pour la distribution des aigles, le 5 décembre 1804; Sacre et couronnement de Napoléon Ier

18. Anne-Louis GIRODET-TRIOSON (Montargis, 1767 – Paris, 1824)

Recto : Napoléon Ier en costume de sacre

Verso : caricature, d’après Isabey

Crayon noir.

Au verso, à la sanguine : esquisse de Napoléon Ier empereur

20,6 x 17 cm

Trois cachets non identifiés en bas à droite. Un cachet non identifié en bas à gauche

30 000 / 50 000 €

Provenance :

- Vente après décès de Anne Louis Girodet Trioson, le 11 avril 1825 et jours suivants, le paraphe de Pérignon en bas à droite (L.3005e)

- Ancienne collection Coutan-Hauguet, son cachet en bas à gauche (L.464), sa vente les 16-17 décembre 1889, Maitre Escribe, Haro expert, n°214, acheté par le Baron Vitta

- Chez de Bayser, 1978, n°15 du catalogue

- Collection Juan de Beistegui

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Bibliographie :

S. Bellenger catalogue d’exposition, Girodet (1767 – 1824), Gallimard, Musée du Louvre, 22 septembre 2005 – 2 janvier 2006, ill.245, p.367, repr

Exposition : Exposition de dessins de maitres anciens et modernes, Paris, Galerie de Bayser, 1978, n°15, repr.

Le recto de notre dessin est une première pensée pour la commande officielle que Girodet reçut en février 1812, de trente-six tableaux de l’Empereur en costume impérial, destinés à chacune des trente-six Cours d’appel de l’Empire. Cette image officielle du souverain montre Napoléon debout en « grand habillement » du sacre, vêtu du manteau impérial doublé d’hermine, portant le grand collier de la Légion d’honneur, et tenant dressé son sceptre d’une main assurée. Elle dégage une impression de puissance et de stabilité. Girodet donne à cette figuration de l’Empereur un traitement quasiment sculptural.

Aux classiques imperalia (sceptre tenu dans la main gauche, main de justice et globe posés sur un coussin reposant sur une table) s’ajoute, invention de Girodet, le Code civil, attribut du prince législateur, dont Napoléon est en large partie inspirateur, sinon rédacteur. Dans notre dessin Napoléon tient la plume qui lui a servi à écrire le Code civil, tandis que dans le tableau il semble bénir le Code Civil de sa main. Dans une lettre du 16 janvier 1812, Girodet écrit au duc de Massa : «Je joins le programme de la composition des portraits de S. M. que j’ai médité d’avantage encore depuis que j’ai eu l’honneur d’en conférer avec Votre Excellence. J’y ai ajouté quelques idées nouvelles ; l’Empereur ayant participé lui-même à la rédaction du Code, j’ai voulu exprimer cette circonstance en supposant que S. M. tient la plume à la main, non pas écrivant, mais venant d’écrire elle-même sa pensée. Si S. M. n’approuvait pas cette idée, rien ne serait plus facile que de la supprimer sans rien changer à la composition du tableau dont Votre Excellence a paru approuver les autres dispositions. » Notre dessin doit donc dater de janvier 1812 lorsque Girodet songe à mettre une plume à la main de l’Empereur.

Le verso de notre dessin est une copie, en caricature, d’une gravure de Jean Baptiste Isabey Grand Habit de sa majesté l’Empereur Napoléon Ier le jour du couronnement.

Au verso, à la sanguine : esquisse de Napoléon Ier empereur

Anne-Louis Girodet, Napoléon en costume de Sacre, Musée de l’Armée

19. Louis Simon BOIZOT (1743-1809), modèle de Pierre-Philippe THOMIRE (1751-1843), fonte probable

Napoléon Ier victorieux

Modèle créé vers 1806 et fonte vers 1809-1810

Statuette en bronze à patine brune ; le globe en bronze doré

H. 76 cm sur un socle circulaire en marbre vert antique H.4 cm

30 000 / 50 000 €

Vraisemblablement un sceptre dans sa main gauche et une épée accrochée au baudrier au niveau de la taille (traces d'attache visibles), les deux originaux manquants, médaille et baudrier en bronze doré rapportés

Provenance :

- Vente Sotheby’s du 2 décembre 2003

- Collection de la Comtesse et du Comte Charles André Colonna Walewski, Genève.

Exposition :

Musée Albertina de Vienne, l’exposition « Duc Albert de Saxe-Teschen – Vie entre Dürer et Napoléon », 14 mars au 29 juin 2014 .

Œuvres en rapport :

- Modèle de Louis Simon Boizot, modifié et fondu postérieurement par Pierre Philippe Thomire, Allégorie de la victoire du Maréchal de Villars à Denain, 18061809/1810 et modifié en 1818, bronze, signé, H. 88,9 cm, New York Metropolitan Museum, n°inv. 1978.55 ;

- Antoine Chaudet, Napoléon victorieux, statue, 1808-1810, (déboulonnée en 1814 et disparue en 1823) connue d’après une gravure de Duplessis-Bertaux d’après Zix (ill.115 p.154 de l’ouvrage de Gérard Hubert).

Littérature en rapport :

- J. Niclausse, Thomire, fondeur-ciseleur (1751-1843), sa vie – son œuvre, Paris, 1947 ;

- J. D. Draper, The Fortunes of Two Napoleonic Sculptural Projects , dans The Metropolitan Museum Journal, 14, 1980, p. 173-180 ;

- G. Hubert, G. Ledoux-Lebard, Napoléon. Portraits contemporains, bustes et statues, Paris, 1999, pp. 136-139 et pp.156-159 ;

- Louis Simon Boizot (1743-1809) sculpteur du roi et directeur de l’atelier de sculpture à la Manufacture de Sèvres, Versailles, Musée Lambinet, 2001, p.165-166.

Cette importante statuette en bronze d’une qualité exceptionnelle représente l’empereur Napoléon en pied, coiffé de la couronne de laurier, vêtu à l'antique d’une tunique resserrée à la taille et d’un long manteau drapé sur l'épaule, le torse ceint d'un bandeau orné de ses insignes impériaux et le bras droit tendu dans un geste d'autorité. Cette statue de Napoléon triomphant est actuellement la seule œuvre encore existante témoignant du groupe initial conçu par Boizot en 1806, fondu par Thomire vers 18091810, mais transformé en 1818 par le fondeur en figure du maréchal de Villars à Denain. Ce groupe est connu et décrit dans le compte-rendu du jury sur les prix décennaux de l'année 1810 : « M Boizot que la mort vient d’enlever aux arts a laissé des ouvrages qui ont mérité l’attention du Jury….on connait encore de cet artiste un groupe allégorique en l’honneur de l’Empereur qui y est représenté élevé sur un tertre, ayant ses pieds des drapeaux conquis sur l'ennemi à la Bataille d'Austerlitz. Ce groupe en bronze, est d’un style à la fois noble et gracieux et d’un rendu précieux ».

L'identification par J. D. Draper en 1980 d'une œuvre conservée au Metropolitan Museum de New York (inv. 1978.55) comme étant l'Allégorie à la Victoire de Napoléon à Austerlitz transformée établit un lien direct avec notre bronze. Cette découverte fondamentale pour la compréhension de l'œuvre révèle que le groupe original exposé au Salon de 1806 sous le titre "S.M. l'Empereur, tenant d'une main la Victoire et appuyé sur Minerve, derrière est la Renommée publiant ses conquêtes", fut modifié par Thomire en 1818 pour représenter le maréchal de Villars.

Les frappantes analogies stylistiques entre les deux œuvres en bronze confirment leur origine commune. L'attitude identique du personnage principal, bras droit tendu, le traitement vestimentaire quasi identique de la tunique resserrée à la taille par une ceinture ornée de branches de laurier et d'étoiles aux mêmes mouvements des plis, la similitude des sandales romaines constituent des éléments de rapprochement indéniables.

La genèse de cette sculpture s'inscrit dans le programme artistique de célébration des victoires napoléoniennes du Premier Empire, et particulièrement celle d’Austerlitz. Le recours aux références antiques, loin d'être fortuit, s'inscrit dans une stratégie politique globale visant à légitimer le nouveau pouvoir par l'évocation des grandeurs passées.

L’attitude et les détails vestimentaires ne sont sans rappeler ceux de la statue monumentale commandée à Chaudet en 1806 pour couronner la colonne d’Austerlitz, Place vendôme à Paris. Chaudet aurait imposé le manteau et les attributs romains au lieu d’un costume moderne qu’aurait souhaité Vivant Denon chargé de diriger le décor. L’œuvre ne nous est plus connue que par une gravure de Duplessis-Bertaux d’après Zix.

L’artiste, dont la réputation n’était plus à faire après son activité de directeur de la manufacture de Sèvres de 1773 jusqu’en 1800, répond lui aussi aux demandes officielles du pouvoir. Il réalise ses œuvres majeures sous le Consulat et le Premier Empire, notamment deux portraits officiels de Napoléon Bonaparte, l’un en 1798 du général Bonaparte (Manufacture de Sèvres, buste en porcelaine tendre, H.27,4 cm, Paris, Petit Palais, musée des beaux-arts de la Ville de Paris, n°inv. ODUT1802), l’autre en 1802 en Premier consul (buste en biscuit, 1803, Paris, musée de l'Armée, n°inv. 02939), et participe lui aussi à la réalisation de la colonne Vendôme en exécutant une vingtaine de plaques. Alors que Boizot vient de décéder, le compte-rendu du jury sur les prix décennaux de l'année 1810 rappelle également ses participations en 1806 aux concours des monuments commémoratifs des grands faits de Napoléon, relatifs à la Paix d’Amiens et au rétablissement du Culte, deux modèles Génies des Nations belligérantes déposant leurs armes sur l’autel de la concorde et signant le traité que la Paix leur présente, et le Génie tutélaire de la France relevant l’Autel du Christianisme et la Religion rendant Grâces à la Divinité (prix décerné pour ce dernier modèle).

Fournisseur de montures en bronze pour des porcelaines, et des objets d'art en bronze doré pour une clientèle prestigieuse Thomire est nommé en 1809 Ciseleur de l'Empereur, et, en 1811 Fournisseur de leurs Majestés. Il est logique que Boizot ait fait appel à lui pour la fonte de son groupe allégorique, et, probablement pour cette figure isolée de Napoléon, d’autant que le fondeur est aussi réputé pour son habileté de sculpteur (Il expose aux Salons jusqu'en 1834). Cette collaboration entre un sculpteur reconnu et l'un des plus prestigieux bronziers de l'époque garantit une qualité d'exécution exceptionnelle, caractéristique des commandes impériales de cette période.

20. Pendule en bronze patiné et bronze doré, la figure de Napoléon en empereur romain tenant une couronne de feuilles de laurier, reposant sur une base à décor de brandons, guirlande et rubans soutenue par des pieds en griffe. Epoque Empire.

H : 69 cm, L : 43 cm, P : 18 cm

4 000 / 6 000 €

Provenance :

- Vente Paris, Sotheby’s, le 2 décembre 2003, lot 83.

- Collection de la Comtesse et du Comte Charles André Colonna Walewski.

Œuvres en rapport :

- Une pendule similaire mais plus petite a été vendue à Paris, Sotheby’s, le 22 septembre 2021, lot 70.

- Musée de l'île d'Aix, ancienne collection Gourgaud

Présent de l’Empereur Napoléon Ier au comte de Ségur à l’occasion du mariage de Stéphanie de Beauharnais avec le prince de Bade

Chef d’œuvre de Piat-Joseph Sauvage (1744-1818)

21. Paire de vases en porcelaine de Sèvres du debut du XIXe siecle

Vers 1808, marques au tampon en rouge de fer M.Imp.le/de Sevres et d’un symbole pour l’année 1808, les deux scènes signées Sauvage

De forme Médicis, à décor d’une frise tournante à l’imitation de bas-reliefs en bronze patiné se détachant sur un fond blanc, le col d’une large frise or de rosaces et palmettes affrontées intercalées entre deux larges filets, le culot avec un rang de perles et une large frise or de feuilles et de fleurs stylisées intercalées se détachant sur un fond bleu, le piédouche et le socle carré à décor or regravé de palmettes aux angles.

Ht : 43 cm (petits éclats, petites usures).

100 000 / 150 000 €

Provenance :

- Cadeau de l’Empereur Napoléon Ier à Louis-Philippe comte de Ségur, Grand Maître des Cérémonies du Premier Empire.

- Gilbert Lévy.

- Roger Imbert.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Expositions :

- La porcelaine française de 1673 à 1914 : la porcelaine contemporaine de Limoges, novembre-décembre 1929, Pavillon de Marsan, Palais du Louvre (Musée des Arts décoratifs, Paris), p.101, n.1156.

- Napoléon et la Manufacture de Sèvres, l’Art de la porcelaine au service de l’Empire, Paris, 2016

- Canada, Musée des beaux-arts de Montréal, Napoléon la Maison de l’Empereur, 3 au 6 février 2018, p.217

- Etats-Unis, Richmond, Napoléon la Maison de l’Empereur, Virginia Museum Fine Arts, 9 juin au 3 septembre 2018, p.217

- Etats-Unis, Kansas City, Napoléon la Maison de l’Empereur, Nelson-Atkins Museum of art, 19 octobre au 3 mars 2019, p.217

- France, Fontainebleau, Napoléon la Maison de l’Empereur, Musée National du Château de Fontainebleau, 5 avril au 15 juillet 2019, p.217

Bibliographie :

- Paul Alfassa et Jacques Guérin, Porcelaine française du XVIIe au milieu du XIXe siècle, Paris, [1930], pp.67 et Pl.91B.

- Camille Leprince, Napoléon et la Manufacture de Sèvres, l’Art de la porcelaine au service de l’Empire, Paris, 2016, pp.188-189.

- Nathalie Bondil et Sylvain Cordier, Napoléon, La Maison de l’Empereur, Paris, 2018, p.197, n.217.

Description précise des vases au moment de la livraison.

LE CADRE DU PRESENT.

Le 8 avril 1806, Stéphanie de Beauharnais, cousine de l’Impératrice Joséphine, épouse le prince héritier de l’Etat allemand de Bade, futur Charles II de Bade. Cet évènement revêt un caractère tout particulier et à plusieurs titres : il se situe quelques mois après la victoire d’Austerlitz, Stéphanie vient d’être adoptée par Napoléon (1806), et ce sera le premier mariage princier organisé à Paris par la cour impériale ; c’est aussi l’occasion de resserrer les liens entre la France et les pays germaniques (Cf. Sylvain Cordier, ‘Trésors de diplomatie, Sèvres et les Gobelins dans la politique des présents de la Maison de l’Empereur’, Napoléon, La Maison de l’Empereur, Paris, 2018, p.195) .

Louis-Philippe de Ségur (1753-1830) : militaire puis diplomate, député (1801) puis conseiller d’Etat (1802), est finalement nommé par Napoléon Grand Maître des Cérémonies du Premier Empire (1803) et comte d’Empire. C’est évidemment à ce titre qu’il est impliqué dans l’organisation du mariage de la Stéphanie de Beauharnais.

Outre les cadeaux de l’Empereur aux mariés, les dignitaires qui participaient à l’évènement reçoivent également de somptueux cadeaux de sa part. Ainsi Louis-Philippe comte de Ségur, Grand Maître des Cérémonies du Premier Empire, n’est pas oublié et reçoit un ensemble de porcelaines de Sèvres pour la somme totale de 10.122 francs (Vy 17, fol.18 et 18 v°) : un service de table à fond jaune, des sculptures de table en biscuit, deux cabarets, un buste de l’empereur, quelques autres pièces et « 2 Vases Fe (forme) Médicis Sujets allégoriques pas Sauvge (Sauvage)…… 1600 (francs) (Vy 17, fol.18).

Une autre mention dans le Registre des Porcelaines livrées au Chef du Gouvernement est plus précise (Vbb2n fol. 53v°) :

« Par ordre de l’Empereur

Livré à M de Ségur / Grand Maître des Cérémonies

A l’occasion [du mariage] de la / Princesse Stéphanie (…)

Pour ses appartements

2 Vases forme Médicis par / Sauvage les Arts rendent / Des hommages à l’Empereur / Et à l’Impératrice…… 1600 francs »

Pages archives

Portrait de Stéphanie de Beauharnais (1789-1860) Mannheim Palace
Portrait de Charles, Grand Duc de Bade (1786-1818) The Badisches Landesmuseum

Lettre de Sauvage à Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres en août 1804; qui pourrait faire référence à nos vases.

LES DECORATEURS.

Le peintre Piat-Joseph Sauvage (1744-1818)

Peintre originaire de Tournai et spécialisé en grisaille, il débute en travaillant dans l’entreprise familiale spécialisée en verre tout en suivant une formation à l’Ecole de Dessin. Il poursuit sa formation à Anvers, à l’Académie des Beaux-Arts sous la direction de Martin-Joseph Geeraerts spécialisé dans la peinture d’Histoire et de grisailles. Membre de l’Académie de Saint-Luc, puis de l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse (1774), et de l’Académie royale de peinture et de sculpture (1781), il traite surtout des sujets mythologiques et antiques et en particulier en grisaille. Ayant été assez prolifique en huile sur toile, il commence aussi à peindre en 1793 sur porcelaine avec notamment le projet d’un secrétaire destiné à William Beckford et finalement acheté vers 1805/07 par Marie-Louise de Bourbon-Parme, reine d’Espagne ; les plaques en porcelaine sont probablement produites par Dihl et Guérhard, fabrique pour laquelle il va travailler de 1797 jusque vers 1804. Il est ensuite employé de manière occasionnelle par la manufacture de Sèvres entre 1804 et 1809, mais ne produira que deux assiettes et deux paires de vases entre 1804 et 1806. Il retourne à Tournai vers 1808-1810. Sauvage, qui n’était donc pas employé par la Manufacture impériale, mais qui travaillait à la demande a dû faire des essais chez lui pour arriver à une qualité de peinture suffisante sur ce matériau qu’il ne maitrisait sans doute pas parfaitement. Un courrier de Sauvage à Brongniart illustre cette difficulté :

Lettre de Sauvage à Brongniart le 10 Fructidor (An 12) (le 28 aout 1804, AMNS, T1, L5, D3) « Monsieur

Dans la certitude ou j’étais d’après / Un petit echantillon sur votre porcelaine / Que j’avais fait cuire ici j’avais / Commencé les deux grands vases / Je fus confirmé dans mon expérience / En recevant ceux que vous m’avez envoié / Qui sont d’un ton au dessus de tous / Ceux que j’ai fait depuis ce moment / Je ne les égale pas et j’espere qu’au / Commencement de la semaine / Prochaine on poura les enlever / Si vous vouliez en les envoiants / Prendre m’envoier une assiette je la / Ferai dans le meme procédé et / J’espere qu’elle ne manquera pas / Et je croix necessaire que vous / En aiez une, / J’ai l’honneur d’etre tres / Parfaitement / Monsieur / Votre affectionné / Serviteur

Sauvage »

Page archives

On trouve une autre mention intéressante en 1806, dans le Registre des Travaux extraordinaires (Vj’13, fol.76), même si cette dernière peut être sujette à controverse étant donné qu’elle n’a pas été achevée et quelle est rayée :

« Mr Sauvage (…)

2 Vases Médicis fd bleu zones / blanches pour . »

Première apparition au registre au moment de la dorure, 30 Messidor (An 13), 19 juillet 1805. Registre des Travaux des ateliers, feuilles d’appréciation

LES DOREURS : BOULLEMIER OU BOULLEMIER ?

Pour cette période de production, il y a deux possibilités : Boullemier, jeune (1803-1842) et Boullemier, l’ainé (1806-1838). En l’absence de marque sur les vases, il n’est malheureusement pas possible de confirmer lequel des deux a pu travailler sur l’un ou l’autre ou sur ces deux vases. Quoiqu’il en soit, ils étaient tous deux considérées comme « les plus forts doreurs connus » de la manufacture pour ce type de travail et avaient d’ailleurs été sélectionnés par Alexandre Brongniart pour travailler sur le service personnel de l’empereur Napoléon Ier, dit « des Quartiers généraux » (Jean-Pierre Samoyault, ‘Les assiettes de dessert du service particulier de l’Empereur en porcelaine de Sèvres’, Le Souvenir napoléonien, n.369, février 1990, pp.2-11). Dans les Registres des peintres et doreurs, on trouve dans les appréciations (AMNS, Pb1, Appréciation 30 Messidor (An) 13) la mention du travail de « Boullemier la Dorure d’un vase Médicis de / Mr Sauvage …..80 (francs) » et sous le « cinquième jour complémentaire an Treize : Deux Vases Médicis B Bleu peintures / Sauvage Dorure Boullemier ».

Un autre nom de doreur apparait également : Boitel : « mai 1806 : M Boitel : 1 vase Sauvage pour retouche » ; puis « M Boitel, novembre 1806 : 1 vase Médicis de Mr Sauvage pour le brunir à l’effet… 21 (francs) » (Vj’ 13, fol. 87v° et 95).

Peut-être que ces deux, voir ces trois doreurs ont contribués à la réalisation de cette paire de vases.

La livraison complète au comte de Ségur en avril 1806.

LE THEME DU DECOR.

Les scènes « tournantes » sont décrites différemment dans les Registres de la Manufacture ; chaque mention apportant des éléments complémentaires :

-Registre des porcelaines existantes dans le Magasin de Vente au 1er Vendémiaire an 14 (Vu1, fol.8-168-19): « 2 (vases) fe (forme) Médicis fd (fond) B (beau) bleu fig(ures) Peintes en b(as) relief … 1600 (francs) »

-Registre des pièces décorées au magasin de ventes (Vu1, fol.30) :

-« Le 17 Novbre (1806) / 2 Vases forme Médicis fond beau [bleu] / Peinture imitant le bronze par M. / Sauvage (…) 1412 – 1800 (francs) »

- Registre des Porcelaines livrées au Chef du Gouvernement est plus précise (Vbb2n fol. 53v°) :

« 2 Vases forme Médicis par / Sauvage les Arts rendent / Des hommages à l’Empereur / Et à l’Impératrice…… 1600 francs ».

Cette dernière mention nous donne vraiment le sens du décor : les Arts rendent hommage à l’empereur et à l’impératrice. Ainsi avons-nous un défilé de femmes et d’amours vêtus à l’antique, célébrant des personnages représentés par des bustes sur des colonnes ; l’un des vases présente le buste de l’Empereur Napoléon Ier, le second celui de l’Impératrice Joséphine. Malheureusement il n’a pas été possible de retrouver de dessins préparatoires pour ces scènes.

Illustrations reproduites avec l’aimable autorisation des Archives de la Manufacture nationale de Sèvres.

COMPARATIFS.

Comme il a pu être mentionné précédemment, Piat-Joseph Sauvage a eu une production assez prolifique et sur des matériaux divers (toiles, marbre notamment). Nous ne retiendrons donc que les œuvres peintes sur porcelaine et dans l’esprit de bas-reliefs en bronze patiné.

Neuf œuvres ont pu être répertoriées ; certaines non localisées :

- Un vase « fuseau » figurant dans le décor d’une plaque en porcelaine, attribué par Mme de Guillebon à la manufacture de Dihl et Guérhard et son décor à Sauvage ; cette plaque, datée 1797 et signée par Le Guay représente un portrait de Dihl ; elle est conservée dans les collections du Musée national de Sèvres (Inv. MNCS 2931) ; illustrée par Régine de Plinval de Guillebon, Faïence et porcelaine de Paris XVIIIe-XIXe siècles, Dijon, 1995, p.96 ; vase non localisé à ce jour)

- Une plaque rectangulaire en porcelaine de la manufacture Dihl et Guérhard, signée et datée Sauvage (…) an 6, vendue chez Me Osenat, Fontainebleau, le 7 décembre 2020, lot 235.

- Une paire de vases « fuseau » de la manufacture Dihl et Guérhard, vers 1800, signés Sauvage F, cette paire est conservée dans les collections du Musée national de Sèvres (Inv. 28483)

- Une plaque en porcelaine, signée et datée Sauvage P. an 6, anciennement attribuée à Tournai et réattribuée à la manufacture de Dihl et Guérhard, conservée dans les collections des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (Inv. V2019 ; illustrée par J. Whitehead et C Froissart, ‘Le peintre Piat-Sauvage et la porcelaine’, Les Cahiers de Mariemont, 2006, p.36)

- Une assiette en porcelaine de Sèvres, produite le 3 Vendémiaire, An 14 (non localisée)

- Un grand médaillon attribué par Mme de Guillebon à la manufacture de Dihl et Guérhard et son décor à Sauvage ; il est incorporé dans l’abattant d’un secrétaire attribué à Weisweiller, daté vers 1805-1807, et conservé dans les collections royales espagnoles de Madrid (illustré par Régine de Plinval de Guillebon, Faïence et porcelaine de Paris XVIIIe-XIXe siècles, Dijon, 1995, p.295)

- Une assiette en porcelaine de Sèvres, produite en juin 1806 (non localisée)

- Une paire de vases « Percier » en porcelaine de Sèvres, datée 1806, conservée dans les collections du Musée national du château de Fontainebleau (Inv. F.3958 ; illustrée par Bernard Chevalier, Les Sèvres de Fontainebleau, porcelaines, terres vernissées, émaux, vitraux (pièces entrées de 1804 à 1904), Paris, 1996, pp.20 et 67)

- Une très grande paire de vases « fuseau », attribuée à la fabrique parisienne Lefebvre, vers 1810 (illustrée par Régine de Plinval de Guillebon, Faïence et porcelaine de Paris XVIIIe-XIXe siècles, Dijon, 1995, pp.386-387).

Vente de Me Osenat à Fontainebleau, le 7 décembre 2020, n°235.

L’IMPÉRATRICE JOSEPHINE (1763-1814)

22. BUSTE DE L’IMPERATRICE JOSEPHINE

(2e grandeur)

en biscuit de porcelaine de Sèvres du début du XIXe siècle Vers 1809, marques en creux à l’arrière A.B. pour Alexandre Brachard et 12 j/t.9 pour le 12 juillet 1809, et sur la face

SEVRES

D’après Chaudet, représentée de face, en terme, vêtue à l’Antique et portant un diadème, la face tronquée inscrite en creux

JOSEPHINE. Restauré, manquent les perles du diadème, très petits éclats

H . : 30 cm.

1 500 / 2 000 €

Provenance :

- MM. Merlin, ou Treilhard, ou Jaubert, conseillers d’Etat.

- Ancienne collection du comte Roger Colonna Walewski et par descendance au propriétaire actuel.

Marie-Josèphe-Rose de Tascher de la Pagerie , dite Joséphine de Beauharnais (1763-1814), est la première épouse l’Empereur Napoléon Ier de 1804 à son divorce an 1809 et se retire dans le domaine de La Malmaison. Dès 1804 Antoine-Denis Chaudet (1763-1810) crée une version en plâtre pour la Manufacture de Sèvres du buste en marbre qu’il avait réalisé en 1799 de Napoléon. Cette version en plâtre servira à la Manufacture pour produire des versions en biscuit à partir de 1807. La version représentant l’impératrice Joséphine sera elle, créée également par Chaudet, mais en 1808 (Pb1, 1.1), comme pendant au buste de l’empereur. Ces bustes pouvaient être produits dans différentes « grandeurs » (dimensions) et étaient souvent destinés aux administrations de l’Empire ou offerts. Ce buste de l’impératrice sera finalement remplacé par une autre version créée par François-Joseph Bosio en 1809.

La version de l’impératrice par Chaudet coûtait un peu plus cher que celle de Napoléon (72 francs au lieu de 60 francs), probablement dû au travail plus exigeant au niveau du diadème.

A la lecture du Registre des ventes de la Manufacture (Vy18-6, fol.85), trois possibles récipiendaires peuvent être évoqués en date du 16 aout 1809 :

- « M Merlin, Conseiller d’Etat »

- M le C(onseiller?) Treilhard

- M le Con(seiller ?) Joubert

Ces trois personnes reçurent comme cadeau de l’empereur (sur ordre de Monsieur l’Intendant Général) un certain nombre de porcelaines comprenant chacun le buste de l’empereur et de l’impératrice, ce qui ne permet donc pas de confirmer quel a été le destinataire de « notre » lot. Il faut d’ailleurs rapprocher ce buste d’une autre version produite à la même période par Jean-Jacques Oger (1759-1842), conservée dans les collections du Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau (Inv. MM 61-4-2) et qui a également dû faire aussi partie de cette livraison.

Philippe-Antoine Merlin, de Douai (1754-1838) :

Juriste et politique, il est nommé conseiller d’Etat à vie et fait comte d’Empire en 1810.

Anne-François-Charles Trelliard/ Treilhard/Trelliard (1764-1832) : Général d’Empire, il participe aux nombreuses campagnes napoléoniennes et est fait baron d’Empire en 1810.

François Jaubert (1758-1822) : Gouverneur de la banque de France sous l’Empire, conseiller d’Etat et fait comte d’Empire en 1808.

Alexandre Brachard (1775-1843) : Répertorié comme sculpteur repareur à la Manufacture de Sèvres, il y entre comme élève en 1784 et y travaillera jusqu’en 1826, année de sa retraite, avec quelques périodes d’interruptions.

Bibliographie comparative :

- Alexandre Brongniart et Denis-Désiré Riocreux Description méthodique du Musée Céramique de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, Paris, 1845, T.I, p.315, n.548 ; et Lechevallier-Chevignard et Savreux, Le biscuit de Sèvres sous le Consulat et l’Empire, Paris, 1923, pl.8, pour un modèle de buste conservé dans les collections du Musée national de Sèvres et dont les perles du diadème ont été remplacées par des perles en métal.

- Bernard Chevallier, Napoléon , Canada, 1999, p.107, n.124, pour un buste conservé dans les collections du Musée national des châteaux de La Malmaison et Bois-Préau.

Œuvre en rapport :

- Une paire de bustes de 2e grandeur a été vendue chez Me Osenat, Fontainebleau, le 20 novembre 2016, lot 344

Projet de création des appartements de Napoléon Ier au Musée du Louvre

23. Charles PERCIER (1764 -1838)

Projet de cheminée pour le grand appartement de parade au Louvre, 1806 Lavis d’encre de Chine et d’encre brune sur traits de crayon noir

Sous-verre, cadre en bois et tuc doré

23,3 x 28,5 cm

4 000 / 6 000 €

Provenance :

- Paris, Vente, Thierry de Maigret, Hôtel Drouot, 30 mars 2012, lot 145 (attribué à Charles Percier et Leonard Fontaine, non identifié)

- Galerie Talabardon & Gautier, Paris.

- Comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski, Genève.

L’IMPÉRATRICE MARIE-LOUISE (1791-1847)

24. Marie-Victoire JAQUOTOT (1772-1875)

Portrait de l’impératrice Marie-Louise

Miniature sur porcelaine, ovale

Signé et daté en bas à droite : Marie-Victoire Jaquotot d’après Isabey, 1815 Dans son cadre d’origine en bronze doré, verre églomisé, bois et stuc doré 13 x 9 cm

6 000 / 8 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvre en rapport :

- Fondation Napoléon, Marie-Victoire Jaquotot, Napoléon Ier en costume de sacre, miniature sur porcelaine. - Osenat, Sèvres, tasse conique à deux anses et sa soucoupe en porcelaine, le portrait signé V. Jaquotot Epoque Empire, an 14 (1805-1806).

Biographie :

Marie-Victoire Jaquotot (1772-1855) fut l’élève puis l’épouse de l’un des meilleurs peintres de la manufacture de Sèvres, Etienne-Charles Le Guay (1762-1846). Ayant commencé sa carrière sous l’Ancien Régime, notamment avec un portrait de la reine Marie-Antoinette, elle entra elle-même vers 1800 à la manufacture comme « peintre de figures » et collabora à nombre de productions prestigieuses, copiant notamment sur des plaques de porcelaine les chefs d’œuvre des grands maîtres, Raphaël en particulier. Ce support était alors particulièrement apprécié pour ses qualités de conservation et d’inaltérabilité, notamment pour les couleurs, quand toile et tapisserie finissent par perdre leur éclat. Il permet par ailleurs de varier les formats de destination selon qu’on cherche à produire un médaillon, une tasse, … Hautement considérée bien que ne produisant jamais d’œuvre originale, la copie pour porcelaine nécessite une dextérité certaine car la maîtrise des couleurs et leur fixation par chaleur sur la porcelaine est complexe. Il est à noter que de nombreuses femmes se tournent vers ce type de copie au cours de la première moitié du XIXe siècle.

Carton à grandeur de la psyché de l’Impératrice Marie-Louise, 1810

25. Adrien-Louis-Marie CAVELIER (Paris, 1785 - Paris, 1867)

Carton à grandeur de la psyché de l’impératrice Marie-Louise, 1810

Aquarelle gouachée, plume et encre noire, sur traits de crayon noir

298 x 168 cm sur douze feuilles marouflées sur toile

298 x 174 cm avec les bandes de soutènement

Signé et daté en bas à droite « Cavelier Del 1810 »

Déchirure verticale au centre, mouillures et déchirures dans le bas, usures sur la surface de Mercure, accidents épars

Inscription ancienne dans le bas « DESSIN GRANDEUR D’EXECUTION DE LA TOILETTE OFFERTE PAR / LA VILLE DE PARIS A.S.M.

IMPERIALE MARIE LOUISE / A L’OCCASION DE SON MARIAGE

AVEC S.M L’EMPEREUR NAPOLÉON r. / Exécutée en Argent et lapis par ODIOT d’après les Dessins de PRUDHON et CAVELIER. »

150 000 / 200 000 €

Provenance :

- Fonds de la maison d’orfèvrerie Odiot

- Vente anonyme, Cheverny, Me Rouillac, le 8 juin 2008, n°59, repr.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Expositions :

- Odiot maître orfèvre du XIXe siècle, Paris, Hôtel Georges V, 1975, n°6

- Maria Luigia Donna e Sovranna, Una Corte Europea a Parma 1815-1847, Parme, 1992, n°50, p.14, repr.

- Le XIXe siècle, Paris, galerie Talabardon et Gautier, 2009, n°9, repr.

- Château de Compiègne, 1810, la politique de l’amour. Marie Louise et Napoléon Ier à Compiègne, 28 mars au 19 juillet 2010

Bibliographie :

- Henri Bouilhet, L’orfèvrerie française aux XVIIIe et XIXe siècles, Paris, 1912, pp.60-68, repr. p.63

- Olivier Lefuel, « Les fastes de l’ère impériale », dans Les Grands orfèvres de Louis XIII à Charles X, Paris, 1965, pp.258-259 et p.294

- Jean-Marie Pinçon et Olivier Gaube du Gers, Odiot l’orfèvre, Paris, 1990, pp.104-105, repr.

- Sylvain Laveissière, Prud’hon ou le rêve du bonheur, Paris, 1997/1998, ed. RMN, sous le n°146

- Patrimoine Charles-André COLONNA WALEWSKI, site en ligne colonnawalewski.ch

Œuvres en rapport :

Les projets dessinés par Pierre-Paul Prud’hon sont répertoriés par Jean Guiffrey dans son ouvrage L’œuvre de P.-P. Prud’hon, Paris, 1924, ed. Librairie Armand Colin, n°980 à 983 pour la Psyché, et n°983 à 1012 pour les autres meubles. La notice du n°983 nous apprend que le groupe couronnant la Psyché a été surmoulé par Barbedienne et que cette épreuve unique figurait à la vente de Boisfrémont, du 9 avril 1870 sous le n°64. En 1997, le catalogue de l’exposition Prud’hon (opus cité supra) reproduisait deux de ces dessins (p.203, n°146 et fig.146a)

- Gravure au trait par Pierson dessin par Cavelier d’après l’invention de Prud’hon. (Fig. 2)

- La psyché apparait dans une aquarelle par Jean-Baptiste Isabey, La naissance du roi de Rome aujourd'hui au Musée Napoléon Ier à Fontainebleau (Fig. 3)

Témoignage unique d’un des objets les plus mythiques du règne impérial, ce dessin à taille réelle nous restitue la psyché du mobilier offert par la Ville de Paris à l’Archiduchesse d’Autriche Marie-Louise (1791-1847) à l’occasion de son mariage avec Napoléon Ier, le 2 avril 1810. Commandée par le préfet Frochot, l’exceptionnelle toilette réalisée en vermeil, en nacre et en lapis-lazuli comprenait une table de toilette munie de flambeaux, un coffret à bijoux, un fauteuil, une athénienne, un tabouret et cette psyché coutât à la Ville la bagatelle de 520 386 francs. L’ensemble fut livré au palais des Tuileries le 15 août 1810. L’exécution en un temps record montre la virtuosité de tous les intervenants. Les idées de Prud’hon sont adaptées par Cavelier puis soumises au sculpteur Henri-Victor Roguier (1758- après 1830), chargé de les traduire en trois dimensions avant que les ateliers d’Odiot (1764-1850) ne les fondent et que Thomire (1751-1843) ne les cisèle. Après l’annonce de la grossesse de l’impératrice en juillet 1810, on ajoute le fameux berceau du roi de Rome (conservé à Vienne, Schatzkammer), dernier vestige de cet incomparable ensemble.

Le décor original nous montre l’empereur soucieux d’établir sa dynastie dans la concorde, après le bruit et la fureur. Dominant le fronton, sous les traits d’un Mars vainqueur, Napoléon prend la main de Marie-Louise en Vénus, avec à leurs pieds un casque grec et une corne d’abondance. L’Hymen aux ailes déployées unit dans la tendresse les mariés, tandis que de chaque côté les belliqueux aigles impériaux de chaque Maison sont domestiqués par des amours. Les fruits de cette alliance, sous l’entablement corinthien en lapis-lazuli, sont symbolisés par deux vignes aux grappes de vermeil dont les branches viennent s’enrouler aux anses d’une coupe antique. Sur les côtés, les fûts des deux colonnes qui soutiennent le linteau sont plaquées en lapis-lazuli, sur lequel des branches de lierre en vermeil sont greffées en gage de fidélité. Les chapiteaux tressés dégorgent de pommes et de grappes de raisin, inventant un nouvel ordre pour cet âge d’or impérial, tandis que les bras de lumières semblent revendiquer l’héritage de Louis XVI. Les socles assimilent les nefs de la ville de Paris à des barques égyptiennes ornées de hiéroglyphes et de crocodiles, avec Isis en figure de proue, évocation de l’aventurier allant se tailler un empire sur les rives du Nil. La traverse, ornée de conques, de rames antiques, de coraux, de perles, foisonne de symboles d’un ordre nouveau où tout ne serait que luxe, calme et volupté. Au faîte de sa gloire, Napoléon ne pense plus qu’à pérenniser sa puissance par l’abondance. Pourquoi faire la guerre si ce n’est pour la paix ?

Hélas, le répit fut cour. A la chute de l’Aigle en 1814, Marie-Louise rapporte les meubles dans ses bagages à Vienne. Nommée duchesse de Parme à l’issue du congrès de Vienne, elle déménage l’ensemble (hormis le berceau, qui reste à Vienne avec le malheureux duc de Reichstadt) au palais ducal en 1816. En 1836, à la suite d’une grave épidémie de choléra, Marie-Louise ordonne de fondre son mobilier impérial pour venir en aide au peuple décimé.

Le dessin de Cavelier est donc l’unique reflet du miroir de l’impératrice Marie-Louise. Adrien-Louis-Marie Cavelier a très vraisemblablement été directement formé chez l’orfèvre parisien Odiot. Il épouse Marie-Sophie Beauvisage, qui lui donne un fils en 1814, Pierre-Jules Cavelier (1814-1894). Son fils sera sculpteur et obtiendra le Grand Prix de Rome en 1842. Désigné comme peintre et dessinateur dans l’acte de naissance de son fils, Cavelier a la charge délicate d’adapter les esquisses de Prud’hon aux nécessités pratiques de l’orfèvrerie. Son trait précis agit sur le dessin comme une transmutation métallique. Des idées prodigieuses de l’artiste, l’alchimiste Cavelier fait de l’or. Il signe avec quelque raison et une grande fierté ce carton : « exécutée en Argent et lapis par Odiot d’après les dessins de Prud’hon et Cavelier ».

Fig. 1 : F.-B.-A. Desmoulin, Vue intérieure des ateliers de M. Odiot, Musée Carnavalet. Paris.
Fig. 2 : P.-P. Prud’hon, Psyché de l’impératrice, Paris, École nationale des Beaux-arts

Biographie :

Dessinateur et ornemaniste, Adrien-Louis-Marie Cavelier a très vraisemblablement été formé au tout début du Premier Empire chez l'orfèvre parisien Odiot. Son cabinet de travail doit probablement jouxter la grande salle à arcades (fig. 1 ) où s'affairent les ouvriers de cette maison renommée qui fournit en ouvrages d'orfèvrerie la plupart des grandes cours d'Europe. Marié à MarieSophie Beauvisage, il est le père du sculpteur Pierre-Jules Cavelier (1814-1894), prix de Rome en 1842. Considéré sur l'acte de naissance de son fils comme peintre et dessinateur l , il semble avoir été en effet plus qu'un simple exécutant. Comment expliquer sinon l'inscription figurant au bas de notre dessin attestant que la psyché de l'impératrice a été « exécutée en argent et lapis par Odiot, d'après les dessins de Prud'hon et Cavelier ». Il faut sans doute y lire la volonté de ce jeune homme de 25 ans d'apparaître comme le véritable maître-d ’œuvre du projet, celui à qui revient la charge délicate de mettre en conformité les idées de Prud'hon avec les nécessités pratiques de la réalisation d'un chef-d'œuvre de l'orfèvrerie. L'objet de cette commande est le mobilier offert par la Ville de Paris à l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise (1791 1847) à l'occasion de son mariage avec Napoléon Ier, le 2 avril 1810. Commandé par le préfet NicolasBenoît Frochot (1757-1828), cet ensemble ressuscite les fastes du Versailles de Louis XIV et de son mobilier d'argent. L'exécution est due à l'orfèvre JeanBaptiste-Claude Odiot (1764-1850) et au fondeur-ciseleur Pierre-Philippe Thomire (1751-1843). L'idée en revient à Pierre-Paul Prud'hon (1758-1823) dont les esquisses dessinées (fig. 2) 2 ont été adaptées par Cavelier et soumises au sculpteur Henri-Victor Roguier (1758 -après 1830) chargé de les traduire en trois dimensions. L'ensemble, composé d'une table de toilette munie de flambeaux, d'un coffret à bijoux, d'un fauteuil, d'une athénienne, d'un tabouret et d'une psyché, a coûté 520 386 francs. Il est livré au palais des Tuileries le 15 août 1810. On l'aperçoit dans sa disposition d'origine sur l'aquarelle qu'Isabey a réalisée pour la naissance du roi de Rome (fig. 3). Du mobilier de l'impératrice, il ne subsiste aujourd'hui qu'une suite de gravures au trait de Cavelier et Pierron, une série d'études de détails et le carton à grandeur pour la table de toilette, conservés dans le fonds Odiot et enfin notre dessin, qui a la même provenance.

À la chute de l'Empire en 1814, ces meubles, les plus extraordinaires jamais réalisés dans les ateliers du prince des orfèvres, ainsi qu'on avait baptisé Odiot, sont emportés en Autriche par Marie-Louise. Lorsqu'à l'issue du congrès de Vienne elle est nommée duchesse de Parme, ils l'accompagnent en Italie et sont installés au palais ducal en 1816. Mais en 1836, ils sont intégralement détruits et fondus sur l'ordre de la souveraine afin de venir en aide aux victimes du choléra. La petite Histoire dit que les ouvriers chargés de cette triste besogne en pleuraient. Seul le berceau du roi de Rome exécuté par la même maison et offert à Marie-Louise en 1811, demeuré à Vienne, peut aujourd'hui donner une idée du luxe de cet ensemble. Réalisé à grandeur d’exécution de la psyché, notre dessin est donc un document exceptionnel pour l'histoire des arts décoratifs sous l'Empire. Il témoigne du raffinement de cette création, haute précisément de 2,91 mètres, où le vermeil était associé aux bois précieux, à la nacre, au burgau, au lapis-lazuli et à l'argent. Dans l'histoire du goût il correspond à l'apogée du style Empire, à un moment où l'on ne craint plus de revendiquer l'héritage stylistique de l'ancien régime. Le programme du registre supérieur met en scène Napoléon sous les traits de Mars, dieu de la guerre, trouvant le repos auprès de Marie-Louise représentée en Céres (fig. 4), déesse de l'abondance. Ils sont réunis par l'Hymen sous les regards de l'aigle impérial français et de l'aigle bicéphale autrichien, retenus par des amours portant des couronnes de fleurs. L'entablement qui supporte ce groupe est orné de deux vignes s'enroulant aux anses d'une grande coupe antique. Plus inattendu est le registre inférieur avec ces deux barques égyptiennes, allusion probable à la nef de la Ville de Paris, portant une figure d'Isis et reposant chacune sur deux dauphins plongeant dans les eaux du Nil. Elles sont reliées par une traverse ornée de conques, de coraux, de perles et de rames antiques réunies par une agrafe en forme de scarabée papillon. Enfin, les deux colonnes qui soutiennent le miroir supportent deux bras de lumière en forme de putti. Mi lapis-lazuli, mi vermeil, leurs fûts sont en partie décorés de branches de lierres, gage de fidélité. On sait comment l'Histoire allait mettre à rude épreuve celle de la jeune archiduchesse...

1 — S. Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’école française au XIXe siècle, t. I, 1914, p. 305.

2 — Voir le catalogue de l’exposition Prud’hon ou le rêve du bonheur, Paris-New York, 1998, catalogue par S. Laveissière, no 146, p. 202, repr. p. 203.

3 — Date proposée par S. Laveissière, op. cit., alors que la plupart des auteurs situent l’épidémie en 1832.

4 — Plutôt que Vénus (voir cat. expo. Maria Luigia Donna e Sovrana. , . , op. cit.) ou Minerve (voir O. Lefuel, op. cit., S. Laveissière, op. cit., et J.-M. Pinçon et O. Gaube du Gers, op. cit.).

Fig. 3 : J.-B. Isabey, Présentation du roi de Rome, Musée Napoléon Ier. Fontainebleau

r O i D e r OM e (1811-1832)

Projets

pour le berceau du fils de Napoléon Ier

26. Charles PERCIER (Paris, 1764 - Paris, 1838)

- Le Berceau du roi de Rome, vue de profil Plume, encre noire, aquarelle et rehauts de gouache sur traits de crayon 58,3 x 43,3 cm

- Le Berceau du roi de Rome, vue de face Plume, encre noire, aquarelle et rehauts de gouache sur traits de crayon 54 x 41,5 cm

30 000 / 40 000 €

Provenance :

- François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770-1841)

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Expositions :

- Napoléon, Paris, Grand Palais, 1969, no 511, p. 187, notice de Serge Grandjean (seule la vue de profil n° 511 était présentée).

- Paris, Musée des Arts décoratifs, Napoléon, symboles des pouvoirs sous Napoléon 1800-1815, de Paris en 2008 (non illustré)

Bibliographie :

- Hector Lefuel, François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter, ébéniste de Napoléon Ier et de Louis XVIII, Paris, 1925, p. 35.

- Les Grands orfèvres de Louis XII à Charles X, collectif sous la direction Pierre Verlet, Paris, 1965, p. 259, reproduit.

Œuvre en rapport :

- Musée des Arts décoratifs, projet pour le berceau du roi de Rome par Cavelier.

Historique :

Charles Percier entre à l’âge de quinze ans dans l’atelier de Peyre le Jeune en 1779 où il fait la connaissance de Pierre Fontaine (1762-1853), son futur associé et compagnon. Admis à l’Académie dans la classe du théoricien David Leroy, il remporte le Premier Grand prix en 1786, ce qui lui permet de retrouver son ami à Rome. En 1790, il visite Naples et Herculanum où il dessine quelques-uns des rares exemplaires de meubles antiques encore conservés. En 1791, de retour à Paris, il projette des meubles et réalise des décors pour l’Opéra. Le succès de la décoration de la nouvelle salle des Cinq-Cents lui vaut l’honneur d’être présenté à Joséphine de Beauharnais par David en personne. La commande des aménagements de l’hôtel Bonaparte de la rue de la Victoire puis de la Malmaison, la nomination officielle de Fontaine comme architecte des bâtiments impériaux, tandis que Percier assure, dans l’ombre, la direction de leur cabinet, décideront du restant de leur carrière. Véritables créateurs du style Empire, Percier et Fontaine ont été confondus dans une entité générique un peu commode. Pourtant, comme leur caractère, leur technique et leur vision diffèrent. Plus que Fontaine, Percier semble s’être intéressé aux arts décoratifs. Les splendides aquarelles ayant servi de modèle aux planches du Recueil de décorations intérieures doivent être considérées comme ses créations.

Les relations de Percier avec le célèbre ébéniste François Honoré-Georges JacobDesmalter remontent à la Révolution et leur collaboration sera étroite, comme en témoignent les nombreux modèles de dessins que Percier donne aux ateliers de la rue Meslay. Portant le titre de menuisier-ébéniste-fabricant de meubles et de bronzes de LL. MM. II. et RR., Jacob réalisera pas moins de 32 meubles en bronze destinés aux palais impériaux, dont la conception est redevable à Percier. II n’est donc pas étonnant de voir les noms de l’ébéniste et de l’architecte associés à la réalisation d’un des meubles les plus prestigieux, le berceau du roi de Rome (Vienne, Kunsthistorisches Museum), offert par la Ville de Paris à Marie-Louise et réalisé en vermeil (fig. l). Jusqu’à présent, on a surtout étudié l’apport de Prud’hon, protégé du préfet Frochot, commanditaire du meuble l. En collaboration avec Odiot, le peintre avait auparavant participé à la réalisation d’une psyché et d’une table de toilette en vermeil destinées également à l’impératrice 2 . Incontestablement, le peintre a fourni l’idée générale connue par un grand dessin (fig. 2) et par plusieurs études de détail. Il est enfin l’auteur du programme iconographique qui accompagne la planche gravée du berceau. Si la participation d’Odiot, de Thomire ainsi que celle du sculpteur Victor Roguier 3 , récemment mise en évidence, est bien établie, celle de Jacob est beaucoup moins connue. L›exécution de la version simplifiée du berceau du roi de Rome (fig. 3) lui est formellement attribuée 4 . Il est fort probable, ne serait-ce que pour les nécessités de l’exécution de cette seconde version, que l’exemplaire aujourd’hui conservé à Vienne ait séjourné dans les ateliers de la rue Meslay et c’est vraisemblablement Jacob qui a réalisé l’estrade destinée à supporter le poids des quelques 280 kilos d’argent utilisés pour la fonte. Quant à l’interprétation de l’esquisse fournie par Prud’hon, elle revient très certainement à Percier, le collaborateur attitré de Jacob, « c’est l’aspect que nous montrent de face et profil, les deux grandes aquarelles exécutées soit par Percier, soit par Jacob-Desmalter et qui font partie de notre collection. 5 » Contrairement aux dessins de Prud’hon, elles sont en effet rigoureusement conformes au meuble tel qu’il a été exécuté, et de fait, présentent les indispensables simplifications que nécessitait la réalisation d’une telle commande.

Il fallait avant tout tenir compte des contingences techniques : assurer la stabilité et la faisabilité d’un ouvrage d’un tel poids. Les nécessités du protocole s’imposaient ensuite : la richesse du décor ne devait pas occulter l’importance du contenu, l’héritier du trône devant pouvoir être vu, ce qui explique très probablement les changements concernant la disposition du voilage du dais, beaucoup plus important dans le projet de Prud’hon. Il fallait enfin respecter les délais : on disposait d’à peine neuf mois pour la réalisation complète du meuble et son usage pouvait difficilement dépasser deux ans ! C’est ainsi qu’outre le dessin d’une base en escalier à deux niveaux, réalisée probablement en loupe d’orme, Percier conçoit l’assise en vermeil sur laquelle reposent les quatre cornes d’abondance formant le piètement du berceau dont il modifie l’entretoise en la rehaussant 6. Il change également l’échelle de la figure de la Renommée, d’un poids jugé excessif, ce qui l’oblige à modifier l’échelle des génies de la Force et de la Justice, désormais hors de proportions. Ceux-ci, au lieu de se lover entre les cornes d’abondance, comme le prévoyait joliment Prud’hon, se retrouvent placés plus simplement debout, les bambins joufflus et potelés se métamorphosant ainsi en adolescents martiaux. Percier est également l’auteur du dessin du détail de la balustre en burgau parsemé d’abeilles simplement suggéré dans le dessin de Prud’hon. Son intervention préfigure l’éclectisme néo-renaissant d’un Duban. Enfin, dans le programme iconographique, il interprète librement l’idée du « bouclier, portant le chiffre de l’Empereur et entouré d’un triple rang de palmes, de lierre et de laurier » qui constitue le dossier du berceau. Transformant la couche du fils de Mars en celle de l’héritier tant attendu, Percier, imperceptiblement, métamorphose l’écu impérial en un trône somptueux : motif qui lui appartient en propre, et qui, en la circonstance, s’avère particulièrement bienvenu.

1 — Voir H. Bouchot, «Marie-Louise et Prud’hon», Les Lettres et les Arts, août 1886, pp. 183-197; Ch. Baulez, «La Toilette de l’impératrice Marie-Louise, le berceau du roi de Rome et Henri Roguier»,Antologia di Belle Arti,1» année, n’ 2, juin 1977,pp.194-200; El. E. Guffey, « The Toilette Set and Berceau of Empress MarieLouise », Ap ollo, janvier 1996, pp.3-8 ; S. Laveissièr e, Prud’hon ou le rêve du bonheur,Paris,New York, 1997 -1998, n’ 150, p. 206.

2 — Également offertes par la Ville de Paris à Marie-Louise à l’occasion de son mariage. La commande avait été donnée à Prud’hon encore grâce à Frochot, bourguignon comme lui. Voir S. Laveissière, op.cit., no 146, p. 202.

3 — Ch. Baulez, op. cit.

4 — H. Lefuel, op. cit., pp. 32-35.

5 — H. Lefuel, op.cit., p. 35. Même si H. Lefuel mentionne les deux aquarelles à propos de l’exécution de la version bellifontaine, son texte ne peut se comprendre autrement que par rapport à la version viennoise. Il est en effet impossible qu’il ait pu confondre les deux berceaux.

6 — On notera que le dessin des deux barreaux de l’entretoise, similaire dans le dessin de Prud’hon, la gravure d’après Cavelier et l’aquarelle de Percier, se trouve inversé à Vienne. Peut-être ceux-ci ont-ils été remontés à l’envers ?

Fig. 3 : E-H.G. Jacob-Desmalter, Berceau du roi de Rome, Fontainebleau
Fig. 1 : J.-B.-C. Odiot, P.-P. Thomire et V. Roguier, Berceau du roi de Rome, Vienne Kunsthistorisches Museum
Fig. 2 : P-P. Prud’hon, Berceau du roi de Rome, Paris, collection Marcille

27. Philippe JACOB TREU (1761-1825), dit TREU de BÂLE.

Le Roi de Rome.

Buste en bronze gravé sur le devant « Fçois Cles Napoléon Roi de Rome né à Paris le 20 mars 1811 » et, sur le côté, « Sculpté d’après Nature à Meudon au printemps 1812 par Treu de Bâle ». Présenté sur un socle en marbre gris et terrasse en marbre jaune de Sienne (petits éclats).

Ht sujet : 100 x 40 mm.

Ht sur socle : 185 mm.

2 500 / 3 000 €

Provenance :

- Ancienne galerie Roger Imbert (Paris) à la fin des années 1970. - Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvres en rapport :

On connait plusieurs exemplaires de ce petit buste dont le modèle, comme l’indique l’inscription, a été exécuté lors du premier séjour du roi de Rome à Meudon, d’avril à juillet 1812. Les bustes annotés sont très rares et sont ceux faits sous le Ier Empire. L’original du buste, fait d’après nature, fut exposé au salon de 1812 sous le n°1150.

Ce modèle de buste fit l’objet de plusieurs expositions, il fut notamment présenté à l’Orangerie en 1932, mais également lors de l’exposition “La Pourpre et l’exil. L’Aiglon et le Prince impérial” au Musée national du château de Compiègne (2004-2005).

Un exemplaire similaire se trouve également au musée de Bâle.

28. PETIT MEDAILLON DU ROI DE ROME en biscuit de porcelaine de Sèvres du début du XIXe siècle ; dans un cadre en bois noirci avec une bordure en métal doré

Marque en creux A.B. pour Alexandre Brachard

Dans le style de Wedgwood, représentant le profil gauche du roi de Rome se détachant sur un fond bleu pâle, le cadre cassé et recollé

D. du médaillon en biscuit : 4,5 cm.

D. total : 8 cm.

600 / 800 €

Provenance :

- Galerie Talabardon et Gautier.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Le modèle a été créé vers 1811. Malheureusement les archives de la Manufacture de Sèvres ne conservent pas d’élément tangible quant à son concepteur même s’il peut être attribué sans trop d’hésitation à Jean-Bertrand Andrieu (1761-1822). Andrieu, sculpteur spécialisé dans les médailles, était un des très grands graveurs du Ier Empire ; il réalise à l’occasion de la naissance du roi de Rome, une médaille qui sera réalisée dans plusieurs matériaux (bronze, or, argent), sur des dessins de Dominique Vivant-Denon ; cette médaille signée Andrieu et datée 20 mars 1811, présente sur la face le double portrait de l’empereur et de l’impératrice Marie-Louise, celui du roi de Rome au revers. C’est très certainement cette médaille qui a servi à Andrieu à la réalisation de ce médaillon en porcelaine, à moins qu’un artiste de la Manufacture ne se soit tout simplement inspiré directement de la version originelle.

Alexandre Brachard (1775-1843) :

Répertorié comme sculpteur repareur à la Manufacture de Sèvres, il y entre comme élève en 1784 et y travaillera jusqu’en 1826, année de sa retraite, avec quelques périodes d’interruptions.

On retrouve dans les Registres de ventes de la Manufacture, entre mai 1811 et avril 1812, de nombreux exemplaires de ce médaillon (environ 367) ; ils sont décrits comme « médaillons camés » ou « découpés du Roy de Rome » et étaient vendus 1,50 francs lorsqu’ils n’étaient pas montés. Dans les acheteurs, nous croisons notamment les noms de Alexandre Brachard, Thomire et Cie (1811), Weydinger, Mme Ducret, ou encore M Charpentier (1812).

Voir Lechevallier-Chevignard et Savreux, Le biscuit de Sèvres sous le Consulat et l’Empire, Paris, 1923, pl.6, pour un autre modèle de médaillon, mais probablement en plâtre, conservé dans les collections du Musée national de Sèvres.

Un autre modèle similaire a été vendu chez Me Cornette de Saint-Cyr, Paris, le 5 novembre 1993, lot 91 (faisant partie d’un ensemble)

Médaille gravée par Andrieu, pour la naissance du Roi de Rome

Les jouets du Roi de Rome

29. ROI DE ROME

Maquette de canon de campagne qui aurait appartenu au roi de Rome. Canon en bronze tulipé à la bouche, à deux anneaux de renfort et deux tourillons. Bouchon de culasse rond. Monté sur un affut en noyer verni à deux roues à dix rayons en acier. Garnitures en acier.

Avec son avant-train muni d'un caisson en fer (long. 41 cm.)

A.B.E. (fêle à une jante, petites traces d’oxydations).

Long du canon : 16 cm.

Long sur son affut : 28 cm.

1 500 / 2 000 €

Provenance :

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Exposition :

Roche-sur-Yon, Dans l’intimité d’un Empereur… Napoléon Ier, l’époux, l’amant, du 26 mars au 22 juin 2019 (catalogue n°64)

Î

le D’ el B e

30. Leo VON KLENZE (Schladen 1784 - Munich 1864)

Napoléon sur la terrasse de la villa dei Mulini sur l'ile d'Elbe (Portoferraio)

Toile

Hauteur : 30,5 cm

Largeur : 42,5 cm

Cadre en bois et stuc doré d'époque Empire

Porte une étiquette 20ème au revers du cadre "CBurrus 75464" et une marque au pochoir noire

30 000 / 50 000 €

Une autre version de cette composition, avec légères variantes, est conservée au musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Provenance :

- Probablement collection Burrus (selon une étiquette au revers du cadre)

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Historique :

Résidence de Napoléon sur l’île d’Elbe Villa des Moulins, après les lourdes défaites subies dans la guerre de la sixième coalition qui voyait comme alliés la Grande-Bretagne, l’Empire russe, la Prusse, la Suède, l’Empire autrichien et certains États allemands, Napoléon fut contraint d’abdiquer (4 avril 1814); avec le traité de Fontainebleau, les puissances ennemies lui reconnurent le titre personnel d’empereur, un revenu à vie et la souveraineté sur l’île d’Elbe.

Le 3 mai 1814 Napoléon débarqua à Portoferraio accompagné de sa mère, de sa sœur Pauline et d’une petite cour. Il est accueilli avec enthousiasme par la population, le drapeau de l’Elbe fut hissé sur le Fort Stella (bande rouge sur fond blanc) auquel étaient fixés ajoutèrent les trois abeilles dorées napoléoniennes. La Villa Moulins deviendra la résidence de Napoléon sur l’Elbe

Quand Napoléon est venu pour la première fois à la Villa dei Mulini, la bâtisse se composait d’un corps central à un étage qui reliait deux pavillons, un de chaque côté. Elle a été rénovée par l’architecte Paolo Bargigli qui a surélevé la partie centrale du bâtiment afin d’amener les trois parties à la même hauteur. C’est Napoléon lui-même qui lui avait cette exigence. Cela a créé un immense salon sur un plancher surélevé, il servait pour les fêtes et les réceptions, tandis que l’ancienne grange fut convertie en salle de bal. La décoration intérieure a été supervisée par Vincenzo Revelli, le peintre officiel de la cour.

Le rez-de-chaussée était tout simplement l’appartement de Napoléon, le premier étage était destiné à abriter les appartements de sa femme, Marie-Louise, et de son fils, mais ils ne l’ont jamais rejoint sur l’île d’Elbe. Un sentiment de tristesse et de solitude semble continuer d’habiter le bâtiment.

A son départ le 26 février 1815, l’empereur fit don de la Palazzina à la commune de Portoferraio mais Ferdinand III de Lorraine, réintégré sur le trône en 1815, la désigna comme résidence du gouverneur grand-ducal ; après l’unification de l’Italie, il devint le quartier général du génie militaire. Un long conflit entre la municipalité de Portoferraio et l’État se termina en 1880 avec l’attribution définitive de la villa à l’État et de la bibliothèque à la municipalité.

Biographie :

Léo Von Klenze est né en 1784 à Schladen, Allemagne et décédé en 1864 à Munich, Allemagne, peintre. Après sa première abdication par la signature du traité de Fontainebleau en avril 1814, Napoléon se voit octroyé la souveraineté sur l'Ile d'Elbe où il recrée, entre mai 1814 et le 26 février 1815, une petite Cour dans sa résidence impériale, à l'hôtel de ville de Portoferraio. Le peintre, Leo von Klenze, par ses études d'architecture se rend à de nombreuses reprises en Italie à partir de 1806, puis en 1808 où il devient architecte pour le compte du roi Jérôme. Aujourd'hui, il demeure particulièrement célèbre pour ses bâtiments néo-classiques qui ont façonné l'image de Münich, notamment la Glyptothèque en 1830 et la Pinakothèque en 1836 où il fut appelé par Louis Ier de Bavière. Puis, il réalise pour le Tsar Nicolas Ier le nouvel Hermitage de Saint-Pétersbourg qu'il achève en 1852. Paysagiste privilégiant les vues d'Italie comportant des ruines aux architectures plus modernes, il se rend sur les lieux de l'exil de l'Empereur, à Portoferraio en 1827 avant de réaliser le tableau : Napoléon à Portoferraio

La Palazzina dei Mulini (le « palais des Moulins »), Portoferraio, Île d'Elbe
Guillaume Alphonse Cabasson (1814-1884)
L’Empereur Napoléon Ier au retour de l’Ile d’Elbe. 26 février 1815

31. Précieux cheveux de l’Empereur Napoléon Ier

Présentés dans un papier plié en trois parties et bordé, avec inscription à la plume « Cheveux de l’Empereur Napoléon Ier coupés au retour de l’ile d’Elbe le 21 mars 1815. Donné par Mr Aly St Denis ». Taille du papier (servant d’enveloppe comme il était d’usage à l’époque pour les cheveux offerts)

7,8 x 3,8 cm.

6 000 / 8 000 €

Provenance :

Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Biographie :

Louis-Etienne Saint-Denis Ali, dit le Mameluk Aly, 1788-1856, valet de chambre de Napoléon. Issu d’une famille de domestiques attachée au château de Versailles, il reçut une bonne éducation, fut petit-clerc de notaire à Paris puis entra aux équipages de la Maison en Espagne, en Allemagne, en Hollande. Passa au service intérieur comme second mameluck en 1811 et reçut le surnom d’Ali. Rejoignit l’île d’Elbe après avoir été retenu prisonnier à Mayence et devint alors premier mameluck. Des Cent-Jours à Sainte-Hélène, il ne quitta plus Napoléon un seul jour.

Le 6 mai 1821 au matin, Ibbetson est envoyé à Longwood afin de faire la constatation officielle de la mort de l’Empereur : Son œuvre va créer le mythe

sainte

- h É l È ne

Exemplaire le plus saisissant et l’unique à être localisé, daté et monogrammé.

32. Denzil O. Ibbetson (1785-1857)

Napoléon sur son lit de mort, 1821

Huile sur toile

39 x 51 cm

Localisé, signé et daté en bas à gauche : St. Helena / 1821 / DI / pinxt

Inscription manuscrite au revers :

Napoleon Buonaparte, taken by Mr Ib at St Helena / 6th May 1821 –

Above inscription copied from back of original canvas before relining. April 1906.

Cadre en bois doré

60 000 / 80 000 €

Provenance :

- Très probablement l’exemplaire donnée par l’artiste à Sir Hudson Lowe, gouverneur de Sainte-Hélène ; puis offert par ce dernier au roi George IV.

- Collection particulière, Londres.

- Sotheby’s, 29 septembre 1993, n°518.

- Collection privée anglaise.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Historique des œuvres de Denzil O. Ibbetson :

- Une version offerte par Hudson Lowe à George IV, conservée à Hampton Court (correspondrait à celle que nous présentons sur fond noir)

- Une version lithographiée en 1855, qui appartenait alors au révérend James Pelham Pitcairn (1821-1892), recteur de Longsight.

- Une version ayant appartenu à Laura Ibbetson, fille de l’artiste, puis à Christopher Forbes et vente Osenat, 5 mars 2016, n°183.

- Une version découverte sur New Oxford Street (Londres) et acquise par Alexander Meyrick Broadley (cf. Broadley, « Napoleon’s St Helena Portraits (1815-21) », in. The Century Illustrated Monthly Magazine vol. 83, 1912, p.833), qui pourrait être la version de Mr. Sidney G. Reilly, vendue à New York en 1921, puis très certainement vente Sotheby’s Londres en 2005.

Expositions :

- Canada, Musée des beaux-arts de Montréal, wr, 3 au 6 février 2018, p.308-309

- Etats-Unis, Richmond, Napoléon la Maison de l’Empereur, Virginia Museum Fine Arts, 9 juin au 3 septembre 2018, p.308-309.

- Etats-Unis, Kansas City, Napoléon la Maison de l’Empereur, Nelson-Atkins Museum of art, 19 octobre au 3 mars 2019, p.308-309.

- France, Fontainebleau, Napoléon la Maison de l’Empereur, Musée National du Château de Fontainebleau, 5 avril au 15 juillet 2019, p.308-309.

Bibliographie :

A. M. Broadley, Napoleon’s St. Helena Portraits (1815-1821), in The Century Illustrated Magazine, 1912, vol. LXXXIII, pp. 824-835.

Historique :

Fin juillet 2010, la maison de vente aux enchères néo-zélandaise art + object basée à Auckland, a mis en vente des documents ayant appartenu à Denzil Ibbetson (1788-1857), attaché au Commissariat Général de l’Armée anglaise entre 1808 et 1857. A cette époque, les missions du commissariat Général de l’Armée étaient l’approvisionnement et la délivrance aux troupes, des vivres, des fourrages, des objets de casernement et de campement, le matériel du service médical, en définitive, la plupart des fournitures entrant dans les dépenses extraordinaires. Après avoir participé à la guerre péninsulaire de 1808 (conflit d’indépendance qui opposa la France et l’Espagne) Ibbetson fut promu au grade d’Assistant Commissaire Général, et put, de ce fait, prendre part au convoi qui acheminait Napoléon Bonaparte sur l’île de Sainte-Hélène après sa défaite à Waterloo en 1815. Chargé de l’approvisionnement militaire sur l’île de Sainte-Hélène, Ibbetson entame un journal dans lequel il note et esquisse tout ce qu’il voit et entend. Son journal, qui débute en 1815 lorsqu’il embarque à Northumberland, flotte dirigée par l’amiral George Cockburn (1772-1853), apporte de précieux témoignages sur les conditions de vie sur l’île, mais il est aussi une source féconde pour quiconque souhaite connaître les derniers instants de l’empereur. En effet, le 6 mai 1821 au matin, Ibbetson est envoyé à Longwood afin de faire la constatation officielle de la mort de l’empereur. L’artiste immortalise ainsi cet instant tragique en reproduisant le défunt à peine décédé sur son lit de mort. Ces croquis sont largement annotés d’indications de mesures, et ont permis à l’artiste de produire des tableaux dont notre huile sur toile de plan très rapproché. Le visage blafard de l’empereur est mis en valeur par un violent contraste gris-noir très théâtral.

Revers de la toile
Plan de Longwood par Ibbeston

Canada, Musée des beaux-arts de Montréal, Napoléon la Maison de l’Empereur. Inauguration en présence de Monsieur Jean-François Hebert, président du Château de Fontainebleau, Monsieur Vincent Droguet, conservateur en chef et des commisaires de l'exposition.

Exposition musée des beaux-arts de Montréal.

33. MOUCHOIR DE L’EMPEREUR NAPOLEON 1er en fins fils blancs.

Grand mouchoir en linon blanc brodé sur un angle au chiffre « N » sous couronne impériale.

(plis et tâches de rouille).

70 x 71 cm.

Plié dans un papier avec inscription manuscrite à l’encre : « Mouchoir de l’Empereur Napoléon venant de Sainte Hélène et donné après sa mort à Mr Frère par Mr Marchand, valet de chambre de l’Empereur. Donné par Mr Frère à Mr Charles Thélin, valet de chambre du prince Louis Napoléon le 6 Xbre 1837. Mr Frère avait reçu dix de ces mouchoirs et il conserva un pour lui et son héritier ».

6 000/ 8 000 €

Provenance :

- Collection Emmanuel Fabius.

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Expositions : Fondation Albertina de Vienne, Les premières heures de l’Albertina. Entre Dürer et Napoléon, du 14 mars au 26 juin 2014.

M arie leti Z ia BO na P arte (1750-1836)

34. Jean-Antoine LAURENT (1763 - 1832)

Ecole française du début XIXe siècle

Marie Letizia Bonaparte, mère de l’Empereur Napoléon Ier en buste de face, portant un bonnet en dentelle, revêtue d’une robe blanche et d’un châle écarlate.

Gouache à vue ovale signée des initiales en bas à droite. Beau cadre doré italien d’époque Ier Empire 16,5 x 13 cm

6 000 / 8 000 €

Provenance :

- Ancienne collection David - Weill

- Vente collection David - Weill, 9 - 10 juin 1971, n° 219.

- Collection Gérard Souham.

- Vente collection Gérard Souham, Bibliothèque et objets historiques de Napoléon Ier à Napoléon III, 16 septembre 2012, Rueil-Malmaison, Domaine de Vert-Mont, n° 31.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvres en rapport :

- Musée des Arts décoratifs de la ville de Strasbourg, Jean Antoine Laurent, L’Impératrice Joséphine , huile sur toile datée de 1806.

- Osenat, Collection Mancel-Coti, Jean-Antoine Laurent (1763-1832), Portrait de la maréchal Lannes Duchesse de Montebello, 26 avril 2025, n° 100.

Bibliographie :

- G. Voreaux, Les peintres lorrains du dix - huitième siècle, Messène, 1998, p.196.

- Christina Egli, Jean - Antoine Laurent (1763 - 1882), sa vie, son œuvre, Conservatrice du musée Napoléon, Château d’Arenenberg, Salenstein, 2003.

Biographies :

-Maria Letizia Bonaparte, née Maria-Letizia Ramolino le 24 août 1750 morte le 2 février 1836, est la mère de Napoléon Ier, connue sous son titre de Madame Mère. Elle était la fille de Jean - Jérôme Ramolino et d’Angela Maria Pietra - Santa (après le décès de son époux, cette dernière se remaria en seconde noce avec un officier suisse, François Fesch, avec qui elle aura un fils, Joseph, futur cardinal et primat des Gaules). Sa famille était originaire d’Italie, et issue des comtes de Colalto; le premier qui s’établit à Ajaccio avait épousé la fille du doge de Gênes, et reçut de cette République de grandes distinctions. Elle épousaCharles Marie Bonaparte le 1er juin 1764 et lui donna treize enfants.

-Jean-Antoine Laurent, est un peintre français né à Baccarat en 1763 et mort à Epinal en1832. Il fut très apprécié en tant que peintre de genre sous l’Empire. Il s’inspire des maîtres hollandais du XVIIe siècle. Il fut conservateur du musée d’Epinal de 1822 à sa mort.

35. Paul JOURDY (1805-1856)

Laetitia Bonaparte sur son lit de mort, 1836

Mine de plomb

Signé en bas à droite : P. Jourdy,

Titré et daté en bas à gauche : Madame Laetitia 3 février 1836

33 x 21cm

800 / 1 200 €

Provenance : - Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

« elle fut une seconde mère pour nous, et contribua puissamment à me faire aimer le séjour d’Ajaccio »

- Joseph Bonaparte

36. Jean-Antoine LAURENT (1763-1832)

Ecole française du début XIXe siècle

Portrait de Gertrude Bonaparte, tante et marraine de l’Empereur Napoléon Ier, en buste de face, portant un bonnet en dentelle et vêtue d’une robe orange.

Miniature ovale sur parchemin.

Beau cadre doré italien d’époque empire 13,5 x 12,8 cm

4 000 / 6 000 €

Provenance :

- Collection Gérard Souham.

- Vente collection Gérard Souham, Bibliothèque et objets historiques de Napoléon Ier à Napoléon III, 16 septembre 2012, Rueil-Malmaison, Domaine de Vert-Mont, n° 32.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvres en rapport :

- Musée des Arts décoratifs de la ville de Strasbourg, Jean Antoine Laurent, L’Impératrice Joséphine, huile sur toile datée de 1806.

- Osenat, Collection Mancel-Coti, Jean-Antoine Laurent (1763-1832), Portrait de la maréchal Lannes, Duchesse de Montebello, 26 avril 2025, n° 100.

- Anne Lamort, Reliures impériales, Bibliothèque napoléonienne de Gérard Souham, Editions Monelle Hayot, 2004, New York, p 74.

Biographies :

- Gertrude Paravicini, née Bonaparte, (1741 - 1793), sœur unique de Charles Bonaparte et marraine de l’Empereur. Sans enfants, elle fut très proche de ses neveux et notamment de Joseph qui raconta : « elle fut une seconde mère pour nous, et contribua puissamment à me faire aimer le séjour d’Ajaccio »

- Jean -Antoine Laurent, est un peintre français né à Baccarat en 1763 et mort à Epinal en1832. Il fut très apprécié en tant que peintre de genre sous l’Empire. Il s’inspire des maîtres hollandais du XVIIe siècle. Il fut conservateur du musée d’Epinal de 1822 à sa mort.

Bibliographie :

- G. Voreaux, Les peintres lorrains du dix - huitième siècle, Messène, 1998, p.196.

- Christina Egli, Jean - Antoine Laurent (1763 - 1882), sa vie, son œuvre, Conservatrice du musée Napoléon, Château d’Arenenberg, Salenstein, 2003.

elisa BO na P arte (1777-1820)

37. Lorenzo BARTOLINI (1777-1820) et Atelier

Portrait d'Elisa Bonaparte Baciocchi, Princesse de Piombino et de Lucques, Grande-Duchesse de Toscane (1777- 1820)

Buste en marbre blanc

Titré « ELISA / BONAPARTE » en lettres gravées et peintes en noire sur le devant du buste et du piédouche

Porte le numéro d’inventaire « NMSK2344 » au crayon au revers de la base

H. 74 cm

Éclat derrière l’oreille droite

60 000 / 80 000 €

Provenance :

- Probablement Collection de Joseph FOUCHE (1759-1820) ; Paul Athanase Fouché d’Otrante (1801-1886), acquis par Ivan Traugott (1871-1957) avant 1933, par descendance jusqu’en 2013, vente Sotheby’s janvier 2014, no 142.

- Collection de la Comtesse et du Comte Charles André Colonna Walewski, Genève.

Exposition :

En dépôt-prêt au moins de 2009 à décembre 2013 au National Museum de Stockholm sous le n°inv. NMSK2344.

Œuvres en rapport :

- Lorenzo Bartolini, Elisa Bonaparte, buste en marbre, signé BARTOLINI FECIT au dos et inscrit « ELISA » à la peinture noire à l’avant, H. 60 cm, Blois, Château musée, n°inv. 861.175.1 ;

- Atelier de Lorenzo Bartolini, Elisa Bonaparte Baciocchi, après 1809, inscription « ELISA » sur la partie avant du buste, marbre, H 58.5 cm, Museo Napoleonico, Rome, n°inv. MN 50 ;

- Atelier de Lorenzo Bartolini, Elisa Bonaparte Baciocchi, épouse de Félix Baciocchi, ca. 1809, marbre blanc, inscription « ELISA » sur la partie avant du buste, H.68 cm, Ajaccio, Palais Fesch - Musée des Beaux-Arts, n°inv MNA92411 ;

- Atelier Lorenzo Bartolini, Elisa Bonaparte Baciocchi, buste en marbre, inscription « ELISA » sur la partie avant du buste, H.70,5 cm, Bayerische Staatsgemäldesammlungen - Neue Pinakothek München, n°inv. WAF B2 ;

- Atelier de Lorenzo Bartolini, Elisa Bonaparte Baciocchi, buste en marbre, provenant du Palais della Crocetta a Firenze , Florence, Museo dell'Opificio delle Pietre Dure.

Littérature en rapport :

- Paul Marmotton, Les arts en Toscane sous Napoléon : la princesse Elisa, Paris, 1901, p.282 ; - Gérard Hubert, La Sculpture dans l’Italie Napoléonienne, Paris, 1964, pp.356-357 ; - Franca Falletti, Silvestra Bietoletti, Annarita Caputo, Lorenzo Bartolini, scultore del bello naturale, Giunti, Firenze Musei, 2011;

- Jean-Marc Olivesi, Napoléon, les Bonaparte et l’Italie, Ajaccio, Ajaccio, musée Fesch, 2001, n°51, p.148 ; - P. Malgouyres, La princesse et le sculpteur : Elisa Bonaparte et Lorenzo Bartolini , dans Cahiers du château et des musées de Blois, no. 35, décembre 2004, pp. 23-35.

Ce portrait de la princesse Elisa Bonaparte, sœur aînée de l’Empereur, s’inscrit dans le contexte de consolidation du pouvoir par la diffusion de portraits princiers. Épouse de l’officier Felice Baciocchi, Elisa devient en 1806 la Dame de Carrare. Dotée d’un fort tempérament et d’un vif esprit d’entreprise, elle fait promouvoir par son frère son sculpteur favori, Lorenzo Bartolini, au poste de directeur de l’Académie de Carrare qu’elle finance, contribuant ainsi à développer la production de ce célèbre site d’extraction de marbre. Devenue Grande Duchesse de Toscane en 1809, elle commande à ce sculpteur italien, lauréat du Grand Prix de Rome en 1802 et considéré comme l’héritier de Canova, une série de bustes de sa famille proche, notamment le sien, celui de son époux Félix et de sa fille Napoléone. Le sculpteur présente ces portraits à l’exposition de l’académie lucquoise du 15 août 1809 et est récompensé d’une médaille d’argent pour leur ressemblance.

Ce portrait devient son image officielle, après avoir refusé le portrait réalisé par Joseph Chinard (1756-1813) qu’elle jugeait moins bon. Le visage sévère aux pommettes saillantes et aux yeux à l’antique est flanqué d’une coiffure agrémentée d’un ruban orné de l’abeille, de l’étoile et de la feuille de palmier, symboles impériaux. Notre exemplaire appartient à une série de bustes officiels non signés mais qui portent le titre ELISA dans la partie inférieure à l’avant du buste. Ces bustes sont conservés au Museo Napoleonico de Rome, au Palais Fesch d’Ajaccio, à la Fondazione

Cassa di Risparmio di Bologna ou encore à la Neue Pinakothek de Münich. Ils sont tous présentés comme de l’Atelier de Lorenzo Bartolini dans le répertoire officiel des œuvres de l’artiste mis en ligne par le Pôle muséal de la ville de Florence. Réalisé à Carrare, ce buste de très belle qualité de la Grande Duchesse de Toscane a fait partie des œuvres offertes aux proches de la famille impériale. L’œuvre exposée au musée de Stockholm jusqu’en 2013 avant d’être acquis par Charles André Colonna Walewski en 2014, aurait appartenu à Joseph Fouché (17591820), ministre de la Police de Napoléon. Malgré des relations complexes et contradictoires avec l’empereur, il est fait Comte d’Otrante en 1809 avant d’être disgracié en 1810. Après un retour en grâce pendant les Cent jours, il meurt en exil à Trieste. Paul Athanase Fouché d’Otrante (1801- 1886), second Duc d’Otrante, succède aux titres de son père et s’installe ensuite en Suède, où il bénéficie de la protection du maréchal Bernadotte devenu roi de Suède. Le présent buste aurait voyagé avec le second Duc en Suède où il était conservé jusqu’en 2013.

P a U line BO rg HÈ se (1780-1825)

38. Jean-Charles DEVELLY (Paris 1783 – Sèvres 1862)

La princesse Pauline Borghèse au château de Neuilly, vers 1813.

Huile sur toile (non signée)

65 x 54.8 cm

25 000 / 30 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Expositions :

- Canada, Musée des beaux-arts de Montréal, Napoléon la Maison de l’Empereur, 3 au 6 février 2018, p.217

- Etats-Unis, Richmond, Napoléon la Maison de l’Empereur, Virginia Museum Fine Arts, 9 juin au 3 septembre 2018, p.217

- Etats-Unis, Kansas City, Napoléon la Maison de l’Empereur, Nelson-Atkins Museum of art, 19 octobre au 3 mars 2019, p.217

- France, Fontainebleau, Napoléon la Maison de l’Empereur, Musée National du Château de Fontainebleau, 5 avril au 15 juillet 2019, p.217

Remarquable par sa qualité d’exécution, ce tableau constitue un témoignage historique exceptionnel tant par le lieu qu’il dépeint que par le personnage qui l’anime. Il s’agit en effet du portrait de la plus fidèle sœur de Napoléon Ier, Pauline Borghèse, dans sa résidence du château de Neuilly (angle sud-ouest du corps de logis principal du château). Notre toile offre ainsi une vue intérieure inédite de cette célèbre demeure détruite en 1848, tout en nous livrant un portrait intime de la princesse Pauline à la veille de la chute de l’Empire.

La précision extrême de l’artiste dans le rendu de l’architecture nous a permis d’identifier cet intérieur avec le château de Neuilly. L’enfilade des deux pièces d’angle ouvrant sur un berceau de verdure, l’emplacement des baies et le volume des pièces correspondent parfaitement à l’angle sud-ouest du corps de logis principal du château dont Fontaine a relevé les plans dans les années 1820.

Biographie :

Jean-Charles Develly entra à la Manufacture de Sèvres en 1813, sous l’Empire. A cette date, la princesse Pauline, ou une autre personnalité de l’Empire, a pu le solliciter pour réaliser ce portrait. Le caractère inachevé du tableau pourrait alors s’expliquer par les bouleversements politiques de l’année 1814 et le changement de régime qui s’ensuivit. A la chute de l’Empire, la princesse Pauline quitta Neuilly pour Aixla-Chapelle, privant à jamais le peintre du modèle et du commanditaire de sa toile. Develly, dont la carrière ne faisait que commencer, resta attaché à la Manufacture de Sèvres sous la Restauration et le règne de Louis-Philippe dont il fut l’un des peintres sur porcelaine les plus réputés

Historique :

Le château de Neuilly, dont il ne subsiste aujourd’hui qu’un pavillon datant de 1820-1830, fut élevé par l’architecte Jean-Sylvain Cartaud en 1741 pour le marquis d’Argenson. Il fut ensuite remanié ou agrandi par ses occupants successifs : Joachim et Caroline Murat (1804-1808), Pauline Borghèse (1809-1814) et, enfin, le duc d’Orléans, futur Louis Philippe (1818-1848) qui entreprit d’importants travaux sous la direction de l’architecte Fontaine. Celui-ci a noté dans ses écrits l’une des caractéristiques architecturales du château dont notre toile offre un excellent témoignage visuel. Au lieu de détruire les parties anciennes au profit des nouvelles, les propriétaires successifs du domaine les ont intégrées harmonieusement. On XVIIIe siècle tandis que la seconde conserve ses riches boiseries datant du règne de Louis XV.

Lambert Claude Edouard, Vue du château de Neuilly, Neuilly.
Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853), L’entrée du Duc d’Orléans au château de Neuilly, 1835, Sceaux, musée de l’Ile-de-France

DATATION DE LA SCÈNE : 1813-1817

L’analyse stylistique du mobilier nous fournit un premier indice de datation, un terminus post quem. Comme l’a confirmé Madame Nouvel, conservatrice au musée des Arts Décoratifs, nous sommes en présence d’un mobilier du début de l’Empire. Le sofa, les bergères et les chaises gondoles du premier plan correspondent à cette tendance très dépouillée et légère des meubles du début de l’époque impériale. Le grand lustre en cristal et le flambeau bouillotte, que l’on devine à droite près de la fenêtre, furent également en vogue à cette période. Dans la pièce au second plan, on aperçoit à gauche de la fenêtre une table à ouvrage qui rappelle les modèles exécutés par Jacob-Desmalter pour l’impératrice Marie-Louise aux Tuileries.

Les caractéristiques du costume permettent d’affiner la datation de la scène en comparant la toilette de notre personnage féminin avec les illustrations du Journal des dames et des modes de La Mésangère. La taille haute, la jupe raccourcie aux chevilles et garnie de volants, la fraise qui descend en plastron sur la poitrine et les manches longues resserrées par un cordon sont autant d’indices qui situent temporellement la scène entre 1813 et 1817. A partir de 1818,la taille redescend nettement pour retrouver peu à peu sa position naturelle, les volants se multiplient et la jupe se raidit.

IDENTITÉ DU PERSONNAGE FÉMININ :

PAULINE BONAPARTE, PRINCESSE BORGHÈSE

Grâce à la localisation et à la datation de la scène, nous avons pu déduire l’identité de la femme représentée au second plan. Dans ces années 1813-1817, c’est Pauline Borghèse qui fut la dernière locataire du château avant qu’il ne soit acquis par le duc d’Orléans, en 1818. Une inscription récemment mise au jour sur le châssis grâce aux travaux de Lumière Technology confirme cette identification. On peut en effet y lire « Marie Pauline », ce qui correspond au nom complet de la princesse Pauline, comme en témoignent le document d’archives reproduit ci-dessous.

DES TABLEAUX LIÉS À L’EMPIRE

A précision quasi archéologique de notre peintre, nous a permis d’identifier certains des tableaux qui ornent les murs de notre intérieur. Le grand tableau à gauche pourrait correspondre à un portrait en pied du cardinal Fesch dont on devine la soutane et le camail rouges. A droite, on peut reconnaître une version d’un célèbre tableau de François-Marius Granet, Le Chœur des Capucins de la place Barberini, dont la première version fut peinte vers 1812-1813 à Rome pour Caroline Murat. Tous les grands princes d’Europe s’arrachaient le tableau et le succès fut tel que Granet en peignit plusieurs répliques entre 1813 et 1821. Il s’agit d’un portrait de femme en pied, tenant un enfant au-dessus d’un berceau. Cette composition rappelle immédiatement la célèbre toile peinte par le baron Gérard en 1813, Marie-Louise présentant le roi de Rome. Notre tableau, d’un format beaucoup plus petit, pourrait être une réplique de celui-ci. Notons enfin un dernier symbole impérial. Il s’agit de la couronne de laurier encadrée que l’on aperçoit au second plan à gauche de la porte-fenêtre.

P. de La Mésangère, Journal des dames et des modes, 1816
Détail du costume

l’ h Ô tel BO r GHÈS e

39. Pierre – François FONTAINE (1762 – 1853)

Projet de la tente ronde demandée par Son Altesse Imp.le la Psse Pauline Bonaparte pour l’hôtel de Charost, future résidence de l’ambassadeur Grande-Bretagne.

Plume, encre noire, lavis de gris et aquarelle.

Annoté dans la partie supérieure : Fontaine architecte

Titré dans la partie inférieure.

19 x 28 cm.

6 000 / 8 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

On y joint une lettre de Fontaine du 4 ventôse An 12 adressée à Mr Michelot (ou Michetot) entrepreneur, rue de la Ville Lévêque (Paris).

Historique : Il semble que les relations entre Pierre-Léonard Fontaine (1762-1853) et la belle Pauline (1793-1825) la sœur préférée de Napoléon, aient été assez conflictuelles : en 1815 elle n’avait toujours pas réglé les travaux que ce dernier avait réalisé pour le compte de son premier époux le général Leclerc (1772-1802) mort à Saint-Domingue, au château de Montgobert. En 1803, l’architecte dessine pour celle qui est devenue princesse Borghèse le mausolée de son défunt mari et est naturellement chargé de veiller aux nouveaux aménagements que celle-ci commande pour sa nouvelle demeure parisienne, l’hôtel de Charost. L’édifice construit en 17201722 par Antoine Mazin pour Paul-François de Béthune-Charost et bien que remanié par Pierre Patte en 1760 devait sembler quelque peu vieillot aux yeux de Pauline, arbitre des élégances. Aidée de son fidèle intendant Jean-Paul Michelot qui lui dresse un état quotidien des travaux engagés la princesse surveille de très près le chantier de la rue du Faubourg Saint-honoré. Faute de temps et comme c’est le cas pour la plupart des résidences impériales, ces travaux ne concernent que des aménagements intérieurs, les façades XVIIIe de l’hôtel, en bon état, devant être conservées. Il importait cependant de signaler aux visiteurs et ce dès la cour d’honneur la dignité princière et bientôt impériale après 1804 de ses nouveaux occupants. Comme à Malmaison avec l’adjonction d’une tente militaire en hors d’œuvre et à l’hôtel de Beauharnais (actuelle ambassade d’Allemagne) avec celle un portique néo égyptien, Fontaine propose un : Projet de la tente ronde dont notre dessin conserve le souvenir. On y reconnait les armes de la princesse, et la façade de sa demeure. On ne sait si ce projet a été réalisé, cependant les urnes qui ornent le perron sont très proches de celles qui ornent encore aujourd’hui la cour d’honneur de l’actuelle Ambassade d’Angleterre : « Jusqu’à présent aucun document graphique ou dessiné se référant aux transformations entreprises n’a été retrouvé »1. La réapparition de notre aquarelle et de la lettre qui l’accompagne est donc d’autant plus intéressante. Elle permet en effet de préciser le rôle de Fontaine sur ce chantier où il devait être supplanté par Pierre-Nicolas Bénard (1753-1816) sans doute plus accommodant avec son impérial commanditaire. La méticulosité presque maniaque de Pauline étant probablement à l’origine de sa mésentente avec Fontaine et de son remplacement.

1 — W. Zambien « Les apports de Pauline Borghèse », in B. Andia La rue du Faubourg-Saint-honoré, Paris, 1994, p. 146
Cour d'honneur de l'hôtel de Charost à Paris

Les tabourets de l’hôtel de Charost pour Pauline Borghèse

40. Rare paire de tabourets en hêtre peint et doré, de forme curule, à décor de têtes de bélier, disques et rosaces, reposant sur un piétement en x terminés par des pieds en griffe, avec trois étiquettes du début du XIXe siècles inscrits pour deux d’entre elles : « Paris / P / N° (…) un tabouret X / rechampi en blanc et doré / satin broché jaune / 1° housse taffetas jaune / 2° (…) » et pour l’autre : « Partie de 4 pareil », avec la marque en creux BEP (couronné) pour British Embassy Paris. Epoque Empire, vers 1804.

H : 57 cm, L : 76 cm, P : 45 cm

20 000 / 30 000 €

Provenance :

- Pauline Borghèse dans son hôtel de la rue du Faubourg Saint-Honoré au début du XIXe siècle,

- Ancienne galerie Roger Imbert (Paris) à la fin des années 1970.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Référence bibliographique :

J. N. Ronfort et J.-D. Augarde, A l’ombre de Pauline, la résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, Paris, 2001.

Etiquettes et marques

L’autre paire toujours présente au salon bleu à la résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne

Pauline Borghèse, sœur de l’Empereur, acheta l’hôtel de Charost, actuelle ambassade de Grande-Bretagne rue du faubourg SaintHonoré, en novembre 1803. Quatre tabourets en X sont alors décrits dans le salon jaune du rezde-chaussée (aujourd’hui le salon rouge), deux sont toujours conservés dans l’hôtel Borghèse, les deux autres appartenant à la collection Walewski sont présentés ici.

Le salon jaune, également appelé salon de réception, était tendu de gros de Tours jaune, les quatre tabourets en X étaient complétés par quatre grands fauteuils, deux petits fauteuils, quatre chaises, deux tête-à-tête, deux tabourets de pied et deux canapés, le tout « rechampis en blanc et doré » et recouvert de saton jaune.

Ce sont les deux étiquettes conservées sur chacun des tabourets de la collection Walewski qui rendit possible l’identification des tabourets de l’ambassade, leur analyse permet également de constater que l’état actuel du décor est parfaitement conforme à la description ancienne ; peint et doré (contrairement aux tabourets de l’ambassade quant à eux entièrement dorés), elles nous donnent également un précieux détail concernant les usages de l’époque. On apprend en effet que les tabourets étaient accompagnés de deux jeux de housse, l’une en taffetas jaune.

C ar O line BO na P arte , MU rat (1782-1839)

41. Jean-Baptiste Jacques AUGUSTIN (Saint-Dié, 1759 – Paris, 1832)

Portrait de Caroline Murat, reine de Naples, 1810

Mine de plomb, lavis gris et brun, rehauts de gouache blanche.

Signé Augustin en bas à gauche, titré et daté en bas à droite : Reine de Naples, an 1810

18,3 x 13,7 cm à vue

Cadre en bois et stuc doré d’époque Empire

8 000 / 12 000 €

Bibliographie :

- Bernd PAPPE, Jean-Baptiste AUGUSTIN, 1759-1832, une nouvelle excellence dans l’art du portrait miniature, Vérone scripta, 2015.

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvre en rapport :

- Jean-Baptiste Jacques AUGUSTIN, Caroline Murat, reine de Naples, Stockholm National Museum

Jean-Baptiste Jacques Augustin , Caroline Murat, reine de Naples, Stockholm National Museum.

Caroline Murat née Bonaparte, par David d’Angers

42. Pierre-Jean DAVID D’ANGERS (1788-1856)

Caroline Murat, reine consort de Naples (1782-1839)

Médaillon en bronze

Sans doute une fonte de Richard Frères

Signé « David » et daté « 1838 » dans la partie inférieure

Titré « Caroline Murat née Bonaparte » sur le pourtour

Diam. 18 cm, dans un cadre en bronze doré diam. total : 22,5 cm

1 500 / 2 000 €

Provenance :

- Genève, Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Exposition :

Paris, Musée Marmottant-Monet, Les trois sœurs de Napoléon. Trois destins italiens, 2014, Commissaire d’exposition

Madame Maria Teresa Caracciolo.

Œuvre en rapport :

- Pierre Jean David d’Angers (1788-1856), Caroline Murat, 1838, médaillon en bronze, diam.18,3 cm, profil à droite, inscrit au pourtour « Caroline Murat née Bonaparte », signé et daté sous le cou « David/1838 », Paris, BNF, MMA, acq.1999-675, n°25883.

Littérature en rapport :

- Thierry Laugée, Inès Villela-Petit, David d’Angers. Les visages du romantisme, Gourcuff Gradinego, 2011, un exemplaire répertorié sous le n°35 pp.76-77.

Le célèbre sculpteur romantique David d’Angers exécute ce portrait de Caroline Murat à Paris en 1838. Elle est la plus jeune sœur de Napoléon. En 1800 elle épouse Joachim Murat, alors aide de camp du général Bonaparte. Elle tient un Salon à Paris, au palais de l’Élysée avant de s’installer en Italie en 1808 avec son mari nommé roi de Naples par l’Empereur.

JÉ r ÔM e BO na P arte (1784-1860)

43. François André VINCENT (Paris 1746 - 1816)

Allégorie de la libération des esclaves d'Alger par Jérôme Bonaparte

Toile

Hauteur : 37,5 cm

Largeur : 45,5 cm

Cadre en bois et stuc doré

Signé et daté en bas à gauche "Vincent / 1806" ; inscriptions autographe au revers de la toile d'origine "Appartenant à Mlle Me Gabrielle / Capet. Vincent. 1806"

80 000 / 120 000 €

Provenance :

- Offert à Marie-Gabrielle Capet par Vincent ;

- Vente anonyme, Carcassonne (Me Deleau), 29 mai 2010 ;

- Chez Talabardon et Gautier, Paris, en 2011 ;

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski, Genève.

Exposition :

- François-André Vincent, Tours, musée des Beaux-Arts, du 18 octobre 2013 au 19 janvier 2014.

Bibliographie :

- J.-P. Cuzin, Vincent entre Fragonard et David, Paris, 2013, n° 636.

« Mon frère [...], le but de votre mission est de retirer tous les esclaves, génois, italiens et français, qui se trouvent dans les bagnes d›Alger. »

- Napoléon Ier à son frère Jerôme

Alors qu'il n'a plus exposé depuis 1801, Vincent présente au Salon de 1806 un grand tableau qui ne figure pas au livret mais qui est décrit par Chaussard : « On vit éclore de son pinceau facile et exercé un tableau charmant, composé de deux figures grandes comme nature, représentant un Enfant qui relève un Esclave ; il est exécuté avec sa vigueur accoutumée » (note 1). Alors âgé de soixante ans et affaibli par la maladie, François-André Vincent compose moins. Cette toile figure parmi les toutes dernières oeuvres que nous lui connaissons et se singularise par le thème abordé.

Notre tableau est une réduction de cette oeuvre réalisée pour Jérôme Bonaparte (fig. 1) (note 2). Le sujet renvoie à la mission confiée en 1805 par Napoléon Ier à son jeune frère. Depuis 1802, un accord entre le dey d'Alger et Napoléon protégeait les citoyens des républiques française et italienne, qui ne pouvaient être pris comme esclaves ; ceux de la République de Gênes étaient toujours traités par les pirates selon les habitudes barbaresques. En 1805, l'annexion de Gênes à l'Empire pousse Napoléon à une action d'éclat ; en juillet, lors d'une visite à Gênes, il écrit à Jérôme, à la tête d'une escadre dans le port ligure : « Mon frère [.. .], le but de votre mission est de retirer tous les esclaves, génois, italiens et français, qui se trouvent dans les bagnes d'Alger. »

Parti début août, Jérôme rentre triomphalement à Gênes le 31 août avec à son bord deux cent trente et un esclaves rendus à la liberté (note 3). La transaction aura coûté 450 000 francs. En s'engageant dans une politique de rachat d'esclaves, Napoléon suivait la voie ouverte par Louis XIV. Au XVIIIe siècle, l'une des fonctions des chevaliers de Malte avait été de parcourir les côtes d'Afrique pour y racheter les esclaves chrétiens. En 1815, l'amiral Sidney Smith, ancien adversaire de Bonaparte à SaintJean d'Acre, fondera à Paris la Société des antipirates, devenue ensuite la Société des chevaliers libérateurs des esclaves blancs en Afrique, destinée à mettre un terme à l'esclavage des victimes de la piraterie dans les états barbaresques.

C'est donc cet événement que célèbre le tableau de Vincent, dont on ignore s'il a été commandé pour être offert à Jérôme ou par Jérôme luimême. Notre petite toile ne présente pratiquement pas de variantes avec le tableau de Kassel. Les deux personnages, qui se tiennent sur le quai comme sur une scène de théâtre, symbolisent cette libération des esclaves. La scène se déroule à leur retour en Italie, pays dont la plupart de ces hommes étaient originaires. En arrière-plan de la toile, nous découvrons la rade de Gênes et une embarcation qui ramène à terre les prisonniers attendus par leurs familles. La composition du tableau, véritable exvoto, conjugue le langage allégorique et les détails les plus réalistes : les marques des fers sur les chevilles de l'homme, le tatouage sur son avant-bras, l'expression de son visage. La fillette tient une couronne de feuilles de chêne, symbole de puissance et de justice, liée d'un ruban qui, dans le grand tableau de Kassel, porte l'inscription La Riconoscenza a Girolamo Bonaparte (Reconnaissance à Jérôme Bonaparte). Symbolise-t-elle cette reconnaissance ou bien est-elle la fille du prisonnier libéré ? Le petit chien qui accourt figure quant à lui la fidélité que les prisonniers doivent à leur libérateur.

Vincent devait être particulièrement attaché à cette composition pour en avoir gardé cette réduction qu'il a donnée à Marie-Gabrielle Capet, restée auprès de lui après la mort de sa femme, Adélaïde Labille-Guiard.

2) F.-A. Vincent, Allégorie de la libération des esclaves d’Alger par Jérôme

Biographie :

François-André Vincent (1746-1816) est un peintre néoclassique français. Vincent est né à Paris en 1746, fils du miniaturiste François-Elie Vincent. Il a étudié auprès de Joseph-Marie Vien et fut élève à l’École Royale des Élèves Protégés. De 1771 à 1775, il étudie à l’Académie de France à Rome. Il se rend à Rome après avoir remporté le Prix de Rome avec «Germanicus calme la sédition dans son camp» en 1768. Il est alors installé au Palais Mancini, où il peint de nombreux portraits, inspirés par le style de Jean-Honoré Fragonard, qui visite Rome et Naples à la même époque. En 1792, il devient professeur à l’Académie royale de peinture et de sculpture de Paris. En 1800, il épouse la peintre Adélaïde LabilleGuiard, connue pour sa maîtrise de la peinture de portraits, membre de l’Académie royale et peintre de la famille royale. Il est l’un des chefs de file du mouvement néoclassique et historique de l’art français, avec son rival Jacques-Louis David, autre élève de Vien. Il a été influencé par l’art de l’antiquité classique, par les maîtres de la Haute Renaissance italienne, notamment Raphaël. François-André Vincent fut l’un des principaux innovateurs des sujets et des thèmes dans l’art français de style néoclassique et ses œuvres étaient d’un haut niveau. Il est l’un des membres fondateurs de l’Académie des Beaux-Arts - qui fait partie de l’Institut de France et succède à l’Académie royale - en 1795. Vers la fin de sa vie, il peint moins en raison de sa mauvaise santé, mais continue à recevoir des honneurs officiels.

1. P. Chaussard, Le Pausanias français, ou Description du Salon de 1806, 2e éd., Paris, 1808. Voir J.-P. Cuzin, cat. exp. De David à Delacroix. La peinture française de 1774 à 1830, Paris-New-York, 1974-1975, p. 665.

2. Huile sur toile, 159 x 204 cm, signé et daté en bas à gauche Vincent, de l'institut, / de la Légion d'honneur. Paris. 1806, Kassel, Staatliche Museum Kassel, Neue Galerie, inv. Nr. 1875/969, voir P. Rosenberg, cat. exp. Poussin, Watteau, Chardin, David. Peintures françaises dans les collections allemandes, XVIIe-XVIIIe siècle, Paris, Grand Palais, avril-juillet 2005, no 171, pp. 447-448, repr. p. 298.

3. J. Bonaparte, Mémoires et correspondance de Jérôme Bonaparte et de la reine Catherine, Paris, E. Dentu, 1861-1866, 7 vol., t. I, pp. 333-350.

(Fig.
Bonaparte, Kassel, Neue Galerie

Projet de décoration intérieure pour Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, à Cassel, vers 1811

44. Victor Grandjean de MONTIGNY

(Paris, 1776 - Rio-de-Janeiro, 1850)

Coupe d’un pavillon de plaisance, vers 1810

Plume, encre de Chine, aquarelle et rehauts de gouache sur plusieurs feuilles de papier assemblées

34 x 72,5 cm

Sous-verre, cadre en bois doré.

4 000 / 6 000 €

Provenance :

- Collection de M. *** 1ère vente, Paris, 5 février 1936

- Vente, Paris, Hôtel Drouot, 15 juin 1942

- Collection du docteur Guy Ledoux-Lebard (1938-2003).

- Vente Fontainebleau, Collection Guy Ledoux-Lebard, (attribué à Percier et non identifié)

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Fig. 1 : Augusto Müller, Grandjean de Montigny (1843)
Fig. 5 : F. -1. Kinson, Portrait de Jérôme Bonaparte dans le parc de Schönefeld , 1812, Barnard Castle, The Bowes Museum

Historique :

Après un passage chez l’architecte Delannoy, Victor Grandjean de Montigny entre en 1793 dans l’atelier de Charles Percier dont il est un des premiers élèves. En 1799, il expose un projet d’embellissement d’inspiration rousseauiste pour les Champs-Élysées, baptisé Les plaisirs les plus purs sont ceux de l’homme libre, réalisé en collaboration avec les architectes Famin, Debret et Bury. La même année, il décroche un second premier grand prix. Arrivé à Rome en 1801, il est affecté à la restauration de la Villa Médicis, récemment acquise par l’État français. Avec son ancien condisciple d’atelier Auguste Famin, prix de Rome en 1801, il travaille à un projet de Forum moderne. Visitant Florence, Sienne et Arezzo, les deux amis ont la révélation de la Renaissance italienne. A l’instar de leurs maîtres Percier et Fontaine ils se lancent dans un vaste projet éditorial, l’Architecture toscane, ou Palais, maisons, et autres édifices de la Toscane, publié en livraisons de 1806 à 1815. En 1813, Grandjean éditera, mais seul cette fois, un Recueil des plus beaux tombeaux exécutés en Italie dans les XVe et XVIe siècles. Rentré à Paris en 1805, il concourt pour le Temple de Gloire, future église de la Madeleine. Le Projet de réunion des Tuileries et du Louvre qu’il présente en 1808 incite Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon Ier et roi de Westphalie, à le prendre à son service. Nommé Premier architecte du Roi en 1810, il travaille pour la cour de Cassel au moins jusqu’en 1813. Le Palais des Etats, son œuvre majeure, est inauguré en 1810. Grandjean donne également les plans d’une salle de théâtre pour Wilhelmshôhe, finalement réalisée par Klenze, conçoit de grands projets édilitaires et dessine des fabriques (pavillons de plaisance, laiterie à l’italienne, bains à l’antique...). La plupart de ces travaux vont rester à l’état de projet. Après avoir songé à émigrer en Russie à la chute de l’Empire, Grandjean se joint à la mission artistique française chargée de créer à Rio-de-Janeiro une académie des beauxarts. Nommé professeur, il y enseigne pendant plus de trente ans. Ordonnateur des fêtes de la cour impériale, il conçoit de nombreux décors éphémères et, en tant qu’architecte voyer de Rio, il bâtit l’Académie impériale des beaux-arts et la Bourse de commerce. En 1860, au décès de sa veuve, l’État brésilien achète son fonds d’atelier. Par ses réalisations comme par son rôle de pédagogue, Grandjean de Montigny doit être considéré comme une figure majeure de l’histoire de l’architecture brésilienne au XIXe siècle. En 1828, concrétisant un projet qu’il n’avait pu réaliser à Cassel, Grandjean édifie sa demeure sur la colline de la Gâvea (fig. l)1. On y accède par un escalier bordé de gradins. Souvent associé à un jeu de fontaines, de bassins et de terrasses, ce type de disposition semble être devenu un signe distinctif de sa manière. Exemplaire dans ce registre, un dessin conservé dans le fonds Grandjean présente de nombreuses analogies avec la Coupe d’un pavillon de plaisance que nous exposons (fig. 2)2.

Le précédent propriétaire de notre dessin, le docteur Ledoux-Lebard, éminent spécialiste de l’Empire, l’attribuait à Percier et pensait qu’il était destiné à la reine Hortense. On y reconnait en particulier ces pins parasols si caractéristiques et que l’on retrouve sur le dessin brésilien. La disposition originale de l’escalier tournant autour d’une fontaine est d’ autre part presque identique dans les deux projets. Ce type de végétation se voit aussi sur la plupart des projets d’aménagements pour le parc de Napoleonshôhe (Wilhelmshôhe) ou pour d’autres résidences westphaliennes du roi Jérôme 2 . Quant au motif de treillage animé de putti et d’oiseaux exotiques, dont s’orne la coupole du péristyle en rotonde, il rappelle les nombreux exemples proposés par Grandjean dans son Architecture toscane. Par ailleurs, il subsiste dans les fonds de Cassel et de Berlin plusieurs études de détails (têtes et pattes de lions, faisceaux croisés, frises, etc.) attribuables à Grandjean et qu’on retrouve sur notre dessin, duquel on connait au moins une autre étude d’ensemble (fig. 3) 3, preuve supplémentaire que nous sommes en présence d’un projet particulièrement abouti et non d’un simple exercice d’école. Enfin, le programme tout à fait original associant une volière à une fontaine figure dans un projet de maison de bains dessiné par l’architecte Klenze et destiné au château de Schônfeld, près de Cassel (fig. 4) 4 La situation de cette demeure construite à flanc de coteau, dont l’état en 1812 nous est connu grâce, à un tableau de Kinson, correspond bien à la déclivité du terrain perceptible sur notre composition (fig. 5). Les parties gouachées de blanc laissent supposer que l’ensemble devait se greffer sur un bâtiment préexistant, ce qui est le cas à Schönefeld. La chambre de dame visible à droite et la thématique très féminine du décor du salon s’expliquent lorsqu’on sait que Schönefeld était la résidence privée de Catherine de Wurtemberg, l’épouse du roi Jérôme. Enfin, Grandjean a fourni divers projets à Klenze, qui œuvrait sous ses ordres, à charge pour ce dernier de les réaliser, en les simplifiant éventuellement.

l — Trait et lavis d’encre de Chine, encre rouge et aquarelle sur papier, 62,4 x 86 cm, Rio-de-Janeiro, Museu nacional de belas artes (inv. T8640). Voir Grandjean de Montigny (1776-1850), Un Architecte français à Rio, Bibliothèque Marmottan, Boulogne-Billancourt, 1988, no 22, repr. p. 42.

2 — Voir notamment un Projet pour une résidence et un jardin pour le roi Jérôme, conservé au musée des Beaux-Arts à Rio-de-Janeiro, dans Grandjean de Montigny (1776-1850), Un Architecte français à Rio, op. cit., no 19, p. 31, repr.

3 — Aquarelle sur traits de crayon noir, 22,5 x 39 cm. Voir Dessins d’ornemanistes, Galerie Flore, Paris, 2002, no 42, repr., comme Attribué à Percier et Fontaine.

4 — Voir A. Von Buttlar, Leo von Klenze, Leben - Werk - Vision, Munich, 1999, fig. no 54, p. 58. Sur les diverses entreprises architecturales du roi Jérôme en Westphalie, voir le catalogue de l’exposition Kônig Lustik !?, Jérôme Bonaparte und der Modellstaat Kônigreich Westphalen, Cassel, 2008, pp. 8187 et pp. 314-329.

Fig.4 : L. von Klenze, Projet de casino pour le parc de Schönefeld (détail), Munich, Staatliche Graphische Sammlungen
Fig. 3 : V. Grandjean de Montigny, Coupe d’un pavillon de plaisance, coll. part.
Fig. 1 : Maison de Grandjean de Montigny à Rio-de-Janeiro, état actuel
Fig. 2 : V. Grandjean de Montigny, Projet de maison avec jardin , Rio-de-Janeiro, Museu nacional de belas artes

JÉ r ÔM e na PO

l

ÉO n BO na P arte (1805-1870)

45. Francois Joseph KINSON (1770-1839)

Portrait du prince Jérôme Napoléon Bonaparte (1805-1870), fils de Jérôme Bonaparte et d’Elisabeth Patterson

Huile sur toile

33 x 22 cm

Cadre en bois doré

10 000 / 15 000 €

Provenance :

- Vente Sotheby’s Paris, 27 juin 2013, n° 75.

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Historique :

Ce portrait est une étude préparatoire pour le grand tableau vendu à Paris, palais d’Orsay, le 30 novembre 1978, n°2. Il provenait de l’une des résidences de l’impératrice Eugénie. Peint vers 1810-1811, il présente Napoléon-Louis portant le grand-ordre de Westphalie, créé par son oncle le roi Jérôme.

Biographie :

Jérôme-Napoléon Bonaparte, né le 7 juillet 1805 et mort le 17 juin 1870, est un fermier et riche propriétaire terrien américain, connu pour être le fils de  Jérôme Bonaparte, frère de  Napoléon Ier, et d’Elizabeth Patterson Il était surnommé « Bo ». Il est le fondateur de la branche américaine des Bonaparte

François Joseph KINSON (1770-1839), d’après Portrait d’Elizabeth Patterson Bonaparte (1785-1879), première épouse de Jérôme Bonaparte, et de son fils Jérôme Napoléon Bonaparte (1805-1870). Vers (1806-1810) Allemagne, Cassel, Museumslandschaft Hessen Kassel, Neue Galerie

C atherine D e W est P halie (1783-1835)

46. Martin Guillaume BIENNAIS (1764-1843)

Catherine, Reine de Westphalie

Buste en bronze doré ciselé de la série des « Napoléonides ».

Sur piédouche décoré de frises perlée et guillochée.

Reposant sur un socle carré orné sur le devant du chiffre « C » sous couronne impériale, surmonté d’une plaque à deux fleurettes avec inscription sur fond amati : « Catherine, Reine de Westphalie », décoré en partie haute et en partie basse d’une frise de raies de cœur et gravé sur le devant de la terrasse : « BIENNAIS ORFre DE LL.MM. IMPles ET ROY les A PARIS »

Ht : 26 cm.

B.E. Époque Premier Empire.

6 000 / 10 000 €

Provenance :

- Vente Schuller, Zurich

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Historique :

Notre buste fait partie de la série des « Napoléonides » commencée par Biennais à partir de 1810. D’une qualité de ciselure rare, notre buste représente Catherine, Reine de Westphalie. Fait à partir d’une ébauche sculptée en cire rose, chaque exemplaire possède plusieurs types de socle : rond ou carré ornés du chiffre du sujet représenté, parfois on retrouve ces bustes sous la forme de pendules.

Œuvres en rapport :

- Plusieurs exemplaires connus de différents membres de la famille impériale : Murat, Jérôme, Caroline, Louis, Marie Louise, Catherine.

- Des exemplaires conservés dans les collections de la Fondation Napoléon, de la Princesse Napoléon et du château de Fontainebleau.

- Un modèle préparatoire en cire rose provenant de la descendance de Biennais, vendu à Angers (La Perraudière 19 janvier, 2022)

- Buste de l’Empereur Napoléon Ier en uniforme de colonel, portant les insignes de la Légion d’honneur et de la Couronne de fer, et la plaque de la Légion d’honneur. Vente collection Jean Louis Noisiez, n°222, Osenat, 7 juillet 2024

- Buste avec pendule de Jérôme Napoléon en uniforme portant l’ordre de la Couronne de Westphalie. Osenat, vente l’Empire à Fontainebleau, n°139, 8 décembre 2024.

- Deux autres exemplaires de bustes en bronze doré de Catherine de Wurtemberg se trouvent dans la collection Bruno Ledoux et dans la collection de la Princesse Napoléon, Prangins (Suisse).

Bibliographie :

- Guy Ledoux Lebard, « La série des petits bustes en bronze des napoléonides par l’orfèvre Biennais » in Bulletin de la Société d’Histoire de l’Art Français , 1990 ( année 1989 ) , p .130-142

- Elliott Joffre, « Les Napoléonides », article disponible sur le site « Napoléon.org »

Biographie :

La princesse Catherine de Wurtemberg, par son mariage princesse Catherine Bonaparte, reine de Westphalie, est née à Saint-Pétersbourg (Russie) le 21 février 1783 et morte à Lausanne (Suisse) le 29 novembre 1835. Fille de Frédéric Ier, roi de Wurtemberg, et de la reine Augusta, de la maison de Brunswick- Wolfenbuttel, nièce de la Tsarine, elle épousa le 22 août 1807 à Paris Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, frère de Napoléon Ier

Louis Bonaparte, (1778-1846), roi de Hollande, comte de Saint-Leu. Aide de camp de son frère Napoléon en Italie et en Égypte. Colonel de dragons, puis général de brigade. Épouse contre son gré en 1802 Hortense de Beauharnais, suite à une manœuvre de Joséphine, soucieuse d’unir les deux familles.

Le couple, mal assorti eut néanmoins trois enfants dont Louis-Napoléon, futur Napoléon III. Louis Bonaparte devient grand connétable à la proclamation de l’Empire, puis roi de Hollande en 1806. Mais Napoléon Ier ne lui laisse aucune liberté de manœuvre. Après bien des heurts entre les deux frères, Louis, neurasthénique, finit par abdiquer en 1810 et s’enfuit en Autriche.

47. Martin Guillaume BIENNAIS (1764-1843)

Catherine, Reine de Westphalie

Buste en bronze doré ciselé de la série des « Napoléonides ».

Sur piédouche décoré de frises perlée et guillochée. Reposant sur une colonne ronde ornée sur le devant du chiffre « C » sous couronne impériale, décorée en partie haute et en partie basse d’une frise de raies de cœur et gravée sur le devant de la terrasse : « BIENNAIS ORFre DE LL.MM. IMPles ET ROY les A PARIS ».

Porte en dessous une étiquette avec n° « 332 », marquée « Dorure au mercure ».

Ht : 26 cm.

B.E. Époque Premier Empire. (Quelques frottements).

8 000 / 12 000 €

Provenance :

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Historique : Notre buste fait partie de la série des « Napoléonides » commencée par Biennais à partir de 1810. D’une belle qualité de ciselure, notre buste représente Catherine, Reine de Westphalie. Fait à partir d’une ébauche sculptée en cire rose, chaque exemplaire possède plusieurs types de socle : rond ou carré, ornés du chiffre du sujet représenté, parfois on retrouve ces bustes sous la forme de pendules.

Œuvres en rapport :

- Plusieurs exemplaires connus de différents membres de la famille impériale : Murat, Jérôme, Caroline, Louis, Marie Louise, Catherine.

- Des exemplaires conservés dans les collections de la Fondation Napoléon, de la Princesse Napoléon et du château de Fontainebleau.

- Un modèle préparatoire en cire rose provenant de la descendance de Biennais, vendu à Angers (La Perraudière 19 janvier, 2022)

- Buste de l’Empereur Napoléon Ier en uniforme de colonel, portant les insignes de la Légion d’honneur et de la Couronne de fer, et la plaque de la Légion d’honneur. Vente collection Jean Louis Noisiez, n°222, Osenat, 7 juillet 2024

- Buste avec pendule de Jérôme Napoléon en uniforme portant l’ordre de la Couronne de Westphalie. Osenat, vente l’Empire à Fontainebleau, n°139, décembre 2024.

- Deux autres exemplaires de bustes en bronze doré de Catherine de Wurtemberg se trouvent dans la collection Bruno Ledoux et dans la collection de la Princesse Napoléon, Prangins (Suisse).

Bibliographie :

- Guy Ledoux Lebard, « La série des petits bustes en bronze des napoléonides par l’orfèvre Biennais » in Bulletin de la Société d’Histoire de l’Art Français, 1990 (année 1989 ) , p .130-142

- Elliott Joffre, « Les Napoléonides », article disponible sur le site « Napoléon.org ».

Biographie :

La princesse Catherine de Wurtemberg, par son mariage princesse Catherine Bonaparte, reine de Westphalie, est née à Saint-Pétersbourg (Russie) le 21 février 1783 et morte à Lausanne (Suisse) le 29 novembre 1835. Fille de Frédéric Ier, roi de Wurtemberg, et de la reine Augusta, de la maison de Brunswick- Wolfenbuttel, nièce de la Tsarine, elle épousa le 22 août 1807 à Paris Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, frère de Napoléon Ier

48. École française vers 1830/1840

D’après une gravure d’Antoine MAURIN (1793-1860), La Princesse Catherine de Wurtemberg (1783-1835), épouse de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, couronnée et la main droite posée sur le code civil westphalien Statuette en bronze à patine mordorée

Porte l’inscription : « Son Altesse Royale la Princesse Catherine de Wurtemberg/ Reine de Westphalie Princesse de Monfort / Belle-sœur de l’Empereur Napoléon »

H. 45 cm

Quelques usures

10 000 / 15 000 €

Provenance :

Genève, Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvre en rapport :

- Antoine Maurin (1793-1860), Princesse Catherine Jérôme de Montfort, estampe, signée et datée « A Maurin, 1836 », Paris, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, Réserve QB-370 (61)-FT 4.

Littérature en rapport :

- Recueil. Collection de Vinck. Un siècle d’histoire de France par l’estampe, 1770-1870. Vol. 61 (pièces 8135-8202), Directoire, Consulat et Empire] ;

- G. Hubert, La Sculpture dans l’Italie Napoléoniennes, Paris, 1964, p. 354, ill. 180 ;

- Anne Dion-Tenenbaum, L’orfèvre de Napoléon Martin-Guillaume Biennais, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 15 octobre 2003-19 janvier 2004, Paris, RMN, 2003, p. 88 ;

- Guillaume Nicoud, Jérôme Napoléon - und die Kunst und Kultur im Königreich Westphalen / et l’art et la culture dans le Royaume de Westphalie. Kolloquiumsakten und Archive / Colloque et recueil d’archives, en ligne.

Historique :

Cette statuette en bronze mordoré représentant la reine de Westphalie Catherine de Wurtemberg, épouse de Jérôme Bonaparte, prend pour modèle une estampe publiée par le lithographe et illustrateur Antoine Maurin (1793-1860). Ce portrait officiel de l’ex-reine de Westphalie fut déposé en juillet 1836, en même temps que ceux de son mari le « Prince Napoléon Jérôme de Montfort » et de sa fille la « Princesse Mathilde Laetizia Jérôme de Montfort ». Ces titulatures ont été adoptées par le couple après la dissolution du royaume de Westphalie en 1813, le titre de Prince et Princesse de Montfort ayant été conféré par le roi Frédéric 1er de Wurtemberg à son gendre et sa fille en 1816. L’iconographie hautement politique représente la princesse de Montfort, la main posée sur le code Napoléon entériné dans l’éphémère royaume de Westphalie créé le 8 aout 1807. Il s’agit d’une rare représentation sculptée de l’épouse de Jérôme Bonaparte dont on connait un portrait officiel réalisé par le Baron Bosio (vers 1810, buste en marbre blanc, H.62 cm, musée national du Château de Fontainebleau, N.3111) et un buste petite nature en bronze doré signé ‘Biennais’ conservé dans la collection Colonna Walewski.

JÉ r ÔM e na PO l ÉO n (1784-1860)

Service pompeien du prince Jerome Napoléon

49. SEVRES

Trois assiettes à dessert en porcelaine de Sèvres du service Pompéien du Prince Jérôme Napoléon, à décor sur fond rouge au centre sur l’une d’une coupe de fruit, aiguière et jarre renversée, la deuxième, d’une maison dans le style grec et cyprès sur terrasse, la troisième d’un navire en bord de mer, tortue, figure sculptée et ancre, l’aile à décor de palmettes et rosettes.

Marquées : S. 52 en vert N couronné en rouge.

Epoque Second Empire, vers 1856.

Diamètre : 24 cm.

10 000 / 18 000 €

Provenance : Service livré à Son Altesse Impériale le Prince Jérôme Napoléon (1822-1891) le 23 mars 1857, pour son Palais pompéien à Paris.

Exposition : Château de Compiègne, musée de l’impératrice, mise en dépôt pour l'exposition permanente.

En 1854, le prince Napoléon (1822-1891), connu sous le surnom de « Plon-Plon », fils cadet de Jérôme Bonaparte et de Catherine de Wurtemberg, commanda à la Manufacture de Sèvres un double service d’entrée et de dessert à « décor étrusque ». Ce choix artistique visait à s’harmoniser avec son ambitieux projet architectural : une somptueuse demeure de style néo-pompéien érigée avenue Montaigne, inspirée de la villa de Diomède à Pompéi. Ce palais, construit entre 1856 et 1860 sur l’emplacement de l’ancien Pavillon des Beaux-Arts de l’Exposition Universelle de 1855, fut conçu par plusieurs architectes dont Hittorff, Normand et Rougévin. La décoration intérieure, dans un style néo-grec raffiné, fut réalisée par Camille-Auguste Gastine, avec des peintures de Jean-Léon Gérôme et Sébastien Cournu.

Le service de table, achevé en 1856 et enregistré dans les archives de Sèvres (Vv6, 24-37 à 46 et 24-47), fut livré à Son Altesse Impériale le 23 mars 1857 (Vz9, 58 v°). Il comprenait pour l’entrée un service à frise étrusque en or comportant 120 assiettes plates à 9 francs pièce et des pièces de forme. Le service à dessert, plus luxueux, se composait de 72 assiettes plates à 76 francs pièce, accompagné de 18 tasses à café et 24 tasses à thé., le décor décrit « service à fond brun rouge, décor étrusque en or, trophées significatifs au centre ».

Le programme iconographique du service fut élaboré sous la direction de Jules Dieterle, directeur des travaux d’art à Sèvres. Cinq ornemanistes dont Gérard Derichweiler contribuèrent à son exécution.

Né en exil à Trieste, le prince Napoléon avait grandi à Arenenberg auprès de sa tante Hortense, où il noua des liens étroits avec son cousin Louis-Napoléon, futur Napoléon III. Il occupa notamment le Palais-Royal et le château de Meudon. En 1859, il épousa MarieClotilde de Savoie, mais son goût pour les arts et les antiquités s’exprima pleinement à travers son hôtel particulier, parfois surnommé Palais pompéien, où il organisait des soirées « à l’antique » mêlant théâtre et reconstitutions historiques.

Arsène Houssaye, directeur de la Comédie Française, détaille dans ses mémoires un diner organisé par Mademoiselle Rachel, (Rachel Félix 1828-1858) célèbre tragédienne et amante du prince, pour des politiciens et diplomates : on sait que la salle à manger de la tragédienne est peinte comme une salle à manger d’Herculaneum ; Melle Rachel a même un service représentant toutes les figures des fresques antiques » (A. Houssaye, Les confessions, souvenirs d’un demi-siècle, 1830-1880, 1885, t. IV, p. 243), suggérant que ce service fut très probablement commandé par le prince Napoléon pour elle.

Le musée de Sèvres conserve huit assiettes de ce service, une autre est conservée au British Museum, voir Aileen Dawson, French Porcelain, a catalogue of the British Museum collection, n ° 189, pp. 230-232.

Gustave Boulanger, La Maison pompéienne, parfois appelée Palais pompéien, était l’hôtel particulier du prince Jérôme Napoléon à Paris.

l OU is BO na P arte (1778-1846)

50. Anne-Louis GIRODET-TRIOSON (Montargis, 1767 - Paris, 1824)

Louis Bonaparte en uniforme de colonel du 5e régiment de dragon avec son fils, le prince royal Napoléon-Louis. Crayon noir.

En bas à droite paraphe à l’encre de Pérignon, expert de la vente après décès 17,5 cm x 16,3 cm

Sous-verre, cadre en bois et stuc doré.

6 000 / 8 000 €

Provenance : - Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Jean Baptiste Joseph Wicar

Louis Bonaparte (1778-1846) et Louis Napoléon (1804-31), vers 1806

Château de Versailles

Charles-François Jalabert

Louis Bonaparte en uniforme du colonel du 5e régiment de dragons musée des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau

51. HAGBOLT Jacob (1775-1847), modeleur en cire.

Ecole allemande du début du XIXe siècle

Buste de Louis Bonaparte, profil à gauche, en uniforme portant la Légion d’honneur, en cire peinte sur fond en vert noir.

Sous verre bombé.

Dans un médaillon ovale cerclé d’un encadrement en bronze à décor d’une suite de petites perles et d’une frise de feuillages mouvementée ; l’ensemble présenté dans un cadre en bois noirci avec suspente en laiton doré.

Porte au revers une étiquette « J. Hagbolt Portraiteur in Was… »

B.E. Première partie du XIXe siècle.

Médaillon : 7 x 6 cm.

Cadre : 20,5 x 18 cm.

2 000 / 3 000 €

Provenance :

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Biographie : Louis Bonaparte, (1778-1846), roi de Hollande, comte de Saint-Leu. Aide de camp de son frère Napoléon en Italie et en Égypte. Colonel de dragons, puis général de brigade. Épouse contre son gré en 1802 Hortense de Beauharnais, suite à une manœuvre de Joséphine, soucieuse d’unir les deux familles. Le couple, mal assorti eut néanmoins trois enfants dont Louis-Napoléon, futur Napoléon III. Louis Bonaparte devient grand connétable à la proclamation de l’Empire, puis roi de Hollande en 1806. Mais Napoléon Ier ne lui laisse aucune liberté de manœuvre. Après bien des heurts entre les deux frères, Louis, neurasthénique, finit par abdiquer en 1810 et s’enfuit en Autriche.

Carl Christian Vogel von Vogelstein Portrait du roi Louis-Napoléon Château de Versailles

52. Martin Guillaume BIENNAIS (1764-1843)

«Louis Napoléon » en uniforme de général, portant les insignes et la plaque de la Légion d’honneur.

Buste en bronze doré ciselé de la série des « Napoléonides ».

Fonte unique.

Sur piédouche décoré de frises perlée et guillochée.

Reposant sur un socle carré orné sur le devant de la couronne impériale qui surmonte le chiffre (qui manque), décoré en partie haute et en partie basse d’une frise de raies de cœur et signé au dos de la terrasse : « BIENNAIS ORFre DE LL.MM. IMPles ET ROY les

A PARIS »

Ht : 26,5 cm.

B.E. Époque Premier Empire. (Frottement sur le socle).

15 000 / 20 000 €

Provenance :

- Collection F.J.B. Watson, directeur de la Wallace Collection puis ses descendants. - Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

Exposition : « le Roi Louis Napoléon et la Hollande de son époque », Institut Néerlandais, Paris 1959. Rijksmuseum, Amsterdam, 1959, n°34 du catalogue.

Historique :

Notre buste fait partie de la série des « Napoléonides » commencée par Biennais à partir de 1810. D’une qualité de ciselure rare, notre buste représente Louis Napoléon en uniforme, portant les insignes et la plaque de la Légion d’honneur.

Fait à partir d’une ébauche sculptée en cire rose, chaque exemplaire possède plusieurs types de socle : rond ou carré ornés du chiffre du sujet représenté, parfois on retrouve ces bustes sous la forme de pendules.

Œuvres en rapport :

- Plusieurs exemplaires connus de différents membres de la famille impériale : Murat, Jérôme, Caroline, Louis, Marie-Louise, Catherine.

- Des exemplaires conservés dans les collections de la Fondation Napoléon, de la Princesse Napoléon et du château de Fontainebleau.

na PO l ÉO n l OU is BO na P arte (1804-1831)

F ils D e l OU is et D’ h O rtense

53. Luigi PAMPALONI (Florence 1791-Florence 1847)

Napoléon Louis Bonaparte (1804-1831)

ca. 1826

Buste en marbre de Carrare

Dim. : 34 x 18,1 x 17,4 cm, sur un piédouche en marbre bleu turquin H. 10,5 cm

Porte une étiquette ancienne au revers

6 000 / 8 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Œuvre en rapport :

- Luigi Pampaloni, Buste de Napoléon Louis, Rueil-Malmaison, château de Malmaison et Bois Préau, n°inv. M.M.40.47.7102

Biographie :

Né à Florence en 1791, Luigi Pampaloni est un sculpteur néoclassique florentin. Élève du célèbre Lorenzo Bartolini à l’Academia di Belle Arti de Carrare, ville où il s’installe en 1810, il a entretenu des liens étroits avec la famille Bonaparte, à travers plusieurs importantes commandes de portraits officiels et de monuments funéraires entre les décennies 1810 et 1840. Il réalise tout d’abord de petits bustes en albâtre de Napoléon vers 1810 puis exécute des bas-reliefs pour le décor du Palazzo Pitti à la demande d’Elisa Baciocchi, Grande Duchesse de Toscane. Avant de sculpter la tombe de Lucien Bonaparte décédé en 1840 et enterré à Canino ainsi que le monument funéraire de Julie Clary, épouse de Joseph Bonaparte, le frère aîné de Napoléon, morte en 1845 à Florence, dans la chapelle Bonaparte de la basilique Santa Croce où était déjà érigé le tombeau de sa fille Charlotte Napoléone Bonaparte conçu par Lorenzo Bartolini en 1840, Pampaloni réalise le portait en buste de Napoléon-Louis Bonaparte vers 1826. Il se pourrait que ce portrait ait été commandé à l’occasion du mariage du fils de Louis Bonaparte et d’Hortense de Beauharnais avec sa cousine Charlotte Napoléone précédemment citée. Notre exemplaire est le second exemplaire répertorié avec celui conservé au château de Malmaison et Bois Préau (n°inv. M.M.40.47.7102).

P rin C esse M athil D e (1820-1904)

Médaillé au Salon de 1868

54. Mathilde-Letizia Wilhelmine BONAPARTE, dite « Princesse Mathilde »

(Trieste, 1820 – Paris, 1904)

Une intrigue sous le portique du palais Ducal à Venise 1865

Aquarelle sur papier. Signé en bas à droite : Mathilde

Au dos du cadre d’origine (Maison Le Roux Dupré) en haut à droite, numéro 4732 d’entrée au Salon à la craie noire.

59 x 132,5 cm (dimensions à la vue)

4 000 / 5 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Exposition :

- Paris, Salon de 1865, médaillé n°2653 : Une intrigue sous le portique du palais Ducal à Venise, d’après M. Vannutelli, aquarelle.

Bibliographie :

- C.-S. d’Arpentigny, Salon de 1865, in. Le courrier artistique, 6ème année, n°8, 23 juillet 1865, p. 30.

- L. Auvray, Exposition des beaux-arts : salon de 1865, Paris, 1865, pp. 83-84.

- L. Auvray, Une intrigue sous le portique du palais ducal à Venise, aquarelle par S.A.I. madame la princesse Mathilde, in. Revue artistique et littéraire, 6ème année, tome VIII, p. 23.

- E. Chesneau, Salon de 1865, in. Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire, 50ème année, n° 122.

- C. Dauzats, La princesse Mathilde, in. Le Figaro, 50ème année, 3ème série, n° 3, 3 janvier 1904, p. 1.

- L. Gallet, Salon de 1865 : peinture, sculpture, Paris, 1865, p. 28.

- T. Gautier, Salon de 1865, in. Moniteur universel, 27 juillet 1865.

- F.-F. Guyot de Fère, Salon de 1865 , in. Journal des arts, des sciences et des lettres, n° 12, 15 juin 1865, p. 93.

- C. d’Helvey, Exposition des Beaux-arts de 1865, in. Le moniteur de la mode, juin 1865, n° 3, p. 211.

- F. Jahyer, Salon de 1865 : étude sur les beaux-arts, Paris, 1865, p. 251.

- G. Klein, Salon de 1866 , in. Le Foyer : industrie, littérature, théâtre, 9ème année, n°25, 21 juin 1866, p. 2.

- C. Lacoste-Veysseyre, Théophile Gautier, Correspondance générale, 1868-1869, Genève, 1996, Tome X, p. 390.

- M. de Lescure, Le Salon de 1865 , in. Revue contemporaine, vol. 80, 1865, p. 558.

- C. de Moüy, Salon de 1865 , in. Revue française, Tome XI, 5ème année, 1865, p. 205.

Ancienne collection impériale,Villa de Prangins, Nyon

55. Sébastien-Charles GIRAUD (1819 - 1892)

Saint-Gratien résidence de la princesse Mathilde au bord du Lac d’Enghien, 1837

Huile sur toile. Daté, localisé et monogrammé en bas à gauche : 7bre 1857 / St Gratien / Ch G

46,8 x 56 cm

5 000 / 8 000 €

Provenance :

- Princesse Mathilde Bonaparte (1820-1904)

- Napoléon-Louis-Joseph-Jérôme Bonaparte (1864-1932), son neveux et filleul

- Louis-Napoléon Bonaparte (1914-1997), neveu de ce dernier

- Ancienne collection du Prince Napoléon, vente du contenu de la Villa de Prangins, Nyon – Vaud, 30 octobre – 11 novembre 1950, n° 375.

Exposition :

- Cette œuvre a été exposée au Musée du second empire du Palais de Compiègne.

56. Sébastien-Charles GIRAUD (1819 - 1892)

Le Pavillon de Breteuil à Sèvres, 1853

Huile sur panneau

37,1 x 46,5 cm

Signé et daté en bas à gauche : Ch Giraud / 1853.

5 000 / 8 000 €

Provenance :

- Princesse Mathilde Bonaparte (1820-1904)

- Napoléon-Louis-Joseph-Jérôme Bonaparte (1864-1932), son neveux et filleul

- Louis-Napoléon Bonaparte (1914-1997), neveu de ce dernier

- Ancienne collection du Prince Napoléon, vente Villa de Prangins, Nyon – Vaud, 30 octobre – 11 novembre 1950, n° 377.

Exposition :

Cette œuvre a été exposée au Musée du second empire du Palais de Compiègne.

na PO l ÉO n iii

Exceptionnel panorama de la ville de Sébastopol

57. Jean-Baptiste-Henri DURAND-BRAGER (Dôle-de-Bretagne, 1814 — Paris, 1879)

Sébastopol - Panorama pris des batteries anglaises

Huile sur toile

56,4 x 270 cm

Signé et daté en bas à droite : H Durand Brager 1857

Sur le cadre d’origine, l’inscription :

SEBASTOPOL / Panorama pris des Batteries Anglaises / à gauche du Ravin de Worontzoff / H.Durand Brager.

(Restaurations)

25 000 / 30 000 €

Provenance :

- Collection Comte et Comtesse Charles-André Colonna Walewski

Expositions :

- Exposition temporaire, organisée conjointement par le Mucem de Marseille avec le Musée Rath de Genève, J’aime les Panoramas , du 4 novembre 2015 au 29 février 2016.

- Prêté durant cinq ans à Château de Compiègne.

Biographie :

Jean-Baptiste-Henri Durand-Brager (Dôle-de-Bretagne, 1814 — Paris, 1879)

Adolescent, il fréquente l’atelier d’Eugène Isabey et de Théodore Gudin tout en se destinant à une carrière d’officier de marine. Embarqué comme peintre lors de plusieurs missions scientifiques et militaires notamment en Algérie et au Sénégal, il réussit à concilier sa passion des voyages, un goût certain pour l’aventure et sa vocation artistique. En 1840, à bord de l’Oreste, il fait partie de l’expédition de La Plata. Celle-ci est détournée vers Sainte-Hélène pour escorter la Belle-Poule qui doit rapporter en France les cendres de Napoléon Ier. Il assiste à l’exhumation de l’Empereur et reçoit la commande d’un album souvenir qui sera lithographié. En 1843, il explore l’Argentine, l’Uruguay puis remonte la côte brésilienne. À son retour, il peint pour le prince de Joinville un panorama en six tableaux de la baie de Rio et pour Louis-Philippe La Prise de Mogador. Au Salon, à partir de 1844, il expose des tableaux d’Histoire : Le Bombardement d’Alger par Duquesne en juin 1683, Le Combat de la frégate Niémen contre l’Améthyste et l’Aréthuse (Bordeaux, musée des Beaux-Arts). Il utilise ses souvenirs de voyage pour peindre une vue de Gorée (Sénégal) ou du port de Solidad (Patagonie) ou encore Le Matin d’un dernier jour, Le Soir d’un dernier jour, sujets empruntés à son journal de bord et exposés au Salon de 1847. En 1853, à bord du Cacique, il participe à une reconnaissance des côtes de la mer Noire, relevant au passage le plan des forts russes 1. En qualité de dessinateur de l’escadre de l’amiral Hamelin, il participe à la campagne de Crimée jusqu’en mars 1856. Il est également de l’expédition d’Italie et assiste aux batailles de Montebello et Magenta. Il collabore à L’Illustration, publie des ouvrages de vulgarisation sur les armées et fait paraître Voyages autour du monde, aperçu de son existence aventureuse. Spécialiste de marines, il reçoit de prestigieuses commandes de Napoléon III comme du tsar Alexandre II, pour lequel il peint Le Combat de Sinope, « une des toiles les plus remarquables qu’il ait pro duites » 2. En 1860, il est jugé trop âgé pour participer à l’expédition de Chine. Il se consacre alors à ses élèves et à la publication d’albums : La Marine française, La Marine de commerce et Les Corsaires français qu’il laissera inachevé. Il s’éteint à Paris en 1879.

J.-B.-H. Durand-Brager, Sur le front en Crimée , lithographie de J.

parue dans L’Illustration, 8 septembre 1855

En mars 1854 éclate la guerre de Crimée. La Russie cherche à ravir Constantinople à l’empire ottoman et à s’assurer une ouverture sur la Méditerranée. Pour soutenir les Turcs face aux Russes, les gouvernements français et britannique dépêchent sur place un corps expéditionnaire de 200 000 hommes. À Paris comme à Londres, les gouvernements utilisent la presse à une échelle inconnue jusqu’alors, pour justifier leur politique. Dans cette guerre d’images avant l’heure, les reportages dessinés, publiés à la une des journaux, façonnent l’opinion publique, bien plus que la photographie, encore balbutiante. Durand-Brager est au cœur de cette bataille. Précurseur des grands reporters, il fait paraître des articles et des dessins, parfois très crus, dans L’Illustration et Le Monde illustré sous son nom, et dans La Patrie sous le pseudonyme de Rambal. Témoin et acteur privilégié ainsi qu’il s’est lui-même représenté (fig. l), il échappe à l’épidémie de choléra qui décime près de 75 000 hommes. Il assiste au bombardement d’Odessa, à la bataille de l’Alma puis à celle de Sébastopol avant de participer à l’expédition de Kinburn, destinée à réduire le dernier bastion de résistance russe en mer Noire. À la chute de Sébastopol le 8 septembre 1855, Napoléon III lui commande une vingtaine de toiles sur ce haut fait d’armes qui, quarante ans après Waterloo, marque le grand retour de la puissance militaire française sur la scène internationale (Versailles, musée national du Château 3 ). Exposé au Salon de 1857 4, cet ensemble illustre le panorama du siège vu du côté français, tandis que notre tableau est peint depuis les positions britanniques. De mêmes dimensions, il complète ainsi le point de vue général du site représenté par les deux plus grandes toiles de la série : Panorama des attaques de gauche depuis l’observatoire du maréchal Canrobert et Panorama des attaques de gauche depuis l’extrême gauche 5. Pendant les 334 jours du siège, les alliés déploient près de 816 pièces d’artillerie, creusent 80 kilomètres de tranchées et envoient sur la ville près d’un million et demi de projectiles, tandis que 5 500 canons russes leur répondent. C’est le champ des ruines laissées par ces bombardements incessants que peint Durand-Brager. À l’extrémité gauche, juste après le ravin des Anglais et dissimulant la flotte franco-britannique, apparaît le bastion du Mât, point stratégique de l’offensive alliée. On reconnaît au centre la ville de Sébastopol, avec la longue façade du musée des Modèles et la colonnade néo-classique de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul. Un peu plus loin, on aperçoit les dômes dorés de la basilique Saint-Nicolas et, protégeant l’entrée du port sud et des docks, la sombre masse du fort Saint-Nicolas. Elle fait face à celle tout aussi formidable mais éclatante de blancheur du fort Constantin.

1 — A. Gouttman, La Guerre de Crimée, 1853-1856, Paris, 2006, p. 121.

Un peu plus loin encore, au-delà de la butte occupée par le faubourg de Karabelnaja, apparaît le monticule anéanti du fort de Malakoff, dont la prise, le 5 septembre, décidera de l’issue du siège. Pour préparer ce travail titanesque, Durand-Brager réalise sur place, par un froid très rigoureux (entre -20 et -26 oc), de nombreuses études préparatoires ainsi qu'un reportage photographique très complet (fig. 2) 6 « Chacun alors verra que sans emporter l'immense bazar de M. Fenton, nous avons pu recueillir une ample et belle moisson » 7. Cette allusion un brin malveillante au célèbre photographe anglais Roger Fenton vient nous rappeler que le site, balayé par le sirocco, est alors parcouru par des hordes de peintres et de photographes : Horace Vernet sur place de juin à novembre 1854 8 ; Constantin Guys, dépêché par l'Illustrated London News ; les photographes Charles Szathmari et Albéric d’Orléans, mandatés par les autorités militaires françaises, sans oublier James Robertson, un autre photographe britannique. Enfin, le colonel Langlois, envoyé par le ministère de la Guerre, arrive à Sébastopol le 13 novembre 1855 avec son assistant le photographe Léon Méhédin afin de préparer le Panorama de Sébastopol pris de la tour Malakoff, qui ouvrira sur les Champs-Élysées en août 1860. Cette débauche d’artistes vient en hâte saisir les vestiges d’une ville fantôme que les troupes alliées, craignant le retour des Russes, détruisent chaque jour davantage. La curiosité de l’opinion internationale qui s’est passionnée pour cette guerre lointaine en est le moteur. Jusqu’à l’invention en 1888 du Kodak par George Eastman — qui rend caduque la nécessité d’un très long temps de pose —, seule la peinture d’Histoire permet la représentation naturelle d’une action militaire. Elle gomme tous les incidents inutiles au profit du seul récit. Le peintre peut jouer sur un registre émotionnel bien plus étendu que le photographe, dont l’objectif enregistre mécaniquement une réalité figée dans son ensemble et prosaïque dans ses détails. Les panoramas donnent à voir la guerre en couleurs, de façon bien plus réaliste que les clichés en noir et blanc au rendu trop abstrait et au cadre trop étroit. Qu’ils se déploient dans le cadre officiel des musées ou dans l’espace clos des rotondes commerciales, ce sont de gigantesques machines de propagande gouvernementale, qui réussissent à séduire une foule avide de sensationnel. Cette faculté de synthèse narrative et cette capacité à rendre crédible le théâtre des opérations les plus complexes expliquent le succès d’un genre qui connaîtra son âge d’or au XIXe siècle et qui a été porté à son sommet par des artistes comme Durand-Brager.

2 — P. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, (1866-1876), 15 vol., t. 6, pp. 1427-1428.

3 — Claire Constans, Musée national du château de Versailles, Les Peintures, 1995, 2 vol., t. I, nos 1642 à 1662, pp. 295-2977, repr.

4 — NOS 855 à 875 du livret.

5 — Inv. 10170, 57 x 271 cm et inv. 10171, 58 x 271 cm.

6 — Crimée, 1854-1856, premiers reportages de guerre, Paris, musée de l’Armée, Hôtel des Invalides, 1994. Ces clichés, exécutés en association avec le photographe De Lassimonne, furent édités par Gambart & Co. à Londres et par Bisson Frères à Paris (Bibliothèque nationale, musée de la Marine, musée de l’Armée, etc.).

7 — op. cit., p. 118.

8 — Pour préparer L’Assaut du zouave et La Prise de la tour Malakoff par le général Mac Mahon (Autun, musée Rolin).

Fig. 1 :
Worms
Fig. 2 : Sébastopol, Vue prise de Malakoff , Durand-Brager et Lassimonne Photog. Durand-Brager, Henri (1814-1879).

58. COFFRET MEDAILLER, en forme de livre, recouvert de maroquin vert doré au petit fer aux « Grandes Armes de l’Empereur » dans un encadrement garni d’une frise d’aigles entrecoupées de « N » et d‘abeilles.

Dos à nervure orné d’aigles, inscrit « Napoléon Medals », « Andrieu » et frise au « N », à l’aigle et aux abeilles en suite.

Ouvert, il est garni à l’intérieur de velours vert et présente :

- Un plateau avec deux médailles en bronze.

L’une, représentant l’Empereur Napoléon Ier de profil tête laurée par Andrieu. F.

L’autre, l’Empereur Napoléon Ier tête laurée et l’impératrice Joséphine de profils par Andrieu Fecit.

Diam des deux médailles : 140 mm.

Fonds garni de cuir (petits accidents manques en bordure).

- Puis, au fond, un second plateau contenant sept médailles dites « cliché uniface en étain bronzé », et une médaille en bronze, sous verre, garnies sur le pourtour de cuir et de papier.

1 - l’Empereur Napoléon Ier, Passage du Grand Saint Bernard, le XXV Floréal An VIII, par Andrieu. « Étain bronzé ». Diam. 70 mm. Sous verre.

2 - Napoléon Empereur et Roi de profil, tête laurée, par Andrieu. « Étain bronzé ». Diam. 70 mm. Sous verre.

3 - Bonaparte, Bataille de Marengo le XXV Prairial An VIII, par Andrieu. « Étain bronzé ». Diam. 70 mm.

4 - Le baptême du Roi de Rome par Andrieu (médaille percée en bronze doré, reproduction). Diam 70 mm. Sous verre. Fond en cuir.

5 - Siège de la Bastille « prise par les citoyens de la ville de Paris », par Andrieu. « Étain bronzé ». Diam. 75 mm. Sous verre. Fond en cuir.

6- Joséphine Impératrice de profil, par Andrieu. « Étain bronzé ». Diam. 70 mm. Sous verre.

7- Napoléon Empereur, par Andrieu.

« Étain bronzé ». Sous verre. Fond en cuir.

8 - Marie-Louise Impératrice, par Andrieu.

« Étain bronzé ». Sous verre. Fond en cuir.

3 000 / 4 000 €

COLLECTION IMPÉRIALE RUSSE

Provenance :

- Collection comte et comtesse Charles-André Colonna Walewski

59. Paire de grands fauteuils en bois mouluré, sculpté, peint et doré (deux tons d’or), à dossier incurvé à bandeau, draperies et décor d’une frise de rinceaux de feuillages et colonnes détachées, les accotoirs à têtes d’aigle, feuillages et rosaces, reposant sur des pieds fuselés à sphère et masse d’Hercule ; (restaurations, notamment à la dorure et à la peinture). Russie, fin du XVIIIe siècle, vers 1790-1800.

H : 92 cm, L : 67 cm

Estimation sur demande

Provenance :

- Probablement l’Impératrice Maria Feodorovna (1759-1828) pour l’ameublement d’une salle d’apparat de l’un de ses palais à la fin du XVIIIe siècle,

- Ancienne galerie Jeremy, Londres, - Ancienne galerie Roger Imbert, Paris.

Bibliographie :

- J. Kugel, Trésors des Tzars – La Russie et l’Europe de Pierre le Grand à Nicolas Ier, Paris, 1998, p. 64.

Références bibliographiques :

- A. Koutchoumov, Russian Decorative Art in the Collection of the Pavlovsk Palace Museum, Leningrad, 1981, p. 31.

- A. Chenevière, Splendeurs du mobilier russe, Paris, 1989, n°38.

Ces deux fauteuils appartenaient à l’origine à un ensemble plus vaste dont deux exemplaires sont aujourd’hui conservés au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (Chenevière, op. cit., n°38) et deux autres à la David Roche Foundation à Adelaïde en Australie (provenant de la galerie Jeremy puis de la galerie Carlton Hobbs).

Un dessin conservé dans les archives du palais de Pavlosk, traditionnellement à juste titre rapproché de cette paire de sièges montre un siège d’apparat dont les caractéristiques du décor s’apparentent précisément à la paire de fauteuils de la collection Walewski. On y retrouve, et il s’agit d’un détail stylistique totalement inédit, les pieds simulant la masse du demi-dieu de la mythologie, Hercule, à l’origine de la désignation de ces fauteuils comme « fauteuils d’Hercule ». Outre cette similitude déterminante, on distingue également sur ce dessin les accotoirs à têtes d’aigle et un décor de draperie, plus présent cependant sur le dessin. Le grand fauteuil représenté sur le dessin, plus riche que les simples fauteuils qui devaient l’accompagner, peut sans hésitation être qualifié de trône notamment si l’on considère la hauteur du dossier mais surtout la présence au dossier et aux accotoirs des aigles impériaux ainsi que le décor du dossier marqué du M de Maria Feodorovna probablement destiné à être réalisé en tapisserie. Dès lors, une hypothèse très probable serait que les six fauteuils aujourd’hui répartis entre les collections du musée de l’Ermitage, la fondation David Roche et la collection Walewski complétaient l’ameublement d’un salon d’apparat dont le trône du dessin de Pavlosk aurait constitué le point culminant.

Dessin conservé dans les archives du palais de Pavlosk (Russie).

L'Hôtel particulier du comte et de la comtesse Walewski, Paris

Portrait de Maria Feodorovna par Élisabeth Vigée-Lebrun. Palais de Peterhof, Saint-Petersbourg.

60. Manufacture impériale de Toula Coffret en acier poli et bronze doré, de forme rectangulaire et ouvrant à un tiroir en façade, à décor (toutes faces) de guirlandes de feuillages dans des encadrement de cabochons à facettes, rosaces et perles, la façade à décor gravé simulant une entrée de serrure, le revers orné d’une corbeille de fleurs stylisée, reposant sur une base saillante à frise de feuilles d’acanthe et petits pieds sphériques.

Manufacture impériale de Toula, Russie, fin du XVIIIe siècle. H : 14 cm, L : 25 cm, P : 17 cm 60 000 / 80 000 €

Provenance :

- Galerie Kraemer à paris, fin des années 1970.

Références bibliographiques :

- Trésors des Tzars-La Russie et l’Europe de Pierre le Grand à Nicolas I er, Paris, galerie J. Kugel, 1998.

- 18th -19th century Tula artistic steel, Moscou, 2015.

La grande originalité des meubles et objets d’art en acier poli réalisés aux XVIIe et XVIIIe siècles font de la ville de Toula, située à 200 km au sud de Moscou, un exemple unique dans l’histoire des arts décoratifs. La manufacture impériale d’armes y fût fondée par Pierre le Grand en 1712 et se consacra dans un premier temps aux fusils et pistolets conformément à la tradition dans cette région depuis le XVIe siècle. Rapidement la production s’élargît aux objets civils, essentiellement destinés à des cadeaux diplomatiques.

La virtuosité des artisans répartis dans différent ateliers explique le rayonnement exceptionnel de cette technique totalement inédite qui s’illustre au travers de coffrets, encriers flambeaux mais aussi de tables, chaises, fauteuils et miroirs. Plusieurs coffrets à ouvrage similaires sont répertoriés à la fin du XVIIIe siècle, citons notamment au musée de l’Hermitage de Saint-Pétersbourg le célèbre coffret offert à l’impératrice douairière Maria Feodorovna (1759-1828) en 1801 d’une richesse exceptionnelle, mais aussi un autre coffret réalisé dans les années 1780, d’un décor plus modeste. Bien plus modeste également que le troisième coffret très similaire à celui de la collection Walewski conservé au musée historique de Moscou. Ce coffret est pratiquement identique au coffret présenté ici, autant par sa taille que par son décor, et présente esthétiquement le même système reposant sur l’alternance des parties brillantes en fer poli et des encadrements et guirlandes de bronze doré conférant à l’objet une grande densité. On retrouve également sur les deux coffrets les frises de cabochons à facettes en relief mêlés à des rosaces aux angles et au milieu ainsi que des pieds sphériques de bronze doré.

Un cinquième coffret, également comparable, a été vendu à Paris le 7 novembre 2012, lot 221 (115 000 €).

Coffret, manufacture impériale de Toula, fin du XVIIIe siècle, Musée historique, Moscou.

61. Manufacture impériale de Toula

Guéridon en acier poli, le plateau tournant octogonal en marbre beige de l’Oural soutenu par une ceinture à balustres ajourés, reposant sur un piètement en doublebalustre à décor de godrons et enroulements terminé par une base triangulaire à pieds circulaires ; (restaurations, notamment au plateau).

Manufacture impériale de Toula, Russie, début du XIXe siècle.

H : 74 cm, L : 70 cm, P : 70 cm 80 000 / 120 000 €

Provenance : - Ancienne galerie Roger Imbert à Paris, fin des années 1970.

Un guéridon rectangulaire de la même époque, en acier et bronze doré, également réalisé à Toula, a été vendu à Paris, Christie’s, le 21 novembre 2023, lot 23 (176 000 €).

Jean Baptiste Santerre, Philippe II d’Orléans (1674-1723) le Régent de France, vers 1716

CO lle C ti O n r OY ale

P hili PP e ii D’O rleans (1674-1723)

62. CHINE

Deux gobelets et trois soucoupes en porcelaine à décor dans la palette Imari, bleu, rouge et or des armoiries du Régent Philippe II d’Orléans (1674-1723), dans un écu surmonté d’une couronne ducale et cerné du collier de l’ordre de Saint-Michel et l’ordre du Saint-Esprit, dans un entourage de fleurs.

H. : 7 cm , D. : 13,5 cm.

XVIIIe siècle, période Kangxi, vers 1710. Un éclat sur un gobelet, un éclat restauré sur l’autre gobelet, égrenures sur les soucoupes. 4 000 / 6 000 €

Historique :

Le service en porcelaine aux armes du Régent est mentionné au Palais Royal dans l’inventaire après décès commencé le 10 mars 1724 sous les n° 1162, 1210, 1225-1229. Est notamment décrit « un cabaret de vernis de la Chine marqué aux armes d’Orléans et garni de douze gobelets, douze soucoupes, deux boëtes à sucre avec leur couvercle, ; deux tayères, toutes les pièces de porcelaine de la Chine peintes dans le goût du Japon et marquées aux armes d’Orléans, 150 livres »

Bibliographie :

Une de ces tasses de la collection du comte et de la comtesse Walewski est reproduite par Antoine Lebel, Armoiries françaises et suisses sur la porcelaine de Chine au XVIIIe siècle, 2009, p. 43.

Exposition : Prêtés au Musée de Légion d’honneur, exposition permanente

ORDRE D’ACHAT / ABSENTEE BID FORM

Collection Charles-André Colonna Walewski

Dimanche 22 juin 2025 - 14h30

9-11, rue Royale

77300 FONTAINEBLEAU

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Cabinet Jean-Claude DEY

Jean-Claude DEY

Expert honoraire près la Cour d’Appel de Versailles

Ancien Assesseur près la Commission de Conciliation et d’Expertise Douanière Conseil en ventes publiques

Membre du S.F.E.P.

Vice-président de la C.N.E.A.M 8 bis, rue Schlumberger 92430 Marne-la-Coquette jean-claude.dey@wanadoo.fr

Tél.  : +33 (0)1 47 41 65 31

Lots n° 4; 5; 27; 29; 31; 33; 46; 47; 51; 52; 58 ; 92 ; 96 ; 97 ; 103 ; 104 ; 106 à 111 ; 114 à 119 ; 121 à 126 ; 128 ;129 ; 131 à 137 ; 160 ; 174

Alain NICOLAS

Expert pres la Cour d’Appel de Paris

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels

Pierre GHENO

Expert pres la Cour d’Appel de Paris

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels 41, quai des Grands Augustins 75006 Paris neufmuses@orange.fr

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Lots n° 63 à 88

Cyrille FROISSART

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Pierre François DAYOT

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Cabinet GTO EXPERTS

Guillaume GADIFFERT

Membre Stg de la Fédération Nationale Des Experts Spécialisés En Art

Membre de La Confédération Européenne Des Experts d'Art gtoexperts@gmail.com

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Patricia LEMONNIER

Expert près la Cour d’appel de Paris

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54 boulevard Richard Lenoir - 75011 Paris plemonnier2000@yahoo.fr

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Cabinet de BAYSER

Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels 69 rue Sainte-Anne 75002 Paris www.debayser.com

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Thomas MORIN-WILLIAMS

Membre de la CEFA expert@morinwilliams.com

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Jean-Pierre Osenat

Président Commissaire-priseur

Jean-Christophe Chataignier

Directeur Général - Associé +33 (0)1 80 81 90 04 jc.chataignier@osenat.com

Raphael PitChal

Assistant de direction +33 (0)7 86 17 55 19 empire@osenat.com

Dimanche 22 juin 2025

Vente à 14h30, no 1 à 62

Collection Charles-André Colonna Walewski

Vente à 15h30 no 63 à 174 L'Empire à Fontainebleau

Hôtel d’Albe 9-11, rue Royale 77300 Fontainebleau

Expositions publiques

Vendredi 20 juin 14h-17h

Samedi 21 juin 10h-13h et 14h-17h

Dimanche 22 juin 10h-12h

Administration des Ventes & Règlements

+33 (0)7 86 17 55 19 empire@osenat.com

DIMANCHE 22 JUIN 2025

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Expédition

Pierre Lorthios

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Agrément 2002-135

L'ensemble des objets de la collection Walewski est en importation temporaire (cf : conditions de ventes).

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MANUSCRITS

63. BeaUharnais (Auguste-Amélie de).

Lettre autographe signée [À L'IMPÉRATRICE JOSÉPHINE]. Palais de Monza [près de Milan], 9 septembre 1806. Une p. 1/2 in-8 carré, sur bifeuillet de papier à encadrement gaufré de la maison parisienne Susse ; trace d’onglet en marge de la dernière page blanche.

150 / 200 €

«  Madame, je profite du départ de Mr Bataille pour vous faire parvenir plus vite MES TENDRES REMERCÎMENTS POUR LES CHARMANTES GUIRLANTES, QUI M’ONT FAITE UN GRAND PLAISIR ; on ne peut rien voir de plus frai[s] ni de plus joli, on reconnaît partout le goû[t] de Votre Majesté, mais ce qui m’a surtout enchanté[e] a ét[é] la certitude que vous daignez penser à moi, j’y attache un bien grand prix. Daygnez toujours me continuer vos bontés. Soyez sûr[e] que vous ne les donnez pas à une ingratte et que Votre Majesté trouvera toujours en moi une tendre et respectueuse fille... MES RESPECTUEUX HOMMAGES À SA MAJESTÉ L’EMPEREUR. »

ÉPOUSE DU PRINCE EUGÈNE, DONC BELLE-FILLE DE L›IMPÉRATRICE JOSÉPHINE ET DE NAPOLÉON Ier, AUGUSTE-AMÉLIE DE BAVIÈRE (1788-1851) était issue d’une des plus anciennes familles régnantes d’Europe, les Wittelsbach. Son mariage avec le prince Eugène, vice-roi d’Italie et fils adoptif du vainqueur d’Austerlitz, obéissait à des raisons essentiellement politiques, mais le couple ainsi formé vécut dans une très bonne entente, et la princesse de Bavière soutint son époux au moment de l’effondrement de l’Empire. Elle lui donna de nombreux enfants, dont deux filles qui devinrent l’une reine de Suède, l’autre impératrice du Brésil.

AIDE DE CAMP D’EUGÈNE DE BEAUHARNAIS, AUGUSTE BATAILLE (1778-1821) avait été un ami de collège du prince et s’était attaché à sa destinée. Il serait fait chambellan du roi de Bavière. C’était aussi un cousin d’Eugène Delacroix.

Joseph roi d’Espagne

64. BOnaParte (Joseph).

Lettre autographe signée «  Joseph  », adressée au gouverneur de Madrid, le général Auguste-Daniel Belliard. Madrid, 24 octobre 1810. 3/4 p. in-4.

300 / 400 €

« Je fais donner l’ordre à Mr le chef de battaillon Beauvais comandant à Illescas [au sud de Madrid], et à Mr l’adjudantcom[m]andant Forestier de se rendre à l’armée du Midi. Veuillez les remplacer dans leurs com[m]andements. Votre affectionné... » Il s’agit là des futurs généraux Charles-Théodore Beauvais de Préau et Gaspard-François Forestier.

Provenance : Bibliotheca Lindesiana (estampille). Célèbre collection de livres et manuscrits réunie par les comtes de Crawford et Balcarres, Alexander William Lindsay (1812-1880) puis son fils James Ludovic Lindsay (1847-1913).

«  faire la connoissance des belles c halonnoises ... »

65. BOnaParte (Louis).

Lettre autographe signée à l’écrivain Jacques Lablée. S.l., « ce 14 floréal 11 h. » [an VI – 3 mai 1798]. 2 pp. in-4, adresse au dos, fentes aux pliures dont une large restaurée au feuillet d’adresse, quelques rousseurs. 150 / 200 €

BELLE LETTRE ÉCRITE AVANT SON DÉPART POUR L’EXPÉDITION D’ÉGYPTE

« JE VOUS AI CHERCHÉ EN VAIN À LA COMÉDIE. PLUS HEUREUX QUE MOI VOUS N’ÊTES PAS RÉDUIT À VOUS ENNUYER AU TRAVAIL & BÂILLER AU THÉÂTRE. Je suis pourtant fâché contre les belles dames qui vous ont retenu. J’aurai voulu vous dire adieu. Je me suis couché comptant que vous ne partiriez pas de si bonne heure demain matin... SI VOUS POUVIEZ M’AIDER À MIEUX SUPPORTER L›ENNUI ET L›ISOLEMENT DANS UNE AUSSI GRANDE VILLE QUE LYON vous me feriez plaisir.

Laissez-moi un prétexte, une occasion de faire la connoissance des belles Chalonnoises qui vous interressent. Je compte sur vous. Sitôt votre départ, ce n’est pas trop galant. Mais c’est égal et un peu d’indulgence de plus de votre part égalera tout. Je vous souhaite un bon voyage. Au plaisir de vous voir bientôt à Toulon. Bien des choses aux citoyens Lucotte & Sucy [le futur général Edme-Aimé Lucotte, envoyé à Toulon, et le commissaire des Guerres Simon de Sucy, ordonnateur en chef de l’armée d’Orient, également envoyé à Toulon]... »

GRAND AMI DE LOUIS BONAPARTE, JACQUES LABLÉE (1751-1841) occupa diverses fonctions publiques sous la Révolution. À l’époque de cette lettre, il était contrôleur-général du service de la Guerre dans le Midi, et aurait (d’après lui) refusé de participé à l’Expédition d’Égypte.

66. BOnaParte (Napoléon).

Pièce signée «  Bonaparte  » (secrétaire), contresignée par Hugues-Bernard MARET en qualité de ministre secrétaire d’État et par Louis-Alexandre BERTHIER en qualité de ministre de la Guerre. Paris, 30 fructidor an XI [17 septembre 1803].

Une p. in-folio sur parchemin, imprimée avec ajouts manuscrits, en-tête « Bonaparte Ier consul de la République » illustré d’une effigie de la République gravé sur cuivre par Barthélemy Roger, sceau de cire sous papier.

300 / 400 €

Brevet de capitaine du génie octroyé à Louis-Marie-Edme Boucherat, qui « a fait les campagnes des ans 3, 6, 7 & 8 aux armées des Pyrénées occidentales, d’Angleterre, de Mayence, du Danube, d’Helvétie & du Rhin » et « s’est trouvé aux batailles de Leyptengen [Liptingen, près de Stockach] et de Zurich, au passage de la Limmat [près de Zurich] & à l’affaire de Bergues ».

67. CaMBaCÉrÈs (Jean-Jacques Régis).

Pièce signée en qualité de Second Consul, contresignée par Hugues-Bernard MARET en qualité de ministre secrétaire d’État et par Lazare CARNOT en qualité de ministre de la Guerre. Paris, 7 messidor an VIII [26 juin 1800]. 1 p. in-plano sur parchemin, imprimée avec vignette gravée sur cuivre « Bonaparte Ier Consul de la République » et ajouts manuscrits.

200 / 300 €

Brevet de médecin ordinaire octroyé à Pierre-Denis Surguier qui a fait la campagne d’Helvétie, dans le corps des Guides, puis celle du Rhin. Acte signé en l’absence de Napoléon Bonaparte, alors engagé dans sa seconde campagne d’Italie.

l es officiers de la G arde des c onseils qui rallièrent b onaparte

68. DiX-hUit BrUMaire (Coup d’État du).

BLANCHARD (Antoine-Joseph). Pièce signée en qualité de commandant en chef des Grenadiers du Corps législatif, contresignée par Paul-Charles RÉANT en qualité de quartier-maître trésorier de ce corps, intitulée « Grenadiers près la représentation nationale. État nominatif des officiers composant la ditte Garde ». S.l., 23 brumaire an VIII [14 novembre 1799]. Une p. in-folio, petites fentes aux pliures et quelques mouillures angulaires. 800 / 1 000 €

Liste nominative comprenant les membres de l’état-major, les capitaines, les lieutenants et les sous-lieutenants.

LA GARDE DU CORPS LÉGISLATIF, DEUX FOIS PARJURE. Prévue par la Constitution de l’an III, elle devait comprendre 1500 citoyens recrutés au sein de la Garde nationale des départements, et ne devait dépendre que des Conseils, mais le texte ne fut jamais appliqué tel quel, et elle fut formée de 1280 gendarmes appelés « grenadiers-gendarmes ». Leur chef était nommé par le Directoire sur proposition de la questure des Conseils et dépendait de ceux-ci, mais il était hiérarchiquement rattaché au commandement militaire de l’armée régulière. C’est pourquoi le Conseil des Anciens put, le 18 brumaire, prendre un décret confiant le commandement supérieur de la Garde du Corps législatif au général Napoléon Bonaparte. Quand, le 19 brumaire, les députés du Conseil Cinq Cents hostiles au coup d’État se mirent aux fenêtres de l’Orangerie de Saint-Cloud pour appeler à la Garde, celle-ci ne réagit pas. Si, en ces journées décisives, les Grenadiers du Corps législatif ne manifestèrent pas spontanément le même enthousiasme pour Napoléon Bonaparte que les troupes régulières, leur défection, c’est-à-dire la trahison de leur serment de défendre les Conseils, fut décisive.

UN DES ROUAGES DU COUP DE BRUMAIRE, ANTOINE-JOSEPH BLANCHARD (1751-1824) avait commandé en second les Grenadiers de la représentation nationale qu’il avait entraînés contre celle-ci dans le coup d’État de fructidor conduit par le futur maréchal Augereau (envoyé d’Italie par Bonaparte). Considéré à tort comme un soutien du régime directorial pour avoir contribué à lutter contre les royalistes à cette occasion, Antoine-Joseph Blanchard fut alors promu commandant en chef de la Garde du Corps législatif, mais il rallia Napoléon Bonaparte et, lors des journées des 18 et 19 brumaire, il contribua fortement, par son absence de réaction, à la réussite du coup d’État. Il fut alors nommé commandant en second de la Garde des Consuls, puis colonel de gendarmerie, et prit sa retraite en février 1814.

Paul-Charles RÉANT (1771-1846) conserva ensuite ses fonctions de quartier-maître trésorier, d’abord dans la Garde des Consuls puis dans la Garde impériale, avec le grade de chef de bataillon.

DANS LA PRÉSENTE LISTE FIGURE ENTRE AUTRES L’ADJUDANT-MAJOR CAPITAINE

JEAN-FRANÇOIS RABBE (1757-1832) QUI PÉNÉTRA LE 19 BRUMAIRE DANS LE CONSEIL DES CINQ CENTS À LA TÊTE DE PLUSIEURS GRENADIERS DE LA GARDE AUX CÔTÉS DE MURAT, LEFEBVRE ET GARDANNE, POUR EXTRAIRE NAPOLÉON BONAPARTE MENACÉ PAR DES DÉPUTÉS. Il serait fait colonel, mais, compromis dans le complot du général Malet en 1812, serait emprisonné jusqu’en 1814. Est également cité le chef de bataillon Jean PONSARD (1747-1814) qui commanda les 18 et 19 brumaire le bataillon des grenadiers des Cinq-Cents. Il serait fait colonel et prendrait sa retraite en 1813 avec grade de général.

69. eBlÉ (Jean-Baptiste).

Lettre autographe signée en qualité de général commandant l’artillerie à l’armée du Nord, adressée à l’officier d’artillerie Joseph-Antoine Chevanne. Ravenstein [entre Nimègue et Bois-Le-Duc dans les actuels Pays-Bas], 15 frimaire an III [5 décembre 1794]. Une p. in-4, en-tête imprimé à ses nom et fonctions illustré d’une vignette gravée sur cuivre à l’effigie de la République avec devise « Liberté. Égalité. Fraternité » ; traces de colle aux angles. 100 / 150 €

«  Je donne ordre, mon camarade, à un conducteur en station à Oirschot [entre Eindhoven et Tilbourg] de se rendre à Bois-Le-Duc avec des cartouches d’infanterie et de t’en remettre la moitié. Comme elles sont dans des caissons, tu les feras embariller, et étiquetter chaque baril de la quantité qu’il contient, tu auras soin de séparer les cartouches à carabines. Tu feras ensuite charger les caissons vuides, de balles ou d’autres objets que je t’ai désignés pour être envoyés à Anvers. Tu y joindras vingt sacs à pourvoyeurs que tu adresseras au c[itoye]n Lobréau, directeur du grand parc [le colonel d’artillerie Jean-Baptiste Lobréau] »

C’est le général Eblé qui, avec ses pontonniers, permettrait les passages du Niémen en juin et de la Bérézina en novembre 1812. Il mourrait d’épuisement à Königsberg en décembre 1812.

À l ' ÉPOUX D e F O rt U n É e h a M elin

70. FesCh (Joseph).

Lettre signée « le cardinal Fesch » à Romain Hamelin. Rome, 14 germinal an XII [4 avril 1804]. 1 p. in-4, adresse au dos ; déchirures marginales dues à l’ouverture, avec petit manque au feuillet d’adresse sans atteinte au texte, quelques rousseurs. 100 / 150 €

« J’ai reçu... votre lettre... par laquelle vous me recommandez Mr Sarraire ; je ferai ce qui dépendra de moi pour lui être utile, si l’occasion s’en présente. Je suis charmé que cela m’ait procuré le plaisir de recevoir de vos nouvelles...  » Peut-être s’agit-il du futur colonel JeanFrançois Auguste Sarraire (1772-1810) qui avait servi à l’armée d’Italie de 1798 à 1800.

ONCLE

DE NAPOLÉON Ier, LE CARDINAL JOSEPH FESCH (1763-1839) joua un rôle éminent auprès de lui, négociant par exemple la venue du pape pour le Sacre, mais conserva toujours une certaine liberté vis-à-vis du régime. Réfugié à Rome à la chute de l’Empire, il rendit des services à l’exilé de Sainte-Hélène, se chargeant avec Letizia Bonaparte de lui envoyer un médecin et un aumônier.

CÉLÈBRE « MERVEILLEUSE » DU DIRECTOIRE, GRANDE AMIE DE JOSÉPHINE, FORTUNÉE HAMELIN (1776-1851) était créole comme celle-ci. Née Jeanne-Geneviève Lormier-Lagrave à Saint-Domingue, elle rencontra les grands personnages de la Révolution dans le salon parisien que tenait sa mère, où elle brillait par son bel esprit. Elle épousa le fournisseur général des armées Romain Hamelin, et le suivit en Italie pendant la campagne de Bonaparte : c’est là qu’ils se lièrent avec Joséphine.

UN ROMAN CRITIQUE DES MŒURS D’ANCIEN RÉGIME

PAR UN FUTUR CONSEILLER SECRET DE NAPOLÉON I er

71. FiÉVÉe (Joseph).

Frédéric. À Paris, chez Maradan, l’an VIII [1799-1800]. 3 volumes in-18, (4 dont les 2 aux versos blanches)-209-(une blanche) + (4 dont les 2 aux versos blanches)-246 + (4 dont les 2 aux versos blanches)-240 pp., basane fauve racinée, dos lisses ornés avec pièces de titre et de tomaison rouges, filet à froid encadrant les plats, coupes ornées à froid, tranches mouchetées de rouge et de bleu ; quelques mouillures marginales, ex-libris manuscrits anciens biffés (reliure de l’époque).

300 / 400 €

Édition parue l’année suivant l’originale chez Plassan. 3 frontispices gravés sur cuivre.

SATIRE DE MŒURS. Après son roman à succès La Dot de Suzette, qui brossait un tableau satirique des mœurs du Directoire et des parvenus de la Révolution, Joseph Fiévée voulut dénoncer les mœurs de l’aristocratie dans la période précédente, tout en condamnant le système d’idées des Lumières. L’ouvrage, que son intrigue complexe rapproche du roman noir, ne rencontra cependant pas le même succès que La Dot de Suzette.

FRÉDÉRIC FIGURA DANS LA BIBLIOTHÈQUE DE NAPOLÉON Ier À SAINTE-HÉLÈNE, comme en atteste le catalogue de la vente aux enchères de celle-ci, tenue chez Sotheby le 23 juillet 1823.

« L›UN DES ESPRITS LES PLUS DISTINGUÉS DE SON TEMPS, ROMANCIER FIN ET PUBLICISTE CLAIRVOYANT » SELON SAINTE-BEUVE, JOSEPH FIÉVÉE (1767-1839) fit toujours preuve d’une grande indépendance et varia dans ses allégeances au point de se retrouver en 1815 dans le fameux Dictionnaire des girouettes. Imprimeur et journaliste acquis aux idées nouvelles au début de la Révolution, il fut accusé de sympathies pour la Gironde et incarcéré sous la Terreur. Hostile à Robespierre comme aux thermidoriens il évolua vers un royalisme modéré et entra dans l’agence de renseignements de l’abbé de Montesquiou au service de Louis XVIII. À nouveau emprisonné, cette fois par la police de Fouché, il fut libéré et employé sur recommandation de Roeder comme pamphlétaire à gages et agent de renseignements pour le compte de Napoléon Bonaparte qui l’envoya un temps en Angleterre, puis qui le fit censeur du Journal de l’Empire, maître des requêtes au Conseil d’État, et préfet de la Nièvre. censeur puis maître des requêtes au Conseil d’État. Laissé en place par Louis XVIII à qui il adresse des notes sur le modèle de celles qu’il destinait auparavant à Napoléon Ier, il est chassé de son poste de préfet sous les Cent Jours. Il se manifesta alors comme un doctrinaire ultra, mais, goûta à nouveau de la prison quand il se mit à défendre la liberté de la presse. Passé dans le camp des libéraux sous Charles X, et soutint alors Louis-Philippe Ier. Comme Cambacérès, il fut un homosexuel affiché.

Provenance :

Dominique de VILLEPIN (vignette ex-libris sur le contreplat supérieur du premier volume).

« Adieu petite princesse »

r arissime lettre entièrement auto G raphe , À sa sœ U r P a U line

72. naPOlÉOn ier.

Lettre autographe «  à la princesse Pauline  » [sa sœur Pauline Borghèse]

S.l., «  mardy à midi » [s.d., peut-être le 26 décembre 1809]. 1/2 p. in-12, adresse autographe au dos, vestige de cachet de cire rouge, petite déchirure restaurée due à l’ouverture.

12 000 / 15 000 €

« Je vous envoye une lettre. Je vais au Conseil. Si vous venez dîner avec moi vous serez charmante. Mais vous êtes malade. J’irai ce soir à 8 h. chés Md [Madame Mère]

Dites moi si l’on est de bonne humeur.

Adieu petite princesse »

LA FASTUEUSE PRINCESSE PAULINE, qui ne voulut jamais demeurer longtemps en Italie, régnait alors par sa beauté et son luxe sur les fêtes parisiennes, et ce malgré une santé qui commençait à décliner. Capricieuse et volage, elle s’attirait de faibles reproches de Napoléon Ier qui, sous le charme, lui passait tout.

Quand Napoléon Ier chargeait Pauline d'organiser ses rencontres galantes

LA GIRONDE CHRISTINE DE MATHIS, MAÎTRESSE DE NAPOLÉON DIVORCÉ : par cette allusion habituelle, « ditesmoi si l’on est de bonne humeur », Napoléon Ier évoque Christine de Mathis, cette jeune Piémontaise ronde et blonde qui, lectrice de Pauline Bonaparte, suscita son intérêt, et dont il fit sa maîtresse en 1809, entre son divorce avec Joséphine et son remariage avec Marie-Louise.

Ce précieux document a figuré dans l’exposition Splendeurs de l’Empire tenue au château de Malbrouck du 15 mars au 31 août 2009.

Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, t. IX, 2013, n° 22724.

«  l ’ hyver est trop lon G et trop rude ... »

73. NAPOLÉON Ier.

Lettre signée «  Np » à l’archichancelier de l’Empire Jean-Jacques-Régis CAMBACÉRÈS. Viazma [à michemin de Moscou et de Smolensk], 1er novembre 1812. 2/3 p. in-4, dictées à Agathon Jean-François Fain. Joint, le CERTIFICAT D’EXPORTATION.

6 000 / 8 000 €

LETTRE ÉCRITE DURANT LA RETRAITE DE RUSSIE. L’empereur avait quitté Moscou le 18 octobre et avait pris la direction de Kaluga, c’est-à-dire celle des riches plaines du Sud épargnées par la guerre, mais la bataille de Maloïaroslavets les 24-25 octobre, le décida à raccourcir le chemin du retour en rejoignant celui plus direct de l’aller. Les difficultés s’amoncelèrent alors : nombreux blessés, pertes en chevaux, ravitaillement hasardeux, harcèlement des Russes, et bientôt le froid. Dans sa correspondance avec la France, Napoléon Ier entretenait encore, comme ici, la fiction qu’il allait établir ses quartiers d’hiver en Pologne pour raccourcir ses lignes de communication.

«  Mon cousin, j’ai reçu vos lettres jusqu’au 16 inclus. Vous aurez vu par les bulletins que J’AI JUGÉ À PROPOS DE ME RAPPROCHER DE 100 LIEUES L’HYVER EST TROP LONG ET TROP RUDE POUR RESTER À DE SI GRANDES DISTANCES ; mes communications d’ailleurs en seront plus faciles et je ne serai pas obligé d’employer trop de monde pour les garder. Du reste, NOUS AVONS UN TEMPS SUPERBE, 3 DEGRÉS DE FROID, CE QUI SÈCHE LES CHEMINS, ET LE PLUS BEAU SOLEIL POSSIBLE »

Le lendemain du jour où cette lettre était écrite, l’armée française avait à soutenir une dure bataille contre les Russes à Viazma même : le prince Eugène, les maréchaux Ney et Davout, résistèrent alors difficilement aux troupes du général Miloradovitch.

Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, t. XII, 2012, n° 31983.

l a P re M i È re lettre ÉC rite le JOU r O ù il reç U t la n OUV elle D e la tentati V e D e COUP D ' e tat DU g É n É ral M alet .

74. NAPOLÉON Ier.

Lettre signée «  Np » à l’archichancelier de l’Empire Jean-Jacques-Régis CAMBACÉRÈS. Mikhaïlovka [entre Dorogobouj et Smolensk], 6 novembre 1812. Une p. in-4, dictée à Claude-François de Méneval.

Joint, le CERTIFICAT D’EXPORTATION

8 000 / 10 000 €

LETTRE ÉCRITE DURANT LA RETRAITE DE RUSSIE

FUREUR DE L’EMPEREUR CONTRE SON MINISTRE DE LA GUERRE AU SUJET DE LA DÉFENSE DES FRONTIÈRES. Napoléon Ier s’inquiétait alors de la qualité des cohortes des gardes nationales recrutées dans les départements employées à la défense du territoire français et notamment aux frontières, ce qui, dans les circonstances dramatiques des événements en Russie, s’avérait particulièrement important dans les départements français du Nord de l’Allemagne, et notamment dans les Bouches-de-l’Elbe comprenant Hambourg, particulièrement exposée.

«  Mon cousin, j’ai reçu votre lettre. Comme j’ai un chiffre avec le ministre de la Police [le duc de Rovigo AnneJean-Marie-René Savary], je lui fais connaître mes intentions dans trois lettres en chiffre qu’il vous montrera. LE MINISTRE [DE LA GUERRE HENRY CLARKE] A LA RAGE DE PLACER DANS LES COHORTES DE MAUVAIS OFFICIERS RÉFORMÉS, même sous le Directoire & sous le Comité de salut public. CE QU’IL ENVOIE À L’ARMÉE FAIT PITIÉ. IL A AINSI DÉSORGANISÉ MES COHORTES ET ORGANISÉ LA PERTE DE TOUT. Il est tems qu’il se ravise & qu’il mette le commandement de mes cohortes en des mains sûres... »

LA DEFECTION D'UNE COHORTE GAGNEE A LA CONSPIRATION DU GENERAL MALET LE 23 OCTOBRE CONFIRMA LES SOUPÇONS DE NAPOLEON Ier, qui reçut la nouvelle des troubles parisiens vers le 6 novembre.

Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, t. XII, 2012, n° 32021.

« J’ ai vu avec plaisir votre conduite ... »

75. NAPOLÉON Ier.

Lettre signée «  Np » à l’archichancelier de l’Empire Jean-Jacques-Régis CAMBACÉRÈS. Mikhaïlovka [entre Dorogobouj et Smolensk], 7 novembre 1812. 1/2 p. in-4, dictée à Claude-François de Méneval. Joint, le CERTIFICAT D’EXPORTATION

6 000 / 8 000 €

LETTRE ÉCRITE EN RUSSIE DANS LES HEURES OÙ IL APPRIT LA TENTATIVE DE COUP D’ÉTAT DU GÉNÉRAL MALET intervenue le 23 octobre 1812. Si on ne sait pas avec certitude quand exactement lui en parvint la nouvelle, car les sources divergent, ses premières lettres évoquant l’affaire datent toutes du 6 novembre 1812.

«  Mon cousin, j’ai vu avec plaisir votre conduite dans la journée du 23. J’ai approuvé votre manière de communiquer avec l’impératrice. Témoignez ma satisfaction à Réal et autres dont vous avez été content. Faites-le moi connaître... »

SANG-FROID DE CAMBACÉRÈS. En charge de la conduite des affaires en l’absence de Napoléon Ier (sous l’autorité nominale de l’impératrice Marie-Louise comme régente), Cambacérès réagit immédiatement et énergiquement à l’annonce de la tentative de subversion : il fit renforcer à Saint-Cloud la sécurité du roi de Rome et de l’impératrice, fit prévenir et rassurer celle-ci par sa dame de compagnie la duchesse de Montebello (avec plus de prudence et de tact que le ministre de la Guerre Henry Clarke qui envoya directement un aide de camp), il mobilisa la Garde impériale, ordonna des arrestations, fit fermer le Sénat, et demanda que soit instituée une commission militaire pour juger les factieux – celle-ci se réunit le 25 et en condamna une quinzaine. Dès le 23 octobre, une fois la situation reprise en main, il écrivit une lettre à l’empereur pour le tenir informé des événements.

LA RÉACTIVITÉ DE PIERRE-FRANÇOIS RÉAL, alors en charge du 1er arrondissement de police, permit de compenser le fait que le ministre de la Police Jean-Marie-René Savary, le préfet de police Étienne-Denis Pasquier et le chef de la police secrète Pierre-Marie Desmarest avaient été neutralisés par les conspirateurs. C’est bien Réal qui, le premier, vint prévenir Cambacérès dès qu’il comprit qu’il se passait quelque-chose d’anormal.

Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, t. XII, 1812? n° 32025.

« L’EMPEREUR

NE MEURT PAS... »

suivant l ’ ancien ada G e de la monarchie , « le roi est mort , vive le roi »... »

76. NAPOLÉON Ier

Lettre signée «  Np » à l’archichancelier de l’Empire Jean-Jacques-Régis CAMBACÉRÈS. Smolensk, 11 novembre 1812. Smolensk, 11 novembre 1812. Une p. 1/2 in-4, dictée à Claude-Philibert-Édouard Mounier. Joint, le CERTIFICAT D’EXPORTATION.

10 000 / 12 000 €

PURGE ET PROPAGANDE EN RÉPONSE À LA CONSPIRATION DU GÉNÉRAL MALET.

À la suite de la tentative manquée du 23 octobre, l’empereur montra de la fermeté à l’encontre des personnes compromises, fit procéder à des destitutions et fit éloigner certaines troupes. Cependant il porta aussi une attention particulière au fait de devoir réformer les esprits en faveur du régime impérial héréditaire, d’une part en rééduquant les troupes qui s’étaient laissées entraîner dans la sédition, d’autre part en faisant inculquer à la jeunesse la notion des « deux corps » du souverain, notion qui, appuyée sous l’Ancien Régime sur le principe dynastique, permettait de justifier la continuité perpétuelle du pouvoir.

En effet, quand les conspirateurs eurent annoncé mensongèrement la mort de Napoléon Ier, personne à Paris n’eut l’idée de se tourner vers son fils le roi de Rome pour lui trouver un successeur...

«  Mon cousin, vous recevrez deux décrets que je viens de prendre relativement au régiment de la Garde de Paris, et à la 10e cohorte de la Garde nationale [unités ayant pris part à la tentative du général Malet, et que l’empereur a décidé d’éloigner en Allemagne et en Hollande]. Ce sera sans doute le duc de Conegliano ou le maréchal Sérurier qui prononcera le DISCOURS AUX INVALIDES [Bon-Adrien Jeannot de Moncey, premier inspecteur général de la gendarmerie, et Jean-Mathieu-Philibert Sérurier, gouverneur des Invalides]. Vous aurez soin que le discours soit dans le bon esprit, qu’il inculque que l’empereur ne meurt pas ; que le Sénat n’a pas le droit de changer les loix fondamentales de l’État, et que le serment n’est pas prêté à un seul individu &c.

LE MINISTRE DE LA GUERRE [HENRY CLARKE] FERA PARTIR LES SOLDATS SOUS DE BONNES ESCORTES.

TOUS LES OFFICIERS SONT DESTITUÉS et mon intention est qu’ils ne soient jamais réemployés. Le général Lamotte est destitué ; et s’il n’est coupable de rien, mon intention est qu’il soit envoyé à 100 lieues de Paris. Je ne vois pas figurer, dans tout cela, le g[énéra]l Desnoyers. Quant au comte Frochot; je suppose que sur les bruits qui ont couru, il écrira à vous ou à moi. J’attends cette lettre pour fixer mon opinion sur son compte. Faites en sorte que la cérémonie des Invalides soit religieuse et solemnelle.

JE NE PUIS QUE VOUS RECOMMANDER DE NOUVEAU DE PURGER PARIS D’UN TAS DE GENS

QUI ONT TREMPÉ DANS LES PREMIÈRES CONSPIRATIONS, SOIT DANS CELLE DE MALLET, SOIT DANS CELLE DE SERVAN [première tentative du général Malet, en 1808]. Je vous ai déjà fait connoître que je désirois que tout cela fût imprimé. Je sais bien que cela peut avoir des inconvéniens pour le moment ; mais c’est plus avantageux pour l’avenir. Recommandez au Grand-Maître de l’Université [Louis de Fontane] de faire adroitement INSINUER DANS LES ÉCOLES LE PRINCIPE QUE L’EMPEREUR NE MEURT PAS, SUIVANT L’ANCIEN ADAGE DE LA MONARCHIE, «LE ROI EST MORT, VIVE LE ROI» »

Le général Auguste-Étienne-Marie Gourlez de LAMOTTE, alors en retraite, n’était pour rien dans la conspiration, mais le général Malet qui habitait dans le même immeuble utilisa son nom comme pseudonyme pendant la journée du 23 octobre. Arrêté, il fut rapidement innocenté. — Le général François-Antoine DESNOYERS était au contraire compromis dans l’affaire, mais s’en était retiré en constatant le manque de moyens mis en œuvre. Pour autant, le général Malet fit figurer son nom dans les faux documents qui lui permirent de semer le trouble. — Préfet de la Seine, Nicolas FROCHOT, se laissa berner lors du déclenchement de la conspiration, puis se montra peu réactif : cela lui coûta son poste et sa place au Conseil d’État.

Napoléon Ier, Correspondance générale, Paris, Fayard, t. XII, 1812, n° 32038.

J OU rnal ill U str É

D ’ U n VÉ t É ran D es C a MP agnes D e P r U sse et D e P O l O gne

77. sarDa (Joseph).

Manuscrit autographe signé. 1806-1847. 85 ff. in-4 et petit in-4 reliés en un volume à dos de basane brune ; volume déboîté, reliure usagée avec manques (reliure de la première moitié du xixe siècle).

600 / 800 €

UN CAPORAL DE LA GRANDE ARMÉE BLESSÉ À FRIEDLAND. Charpentier de Pamiers en Ariège, Joseph Sarda entra au 39e régiment d’infanterie : parti en juillet 1806 de sa région natale, il traversa la France pour se rendre en Allemagne et participer à la campagne de Prusse, combattant le 14 octobre 1806 à Iéna. Il gagna ensuite la Pologne par Berlin, passa par Posen (Poznań), Łowicz puis Pułtusk où les Français du maréchal Lannes venaient de battre les Russes du général Bennigsen («  la terre étèt encore couverte des cada[v]res », écrit-il ici), puis fut présent à Eylau (Bagrationovsk) et Ostrołenka sans combattre. L’empereur fit la revue des hommes du 39e régiment à Finkenstein (Kamieniec) et, à cette occasion, leur fit « doner la goutte » (15 avril 1807), puis les envoya à Dantzig où ils assistèrent le 24 mai 1807 à la capitulation de la place. Joseph Sarda fut ensuite présent le 10 juin 1807 à la bataille de Heilsberg (Lidzbark Warmiński), puis combattit quatre jours plus tard à celle de Friedland (Pravdinsk) où il fut gravement blessé. Il fut ramené en Allemagne, réformé à Landau en novembre 1807, et renvoyé en France.

EXPÉRIENCE DE CAMPAGNE. Le présent journal, qui occupe essentiellement les ff. 41 r° à 64 v°, a probablement été achevé par Joseph Sarda alors qu’il se trouvait en convalescence à Landau après la blessure qui le fit réformer. Il couvre la période du 11 juillet 1806 au 21 janvier 1808, et s’ouvre sur un état nominatif des soldats de la 3me compagnie de voltigeurs du 39e régiment (f. 3 r°).

SES OBSERVATIONS À HAUTEUR D’HOMME BROSSENT UN TABLEAU COLORÉ DE LA VIE DE LA TROUPE, les logements chez l’habitant, une aventure amoureuse, les maraudes à la recherche de nourriture, les affres des blessés... Les paroles de deux chansons ont été consignées, dont une sur la bataille d’Austerlitz (« Dausterlique », f. 12 v°). Quelques phrases consignées dans un allemand approximatif révèlent aussi des efforts de communication avec les gens rencontrés en Allemagne.

IÉNA. « Grosse bataille de Yena depuis 5 hures de matin jusqu’à 4 hures de soir... À cette batalle l’armée de roi de Pruce fut entièrement mise en déroutte par une charge, par une belle manuvre à l’instant où la cavalerie le comançait, de doner l’infanterie de 6e cor[ps] marchant en bataillon carré batant avec présipitation le pas de charge en soutenant la cavalerie, l’infanterie exécutant les manuvres par bataillon avec une rapidité singulière. La reine de Pruce étèt présante ainsi que toute sa Cours. Elle étèt vêtu[e] en [h]usard et armé[e] d’un sabre. Malgré tout son carnage, elle étèt très chagrinne, surtout lorqu’elle vit qu’elle n’avet pas de succès sur le champ de gloire. Le roi et la reine ce retirèrent dans Veimar vers les 3 heures de soir et fure[n]t obligés d’évacuer les postes car les Françai[s], ils i entrère[n]t à 5 heures du soir. Nous bivacâmes devant cette ville qu’il fut pillé et brûlé toute la nuit et le landemain, nous partîmes pour aler bloquer Erfurt... » (f. 44 r°-v°).

HEILSBERG. « 10. Bataille de Lisberg qu’il a duré depuis 2 heures après midi jusque 10 heures de soir. Cette bataille a été courte mais sanglante pour tous, des François et des Russes. Tout le matin nous nous sommes tiraillés. Vers les 10 heures de matin nous avons pris la premièr[e] ligne, les Russes nous ont tiré 2 coups de canon, le premier, ils ont tué un caporal..., le 2me, ils ont tué un officier... qui étoit de garde à l’avance de l’enemi, il[s] lui ont coupé les jambes... » (f. 51 v°).

FRIEDLAND. « Grosse bataille de Friedeland. C’est là où a été le jour de mon mal[h]eur où je fus blaissé d’une bale qui me traversa la cuisse droitte. Ce coup fatal e[s]t venu vers les onze heures ou midi. À l’instant où j’ai été blaissé, j’ai marché 5 à 6 pas plus, je n’ét[ai]s plus dans le cas de marcher. Devauchelle et Lecler m’ont aperçu, ils sont venus pour me trasporter dans l’enbulance qui étoit dans une grange [à portée de canon] J’ai dit à un voltigeur de compagnie, «il faut que vous tâchiez de me trouver deux bâtons»... Donc j’ai marché jusqu’à hors de porté[e] de canon. Je me reposois la teste seur mon sac, il passe le 45e r[égimen]t de ligne où il y eut un officier qu’il dona la goutte, il me dit «tiens, voltigeur, bois la goutte, prand courage». J’ai regardé derrière moi seur la route, je vis venir Gouze qui venoit avec une voiture qu’il portoit le sous-lieutenant de la compagnie... et il me fit monter seur leur voiture... » (ff. 52 v°-53 r°). Etc.

Quelques pages évoquent ensuite la période de la fin de l’Empire, à partir de février 1814, où l’auteur devenu royaliste refuse de reprendre du service pour l’Empire. Diverses notes complètent l’ensemble, comptes pour décembre 1807, nouvelles familiales après 1815 (naissances, morts), voyage à Paris de janvier à avril 1847, etc.

ILLUSTRATION D’UNE CINQUANTAINE DE DESSINS, DONT UNE TRENTAINE EN COULEURS, la plupart à pleine page.

ILS COMPRENNENT DES PORTRAITS DES CAMARADES DE L’AUTEUR , le voltigeur «  Balesdans » du 39e régiment (f. 24 r°), « Béranger,... natif de Breteille en Picardie » du 9e régiment de hussards (f. 39 r°), le sous-officier « Laramé » (f. 32 r°).

D’AUTRES PORTRAITS ÉVOQUENT DIRECTEMENT SON PASSAGE EN POLOGNE ET SES SÉJOURS EN ALLEMAGNE : homme et femme en costumes polonais («  Marécha et Joulkosqui [Joukovski] de Clainetraouple en Pologne avec sa carique en peau de mouton », f. 16 r°), juives de Varsovie (« Gotliba... au n° 50 rue des Juif[s] » et « Caiha [Kaja] de Jacob », ff. 12 r° et 36 r°, dont un avec déchirure angulaire), cuirassier du 8e régiment de cuirassiers à Marienburg (Malbork, au sud-est de Dantzig, f. 27 r°), artilleur à Iéna (f. 40 r°), Bavarois et Tyroliens (ff. 5 r°, 18 r°, 35 r°), un homme devant l’église Sainte-Marie-aux-Marches de Mayence (f. 20 r°), une femme à Landau (f. 22 r°).

UN GROUPE DE DESSINS EST CONSACRÉ À DES CÉLÉBRITÉS ET TYPES MILITAIRES, plutôt stéréotypés et donc probablement inspirés d’estampes de l’époque : Napoléon Ier (en pied, f. 23 r°, en buste, f. 30 r°, caricaturé, ff. 63 r° et 65 r°), le Mamelouk Ali (f. 38 r°), le futur maréchal Oudinot (f. 29 r°), un chasseur de la Garde impériale (f. 26 r°), un grenadier à cheval de la Garde impériale (f. 28 r°), divers soldats (f. 17 r° avec emblème napoléonien, et f. 19 r°), 2 scènes galantes avec soldat (ff. 11 r° et 13 r°), le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse (en pied, f. 31 r°, avec son épouse la reine Louise, f. 33 r°). 10 autres dessins avec 8 textes d’accompagnement figurent au début du volume : ils sont copiés sur L’Art de dessiner, ouvrage classique de Jean Cousin qui connut de nombreuses éditions du xvie au xixe siècle. Quelques autres compositions comprennent la façade d’une bâtisse réalisée en charpenterie par Joseph Sard, ainsi que diverses esquisses.

78. sarreliBre. — Berthier (Louis-Alexandre).

Lettre signée en qualité de ministre de la Guerre, adressée au futur général du Génie Gabriel de Bonnay de Breuille, alors directeur des fortifications de SARRELOUIS. Paris, 7 thermidor an X [26 juillet 1802]. 2 pp. 1/2 in-4, en-tête imprimé illustré d’une vignette gravée sur bois représentant un faisceau de licteur sommé d’un casque militaire et entouré de drapeaux, adresse au dos.

100 / 150 €

Concernant «  le nombre des portiers et hommes de peine... accordés  » à son correspondant sur décision du Premier Consul.

RARE PIÈCE MENTIONNANT LA PLACE DE SARRELOUIS SOUS SON NOM RÉVOLUTIONNAIRE DE « SARRELIBRE ».

79. PreMier eMPire et DiVers. Ensemble d’environ 35 pièces.

300 / 400 €

— André-Joseph ABRIAL (pièce signée pour copie conforme en qualité de ministre de la Justice, 1800, nomination de commissaire au tribunal civil de Nancy, décision prise par Jean-Jacques-Régis Cambacérès en qualité de second Consul en l’absence de Napoléon Bonaparte alors engagé dans sa seconde campagne d’Italie, trace d’onglet marginale au verso) ; Charles Chonet de BOLLEMONT (lettre autographe signée à son père le général François-Charles-Robert Chonet de Bollemont, 1807, évoquant son retour de Prusse où il venait de servir comme officier) ; Élisa BONAPARTE (lettre signée avec une ligne autographe, adressée au ministre du Trésor public François-Nicolas MOLLIEN, avec apostille autographe de celui-ci, 1809, une marge effrangée) ; BOUCHARD, officier au 5e régiment de chasseurs à cheval (lettre signée en qualité de commandant de la garnison de Coevorden, 1804, petites déchirures au feuillet d’adresse dues à l’ouverture) ; Ferdinand DESOER (lettre signée en qualité de receveur général du département de l’Ourte, Liège, 1803, fentes et manques marginaux) ; Nicolas FRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU (lettre signée en qualité de ministre de l’Intérieur, 1799) ; le maréchal Étienne MACDONALD (lettre signée en qualité de grand chancelier de l’Ordre de la légion d’honneur, adressée au général Pierre-François-Xavier Boyer, 1831, annonçant au destinataire que celui-ci a été promu grand-officier) ; HuguesBernard MARET (lettre signée au ministre des Finances Martin-Michel-Charles Gaudin, 1801, au sujet de la sœur du préfet maritime de l’expédition d’Égypte) ; Ferdinando PAËR (pièce signée en qualité de directeur des théâtres de la Cour, contresignée par Remi-Marie Bichet en qualité d’inspecteur des théâtres de la Cour, 1813, au sujet d’une représentation de Didon abandonnée de Ferdinando Paër) ; Claude-Ambroise RÉGNIER (5 lettres signées, 1812, chacune avec une marge coupée et perte de quelques lettres ; 10 lettres circulaires imprimées avec ajouts manuscrits).

— LOUIS XVIII (pièce signée de sa griffe, contresignée par le maréchal Henry CLARKE en qualité de ministre de la Guerre, octobre 1815, brevet de maréchal des logis des gardes du corps avec rang de capitaine commandant) ; le général Nicolas-Charles-Victor OUDINOT (2 lettres autographes signées, s.d.).

— Le maréchal Achille BAZAINE (lettre manuscrite, 1863 ; lettre autographe signée, 1886, fentes aux pliures) ; François Certain de CANROBERT (carte autographe signée, s.d. ; lettre autographe signée, 1889) ; futur maréchal Élie-Frédéric FOREY (4 lettres autographes signées, 1851, 1852, 1865, dont une évoquant une inspection avec 2 listes nominatives de soldats ayant mérité des punitions, notamment pour ivrognerie) ; général Paul de LADMIRAULT (lettre autographe signée, 1873) ; le peintre Ernest MEISSONIER (lettre autographe signée, s.d.) ; le futur maréchal Adolphe NIEL (lettre signée, 1852).

s ouvenirs d ’É G ypte

80. eUgÉnie (Impératrice).

Lettre autographe signée à l’explorateur Samuel Baker. Camden Place, Chislehurst, 6 avril [1874, d’après le cachet postal]. 3 pp. in-12 et 1 p. 1/2 in-8 oblong, sur 2 bifeuillets in-12, liseré de deuil, enveloppe conservée.

200 / 300 €

ÉVOCATION DE SON VOYAGE EN ÉGYPTE POUR L›INAUGURATION DU CANAL DE SUEZ (novembre 1869).

« J’ai reçu... votre lettre. Je suis très touchée des sentiments que vous m’exprimez avec tant de cœur. Je suis d’autant plus sensible qu’il réveillent, au milieu de mes tristesses, des souvenirs qui me sont toujours bien présents.

LORSQUE NOUS NOUS SOMMES VUS AU CAIRE, VOUS PARTIEZ POUR UNE EXPÉDITION

PLEINE DE PÉRILS ET DE DIFFICULTÉS, accompagné de Lady Baker. Votre énergie a su vaincre les obstacles et un but utile a été atteint. Aux Tuileries comme à Chislehurst, nous avons suivi avec intérêt vos travaux et vos succès !

Je vois par votre lettre que vous vous êtes associé à nos malheurs ! J’aurais voulu vous répondre plutôt mais j’ai été souffrante...

MON FILS VOUS REMERCIE DE VOS VŒUX. J’ESPÈRE AUSSI QUE LA DIVINE PROVIDENCE LE PROTÈGERA ET APLANIRA SOUS SES PAS LE CHEMIN DIFFICILE QU’IL AURA À PARCOURIR... »

EXPLORATEUR BRITANNIQUE PASSÉ AU SERVICE DE L’ÉGYPTE, SAMUEL WHITE BAKER (1821-1893) avait fondé une colonie agricole à Ceylan (1848), supervisé la construction d’un chemin de fer entre le Danube et la mer Noire (1859-1860), exploré les affluents du Nil en Abyssinie (1861-1862), découvert le lac Albert (1864), avant de passer au service d’Ismaïl Pacha qui l’avait nommé gouverneur général des régions équatoriales du Nil (1869-1873).

l ’ estime du GÉ n É ral c odrin G ton commandant en chef les forces britanniques en c rim É e

81. NAPOLÉON III.

Lettre signée «  Napoléon  » au maréchal Aimable PÉLISSIER, «  DUC DE MALAKOFF ». Biarritz, 30 août 1856. 1/2 p. in-8.

200 / 300 €

«  Mon cher maréchal, j’ai reçu avec plaisir la lettre du gal CODRINGTON [ William John Codrington] que vous m’avez envoyée et j’ai été heureux d’y trouver non seulement l’expression de ses sentiments pour la France et pour moi, mais encore l’assurance de l’amitié et de l’estime que vous avez su lui inspirer... »

Sur le maréchal Pélissier, voir-ci-dessous le n° 20.

«  d epuis que le peuple est souverain , c ’ est lui qu ’ on flatte GÉ n É ralement ... »

82. NAPOLÉON III.

Lettre autographe signée à Constant Thuillier. Palais des Tuileries, 29 mars 1865. 3/4 p. in-8, en-tête gaufré à son initiale couronnée.

150 / 200 €

« Je tiens à féliciter non seulement le brillant orateur mais l’homme d’État qui a eu le courage de dire hier à la Chambre de grandes vérités. Depuis que le peuple est souverain, c’est lui qu’on flatte généralement et non le pouvoir. Je vous remercie de votre discours et de cette nouvelle preuve de votre dévouement... »

Ancien préfet et ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur auprès de Persigny, Constant Thuillier était devenu vice-président du Conseil d’État. Il venait de faire le 28 mars 1865, devant la Chambre des députés, un discours où, tout en dénonçant les « excès » de la liberté de la presse, il faisait l’apologie du régime impérial accusé d’être « le règne de l’arbitraire » : « L’Empire, c’est la plus grande, la plus heureuse, la plus fière démocratie que le monde ait jamais vue, couronnée par la gloire et par une sage liberté ».

83. PÉlissier (Aimable).

Lettre autographe signée en qualité de commandant en chef de l’armée d’Orient [probablement au général Jacques Aupick]. SÉBASTOPOL, 27 novembre [1855]. Une p. in-8.

300 / 400 €

« Vous devez me trouver bien indifférent & pourtant je ne le suis pas, surtout envers vous, croyez le bien. J’ai reçu vos bonnes et cordiales félicitations et je vous en remercie bien sincèrement. Tout aussi sincèrement, je croyais l’avoir fait, car souvent je parle de vous avec Desaint...  » JulesLouis-Dominique Desaint, chef du renseignement militaire en Crimée, avait été aide de camp du général Aupick pendant l’ambassade de ce dernier à Constantinople. Jacques Aupick est par ailleurs connu pour avoir été le beau-père détesté de Charles Baudelaire.

Après une carrière menée presque entièrement en Algérie, Aimable Pélissier (17941864) partit en Crimée en 1855 à la tête du 1er corps de l’Armée d’Orient, et assuma le commandement en chef à partir de mai 1855. Sa décision de prendre d’assaut la tour de Malakoff en septembre 1855 fut couronnée de succès et décida de la fin de la campagne. Il fut fait immédiatement maréchal de France, sénateur, et, en juillet 1856, reçut le titre de duc de Malakoff. Après une parenthèse comme ambassadeur en Angleterre, il revint en Algérie comme gouverneur général (il l’avait déjà été brièvement en 1851), et y mourut en poste.

« LES SOUVENIRS DE L’EMPEREUR NAPOLÉON I er QUE VOUS M’AVEZ ENVOYÉS... »

84. PrinCe iMPÉrial (Louis-Napoléon Bonaparte, dit le).

Lettre autographe signée « Napoleon » à Louis MARCHAND. Camden Place à Chislehurst, 26 mai 1873. 1 p. 3/4 in-12, en-tête imprimé à son adresse, liseré de deuil.

200 / 300 €

«  J’ai reçu... les souvenirs de l’empereur Napoléon Ier que vous m’avez envoyés avec un profond sentiment de gratitude. JE CONSERVERAI PIEUSEMENT CES PRÉCIEUSES RELIQUES QUI ME RAPPELLENT TANT DE GLOIRE et que je dois à votre attachement, jusqu’au jour où le Ciel me permettra de les déposer au musée des souverains, d’où elles n’auraient jamais dû sortir. Croyez, cher Monsieur Marchand, à mes sentiments affectueux... »

LE COMTE LOUIS MARCHAND AVAIT ÉTÉ LE COMPAGNON DE NAPOLÉON Ier À SAINTEHÉLÈNE : fils d’une protégée de madame de Montesquiou devenue berceuse du roi de Rome et qui suivit celuici à Vienne, Louis Joseph Marchand (1791-1876) fut nommé premier valet de chambre de Napoléon Ier en avril 1814. Il lui resta dès lors attaché jusqu’à sa mort, le suivant à l’île d’Elbe et à Sainte-Hélène. Là, son dévouement, sa discrétion, lui gagnèrent l’entière confiance et l’attachement de l’empereur qui en fit un de ses exécuteurs testamentaires et écrivit dans son testament : « les services qu’il m’a rendus sont ceux d’un ami ». Marchand participerait au voyage du Retour des Cendres, tiendrait les cordons du poêle lors des funérailles nationales. Il laisserait des mémoires publiés seulement en 1952.

85. seCOnD eMPire et DiVers.

Ensemble de 3 volumes reliés.

200 / 300 €

— LIÉGEARD (Stéphen). Trois ans à la Chambre. Paris, E. Dentu, 1873. In-18, maroquin vert sombre dos à nerfs cloisonné et fleuronné, triple filet doré encadrant les plats avec armoiries dorées au centre, coupes filetées, large dentelle intérieure dorée, tranches dorées ; mors et coins un peu frottés (Lemardeley).

ÉDITION ORIGINALE de ces mémoires concernant principalement la période de la fin du Second Empire.

ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ AU PRINCE ROLAND BONAPARTE. Petit-fils de Lucien Bonaparte – le deuxième frère de Napoléon Ier –, Roland Bonaparte (1858-1924) se distingua comme anthropologue, naturaliste et explorateur, fut choisi comme président de la Société de Géographie de Paris et élu membre de l’Académie des Sciences. Il avait réuni une immense bibliothèque dans son palais de l’avenue d’Iéna. Il est le père de Marie Bonaparte, psychanalyste amie de Freud et princesse de Grèce.

INVENTEUR DE L’EXPRESSION CÔTE-D’AZUR, STEPHEN LIÉGEARD (1830-1925) était un avocat et homme politique d’une vieille famille de Dijon : il commença sa carrière comme sous-préfet, se fit élire député de la Moselle, se montrant favorable à une politique libérale, et demeura fidèle à l’Empire après 1870. Il publia des ouvrages politiques dont un pamphlet bonapartiste, Le Crime du 4 septembre (1871), et plusieurs recueils de vers dont, en 1887, La Côte-d’Azur

SUPERBE EXEMPLAIRE AUX ARMES DU SECOND EMPIRE.

— MÉMOIRES SECRETS Paris, Adolphe Delahays, 1859. In-18, demi-chagrin, dos à nerfs fleuronné ; plats un peu frottés (reliure de l’époque). Source majeure pour l’histoire de la vie intellectuelle et mondaine à Paris entre 1762 et 1789, ces mémoires ont été rédigés par Mathieu-François Pidansat de Mairobert jusqu’en 1779, puis par Barthélemy-François-Joseph Moufle d’Angerville. Contrairement à ce qui a longtemps été affirmé, Louis Petit de Bachaumont n’est pas l’auteur des premiers volumes, mais son nom reste traditionnellement attaché à l’ouvrage.

L’EXEMPLAIRE DE NAPOLÉON III (estampille couronnée sur le titre).

Provenance : Jean-Claude Lachnitt (vignette et estampille ex-libris).

— LOMBARD DE LANGRES (Vincent). Le Dix-huit brumaire. À Paris, chez Garnery et P. Catineau et Rat, an VIII [1800]. In-8, demi-veau fauve, dos à nerfs orné de motifs à la grotesque dorés, pièce de titre rouge (reliure de la seconde moitié du xixe siècle).

ÉDITION ORIGINALE de ces intéressants mémoires, par un magistrat et diplomate qui se retira de la vie publique après le Dix-huit brumaire et vécut alors de sa plume.

Provenance : La Rochefoucauld, duc de Bisaccia (vignette armoriée ex-libris).

86. rÉVOlU tiOn et COnsUlat.

Ensemble de 4 lettres et pièces.

100 / 150 €

Napoléon BONAPARTE (lettre signée, Paris, 1800, large déchirure angulaire avec manque), général JeanFrançois CARTEAUX (lettre signée, Cluny, 1796), amiral Denis DECRÈS (lettre signée, Paris, 1802), Jean-Andoche JUNOT (lettre signée, 1803).

87. seCOnD eMPire.

Ensemble de 2 pièces.

500 / 600 €

Le futur maréchal François Certain de CANROBERT (Sébastopol, 1855), le futur maréchal Élie-Frédéric FOREY (Cerro de San-Juan, 1863).

88. BOnaParte (Mathilde).

Ensemble de 7 lettres autographes signées, dont une au crayon. 1841-1847 et s.d. Avec transcriptions dactylographiées. L’ensemble monté sur onglets sur feuillets vergés dans un volume in-folio de maroquin brun, dos lisse, double filet doré encadrant les plats avec couvrure de papier vergé tabac au centre, pièce de titre de maroquin brun sur le premier plat, tête dorée ; coins frottés (Semet & plumelle).

400 / 500 €

Dont plusieurs lettres amicales de jeunesse à Hélène de Villamil, sur son père le roi Jérôme en Italie, sur des tableaux qu’elle peint, sur des bains de mer à Dieppe avec remarques sur l’indécence des costumes féminins, etc. Joint une lettre à elle adressée.

TABLEAUX ET DESSINS

89. Robert Alexandre HILLINGFORD (1828 – 1904)

Waterloo. L’Empereur Napoléon Ier à cheval constatant la débâcle, au soir du 18 juin 1815

Grande huile sur toile signée en bas à droite R. Hillinford.

(Restauration ancienne et un petit accident en bas à gauche)

Porte au dos de la toile une étiquette de la collection Emile Brouwet.

Riche cadre en bois doré et stuc.

Ht. : 61 cm – L . : 91 cm.

Dimensions avec cadre : ht. :91 cm – L. : 112 cm

6 000 / 8 000 €

Provenance :

- Collection Emile Brouwet. Ventes à l’Hôtel Drouot le 14 et 15 novembre 1934 puis le 27 et 28 mai 1835. Notre tableau figure bien dans le catalogue de la seconde dispersion au numéro 190.

- Collection particulière

Exposition :

- « Napoléon et son temps », Musée de Peinture de Rouen, 1934, n°61.

Historique : Saisissante représentation des derniers instants de l’Empire.

L’Empereur retrouve la ferme du Caillou, où il avait installé son quartier général la veille, après sa victoire à la Bataille de Ligny. Devant l’avancée inéluctable de l’ennemi, il doit se résigner à la fuite.

Sa berline, que l’on voit au second plan à droite, sera pillée par les Prussien, qui y trouveront les derniers joyaux de la couronne impériale.

« Le soir tombait, la lutte était ardente et noire… »

- Victor Hugo. L’expiation. Les Châtiments, 1853.

Louis Joseph Comte Marchand (1791-1876)

Premier valet de chambre de l’Empereur Napoléon Ier

90. Jean-Baptiste REGNAULT 1754-1829, attribué à. Ecole française du début du XIXe siècle.

Portrait présumé de Louis Joseph Comte Marchand (1791-1876), Premier Valet de Chambre de l’Empereur Napoléon Ier à Sainte Hélène. Huile sur toile. Cadre en bois doré à palmettes.

Ht. : 72 cm – L. : 58 cm.

(Restaurations)

8 000 / 10 000 €

Œuvre en rapport :

-Portrait du Comte Marchand par J.B. Mauzaisse. Château de Malmaison.

Biographie : Louis-Joseph-Narcisse Marchand (1791-1876). Il entra en 1811 comme garçon d’appartement au service de la Maison impériale où l’on apprécia rapidement son intelligence et son dévouement. Il suivit par la suite l’Empereur jusqu’à Sainte-Hélène. Servant d’infirmier, s’occupant de la toilette, des vêtements et de la nourriture de son maître, il est aussi lecteur, copiste et secrétaire. Dès 1817 ; inquiet de l’état du souverain déchu, il écrit la santé de l’empereur s’altérait visiblement et une grande force morale seulement lui faisait supporter les ennuis de la captivité. « Efficace, profondément dévoué les services qu’il m’a rendus sont ceux d’un ami » écrira Napoléon dans son testament. Au point que celui-ci, sur son lit de mort, lui décerna le titre de comte, titre qui lui fut confirmé en 1869 par Napoléon III.

91. Baron GERARD, d’après

Ecole Française du XIXe siècle

L’Empereur Napoléon Ier en costume de Sacre, portant le grand collier de la légion d’honneur

Huile sur toile à vue ovale (petites restaurations)

79 x 64 cm

Cadre en bois doré à décor de rinceaux feuillagés

B.E.

6 000 / 8 000 €

Historique :

«Parmi les commandes prestigieuses qui lui sont passées, Gérard obtient en 1804 le privilège de peindre le portrait officiel de l’Empereur en costume de sacre. (…) En effet, dès le couronnement, Napoléon veut diffuser sa nouvelle image d’Empereur.(…) Gérard nous donne une image d’un empereur solennel mais incarné. Ce portrait est d’autant plus réussi que l’on sait que Napoléon ne posait pas (…) Gérard a travaillé sur des modèles, mais il a su malgré tout donner une dimension humaine et noble au nouvel Empereur. L’équilibre entre sacré et réalité est respecté par Gérard, raison pour laquelle sa version sera préférée aux autres. Sur le portrait en pied, l’Empereur adopte une pose de trois quarts, héritée des portraits des rois Bourbons, à l’instar du  Portrait de Louis XIV en costume de sacre, peint par Hyacinthe Rigaud en 1701. Ce « grand habillement » se distingue de la tenue des monarques de l’Ancien Régime. En effet, la couleur

pourpre du manteau remplace le bleu royal et se rattache à la tradition des empereurs romains. Sur ce manteau, on distingue ainsi l’abeille, des branches d’olivier, de chêne et de laurier entrelacées et encerclant le chiffre N. Les regalia, symboles traditionnels de la monarchie sont réadaptés et cohabitent avec les nouveaux insignes du pouvoir. Ces ornements sont l’œuvre des plus grands orfèvres du début du XIXe siècle. La couronne de lauriers d’or -elle aussi héritée de l’iconographie antique-, le grand collier de la Légion d’honneur, le sceptre, la main de justice et le globe impérial posés sur le coussin à l’arrière-plan, ont tous été conçus par Martin-Guillaume Biennais, orfèvre officiel de l’Empereur. L’épée du sacre, dont la lame fut réalisée par la manufacture d’armes de Versailles dirigée par NicolasNoël Boutet, est sertie par Marie-Etienne Nitot de pierres précieuses. Sur la coquille, retrouve le célèbre diamant le Régent. La poignée et les garnitures d’or du fourreau d’écaille ont été confiés à l’orfèvre Jean-Baptiste-Claude Odiot. Au second plan, on distingue le dossier du  trône créé par l’ébéniste Jacob-Desmalter sur un dessin de Percier et Fontaine pour le palais des Tuileries.

Portant une très grande attention aux détails et utilisant la technique du glacis, Gérard retranscrit parfaitement les volumes et la noblesse des matières : le raffinement des étoffes qui composent le grand costume, les reflets dans le globe, la brillance du Régent. Tous ces éléments concourent à créer une composition qui auréole Napoléon Ier d’un prestige hérité des plus grands rois de France, tout en lui donnant une symbolique nouvelle »

Extraits du site « Napoléon.org », Portrait de l’Empereur Napoléon Ier en costume de sacre, par Camille Ubertini, Février 2022.

92. DAVID, d’après. BOGUET, L’Empereur Napoléon Ier en uniforme des grenadiers à pied de la Garde impériale école française du XIXe siècle.

Huile sur toile (réentoilée, nettoyée), signée « Boguel Pinxit 1846 ».

A.B.E.

65 x 54 cm.

800 / 1 200 €

93. Ecole française du XIXe siècle

Portrait d’un jeune prince Huile sur toile (réentoilé)

Cadre en bois et stuc doré à décor de dauphins

32.5 x 29 cm

200 / 300 €

Il était de tradition d’attribuer ce portrait au Roi de Rome.

Provenance :

-Collection Bernard Chevallier

94. D’après VIENNE

Napoléon François Charles Joseph Duc de Reichstadt Né à Paris le 20 mars 1811.

Gravure en noir et blanc, sous verre (rousseurs, taches)

Cadre d’époque en bois et stuc doré décor palmette

H 29 – L 24 cm

200 / 300 €

95. Louis-Simon BOIZOT (1743-1809) d’après.

Tète d’étude d’un grand homme

Ensemble constitué :

-Gravure par Carré, édité par Depeüille à Paris an 9.

47 x 37 cm.

A.B.E. (déchirures, mouillures)

-Dessin. Graphite et encre sur papier.

54x 41 cm

B.E. (petites déchirures dans les marges).

300 / 400 €

Historique :

Au tournant du XVIIIe siècle, le général Bonaparte est déjà une personnalité célébrée à Paris pour ses victoires, mais entre la campagne d’Italie et d’Egypte, peu d’artistes ont pu le faire poser.

Lors de son retour à Paris, le 5 décembre 1797 la Manufacture de Sèvres édite le premier buste français du Général et va confier la tache à son directeur des sculptures, Louis Simon Boisot, mais de confidence même du sculpteur, ce buste passé à la postérité est fait « de réminiscence » à partir de dessins et plâtres italiens. Notre gravure est issue de ces études.

Bibliographie :

- Napoléon, Portraits contemporains…. Gérard Hubert et Guy Ledoux-Lebard chez Arthena 1999. p.22

96. VILLANT (?). Ecole française.

Le Palais de la Légion d’honneur. Aquarelle animée de personnages, signée et datée « 1839 », en bas à droite.

15 x 26,5 cm.

B.E.

Encadrée sous verre.

500 / 800 €

NB.: intéressante vue avant la construction de la gare d’Orsay (1897-1900).

97. Manufacture française du XIXe siècle.

Papier peint représentant un important trophée napoléonien, constitué du chapeau de l’Empereur Napoléon Ier sur fond de chêne et de laurier, d’un glaive au chiffre «N» et des insignes de la Légion d’honneur et de la couronne de fer.

Papier peint imprimé couleur.

B.E. Epoque Ier Empire.

75 x 100 cm

Encadré sous verre.

1 500 / 2 500 €

98. Georges SCOTT (1873-1943)

Tambour-major des grenadiers à pied de la Garde impériale, et son épouse.

Graphite, lavis d'encre, aquarelle et gouache sur papier marouflé sur carton

Signé et daté 'Georges Scott 1911' (en bas à droite)

Porte une inscription manuscrite sous la signature « Il y a cent ans !... »

53.9 X 37.8 CM.

Sous-verre.

200 / 300 €

99. Ecole française du début du XIXe siècle

Projet de colonne Empire

Encre sur papier

60 x 38 cm

200 / 300 €

Historique : Notre dessin pourrait être un projet de colonne départementale.

Le 29 ventôse an VIII (20 mars 1800), le Premier Consul Bonaparte ordonne que soit élevé dans chaque département des colonnes commémoratives portant le nom des soldats s’étant distingués dans les campagnes de la République. De nombreux concours d’architectures furent organisés à cette fin.

100. Carle VERNET (Bordeaux 1756 - Paris 1826)

Bataille napoléonienne : assaut d’une redoute autrichienne

Plume et encre noire, lavis brun sur traits de crayon noir

32,5 x 53 cm.

Piqures, insolé

Signé en bas à gauche

Sous-verre, cadre en bois doré.

4 000 / 6 000 €

SCULPTURES

Giuseppe Ceracchi (1751-1801)

Destin révolutionnaire du premier sculpteur de Napoléon Bonaparte, guillotiné pour avoir tenté de l'assassiner.

101. Giuseppe CERACCHI (1751-1801) attribué à Buste de Bonaparte en marbre blanc de Carrare

H : 43 cm l : 39 cm

Buste en marbre blanc de Carrare représentant Bonaparte, les cheveux assez longs recouvrant les oreilles et laissés en mèches libres à l’arrière. Il porte une veste d’uniforme croisée et boutonnée à col haut, le cou est protégé par une écharpe terminée par un petit col. La veste est brodée d’un large galon à motif de feuilles de laurier et d’une bordure d’entrelacs sur laquelle sont posés les boutons brodés.

B.E. (Petits éclats à la base)

4 000 / 6 000 €

Ce buste est semblable à celui de la collection Coronini-Cronberg à Gorizia (Italie) attribué à G.Ceracchi.

Le buste de la Fondation Coronini-Cronberg présenté à l’exposition de 1989 au Palais des Conservateurs à Rome a été reconnu comme étant de Giuseppe Ceracchi et certainement réalisé d’après nature car l’expression maladive et fatiguée ainsi que les irrégularités et l’asymétrie du visage sont loin de l’idéalisation et traduisent la fatigue d’un homme en campagne. Sur ce buste Bonaparte porte la tunique de la première campagne d’Italie en 1796.

Un autre buste de Bonaparte conservé à la Malmaison, œuvre de Charles Louis Corbet daté 1799 présente le même costume avec une variante à la cravate et un large drapé recouvrant une partie de la veste. Une réplique de ce buste se trouve à la Maryland Historical Society à Baltimore par Iselin, avec l’inscription « Le Gal Bonaparte en l’an 8 par Corbet au Caire en marbre par Iselin 1859» Les bustes de Bonaparte sont nombreux. Un des plus connus est celui de Boizot réalisé en 1798, sans doute d’après un dessin de J.L David. Notons que sur ce buste Bonaparte porte la tunique croisée de Marengo et du premier consulat postérieure à celle du buste de Ceracchi.

Le nom de Ceracchi est mentionné sur une gravure de Henry Richter datée 1801 représentant un buste de Bonaparte avec la mention « gravée d’après le célèbre buste de Ceracchi récemment ramené de Paris et maintenant en sa possession ». On remarque que la veste n’est pas la même que celle du buste de Ceracchi dans la collection Coronini-Cronberg, Sur cette gravure le général Bonaparte porte l’uniforme consulaire croisé et boutonné. A la date de la gravure, Bonaparte était consul, Richter a peut-être voulu respecter la tenue de l’époque.

Le buste de la collection Coronini-Cronberg et le nôtre constituent la première représentation du général Bonaparte.

Guiseppe Ceracchi ( 1751-1801)

Guiseppe Ceracchi né en 1751, fils d’un orfèvre romain est initié à la sculpture romaine dans l’atelier paternel. Après son apprentissage dans l’atelier de T. Righi, puis un premier prix de sculpture en 1771, il part à Milan, à Rome où il étudie avec Canova, puis à Florence. Sur recommandation de l’envoyé extraordinaire britannique à la cour de Toscane, il part s’installer à Londres en 1773, il y restera jusqu’en 1779.

Pendant les vingt années suivantes sa carrière va le mener dans les différentes capitales européennes et outre-atlantique. Il séjourne six ans à Vienne tout en voyageant à Amsterdan et en Italie. En 1791, il part pour Philadephie avec pour projet de faire le buste de Washington et surtout la statue équestre de Washington entourée de quatre groupes allégoriques.

A l’été 1792, il revient en Europe, séjourne à Amsterdam, Munich, Vienne et enfin Rome. De retour à Philadelphie en 1794, ses espoirs concernant ses projets de sculptures sont finalement refusés, il rentre en France en juillet 1795 et se lie d’amitié avec le peintre J.L David et partage avec lui les idées néo-classiques et conçoit un monument en l’honneur de la Révolution française inspiré de celui qu’il avait été obligé d’abandonner à Philadelphie.

Outre son activité artistique, Ceracchi a aussi des ambitions diplomatiques et aspire à conseiller le gouvernement français sur les affaires italiennes. Compte tenu de sa notoriété et de la proximité qu’il entretenait avec Carnot, Barras et Reubell, il soumet au Directoire de nombreux rapports sur la situation italienne et romaine, il y invitait même le gouvernement français à envahir l’Italie et à libérer son peuple.

Carnot exprima un avis favorable, et lorsque la campagne d’Italie fut décidée, les suggestions militaires et stratégiques émises par Ceracchi furent adoptées par Bonaparte pour son plan d’invasion. La rencontre des deux hommes donna naissance à une amitié très étroite, et en octobre 1796, Ceracchi en séjour à Milan fait le portrait de Bonaparte. Le buste du jeune général n’est connu que par les gravures de H. Richter.

Ceracchi déclina l’offre du Premier Consul de devenir le premier sculpteur du gouvernement assorti d’une pension annuelle. Voyant ses idéaux politiques être battus en brèche par les aspirations de Bonaparte, il participe à l’organisation de l’attentat contre Bonaparte qui devait avoir lieu le 11 octobre 1800 à l’Opéra.

Cet épisode resté obscur quant à ses motivations entraina l’arrestation de nombreux Italiens et Français parmi lesquels quatre conjurés furent condamnés à mort : Aréna, Démerville, Topino-Lebrun et Ceracchi.

L’après-midi du 31 janvier 1801, il fut guillotiné en place de Grève après avoir repoussé la grâce que lui offrait Bonaparte.

Bibliographie : A.Magnien, le sculpteur jacobin Ceracchi (1754-1801), son œuvre de portraitiste, les bustes, Gazette des Beaux-Arts, 2002, pp.343-366. G.Hubert, G.Ledoux-Lebard, Napoléon, portraits contemporains, bustes et statues, éd. Athena, 1999.

102. Louis Messidor PETITOT (1794-1862)

Charles Percier & Pierre Fontaine

Paire de bustes en bronze patiné sur socle carré avec cartouche d’attribution, signé et daté sur le côté droit « Petitot 1839 et 1846 »

Ht. 23 cm.

800 / 1 200 €

Biographie :

Charles Percier (1764-1838) et Pierre Fontaine (1762 -1853) furent les précurseurs du style Empire. Riche d’une formation classique auprès d’Antoine-François Peyre, ils rencontrent Joséphine de Beauharnais à la fin du XVIIIe par l’intermédiaire du peintre Jacques Louis David. Architecte du gouvernement en 1801, ils seront à l’origine des grands travaux de l'Empire et du Consulat tels que l’Arc de triomphe du Carrousel ou l’aménagement du Palais des Tuileries.

Historique :

Ces rares bustes des architectes de l’Empereur trouvent leur origine dans une commande du neveu de Percier à la mort de celui-ci en 1839. L’Ecole des Beaux-arts en commandera ensuite une paire. On trouve un exemplaire en marbre au Musée Carnavalet à Paris. (inv. S3496) ainsi qu’un autre inventorié dans le vestibule de la grande salle de l’Institut en 1879.

Une paire similaire au notre en plâtre patiné figure dans les collections de l’Art Institure of Chicago (1988.275).

Le buste de Percier pourrait être inspiré du portrait réalisé par Robert Lefèvre en 1807 aujourd’hui au Château de Versailles (MV 6313).

103. Henri Louis LEVASSEUR (1853-1934).

L’Empereur Napoléon Ier à cheval.

Bronze à patine mat et doré signé sur la terrasse.

Porte un cartouche « Les concurrents du 1er tour de France automobile à A. Steines ».

Cachet « Société des Bronzes de Paris » et porte le n° « 3293 ».

Haut. : 60 cm. L. 65 cm.

1 800 / 2 500 €

104. Affortunato GORI (actif 1895-1925)

L’Empereur Napoléon assis, coiffé du célèbre chapeau

Important sujet en bronze à patine dorée, signé sur la terrasse. Manque l’objet présent dans la main gauche.

A.B.E.

Socle : 24 x 31 cm.

Ht 53 cm

2 000 / 3 000 €

Biographie :

Affortunato GORI ou GORY est un sculpteur italien actif de 1895 à 1925, année où il décède à Paris. Originaire de Florence, il y étudie la sculpture, à l’Académie, sous la direction d’Auguste Rivalta. Gory comme beaucoup d’artistes italiens, émigre à Paris au début du XXe siècle pour y exercer son art.

105. Henri LEVASSEUR (1853-1934)

Portrait équestre de l’Empereur Napoléon Ier, Bronze à patine brune, signé Levasseur sur la terrasse,. Socle en marbre noir. Fin du XIXe siècle.

H : 50 cm, L : 44 cm, P : 13 cm

3 500 / 4 500 €

106. « La veiLLe de Wagram ».

L’Empereur Napoléon Ier assis sur une chaise, les bras croisés, devant une table recouverte de cartes, de livres et d’une lampe tempête électrifiée.

Sujet en régule sur terrasse en marbre noir, avec cartouche.

Dim. : 26 x 13,5 Ht : 22 cm.

B.E.

800 / 1 200 €

107. R. Noel.

École française de la fin du XIXe siècle.

L’Empereur Napoléon Ier

Buste en bronze patiné, signé au dos et daté « 1894 ».

Cachet de fondeur « Blot Paris ».

Ht. 30 cm. Envergure : 20 cm.

B.E. Fin du XIXe siècle.

400 / 600 €

108. Stella.

École française de la fin du XIXe siècle.

L’Empereur Napoléon Ier en pied, les bras croisés.

Sujet en bronze à patine verte, signé sur la terrasse.

Monté sur un socle en marbre vert, orné du « N » surmonté de l’aigle impériale sur le devant.

Ht. : 31 cm. Diam. : 10 cm.

B.E.

600 / 800 €

109. Emmanuel FREMIET (1824-1910). Cuirassier de la ligne (1852-1858).

Bronze équestre à patine brune signé sur la terrasse « E. Fremiet ». BE (manque la poignée du sabre)

Haut : 37,5 cm.

1 000 / 1 200 €

110. Emmanuel FREMIET (1824-1910).

Carabinier à cheval en grande tenue de service (1852-1865)

Bonze à patine foncée signé sur la terrasse « E. Fremiet ».

B.E. Belle patine. Epoque Second Empire.

Ht sur terrasse : 37 cm x 27 cm.

1 000 / 1 500 €

NAPOLÉON I er

111. Précieux souvenir de l'Empereur Napoléon Ier

Petit cadre à suspendre en bronze doré ciselé, à décor de rocaille, présentant dans un médaillon ovale quelques petits cheveux de l'Empereur Napoléon Ier sur fond de tissu bordeaux.

Gravé sur le pourtour de l’encadrement « Cheveux de l’Empereur Napoléon coupés le 6 mai 1821 donnés à CHles de St VALLIER par son ami HEry BERTRAND ».

Médaillon : 6 x 5 cm. Hors tout : 10 x 8 cm.

3 000 / 4 000 €

Provenance : Charles Raymond de la Croix de Chevrière de Saint-Vallier, comte de Saint-Vallier (1833-1886). Homme politique diplomate. Vieille famille du Dauphiné. Fils de Bonne Humbert Lacroix de Chevrière, marquis de Saint-Vallier (1804-1894).

112. Sèvres

Médaillon en biscuit à fond bleu à décor en bas-relief d’un portrait de l’Empereur Napoléon Ier en buste de profil tourné vers la gauche. Epoque Empire.

D. 8 cm.

200 / 300 €

113. Val-sous-Meudon, manufacture de Mittenhoff et Mourot

Grand plat rond en faïence fine à décor en noir au centre du chiffre de l’Empereur N sous une couronne impériale. Marqué : et Mourot

Epoque Empire, vers 1805-1812.

D. 37,5 cm. Un éclat et rayures.

300 / 500 €

Martin Guillaume Biennais (1764-1843) Napoléon Ier Roi d’Italie

114. Partie du service de l’Empereur des Français Napoléon Ier, Roi d’Italie.

Martin Guillaume Biennais (1764-1843).

Assiette creuse en argent ciselée d’une suite de feuilles d’acanthe en bordure et gravée des grandes armes de l’Empereur Napoléon Ier Roi d’Italie sur le marli.

Poinçon d’orfèvre, poinçon de garantie Paris.

Poinçons au revers en bordure :

Barrette de Biennais,

Poinçon « B » au singe violet,

Poinçon au Coq 1 Paris,

Poinçon moyenne garantie Paris 1809-1819,

Poinçon de l’association des orfèvres 1794/1797 et poinçon non identifié.

B.E. fond replané.

Epoque Ier Empire.

Diam. 23,5 cm. Poids : 468g env.

6 000 / 8 000 €

Les Grandes armes impériales du Royaume d’Italie

Miniature enrichie de cheveux de Napoléon Ier

apoleone il Grand »

Miniature ronde représentant l’Empereur en buste de face, en tenue de sacre, tête laurée, chevelure constituée de vrais cheveux attribués à l’Empereur Napoléon Ier, fixés

Sous verre. Dans un cadre en bois doré sculpté de médaillons feuillagés et de fleurettes (accidents, manques).

Diam. : 7 cm.

3 000 / 5 000 €

Ancienne famille Buonaparte, descendance de Sebastiano Nicolo Buonaparte (1683-1720) arrière-grand-père de Napoléon Ier.

Branche d’Ornano puis Pozzo di Borgo puis Colonna d’Istria puis Pitti-Ferrandi.

JOSÉPHINE DE BEAUHARNAIS (1763-1814)

116. Joséphine de Beauharnais

Verre sur pied en cristal, gravé au chiffre J entouré de deux branches de feuilles de laurier liée par un petit nœud à la base. Pied rond à léger bourrelet en bordure, bon état

Hauteur 14 cm

Diamètre au buvant 7,2 cm

1 500 / 2 500 €

Historique:

Marie Joséphine Rose de Tascher de la Pagerie 1763-1714.

Née au Trois îlets à la Martinique dites Josephine de Beauharnais, impératrice des français.

En 1795 elle avait fait la connaissance de Napoléon Bonaparte officier qu’elle épousa le 09 mars 1796

Couronnée impératrice des français en 1804.

LA REINE HORTENSE (1783-1837)

Portefeuille du secrétaire des commandemens de S.M. la Reine de Hollande Maisons Impériales d’Ecouen et de St Denis

117. Rare et grand portefeuille à six soufflets en maroquin vert, avec inscription au petit fer à l’or sur le devant :

« Secrétaire des Commandemens de S.M. la Reine de Hollande »,

« Maisons Impériales d’Ecouen et de St  Denis », bordé d’une frise alternée de feuillages et de motifs représentant les Arts. Les six soufflets se serrent par un cordon en coton vert tressé.

Rabat doublé de maroquin rouge orné au petit fer à l’or d’une frise d’entrelacs.

Intérieur doublé de moire verte comportant cinq compartiments/volets de séparations. Les volets sont protégés par un rabat en maroquin rouge décoré en suite.

Le portefeuille se ferme par une serrure en forme d’écu gravée d’un soleil rayonnant et d’une frise, à cinq points d’ancrage. Avec sa clé à âme triangulaire.

Bon état. Epoque Ier Empire (usure de service et du temps).

Long. 48,5 cm. Ht. : 34 cm. Epaisseur fermé à la base : 6,5 cm.

15 000 / 25 000 €

Provenance :

Collection Emile Brouwet, Maître Henri Baudouin, vente du 27 et du 28 mai 1935 sous le n°286, reproduit au catalogue.

Historique :

Hortense de BEAUHARNAIS (Paris 1783 - Arenenberg 1837), fille d’Alexandre de BEAUHARNAIS et de Joséphine TASCHER de la PAGERIE, soeur d’Eugène de BEAUHARNAIS.

Elle épousa Louis BONAPARTE par raison d’état contre sa volonté en 1802 et devint Reine de Hollande en 1806. Trois enfants naquirent de son union avec Louis Bonaparte dont Louis-Napoléon, le futur Napoléon III (1808). À la chute de l’Empire, elle est faite duchesse de Saint-Leu par Louis XVIII, sur la demande du tsar Alexandre, et, au retour de l’île d’Elbe, elle tient la cour de Napoléon: c’est chez elle, à Malmaison, qu’il se retire en juin 1815, après la seconde abdication. Exilée par la seconde Restauration, Hortense, grâce à la protection de Metternich, se réfugie en Suisse, où elle achète le château d’Arenenberg (1817).

René-François Vallet, comte de Villeneuve, né en 1777 à Paris, est issu d’une ancienne famille de l’Anjou, son père était un des trois membres du Comité des Finances et trésorier de la ville de Paris.

Le Premier Consul confia à René plusieurs missions diplomatiques que le jeune homme remplit avec habilité. Il fut nommé chambellan du prince Louis en1804 puis chambellan de la reine Hortense et secrétaire des commandements de la Reine de Hollande en 1807. En 1809, Napoléon avait nommé la reine Hortense, princesse protectrice des Maisons impériales d’éducation. Notre portefeuille, ayant appartenu à Vallet, était consacré aux nombreuses correspondances entre les directrices des maisons.

Le château d’Écouen est l’endroit où fut installée la première maison d’éducation destinée à accueillir les jeunes filles nobles de petite fortune ou les filles des légionnaires morts pour la France. Les premières élèves des Maisons d’éducation furent nommées en 1807 et entrèrent en septembre au château d’Écouen. Une deuxième Maison fut créée à Saint-Denis en 1809, qui n’ouvrit ses portes qu’en 1812 sous la direction de Madame du Bouzet, veuve d’un colonel mort à Jemmapes. Entre-temps, le 16 décembre 1809, la reine Hortense fut nommée princesse protectrice des Maisons. Elle visita Écouen à plusieurs reprises. Les élèves méritantes lui étaient alors présentées.

On peut dater notre portefeuille de la période 1809-1810, puisqu’à partir de 1809 les deux maisons existent (même si la Maison de Saint Denis n’est que théorique, les premiers cours étant dispensés à partir de 1812) et jusqu’en 1810 puisque la Reine Hortense perd théoriquement ce titre (la Hollande étant annexée à l’Empire).

118. Etienne-Charles LEGUAY (1762 – 1846), Manufacture de Dihl et Guérhard, Portrait de la reine Hortense

Hortense de Beauharnais, âgée de 19 ans, peinte par Etiénne Charles Le Guay, en 1802, l’année de son mariage avec Louis Bonaparte Grande miniature sur porcelaine à vue ovale signée à droite « Le Guay Mre de Dihl »

Cerclée par un entourage en laiton dans un cadre en bois

Dimension : 18 x 14 cm .

B.E

5 000 / 6000 €

E-C Leguay né à Sèvres. Et y travailla jusqu’en 1846.

Historique :

Hortense de Beauharnais 1783-1837, fille de Joséphine de Beauharnais Reine de Hollande 1806-1810 , duchesse de Saint Leu (St Leu la forêt) Napoléon donna à Hortense le titre de Reine. Elle possède alors sa propre maison, ainsi qu’un Hôtel à Paris et le château de Saint Leu. Elle partage alors son temps entre ses enfants, de nombreux voyages, et se consacre au dessin, à la peinture et à la musique.

Elle épouse Louis Bonaparte 1802-1837

Ses enfant: Napoléon Charles Bonaparte, Louis II, Napoléon III, Charles de Morny.

119. Martin – Guillaume Biennais, (1764 - 1843)

Paire de légumiers au chiffre de la Reine Hortense

Légumiers ronds, décorées en bordure d’une frise de feuilles d’acanthes, à deux anses, gravés aux armes de la reine Hortense. Couvercle à prise en forme d’ananas sur embase à feuille d’eau, gravé aussi au chiffre de la Reine d'Hortense.

Poinçons : 2 titres au coq 1 Paris

Poinçons de l’association des orfèvres

Poinçons de garantie tête de vieillard Paris

Poinçons de Biennais

Diamètre 20 cm

Hauteur : 13 cm

Bon état : les légumiers portent les mêmes poinçons sont numérotés l’un n° 2 pour le premier et n° 4 pour le second

6 000 / 8 000 €

Florilège de la vie artistique sous l’Empire, à

la cour de la Reine de Hollande

120. Album Amicorum comprenant 42 dessins, vraisemblablement l’album de Louise COCHELET

23 x 28 cm dimensions de l’album

Reliure de la couverte porte un monogramme L.C, et au verso « Souvenir »

Ancienne étiquette de vente en bas à droite « 26 »

Toutes les pages sont numérotées au crayon noir en haut à droite, quelques pages manquantes

La plupart des pages sont légendées dans le bas à la plume et encre brune et datées entre 1809 et 1815

L’album aurait pu appartenir à Louise Cochelet, lectrice d’Hortense de Beauharnais à partir de 1806. Celleci est en effet l’autrice de Mémoires sur la reine Hortense et la famille impériale (Paris, Ladvocat, 1836), la reliure porte ses initiales « L. C. » et elle a réalisé un dessin dans l’album (p. 56). Il est possible que la dame de compagnie ait réuni les productions des personnes qui entouraient la reine (artistes, mais aussi dames et gentilshommes) entre 1809 et 1815, dans le but de lui offrir un « Souvenir », comme l’indique l’inscription au verso de la reliure.

25 000 / 30 000 €

Biographie :

Louise Cochelet (1783–1835)

Elève du prestigieux Institut de Madame Campan, auprès des sœurs de Napoléon, Caroline, Elisa et Pauline Bonaparte ainsi qu’Hortense, Stéphanie et Emilie de Beauharnais.

Une passion partagée pour le dessin la rapproche naturellement d'Hortense, future Reine de Hollande et fille de l’impératrice Joséphine, qu’elle accompagnera de la cour Batave à la Suisse. Son Mémoires sur la reine Hortense publié en 1836 reste, de nos jours, une référence sur la vie à la cour impériale.

Page 1

Ecole française du début du XIXe siècle

Femme et enfant

Crayon noir

17,5 x 12,5 cm

Esquisse au verso

Page 2

Claude THIENON (Paris 1772 - 1846)

Pêcheurs dans un paysage au pont

Aquarelle sur traits de crayon noir

22x 27 cm (marge de 3 cm)

Signé en bas à gauche

Daté dans la marge de « 1806 »

Page 4

Madame de BROU (active au début du au XIXe siècle)

Portrait présumé de Louise Cochelet

16 x 13,5 cm inscrit dans un ovale

Légendé et daté dans le haut et dans le bas de « 1809 »

Dessin doublé

Page 5

Poème manuscrit de Monsieur de Bouflère ? à Plombière en 1809

Page 6

Lancelot Théodore Comte Turpin de CRISSE (1782 – 1859)

Vue animée de Santa Maria del Monte à un mille de Naples

Lavis brun sur traits de crayon noir

17 x 25 cm

Signé au crayon noir en bas à droite et situé dans la marge

Dessin doublé

Page 8

Comtesse MOLLIEN (active au XIXe siècle)

Portrait de la Comtesse de Souza (Adélaïde-Marie-Émilie Filleul, dite Adélaïde, comtesse de Flahault de La Billarderie)

Crayon noir

22 x 27 cm

Légendé, situé et daté dans le bas de « Plombières, 1810 »

Page 10

Hortense de BEAUHARNAIS (Paris 1783 – Thurgovie 1837)

Dessinateur au pied de la dent du Chat

Lavis brun sur traits de crayon noir

5 x 7,6 cm

Légendé, situé et daté dans la marge de « 1810 »

Page 12

François Gérard dit Baron GERARD (Rome 1770 - Paris 1837)

Portrait de la Reine Hortense entrain de dessiner, devant son portrait, 1809

Aquarelle sur traits de crayon noir

22 x 26 cm

Annoté dans la marge au centre « Donné et fait par Gérard en 1809 » et à gauche « Gérard »

Annoté Ce Gérard reproduit article de Castelot sur Horthense, point de vue 19 décembre 1969, n°1119, p.14

Le portrait de la reine Hortense par le Baron Gérard figurant dans l’aquarelle en haut à gauche est conservé au château de Fontainebleau.

Page 14

Princesse Sophie WOLKONSKY (1785 - 1868)

Femme et enfant sur la rive d’un lac au pied des montagnes

Lavis brun et rehauts de gouache blanche sur traits de crayon noir sur papier brun

26 x 20,8 cm

Annoté et daté dans la marge de « 1810 »

Page 16

Lancelot Théodore Comte Turpin de CRISSE (1782 – 1859)

Deux projets de carte de visite sur la même page

Lavis gris sur traits de crayon noir

5 x 7,8 cm; 4,6 x 7,5 cm

Annoté et daté dans la marge de « 1810 »

Page 18

Louis-André-Gabriel BOUCHET (Paris 1759 - 1842)

Cléobule

Crayon noir

23 x 16,5 cm

Signé et titré en bas à gauche et en bas au centre

Page 20

Jean-Charles PECHARMAN baron de Vèze (1788-1854)

Vue présumé de Saint Leu

Lavis brun sur traits de crayon noir

7,5 x 12 cm

Annoté dans le bas : « par M Pecharman depuis le secrétaire de Charles X »

Annoté « Non Saint Leu, aquarelle identique de Thiénon à G.L.L »

Doublé

Page 22

Markus DINKEL (1762 – 1832)

Portrait d’une jeune fille des cantons suisses

Aquarelle sur traits de crayon noir

18 x 13,5 cm

Annoté « Donné par Monsieur de Flahaut 1810 »

Page 24

Pierre-Amédée JAUBERT (Aix-en-Provence 1779- Paris 1847)

Portrait d’un général

Pierre noire et estompe

18 x 13 cm inscrit dans un ovale

Annoté « Fait et donné par monsieur Jaubert en 1808 »

Page 25

Ecole française du début du XIXe siècle

Le prince T…? et sa famille se promenant aux Tuileries en 1810

Crayon noir

18 x 13,2 cm

Petites pliures

Page 26

Jean-Charles PECHARMAN baron de Vèze (1788-1854)

Vue du Vaucluse

Lavis de sépia sur traits de crayon noir 27 x 22 cm

Signé et daté en bas à gauche de « 1807 » et situé en bas à droite « Paris 1809 »

Poème manuscrit dans le bas

Page 30

Prince Pierre Mikhailovitch WOLKONSKY (1776-1852)

Vue animée des alentours de Toplitz

Plume et encre brune, lv et rehauts de gouache blanche sur papier beige

15,5 x 23,5 cm

Annoté et daté dans le bas de « Vue de Toplitz par le Prince Wolkonsky Fd Marechal de S.M. l’Empereur Alexandre 1810 »

Page 32

Johann Joseph HARTMANN (1753-1830)

Vue animée des alentours du lac de Bienne

Gouache sur traits gravés

13 x 17,5 cm

Signé, situé et daté en bas à gauche dans la marge

Page 34

Ecole française du début du XIXe siècle

Scène de spiritisme

Plume et encre noire, lavis gris

15 x 12,8 cm

Légendé dans le bas « Ma caricature en 1810, racontant mon histoire du Revenant »

Page 36

Grande Duchesse BAR… (active vers 1800)

Vue de Plombières

Lavis brun sur traits de crayon noir

7,2 x 12 cm

Annoté « Stéphanie » en bas à gauche

Annoté dans le bas par « Vue de Plombière par S.A.R. de la Grande Duchesse de Bar… en 1809 »

Page 38

Princesse SCHAKOVSKOY (active au début du XIXe siècle)

Vue de la tour de Bellevue

12 x 18 cm

Crayon noir

Annoté dans le bas « Vue de la tour de Bellevue par la Princesse

L... Schakolskoy 1810 »

Page 40

Hortense de BEAUHARNAIS (Paris 1783 – Thurgovie 1837)

Femme dans un parc

Aquarelle sur traits de crayon noir

16 x 10,2 cm

Signé en bas à gauche

Page 42

Dominique VIVANT DENON (Givry 1747 – Paris 1825)

Le retour d’Austerlitz

Gravure

9 x 11 cm

Porte un monogramme et une date en bas à gauche

Annoté en bas à droite « A Munich »

Légendé dans le bas « Le retour d’Austerlitz/car de visite par M.Denon/1806 »

Rousseurs

Page 44

Prince Grigor GAGARINE (Moscou 1782 Munich 1837)

Paysage arboré

Crayon noir

22 x 27 cm

Annoté dans le bas « par le Pce G. Gagarin avril 1809 »

Le prince Grigori Ivanovitch Gagarine (1782-1837) fut longtemps en poste à Vienne, à Istanbul et à Paris, puis commandant en chef de l’armée dans la guerre contre Napoléon en 1806-1807

Page 46

Théodore RICHARD (Millau 1782 – Toulouse 1859

La reine Hortense tenant sa lyre

Pierre noire, estompe et rehauts de gouache blanche sur papier brun

Monogrammé et daté en bas à gauche de 1811

Annoté dans le bas du montage « Portrait de S.M. la Reine

Hortense par Richard 1813 »

Page 48

Grigor GAGARINE (Moscou 1782 Munich 1837)

La sainte Famille

Plume et encre brune, lavis brun

12,5 x 17,3 cm

Annoté « la Sainte Famille par le Pce G. Gagarin 1811 »

Page 50

Ecole française du début du XIXe siècle

Paysage montagneux avec habitations

Aquarelle sur traits de crayon noir

16,3 x 19,8 cm

Page 52

Ecole française du début du XIXe siècle

Vue du Pont de Saint Leu

Crayon noir

14,3 x 19,3 cm

Situé, daté et annoté dans la marge en bas de « Pont de Saint Leu par M.Dupp.. ? 1810 »

Page 54

Jean Antoine DUCLAUX (Lyon 1783-1868)

Attelage

Aquarelle, Plume et encre noire, 15 x 18,2 cm

Annoté en bas « donné et fait par Duclos 1812 »

Page 56

Louise COCHELET (1783-1827)

Deux vignettes sur la même page : portraits de madame Godène de Chaudeville ?

Crayon noir

12 x 9,3 cm chacun

Titré et daté de « 9bre1806 »

Page 58

Anne-Claude THIENON (Paris 1772 - 1846)

Vue des Eaux de Cauterets

Crayon noir

22 x 27 cm

Signé et daté en bas à gauche dans la marge de « 1809 »

Situé en bas au centre « Vue des Eaux de Coterets »

Page 60

Louis Nicolas Philippe Auguste, baron dit comte de FORBIN

(Roque-d'Anthéron 1777- Paris 1841)

Vue animé e du château de Lourdes

Aquarelle sur traits de crayon noir

18 x 23,5 cm

Signé et daté en bas à droite de « 1813 »

Situé sur le montage

Page 62

Ecole française du début du XIXe siècle

Femme jouant de la harpe en bord de rivière

Lavis gris sur traits de crayon noir

22 x 27 cm

Annoté « fait et donné par Mlle Corbinian ? en 1810 »

Page 64

Horace VERNET (Paris 1789 - 1863)

Scène galante

Plume et encre brune, lavis brun sur traits de crayon noir

18,5 x 21,7 cm

Signé et daté en bas à gauche de 1812

Annoté en bas à droite « Donné par Anatolle le 18 février 1812 »

Page 66

Manuscrit comportant plusieurs autographes dont un de l’Abbé de Lille, signatures et dates

Page 68

Henri de VILLETTE (actif au début du XIXe siècle)

Diner du jeudi de la fête de l’Empereur Napoléon à Aix en Savoie 1811

Lavis brun sur traits de crayon noir

16,8 x 22,3 cm

Annoté dans le haut et dans le bas « Diner le jour de la fête de l’Empereur Napoléon à Aix en Savoie 1811 »

Page 70

Ecole française du début du XIXe siècle

Vue animée de la campagne au grand Saverne

Plume et encre noire, lavis gris

17,2 x 23,5 cm

Annoté et daté en bas au centre dans la marge de « campagne au Gd Sakève chez Mme Sophie Savaut à Genève 1811 »

Page 72

Jean Antoine DUCLAUX (Lyon 1783-1868)

Intérieur d’une vacherie

Aquarelle, plume et encre brune

17,5 x 24 cm

Signé et daté en bas à gauche de « 1812 »

Page 74

Henri-Joseph HESSE (Paris 1781-1849)

Portrait de M. de L.. ?, petit -ils de madame de Gaulis ?

Lavis brun sur traits de crayon noir

18 x 14 cm de forme ovale

Signé et daté en bas à droite « 1813, en deux séances »

Titré dans le bas sur le montage

Page 76

Antoine-Marie Chamans, comte de LAVALETTE (Paris 1769 – 1830)

Vue d’une église

Lavis brun et aquarelle sur traits de crayon noir

20 x 25,5 cm

Annoté dans le bas « fait et donné par le Comte de Lavalette, pendant son exil en 1816, il était caché au lac de Starnberg en Bavière »

Page 78

Ecole française du début du XIXe siècle

Deux études de costumes sur le même montage : un bourgmestre de Silésie 1813, Grancourt le dimanche gras dans le costume de Brunet dans les deux magots, 1812

Aquarelle sur traits de crayon noir

15 x 10 cm ;16,5 x 13 cm

Annoté dans le bas : « pourrait être de Boquet Louis – Renée qui a dessiné des costumes de théâtre »

LE MARÉCHAL MURAT

121. Pierre Charles CIOR (1769-1840)

Le Maréchal Murat en grand uniforme, tenant le bâton de maréchal de l’Empire, portant la Légion d’honneur, la couronne de fer et l’ordre de Saint André de Russie Miniature ovale de trois quarts de face, signée en bas à droite.

13 x 11 cm

B.E. Vers 1808.

8 000 / 12 000 €

Historique : Très belle représentation de Murat, en uniforme de maréchal d’Empire. La main droite tenant le bâton de maréchal d’Empire, repose sur une carte du royaume de Naples, preuve que sa nomination est alors entérinée.

Toutefois il ne porte pas encore les insignes de l’ordre des Deux Siciles, mais les ordres de l’Empire français (Légion d’honneur et couronne de fer) ainsi que l’ordre de Saint André offert par le Tsar à Tilsitt en 1807.

Oeuvre en rapport :

Un exemplaire identique ou notre exemplaire dans la Collection Bernard Franck (5e vente, lot n°46), reproduit.

Biographie :

Pierre Charles Cior (1769-1840)

Elève de Bazil. Il expose un cadre contenant plusieurs miniatures au Salon de 1796, et deux autres miniatures en 1799 (les portraits de Louis-Antoine Saintomer l’aîné et de son épouse). Ce n’est que 31 ans plus tard, en 1831, que Cior participe de nouveau au Salon. Il y fait sa dernière apparition en 1838.

Il est le miniaturiste attitré du Roi d’Espagne et exécute pour la Russie les portraits de l’Empereur Paul I et de sa femme, du Prince Kourakin, du Prince Nerarkin et de son fils, du Prince Jnoupow et de son fils, de la Princesse Poniatowska et de l’Impératrice douairière de Russie. On lui doit aussi le portrait du pape Pie VII, de la Reine des Pays-Bas, du Prince Eszterhazy père, de Mme de Laval, du Duc de Luxembourg, de Mlle de Montmorency. Il laisse également le portrait en miniature de Louis XVIII, un portrait jeune de MarieAmélie de Bourbon-Siciles, dernière Reine des Français, épouse de Louis-Philippe, ainsi que celui de plusieurs autres personnalités, notamment de l’Empire français.

Maréchal Joachim Murat (1767-1815), Roi de Naples par le baron François Gérard

SOUVENIRS DU DUC DE ROVIGO

122. Familles SAVARY et ROVIGO.

A-« PONCE SAVARY Seigneur de Marq, gouverneur du château de Sedan, père du duc de ROVIGO »

Miniature à l’aquarelle et gouache, en buste de profil, en uniforme, portant l’ordre de Saint-Louis.

Monogrammée en bas à droite « J.S ». ( ?).

B.E.

Miniature : 6,5 x 6 cm.

Présentée dans un cadre en bois doré orné de palmettes avec cartouche.

A.B.E. (petits éclats, manques).

Biographie :

PONCE SAVARY (Charleville1722-1802). Sa carrière militaire fut glorieuse. En 1741, participe aux batailles de Fontenoy et Raucoux. En 1746, maréchal des logis au régiment de Rohan cavalerie, puis au Royal Normandie. Lieutenant en 1747 et capitaine en 1759. Présent aux campagnes de Bohême, Flandre, Hanovre, blessé d’un coup de lance à la bataille de Minden. Fait chevalier de l’ordre de Saint Louis en 1772 et major du château de Sedan de 1777 à 1791. Réformé en 1791. Il est le père de Anne Jean Marie René, né en 1774, devenu duc de ROVIGO.

B-Suite de cinq miniatures :

- Anne Jean Marie René SAVARY, duc de ROVIGO, 1774-1833. Portrait légèrement de profil, encadrement doré.

3 x 2,5 cm.

- Joséphine Hortense de ROVIGO, baronne de Soubeyran, (1802-1881). Portrait de face, encadrement doré.

2,5 x 2 cm.

- Léontine de ROVIGO, marquise de Sainte Croix (1804-1886). Portrait de face, encadrement doré.

2,5 x 2 cm.

- Louise Jeanne Polonie de ROVIGO, comtesse Nikorska (1807..). Portrait de face, encadrement doré.

2,5 x 2 cm.

- Marie Charlotte Eugénie de ROVIGO, baronne de Serlay (1811-1869). Portrait de face, encadrement doré.

2,5 x 2 cm.

Tous les portraits sur fond en velours noir, (usures), avec cartouches nominatives.

Bel ensemble présenté dans un cadre doré.

A.B.E.

1 500 / 2 000 €

Provenance :

- Famille de ROVIGO puis descendance

123. Jean Baptiste ISABEY, attribué à.

Miniature, portrait de face en buste, annoté au dos sur une étiquette à la plume : « Marie Charlotte Félicité de Faudoas Barbazan, duchesse de Rovigo, née à Saint Domingue en 1785, décédée à Paris en 1841 ». Dessin au crayon et à l’aquarelle.

Sous verre.

Cadre doré orné de harpes, fleurettes et feuillages (accidenté, en partie redoré).

2 000 / 3 000 €

Provenance : - Famille de ROVIGO puis descendance

Biographies : Félicité de Faudoas-Barbazan de Seguenville (1785-1841), duchesse de Rovigo, Dame du Palais de l’Impératrice Joséphine (1804-1810), Dame du Palais de l’Impératrice Marie Louise (1810-1814). Née à S t Domingue d’une illustre famille du Languedoc, cousine des Polignac, elle a dû fuir les massacres de Saint Domingue et fit partie des protégés de l’Impératrice Joséphine qui prit en charge son éducation et la confia à la pension de demoiselles fondée à St Germain en Laye par Mme Campan. En 1802, Napoléon Bonaparte ménagea lui-même l’alliance de Mlle de Faudoas avec Anne Jean Marie René Savary, (1774-1833), aide de camp du 1er Consul, promu général de brigade, 1803, puis général de division, 1805, nommé duc de Rovigo, 1808 et ministre de la Police, 1810.

Jean-Baptiste Isabey (Nancy 1767-Paris 1855).

Né dans une famille de commerçants à Nancy, il apprend ses premiers éléments d’art avec Jean Girardet et Claudot. Il vient à Paris en 1785 et travaille avec le peintre miniaturiste François Dumont, peintre miniaturiste de la Reine Marie-Antoinette. Ses débuts sont difficiles, il gagne sa vie en peignant des boutons et en décorant des boîtes. Après sa rencontre avec le marquis de Sérens, il devient à dix-neuf ans l’un des élèves de Jacques Louis David. On l’emploie alors à Versailles. Il se voit confier les portraits des ducs d’Angoulême et de Berry. Séduite par sa maîtrise, la reine lui passe commande, qui sera suivie de bien d’autres. Jusqu’ à son décès en 1855, il travaillera pour tous les souverains de France. Pendant le Consulat et l’Empire, Joséphine de Beauharnais et Napoléon Bonaparte sont ses mécènes. Il participe à la mise en scène du sacre et de plusieurs cérémonies officielles. Isabey crée des estampes qui s’ajoutent au célèbre tableau de David. Pendant les Cent-Jours, il reste fidèle à l’empereur, puis il adhère totalement aux principes de la Restauration. C’est lui qui organise le sacre de Charles X. La monarchie de juillet le conforte et lui confère un poste important en lien avec les relations royales. L’Empereur Napoléon III lui accorde une pension.

Distinctions : officier (31 mai 1825), chevalier (31 janvier 1815), commandeur de la Légion d’honneur (12 janvier 1853).

JOSEPH-ANTOINE PONIATOWSKI

124. Joseph -Antoine Poniatowski (1763-1813), attribué à.

Martin-Guillaume Biennais

Grand coffret – nécessaire de voyage

De forme ovale en acajou, bordé et orné d’une frise en laiton incrustée et portant au centre d’un écu gravé « J P »

Ceinturé et renforcé d’une bande de laiton, d’un onglet et de filets mouvementés incrustés

Grand platine en laiton découpée gravée « Biennais M. Tabletier Ébéniste, au singe violet, rue Saint Honoré n° 511 »

Avec serrure incorporée à clé à trèfle, pourtour avec 2 poignées en laiton escamotables, base ornée de filets en laiton mouvementée

Ouvert, il présente : un premier plateau en acajou, contenant 2 tires bottes, un crochet à bouton, un tire-bouchon et un ciseau en acier ciselé. Sur le pourtour, une bavette mouvementée en argent (servant à transformer la cuvette en plat à barbe).

Puis deux étuis en ébène, une petite boite en argent, 4 flacons en verre taillé à pointe de diamant, à bouchon en vermeille gravé (un accidenté), une tasse à anse avec un gobelet intérieur, en argent, une cafetière en argent à poignée démontable, en bois noirci, une seconde tasse à anse et couvercle, en argent, contenant à l’intérieure une timbale, un rince œil et un petit entonnoir en vermeil, une boite cylindrique en deux parties : la partie supérieure servant d’encrier à bouchon à vis, et la partie inferieur un saupoudroir en argent et enfin un étuis à bobine en ébène.

Ce plateau s’incruste dans une cuvette ovale en argent, à bord ceinturée d’une bordure en creux. En dessous un deuxième plateau contenant : deux paires de couverts (cuillères et fourchettes) et 2 cuillères à café en vermeil, décorées au filet (orfèvres différents : TNS), deux emplacements pour rasoirs (l’un avec un rasoir non au modèle, l’autre manquant), une vrille à poignée ivoire, un briquet en fer forgé à joues ciselé, 2 sous-tasses en argent.

Ce deuxième plateau soulevé dévoile au fond un troisième plateau contenant: un canif avec clés de montre en écaille, argent et acier, un aiguiseur pour rasoir en ébène dans un étui marocain rouge décoré à l’or, au petit fer, un cure oreilles, un crochet pour suspendre la glace un compas à trois éléments démontables, un tournevis avec démonte goupille, un traceur en argent, un gratte langue en vermeil, une spatule en argent, une brosse à dent en vermeil, un rasoir (manque le second), deux instruments à détartrer et une pince à sourcil et enfin une règle pliante en ivoire de 20 cm.

(Manque le ciseau et un canif)

Un dernier espace, dissimulé sous le plateau inférieur et s’ouvrant par pression, permet de ranger des pièces d’or.

L’ensemble en bon état, la majorité des pièces en argent poinçonnés de l’orfèvre « M.J.G Grivot Martin Joseph, bijouterie “ LETOUT ” boulevard des bain, insculpation 1805.

Dimension du coffret :

-Longueur : 33 cm

-Largeur : 21 cm

-Hauteur : 17 cm

Poinçons de titre : au Coq 1, 1798 - 1809

Poinçons de garantie : Paris 1798-1809

(Seuls les couverts sont d’un autre orfèvre ‘TNS” non identifié)

15 000 / 25 000 €

Historique : Joseph Antoine Poniatowski, prince militaire et homme d’état polonais de la fin du 18e siècle et du début du 19e siècle. Longue carrière militaire, il a combattu notamment les Autrichiens pendant la campagne de 1809, il s’illustra en 1809 en Russie à la tête du 5e corps polonais de la Grande Armée.

125. « LARREY » Dominique Jean, médecin et chirurgien (1766-1842).

Miniature représentant « Larrey » en buste de profil. Dessin sur papier bi à l’encre noire rehaussée d’aquarelle. Marqué en bas à droite au crayon « En Egypte ». Sous verre. Cadre en pichepin.

Au dos, étiquette de la collection Bernard Frank. Une seconde étiquette écrite à la plume et signée « Don de Mr Bernard Frank le 13 février 1906 lors de ma visite à son superbe musée militaire à Paris. Portrait qu’il tenait de Madame Dodu et qui avait appartenu au grand Larrey puis à son fils le Baron Larrey ». Une autre étiquette à la plume l’attribue à Desgenettes, médecin militaire.

10,8 x 10 cm.

1 000 / 1 500 €

Collection Bernard Frank.

Biographies : Dominique-Jean LARREY (1766-1842) médecin militaire français, baron d’Empire, chirurgien en chef de la campagne d’Egypte, de la garde Consulaire et de la Grande Armée.

René Nicolas Dufriche Desgenettes (1762-1837), médecin militaire français. Désigné, en même temps que Larrey, Percy et Heurteloup, inspecteur général du Service de Santé des Armées. Il participa comme Larrey à l’expédition d’Égypte.

126. Louis François AUBRY (1767-1851). École française.

Miniature du maréchal Auguste Frédéric Louis Viesse de MARMONT, duc de Raguse, en buste de face de ¾ et en uniforme, portant les insignes de grand croix de la Légion d’honneur. Signée en bas à droite.

Sous verre. Cadre doré (petits éclats).

Restes de cachet de cire au dos ainsi que d’une étiquette à la plume en partie effacée « … Viesse de Marmont, duc de Raguse, maréchal de l’Empire, membre de l’Académie des sciences… »

3 000 / 4 000 €

Historique :

des provinces Illyriennes, 1809. Commandant du 6e corps de l’Armée du Portugal, puis commandant en chef de l’Armée du Portugal,1811. Combat à Lützen, Bautzen, Dresde, Leipzig et Hanau, 1813 puis se bat dans les faubourgs de Paris lors de la Campagne de France, pour capituler à Belleville, et passe du côté des Alliés avec son corps d’armée, 1814. Nommé Capitaine de la 6e compagnie de Gardes du corps de Louis XVIII et Pair de France, 1814. S’enfuit avec Louis XVIII à Gand à la fin de la Première Restauration, 1815. Proscrit par Napoléon et radié de la liste des Maréchaux, 1815. Ministre d’Etat, 1817. Gouverneur de la 1ère division militaire de Paris de 1821 à 1830. Ambassadeur extraordinaire au couronnement du Tsar Nicolas Ier, 1826. Accusé de trahison pendant la Révolution de Juillet 1830, ses troupes ne parvenant pas à défendre Paris pour Charles X. Suit Charles X à Rambouillet puis en Angleterre, pour ne jamais revenir en France. Vit à Vienne de 1830 à 1834 où il fréquente Metternich et le Duc de Reichstadt auquel il relate les campagnes napoléoniennes

MARMONT, Auguste-Frédéric-Louis Viesse de, (1774-1852), général. Devient officier en 1792 en sortant de l’Ecole d’Artillerie de Châlons. Sert en Italie et à Toulon où il rencontre Bonaparte. Capitaine, 1795. Aide de Camp de Bonaparte, 1796. Général de Division, 1798. Nommé membre du Conseil d’État en 1799 suite son rôle dans le coup d’État de Brumaire. Grand Aigle de la Légion d’Honneur et commandant en chef du 2e corps de la Grande Armée, 1805. Gouverneur Général de Dalmatie, 1806. Déloge les Russes de Raguse en 1808 et en retire le titre de duc de Raguse. Commandant du 11e corps de la Grande Armée, maréchal et gouverneur

Aubry Louis François, (1767-1851). Peintre de sujets de genre, portraits, aquarelliste, pastelliste, miniaturiste. Elève de Vincent et d’Isabey. Admis à l’Académie Royale en 1784 comme élève de Durameau. Expose au Salon de Paris à partir de 1798 ; en 1804, ses miniatures sont remarquées au même titre que celles de Saint et d’Augustin. Expose au Salon de 1810 les portraits du roi et de la reine de Westphalie et, à la Galerie Wallace, deux miniatures : Pauline Bonaparte, princesse Borghèse, et une autre personne de la famille impériale. Fort apprécié par la famille Bonaparte, il connut cependant son plus grand succès sous la Restauration et après la Monarchie de Juillet, (son portrait de la reine Amélie, femme de Louis Philippe, fut exposé en 1831).

s OUV enirs DU general C a MB r O nne

127. « Le général de division Pierre CAMBRONNE (1770 – 1842) »

Tête sculptée en terre crue du Général Cambronne. Ht .30 cm.

XXe siècle.

B.E. avec sa boite de transport.

1 500 / 2 000 €

Il existe au moins un exemplaire en bronze de ce travail vendu par Me Osenat à Fontainebleau le 19 avril 2021.

Provenance :

- Proviendrait des anciennes collections du Château de Kéraval (Finistère), propriété du Général puis de sa fille.

128. Rare et historique paire de bretelles attribuée au général CAMBRONNE, à quatre branches, deux fixes et deux à boutonnières. Deux branches brodées de rameaux de feuilles de chênes et de feuilles de laurier entrecoupés de fleurs et bourgeons ; ourlées et doublées de satin ivoire.

Deux branches à élastiques doublées de peau, renforcées de cuir naturel aux extrémités, dont deux ovales à boutonnières. Élastiques à dix ressorts «boudin» finement reliés et recouverts de peau ivoire tressée et lacée.

T.B.E. Epoque Ier Empire.

Long. 68 cm, dont 48 cm brodée. Larg. 5 cm. 6 000 / 8 000 €

Provenance: Vente Quimper, octobre 2007.

« De passage au château de Keraval, (commune de Plomemin, Finistère), le général avait laissé en souvenir ces reliques qui on été récupérées par la suite par le gardien du château ».

Biographie : Cambronne Pierre, Général, pair de France (Nantes, 1770-1842).

Volontaire de 1791, fait les campagnes des armées de la République, notamment en Vendée, en Irlande et dans la Confédération helvétique où il se distingue à la prise de Zurich. Proclamé 2e grenadier de France après la mort de La Tour d’Auvergne (1800).

Se distingue dans toutes les campagnes sous le Ier Empire, plusieurs fois blessé. Passé dans la garde en 1809, devient général en 1813. Suit l’Empereur à l’île d’Elbe et commande le bataillon de la garde. A Waterloo, commande le carré du 2e bataillon du 1er chasseur de la garde, est blessé grièvement et fait prisonnier, après avoir répondu aux sommations anglaises par l’apostrophe qui l’a rendu célèbre et dont il a néanmoins nié la paternité (« Merde ! La garde meurt mais ne se rend pas »).

Rentré en France, il est traduit devant un conseil de guerre. Défendu par Berryer, il est acquitté. De 1820 à 1822, il commande la subdivision du Nord.

En 1820, Louis XVIII le nomme commandant de la place de Lille avec le grade de maréchal de camp, puis le fait vicomte au mois d’août 1822. Cambronne prend alors sa retraite. Il est fait grand officier de la Légion d’honneur en 1831.

N.B. : Ces bretelles sont au même modèle et de la même fabrication que celles de l’Empereur Napoléon Ier vendues à Fontainebleau, Etude Osenat, le 27/04/2025, n°317.

MARQUIS DE MONTHOLON

129. Marquis de MONTHOLON, attribué à.

Paire de bretelles en satin gris perle recouverte d’une broderie ourlée à décor de huit médaillons sur fond noir représentant des émeraudes, rubis et saphirs à encadrements mouvementés.

Portant deux tirants à boutonnières à une extrémité.

B.E. modèle non terminé. (à rapprocher de celles de l’Empereur).

Long. : 71,5 cm. Larg. : 5,5 cm. Fabrication plus tardive, probablement pour Charles-Jean-Tristan de Montholon.

600 / 800 €

Biographie :

Charles-Jean-Tristan DE MONTHOLON (né à Ham, 1843-1899), comte, fils de Charles Tristan, marquis de Montholon (1783-1853) et de sa seconde épouse, Caroline-Jane O’Hara (1802-1886), infirmière britannique, titrée Comtesse de Lee.

Provenance :

- Charles Tristan, marquis de Montholon (1783-1853)

- Charles-Jean Tristan, marquis de Montholon (1843-1899)

- Pauline Fé d’Ostiani, son épouse, puis descendance directee

Édouard Pingret (1785–1869)

Le général comte C. T. de Montholon (1783-1853) Musée de l’Armée

LE GÉNÉRAL LASALLE

(1775-1809)

130. Baron GROS, D’après. Ecole française du XIXe siècle.

Portrait du général Lasalle au siège de Stettin. Huile sur toile (rentoilé, chassis ancien).

Cadre doré à palmettes. 74 x 61 cm

3 000 / 3 500 €

Œuvre en rapport :

- Antoine-Jean GROS (1771-1835), Portrait du général Lasalle au siège de Stettin , 1808, huile sur toile, H. 248 x L.174 cm Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais.

Historique : Cette scène fut gravée par Jazet sous le Premier Empire avec comme légende « Lasalle. Aux braves ! »

La pipe du général Lasalle

131. La pipe du général LASALLE.

Exceptionnelle et magnifique pipe historique.

Grand fourneau en écume patiné, à garnitures en argent.

Collerette ornée d’une suite de petites perles.

Couvercle à charnière travaillé à jour, surmonté d’une seconde frise de petites perles, orné sur le dessus d’un lion sur embase rectangulaire décorée de godrons. Col garni d’une plaque d’argent unie avec embout à anse mouvementé pour recueillir le tuyau.

Tuyau en bois fruitier patiné marron à embout en corne et écaille (ancien mais postérieur).

Long du fourneau : 19 cm.

Haut du fourneau : 13 cm.

Long avec tuyau : 79 cm.

Le fourneaa été, par chance, bien protégé par son étui par son étui à charnière en forme ,recouvert de maroquin rouge décoré de stries et au trait, garni à l’intérieur de velours marron clair bordé d’un petit galon à chevrons bleu et blanc, fermant par trois crochets (reste un seul).

L‘étui porte à l’intérieur un billet ancien manuscrit à la plume « Pipe du général Lassalle achetée à sa mort par un de ses camarades d’armée Mr DARRAS, ancien officier de cavalerie et depuis bijoutier boulevard St Martin et donnée par lui à Antoine PERRET ancien aide de camp du général Lobau à Waterloo ».

15 000 / 20 000 €

Provenance : Vente Hôtel Drouot, 2014 puis collection particulière.

Biographie :

Antoine-Charles-Louis Lasalle , comte de, général français, (1775-1809). Sous-lieutenant au 24e de cavalerie, 1791. Maréchal des logis dans le 23e régiment de chasseurs à cheval de l’armée du Nord, 1794. Lieutenant et aide de camp du général Kellermann à l’armée des Alpes, puis capitaine adjoint à l’armée d’Italie et chef d’escadron. Nommé chef de brigade, commandant les 22e chasseurs, suite à la bataille des pyramides, 1798. Reçoit comme récompense un sabre et deux pistolets d’honneur. Colonel du 10e hussards. Nommé général de brigade et commandeur de la Légion d’honneur, 1805. Commande la brigade du 5e et 7e hussards qui deviendra célèbre sous le nom de « la brigade infernale » en 1806 au cours de la poursuite de l’armée prussienne en déroute après Iéna. Nommé général de division. Commande la cavalerie légère de la réserve, 1807. De 1807 à 1809, il se bat aux quatre coins de l’Europe : en Prusse, en Pologne, en Espagne, enfin en Allemagne et en Autriche ... Meurt à la bataille de Wagram, 1809. Comte de l’Empire, chevalier de la couronne de Fer, avec de nombreuses dotations. Nommé grand officier de la Légion d’honneur. Réputé indiscipliné et courageux, il était aussi connu pour mener les charges de ses cavaliers la pipe à la main.

Antoine Perret, (1793-1863), élève garde-pompier dans le corps des pompiers de la ville de Paris, 1808-1811. Entre à l’école spéciale militaire de Saint Cyr, 1811, nommé caporal, 1812. Sous-lieutenant puis lieutenant au 137e régiment d’infanterie de ligne, 1813. Aide de camp du général de brigade Bellair, 1814, aide de camp aux Cent-Jours, 1815. Passe au 29è régiment d’infanterie de ligne, 1820 puis au 42e de ligne, 1823 où il est promu capitaine, 1825. Démissionne en 1828 et entre dans l’administration des Ponts et chaussées.

Nous remercions Benoît Lorenzini pour ses recherches.

Dernière charge du général Lasalle, tué à Wagram le 6 juillet 1809 par DETAILLE Edouard

EQUIPEMENTS ET ARMES BLANCHES

132. Important plateau de ceinturon de représentant du peuple aux armées, légèrement incurvé, en laiton fondu, ciselé et doré, représentant la République en pied tenant un faisceau de licteur dans la main gauche et, à droite, une pique surmontée d’un bonnet phrygien ; sur fond de drapeaux et de branches de feuilles de chêne et une colonne marquée « Égalité – Fraternité ».

Bordure décorée d’une suite de perles.

B.E. Époque Révolution (passants coupés).

Dim. : 112 x 131 mm.

2 000 / 2 500 €

Nous retrouvons un modèle identique dans la collection Bernard Franck, 1ere vente, 22 février 1935, n°37.

Provenance :

Vente Drouot, Thierry Maigret, octobre 2014, puis collection particulière.

133. Fort et curieux glaive révolutionnaire rappelant les glaives de l’Ecole de Mars.

Poignée recouverte de basane avec double filigrane. Pommeau à tête d’aigle, à longue queue, gravé « 14 juillet 1789 ». Garde droite rectangulaire se terminant par deux boutons, décorée sur une face d’un bonnet phrygien et, sur l’autre face, d’un faisceau flammé. Large lame droite, à arête médiane. Fourreau en bois et laiton à deux crevées en cuir brun. Chape en laiton à bouton en languette. Bouterolle en laiton à dard carré en fer.

A.B.E. Époque Révolution (coups, filigrane accidenté).

Long avec fourreau : 85 cm.

2 000 / 2 500 €

134. Sabre d’officier d’infanterie au modèle de la Garde Impériale.

Poignée recouverte de chagrin avec filigrane.

Monture en laiton, ciselée, dorée.

Garde à une branche et deux oreillons, à quillon droit feuillagé. L’oreillon, de face, est enrichi du profil de l’Empereur Napoléon Ier en argent rapporté.

Lame courbe à dos plat, contre tranchant, gouttières et pans creux, gravée dorée et bleuie au tiers, décorée de trophées d’armes, couronne de laurier, signée au talon « Coulaux Frères à Klingenthal ».

Fourreau en cuir, (pliures), à deux garnitures en laiton, découpées, décorées au trait.

A.B.E. remontage composite. En partie du Ier Empire (petit manque de cuir à la poignée).

2 000 / 3 000 €

Sabre d’honneur donné par le premier consul

L’arme d’une carrière et d’une vie, magnifique et émouvant témoin.

135. Sabre d’honneur donné par le premier consul au sous-officier d’infanterie le citoyen

Thomas MONTLAURENT (1773-1832).

Monture du type briquet des sous-officiers d’infanterie en argent poinçonné.

Poignée recouverte de basane avec filigrane d’argent.

Calotte unie à courte jupe découpée.

Garde à une branche à décor rainuré, quillon courbé vers la pointe, ciselé à côtes de melon.

Ce sabre a été modifiée avec une longue lame courbe d’officier de cavalerie, à dos plat, contre-tranchant et pans creux, gravée, dorée et bleuie au tiers à décor de trophées, couronne de laurier, rinceaux feuillagés et son fourreau en tôle de fer à deux anneaux de suspente sur lequel a été monté :

la précieuse chape en argent d’attribution d’origine gravée

« Le Premier Consul au Cen Montlaurent Thomas sergent de la 25me demi-brigade »

(le « u » de Consul retouché).

Poinçons « BY » et « D », et poinçon de grosse garantie 1798-1809.

A.B.E. (traces d’une longue carrière et d’une usage intensif).

Époque Consulat-Ier Empire.

8 000 / 12 000 €

N.B. : Ce sabre d’honneur d’infanterie a été judicieusement remonté pour servir en sabre d’officier de cavalerie lors du passage dans la gendarmerie à cheval en 1803, vu les états de service du récipiendaire qui, à l’origine, dans l’infanterie, fut nommé dans la gendarmerie à cheval.

La chape d’origine a été raccourcie pour épouser le fourreau le bloquant par le premier piton ; à noter l’importante usure des deux pitons en fer, preuve d’un service intense.

Le bouton de chape a été supprimé pour être remplacé par un bracelet avec anneau permettant le port pour un cavalier.

Nota :

Étonnant par son parcours, ce sabre d’infanterie décerné par le Premier Consul pour « actions d’éclats, courage et dévouement », à un jeune sous-officier d’infanterie de 27 ans, fut modifié par son titulaire devenu cavalier afin de pouvoir le porter à cheval, signe de l’attachement qu’il portait, à juste titre, à son sabre d’honneur.

MONTLAURENT Thomas, (27 janvier 1773 – 9 janvier 1832, Reims-Marne), Sergent à la 25e demi-brigade d'infanterie légère, se fit remarquer à l'armée d'Italie en 1800, et donna de grandes preuves de valeur pendant toute la durée du blocus de Gênes. Le premier Consul lui décerna, le 10 prairial an XI, un sabre d'honneur. Il entra, en 1803, dans la 14e légion de gendarmerie. Il était encore gendarme à cheval de la compagnie de la Marne en 1819.

Ce numéro est proposé en partenariat avec l’Hôtel des ventes de Senlis.

136. Bel uniforme à basques d’enfant ou d’adolescent, au modèle des uniformes de fusiliers d’infanterie de ligne du Ier Empire.

En fin drap bleu.

Plastron blanc se fermant par six agrafes, orné de sept boutons à l’aigle couronnée, prolongé de son gilet attenant au drap blanc, fermant par six boutons en suite, à deux fausses poches en pointe.

Colet, parement et passepoil rouges.

Doublé d’une fine toile ivoire. Brodé d’un « J » au revers du col.

Basques doublées de drap rouge, à deux fausses poches, six boutons à l’aigle et deux boutons de ceinture et un sabre briquet bien au modèle, de fabrication soignée également. Poignée et monture en bronze. Garde à une branche.

Lame courbe à dos arrondi à la pointe. Fourreau en cuir à deux garnitures.

Avec sa dragonne en passementerie et gland blanc.

B.E. très belle fabrication du XIXe siècle.

4 000 / 5 000 €

N.B. : vu la qualité, fabrication d’un tailleur militaire, ce modèle pourrait être rapproché des uniformes qui avaient été fabriqués pour le Prince impérial (élément rapporté par une tradition familiale).

137. Deux revolvers à broche :

a - Revolver à broche, six coups, calibre 7 mm. Canon rond ciselé au tonnerre. Barillet ciselé de médaillons fleuris. Carcasse et bride décorées en suite et frappées « 22916 » ; l’ensemble en bronze. Chien, détente pliante et baguette en fer. Plaquettes de crosse en ébène quadrillé.

B.E. (problème de ressort de rappel de la détente).

b - Revolver à broche, six coups, calibre 5 mm. Canon rond. Ouverture par clé latérale droite. Détente pliante. Plaquettes de crosse en ébène uni.

B.E. Vers 1870-1880.

400 / 500 €

PORCELAINE

138. Paris

Vase de forme balustre en porcelaine muni de deux anses en forme de feuilles d’acanthe à fond or, reposant sur une base carrée à l’imitation du marbre, décor en grisaille sur les deux faces d’enfants dans des paysages dans des réserves sur fond imitant l’écaille, semis de fleurs et feuillage en or sur le fond écaille, le piédouche à décor en or de frise de feuillage et palmettes.

Marqué : flambeaux croisés en bleu.

Manufacture de Locré.

Fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle. H. 46 cm.

Une anse restaurée et éclats restaurés sur la base.

1 000 / 1 500 €

Provenance :

- Collection Bernard Chevallier

138.1 Sèvres

Deux assiettes en porcelaine à décor au centre des profils de l’empereur Caesar Auguste et de l’impératrice Lucille peint en vert à l’imitation du bronze dans un médaillon à fond imitant le marbre se détachant sur un fond or, l’aile décorée d’une guirlande de fruits et fleurs.

Marquées en rouge : Sèvres X pour l’an X et marque du peintre Bouillat.

Epoque Consulat, an X, 1802-1803.

D. 23,8 cm 5 000 / 7 000 €

Au revers des étiquettes portant les inscriptions manuscrites : Sèvres, pâte dure, Essai Consulat année 1802 / essai de décoration d’inspiration romaine Bouillat décorateur 1758-1810.

139. Sèvres

Ensemble de six assiettes forme coupe en porcelaine dure possiblement acheté par Laetitia Bonaparte, à décor polychrome au centre d’une rosace or cernée d’une guirlande de feuillage dans un médaillon à fond bleu, le bord décoré d’une frise de feuillage or dans un galon à fond bleu. Marquée : Sevres et marques du peintre et doreur Théodore Buteux, du peintre Sophie Chanou, du peintre Philippine, et du doreur Weydinger le jeune. Fin du XVIIIe siècle, vers 1797-1800.

D. 25 cm.

Une assiette avec un éclat et une fêlure.

6 000 / 8 000 €

Ces assiettes peuvent faire partie du service de dessert fond beau bleu guirlandes acheté le 2 germinal an 10 (23 mars 1802) par Laetitia Bonaparte, mère de Napoléon Bonaparte (Arch. Sèvres, Cité de la céramique, Vy13, f° 28). Un autre service beau bleu forme coupe guirlandes de fleurs est acheté en janvier 1801 par Mme Lefébure née Leclercq. Une assiette du service de Laetitia Bonaparte est illustrée dans Napoléon Ier et Sèvres, l’art de la porcelaine au service de l’Empire, ouvrage collectif sous la direction de Camille Leprince, Paris, 2016, p. 248, n° 17. Une assiette de ce service est récemment passée en vente publique, Osenat Fontainebleau 9 novembre 2021, lot 173, deux autres chez Osenat, Fontainebleau, 8 décembre 2024, lot 130 et 131.

139.1 Sèvres

Jatte nommée jatte égyptienne en porcelaine de forme hémisphérique reposant sur une base carrée, muni de deux anses en forme d’anneau, à décor polychrome d’oiseaux, fruits et vases dans deux réserves à fond vert de chrome sur fond or orné de rangs de perles, rinceaux feuillagés, palmettes, losanges et frises de feuillage brunis à l’effet.

Marqué à la vignette en rouge : M. Imple de Sèvres 10, marqué en or : 22 8bre Mo pour Denis Joseph Moreau ou Charles Raphaël Morin, marques en creux : DC pour Louis Charles Descoins et Ch pour Louis Mathias Chanou et 10 pour 1810. Époque Empire, 1810.

H. 11 cm, D. 19,5 cm.

4 000 / 6 000 €

Provenance : - Collection Bernard Chevallier

Le 28 décembre 1810 entre au magasin de vente de la manufacture un cabaret dont la décoration est décrite : Cabaret fond d’or et doublé d’or, oiseaux grattés dans des appliques vert chrome et riche décor en or relief. Il comprenait 12 tasses et soucoupes Jasmin, une théière Egyptienne, un pot à sucre Egyptien et un pot à lait Egyptien.

Ce cabaret de 2220 francs est livré le 31 décembre 1810 à l’Impératrice et Reine Marie-Louise pour servir de présent à l’occasion du jour de l’an et il est offert à la comtesse de Luçay, dame d’atour de l’Impératrice. Bien que la décoration de notre jatte à lait égyptienne corresponde précisément à celle de ce cabaret, il n’est pas évident qu’il en ait fait partie. (Arch. Sèvres, Vu1, f° 104 et Vbb2, f° 125).

140. Paris, manufacture de Darte

Partie de service en porcelaine à décor en or sur fond rouge du monogramme JM au centre des assiettes dans un médaillon et de rosaces, palmettes et fleurons comprenant six assiettes, quatre pots à jus couverts et un sucrier ovale couvert supporté par deux sphinges à fond or sur une base ovale reposant sur six pieds cannelés, la prise du couvercle en forme de griffon.

Marqués : DARTE FRERE A PARIS Époque Restauration.

D des assiettes : 23,5 cm.

H. des pots à jus : 8,5 cm.

H du sucrier : 23 cm.

Restauration à la prise du couvercle du sucrier, l’anse d’un pot à jus restaurée.

2 000 / 3 000 €.

141. Paris

Grande tasse à chocolat et sa soucoupe de forme litron en porcelaine à décor en or sur fond écaille de palmettes, rosaces, fleurons et branches feuillagées, l’intérieur de la tasse à fond or.

Attribué à la manufacture de Dihl et Guérhard.

Fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle.

H. 8,5 cm, D. 18 cm.

Fêlure restaurée à la soucoupe et petite fêlure à la base de l’anse. 3

200 / 300 €

H. 6 cm, L. 20 cm

300 / 500 €

142. Paris
Lion couché en porcelaine à fond or. Marqué en creux W ou M. XIXe siècle.

143. Sèvres

Tasse et sa soucoupe nommé coupe et soucoupe Régnier bas-relief à décor en relief et à fond or de masques de faunes, guirlandes de fleurs, instruments de musiques, palmettes et feuilles d’eau, le pied de la coupe formée de trois têtes de bélier terminées par une palmettes.

La soucoupe marquée : M. Imple de Sèvres, 1812 et MO 8 xbre en or.

Epoque Empire, 1812.

H.11.7 cm,

D.14.5 cm

Restaurations à l’anse et au pied de la tasse, éclats restaurés à la soucoupe

1 500 / 2 000 €

Deux coupes Regnier ornements bas-reliefs en porcelaine fond d’or à 140f pièce entrent au magasin de vente le 28

Décembre 1812 (Vu1 fol 140 300-4).

En décembre 1814, Godin jeune est décrit comme ayant travaillé sur une coupe et soucoupe Régnier bas-relief pour le bruni d’or a plats et fond d’or. (Vj’19 fol 51v)

Une des deux coupes est livrée à un officier Prussien Mr A.V. Rochost d’après l’ordre de Monsieur le commissaire

Kupsch en juillet 1815.

144. Sèvres

Pot à sucre couvert nommé pot à sucre étrusque D uni à décor en or sr fond vert de chrome de palmettes, rinceaux et rangs de perles.

Marqué en bleu : LL entrelacés encadrant une fleur de lis, Sèvres et en vert : 5 mai 14 no. 1

Époque Restauration, vers 1814-1820

H. 12 cm, L. 16,2 cm.

Un petit éclat restauré sur le bord supérieur.

800 / 1 200 €

145. Sèvres

Grande soupière ronde couverte en porcelaine du service des Princes à décor en or du monogramme du roi LuisPhilippe, LP couronnés entre deux palmes, une branche de chêne et une branche de laurier, filets or sur les bords.

Marquée : LP couronnés, Sèvres 1834, cachet en rouge du château de Compiègne.

Époque Louis-Philippe, 1834.

L. 34 cm, H. 19 cm.

800 / 1 000 €

146. Sèvres

Paire de vases Jasmin Cornet 2eme grandeur en porcelaine à anses rosace, décor en or sur fond bleu de palmettes, rosettes, frise de grecques et motifs de treillage.

Marqués en vert : D. 8 av. 34 s et en bleu : LP entrelacés et couronnés, Sèvres 1836. Époque Louis-Philippe, 1836.

H. 27 cm.

Un petit éclat sur le col d’un vase, une égrenure sur une anse de l’autre vase.

2 500 / 3 000 €

Provenance : - Collection Bernard Chevallier

147. Sèvres

Grand pot à sucre et deux tasses litron et leur soucoupe à décor en or du chiffre de Napoléon III.

Marques apocryphes, la décoration sans doute effectuée en dehors de la manufacture

H. 13,5 cm.

Fêlures à une tasse et une soucoupe, usures d’or.

200 / 300 €

148. Louis Bertin Parant (1798-1851)

Médaillon circulaire en porcelaine de Sèvres ou Paris formé du centre d’une assiette à décor façon camée d’un profil de soldat antique casqué sur fond brun.

Signé en bas à gauche « L.B Parant » Epoque Empire ou début de l’époque Restauration. Dans un cadre circulaire en métal doré.

D. 22,5 cm.

1 500 / 2 000 €

149. Paris

Médaillon ovale en porcelaine à décor dans le genre camée du couple impérial. Sans marque.

Epoque Empire.

H. 7 cm

600 / 800 €

150. Jean-François-Scipion du Faget (1776- 1841)

Médaillon ovale en porcelaine probablement de Paris à décor dans le genre camée d’une femme avec une couronne de laurier,

Signé en bas à droite : Du-Faget 1812

Époque Empire, 1812

H. 11.5 cm

800 / 1 200 €

Biographie :

Jean-François-Scipion du Faget (1776- 1841) est un artiste français actif à Paris dans les premières décennies du XIXe siècle en tant que lithographe et peintre sur porcelaine et sur verre. Installé rue du Faubourg Poissonnière, il connut une certaine notoriété, exposa notamment au Salon de 1817 et travailla pour la manufacture impériale de porcelaine de Sèvres en 1806

151. Paris

Médaillon ovale en porcelaine à décor dans le genre camée d’un guerrier antique. Sans marque.

Époque Empire.

H. 11.5 cm, L. 8.9 cm.

800 / 1 200 €

ORFÈVRERIE

152. Paire de legumiers en argent

Lyon 1809-1819

Paire de légumiers couverts de forme circulaire en argent, à fond plat, les anses de forme géométrique à attache feuillagée, le couvercle bordé d’une frise de feuilles de chêne et de perles. La prise figurant une graine posant sur une terrasse feuillagée. Les couvercles gravés des armoiries d’alliances d’Emeric Marie Louis Eugène de DURFORT-CIVRAC de LORGE et de Marie Françoise Louise ROULLET de LA BOUILLERIE, et timbrées d’une couronne ducale.

Poinçon premier titre argent, 950 millièmes pour les départements 1809-1819 et poinçon de garantie.

Fabricant-orfèvre : Jean-Louis GALLIOT et CHARLIER, orfèvres à Lyon (Act. 1813-1818).

Hauteur : 9,2 cm

Largeur : 26,9 cm.

Diamètre : 20,2 cm

Poids total de l’ensemble : 1 918 g

2 000 /3 000 €

153. Necessaire de voyage en argent

Paris 1809-1819

Nécessaire de voyage en argent, Il est composé d'un étui à condiments en bois, d'un couvert pliable et d'un couteau à lame acier, les manches en bois décorés d’un motif d’écusson. Le tout enchâssé dans une timbale en argent, le bord supérieur décoré de filets, le corps gravé « Eliza Duval ». L’ensemble présenté dans son étui en bois orné d’une plaque de laiton avec serrure.

La timbale, Poinçon premier titre argent, 950 millièmes pour Paris 1809-1819 et poinçon de garantie.

Les couverts Poinçon deuxième titre argent, 800 millièmes pour Paris 1809-1819 et poinçon de garantie.

Fabricants-orfèvres : La timbale par Louis Nicolas NAUDIN (insculpation 1812-1813).

Le couvert par Renault GLOUTIER (insculpation le 14 mars 1809).

Hauteur de la timbale : 6,7 cm – Diamètre : 6,7 cm – Poids : 69g.

Poids brut des couverts : 146 g.

Longueur du coffret : 16,5 – Largeur : 8 cm.

2 000 / 3 000 €

154. Necessaire argent

Paris 1809-1819

Nécessaire de voyage en argent et ivoire, Il est composé d'un couvert pliable, d'un couteau à lame acier, les manches décorés d’un motif d’écusson, d’un tire-bouchon et d'un étui à condiments. Le tout enchâssé dans une timbale en argent, le bord supérieur décoré de filets, L’ensemble présenté dans son étui gainé de cuir bordeaux.

La timbale, Poinçon premier titre argent, 950 millièmes pour Paris 1809-1819 et poinçon de garantie.

Les couverts Poinçon deuxième titre argent, 800 millièmes pour Paris 1809-1819 et poinçon de garantie.

Fabricants-orfèvres : La timbale par Louis-Joseph THOMAS (insculpation 1798)

Le couvert par Renault GLOUTIER (insculpation le 14 mars 1809).

Hauteur de la timbale : 7,3 cm – Diamètre : 7 cm – Poids : 420g.

Poids brut des couverts : 161 g.

Hauteur du coffret : 14,5 cm.

1 800 / 2 000 €

155. GOBELET ET SA SOUCOUPE EN VERMEIL

STRASBOURG 1809-1819

Gobelet et sa soucoupe en vermeil, gravés du chiffre « A » feuillagé et décorés d’une frise de palmettes. Le gobelet de forme tronconique à fond plat.

Poinçon deuxième titre argent, 800 millièmes pour les départements, Strasbourg 1809-1819 et poinçon de garantie.

Fabricant-orfèvre : François-Daniel IMLIN (1757-1827), son poinçon losangé et son poinçon de Maître.

Hauteur du gobelet : 8,5 cm

Diamètre du gobelet : 8,7 cm.

Diamètre de la soucoupe : 13,7 cm.

Poids de l’ensemble : 266 g

1 500 / 2 000 €

156. CLOCHETTE DE TABLE

PARIS 1819-1838

Clochette de table en vermeil, la bordure décorée d’une frise de feuilles d’eau, la partie supérieure à décorée d’une frise de feuilles de lierre, la base du manche décorée de feuilles lancéolées rayonnantes, le manche fuselé terminé par un motif de gland.

Poinçon premier titre argent, Paris 1819-1838 et poinçon de garantie.

Fabricant-orfèvre : Jean-Baptiste Claude ODIOT (1763-1850), son poinçon losangé.

Hauteur : 12,5 cm - Diamètre : 6,5 cm

Poids : 193 g.

2 500 / 3 000 €

157. Coupe en vermeil

Strasbourg 1809-1819

Coupe en vermeil, de forme tulipe, le corps gravé des lettres « St S M K K B B A » dans une enroulement de guirlandes de feuilles de lierre, le centre gravé d’un écusson inscrivant le monogramme entrelacé « GO » surmonté d’une couronne de fleurs. L’anse latérale à enroulement décorée de feuilles et perles, terminée par une tête de bouc en applique. Le piédouche bordé d’une frise de feuilles et perles posant sur une base carrée.

Poinçon deuxième titre argent, 800 millièmes pour les départements, Strasbourg 1809-1819 et poinçon de garantie.

Fabricant-orfèvre Jacob Friedrich KIRSTEIN (17651838), son poinçon losangé.

Hauteur : 17 cm - Diamètre : 9,3 cm.

Poids : 336 g Légères usures d’usage au vermeil.

1 500 / 2 500 €

Notes : Jacob Friedrich Kirstein est un orfèvre strasbourgeois de la lignée des Kirstein, il est actif dans la première partie du XIXe siècle, il est notamment l’orfèvre des clés de la ville de Strasbourg présentées, entre autres, à Napoléon Ier en 1806.

158. Martin-Guillaume BIENNAIS

Verseuse en argent

Paris 1819-1838

Verseuse en argent à fond plat de forme balustre, le bec en forme de bec de canard, l’anse moulurée, le couvercle surmonté d’un frétel toupie en bois tourné. Le corps gravé d’un monogramme entrelacé « SPB » entre deux rameaux d’olivier noués ensemble.

Poinçon premier titre 950 millièmes pour Paris 1819-1838, poinçon de garantie et poinçon d’essai pour l’argent 1798-1819.

Fabriquant-orfèvre : Martin-Guillaume BIENNAIS (1764-1843) son poinçon losangé et signé BIENNAIS.

Hauteur : 14,5 cm

Poids : 315 g.

800 / 1 000 €

159. Paire de salières Martin-Guillaume BIENNAIS

Paris 1809-1819.

Importante paire de salières doubles en argent, elles reposent sur un plateau de forme ovale à six pieds en pattes de lions, la bordure ornée d'une frise de quartefeuilles alternées sur fond amati, l'ensemble surmonté d'une seconde frise de palmettes.

Les coupelles amovibles à intérieur vermeillé, chacune soutenue par trois amours ailés, les bordures soulignées d’une frise d’entrelacs et de feuilles d’eau. L’ensemble réuni par une palmette ajourée entre deux volutes. La prise formée par un amour tenant son arc entre ses mains et un carquois dans le dos. Il repose sur un piédestal décoré en applique d’un papillon.

Poinçon premier titre argent, 950 millièmes pour Paris 1809-1819, poinçon de garantie.

Fabricant-Orfèvre : Martin-Guillaume BIENNAIS (1764-1843) son poinçon losangé (poinçonné à plusieurs reprises sur chaque salière)

Hauteur 19,5cm, Largeur 19,5cm

Poids : 1 627 g.

12 000 /15 000 €

Notes : Martin Guillaume Biennais (1764-1843) est l’orfèvre indissociablement lié à l’Empire. Le parcours de cet orfèvre croisa celui de Napoléon alors que ce dernier n’était encore que Bonaparte. Devenu empereur, Napoléon fit de Biennais l’orfèvre attitré de la cour ; il réalisa pour lui de nombreuses pièces, tant pour ses campagnes militaires que pour ses palais. Grâce à l’impulsion des commandes impériales, Biennais bénéficia d’une clientèle étendue des maréchaux, officiers, et autres Généraux d’Empire. Bien que l’Empire ait favorisé son activité, les bouleversements politiques ainsi que l’avènement de la Restauration ne mirent pas un terme à son travail, il se tourna alors vers une clientèle étrangère prestigieuse. Ses activités prirent fin en 1821. Notre paire de salières doubles datée 1809-1819, de grandes dimensions et dont le langage stylistique est caractéristique des productions de Biennais, peut être rapprochée de plusieurs planches du Recueil de dessins d'orfèvrerie du Premier Empire par Biennais, orfèvre de Napoléon Ier et de la Couronne : planches 17, 95 et 96. Ces dernières présentent une variante de notre modèle avec une prise en cupidon identique ainsi que les supports des salerons adoptant la forme d’amours ailés. Il est également intéressant de noter qu’un modèle de salière double avec un piédestal au papillon identique fut offert par l’empereur à Pauline Borghèse ; cette pièce est aujourd’hui conservée dans les collections du musée de Chicago.

Plusieurs autres modèles peuvent aussi être rapprochés de notre paire de salières :

- Quatre salières d’un modèle proche avec la même prise et le même piédestal. Vente Sotheby’s à Paris le 15 décembre 2004.

- Deux salières proches en vermeil, conservées au Musée de Florence, dit Service de France.

- Une salière avec prise identique aux armes de la Reine Hortense d'après un dessin de Percier, Vente Osenat collection Gérard Souham du 7 décembre 2008 - Résultat 34 000 €

Littérature : Anne Dion-Tenenbaum, Martin Guillaume Biennais : une carrière exceptionnelle, Persée 2005, pp. 47-55.

159.1 « le roi de rome » Buste en biscuit sur piédouche (légers éclats au pied).

Ht : 27 cm. B.E.

Fin du XIXe siècle

300 / 400 €

Historique : Inspiré d’un buste en marbre exécuté par un sculpteur de Carrare et livré à Sainte Hélène pour l’Empereur le 11 juin 1817. Ramené en France et remis au Cardinal Fesch, le buste original est conservé à l’hôtel de ville d’Ajaccio.

160. Laurent CARS (1699-1771), attribué à. Miniature ovale sur porcelaine. Portrait en buste d’un gentilhomme à la lavallière. 45 x 40 mm.

Dans un magnifique cadre à suspendre en bronze doré, agrémenté d’un fronton et de motifs feuillagés, et d’un cartouche apocryphe gravé :

« Laurent CARS 1670-1739 Jean Petitot fils ».

2 000 / 3 000 €

BOÎTES ET TABATIÈRES

161. Boite en or Paris 1827-1838

Boite en or de forme rectangulaire, concave ornée de panneaux guillochés à motifs géométriques, les côtés ciselés de feuilles d’acanthes et volutes sur fond amati, l’appui pouce décoré d’une palmette.

Poinçons, or 750 millièmes pour Paris 1819-1838.

Fabricant orfèvre : Louis François TRONQUOY (Actif 1827-1871), son poinçon losangé.

Hauteur : 1,6 cm Longueur : 9 cm – Largeur : 5,4 cm.

Poids : 86,20 g.

4 000 / 5 000 €

La Marquise de Montespan

162. Tabatiere en or Paris vers 1840.

Tabatière de forme ovale en or de deux couleurs décorées de frises d’entrelacs et panneaux guillochés d’un semi de perles sur fond de motifs ondulés, le centre du couvercle orné d'une miniature en émail représentant le portrait présumé de la Marquise de Montespan d’après Jean PETITOT I. Gravé sur la gorge du numéro 40.

Fabricant-orfèvre : Alexandre Jean Marie LEFERRE, (Actif. 1837- 1852), son poinçon losangé.

Poinçons pour Paris 18-1919, or 750 millièmes.

Hauteur : 2,4 cm – Longueur : 6,8 cm – Largeur : 5,3 cm.

Poids : 92 g brut.

4 000 / 5 000 €

Notes : l’original de la miniature conservée au Département des Arts graphiques du musée du Louvres Paris.

163. Tabatiere en vermeil et ecaille piqué d'ors

Tabatière de forme rectangulaire en vermeil et écaille montée à cage, les panneaux en écaille de tortue décoré en piqué d’ors de quatre couleurs, sur le couvercle d’une créature fantastique figurant un serpent aillé, sur les côtés, de serpents dans des paysage, sur le fond d’un escargot accompagné d’insectes volants. Les montures gravées de feuillages en volutes. L’intérieur doublé.

Poinçon pour Paris 1819-1838.

Fabricant-Orfèvre : Catherine Adélaïde DUPONNOIS (Actif 1822 -1837), veuve LEFERRE, son poinçon losangé.

Hauteur : 2,4 cm – Longueur : 7,3cm – Largeur : 5,3 cm.

Poids brut : 98,5 g

2 000 / 3 000 €

Notes sur l’orfèvre : Catherine Adélaïde Duponnois reprend l’activité de son époux à la mort de celui-ci en 1822. Le 19 septembre de la même année, elle enregistre ses propres marques pour des travaux de bijouterie, de garnitures de tabatières, au 159, rue Saint-Martin. Elle y exerce jusqu’en 1837. Son mari, Jean-Louis Leferre, était auparavant connu pour fabriquer « toutes sortes de boîtes doublées ». Il était décrit comme un « garnisseur en or pour tabatières rondes ou de forme, boîtes de pierres ou de coquillages ». Il avait enregistré ses premières marques en 1803, puis de nouveau entre 1811 et 1812, à cette même adresse, où il demeura jusqu’à sa disparition.

MOBILIER & OBJETS D'ART

164. Rare lustre en bronze et laiton doré de forme circulaire, à seize lumières dont huit bras de lumière en enroulement à rosaces et huit bobèches à décor de guillochis, la couronne à feuillages stylisés soutenant un décor ajouré de médaillons représentant des enfants chevauchant des autruches dans des couronnes de feuilles de laurier, la couronne soutenant un décor de cygnes adossés soutenant une bobèche ; (petites restaurations ; percé pour l’électricité).

Russie, début du XIXe siècle.

H : 105 cm, L : 75 cm

20 000 / 30 000 €

165. Pendudule de forme d’autel antique

Par François BELLONI (1772-1856), pour le placage de malachite, Pierre-Philippe THOMIRE (1751 –1843), pour les bronzes, MOINET Ainé, pour le mouvement, Paris, 1827.

Plaquée de malachite sur ses quatre faces, elle est ornée au sommet de guirlandes de fleurs retenues par des têtes de béliers surmontées d’une corniche et à la base de chimères monopodes, assises, ailées et cornues en bronze doré et ciselé. Elle repose sur une large base en bronze doré. Cadran en bronze doré et ciselé.

Hauteur 45 cm ; largeur 29 cm ; profondeur 22 cm.

Le revers du cadran est gravé au nom de «  Moynet  » pour Moinet Aîné. Sur le ressort du mouvement est notamment gravé : « Mr Carbonnelle ».

Ce patronyme est celui de Louis CARBONNELLE, gendre et associé de P.P. Thomire au sein de Thomire & Cie depuis 1804, et qui dirigea cette maison depuis le retrait de Thomire en 1823. Le ressort du mouvement et celui de la sonnerie sont datés « avril 1827 ».

Cette pendule était destinée à être vendue par Thomire et Cie.

20 000 / 30 000 €

Biographie :

François, Joseph, Barthélémy BELLONI, né à Rome en 1772 et mort à Paris en 1856, formé dans les ateliers de mosaïque du Vatican, émigra à Paris en septembre 1796. Il y fut un artiste officiel, toujours protégé et soutenu par les gouvernements successifs du Directoire à Louis-Philippe. Son établissement fut Manufacture Impériale, puis Royale. Des choix de ses réalisations furent exposés chaque année, sous la Restauration, avec celles de Sèvre et des Gobelins, au Louvre.

Dès avant 1806, il se qualifia de « Sculpteur et Peintre en Mosaïque ». La postérité conserve la mémoire de son activité de mosaïste grâce notamment à ses grands pavés du Musée du Louvre dont le Génie de la Victoire [al. de L’Empereur] maîtrisant la Paix et l’Abondance exposé dans les salles de sculptures de cette institution, et la Course des amours placée dans la rotonde précédent la galerie d’Apollon et déplacée depuis, à ses cheminées et à ses tables incrustés de mosaïques. Son activité de sculpteur en marbre est attestée notamment par le chambranle de la grandissime cheminée de la salle des Caryatides sur une idée et des dessins de Charles Percier et Pierre-Léonard Fontaine. Malheureusement, une très grande partie de son œuvre a été détruite dont la cheminée de la chambre de Napoléon à Saint-Cloud, et celles de la chambre et du salon Jaune de Joséphine aux Tuileries. Il réalisa un grand nombre de pièces destinées à l’Impératrice qui ont également disparu.

La collaboration entre Belloni et Pierre-Philippe Thomire initiée vers 1802-1803 et dura jusqu’à l’aube du règne de Louis-Philippe. Elle débuta à l’instigation du comte Nicolas Demidoff (1773-1828) qui commanda à Thomire pour 89 555 francs d’œuvres en bronze doré intégrant de la malachite. Parmi ces ouvrages figuraient la cheminée et sa garniture présentées à la IVe exposition des Produits de l’Industrie Française en octobre 1806. Parmi quelques-unes des pièces intégrant de la malachite née de leur collaboration citons les grands candélabres pour le futur George IV d’Angleterre, aujourd’hui à Buckingham Palace, et la grande commande de Nicolas Demidoff, exposée en 1819 : la table à sphinges du musée Stibbert de Florence, l’immense tazza de la Fondation Magnani Rocca à Parme et le grand vase du Metropolitan Museum of Art de New York.

Les salles du Musée Charles X au premier étage du musée du Louvre conservent trois cheminées issues de leur collaboration : l’une est plaquée en porphyre antique, la seconde l’est en lapis-lazuli, la troisième en marbre griotte est incrustée de onze motifs en camaïeu de chars de divinités sur la traverse.

La pendule de Thomire et Belloni

Lors des expositions des Manufactures Royales au Louvre entre 1817 et 1833, Belloni présenta à plusieurs reprises des pendules plaquées de roches marbrières ou de pierres dures.

L’une des pendules exposées en janvier 1826 est ainsi décrite dans le livret de l’exposition : Une pendule, forme d’autel antique, en malachite, ornée de bronzes dorés, par M. Thomire.

Cette mention renvoie directement à deux autres pendules plaquées en malachite signées « Thomire à Paris » dont une faite pour la comtesse du Cayla, ainsi qu’à l’œuvre présentée.

Leur forme dite en « autel antique » fait référence au naos égyptien, et aux autels romains par les têtes de bélier et la guirlande de fruits en feston. Le décor de bronze appartient au répertoire décoratif de Thomire. Leurs socles correspondent au « pied carré avec chimères aux angles et tête à ornement » dont le modèle est inventorié à la chute de l’Empire chez Thomire & Cie. L’étude du mouvement a mis en évidence trois éléments importants énoncés ci-dessus. Le revers du cadran est gravé au nom de « Moynet » pour Moinet Aîné, collaborateur habituel de Thomire & Cie. Sur le ressort du mouvement est notamment gravé : «  Mr Carbonnelle ». Ce patronyme est celui de Louis Carbonelle, gendre et associé de P.P. Thomire au sein de Thomire & Cie depuis 1804, et qui dirigea cette maison depuis le retrait de Thomire en 1823. Enfin, tant le ressort du mouvement que celui de la sonnerie sont datés « avril 1827 ».

Jean-Dominique Augarde

Références :

-Augarde, Jean-Dominique et Maugé, Grégory, « Francesco Belloni, « A‘mosaic artist’ in Paris from the Directoire to Louis-Philippe : Works and new identifications ». The 43rd annual Symposium of the Furniture History Society, in association with the Rosalinde and Arthur Gilbert Collection, V&A, Wallace Collection, 30 March 2019.

-Augarde, Jean-Dominique et Maugé, Grégory, François Belloni (1772-1856), Sculpteur et peintre en mosaïque de Napoléon, Dijon, éditions Faton, 2025, où la pendule étudiée sera reproduite.

166. Paire d’appliques en bronze doré et à patine brune.

L'agrafe composée d'un mufle de lion tenant dans sa bouche trois bras de lumière en forme de flèches ornées de sphère portant les binets à décor de frises cordées.

Début du XIXe siècle

Haut. 11 cm - Long. 29 cm

1 200 / 1 500 €

167. Pied de lampe en bronze patiné, à décor d’une figure de victoire, reposant sur une base en marbre vert de mer. Style Empire.

H (totale) : 60 cm

400 / 600 €

Retour des cendres

168. Figure d’aigle aux ailes déployées en bois peint et doré ; (accidents et restaurations ; fragment).

Début du XIXe siècle.

H : 61 cm, L : 97 cm

500 / 800 €

Provenant probablement du catafalque du retour des cendres de Napoléon en 1840.

169. Pendule en forme de vase medicis

Mouvement par Jean- Baptiste PETIT à Paris – vers 1810

Cette pendule Empire en bronze doré et patiné de forme vase Médicis repose sur une base en marbre vert. Le cadran est signé J.B Petit à Paris. Le boitier de la pendule en forme de vase en bronze patiné est surmonté d’un couvercle bombé ajouré et feuillagé, surmonté de de palmes et d’une pomme de pin en bronze doré. Le cadran est entouré de guirlandes de fleurs réunies par un ruban, flanqué de part et d’autre de deux femmes drapées, leur tête soutenant le haut du vase et leurs pieds reposant sur un socle audessus d’anses à volutes réunis par un masque de Mercure au centre du vase en dessous du cadran, le tout en bronze doré.

Le pied circulaire du vase en bronze patiné est agrémenté d’un tore de laurier, le tout reposant sur un socle de marbre vert à encadrement d’un perlé et de feuilles d’eau en bronze doré.

Epoque Empire

H : 57 cm l : 18,5 cm prof : 18,5 cm 6 000 / 8 000 €

Pendules identiques :

Musée national du château de Fontainebleau

Musée de Duesberg – Belgique, au mobilier national – Mouvement de Devillaine (reproduite Pierre Kjellberg « Encyclopédie de la pendule française du Moyen-Age au XXe siècle », 1997, p.327)

Jean-Baptiste PETIT,maître en 1781,quai des orfèvres

Bibliographie :

E. Dumonthier « Les bronzes du mobilier national – pendules et cartels » pl. 53

Souvenirs de Lazare C arnot (1753-1823)

170. Pendule en bronze patiné et bronze doré, en forme d’écu, reposant sur un piétement en jarret à palmette et rosaces soutenu par une base à frise de rinceaux, surmontée d’un aigle aux ailes déployées représentant Jupiter, flanqué de chimères ailées ; (la base en acajou peut être associée).

Le cadran signé de Sauvage à Paris, probablement pour Thomas Sauvage, horloger reçu maître en 1779.

Epoque Empire.

H : 48 cm (avec la base en acajou).

4 000 / 6 000 €

Ce rare modèle peut être rapproché d’une pendule présentant le même type de composition illustrée dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française, Paris, Paris, 1997, p. 283.

Provenance :

- Lazare Carnot - puis descendance jusqu’à nos jours

171. Paire de candélabres en bronze patiné et bronze doré à trois lumières en enroulement, les vases à anse en forme de têtes de bouquetin, reposant sur une base quadrangulaire à cartouche et mufle de lion ; (petites usures).

Epoque Consulat.

H : 60 cm

2 500 / 3 000 €

Provenance :

- Lazare Carnot - puis descendance jusqu’à nos jours

General Lazare Nicolas Marguerite, Comte Carnot(1753-1823) Versailles. Musée de l'Histoire de France

172. Importante pendule figurant Silenus avec Dionysos orphelin en bronze finement ciselé et doré. Le cadran émaille à chiffre romain pour les heures est signé « Le Roy Her de Madame à Paris ». Silenus est assis sur une borne simulant un rocher sur lequel repose son bâton et tient Dionysos orphelin dans ses bras.

L’ensemble est soutenu par un important piédestal rectangulaire finement ciselé de couronnes de fleurs, rubans, et d’instruments de musique autour d’un thyrse terminé par une base à décor de frise de d’oves. Elle repose sur quatre petits patins aplatis.

Epoque Empire- Restauration

B.E.(Restaurations)

H :70 – L :50 – P : 17 cm

3 000 / 4 000 €

Biographie :

Basile- Charles Le Roy a vécu de 1765 à 1839. Il est né à Paris, fils de l’horloger Bazile Le Roy (1731-1804). Il est le fondateur de la Maison Le Roy près du Palais Royal dans la Galerie de Pierre, appelée lLa Rue Egalité après la Révolution, et y ouvre un commerce en 1785 après que le Duc d’Orléans ait ouvert les jardins du Palais Royal au public et les bâtiments qui les entourent au commerce. Pendant la Révolution, il signe ses horloges du nom de Elyor, anagramme de son nom. Il a travaillé, entre autre, pour l’Empereur Napoléon Ier et sa mère MarieLaetizia Ramolino Bonaparte.

Œuvre en rapport :

Musée du Louvre, Silène portant Dionysos enfant, 1 / 200 (I siècle. ap. J.-C. [?] ; IIe siècle après J.-C. [?]), MR 346 ; N 280 ; Ma 922, Département des Antiquités grecques, étrusques et romaines.

173. Fauteuil

en acajou mouluré, à dossier cintré, accotoirs cylindrique et montants en glaive ; (ceinture sanglée et non examinée ; petits manques).

Époque Empire.

H : 90 cm, L : 58 cm

600 / 800 €

174. Coffret nécessaire de voyage.

Platine frappée « Fait par Maire Fabt de nécessaire Rue St André n°15 à Paris ».

En acajou, couvercle orné d’une plaque rectangulaire au centre, bords, coins de renfort, onglet et deux poignées escamotables en laiton.

Gainé à l’intérieur de maroquin rouge décoré à l’or au petit fer.

Ouvert, il présente : -dans le couvercle : une poche à courrier en maroquin vert recouverte par un miroir (postérieur).

-En partie basse : une soucoupe et une tasse en porcelaine blanche et jaune décorées à l’or, deux étuis cylindriques en ébène, un verre en cristal couvert, deux petits flacons, un encrier, deux autres flacons à bouchons à vis et une petite cafetière à manche en bois tourné.

-Au centre : deux plateaux mouvementés superposés.

Celui du dessous contient cinq éléments composites et postérieurs : un canif, une cuillère, un dé, deux bobines en étoile.

Celui du dessus contient sept éléments composites et postérieurs : canif, cure oreille…. Coffret en bon état (manque la clé, petits accidents à un flacon, manque neuf accessoires).

Epoque Ier Empire.

1 000 / 1 500 €

ASSOCIÉS

Jean-Pierre Osenat Président Comissaire-Priseur

Jean-Christophe Chataignier Directeur Général Souvenirs Historiques jc.chataignier@osenat.com

+33 (0)6 61 14 87 94

SOUVENIRS HISTORIQUES

Raphaël Pitchal Assistant de direction Empire et Manuscrits empire@osenat.com

+33 (0)7 86 17 55 19

LES GRANDS SIÈCLES

Hugo Thévenot Commissaire-Priseur h.thevenot@osenat.com +33 (0)7 88 75 20 75

Julie Gau Responsable bijoux@osenat.com +33 (0)6 31 01 36 03

Notre équipe

Cédric Laborde Directeur associé Mobilier & Objets d’Art, Vins & Spiritueux c.laborde@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 05

Philippe Chauvin Commissaire-Priseur Département Royauté royaute@osenat.com

+33 (0)6 40 79 60 65

Peggy Balley Directrice associée XXe , Art Moderne p.balley@osenat.com

+33 (0)6 83 31 37 44

AUTOMOBILES DE COLLECTION

Louis de Russé Directeur Général Osenat Automobiles l.derusse@osenat.com

+33 (0)6 40 79 60 50

Floriane Boutet Assistante spécialisée f.boutet@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 33

Anastasia Wojnarowicz Assistante assistant- bijoux@osenat.com +33 (0)6 76 65 98 53

Stéphane Pavot Responsable Automobiles de Collection s.pavot@osenat.com

+33 (0)6 81 59 85 65

DIRECTION

Annick Mariage Attachée de direction a.mariage@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 01

Danièle Maréchal Directrice Administrative et Financière d.marechal@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 02

Philippine Gueguen Assistante Administratrice des ventes automobiles@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 58

Guillaume Magne Assistant automobiles@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 59

LES INTÉRIEURS DE VERSAILLES VENTES DE L’ANGÉLUS

a.leclercq@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 34

Hugo Page Responsable montres@osenat.com +33 (0)6 40 79 59 92

MOBILIER & OBJETS D'ART

Zoé Beuzit Assistante expertise@osenat.com +33 (0)1 80 81 90 22

Julie Alves Responsable j.alves@osenat.com +33 (0)6 88 45 76 56

François Rousset Responsable lasalle@osenat.com

+33 (0)6 38 33 88 09

Charline Maillard Assistante lasalle@osenat.com +33 (0)1 80 81 90 08

Sergey Volkov Responsable artrusse@osenat.com +33 (0)6 76 65 98 50

Mariia Vikhrova Responsable artrusse@osenat.com

ART RUSSE & DE L'EUROPE DE L'EST
BIJOUX
MONTRES XIXe / PHOTOS XIX

IMMOBILIER

Eric Pillon Commissaire-Priseur

+33 (0)6 85 57 03 88

ADMINISTRATION

Nadine Hurtez Assistante comptable n.hurtrez@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 37

MANUTENTION

Mickael Inigo Responsable de salle Fontainebleau retrogaming@osenat.com

+33 (0)6 38 33 87 99

Paul Ribault Assistant assistant-artmoderne @osenat.com

+33 (0)6 80 80 33 54

Hugues de Bievre Responsable h.debievre @osenat-immobilier.com

+33 (0)6 25 95 50 29

Annabelle Rebelo Responsable administration des ventes (Fontainebleau) a.rebelo@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 06

Sérioja Jacobs Responsable de salle Versailles retrait-versailles@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 38

Sybile de Monteville Consultante s.demonteville @osenat-immobilier.com

+33 (0)6 61 17 52 93

Perrine Gaydon Administratrice des ventes (Versailles) versailles@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 36

COMMUNICATION

Lloyd Watson Conception graphique graphisme@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 09

Timothée Mackanecas Administrateur des ventes (Paris) osenatparis@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 11

Valérie Beilin Consultante v.beilin @osenat-immobilier.com

+33 (0)6 09 67 05 24

Béatrice Tissier de Mallerais Consultante b.tissierdemallerais @osenat-immobilier.com

+33 (0)6 26 79 43 14

Pierre Lorthios Retrait des achats, expéditions expedition@osenat.com

+33 (0)1 80 81 90 14

CONDITIONS ET INFORMATIONS DESTINÉES

PRINCIPALEMENT AUX ACHETEURS

Conditions générales de vente

La vente est soumise à la législation française et aux conditions imprimées dans ce catalogue. Il est important que vous lisiez attentivement les pages qui suivent. Les pages qui suivent donnent également des informations utiles sur la manière d’acheter aux enchères. Notre équipe se tient à votre disposition pour vous renseigner et vous assister.

COMMISSION ACHETEUR

L’acheteur paiera au profit de , en sus du prix d’adjudication, une commission d’achat de 25 % HT (soit 30 TTC).

- Interencheres Live : une commission acheteur supplémentaire de 3% H.T. (3,59% TTC) sera ajoutée à cette commission.

- Drouot Live : une commission acheteur supplémentaire de 1,5% H.T. sera ajoutée à cette commission.

- Invaluable : une commission acheteur supplémentaire de 3% H.T. sera ajoutée à cette commission

- LiveAuctioneers : une commission acheteur supplémentaire de 5% H.T. sera ajoutée à cette commission

TVA

Remboursement de la TVA en cas d’exportation en dehors de l’Union Européenne

Toute TVA facturée sera remboursée au personnes non résidentes de l’Union Européenne à condition qu’elles en fassent la demande écrite au service comptable dans un délai de 3 mois après la vente, et sur présentation de l’exemplaire 3 du document douanier d’exportation (DAU) sur lequel Osenat devra figurer comme expéditeur et l’acheteur comme destinataire.

L’exportation doit intervenir dans les délais légaux et un maximum de 3 mois à compter de la date de la vente.

IMPORTATION TEMPORAIRE

Une taxe à l'importation de 5,5 % s’appliquant au montant d’adjudication majoré des frais de vente. Ces frais d’importation temporaire seront remboursés à l’acquéreur sur présentation d’une preuve d’exportation des lots hors de l’Union européenne auprès de notre service comptable dans un délai de 90 jours.

1. AVANT LA VENTE

Caractère indicatif des estimations

Les estimations faites avant la vente sont fournies à titre indicatif. Toute offre dans la fourchette de l’estimation basse et de l’estimation haute a des chances raisonnables de succès. Nous vous conseillons toutefois de nous consulter avant la vente car les estimations peuvent faire l’objet de modifications.

L’état des lots

Nous sommes à votre disposition pour vous fournir un rapport détaillé sur l’état des lots. Tous les biens sont vendus tels quels dans l’état où ils se trouvent au moment de la vente avec leurs imperfections ou défauts.

Aucune réclamation ne sera possible relativement aux restaurations d’usage et petits accidents.

Il est de la responsabilité des futurs enchérisseurs d’examiner chaque lot avant la vente et de compter sur leur propre jugement aux fins de vérifier si chaque lot correspond à sa description. Le ré-entoilage, le parquetage ou le doublage constituant une mesure conservatoire et non un vice ne seront pas signalés. Les dimensions sont données à titre indicatif.

Dans le cadre de l’exposition d’avant-vente, tout acheteur potentiel aura la possibilité d’inspecter préalablement à la vente chaque objet proposé à la vente afin de prendre connaissance de l’ensemble de ses caractéristiques, de sa taille ainsi que de ses éventuelles réparations ou restaurations.

Exposition avant la vente

L’exposition précédent la vente est ouverte à tous et n’est soumise à aucun droit d’entrée.

Soucieuse de votre sécurité dans ses locaux, la Société Osenat s’efforce d’exposer les objets de la manière la plus sûre. Toute manipulation d’objet non supervisée par le personnel de la Société Osenat se fait à votre propre risque.

2. LES ENCHÈRES

Les enchères peuvent être portées en personne ou par téléphone ou par l’intermédiaire d’un tiers (les ordres étant dans ce dernier cas transmis par écrit ou par téléphone). Les enchères seront conduites en euros. Un convertisseur de devises sera visible pendant les enchères à titre purement indicatif, seul le prix en euros faisant foi.

Comment enchérir en personne Pour enchérir en personne dans la salle, il est recommandé de se faire enregistrer et obtenir une raquette numérotée avant que la vente aux enchères ne commence. Vous devrez présenter une pièce d’identité et des références bancaires. La raquette est utilisée pour indiquer vos enchères à la personne habilitée à diriger la vente pendant la vente. Si vous voulez devenir l’acheteur d’un lot, assurez-vous que votre raquette est bien visible de la personne habilitée à diriger la vente et que c’est bien votre numéro qui est cité. S’il y a le moindre doute quant au prix ou quant à l’acheteur, attirez immédiatement l’attention de la personne habilitée à diriger la vente. Tous les lots vendus seront facturés au nom et à l’adresse figurant sur le bordereau d’enregistrement de la raquette, aucune modification ne pourra être faite. En cas de perte de votre raquette, merci d’en informer immédiatement l’un des clercs de la vente. A la fin de chaque session de vente, vous voudrez bien restituer votre raquette au guichet des enregistrements.

Mandat à un tiers enchérisseur

Si vous enchérissez dans la vente. vous le faites à titre personnel et nous pouvons vous tenir pour le seul responsable de cette enchère, à moins de

nous avoir préalablement avertis que vous enchérissiez au nom et pour le compte d’une tierce personne en nous fournissant un mandat régulier que nous aurons enregistré.

Ordres d’achat

Si vous ne pouvez pas assister à la vente aux enchères, nous serons heureux d’exécuter des ordres d’achat donnés par écrit à votre nom. Vous trouverez un formulaire d’ordre d’achat à la fin de ce catalogue. Ce service est gratuit et confidentiel. Les lots sont achetés au meilleur prix, en respectant les autres enchères et le prix de réserve. Dans le cas d’ordres identiques, le premier arrivé aura la préférence, indiquez toujours une “ limite à ne pas dépasser ”. Les offres illimitées et “ d’achat à tout prix ” ne seront pas acceptées.

Les ordres d’achat doivent être donnés en euro.

Les ordres écrits peuvent être :

- envoyés par e-mail à contact@osenat. com - envoyés par télécopie au numéro suivant :

00 33 (0)1 64 22 38 94 - remis au personnel sur place - envoyés par la poste aux bureaux de la Société Osenat Vous pouvez également donner des ordres d’achat par téléphone. Ils doivent être confirmés avant la vente par lettre, par fax ou par e-mail (voir ci-dessus). Dans le souci d’assurer un service satisfaisant aux enchérisseurs, il vous est demandé de vous assurer que nous avons bien reçu vos ordres d’achat par écrit ou vos confirmations écrites d’ordres d’achat données par téléphone au moins 24 heures avant la vente.

Enchérir par téléphone

Si vous ne pouvez être présent à la vente aux enchères, vous pouvez enchérir directement par téléphone. Étant donné que le nombre de lignes téléphoniques est limité, il est nécessaire de prendre des dispositions 24 heures au moins avant la vente pour obtenir ce service dans la mesure des disponibilités techniques. Nous vous recommandons également d’indiquer un ordre d’achat de sécurité que nous pourrons exécuter en votre nom au cas où nous serions dans l’impossibilité de vous joindre par téléphone. Des membres du personnel sont à votre disposition pour enchérir par téléphone pour votre compte en anglais.

3. LA VENTE

Conditions de vente

Comme indiqué ci-dessus, la vente aux enchères est régie par les règles figurant dans ce catalogue. Quiconque a l’intention d’enchérir doit lire attentivement ces conditions. Elles peuvent être modifiées par affichage dans la salle des ventes ou par des annonces faites par la personne habilitée à diriger la vente.

Accès aux lots pendant la vente

Par mesure de sécurité, l’accès aux lots pendant la vente sera interdit.

Déroulement de la vente

La personne habilitée à diriger la vente commencera et poursuivra les enchères au niveau qu’elle juge approprié et peut enchérir de manière successive ou enchérir en réponse à d’autres enchères, et ce au nom et pour le compte du vendeur, à concurrence du prix de réserve.

Les indications données par sur l'existence d'une restauration, d'un accident ou d'un incident affectant le lot, sont exprimées pour faciliter son inspection par l'acquéreur potentiel et restent soumises à son appréciation personnelle ou à celle de son expert.

L'absence d'indication d'une restauration, d'un accident ou d'un incident dans le catalogue, les rapports, les étiquettes ou verbalement, n'implique nullement qu'un bien soit exempt de tous défaut présent, passé ou réparé. Inversement, la mention de quelque défaut n'implique pas l'absence de tous autres défauts.

- L'adjudicataire ne pourra obtenir la livraison du lot qu'après règlement de l'intégralité du prix, en cas de remise d'un chèque ordinaire, seul l'encaissement du chèque vaudra règlement. se réserve le droit de ne délivrer le lot qu'après encaissement du chèque.

4. APRÈS LA VENTE

Résultats de la vente

Si vous voulez avoir des renseignements sur les résultats de vos ordres d’achat, veuillez s’il vous plait téléphoner :

Osenat - Tél. 00 33 (0)1 64 22 27 62 ou sur internet : www. osenat. com

Paiement

Le paiement doit être effectué immédiatement après la vente.

Le paiement peut être effectué :

- Par chèque en euro ;

- En espèces en euro dans les limites suivantes :

- 1 000 € pour les commerçants

- 1 000 € pour les particuliers français

- 15 000 € pour les particuliers n’ayant pas leur domicile fiscal en France, sur présentation d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile

- Par carte de crédit : Visa ou Mastercard

- Par virement en euro sur le compte :

Coordonnées bancaires :

HSBC FRANCE

Titulaire du compte Osenat

9-11, RUE ROYALE

77300 FONTAINEBLEAU

Domiciliation : HSBC FR PARIS AUBER

Code banque : 30056

Code guichet : 00811

No compte : 08110133135

Clé RIB : 57

Identification internationale :

FR76 3005 6008 1108 1101 3313 557

SWIFT : CCFRFRPP

Siret : 442 614 384 00042

APE : 741AO

No TVA intracommunautaire : FR 76442614384

N’oubliez pas d’indiquer votre nom et le numéro de votre bordereau d’adjudication sur le formulaire de virement.

Enlèvement des achats

Enlèvement des achats – Frais de stockage

Les achats ne pourront être enlevés qu’après leur paiement. Tous les lots pourront être retirés pendant ou après chaque vacation, sur présentation de l’autorisation de délivrance du service comptable de Osenat. Nous recommandons vivement aux acheteurs de prendre livraison de leurs lots après la vente.

Des frais de stockage seront facturés par Osenat aux acheteurs n’ayant pas retiré leurs achats 15 jours après la vente, à raison de : - 10 € par jour pour un meuble - 5 € par jour pour un objet ou un tableau

Exportation des biens culturels.

Des certificats d’exportation pourront être nécessaires pour certains achats et, dans certains cas, une autorisation douanière pourra également être requise. L’Etat français a faculté de refuser d’accorder un certificat d’exportation au cas où le lot est réputé être un trésor national.

Osenat n’assume aucune responsabilité du fait des décisions administratives de refus de certificat d’exportation pouvant être prises. Sont présentées ci-dessous, de manière non-exhaustive, les catégories d’œuvres ou objets d’art accompagnés de leurs seuils de valeur respectifs au-dessus desquels un Certificat pour un bien culturel (dit « Passeport ») peut être requis pour que le lot puisse sortir du territoire français.

Le seuil indiqué entre parenthèses est celui requis pour une demande de sortie du territoire Européen, dans le cas où ce dernier diffère du premier seuil.

- Peintures et tableaux en tous matériaux sur tous supports, ayant plus de 50 ans d’âge 150. 000 €

- Meubles et objets d’ameublement, tapis, tapisseries, horlogerie, ayant plus de 50 ans d’âge 50. 000 €

- Aquarelles, gouaches et pastels ayant plus de 50 ans d’âge 30. 000 €

- Sculptures originales ou productions de l’art statuaire originales, et copies produites par le même procédé que l’original ayant plus de 50 ans d’âge 50. 000 €

- Livres de plus de 100 ans d’âge 50. 000 €

- Véhicules de plus de 75 ans d’âge 50. 000 €

- Estampes, gravures, sérigraphies et lithographies originales et affiches originales ayant plus de 50 ans d’âge 15. 000 €

- Photographies, films et négatifs ayant plus de 50 ans d’âge 15. 000 €

- Cartes géographiques imprimées ayant plus de 100 ans d’âge 15. 000 €

- Incunables et manuscrits, y compris cartes et partitions (UE : quelle que soit la valeur) 1. 500 €

- Objets archéologiques de plus de 100 ans d’âge provenant directement de fouilles(1)

- Objets archéologiques de plus de 100 ans d’âge ne provenant pas directement de fouilles 1. 500 €

- Eléments faisant partie intégrante de monuments artistiques, historiques ou religieux (ayant plus de 100 ans d’âge) (1)

- Archives de plus de 50 ans d’âge (UE quelle soit la valeur) 300 € (1) Pour ces catégories, la demande de certificat ne dépend pas de la valeur de l’objet, mais de sa nature.

Droit de préemption

L’Etat peut exercer sur toute vente publique d’œuvre d’art un droit de préemption sur les biens proposés à la vente, par déclaration du ministre chargé de la Culture aussitôt prononcée l’adjudication de l’objet mis en vente. L’Etat dispose d’un délai de 15 (quinze) jours à compter de la vente publique pour confirmer l’exercice de son droit de préemption. En cas de confirmation, l’Etat se subroge à l’adjudicataire.

Prescription

Conformément aux dispositions de l’article L321-17 du Code de commerce, les actions en responsabilité civile engagées à l’occasion des prisées et des ventes volontaires et judiciaires de meuble aux enchères publiques se prescrivent par cinq ans à compter de l’adjudication ou de la prisée.

Indications du catalogue

Les indications portées sur le catalogue sont établies par la Société Osenat Fontainebleau avec la diligence requise pour une société de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques, sous réserve des rectifications affichées dans la salle de vente avant l’ouverture de la vacation ou de celles annoncées par la personne habilitée à diriger la vente en début de vacation et portées sur le procès-verbal de la vente.

Les indications seront établies compte tenu des informations données par le vendeur, des connaissances scientifiques, techniques et artistiques et de l’opinion généralement admise des experts et des spécialistes, existantes à la date à laquelle les dites indications sont établies.

Les informations recueillies sur les formulaires d’enregistrement sont obligatoires pour participer à la vente puis pour la prise en compte et la gestion de l’adjudication. Vous pouvez connaître et faire rectifier les données vous concernant, ou vous opposer pour motif légitime à leur traitement ultérieur, en adressant une demande écrite accompagnée d’une copie de votre pièce d’identité à l’opérateur de vente par courrier ou par email. L’opérateur de vente volontaire est adhérent au Registre central de prévention des impayés des Commissaires priseurs auprès duquel les incidents de paiement sont susceptibles d’inscription. Les droits d’accès, de rectification et d’opposition pour motif légitime sont à exercer par le débiteur concerné auprès du Symev 15 rue Freycinet 75016 Paris.

General terms and conditions of sale

CONDITIONS AND INFORMATION PRINCIPALLY FOR BUYERS

All property is being offered under French Law and the conditions printed in this volume. lt is important that you read the following pages carefully. The following pages give you as well useful information on how to buy at auction. Our staff is at your disposal to assist you.

BUYER’S PREMIUM

The purchase price will be the sum of the final bid plus a buyer’s premium of 25 % excluding taxes (30 % inc. taxes).

- Interencheres Live: an additional buyer commission of 3% excl. Tax (3.59% inclusive of tax) will be added to this commission.

- Drouot Live: an additional buyer fees of 1.5% excl tax per lot will be charged (1.8 %inc tax).

- Invaluable : an additional buyer commission of 3% excl. Tax will be added to this commission.

- LiveAuctioneers : an additional buyer commission of 5% excl. Tax will be added to this commission.

VAT RULES

Non-European buyers may have all VAT invoiced refunded to them if they request so in writing to the accounting department within delay of 3 months of the date of sale, and if they provide Osenat with the third sample of the customs documentation (DAU) stamped by customs. Osenat must appear as shipper on the export document and the buyer as the consignee. The exportation has to be done within the legal delays and a maximum of 3 months of the date of sale.

TEMPORARY IMPORT

A 5.5% import tax applies to the hammer price plus buyer’s premium. This temporary import tax will be refunded to the buyer upon presentation of proof of export of the lots outside the European Union, within 90 days, to our accounting department.

1 - BEFORE THE AUCTION

Pre-sale estimates

The pre-sale estimate are intended as a guide for prospective buyers. Any bid between the high and the low pre-sale estimates offers a fair chance of success. lt is always advisable to consult us nearer the time of sales as estimates can be subject to revision.

Condition of Iots

Solely as a convenance, we may provide condition reports. All the property is sold in the condition in which they were offered for sale with all their imperfections and defects.

No claim can be accepted for minor restoration or small damages. lt is the responsability of the prospective bidders to inspect each lot prior to the sale and to satisfy themselves that each lot corresponds with its description. Given that the re-lining, frames and finings constitute protective measures and not defects, they will not be noted. Any measurements provided are only approximate.

All prospective buyers shall have the opportunity to inspect each object for sale during the pre-sale exhibition in order to satisfy themselves as to characteristics, size as well as any necessary repairs or restoration.

Sale preview

Pre-auctions viewings are open to the public free of charge. Osenat is concerned for your safety while on our premises and we endeavour to display items safely so far as is reasonably practicable, Nevertheless, should you handle any items on view at our premises, you do so at you own risk.

2 - BIDDING IN THE SALE

Bids may be executed in person by paddle during the auction or by telephone, or by third person who vvill transmit the orders in writing or by telephone prior to the sale. The auctions will be conducted in euros. A currency converter wili be operated in the salesroom for your convenience but, as errors may occur, you should not rely upon it as substituts for bidding in euros.

Bidding in Person

To bid in person at the auction, you will need to register for and collect a numbered paddle before the auction begins. Proof of identity will be required.

If you wish to bid on a lot, please indicate clearly that you are bidding by raising you paddle and attracting the attention of the auctioneer. Should you be the successful buyers of any lot, please ensure that the auctioneer can see your paddle and that it is your number that is called out. Should there be any doubts as to price or buyer, please draw the auctioneer’s attention to it immediately.

We will invoice all lots sold to the name and address in which the paddle has been registered and invoices cannot be transferred to other names and addresses. In the event of loss of your paddle, please inform the sales clerk immediately.

At the end of the sale, please return your paddle to the registration desk.

Bidding as principal

If you make a bid at auction, you do as principal and we may held you personally and solely liable for that bid unless it has been previously agreed that you do so on behalf of an identified and acceptable third party and you have produced a valid power of attorney acceptable to us.

Absentee bids

If you cannot attend the auction, we will pleased to execute written bids on your behalf. A bidding form can be found at the back of this catalogue. This service is free and confidential. Lots will be bought as cheaply as is consistent with other bide and the reserves. In the event of identical bids, the earliest bid received will take precedence. Always indicate a “ top limit ” - the hammer price to which you would stop bidding if you vvere attending the auction yourself

“ Buy ” and unlimited bids will not be accepted. Orders shall be made in euro.

Written orders may be - sent by e-mail at contact@osenat. com - sent by fax to the following number : 00 33 (0) 1 80 81 90 01 - hand delivered to staff on the premises - sent by post to the offices of Osenat.

You may also bid by telephone. Telephone bids must be confirmed before the auction by letter, fax or e-mail. These as well as written bids must be received 24 hours before the auction so that we can guarantee satisfaction.

Bidding by telephone

If you cannot attend the auction, it is possible to bid on the telephone. As the number of telephone lines is limited, it is necessary to make arrangements for this service 24 hours before the sale.

We also suggest that you leave a covering bid which we can execute on your behalf in the event we are unable to reach you by telephone. Osenat Fontainebleau staff are available to execute bids for you in English.

3 - AT THE Auction

Conditions of sale

As indicated above, the auction is governed by the conditions printed in this catalogue. Anyone considering bidding in the auction should read them carefully. They may be amended by way of notices posted in the salesroom or by way of announcement made by the auctioneer.

Access to the lots during the sale

For security reasons, prospective bidders will not be able to view the lots whilst the auction is taking place.

Auctioning

The auctioneer may commence and advance the bidding at levels he considers appropriate and is entitled to place consecutive and responsive bids on behalf of the vendor until the reserve price is achieved.

Information provided by about restorations, accidents or incidents affecting the lots are only made to facilitate inspection by the prospective buyer and remain subject to his personal appreciation and that of his expert.

The absence of information provided about a restoration, an accident or any incident in the catalog, in the condition reports, on the tags or given orally, does not imply that the lot concerned is free of defect, past or repaired. On the opposite, the mention of a default does not imply the absence of any other one.

The successful bidder will only get the delivery of his purchase after payment of the full price. In the case where a simple check has been provided for payment, lots shall not be delivered before the check has been cashed.

4 - AFTER THE AUCTiON Results

If you would like to know the result of any absentee bids which you may have instructed us to place on your behalf, please contact:

Osenat - Tél. 00 33 (0)1 64 22 27 62

Fax 00 33 (0)1 64 22 38 94 or : www. osenat. com

Payment

Payment is due immediatly after the sale and may be made by the following method:

- checks in euro

- cash within the following limits:

- 1. 000 euros for trade clients

- 1. 000 euros for French private clients

- 15. 000 euros for foreign tax nationals (non trade) - credit cards VISA and MASTERCARD

- Bank transfers should be made to:

HSBC FRANCE Account holder : Osenat 9-11 RUE ROYALE 77300 FONTAINEBLEAU

Domiciliation : HSBC FR PARIS AUBER

Code banque : 30056 Code guichet : 00811 No compte : 08110133135 Clé RIB : 57

International identification : FR76 3005 6008 1108 1101 3313 557

SWIFT : CCFRFRPP

Siret : 442 614 384 00042 APE 741A0 No TVA intracommunautaire : FR 76442614384

Collection of Purchases – Storage fees

Purchases can only be collected after payment infull in cleared funds has been made to Osenat.

Purchased lots will become available only afterpayment infull has been made.

Storage fees will be charged by Osenat to purchasers who have not collected their items within 15 days from the sale as follows :

- 10 € per day for furniture

- 5 € per day for object or paintings

Export

Buyers should always check whether an export licence is required before exporting. It is the buyer’s sole responsibility to obtain any relevant export or import licence. The denial of any licence or any delay in obtaining licences shall neither justify the rescission of any sale nor any delay in making full payment for the lot. Osenat can advise buyers on the detailed provisions of the export licensing regulations and will submitt any necessary export licence applications on request. However, Osenat cannot ensure that a licence will be obtained. Local laws may prohibit of some property and/or may prohibit the resale of some property in the country of importation. As an illustration only, we set out below a selection of the categories of works or art, together with the value thresholds above for which a French « certificat pour un bien culturel » (also known as « passport ») may be required so that the lot can leave the French territory; the thresholds indicated in brakets is the one required for an export licence application outside the EU, when the latter differs from the national threshold.

- Pictures entirely made by hand on any support and of any material, of more than 50 years of age euros 150, 000

- Furniture and objects, carpets, tapestries, clocks of more than 50 years of age e uros 50, 000

- Watercolors, gouaches and pastels of more than 50 years of age euros 30, 000

- Original sculptures and copies of more than 50 years of age euros 50, 000

- Books of more than 100 years of age euros 50, 000

- Vehicules of more than 75 years of age

euros 50, 000

- Drawings of more than 50 years of age

euros 15, 000

- Prints, lithographs and posters of more than 50 years of age euros 15, 000

- Photographs, films and negatives of more than 50 years of age euros 15, 000

- Printed maps of more than 100 years of age euros 15, 000

- Incunabula and manuscripts (EU whatever the value is) euros 1, 500

- Archaeology pieces of more than 100 years of age, originating directly from excavations (1)

- Archaeology pieces of more than 100 years of age, not originating directly from excavations euros 1, 500

- Parts of Historical, Religious or Architectural monuments of more than 100 years of age (1)

- Archives of more than 50 years of age (EU whatever the value is) euros 300 (1) Application for licence for these categories is subject to the nature of the item.

Preemption right

The French state retains a preemption right on certain works of art and archives which may be exercised during the auction. In case of confirmation of the preemption right within fifteen (15) days from the date of the sale, the French state shall be subrogated in the buyers position.

Limitation period

In accordance with the provisions of Article L321-17 of the Commercial Code, civil liability actions brought in connection with voluntary and judicial auctions of movable property at public auctions are subject to a limitation period of five years from date of the auction sale.

Catalogue descriptions

Osenat shall exercise such due care when making express statements in catalogue descriptions, as amended by any notices posted in the salesroom prior to the opening of the auction or by announcement made by the auctioneer at the beginning of the auction and noted in the minutes of the sales, as is consistent with its role of an auction house and in the light of the information provided to it by vendor, of the scientific, technical and artistic knowledge, and the generally accepted opinions of relevant experts, at the time any such express statement is made.

ORDRE D’ACHAT / ABSENTEE BID FORM

L'Empire à Fontainebleau

Dimanche 22 juin 2025 - 15h30

9-11, rue Royale

77300 FONTAINEBLEAU

Tél. : +33 (0)1 64 22 27 62 www.osenat.com

Formulaire à retourner à : empire@osenat.com

Dans le cadre de vos Conditions de Vente que je déclare connaître et accepter, veuillez enregistrer à mon nom les ordres d’achat ci-contre jusqu’aux montants des enchères indiquées.

Ces ordres d’achat seront exécutés au mieux de mes intérêts en fonction des autres enchères portées lors de la vente. Merci de joindre au formulaire d’ordre d’achat un Relevé d’Identité

Bancaire, une copie d’une pièce d’identité (carte d’identité, passeport...) ou un extrait d’immatriculation au R. C. S. Les lots sont vendus par application des Conditions de Vente imprimées au catalogue. Il est vivement recommandé aux enchérisseurs de se rendre à l’exposition publique organisée avant la vente afin d’examiner les lots soigneusement.

A défaut, les enchérisseurs peuvent contacter le ou les experts de la vente afin d’obtenir de leur part des renseignements sur l’état physique des lots concernés. Aucune réclamation quelconque à cet égard ne sera admise après l’adjudication. Les ordres d’achats sont une facilité pour les clients. n’est pas responsable pour avoir manqué d’exécuter un ordre par erreur ou pour toute autre cause.

Les informations recueillies sur les formulaires d’enregistrement sont obligatoires pour participer à la vente puis pour la prise en compte et la gestion de l’adjudication. Vous pouvez connaître et faire rectifier les données vous concernant, ou vous opposer pour motif légitime à leur traitement ultérieur, en adressant une demande écrite accompagnée d’une copie de votre pièce d’identité à l’opérateur de vente par courrier ou par email. L’opérateur de vente volontaire est adhérent au Registre central de prévention des impayés des Commissaires priseurs auprès duquel les incidents de paiement sont susceptibles d’inscription. Les droits d’accès, de rectification et d’opposition pour motif légitime sont à exercer par le débiteur concerné auprès du Symev 15 rue Freycinet 75016 Paris. Nom

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