Beethovenproject8

Page 1


Jeudi 12 février 2015 20H Arsenal Grande Salle Metz BEETHOVEN PROJEC T VIII

Intégrale des Concertos pour piano et orchestre n2

Deutsche Radi o Philh armoni e S aarbrücken Kaiserslautern Direction Karel Mark Chichon Piano François-Frédéric Guy

Wolfgang Amadeus Mozart La Clémence de Titus, Ouverture (K621) Ludwig van Beethoven Concerto pour piano n2 en si bémol majeur (op.19) Alexandre Borodine Symphonie n2 en si mineur dite « Épique »

Durée : 75’ + entracte


Interpréter toute l’œuvre pour piano composée par Beethoven, des sonates aux concertos en passant par la musique de chambre, tel est l’immense défi que s’est lancé le pianiste François-Frédéric Guy avec son Beethoven Project, démarré en 2009 à l’Arsenal. Il a ouvert le cycle des concertos avec l’Orchestre national de Lorraine, la poursuivit avec l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg (07.02) puis avec la Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken Kaiserslautern, invitée de l’ONL ce soir.


Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791) Cosi fan tutte, Ouverture

On peut s’étonner de voir une ouverture d’opéra séparée de son contexte dramatique pour la jouer en concert. On sait pourtant que Mozart ne s’opposait pas à de telles pratiques ; en témoigne la réécriture par Mozart lui-même de la conclusion de l’ouverture de Don Giovanni en lieu et place de la transition qui amène le premier air de Leporello. Comme pratiquement toutes les ouvertures d’opéra de Mozart, celle de Cosi fan tutte a été composée une fois l’opéra achevé, et comme celle de Don Giovanni elle donne par anticipation un certain nombre de clefs sur la suite de l’œuvre. L’Ouverture débute par une introduction lente faisant alterner des accords de l’orchestre tout entier avec un magnifique solo de hautbois dont les courbes chargées de sensualité sont une belle allusion au sujet de l’opéra : l’amour et la fidélité. Cette rapide introduction se termine par l’entrée des basses énonçant un motif de quatre notes qui sera repris au deuxième acte lorsque Don Alfonso résumera la morale de l’histoire : Cosi fan tutte (littéralement « Ainsi le font elles toutes »). Démarre alors, la seconde partie de cette Ouverture en un mouvement très rapide : probable illustration de l’inconstance féminine.

Événements contemporains Création des départements français. Fête de la Fédération qui commémore le premier anniversaire de la prise de la Bastille. Adoption du drapeau tricolore par décision de l'Assemblée Constituante. Œuvres contemporaines Mozart Concerto pour piano n26.


Ludwig van Beethoven (1770 - 1827) Concerto pour piano n2 en si bémol majeur Allegro con brio, Adagio, Rondo (Molto Allegro) Ce Deuxième Concerto est le résultat d’une longue élaboration, exemple de jonction entre les dernières années que Beethoven passe à Bonn et ses débuts à Vienne. Il faudra un peu plus d’une décennie à Beethoven pour en livrer une version définitive. Il semble que, deuxième dans l’ordre de la publication, ce Concerto soit le premier que Beethoven ait composé, et qu’il l’ait joué pour la première fois en public (du moins la première version) en mars 1795. L’œuvre fut retravaillée plusieurs fois ensuite à Vienne en 1793, puis en 1795 avec un nouveau final. En 1798, de nouveaux remaniements servirent à finaliser la version définitive publiée en 1801, dédiée à « Monsieur Charles Nickl noble de Nickelsberg, conseiller aulique de sa Majesté impériale et royale ». Le compositeur ne sera jamais pleinement satisfait de sa partition, à tel point qu’il n’hésite pas à la brader. Dans une lettre à l’éditeur Hoffmeister, il écrit : « Je ne mets le concerto qu’à 10 ducats parce que je ne le donne pas pour un de mes meilleurs. » Comme le Premier concerto, celui-ci fut gardé longtemps par Beethoven après son exécution en public, sans qu’il le fasse éditer. Sa « politique » était simple : le Concerto pour piano n2 était nécessaire au virtuose (qu’il était) pour briller dans les concerts. Il ne fallait donc pas qu’il soit livré au public par l’édition avant que le virtuose ne se produise. D’où l’intention de Beethoven de le garder en vue d’une tournée de concerts. Ce Concerto (op.19) est donc la première œuvre d'importance du jeune Beethoven, très imprégné des concertos pour piano de Mozart, et qui ambitionne d'en prendre le relais en injectant sa force plus violente au sein du miracle d'équilibre mozartien. L'orchestration reste proche du modèle (il est destiné à un petit orchestre, sans clarinette ni trompette, ni timbale) mais la grande avancée est d'ordre sonore. Déjà Beethoven se bat avec les limites physiques de l'instrument de l'époque. Les pianos allemands, les Stein qui, pour lui, atteignaient trop vite leurs limites dans la puissance sonore et dans leur étendue (cinq octaves contre sept et demi dans les pianos d’aujourd’hui !). En trois mouvements, le Concerto pour piano n2 s’ouvre sur un Allegro con brio qui expose deux mélodies au caractère très différent. Le deuxième mouvement révèle un lyrisme assez intense qui joue sur une distribution des rôles entre le piano et l’orchestre. Le rondo final réhabilite la virtuosité avec un refrain enjoué, présenté par le soliste et deux couplets, évoquant des danses populaires. À noter que ce mouvement conclusif aurait été composé la veille de sa création, en une nuit ! Événements contemporains Journée de Germinal : à Paris, insurrection des derniers sans-culottes. Paix de Bâle entre la Prusse et la France. Décret instaurant le système métrique en France. Journée de Prairial : nouvelle défaite des sans-culottes à Paris. Fin du tribunal révolutionnaire. Réouverture des églises. Nouvelle constitution. Bonaparte réprime l'insurrection parisienne royaliste (journée du 13 Vendémiaire). La Convention est dissoute, début du Directoire. La Marseillaise est déclarée chant national. Fondation à Paris du Conservatoire de musique.


ナ置vres contemporaines Beethoven Trio avec piano n1, n2 et n3, Sonate pour piano n1, n2 et n3. Haydn Symphonie n102, n103 et n104.


Alexandre Borodine (1833 - 1887) Symphonie n2 en si mineur dite « Épique » Allegro, Prestissimo, Andante, Allegro Première exécution publique à Saint-Pétersbourg le 26 Février 1877. Commencée en 1869, juste après l’exécution de sa première symphonie et en même temps que son opéra Le Prince Igor, ce deuxième opus connut une composition lente. Terminée en 1876, l'œuvre fut jouée pour la première fois en février 1877 et essuya un échec, dû en partie à une orchestration trop lourde que Borodine révisa en 1879 avec le concours de Rimski-Korsakov. Le titre d'« Épique » lui fut donné par Vladimir Stassov et comme pour son Prince Igor l'argument s'inspire de l'épopée médiévale russe. Borodine confia à Stassov que le premier mouvement dépeignait un rassemblement de braves. Si sa forme est celle d’une symphonie traditionnelle, les ruptures de thème et de rythme, l’aspect rhapsodique, en font une œuvre d’une riche originalité plus proche d’une suite ou d’un poème symphonique. Le premier mouvement affirme avec une force impressionnante la passion et la solidité des intentions de l’auteur. La symphonie s’ouvre avec une mélodie sombre et martiale portée par les graves de l’orchestre. Elle reviendra plusieurs fois tout au long du mouvement qui s’achèvera sur une affirmation dramatique. Le Scherzo qui suit prolonge cette atmosphère tout en évacuant sa part sombre. Le lyrisme fait son entrée avec le troisième mouvement, une des plus belles pages du compositeur. Le final offre de nombreuses ressemblances avec certaines pages du Prince Igor. Son animation bouillonnante évoque les danses et les chants des « skomolrokhs » (jongleurs et bouffons de l’ancienne Russie), ainsi que le tumulte de la foule en liesse. Événements contemporains Formation du gouvernement Jules Simon. Début de la crise du phylloxéra dans les vignobles français. Début de la construction du Sacré-Cœur à Paris. Pierre-Auguste Renoir peint « Le bal du Moulin de la galette ». Décès de George Sand. Inauguration du Festpielhaus de Bayreuth. Œuvres contemporaines Brahms 3e Quatuor à cordes. Fauré 1re Sonate pour violon et piano. Tchaïkovski Le Lac des cygnes.


KAREL MARK CHI CHON Célébré comme le chef d’orchestre le plus captivant du moment, Karel Mark Chichon provoque l’engouement des mélomanes du monde entier par son tempérament, sa passion et sa musicalité. Né à Londres en 1971 de parents originaires de Gibraltar, il a fait ses études à la Royal Academy of Music et fut l’assistant de Giuseppe Sinopoli et de Valery Gergiev. En reconnaissance des services rendus à la cause de la musique, la reine d’Angleterre Elizabeth II a élevé Karel Mark Chichon au rang d’« Officer of the British Empire ». Depuis septembre 2011, Karel Mark Chichon est chef titulaire de la Deutsche Radio Philharmonie. Son contrat a été reconduit jusqu’en 2017. Auparavant, il fut entre autre chef titulaire et directeur artistique de l’Orchestre symphonique national de Lettonie (2009-2012) et chef titulaire de l'Orchestre symphonique de Graz (2006-2009). Il se produit par ailleurs dans des opéras tels que : le Staatsoper de Vienne, le Deutsche Oper de Berlin, le Bayerische Staatsoper de Munich, le Teatro dell’Opera de Rome, le Teatro Comunale de Bologne, le Teatro Real de Madrid et le Gran Teatre del Liceu de Barcelone. Il a également d’autres engagements à la Symphonie de Vienne, à l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, au London Symphony Orchestra, à l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne, à l’Orchestre symphonique de la radio de Berlin, à l’English Chamber Orchestra, à l’Orchestre symphonique national de la RAI et à l’Orchestre national russe. Avec la Deutsche Radio Philharmonie, il prépare actuellement l’intégrale des œuvres orchestrales d’Antonín Dvo!ák pour le label Hänssler Classic. En mars 2010, il a sorti son premier enregistrement pour Deutsche Grammophon avec l’Orchestre symphonique national de la RAI. Une autre production est également parue sous ce label au printemps 2014, avec Elina Garanca et la Deutsche Radio Philharmonie intitulée Geistliche Arien (Airs religieux). En septembre 2014, il a entrepris une deuxième tournée de concerts en Corée avec la Deutsche Radio Philharmonie. En 2015, il fera ses débuts au Metropolitan Opera de New York avec Madame Butterfly et à la Scala de Milan avec La Bohème. Après ses débuts en 2003, Karel Mark Chichon intervient régulièrement comme chef titulaire à l’English Chamber Orchestra. Depuis 2004, sur l’invitation de la Philharmonie de Vienne, il a dirigé des concerts à plusieurs reprises avec l’International Orchestra Institute de Salzburg. En tant que chef invité d’orchestres majeurs, Karel Mark Chichon se produit dans des salles telles que le Musikverein de Vienne, le Konzerthaus de Vienne, la Philharmonie de Berlin, le Concertgebouw d’Amsterdam, le Royal Festival Hall de Londres, le Théâtre des Champs-Élysées de Paris, la Philharmonie « am Gasteig » de Munich, la Laeiszhalle de Hambourg, la Alte Oper de Francfort, la Grande salle du Conservatoire de Moscou, l’Auditorio Nacional de Música de Madrid et le Seoul Arts Center de Corée du Sud.


DEUTSCHE RADIO PHILHARMONIE SAARBRÜCKEN KAISERSLAUTERN Parmi les orchestres radiophoniques allemands, la Deutsche Radio Philharmonie est celui dont la création est la plus récente. Issue en 2007 de la fusion de l’Orchestre symphonique de la Radio sarroise (SR) et de l’Orchestre radiophonique de Kaiserslautern (SWR), deux formations qui faisaient partie depuis longtemps de l’ARD, elle a su se doter rapidement d’un profil bien à elle et trouver sa place parmi les orchestres radiophoniques allemands les plus réputés. Dans sa programmation, la Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken Kaiserslautern accorde une place de choix à la musique vocale, au répertoire classique et romantique ainsi qu’à la musique des XXe et XXIe siècles. Des œuvres orchestrales commandées à divers compositeurs et des premières allemandes des compositeurs Andris Dzenitis, Dai Fujikura, Philippe Manoury, Robert HP Platz, Erkki-Sven Tüür et Xiaogang Ye viennent compléter ce répertoire et lui apportent une touche très contemporaine. Le Britannique Karel Mark Chichon, qui dirige la Deutsche Radio Philharmonie depuis la saison 2011/12, a vu son contrat reconduit jusqu’en 2017. Il a succédé à Christoph Poppen, chef titulaire depuis la création de l’orchestre en 2007. Ce dernier est également dirigé depuis longtemps par Stanislaw Skrowaczewski, premier chef invité. À chaque saison, la Deutsche Radio Philharmonie donne environ soixante-quinze concerts à Sarrebruck et à Kaiserslautern, mais également dans le triangle frontalier de la Grande Région SaarLorLux ainsi qu’en Rhénanie-Palatinat. Elle se produit en outre dans le cadre de cycles de concerts à Karlsruhe, Mayence et Metz. Elle est à nouveau l'invitée de festivals tels que le Festival de musique de la Sarre, RheinVokal ou le Mosel-Musikfestival. Elle avait fait ses débuts au Festival Europäische Kirchenmusik (Festival de musique sacrée européenne) à Schwäbisch-Gmünd et au Festival de Besançon. Ses diverses tournées l’ont menée en Suisse (2008), en Chine (2009), au Japon (2011) et en Corée du


Sud en 2012. Au printemps 2014 a eu lieu la deuxième tournée sud-coréenne de l’orchestre suivie d’un concert à Shanghai. Parmi les solistes et les chefs d’orchestres qui travaillent en collaboration avec l’orchestre en 2014/15, on trouve de prestigieux artistes tels que le violoniste Guy Braunstein, la violoncelliste Alisa Weilerstein, les pianistes Gabriela Montero et Rudolf Buchbinder, le hautboïste Heinz Holliger, les cantatrices Elina Garanca et Angela Gheorghiu et les chefs d’orchestre Reinhard Goebel, Myung-Whun Chung et Emilio Pomàrico. Ses concerts sont diffusés dans le cadre des émissions de la Radio sarroise (SR), de la radio Südwestrundfunk (SWR) ou par le biais de l’Union européenne de radiotélévision. À la télévision, ils sont diffusés sur les chaînes de la SR et de la SWR ainsi que sur ARTE. La discographie étendue de la Deutsche Radio Philharmonie comprend, outre les intégrales des symphonies de Brahms, de Mendelssohn-Bartholdy, de Tchaïkovski et de Gouvy, plusieurs CD récompensés par des prix internationaux. Actuellement, Karel Mark Chichon prépare l’intégrale des symphonies de Antonín Dvo!ák, qui paraîtra chez Hänssler/SWRmusic. La Symphonie n°1 et n°5 paraîtront au printemps 2015. En outre, des productions de CD sont prévues avec Ingolf Turban (concertos français pour violon), le Concerto pour violoncelle de Dvo!ák avec Simon Gaudenz (Oehms) et les concertos pour violon de Mozart avec Lena Neudauer (Hänssler). La DRP a participé à deux CD de la collection « Ballets russes » éditée par SWRmusic. Avec son projet éducatif « Klassik macht Schule » (« Le classique fait école »), qui comprend des concerts pour enfants, familles et divers projets de sensibilisation à la musique, la Deutsche Radio Philharmonie s’engage en faveur du jeune public.



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.