Onze Mondial N°292

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nous leur proposons de passer une semaine avec une équipe du club. Si leur travail nous satisfait, nous les enregistrons auprès de la Ligue. Si nécessaire, nous logeons et nourrissons le joueur sur place », explique Diego Carvalho, dirigeant du club.

Joueurs citoyens Pour lui, la clef du succès réside dans le mélange entre sport de haut niveau et citoyenneté : « Audax a toujours accentué son travail sur la formation de citoyens à travers l’éducation. Cela ne sert à rien d’offrir toute cette structure professionnelle si nous ne donnons pas la possibilité à nos jeunes de se développer humainement. Même si le joueur n’atteint pas ses objectifs, il pourra trouver d’autres opportunités grâce à l’éducation civique qu’il a suivie. Telle est notre principale différence. » Et le concept a fait ses preuves. Des joueurs comme Paulinho (Tottenham, sélection du Brésil) et Vitinho (ex Botafogo, aujourd’hui au CSKA Moscou) ont fait leurs gammes à Audax avant d’être transférés contre plusieurs millions d’euros en Europe. Des initiatives qui permettent au Brésil de conserver sa première position du classement des pays exportateurs de footballeurs : lors des trois dernières années, plus de 3 000 joueurs ont franchi les frontières brésiliennes.

Priorité à la formation Quand certains misent sur la détection, d’autres parient sur la formation. C’est le cas de l’actuel champion du monde des clubs, le Corinthians. Depuis plusieurs années, la formation représente une véritable priorité dans son développement. L’objectif étant d’investir toujours plus dans les moyens et les infrastructures : « Nous allons inaugurer un centre d’entraînement spécialement consacré à nos jeunes. Je pense que nous récolterons, d’ici peu, les fruits de ces investissements en révélant des joueurs de classe mondiale sans avoir à les acheter très cher sur le marché », souligne le directeur exécutif du club pauliste, Roberto de Andrade. Ce centre de formation sera opérationnel à la fin de l’année et portera le nom de “Ronaldo Luiz Nazario”, le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du Monde (15 buts en trois éditions) et ancien attaquant du Corinthians. « Nous mettrons à disposition de nos athlètes le nécessaire pour qu’ils puissent progresser dans de bonnes conditions », explique le dirigeant, qui ne cache pas vouloir imiter le FC Barcelone. Avec 116 écoles réparties dans onze Etats au Brésil, le Corinthians suit désormais les pas des grands d’Europe en exportant sa marque dans d’autres pays via le montage d’écoles de football privées : « Nous sommes en train de créer notre troisième unité internationale, au Japon. Les deux autres sont aux ÉtatsUnis. Nous avons déjà plus de 100 unités licenciées au Brésil et nous souhaitons désormais déployer notre travail dans le monde entier. ». Un rayonnement international qui ne fait donc que commencer.

LE FUTSAL, PASSAGE OBLIGÉ ? Au Brésil, le futsal, ou football en salle, a détrôné le football en nombre de pratiquants. Plus technique, il permet de former des joueurs complets destinés à briller, plus tard, crampons aux pieds. Pour après mieux s’exporter ? Pour se défouler après le travail ou pour disputer des compétitions officielles, le futsal ne finit pas de séduire les Brésiliens. La grande majorité des jeunes débute d’ailleurs par la salle pour ensuite connaître les joies du football à onze. Edgar Eder Baldasso dirige une des plus grandes équipes de futsal au Brésil, l’Associação Carlos Barbosa de Futsal (ACBF). Pour lui, l’objectif principal de ce sport est de former des futurs professionnels de football à onze : « Le football possède une plus grande visibilité, avec de grands clubs et des moyens financiers. Il y a peu de joueurs de futsal connus alors que les « vrais » terrains regorgent de stars admirées par les plus jeunes. » Autre argument important : le futsal contribue à former des joueurs aux caractéristiques techniques hors-normes : « Le futsal permet au joueur de rester plus longtemps en contact avec le ballon, il développe des qualités très importantes comme la vitesse de réaction, le dribble dans des petits espaces, le changement de rythme. Ce sport exige des caractéristiques techniques raffinées comme le jeu de passe, la conduite et le contrôle de la balle », analyse Edgar. Ronaldinho, Robinho ou encore Neymar en sont la preuve : les trois joueurs ont fait leurs gammes dans un gymnase avant de briller sur les pelouses des plus grands clubs.


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