HABITER EN VENDEE - N°13

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C’est une problématique complexe à laquelle il n’existe probablement pas de solution générique, mais plutôt des solutions locales. Il est avant tout important de bien comprendre quels sont les enjeux et quels sont les leviers d’actions. La nécessité d’une transition écologique globale ne fait aujourd’hui plus aucun doute. Mais le secteur du bâtiment, responsable de 8,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, fait plutôt figure de mauvais élève. Bien que la création, ces dernières années, de nombreux labels et certifications atteste de la prise de conscience de l’obligation de construire autrement, il est essentiel que la problématique ne se limite pas à une simple question de respect de la norme, comme c’est encore trop souvent le cas actuellement, mais ouvre un débat plus large sur la manière dont nous habitons aujourd’hui (et habiterons demain...).

Quels sont pour vous les éléments de ce débat ? Le premier point est celui des matériaux utilisés. L’impact environnemental du choix des matériaux dans une construction est double : il y a d’une part l’épuisement des ressources et

RÉFLEXION SUR

d’autre part, l’énergie utilisée pour les produire, les manufacturer, les transporter et les mettre en œuvre. L’évaluation de cette dépense énergétique, appelée énergie grise (transcrite en quantité de gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère, bien souvent majoritairement du CO2), est l’un des points clés de l’analyse du cycle de vie d’un bâtiment (ACV), qui est la méthode phare d’évaluation de l’impact global du projet sur l’environnement. Chaque matériau mis en œuvre a son propre bilan carbone, lié aux procédés de fabrication. Sans surprise, le béton et l’acier, dont la manufacture nécessite d’atteindre des températures très élevées, possède un bilan carbone significatif. À l’inverse, les matériaux d’origine naturelle ont un bilan carbone très faible, voire négatif. Le bois par exemple ne nécessite bien souvent que peu d’énergie pour sa transformation et stocke du CO2 tout au long de la croissance de l’arbre.

À titre comparatif, voici l’équivalent carbone par tonne produite pour plusieurs matériaux de construction : Aluminium : 1800 kg de CO2 eq/tonne Acier : 585 kg de CO2 eq/tonne Béton : 235 kg de CO2 eq/tonne Bois : jusqu’à -500 kg de CO2 eq/tonne Isolants en fibres de bois : 10 kg de CO2 eq/tonne Isolant en laine minérale : 580 kg de CO2 eq/tonne

Source : l’ADEME

Comment doit-on continuer à bâtir dans le contexte écologique et environnemental actuel ?

L’USAGE

DES MATÉRIAUX Les différences sont très importantes. Oui mais ces chiffres sont à relativiser en fonction de la provenance du matériau, par exemple si le bois est d’origine française ou s’il s’agit d’un bois exotique, dans ce cas la facture énergétique du transport est à prendre en compte. À relativiser également en fonction de la

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