Luxembourg note pays- Perspectives economiques de l'OCDE, novembre 2023

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Luxembourg Le PIB reculera d’environ 1.1 % en 2023, sous l’effet d’une contraction sévère du secteur clé des services financiers, avant d’augmenter de 1.4 % en 2024 et de 3.1 % en 2025, grâce à l’assouplissement de la politique monétaire. Le taux de chômage continuera d’augmenter jusqu’à la fin de l’année prochaine. L’inflation globale repartira à la hausse au début de 2024 en raison des effets de base et de l’indexation des salaires, avant de refluer aux alentours de 2 % en 2025. La politique budgétaire soutient les revenus des ménages grâce à un système d’assurance chômage généreux et de mesures de soutien à l’énergie, mais ces aides devraient être supprimées dès que l’économie se redressera en 2024-25. L’indexation des salaires sur l’inflation globale a préservé les salaires réels, mais risque de nuire à la productivité des entreprises. L’État devrait répondre aux pressions budgétaires à long terme occasionnées par le système des retraites et les contre-incitations à l’emploi résultant de l’imposition commune des couples. L’activité économique s’est contractée L’activité s’est fortement contractée à la fin de 2022 et est restée faible cette année, principalement du fait de l’impact du resserrement des conditions financières sur l’important secteur des services financiers du Luxembourg. Les enquêtes de conjoncture et les indicateurs économiques laissent présager une nouvelle détérioration au second semestre 2023. Le marché du logement subit une correction et le crédit se réduit en raison du durcissement des conditions de prêts. Le ralentissement en cours affaiblit le marché du travail. Bien que l’inflation globale ait diminué au début de 2023, elle a récemment augmenté en raison de l’indexation des salaires sur l’inflation.

Luxembourg

1. Services. Source : STATEC (Institut national de la statistique et des études économiques du Grand-Duché de Luxembourg) ; et base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, n° 114. StatLink 2 https://stat.link/2z74ro

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L'OCDE, VOLUME 2023 NUMÉRO 2 : VERSION PRÉLIMINAIRE © OCDE 2023


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Luxembourg : Demande, production et prix 2020

Luxembourg PIB aux prix du marché Consommation privée Consommation publique Formation brute de capital fixe Demande intérieure finale Variation des stocks¹ Demande intérieure totale Exportations de biens et services Importations de biens et services Exportations nettes¹ Pour mémoire Déflateur du PIB Indice des prix à la consommation harmonisé IPCH sous-jacent² Taux de chômage (% de la population active) Taux d'épargne nette des ménages (% du revenu disponible) Solde financier des administrations publiques (% du PIB) Dette brute des administrations publiques (% du PIB) Dette brute des administrations publiques, définition Maastricht³ (% du PIB) Balance des opérations courantes (% du PIB)

Prix courants milliards de EUR

2021

2022

2023

2024

2025

Pourcentage de variation, en volume (prix de 2015)

64.5 19.5 11.9 10.8 42.2 0.4 42.6 131.0 109.0 21.9

7.2 11.3 5.4 16.0 11.3 0.2 12.5 10.3 12.4 -0.1

1.4 2.3 2.9 -7.3 -0.1 -0.5 -0.4 -0.6 -1.9 2.1

-1.1 2.4 3.3 0.7 2.2 -0.5 1.3 -2.1 -1.4 -2.0

1.4 2.1 4.5 -0.7 2.0 0.4 2.6 0.5 0.5 0.1

3.1 4.0 1.9 1.6 2.8 0.0 2.8 2.7 2.5 1.3

_ _ _ _

4.5 3.5 1.5 5.7

6.2 8.2 4.2 4.8

8.4 3.1 4.1 5.3

6.8 3.4 3.7 6.1

3.0 2.3 2.5 6.0

_

12.2

11.6

16.1

14.3

11.3

_ _

0.6 31.4

-0.3 29.3

-2.6 30.6

-2.9 32.4

-1.9 33.1

_

24.5

24.6

25.9

27.7

28.4

_

7.9

7.6

4.6

6.7

6.6

1. Contributions aux variations du PIB en volume, montant effectif pour la première colonne. 2. Indice des prix à la consommation harmonisé, hors produits alimentaires, énergie, alcool et tabac. 3. Selon la définition de Maastricht, la dette des administrations publiques comprend uniquement les crédits, les titres de créance et les numéraires et dépôts, la dette étant exprimée en valeur nominale et non à sa valeur de marché. Source: Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE, n° 114.

StatLink 2 https://stat.link/na7ojl

Les anticipations relatives à une politique monétaire restrictive à long terme ont prolongé la baisse des prix des obligations mondiales, ce qui a eu des effets négatifs sur le secteur clé des placements collectifs au Luxembourg. L’activité des principaux partenaires commerciaux s’est ralentie, tandis que la croissance du commerce mondial est presque au point mort. Les tensions croissantes sur les marchés financiers mondiaux, dues à la situation géopolitique tendue, pourraient accentuer ces pressions. Les répercussions de la situation des marchés mondiaux de l’énergie sur les ménages ont été largement contenues grâce au plafonnement des prix de l’énergie.

La politique budgétaire deviendra restrictive l’année prochaine La politique monétaire de la zone euro restera restrictive à court terme, avant de s’assouplir progressivement en 2025. En 2024, le soutien budgétaire viendra des mesures adoptées l’an dernier et reconduites pour l’essentiel jusqu’à l’année prochaine. Ces mesures prennent notamment la forme d’un plafonnement des prix de l’énergie pour les ménages, d’une indexation des tranches d’impôt sur le revenu des personnes physiques, de subventions destinées aux ménages défavorisés et aux entreprises à forte intensité énergétique, et d’une réduction des cotisations patronales de sécurité sociale. Elles soutiennent les revenus et visent à contenir les tensions inflationnistes de façon à limiter l’ampleur de l’indexation automatique des salaires sur l’inflation, mais découragent les économies d’énergie. La plupart de ces mesures doivent prendre fin en 2024 et sont censées ne pas être renouvelées. Le déficit budgétaire se

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 117 creusera à 2.6 % du PIB en 2023 et 2.9 % en 2024, puis s’améliorera pour s’établir à 1.9 % en 2025 à mesure du resserrement de la politique budgétaire et de la reprise de l’économie.

L’activité connaîtra une forte reprise en 2024-25 L’économie se contractera encore davantage au cours du deuxième semestre de cette année du fait de la faiblesse des exportations à la suite du durcissement des conditions financières et du ralentissement des échanges mondiaux, entraînant une baisse de 1.1 % du PIB sur l’ensemble de l’année. L’activité restera en demi-teinte au début de l’année prochaine avant de se redresser peu à peu sous l’effet de la reprise du secteur clé des services financiers qui profiteront des premiers signes d’assouplissement de la politique monétaire dans les grandes économies. La croissance du PIB sera d’environ 1.4 % en 2024 et passera à 3.1 % en 2025, soutenue par la reprise continue des exportations et le redressement du secteur de la construction. L’inflation globale annuelle grimpera au début de l’année prochaine en raison d’effets de base, à mesure que l’effet du plafonnement des prix de l’énergie s’estompera, pour ensuite diminuer progressivement jusqu’à atteindre un peu plus de 2 % vers la fin de l’année 2025. L’inflation sous-jacente sera plus rigide en raison des cycles d’indexation des salaires passés et futurs. Le taux de chômage grimpera à 6.2 % d’ici la fin de 2024 en raison de la contraction des secteurs à forte intensité de maind’œuvre comme le commerce de détail, l’hébergement et la restauration, et la construction, et restera aux alentours de 6 % pendant toute l’année 2025, freinant la reprise économique. Un redressement précoce des prix des actifs financiers pourrait donner un nouvel élan à l’activité, tandis qu’une correction plus importante que prévu du marché du logement pourrait entamer le patrimoine des ménages et conduire à une augmentation de l’épargne de précaution.

Les autorités devraient s’attacher en priorité à promouvoir la résilience La suppression progressive des mesures budgétaires discrétionnaires au fur et à mesure du redressement de l’économie sera cruciale afin de limiter l’accumulation de la dette publique, qui devrait passer d’environ 24 ½ pour cent du PIB en 2022 à environ 28 ½ pour cent en 2025. Une réforme du régime de retraite est nécessaire pour contenir les problèmes de viabilité budgétaire à long terme, car à politiques inchangées, les dépenses liées au vieillissement devraient augmenter de plus de 4 points de pourcentage du PIB d’ici à 2050. L’affaiblissement du lien entre l’inflation des biens énergétiques importés et la réindexation des salaires favoriserait une répartition plus équilibrée de la charge des chocs d’offre négatifs entre les travailleurs et les entreprises, préservant de ce fait la compétitivité des entreprises sans que des interventions des pouvoirs publics soient nécessaires. Remédier aux facteurs de contre-incitations à l’emploi liées à l’imposition commune des couples contribuerait à réduire encore les écarts entre hommes et femmes sur le marché du travail et améliorerait les perspectives de croissance.

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