Markale Jean - Le Mont Saint-Michel et l'énigme du dragon CLAN9 bibliothèque dissidence nationaliste

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baie n’est guère navigable, n’a pas fait de l’abbaye une puissance maritime. Le XIVe siècle, avec la guerre de Cent Ans, va ouvrir pour le Mont-Saint-Michel une période à la fois glorieuse et tragique. Cette guerre débuta en 1335, et, immédiatement, la Normandie, traditionnellement liée à l’Angleterre, devint un champ de bataille obligatoire. Le Cotentin fut envahi par les troupes anglaises, et le Mont fut menacé. Puis, à partir de 1348, la Peste noire se mit à ravager le continent, et le Mont dut payer un lourd tribut à l’épidémie : si, en 1337, on comptait quarantedeux moines, en 1390, il n’y en avait plus qu’une vingtaine. En 1350, la foudre tombe sur l’église abbatiale qui est incendiée. On la restaure aussitôt, mais en 1374, toujours à cause de la foudre, elle brille à nouveau, et cette fois le dortoir des moines ainsi qu’une partie de la ville sont la proie des flammes. Et la menace anglaise se précise, car une riche abbaye est toujours une proie tentante, d’autant plus que, affectivement pourrait-on dire, les rois anglais ont toujours considéré le Mont-Saint-Michel comme faisant partie de leur patrimoine. En 1356, les Anglais s’emparent de l’îlot de Tombelaine et y établissent une garnison qui, ne pouvant être délogée, va constituer pendant longtemps un danger pour toute la région, et un poste d’observation de première importance. L’année suivante, en raison des circonstances, l’abbé du Mont, par ordonnance royale, devint chef militaire : il prenait le commandement des six hommes d’armes et des huit archers qui constituaient la garnison, ce qui, en réalité, était très important, puisque chaque homme d’armes était un seigneur accompagné de plusieurs soldats qu’il entretenait lui-même. Mais pour subvenir aux besoins de cette garnison, l’abbé dut lever un impôt sur les marchands qui circulaient sur les terres appartenant au Mont. Et l’on fit d’importants travaux de fortification, quitte à détruire systématiquement certaines maisons trop exposées et trop fragiles, qui auraient pu être incendiées par l’ennemi. C’est pendant cette période que Bertrand du Guesclin fit bâtir une maison pour sa femme Tiphaine Raguenel, maison qu’il occupa

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