Markale Jean - Gisors et l'énigme des Templiers CLAN9 bibliothèque dissidence nationaliste nationali

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communauté fraternelle qui n’obéissait à d’autre règle que celle de l’amitié. Et le soir, après le repas, c’était la veillée : chacun y allait de son histoire, de la plus grivoise à la plus sérieuse, ou de sa chanson, ou de ses souvenirs, le tout se terminant par une prière et un cantique en l’honneur de la Vierge. C’est là que j’entendis encore parler de Gisors. On avait trouvé, me dit-on, un cimetière mérovingien non loin de l’église, avec des tombes qui renfermaient des objets précieux. Et ces objets n’avaient pas été perdus pour tout le monde, m’assurait-on. On précisa même que les habitants de Gisors racontaient, depuis des générations, qu’un trésor était gardé par le diable. Malheur à celui qui oserait s’engager sous la terre dans le seul but de dérober le trésor maudit ! Il risquait d’être englouti à jamais dans les flammes de l’enfer. Mais d’autres, plus prosaïques, prétendaient qu’il n’y avait pas de trésor : c’était une énorme cuve remplie d’essence que les Allemands avaient fait construire sous le château pendant l’Occupation, espérant ainsi la mettre à l’abri des bombardements anglais, la forteresse de Gisors étant un lieu sacré et historique pour tous les citoyens du RoyaumeUni. L’histoire de la cuve d’essence est authentique, et c’est l’une des raisons pour lesquelles, en 1964, on a coulé, sur ordre ministériel, une dalle de béton dans la cour dudit château. Néanmoins, sans que l’on prononçât le nom des Templiers, les allusions à un trésor enfoui dans le sous-sol de Gisors revenaient sans cesse, même si c’était sous la forme évidente d’une légende aux multiples versions. Quant aux souterrains, on ne se privait pas de les décrire. Il y en avait partout autour de Gisors. À entendre mes compagnons, le Vexin normand n’était qu’un vaste fromage de gruyère rempli de trous et de corridors mystérieux. Il y en avait un entre le château de Gisors et l’église Saint-Gervais-Saint-Protais : c’était sûr, on l’avait vu, puisque les bombardements de 1940 avaient bouleversé le quartier et fait découvrir des cavités que l’on ignorait jusqu’alors. Il y en avait un autre entre le même château de Gisors et le donjon de Neaufles-Saint-Martin, ce qui est très logique puisque la forteresse de Neaufles est plus ancienne que celle de Gisors : ceux qui ont construit Gisors venaient de Neaufles et il eût été surprenant qu’ils ne ménageassent point un accès entre les deux points forts du –9–


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