Portfolio

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MARRONNER L’INSTITUTION

ELIARD OCÉANE
Avenue Jean Volders 1060 Saint-Gilles
juin 1992
29,
0486/70.25.39 oceane.eliard@outlook.fr 23
FAIRE CORPS POUR RÉSISTER

PARCOURS ARTISTIQUE

Publication du texte “En tout lieux”

Dans le numéro hors-série de la revue d’art Afrikadaa ” Racisme, Discrimination. Où en sont les écoles d’art ?”

Intervention dans le workshop “Home Body”

26 octobre 2022 @Ecole Supérieure des arts de La Réunion

Proposition d’exploration de la notion du “safe” par le biais d’une visualisation/méditation guidée

Exposition “En des lieux sans merci”

23 septembre 2022 @La Cité des Arts (La Réunion)

Diffusion d’une pièce sonore dans le cadre du colloque “Faire école”

Autour de la mise en place du Safe Space ESAR

Atelier Pavillon Martin - Hier c’est déjà demain

Avril à juillet 2022 @FRAC (La Réunion)

Présentation d’un travail de recherche autour de la plasticité de l’archive et de la spatialisation des mots

1ère partie de IN BETWEEN de THABO KABELI

22-23.04.22 @Lalanbik (La Réunion)

Présentation de la performance “Nyaze” et “Nous sommes le paysage”

Tropical Drawings - paysage élémentaire

15-20.12.21 @Médiathéque de Saint-Paul (La Réunion)

Sonorités Bleu-Rouge (série de podcast)

Juin 2020 diffusées sur “Radio Panik”, Bruxelles (avec J. Bocquet et B. Hendlisz)

https://sonoritesbleurouge.bandcamp.com/

What’s Going on? (exposition trandisciplinaire)

Février 2020 @Erg Galerie, Bruxelles / Co-curatrice et présentation du travail

“Nyaze” (livre et performance) et “trois temps” (installation florale)

Gifs (événements du Artist-Commons)

mars 2018 à février 2020 @Bonnefooi, Be / Membre + Présentation

Bénédiction - Rituels exceptionnels ( Cabaret alternatif)

Octobre 2017 à novembre 2019 @Benelux bar @C12 / Performeuse résidente Co-organisatrice des éditions de mars et avril 2018

Le un manquant (exposition du collectif éphémère Non-Lieux)

23.10.2017 - 10.12.2017 co-curatrice

@Galerie 100 titres, Bruxelles

FORMATION

En cours

M2 Installation et performance @ERG

2021- 2022

M1 Ecole supérieure des arts la Réunion (Erasmus)

2021- 2018

B2-3 “sculpture” diplômée avec grande distinction

B1 “installation et performance” @ERG

2013-2015

B 2-3 “publicité et agencement de l’espace”

Coup de coeur du jury @HEFF

2012-2013

B2 “graphisme” @ ESA Saint-Luc

2011-2012

B1 “Communication visuelle” @ARBA ESA

2010-2011

B1 “publicité et agencement de l’espace”

@Haute Ecole Francisco Ferrer

2010

CESS “Arts plastiques” @Institut du Sacré-Coeur

Océane Eliard est une artiste multidisciplinaire qui manœuvre entre performance, écriture, installation et curation. Elle réfléchit autour des mémoires [ Hier c’est déjà demain ], celles que nous habitons mais également celles que nous abritons [ La mémoire en océan https:// sonoritesbleurouge.bandcamp.com/track/la-m-moire-en-oc-an ]. Réaliser l’archivage de nos mises en actes: des mots, des voix et des gestes. Afin de réenvisager nos façons d’habiter et d’abriter et par extension de faire monde.

Belgo-réunionnaise, elle fait naviguer sa créolité [ Nous sommes le paysage] à travers les océans. Elle utilise la créolisation comme un outil permettant de questionner le monde et les discours par delà la binarité [ Au vivant ]. Vivant le métissage comme un état quantique, elle cherche à redéfinir des modes de construction de soi, basés sur la Relation (Edouard Glissant) et la rencontre pour se ressaisir du pouvoir des incantations.

Sa pratique se saisit du réel par une série d’allers-retours, créant une constellation dont le centre est toujours mouvant. Le toucher, la voix, la performance, l’écriture, l’installation ou encore la curation deviennent des éléments de cartographie des vécus. Ces médiums-outils permettent d’explorer les espaces interstitiels. Il s’agit d’une recherche qui “affecte” le corps qui la produit. Une pratique pour tenir debout.

Ma recherche actuelle poursuit un projet commencé en avril 2022 à l’île de La Réunion, lors de l’occupation d’un atelier au Pavillon Martin du FRAC Réunion : Hier c’est déjà demain . Un projet qui interroge la mise en espace d’une recherche textuelle. Le résultat de cette première étape a été une installation de grands panneaux de tulles sur lesquels étaient peints des fragments de texte. Leur disposition dans l’espace structurait le lieu et invitait à la déambulation, comme au touché. Il s’agit de penser des formes qui deviennent des support à la théorie mais aussi à la médiation.

Ce temps de création au FRAC, à permis de questionner le “faire mémoire». En utilisant l’archivage comme un médium afin de le mettre en tension dans une approche transversale. Celle-ci se saisit des aspects performatifs du texte, du textile, et leur interdiscursivité. La première étape a été de réfléchir à mettre les mots en espace. Maintenant, il s’agit de chercher quels espaces nos mots peuvent-ils faire advenir. Mais également, la manière dont ils peuvent devenir des pratiques de résistance.

Nous n’habitons pas uniquement les lieux, nous les abritons également. Il en va de même pour les histoires, les mémoires, les relations, les institutions, etc. Si nous considérons que nos relations sont induites, en partie déterminées par les systèmes, ainsi que les structures et infrastructures que ces derniers produisent, est-ce que relationner autrement, ou est-ce que créer d’autres modes de relation, contribuerait à produire de nouvelles infrastructures, qui deviendraient par la suite d’autres structures et permettraient ainsi de modifier les systèmes qui englobent nos vies?

Marronner l’institution: faire corps pour résister.

Le marronnage a été une pratique de résistance et de survie des personnes en situation d’esclavage pendant la période coloniale. À défaut de pouvoir fuir vers l’extérieur, c’est une fuite dans l’intérieur des terres. Elle a pris place dans les «mornes» pour les Antilles et dans les «cirques» pour les Mascareignes. On peut retrouver un processus similaire au Brésil avec les communautés «quilombo». Cette fuite vers l’intérieur à également prit place en Europe, notamment dans l’Espagne franquiste.

Lors de mon Erasmus à l’île de la Réunion, j’ai été à l’initiative du Safe Space ESAR qui répondait au besoin urgent de trouver une zone médiane afin de faire entendre les besoins des étudiant.es et de mettre en lumière les dynamiques de pouvoir en jeu dans cet établissement autour des violences sexistes et sexuelles. Ayant été face à une administration récalcitrante, il a fallu œuvrer de biais : manœuvrer. J’ai d’abord demandé une adresse mail, afin que les étudiant.es puissent partager ce qu’iels avaient sur le cœur. Ce qui permettait d’avoir un accès au Drive de l’école. J’y ai mis des ressources théoriques, mais également pratiques, telles que des numéros d’urgence ou des associations référentes. Étant un espace virtuel, des réunions se sont ensuite mises en place en physique. Le Safe Space ESAR est ainsi apparu, en «stoemelings».

C’est en rentrant en Belgique que cette manœuvre m’est apparu comme une forme de marronnage. L’école étant une institution, j’ai donc qualifié cette dynamique de marronnage institutionnel. Je me demande maintenant comment ce processus peut être opérant face à d’autres types d’institutions, notamment celles culturelles, telles que le musée.

Cette recherche s’articule autour de deux espaces de conceptualisation appelés «terreau» et «terrain». Le terreau est l’espace de ce que René Char nommé «les grands astreignants», c’est-à-dire celleux avec qui nous conversons au travers de leurs écrits. Ces conversations se tournent vers les forces qui nous poussent à agir, telle que la colère avec Audre Lorde, l’amour avec Bell Hooks ou encore la résistance avec Elsa Dorlin. Mais également, vers les modalités qui nous permettent d’être ensemble par la Relation avec Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau. Le terrain quant à lui, est l’espace d’expérimentation et des vécus. On y retrouve le cas d’étude que sont le Safe Space ESAR, ainsi que les «leçons» d’Olivier Marboeuf. C’est dans cet espace qui lie la théorie et la vie que s’inscrivent les manœuvres qui constituent le projet Marronner l’institution .

Ce travail est pensé comme une boîte à outils, qui réfléchis à différentes manoeuvres en fonction de leur adresse ou du lieu dans lequel elles prennent place. Une résistance que l’on pourrait qualifié de «side specific», penser comme un mille-feuille poreux de pratiques possibles. Celle-ci sont également le fruit d’un travail en partie collaboratif et pourrait être fragmenté comme ceci :

- Le répertoire des gestes de soutien

- Porter les questions dans le musée en collaboration avec le créateur de mode Florent Seligman

- Utiliser l’école d’art comme une caisse de résonnance en collaboration avec les performeur.euses Ian Papez et Reno Giuliano

- Les matériaux didactiques que sont le mémoire et le site web réalisé en collaboration avec le graphiste et créateur web

Olivier Nottebart et le créateur sonore Jérémy Bocquet

- Relier l’ ici et le là-bas

1.1 recherche en groupe dans le cours d’installation performance

Un temps de recherche et d’exploration de gestes autour de l’idée de se soutenir. Dans le but de produire une base de données-gestes «open source»; un répertoire de soutient.

Quelques pistes explorées : Comment est-ce que l’on soutient une personne, un groupe, des ensembles qui se modifient ? Comment on se soutient en étant au plus près ou à distance ?

Ce répertoire est a activer dans les espaces institutionnels.

GESTES DE SOUTIENT

GESTES DE SOUTIENT

1.2 recherche en duo avec Ian Papez

Protocole co-écrit avec Stevie Ango :

Différentes «postures» à expérimenter :

1. consiste à porter des t-shirts portant différentes questions adressées au musée.

2. reproduire des gestes de soutien repris dans l’inventaire réalisée lors de la session d’expérimentation du mois passé.

3. l’arpentage du livre «L’art impossible” de Geoffroy de Lagasnerie, consistant à lire des extraits au groupe, mais aussi pour celleux qui le désirent, aux personnes présentes dans le musée. A la fin de la déambulation donner votre extrait à un.e des visiteur.euses.

Il vous sera demandé de toujours avoir dans votre champ de vision une personne du groupe. Quelques pistes que vous pouvez explorer, garder à l’esprit, pendant cette déambulation : Qu’est-ce que c’est que marcher en conscience ? Comment rester un groupe même si nous sommes dans des espaces différents ? Comment intégrer du soin dans nos déplacements? Comment se fondre dans le décor ? Comment faire attention / s’occuper les un.es les autres dans un musée ? Raconter / transmettre, qu’est-ce que cela implique ?

Nous tenons à préciser que cette “performance-intervention-action” se veut bienveillante et portée par ce que Bell Hooks nomme une éthique de l’amour. Il s’agit donc d’être dans une ouverture et un désir de soin. Nous ne cherchons aucunement à être dans une attitude défensive face au musée et encore moins dans une posture agressive. L’idée est de passer inaperçu, de se fondre dans le musée.

Si lors de la déambulation un.e agent.e de sécurité vient vous demander ce que nous sommes en train de faire, nous vous proposons de répondre : “Je me demandais comment porter une éthique de l’amour dans le musée”. Si ce.tte dernier.ère vous demande de sortir, faites- le. Nous ne cherchons pas d’altercation.

2.1. action collective au Wiels le 01 février 2023
PORTER LES QUESTIONS

PORTER LES QUESTIONS

2.1. action collective au Wiels le 01 février 2023

Protocole : Accompagnée de deux performeur.euses, tout de noir vêtu nous portons les t-shirts questionnants.

Nous déambulons en lisant une partie de la liste des questions contenues dans l’édition Marronner l’institution : faire corps pour résister.

Les questions peuvent être adressées soit à l’un.e d’entre nous, soit aux gens dans l’espace ou à l’espace lui même.

La performance se clotûre sur la lecture du texte Les marges forcées.

Nous sortons en enlevant les t-shirts questionnants.

3.1. performance du crash test du 21 février 2023
L’ÉCOLE D’ART COMME CAISSE DE RÉSONNANCE

L’ÉCOLE D’ART COMME CAISSE DE RÉSONNANCE

Les marges forcées

Outsider, non pas par choix mais par impossibilité. Les marges sont forcées. Certes, le monde s’y construit aussi. Pourtant, comment cet “en dehors“ qui est pourtant “ici“ serait plus praticable. Il n’y a pas un “hors les murs“ qui nous attendrait les bras ouverts, prêt à accueillir le changement, où il serait possible de tout tenter. Nos corps semblent avoir été faits pour encaisser et ils continuent de prendre des coups. Ils continuent d’en faire les frais. Mais jusqu’à quand ? Il est important de changer les conditions de vie qui sont les nôtres, de ne pas uniquement chercher “comment manger“ mais repenser le système qui nous permet ou non de le faire. Mais quelles sont les temporalités de ces luttes ? Entre-temps, que faisons-nous ? Entre-temps, comment survivre et surtout où le faire ? Et cette peur de ne pas pouvoir subvenir à nos besoins est concrète, bien plus que cet aprèspost-capitalisme. C’est une peur pour mes adelphes de luttes présentes et dispersées. Que faire de ce maintenant qui ressemble à un sol glissant, sur lequel il faut bien avancer en triturant les possibles des impossibles ? En sachant qu’il n’y a pas de main pour être rattrapé car celles qui le voudraient sont en train de tâtonner à leur propre survie. Pourtant, je ne doute pas de notre capacité à déplacer des montagnes. En réalité, c’est ce que nous sommes déjà toustes en train de faire. Toustes affairé.es que nous sommes dans ce transfuge de la survie vers la vie. Car tâtonner ailleurs ne nous a jamais empêché de nous serrer fort, dans cette nuit que nous n’avons pas choisie, dès que l’on bouscule l’un.e d’entre nous que l’on reconnaît à tâtonner aussi. Mais cela reste fragile, une communauté d’équilibristes qui s’effleurent.

Je me demande quels sont les lieux que nos mots peuvent faire émerger ? Comment faire du “nous” un nouvel espace du commun ? Un

“nous” fait de celleux qui sont astreint.es par un cri qui monte de l’intérieur similaire au mien. Animé.es par cette certitude que nous devons nous mettre au travail pour celleux qui étaient avant nous, qui constituent ce cri, mais aussi pour celleux qui le recevront. Un “nous” qui désire dépasser les binarismes qui est créolisation, qui fait du genre un lieu qui se créolise. Un “nous” qui se pense depuis la rencontre mais qui refuse les compromis du neutre, du dit naturel. Un “nous” fait d’anciennes manœuvres, de celles en cours et à venir. Ce “nous” est fait de celleux qui se donnent et nous donnent les capacités d’imaginer autrement. Fait de celleux qui ne veulent plus utiliser leurs ressources à imaginer le pire mais à imaginer le mieux. Fait d’entités qui apprennent, en le recommençant chaque jour, à coexister.

Et maintenant, plus que jamais, les urgences sociales et climatiques nous rappellent qu’il est indispensable de dépasser les formes ankylosées de nos Etats-nations, de nos frontières obsolètes et de nos hiérarchisations désuètes. Il n’y a aucun “ je ” isolable. Il y a toutes nos diversités qui ne cherchent qu’à se rencontrer. Afin d’imaginer ensemble la suite, de construire, en soi et en tout coeur, nos devenirs. Il est grand temps de regarder une ultime fois la liste vertigineuse de “ ce qui va mal ”. Peut-être plus encore, est-il venu le moment de la mettre de côté. Et s’il suffisait d’une main ? Et si c’était la tienne ? Il se murmure que “ le monde tel que nous le connaissons va disparaître ”, que “ tel événement ” marquera la fin de nos systèmes en échec. Pourtant les années s’entassent, sans que cette rupture n’arrive. Et si elles étaient éparses et désynchronisées ? Et si aujourd’hui, tu décidais qu’il n’y aurait plus de retour en arrière ? La tâche est grande, il ne pourrait en être autrement. C’est pour cela qu’elle ne peut être faite qu’ensemble.

3.1. performance du crash test du 21 février 2023

Gestes de soutient :

1.3. session de recherche avec Ian, Reno et Stevie.

Porter les questions :

2.2. vente de t-shirt pour les MAD Sales (en cours de validation)

2.3. action collective du ??? au ???

- Réalisation des ensembles par Florent Seligman.

- Combien de temps? Avec qui ? où?

L’école d’art comme caisse de résonnance :

3.2. séance de recherche du 20 mars

A essayer :

- Comment créer des différences de rythme des lectures de questions ?

- Comment intégrer les fleurs ?

- Défaire le livre avant de commencer ?

- Un livre plus gros ? Des pages blanches ?

- Comment intégrer de la vulnérabilité ?

- Comment intégrer les gestes de soutient ?

3.3. séance de recherche du 08 mai

3.4. restitution du 12 mai

- Intégrer un temps d’échanges / table ronde / coin de discussions

Dialogue institutionnel :

5.1. en réaction à playground : un guide de réponses

5.2. un dialogue avec le Wiels ?

Outil didactique à l’usage des manoeuvrant.es :

5.1. Le mémoire

5.2. Le site web

- Comment le penser en terme de lieux et d’arborecense ?

- Millefeuilles poreux ?

Relier l’ ici et le là-bas

6.1. Les drapeaux Réalisation de deux drapeaux en tulle à installer face à la mer. Un premier drapeau à la mer du Nord, surlequel est peind la phrase suivante : «Nos mots devront toujours indiquer là-bas pour réparer l’ici.» Et un second, installé sur une des plages de La Réunion, indiquant : «Continuons d’archipéliser le monde et de célébrer sa créolisation.»

POUR LA SUITE
Protocoles et hypothèses en cours d’élaboration
OCÉANE ELIARD 2022
INSTALLATION
HIER C’EST DÉJÀ DEMAIN

Ce travail a été enclenché alors d’un workshop encadré par Diana Madeleine et Leila Payet à l’école supérieure des arts de La Réunion. Il y était demandé de faire archive de l’école. J’ai alors entrepris de lire les mémoires remis par les étudiant.e.s de la promotion 2019-2020 De là je me suis demandé comment faire archive de la pensée d’une école. Je me suis dit que c’était à chercher dans les mémoires remis par les étudiantes. Et là il y avait une contrainte : les mémoires ne peuvent être reproduits. Ne pouvant pas citer, j’en ai extrait, avec ma subjectivité, les questions qui y étaient posées, en les reformulant: des manœuvres à mémoires. De là démarre la fabrique des récits, par l’écriture de brides de réponses aux questions des étudiant.es.

OCÉANE ELIARD 2022 HIER C’EST DÉJÀ DEMAIN INSTALLATION

“Mon corps est une révolution Mon corps est une révolution, ma sœur“ *

Ton corps est une révolution Ton corps est une révolution, ma sœur

Nos corps sont des révolutions Nos corps sont des révolutions, ma sœur

Te nommant sœur, Je questionne mon statut d’aimante d’amante

Devenir ta moitié

Inventer de nouveaux mots Et de nouvelles méthodes Faire monde enfin avec l’ensemble du vivant.

Je te regarde et je me souviens qu’il est toujours question d’amour, pas celui qui possède, mais celui qui soutient.

De mille façons nous conversons. Je n’ai pas besoin que tu me sois identique pour t’abriter dans mon cœur.

Nos corps sont des révolutions.

ta compagne

Serrer & semer

Ensemencer nos devenirs

Dépasser la binarité Étendre nos désirs de relations Déplacer nos pratiques de soin

T’effleurer me rappelle les guerres qui nous traversent et les narrations qui nous diluent. Encore et encore, il faudra crier du silence dans lequel on voudrait nous maintenir.

Nos corps sont des révolutions, ma sœur.

* citation de Nadège Beausson-Diagne

OCÉANE ELIARD 2022 AU VIVANT PERFORMANCES
Extraits de captation - ESA Réunion 2022 Extraits de captation - workshop à Salazie 2022

Protocole déclinable

Durée 5 minutes

En pleine nature, dans un jardin, ou n’importe où avec de la nature mobile. Face aux regardeur.euses, établir une connexion visuelle avec chaque personne.

Tourner le dos, s’agenouiller et crier... Crier tout ce que je peux, tout ce qui est coincé, tout ce qui doit sortir. Aller à la rencontre du végétale, l’enlacer, prendre ma place contre la sienne et lui raconter mes mots tendres.

Affirmer les yeux droits dans les yeux qui m’entourent.

OCÉANE ELIARD 2022 AU VIVANT PERFORMANCES
Extraits de captation - ESA Réunion 2022 Extraits de captationESA Réunion 2022
OCÉANE ELIARD 2022 NOUS SOMMES LE PAYSAGE PERFORMANCES Extraits de captationESAR 2022

A toutes les personnes qui ont été forcées au déplacement.

La perte est dans mes gènes. Je suis faite de nos départs: En ruine et en tension

À toutes les personnes qui ont appris à laisser, qui sont nées arrachées, qui en ont fait une force.

A tous.tes celleux qui sont le mouvement Qui ne s’enracinent nulle part Qui font des impensés la vie même Aucun de nos trajets ne restent silencieux

A celleux qui sont adapté.e.s aux fluctuations, aux migrations qui avancent avec les changements du monde

Il faudra continuer d’ensemencer, porter aux vents et par tous temps, repartir à chaque fois, jamais pour de bon mais rester en effusion

En deçà de nos diasporas

L’archive de nos déplacements.

Procédure:

Durée 2h

Protocole ouvert / en cours d’élaboration

Sur le sol est déroulée une bande de papier blanc. Cette bande traverse la salle dans sa longueur, une première traversée. Au départ de l’extrémité droite se trouve un monticule de sable noir. Poignées après poignées, le plus précautionneusement possible, je transporte le sable dans le creux de mes mains. Lentement et malgré son éparpillement, l’îlot s’érige à son opposé. Il s’agit alors de recommencer encore et encore, inlassablement, d’opposé en opposé jusqu’à ce que l’îlot soit devenu sillon foulé de mes pieds nus.

OCÉANE ELIARD 2022 NOUS SOMMES LE PAYSAGE PERFORMANCES
Extraits de captation - ESAR 2022 Présentée à LALANBIK (le centre choréographique de l’Océan Indien) en première partie du chorégraphe Thabo Kobeli

[...] Seulement, ma romance sous l’Équateur a lieu au Gol. On aura beau chercher, ça a l’air de tout sauf d’une carte postale, tout y est vrai. Les chiens errants trainent la patte sous la chaleur. En fond, les cris d’enfants, certains s’y balladent pieds nus. Il y a des gens qui vivent et qui attendent, des chaises en plastiques et des objets abandonnés. Dans l’air c’est électrique. On attend que quelque chose se passe. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas de travail. Au moins, il reste du temps en abondance. Il s’étire et tire en longueur. La vie s’allonge, les gestes sont lents. Et toujours la même rengaine: le jour puis la nuit, la nuit puis le jour. C’est pareil pour le ciel: du noir, puis du bleu et du blanc. Pourtant on est toujours surpris. On a à peine le temps de terminer sa phrase que la nuit est tombée ou le jour s’est levé. Ce temps en saccade, en cascade, vous laisse démuni. Coincé entre terre et mer, entre aujourd’hui et demain. Seulement, un jour quelque chose a changé. Je ne cherchais plus le soleil, j’attendais les nuages. Ils reviennent chaque jour. Chaque jour amène son lot de nuages. Mais d’où viennent-t-ils ? [...]

Procédure:

Déclamer le texte en triant du riz, face spectateur. Réappropriation d’un geste vue de nombreuses fois chez les femmes de ma famille. Libérer la parole par l’action mécanique.

OCÉANE ELIARD 2020
“Nyaze”
NYAZE PERFORMANCE
© David Garcia

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