Jacques benveniste ma verité sur la memoire de l eau

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buées à mon unité et de l’hostilité de l’Inserm quant à mes études sur le sérum contaminé. Au printemps 1993, la direction ira jusqu’à m’interdire de faire état de mes observations relatives à cette contamination devant une délégation de l’Inserm chargée d’instruire un dossier administratif sur un autre sujet 1. Cette équipe compte pourtant parmi ses membres un spécialiste de la physiologie cardiaque. Durant la période décembre 1992-janvier 1993, je ralentis le rythme des études sur le sérum contaminé car, comme souvent en période hivernale, les cobayes répondent mal aux procédures de sensibilisation. Mais à partir de février 1993, je relève à nouveau une grande quantité de résultats très nets : le fonctionnement des cœurs est très fortement perturbé par le sérum. Parfois, les organes s’arrêtent purement et simplement de battre. Le 12 février, Bernard Kouchner m’indique par lettre qu’il a demandé au Laboratoire national de la santé (LNS) de mener une enquête sur le sérum physiologique du laboratoire concerné. Comme je ne suis apparemment pas associé à cette enquête dont je suis pourtant à l’origine, j’insiste auprès du ministre pour en être mieux informé. Le 16 du même mois, j’envoie à la revue médicale britannique The Lancet une communication accompagnée de notes de laboratoire relatant mes études sur le sérum physiologique contaminé. La revue refuse le texte. Le mois suivant, je rencontre le directeur du Laboratoire national de la santé. Nous convenons que je mettrai au point un protocole d’expérimentation. Quelques jours après que j’ai faxé une première version de ce protocole baptisé Procédure opératoire standardisée, le directeur du LNS m’annonce qu’une somme de 150 000 francs me sera allouée, ce qui m’est confirmé par une lettre de Bernard Kouchner. Des responsables du LNS se déplacent à nouveau dans mon laboratoire, puis plus de nouvelles. J’apprendrai par la suite que l’enquête a été confiée au professeur Mercadier de l’hôpital Marie-Lannelongue en région parisienne et à mon ami Alfred Spira qui n’a pas jugé opportun de m’en avertir. Je ne verrai évidemment jamais la couleur de l’allocation promise par écrit par le ministère, et dont l’envoi imminent m’a été annoncé plusieurs fois par des responsables du Réseau national de la santé publique. Je continue pour ma part à constater régulièrement des effets inquiétants des solutions témoins de sérum physiologique, ce dont j’avertis en novembre 1993 le ministère de la Santé, désormais dirigé par Philippe Douste-Blazy. Mais ce n’est qu’en été 1995, presque trois ans après mes premières mises en garde, que j’apprends l’existence d’un rapport sur ce sujet remis à l’Agence du médicament (dans laquelle a été fondu le Laboratoire national de la santé). Je demande communication du rapport, daté de décembre 1994. Le protocole 1

Voir plus loin, chapitre 8.

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