Supplément Grenoble © L'EXPRESS 2011

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N° 3117 semaine du 30 mars au 5 avril 2011

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HANDICAP

GRENOBLE THIBAULT LARCHER / ALICE DUMAS

ville pilote

INOVACCESS 2013 un projet ambitieux AMÉNAGEMENTS URBAINS rendre la ville plus accessible EMPLOI sensibiliser les entreprises L’ENTRETIEN

ÉRIC

Le Douaron

Les convictions d'un préfet controversé



« Dire la vérité telle que nous la voyons »

SOMMAIRE

JEAN-JACQUES SERVAN-SCHREIBER

L’ÉDITORIAL DE

N° 3117 semaine du 30 mars au 5 avril 2011

Y. ETIENNE

CHRISTOPHE BARBIER

ÉDITION SPÉCIALE Ce supplément de L’Express a été réalisé par les étudiants de l’Institut de la communication et des médias de Grenoble.

L’ENTRETIEN 4

Eric Le Douaron « Plus c’est difficile, plus je suis calme »

EN COUVERTURE 8

Handicap : Grenoble, ville pilote

EN BREF 16 Y a-t-il un plan pour sauver le stade ? ; Dix ans de nanars ; Mounier ne sera pas détruit

AGENDA 18 Chagall et l’avant-garde russe ; Les 5 jours BD ; Jamel, le retour ; Les Détours de Babel

L'Alptruisme n cœur gros comme la Chartreuse : voici le secret de la générosité des Grenoblois, prêts à révolutionner leur ville pour mieux accueillir les handicapés. Chacun fait un petit effort, et tous sont récompensés : les plus faibles par une cité facile à vivre, les autres par la légitime fierté d'être une communauté exemplaire. On attendait Grenoble, ville d'excellence et de performance, dans une certaine forme d'égoïsme : pas le temps de s'attarder, de s'apitoyer, obligation de foncer sans regarder ni derrière ni à côté. Et on la découvre altruiste, solidaire, mettant son inventivité au service du vivre ensemble. Exactement l'éthique que L'Express recherche, au sein de la jeunesse, à travers son Défi L'Express - Grandes Ecoles. Depuis vingt-trois ans, aventure humaine, intellectuelle et concrète, le Défi mobilise des étudiants de toute la France. Allez Grenoble !

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EN COUVERTURE

T. LARCHER

avec

HANDICAP : GRENOBLE, VILLE PILOTE

L’ENTRETIEN Eric Le Douaron A. DUMAS

p. 4

p. 8

Ce magazine a été conçu, écrit et réalisé par les étudiants de l’Institut de la communication et des médias de Grenoble, parrainés par Eric Libiot, rédacteur en chef à L’Express.

GROUPE EXPRESS ROULARTA

L’ÉQUIPE

L’EXPRESS

Coordinateur : Sina Mirabdolbaghi Rédaction : Léa Aubrit, Baptiste Camilleri, Natacha Milleret Photo : Alice Dumas Publicité : Marine Daval, Batiste Kolenc, Emilie Perez Promotion des ventes : Julia Gaulon Trésorerie : Alexis Gotthold Toute l’équipe du supplément L’Express Grenoble tient à remercier Eric Libiot, notre parrain, Natacha Czerwinski, Stéphane Renault, Tony Douchet, Didier Revy et Alexandre Navarro pour leurs conseils. Un grand merci également à Yoann Etienne, Thibault Larcher, aux étudiants et à la direction de l’ICM pour nous avoir aidés dans cette aventure, à Frédéric Aili et Mathieu Estrangin, à l’ensemble des personnes interviewées ainsi qu’à nos vendeurs.

Directeurs généraux : Corinne Pitavy, Christophe Barbier Directeur de la publication : Christophe Barbier

Directeur de la rédaction : Christophe Barbier Directeur général adjoint : Eric Matton Editeur délégué : Tristan Thomas Rédaction en chef : Michel Feltin Réalisation couverture: Dominique Cornière Réalisation : Cédric Pontes Secrétaire de rédaction : Patrice Jouêtre Photogravure : L’Express Fabrication : Laurence Bideau Publicité : Partenaire Développement Déléguée régionale : Alexandre Navarro Direction des ventes : Sophie Guerouazel Coordination L’Express : Tony Douchet, Stéphane Renault, Natacha Czerwinski CPPAP no 0313 c 82839 ISSN no 0014-5270

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L’ENTRETIEN

Eric Le Douaron

« Plus c’est difficile, plus je suis calme » Juillet 2010 : le quartier de la Villeneuve, à Grenoble, s’embrase après la mort de Karim Boudouda, un braqueur tué par la police dans un échange de tirs. Quatre jours d’émeutes plus tard, Nicolas Sarkozy nomme Eric Le Douaron, ancien haut gradé de la police, à la tête de la préfecture de l’Isère. Sa mission prioritaire : mettre fin aux violences urbaines. Huit mois après son arrivée précipitée, l’ex-préfet de la Meuse a pris ses marques dans son grand bureau de la place de Verdun, où il n’a pas manqué de mettre en valeur les témoignages d’amitié de ses anciens collaborateurs. Respecté et craint, ce Breton s’est forgé au fil de sa carrière une image d’homme à poigne. Deux heures durant, il revient sur son parcours, son travail et ses objectifs. Rencontre avec un homme conscient de ses responsabilités, et qui prend très à cœur les défis qui lui ont été lancés.

PROPOS RECUEILLIS PAR BAPTISTE CAMILLERI 4 I 30 MARS 2011 I WWW.LEXPRESS.FR

Vous avez été nommé dans la capitale des Alpes il y a huit mois. Comment vous y sentez-vous ?

> Très bien. Grenoble est une ville particulièrement dynamique où l’on trouve tout ce que l’on peut espérer. Je prends plaisir à me promener dans le centre et vers la Bastille. Il y a toujours du monde, et j’aime voir comment vivent les gens. Les rencontres sur le terrain, le contact, tout cela est fondamental et fait partie de ma façon de travailler. D’ailleurs, j’ai reçu beaucoup de témoignages de sympathie et d’encouragement, malgré – ou grâce – aux conditions de ma nomination. J’apprécie également de pouvoir aller en montagne ; c’est magnifique. Moi qui suis chasseur, je n’ai pas encore eu le temps de repérer les bons endroits, mais l’automne prochain, je compte bien « m’occuper du territoire », comme on dit. Voilà une expression qui peut aussi définir votre carrière hyperactive dans la police parisienne…

> Il est vrai que j’ai eu la chance d’obtenir des commandements très importants, très vite : je n’avais que 24 ans lorsque je suis entré à l’Ecole nationale supérieure de la police. Je me suis également trouvé au cœur de grands projets puisque j’ai créé le service régional de la police des transports, le service national de la police ferroviaire et la police urbaine de proximité. Ce sont des épisodes de ma carrière dont je suis très fier, notamment parce que je les ai partagés avec des policiers de valeur. Vous avez la réputation d’être un homme dur, très exigeant. Assumez-vous cette image ?

> Je peux sans doute paraître un peu austère à certains. Mais, en général, ceux avec qui j’ai travaillé gardent un bon souvenir de moi. J’entretiens d’ailleurs encore beaucoup de relations avec des policiers que j’ai connus. Vous savez, une fois que vous avez instauré un bon contact avec vos subordonnés, ceux-ci ne demandent pas à être dorlotés mais à être commandés. Vous dites avec ironie que votre nomination a été très « discrète ». Comment avez-vous vécu cette période particulière ?

> Cela s’est en effet passé de façon très brusque, y compris pour moi. Je venais à peine de poser mes valises en Bretagne


PRÉFET Éric le Douaron,

A. DUMAS

étiqueté « super-flic », a été nommé à Grenoble le 22 juillet 2010.

pour quelques jours de vacances quand j’ai été appelé à Grenoble. Et comme je suis un haut fonctionnaire, j’obéis. Mais je sais garder la tête froide. Plus les situations sont difficiles, plus je suis calme. Votre prédécesseur a été remercié du jour au lendemain, comme d’autres préfets qui se sont attirés les foudres de Nicolas Sarkozy. Vivez-vous avec la peur de la sanction ?

> Nous ne sommes pas propriétaires de notre fonction. Les préfets sont nommés en Conseil des ministres par le président de la République, et nous vivons, selon l’expression consacrée, « du mercredi au mercredi » [NDLR : jour du Conseil des ministres]. Cela rend très humble. Je sais que je peux repartir aussi brusquement que je suis arrivé. Mais, contrairement à d’autres, cela ne me pose aucun problème. Je n’ai pas eu d’états d’âme en venant ; je n’en aurai pas en partant.

Le Président a fait appel à vous pour mener « une véritable guerre » à la criminalité. Grenoble est-elle une ville à ce point dangereuse ?

> Statistiquement, elle est dans une moyenne tout à fait acceptable. Mais, davantage qu’une criminalité extraordinaire, il y a eu des faits qui ont empoisonné la vie des habitants. Si l’image de « Grenoble, ville de grand banditisme » s’est estompée ces dernières années, l’agglomération doit désormais faire face à l’émergence de voyous issus de certains quartiers, comme la Villeneuve ou Mistral – mais pas seulement. Ce sont des gens entrés très tôt dans la délinquance, pas très nombreux mais qui se servent du terreau des cités pour se protéger. Prenez l’épisode qui a déclenché les émeutes de juillet : un jeune va faire un braquage comme on irait acheter son pain et, au lieu de s’évanouir dans la nature, il revient dans sa cité. Pourquoi se met-il ensuite à tirer sur la police ? C’est irrationnel. Et d’une gravité inacceptable. >>> WWW.LEXPRESS.FR I 30 MARS 2011 I 5


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JEUDIMIDI - CrĂŠdit photos : Gamma - Ville de Grenoble


L’ENTRETIEN >>> Vous dites vouloir « in-

> Le premier enjeu, c’est de reconquérir l’espace : marquer le territoire, mettre davantage de policiers dans la rue, réinvestir les quartiers sensibles. Cela passe notamment par le renforcement de la brigade de surveillance du terrain. Lors des émeutes, ils étaient douze. A présent, ils sont trente-cinq. Cette police du quotidien est chargée d’assurer la liaison avec les riverains. En parallèle, nous menons tous les jours des opérations plus lourdes de visite des immeubles et des caves, grâce aux informations données par les habitants.

A. DUMAS

sécuriser » les délinquants. Qu’est-ce que cela signifie ?

«MON OBJECTIF NUMÉRO UN, C’EST DE PROCÉDER À PLUS D’ARRESTATIONS»

Vous parlez aussi d’un travail à réaliser « en profondeur »…

> Oui. Pour lutter contre l’économie parallèle et souterraine, nous avons créé un nouveau dispositif spécifique à l’Isère : le Groupement d’intervention régional (GIR). Au-delà de sa composition traditionnelle – police, BIO ERIC gendarmerie, services des impôts LE DOUARON et des douanes – le GIR a la par1951 Naissance à Saintticularité de travailler très étroiBrieuc (Côtes d’Armor). tement avec les Caisses d’assu1975 Entre à l’Ecole rance-maladie et d’allocations nationale supérieure familiales, avec l’Urssaf, mais égade police de Saint-Cyrlement avec un membre de la poau-Mont-d’Or (Rhône). 1978 Devient chef de lice aux frontières spécialisé dans service à la Compagnie la fraude documentaire. Il y a centrale de sécurité quelques mois, nous avons arrêté du métro. une vingtaine de personnes à Mis1988 Nommé tral. Des gens bien implantés, qui commissaire d’Etat-major trafiquaient sans doute de la à la Direction de la drogue, mais que nous avons sécurité publique de Paris. coincés pour escroquerie et 1999 Crée la police urbaine de proximité. fraude aux cartes bancaires et ou2005 Devient directeur verture illicite de comptes. de la direction centrale de la police aux frontières. 2007 Dirige la direction centrale de la sécurité publique. 2009 Nommé préfet de la Meuse. 2010 Nommé préfet de l’Isère.

L’ex-ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, expliquait vouloir faire de Grenoble un « laboratoire de la sécurité ». N’est-ce pas là stigmatiser la ville ?

> Non, il ne faut pas le prendre de cette façon. Le chantier d’expérimentation que nous mettons en

place est au contraire une chance pour Grenoble, une façon pour la cité de servir de modèle à d’autres agglomérations. Nous avons ainsi créé une brigade mixte d’intervention rapide réunissant une quarantaine de gendarmes et de policiers, accompagnés de deux équipes de maîtres-chiens spécialisées dans la recherche des tireurs embusqués. Nous menons également une expérience avec des caméras embarquées dans les véhicules de police et sur les chefs de patrouille. Ces équipements ont la faculté de calmer rapidement les esprits, sans compter que les enregistrements peuvent aussi servir de preuves. Car mon objectif numéro un, c’est bien de procéder à davantage d’arrestations et d’augmenter le nombre de faits élucidés.

Cette politique du chiffre ne risque-t-elle pas d’augmenter les dérapages ?

> Arrêter tous azimuts ne sert à rien si l’on n’a aucune preuve. Je demande à tous les policiers d’être vaillants, mais également de ne pas faire n’importe quoi. Au cours de ma carrière, personne ne m’a accusé d’avoir commis des bavures ou d’en avoir couvertes. Ce n’est pas ici que je vais commencer. Lors de votre nomination, Michel Destot, le maire (PS) de Grenoble, a craint que votre étiquette de « superflic » n’éclipse vos autres fonctions. Que lui répondezvous aujourd’hui ?

> Déjà, que je suis très fier de ce qualificatif ! Et que je pense m’être attaché, ces derniers mois, au travers des rencontres ou des visites sur le terrain, à convaincre mes interlocuteurs que la sécurité n’était pas ma seule préoccupation. Je suis très impliqué dans les questions d’aménagement du territoire et de rénovation urbaine. Mon rôle est également de trouver des solutions pour décongestionner la ville, car je sais que les déplacements sont une grande préoccupation des Grenoblois. En période de crise économique, je tiens aussi à maintenir l’activité dans le département pour éviter les pertes d’emploi. D’ailleurs, plus la situation s’améliore dans ce domaine, moins il y a de criminalité. Malgré tout, je peux vous dire que sur la sécurité, je ne suis pas prêt à lâcher le morceau. Jusqu’à présent, êtes-vous satisfait de votre action ?

> Concernant les atteintes aux personnes et les cambriolages, le bilan est bon. Mais nous sommes mauvais sur les vols dans les locaux industriels, les usines et les commerces. Nous allons devoir être plus performants. Mon premier défi était de faire en sorte que les Isérois sentent un nouveau dynamisme des forces de police et de gendarmerie. De ce point de vue, je pense que la bataille est quasiment gagnée. ● WWW.LEXPRESS.FR I 30 MARS 2011 I 7


En couverture

HANDICAP

GRENOBLE, VILLE PILOTE

Depuis trente ans, Grenoble mène une politique volontariste pour permettre aux handicapés de se déplacer, de trouver du travail, d’accéder aux commerces et aux bâtiments publics. De vivre simplement comme tout le monde. En 2010, la capitale des Alpes a franchi une nouvelle étape dans le domaine de l’accessibilité en lançant le projet Inovaccess 2013, unique en France. Le but : rendre totalement accessibles trois quartiers de la ville, soit un vaste territoire urbain de 286 hectares. Un beau défi qui réunit des associations, des entreprises, des administrations, des élus. Et qui servira, chacun l’espère, de point de départ à une réflexion nationale sur le sujet. Récit d’une aventure ambitieuse et humaine. LEA AUBRIT ET NATACHA MILLERET

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T. LARCHER

TRANSPORT Depuis son lancement, en 1987, le tramway de Grenoble est équipé pour accueillir les handicapés.

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Mais il reste un énorme travail à fournir du côté des commerces. » C’est ce à quoi s’attelle notamment l’ambitieux projet Inovaccess 2013. L’objectif est en effet de rendre totalement accessibles aux personnes à mobilité réduite trois quartiers de Grenoble : Berriat, la ZAC de Bouchayer-Viallet et la Presqu’île. Trois ans d’un mouvement collectif concentré sur un même but. Aujourd’hui, Grenoble, qui compte parmi sa population près de 7 % de personnes handicapées, a parcouru les deux tiers du chemin. Un projet ambitieux et unique en France

Tout a commencé le 11 février 2005 par l’adoption d’une loi à l’Assemblée nationale (voir encadré page 13), augmentant les contributions des entreprises à l’A ssociation de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Pourvue de moyens supplémentaires, l’Agefiph lance alors un appel à projets, fin 2008. « Nous avons souhaité imaginer, à titre expérimental, un territoire urbain sur lequel l’accessibilité serait continue entre espace >>>

1979 Un service de transport pour les personnes à mobilité réduite est proposé en complément du réseau commun grenoblois. 1987 Grenoble accueille le premier tramway totalement accessible aux handicapés.

1998 Création d’une commission communale d’aide à l’accessibilité au logement.

2004 Adoption d’une charte pour une ville citoyenne et accessible à tous. Bâtiments, transports et commerces sont concernés. Septembre 2004 La nouvelle Maison de la culture, la MC2, est accessible à tous.

23 mai 2005 Signature entre Grenoble et la région du premier contrat de territoire de tourisme et de loisirs adaptés en Rhône-Alpes. Six sites touristiques majeurs, dont la Bastille (et son téléphérique), premier lieu visité en Isère, sont accessibles aux handicapés. 2009 1er Mois de l’accessibilité et du mieux vivre ensemble avec l’organisation de débats, de spectacles et d’animations pour inviter à repenser le handicap. P. HERVOUET

En couverture

L

es faits sont là. Au baromètre de l’accessibilité 2011, classement réalisé chaque année par l’Association des paralysés de France (APF), et rendu public en février, la ville de Grenoble est passée de la quatrième à la seconde place, juste derrière Nantes. Vu l’importance du sujet – rendre l’environnement quotidien accessible aux handicapés – il serait évidemment malvenu de déboucher les bouteilles de champagne et de pointer les mauvais élèves. D’autant que des villes comme Le Mans ou Belfort, qui gagnent respectivement 44 et 90 places pour atteindre le haut du classement, sont également à féliciter. Mais, enfin, ce résultat est bel et bien le fruit d’une politique volontariste mise en place depuis trente ans par la capitale iséroise (voir la chronologie ci-contre). Tout n’est pas parfait, bien sûr. Loin de là. « Grenoble fait partie des grandes villes de France qui ont réalisé un travail considérable sur le plan des transports et des bâtiments publics, explique Rose-Marie Cuevas, directrice départementale de l’APF.

GRENOBLE ET LE HANDICAP

SIGNATURE En janvier 2010, les partenaires d’Inovaccess 2013 s’engageaient officiellement.

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En couverture

© TREIZE AVRIL/JEUDI MIDI - SOURCES DE DONNÉES : VILLE DE GRENOBLE-GRENOBLE ALPES MÉTROPOLE

LES TROIS QUARTIERS CONCERNÉS PAR INOVACCESS 2013

public, voirie et entreprises, » explique André Millat-Carus, délégué Rhône-Alpes de l’association. Cinq villes reçoivent une proposition, dont Grenoble, reconnue « pour sa longue tradition en faveur de l’accessibilité ». L’Iséroise est la seule à répondre favorablement et, en janvier 2010, une convention est signée entre la ville et l’Agefiph. Inovaccess 2013 est né. Un partenariat unique en France, qui peut permettre à Grenoble de conforter sa place dans le classement de l’APF. Mais pour Stéphane Gemmani, conseiller municipal délégué à l’accessibilité, le but n’est pas de chercher à tout prix à être les meilleurs, plutôt d’impulser une dynamique : « Il ne faut pas se préoccuper du classement, car une bonne place peut pousser à s’endormir sur ses lauriers. Nous devons faire preuve d’innovation pour que ce projet soit suivi collectivement. » En juillet 2010, Inovaccess 2013 est mis sur les rails. Pierre Revol est recruté comme chargé de mission sur le terrain, dans les trois quartiers grenoblois concernés. « Cette zone regroupe différents types de bâtis et de morphologies urbaines. Il s’agit d’un échantillon représentatif de ce que l’on trouve dans une ville », explique-

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t-il. L’ampleur de la tâche est immense, mêlant projet urbanistique, prise de conscience des acteurs économiques et engagement collectif. « Nous souhaitons traiter tous les maillons de la chaîne des déplacements pour toutes les déficiences, physiques, visuelles, mentales et auditives, continue Pierre Revol. Mais

«NOUS DEVONS INNOVER POUR QUE CE PROJET SOIT SUIVI COLLECTIVEMENT» nous ne cherchons pas uniquement l’accessibilité pour l’accessibilité. Notre but est aussi de faciliter l’emploi des personnes handicapées. » Le projet a été présenté aux associations grenobloises concernées, qui se félicitent du travail déjà entrepris : « Cela va permettre de sensibiliser les

entreprises à la question du handicap, explique Elio Mucciante, de l’Association pour mieux vivre le handicap (AMVH). On espère un effet boule de neige dans la ville, et ailleurs. » La première mission de Pierre Revol a consisté à contacter les entreprises des zones considérées afin de les convaincre de rejoindre Inovaccess 2013. Soixante-quinze sociétés de plus de dix salariés sont concernées. Elles vont pouvoir bénéficier de l’aide de l’A gefiph, qui dispose d’un budget de 3 millions d’euros pour les aider à améliorer leur accessibilité. Les premiers résultats sont encourageants

La démarche est fondée sur le volontariat. Inovaccess 2013 propose un premier diagnostic du bâti par un prestataire spécialisé. Une prestation totalement prise en charge. Des avantprojets, comportant des aménagements simples ou l’intervention d’architectes, peuvent alors être financés. En fonction des moyens restants, une partie des travaux pourra, enfin, être subventionnée. Les premiers résultats sont encourageants. « On savait que ce serait difficile, explique André Millat-Carus. D’abord parce que tout est


T. LARCHER

VOIRIE Toutes les rues, tous les trottoirs sont analysés afin d’identifier les problèmes d’accessibilité. Et les régler.

nouveau pour tout le monde, mais aussi parce que les entreprises ne vivent pas une période économiquement facile. » Mais là encore, chacun va donner de sa personne et de son temps. Plutôt discret, dans un local minuscule à l’entrée des anciens établissements Bouchayer-Viallet, Pierre Revol aurait pu avoir du mal à pousser la porte des grandes entreprises du secteur. Alors, pour favoriser son approche, le chargé de mission d’Inovaccess 2013 a fait appel aux syndicats patronaux – le Medef et la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) – chargés de nouer le dialogue avec les dirigeants. Sur le terrain, Pierre Revol affirme être « plutôt bien accueilli. C’est une question qui intéresse, et, de façon plus générale, il y a une évolution sur la prise en compte du handicap. C’est aussi un moyen de profiter des prestations de l’Agefiph avant de subir les contraintes d’une loi plus coercitive. »

Pierre Revol et les entrepreneurs se retroussent donc les manches. De son côté, la municipalité de Grenoble s’est, elle aussi, mise au travail. Et planche sur la question des déplacements. Première étape : le recensement des problèmes. Les services de la voirie analysent toutes les rues et tous les trottoirs pour identifier les obstacles non signalés, les feux équipés de commandes, les seuils des commerces et des bâtiments ou encore le positionnement des bandes d’éveil de vigilance, ces revêtements au sol placés près des passages piéton. Le but : disposer d’une meilleure vision de l’état de la voirie pour pouvoir améliorer les choses. Seconde étape : les déplacements, point essentiel d’Inovaccess 2013. Le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) est évidemment associé au projet et a entrepris des travaux à l’horizon 2014. La ligne B du tram, par exemple, va être prolongée le long de l’avenue des Martyrs jusqu’au >>>

«ILYA UNE ÉVOLUTION DES ENTREPRISES SUR LA PRISE EN COMPTE DU HANDICAP»

IL ÉTAIT UNE LOI epuis 1987, la loi oblige les entreprises de 20 salariés et plus d’embaucher 6 % de travailleurs handicapés. Si cette mesure n’est pas respectée, des sanctions financières sont appliquées. Cet argent finance l’Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées (l’Agefiph). En fonction de la taille de l’entreprise, la contribution varie de 400 à 600 fois le Smic horaire par travailleur handicapé non employé. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, durcit les sanctions. Les entreprises qui n’ont fait aucun effort d’insertion voient en effet leur pénalité portée à 1500 fois le Smic horaire. Cette même loi impose aux établissements neufs recevant du public d’être aux normes, « afin que toute personne handicapée puisse y accéder, y circuler et y recevoir les informations qui y sont diffusées (…) ». Les établissements construits avant la loi de 2005 disposent d’un droit de mise en accessibilité de dix ans. Ils sont dans l’obligation de commencer les travaux avant le 11 février 2015. ■

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Blanc (voir l’entretien ci-dessous). Pour Pierre Revol, « l’idée, c’est vraiment de se donner les moyens de prendre la question de l’accessibilité à bras le corps. Nous voulons mettre en place une matière utile pour d’autres collectivités et impulser un changement. » Déjà très en avance sur la question, la ville pourrait ainsi devenir le laboratoire de l’accessibilité. Car si Inovaccess 2013 est, en soi, un projet grenoblois, il peut aussi Pas de ghettoïsation servir de base à une réflexion des handicapés plus générale. « Nous voulons Si Inovaccess 2013 s’en tenait tirer des enseignements de là, il serait déjà suffisamment cette démarche encore nouambitieux pour valoir des apvelle en France, affirme Alain plaudissements. Mais ce prosMillat-Carus, de l’A gefiph. jet n’est pas exclusivement Pourquoi ne pas organiser un tourné vers les personnes à mo- OBLIGATION La loi impose à tout établissement neuf colloque à l’échelle nationale bilité réduite. Pas de discrimi- recevant du public d’être accessible aux handicapés. ou européenne sur le sujet nation positive ou de ghettoïsation des handicapés : « Inovaccess va lement, il est évident qu’« un territoire pour rendre compte de cette expéaussi améliorer la qualité de vie de cha- accessible sera aussi plus pratique pour rience, en 2013 ? » Les élus et les rescun, pointe Pierre Revol. Un bon éclai- les personnes âgées ou, tout simplement, ponsables de l’Agefiph espèrent en efrage, la sécurité des escaliers, une si- pour les parents avec des poussettes. » fet que ce projet fera école. Une gnalétique claire : c’est un bénéfice pour Et après ? « C’est un travail sans fin », ambition qui dépasse de loin tous les tout le monde ». Pour Daniel Gros éga- estime le professeur de sociologie Alain classements. ● L. A. sième étape : regrouper… les deux étapes précédentes. L’APF demande en effet que soient coordonnés les travaux de l’une et de l’autre. « Pour éviter, par exemple, que les distances entre les arrêts, les entreprises et les habitations soient trop importantes », explique Daniel Gros, membre de la commission accessibilité de l’association, et luimême en fauteuil roulant.

A. DUMAS

En couverture

>>> bout de la Presqu’île. Troi-

TROIS QUESTIONS À ALAIN BLANC

«L’ACCESSIBILITÉ EST LE CHANTIER DU SIÈCLE» Professeur de sociologie à l’université Pierre-Mendès-France de Grenoble, Alain Blanc est spécialisé dans les nouvelles formes de lien social. Quel peut être le rôle du travail dans l’intégration des personnes handicapées ? > Chez les personnes handicapées, la demande de travail est au moins égale à celle des personnes valides. Le travail permet de se sentir utile, de rencontrer d’autres personnes, et, bien sûr, de ne pas toujours être seul face à sa propre déficience. Cela va de soi, mais il faut le redire : le travail permet de participer à la vie collective, à travers ses difficultés et ses joies. Les personnes

handicapées en ont la même conception que les valides. Les aménagements des espaces prenant en compte les difficultés des handicapés traduisent-ils une évolution des mentalités ? > Si les mentalités évoluaient à ce point, il n’y aurait plus de personnes handicapées ayant durablement du mal à trouver du travail. Or, depuis trente ans, leur durée d’inscription à Pôle emploi est deux fois plus

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longue que celle des personnes non handicapées. Bien sûr, le handicap est aujourd’hui davantage pris en compte mais cela ne veut pas dire qu’on débouche mécaniquement sur des changements significatifs. Ce n’est pas parce que l’on souhaite rendre accessible la totalité des espaces publics que, pour autant, on y consacre les moyens nécessaires. Quelles sont les limites de ce travail autour de l’accessibilité ?

> L’accessibilité est le chantier du siècle, mais c’est également un travail sans fin. Par exemple, un handicapé en milieu urbain dispose de moyens qu’on ne trouve pas en milieu rural. Or les handicapés ont le droit de vouloir habiter sur le plateau du Vercors. Il y a, à l’évidence, une inégalité de traitement. On peut même se demander s’il ne s’agit pas d’une discrimination susceptible d’être punie par la loi. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR N. M.



EN BREF

10 ans

n 2008, quelques mois avant que son club de football, le GF38, accède à la Ligue 1, Grenoble inaugurait une enceinte de 20 000 places à la hauteur de ses ambitions, le stade des Alpes. Trois ans plus tard, le GF38 navigue dans les basses eaux du classement de Ligue 2 et le stade perd entre 600 000 et 700 000 euros par an. Beaucoup trop pour la Métro, l’agglomération grenobloise impliquée dans la gestion des lieux. « Nous sommes tributaires des performances du GF38 », avoue Christophe Ferrari, vice-président chargé des finances et de l’évaluation des politiques publiques de la Métro. Et le temps presse car le GF38 pourrait descendre en National la saison prochaine. Et là, adieu spectateurs, adieu billets. La Métro réfléchit donc à une nouvelle organisation pour augmenter les ressources. La venue du club de rugby semble mal engagée, les responsables du FCG étant attachés au stade Lesdiguières, dans lequel ils ont investi près de 2 millions d’euros. La solution serait donc à chercher dans le domaine extra-sportif, avec notamment l’organisation de séminaires d’entreprises et de spectacles. En 2009, Johnny Hallyday allumait le feu au stade des Alpes. Quid de la tournée du chanteur en 2011 ? Son producteur a posé une demande officielle. Les tourneurs de Mylène Farmer et de Paul McCartney sembleraient également intéressés. Mais rien n’est signé. La Métro répond que ces projets sont dans les cartons. Carton jaune ou carton rouge ? ● LEA AUBRIT

■ C’est l’âge du site Internet Nanarland.com, consacré aux plus mauvais films jamais réalisés. « Il ne faut pas confondre nanar et navet, explique Régis Brochier, l’un des créateurs du site grenoblois. Le nanar fait rire malgré lui, en révélant un écart abyssal entre les intentions du réalisateur et le résultat. Le navet, c’est un film nul, oublié sitôt vu. » Régis Brochier et sa bande de potes avaient 20 ans lorsqu’ils ont crée Nanarland.com. Pour ces cinéphiles aguerris, l’histoire a commencé avec la location de K7 VHS. « Le premier nanar dont on a parlé, c’est Power Rangers (jaquette cidessus), explique Régis Brochier. L’idée était de mettre en lumière une face cachée du cinéma. » Aujourd’hui, leur site reçoit environ 8 000 visites par jour. Un succès tel que, depuis un an et demi, Nanarland.com possède sa propre émission Web, hébergée sur le site d’Allociné deux fois par mois. L’un des derniers films (irlandais) chroniqués s’intitule Fatal Deviation. Il fait partie du genre « Rupestre », catégorie « Tatane ». Tout un programme.

epuis le mois de septembre, les élèves et les professeurs du lycée Mounier, à Grenoble, menaient un combat contre le conseil régional Rhône-Alpes. Le premier round est gagné. Initialement décidée à démolir l’établissement au lieu de le réhabiliter, la région, présidée par le socialiste Jean-Jack Queyranne, a annoncé, au début de l’année, qu’elle renonçait à ce projet. Mais les « Mounier » veulent plus, et refusent toujours d’être éparpillés dans d’autres lycées, ce qui réduirait à néant les nombreux projets pédagogiques en cours. La mobilisation continuant, le rectorat a annoncé le maintien de 460 élèves à la rentrée 2011. Pas satisfaits, les « Mounier » poursuivent le combat et demandent à présent la construction de préfabriqués afin d’accueillir tout le monde.

● NATACHA MILLERET

● BATISTE KOLENC

P. JAYET

DÉFICIT Le Stade des Alpes, un bel écrin qui coûte cher à la Métro.

Mounier ne sera pas détruit

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16 I 30 MARS 2011 I WWW.LEXPRESS.FR

MOBILISATION Élèves et professeurs du lycée grenoblois ont fait plier le conseil régional.

S. LACHHAB

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Y a-t-il un plan pour sauver le stade ? E


VAL D'ISÈRE Tél : 04 79 06 08 25 www.hotel-christiania.com - welcome@hotel-christiania.com WWW.LEXPRESS.FR I 30 MARS 2011 I 17


AGENDA

M. CHAGAL

L’avantgarde russe

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EXPO

R

DR

éunie autour de Chagall, l’avant-garde russe s’invite au musée de Grenoble. L’exposition, exceptionnelle, qui s’inscrit dans le cadre des projets hors les murs que réalise le Centre Pompidou, rassemble les œuvres de 24 artistes qui ont marqué l’art moderne SPECTACLE russe du début du XXe siècle. Au travers de peintures, de sculptures et de Jamel, le retour bien d’autres supports encore, cet événement révèle les rapports fruc- ■ Sept ans qu’il n’était pas monté sur scène. Jamel Debbouze revient tueux que Chagall a entretenu avec l’avant-garde russe. Chagall et l’avant-garde russe, jusqu’au 13 juin au musée de Grenoble. Rens. : 04-76-63-44-44 et www.museedegrenoble.fr

FESTIVAL

Le monde en musique

ENFANCE

Journées BD

■ Grenoble perpétuer son histoire avec la bande dessinée grâce à cette nouvelle édition des 5 Jours BD. L’occasion de retrouver ces héros animés qui nous ont fait rêver dans notre enfance. Une vingtaine d’auteurs et de dessinateurs seront présents pour faire découvrir leur univers, autour de conférences et d’expositions. Seront également mis à l’honneur cette année Laurent Verron & Chric (Boule & Bill/Les Fugitifs), deux auteurs nés à Grenoble. Les 5 Jours BD 2011, du 31 mars au 4 avril à Alpexpo. Rens. : 04-76-3966-00 et www.alpexpo.com

FOTOLIA STUDIO

Les Détours de Babel, festival des musiques du monde contemporain, du 8 au 23 avril. Pour connaître le lieu des concerts et de débats, rendez-vous sur www.detoursdebabel.fr

SALON

L’univers du bois

G

renoble accueillera en avril une nouvelle édition du salon européen du bois et de l’habitat durable. Devenue une référence avec plus de 30 000 visiteurs chaque année, c’est l’une des meilleures vitrines de la « culture bois ». Au programme, une trentaine de conférences et de forums, des expositions techniques et artistiques réalisées par des professionnels, ainsi qu’un espace-atelier pouvant accueillir les enfants et leur faire découvrir l’univers du bois. DR

DARGAUD

I

l y en aura pour tous les goûts. Dans des lieux culturels emblématiques comme le MC2, la Bastille ou le Musée dauphinois, le nouveau festival Les Détours de Babel investit Grenoble et les villes alentour en prenant la suite des 38e Rugissants et du Grenoble Jazz Festival. Porté par le Centre international des musiques nomades, Les Détours de Babel proposent des musiques du monde contemporain nourries d’échanges transculturels. Cette première édition reposera d’ailleurs sur la thématique Identité/Altérité.

Salon européen du bois et de l’habitat durable, du 14 au 17 avril, à Alpexpo. Rens. : 04-76-39-66-00 et www.alpexpo.com

18 I 30 MARS 2011 I WWW.LEXPRESS.FR

avec son nouveau one-man-show, Tout sur Jamel. Entre-temps, il est passé par le cinéma et a remporté le prix d’interprétation à Cannes en 2006 pour Indigènes. En tournée dans toute la France, il sera à Grenoble le 12 avril. Après 100 % Debouzze, en 2003 – 2004, Jamel aborde un registre plus personnel : son mariage, la naissance de son fils, sa première rencontre avec le théâtre… Tout sur Jamel, le 12 avril à 20 heures au Summum. Rens. : 04-76-39-66-00 et www.alpexpo.com

CONCERT

Ben l’Oncle Soul

■ C’est l’une des révélations de 2010, notamment grâce à sa reprise de Seven Nation Army, des Whites Stripes : Ben l’Oncle Soul, fraîchement récompensé d’une Victoire de la musique, sera à Grenoble le 5 avril. Déjà présent l’été dernier pour le Cabaret Frappé, il revient avec Soul Wash, disque de reprises de standards récents, auxquels il ajoute sa touche inimitable. Original et décalé, le spectacle du Soul man de la chanson française est à ne pas manquer. Ben l’Oncle Soul, le 5 avril à 20 heures au Summum. Rens. : 04-76-39-66-00 et www.alpexpo.com


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