Dictionnaire des peintres de l'École Liégeoise du Paysage

Page 1

Son amour de l’Ardenne a amené Jacques Goijen à promouvoir un courant pictural surtout post-impressionniste qui s’est développé dans la province de Liège à partir de 1880 et que, dès avant la Seconde Guerre mondiale, le critique Jules Bosmant a baptisé Ecole liégeoise du paysage. Il ne s’agit pas d’une académie avec un programme structuré, mais plutôt d’une sensibilité qui recouvre diverses mouvances : liégeoise, verviétoise, spadoise, hutoise…, voire ardennaise ou campinoise, que nous découvrons aussi bien chez Richard Heintz*, le maître de Sy, que chez Albert Raty*, de Vresse-sur-Semois. Jacques Goijen a collectionné les tableaux relevant de cette tendance et en a fait sa profession. Il n’a jamais cherché à cacher que c’était son gagne-pain. Il y a mis une telle passion qu’il a largement révélé « nos » peintres des années 1880-1950, non seulement en Wallonie, mais aussi en Flandre, en France, aux Etats-Unis, au Québec et en Extrême-Orient… Il est devenu l’expert reconnu de cette « école ». Son registre de commerce, il l’a pris en 1980, le jour même de la naissance de son fils, et c’est à Spa, à l’automne 1986 qu’il organise la première exposition de sa collection. Deux ans plus tard, Jacques Goijen réalisait une mémorable exposition au Casino et présentait simultanément l’Ecole liégoise du paysage à New York, sous l’égide de la Générale de Banque. Ses expositions-ventes se succèdent alors à un rythme soutenu. Il revient régulièrement à Spa, notamment au Pouhon Pierre-le-Grand, pour de prestigieuses manifestations. Le grand mérite de Jacques Goijen est assurément d’avoir mis en lumière des artistes de qualité qu’on redécouvre aujourd’hui au travers d’œuvres restaurées, réencadrées, qui sans cela auraient continué à se couvrir de poussière dans des greniers où les caprices de la mode les ont souvent reléguées il y a plusieurs décennies. Beaucoup de ces tableaux n’étaient pas connus parce que, appartenant à des familles, ils n’avaient jamais été exposés en public. « Je suis toujours émerveillé par la multitude de talents que l’on trouve chez nous, il y a de véritables perles qui se révèlent aujourd’hui », dit Jacques Goijen. Il faut aussi dire que l’ensemble des tableaux réunis par le collectionneur au fil des ans lui permet de réaliser des expositions à thème qui ne font que confirmer la richesse et la diversité de l’Ecole liégeoise du paysage. Albert Moxhet Confidence « Que je sois au coin du feu, dans l’île d’Anticosti au Québec ou dans ma bergerie des Cévennes, c’est toujours l’Ardenne disparue qui me motive », confie Jacques Goijen, ce qui a fait dire qu’il était un romantique nostalgique du XIXe siècle vivant au XXIe. Collectionner, écrire et chasser En 1989, Jacques Goijen a publié son premier roman, « Chasses d’Ardennes ». Deux autres ont suivi, « Communions Ardennaises » et « Le Maître de céans », où l’art et la chasse jouent aussi un grand rôle. Dans ces trois activités – les tableaux, le roman et la chasse – nées de sa passion pour l’Ardenne, Jacques Goijen voit comme un héritage spirituel d’Adrien de Prémorel.



GOIJEN

DICTIONNAIRE des peintres de

l’Ecole liégeoise du paysage


Introduction

Introduction L’Ecole liégeoise du paysage (1880-1950) est un mouvement pictural.

Origines Sa principale source d’inspiration se situe en Ardenne, mais l’influence des impressionnistes français fut déterminante. En effet, la vision luministe parvint à l’Académie de Liège par l’intermédiaire de son directeur Evariste Carpentier*, originaire de Flandre, qui travailla durant plusieurs années à Paris. Le foyer pictural qui s’est développé à Liège et dans les environs dès la fin du dix-neuvième siècle fut important et la nomination d’Evariste Carpentier* comme professeur à l’académie apparaît déterminante. Grâce à lui, une école à part entière a vu le jour : l’Ecole liégeoise du paysage. Elle s’est donc constituée, au début à partir d’œuvres d’artistes ne résidant pas sur le lieu d’inspiration (l’Ardenne, la Fagne, la Campine, la Hesbaye, le Condroz…), bientôt suivis par d’autres générations d’étrangers, mais aussi d’autochtones. La majorité des artistes qui ont contribué à en constituer l’unité est reprise dans le présent dictionnaire. Ces artistes, principalement à tendance impressionniste, constituent chacun un maillon indispensable à la compréhension de ce mouvement. « Il est vain de vouloir parquer systématiquement certains artistes dans le champ étroit des écoles…, a dit Jacques Hendrick ; et si la plupart laissent voir dans leurs œuvres ces qualités de clarté, de mesure et de spiritualité qui caractérisent généralement les artistes wallons, force nous est de constater que la personnalité si variée des artistes leur fait franchir bien souvent les limites étroites et unilatérales qu’on a trop tendance à leur assigner pour des raisons de race et d’école… Tout d’abord, on constate que les termes :« école wallonne de peinture»  ne correspondent à aucune réalité, si l’on veut les employer dans leur signification stricte. Il y a des peintres, nombreux et de qualité en Wallonie; il n’y a pas d’école. Loin de nous donc, cette idée de vouloir opérer une classification rigoureuse de l’œuvre des artistes wallons ; ce serait une double erreur. La Wallonie est une terre d’individualisme ; les œuvres de ses artistes en sont la preuve décisive… L’art wallon échappe à toute classification, et il n’est guère que deux ou trois groupes d’artistes qui peuvent être constitués avec vraisemblance… Une enquête sur les artistes en Wallonie est donc forcément un travail complexe, d’où l’on peut a priori dégager deux données essentielles : d’une part, leur individualisme et d’autre part, la communauté spirituelle qui les unit, par delà leurs tendances personnelles… »1 L’Ecole liégeoise du paysage est le résultat de cette « communauté spirituelle » ;  des visions paysagistes différentes soudées par un idéal commun dont ses représentants ont témoigné au travers de la constante évolution de leurs œuvres. Durant trois générations, ces artistes-peintres, ayant une vision d’une nature idéalisée, ont interprété le paysage, chacun en fonction de son génie personnel. C’est entre 1880 et 1950 que l’activité paysagiste liégeoise a été la plus importante. Avant, durant la période romantique et réaliste, on ne trouve guère de paysagistes plein-airistes et après, on assiste à une diversification des genres. Les artistes (même venus d’ailleurs) qui ont fait du paysage dans la région de Liège et les artistes d’origine liégeoise (même ayant peint ailleurs) et, a fortiori, les peintres d’origine liégeoise qui ont peint leur terroir, vont constituer le creuset de l’Ecole liégeoise du paysage. Une émulation naîtra entre eux, même à leur corps défendant.

1

Hendrick Jacques, Cent ans d’art Wallon, Catalogue de l’exposition du Centième anniversaire de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège, 1939.

15


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

Critères d’appartenance Quels sont les critères d’appartenance à l’Ecole liégeoise du paysage ? Avoir peint l’Ardenne, la Fagne, la Campine, la Hesbaye ou le Condroz ? « Les tendances impressionnistes en Wallonie »2 ? Etre liégeois et n’avoir fait que du paysage ? Avoir pratiqué une certaine approche du paysage autochtone ? Ou… Le lieu de naissance, de résidence, de décès ? L’endroit de formation, d’inspiration, de production ? Etre diplômé de l’académie, de Saint-Luc, d’une quelconque institution ou autodidacte ? Faudrait-il exclure de ce travail les groupes au particularisme local tranché, tels les « intimistes verviétois » ? Georges Schmits nous en dit en 2002 : « Du temps qu’il était conservateur du Musée des Beaux-Arts de Verviers, Vladimir Bronowsky avait organisé une exposition intitulée «Fagne et Ardenne dans les collections des Musées de Verviers». Lui aussi met le doigt sur le courant paysagiste ; il le situe à la fin du XIXe et au début du XXe siècle et il observe combien les Verviétois « témoignent de l’intérêt et de l’affection aux solitudes fangeuses et au pays ardennais» . On pouvait y voir le Dégel à Stavelot de Degouve*, et la Vallée de l’Ourthe d’Auguste Donnay*, mais ce sont les Fagnes qui nous occupent. Même des Bruxellois s’étaient sentis subitement des âmes de fagnards. Quant aux Liégeois, ils étaient venus en troupe. »3 Bref, le choix des artistes qui constituent le dictionnaire a été fait en fonction d’un ou plusieurs des critères d’appartenance. Un élément essentiel est la rencontre plus ou moins régulière des artistes au travers de leurs œuvres, que la pratique du commerce des tableaux rend possible. Grâce à cette pratique, à la rencontre des amateurs d’art, à la proximité des artistes ou de leurs œuvres, nous découvrons l’intérêt des tableaux paysagistes liégeois, sans nier pour autant qu’il y ait là une forme de sentimentalité liée au terroir. Il n’entre pas dans notre discours de prétendre que le mouvement paysagiste local liégeois est le seul intéressant au monde, mais il est aussi intéressant, sinon plus, que d’autres. Certains voudraient le faire passer pour désuet, à nous, qui aimons nos œuvres paysagistes et leurs artistes en leurs œuvres !

Objectifs Notre but est de défendre non seulement les membres de l’Ecole liégeoise du paysage mais également les collectionneurs. La dégradation de l’économie n’a pas permis durant ces dernières années de réaliser les espoirs engendrés lors du boom des années 1985-1995 … Mais l’internationalisation de ces artistes permettra de rattraper le temps perdu. Les dates de 1880 et 1950 ne sont pas restrictives. Léon Philippet*, Gérard-Jonas Crehay* ou Adrien de Witte* ont fait du paysage avant 1880. Jacques Couturier*, Félicien Absil*, Luc Faisant* ou Roger Faufra* en ont fait après 1950. L’amour de la nature qui a uni ces artistes est leur dénominateur commun, au delà des genres, des tendances ou des appartenances politiques et philosophiques, des considérations mercantiles ou de critiques d’art, ou encore des instances académiques. Une force a poussé ces artistes à faire don de l’énergie qu’ils avaient en eux, - leur amour du terroir - , à tous ceux qui, par delà les années écoulées, apprécient ce même idéal. Ce mouvement, amorcé par Evariste Carpentier*, relayé par Richard Heintz* fut déjà appréhendé par Jules Bosmant en 1930, il est circonscrit à ce jour. Richard Heintz*, exemple de l’élève insoumis dépassant le Maître (E. Carpentier*), a entraîné dans son sillage tous les adeptes de l’Ecole liégeoise du paysage. Aujourd’hui encore, l’activité paysagiste liégeoise reste vivace. De nombreux artistes que l’on peut, sans y mettre la moindre connotation péjorative, qualifier d’émules de Richard Heintz* ou d’Auguste Donnay* continuent à produire des œuvres dans la diversité. Suite à cette diversification des genres, un travail sur les contemporains exige un exercice périlleux de sélection. Il y a aujourd’hui beaucoup de paysagistes qui travaillent « à la manière de » et des artistes-peintres qui innovent dans des registres différents. Restons vigilants ! Ce dictionnaire-ci se veut une anthologie de la peinture de paysage à Liège entre 1880 et 1950 et non pas celle de la peinture liégeoise de tous les temps ou de tous les genres. Seuls sont présents, dans les contemporains, quelques artistes-peintres qui ont apporté une touche d’originalité supplémentaire, comme une pierre de plus, à l’édifice de la peinture paysagiste, mais ce sont des exceptions qui confirment la règle. Cet ouvrage va renforcer les liens entre les membres de l’Ecole liégeoise du paysage et ceux qui les apprécient. 2 3

arzée-Lammertyn Gaëtane, Les tendances impressionnistes en Wallonie, Liège, Faculté de Philosophie et Lettres, Université de Liège, 1981. W Schmits Georges, « Fagnes : Apollinaire et Cie », Les Amis de la Grive, Charleville-Mézières, n°164, 15 mars 2002.

16


Chronologie

Chronologie 1708

Le Loup Remacle

1798

Vieillevoye Barthélemy

1810

Chauvin Auguste

1711

Xhrouet Joseph

1799

Body Joseph

1810

Corbusier Jean-François

1728

Fassin Nicolas Henri Joseph de (Chevalier)

1800

Van Marcke Marie

1810

Thomas Alexandre

1730

Leloup Antoine

1801

Gernay Pierre-Noël

1811

Denis Pierre-Louis

1741

Coclers Louis-Bernard

1802

Decoux Joseph

1811

Jehin-Turin Henri-Joseph

1745

Lovinfosse Pierre Michel (de)

1803

Jehotte Constantin

1812

Misson Aristide

1752

Libert Lambert

1803

Servais Joseph

1812

Olivier Laurent-Joseph

1753

Wilkin Henry

1805

Hensay Henri

1812

Van Roy François

1766

Laurenty Remacle-Joseph

1805

Jehotte Charles

1813

Bonnefoi Auguste

1779

Jamme Louis

1806

Delvaux Edouard-Joseph

1814

Doneux Alexandre

1784

Nadrin Jean-Joseph

1806

Lamberti Alphonse

1814

Fissette Léopold

1788

Ponsart Nicolas

1808

Bruno Henri

1814

Fourmois Théodore

1789

Longrée Joseph-Barthélemy

1808

Crehay Gerardine

1814

Henrard Georges (dit Hurlet)

1791

Fanton-Lekeu Henri Ferdinand

1808

Marinus Ferdinand

1814

Janne Xavier (Madame)

1793

Lion Jean-Louis

1808

Misson Louis

1814

Monami Pierre

1796

Closson Gilles

1808

Spailier Lambert

1815

Van Marcke Edouard

1796

Distexhe Hubert

1809

Henrard Joseph

1816

Crehay Gérard-Jonas

1797

Van Marcke Jean-Baptiste (dit Jules)

1809

Villot Frédéric

1816

Henrard Hubert

19


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

1817

Crahay Hubert-Joseph (dit Thonon)

1826

Gramme Zénobe

1835

Collin André (père)

1817

Grandmaison Hubert

1826

Schaffers Nestor

1835

Gobiet Louis

1817

Leduc Désiré

1827

D’Heur Emile

1836

Leloup Pierre

1818

Debrus Jean-Nicolas

1827

Geedts Auguste

1836

Verdyen Eugène

1818

Renier Jean-Simon

1827

Leclercq L. Edouard

1837

Artan de Saint Martin Louis

1819

Nisen Jean-Mathieu

1828

Sartorius Virginie de

1837

Herman Lambert

1820

Gustafsson Adolphe Frédéric Franz

1829

Geedts Hippolyte

1837

Istace Pierre-Charles

1820

Krins Ernest

1829

Gernay Gustave

1837

Robert Charles

1820

Renson Victor

1829

Puttaert Emile

1839

Dandoy Auguste

1821

Denis Louis

1830

Fontaine Antoine

1839

D’Ardenne Jean

1821

Denoël Dieudonné

1830

Hubert Alfred

1839

Dommartin Léon

1821

Helbig Jules-Chrétien

1831

De Lamotte Alphonse

1840

Baron Théodore

1821

Reigler Paul(-Joachim)

1831

Grandmaison Louis

1840

Daützenberg Adèle

1821

Soubre Charles

1832

Amiable Alexandre

1841

Henrard Jean-Noël

1822

Carpay Joseph (dit Carpay)

1832

Legrand Pierre-Melchior

1842

Chastel de la Howarderie Alberic du

1822

Coumont Charles

1832

Renard Camille

1842

Durieux Joseph

1822

Midrez (Jean-)Louis

1832

Terwangne Prosper de (Baron)

1842

Lemaître Victor

1822

Rener Jacques

1833

Danse Jean

1842

Zickwolff Henri-Emile

1822

Wolff Henri-Louis

1833

Draner

1843

Berchmans Emile-Edouard

1823

Denis Epiphane

1833

Oury Jean-Libert

1843

Debrus Alexandre

1823

Lecrenier Isidore

1833

Raeymaeckers Jules

1843

Gilson Auguste

1823

Willems Florent

1833

Renard Jules (dit Draner)

1843

Philippet Léon

1824

Le Pas Léon

1833

Rops Félicien

1844

Bernard Félix

1824

Marcette Henri-Joseph

1833

Wansart Joseph

1844

Bronfort Henri

1825

Marin Jonas(-Etienne)

1834

Sody Michel Joseph

1844

Courbe Jean

1826

Fassin Victor

1835

Binje Franz

1844

Crehay Gérard-Antoine

20


A

A ABSIL Félicien (Micheroux, 1923 – Soumagne, 2003)

2001 : Deuxième prix Huile – Festival International d’Art de Neufchâteau. La Fagne – Exposition d’ensemble Botrange.

1947 : Prix Marie – Peinture. 1957 : Première exposition Galerie des Dominicains. 1959 : Musée des Beaux-Arts de Liège. 1963 : Grand Salon d’Art Liégeois – Bruxelles. 1971 : Les arts en Europe - Bruxelles. Invité à Monaco. Invité en Suisse. 1983 : Art Expo – Dallas. 1984 : Art Expo – New York. 1985 : Salon du Printemps Cercle des Beaux-Arts - Verviers. 1986 : Membre des Artistes Professionnels de Belgique. Exposition d’ensemble Centre Culturel de Chênée. 1989 : Exposition Salle Quirin – Spa. Médaille d’argent « Meilleurs Paysagistes ». Cercle des Beaux-Arts de Verviers. 1992 : Cinq peintres de l’Ecole liégeoise du paysage  – Los Angeles – Beverly Hills.

Il manifeste très jeune son attirance pour le dessin et la peinture. Il fera ses études à l’Institut Saint-Luc à Liège où son talent sera déjà reconnu par son professeur, Jean Julémont* et où il entretiendra une profonde amitié avec Alexis Keunen*. Lors de ses premières expositions, il s’intègre aisément dans la Jeune Peinture Liégeoise en y présentant des marines, natures mortes et portraits. Mais, c’est avec ses paysages qu’il obtient ses lettres de noblesse par sa sincérité et sa probité à restituer les couleurs et les lumières, dans un esprit assez proche de l’impressionnisme. Il poussera ses recherches picturales avec des pointes vers l’ab-straction mais sans y toucher vraiment. Nul doute que sa sensibilité à la nature est trop forte et toute son énergie se concentre à vouloir rendre l’émotion encore plus grande sur la toile.

37


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

A

suivant un état d’âme : sentiment, rêve, vision, aspiration, surréalisme influencé par la base de l’Etre, base solide, inamovible sur laquelle les évolutions sont permises selon une déontologie personnelle. A chacun ses choix, à chacun ses risques. A chacun ses retours aux sources et à leur adaptation au présent en vue préparatoire du futur. » J. Verbrugghen a dit de lui : « Dans ses paysages, vastes étendues rendues avec ferveur et sérénité, rien ne trouble une quiétude volontiers empreinte de tendresse sinon de poésie vaguement mystique. Dans son œuvre franche et solidement campée, il semble que la nature se soit assoupie, comme arrachée au temps et aux vicissitudes éprouvantes d’une vie mouvementée. Agençant les jeux de lumière, mêlant ombres et teintes contrastées, Félicien Absil* peint ainsi des surfaces enneigées aux avant-plans largement brossés, dans lesquels un chemin d’accès laisse deviner sa présence discrète, permettant au spectateur d’accéder sans fatigue aux sentiers de l’évasion ».

Dans les années 80, il est intégré dans les expositions de l’Ecole liégeoise du paysage. Il s’inscrit définitivement dans la lignée des Heintz*, Howet*, Barthélémy* et de son ami Fernand Vetcour*. La Gaume, les Fagnes, l’Ardenne et le Pays de Herve sont ses sujets de prédilection pour exprimer une nature assoupie, arrachée au temps et sans l’homme pour y troubler la sérénité, la quiétude et le silence.

Bibliographie : - Goijen Jacques, L’Ecole Liégeoise du Paysage : ma merveilleuse aventure, Catalogue, Stavelot, Imprimerie Chauveheid, 1991. ADAM Alain (Esneux, 1942 – Liège, 1998)

Le critique d’art Fernand Lamproye* parla en ces termes : « On a envie de dire : le peintre du silence. Silence mystique de la vesprée dans une vision de paix, dans une palette de calme, excluant toute violence, préparation au repos après une journée lumineuse ; le recueillement après le labeur. L’artiste semble trouver son repos dans la sérénité de son éternité ; et, sans avoir l’air d’y toucher, il situe l’homme dans l’arbre de vie. Pour Absil*, il semble qu’une œuvre picturale est une matière : toile, couleur, cadre, pinceau, couteau, palette ; mais aussi un esprit : pensée, réflexion, méditation, inspiration, réalisation ;

« Tout au long de sa vie, il a proposé des paysages imaginaires, expressionnistes, qui traduisaient un sens étonnant de la composition. L’huile qu’il aimait pratiquer depuis de nombreuses années tient avant tout de la contemplation pour une nature dans laquelle il aimait s’évader. Peindre, c’était pour lui scruter son monde intérieur, une bonne manière de dégager les éléments primordiaux d’une personnalité toujours en recherche. Bien plus qu’un paysage, c’est l’atmosphère dans laquelle baigne le décor qu’évoquent ses toiles généreuses et colorées. Au delà, c’est le message qu’il laisse. Un message d’humilité devant la création que traduit le jeu des couleurs et des formes dans la nature, car il aimait rendre hommage à la

38


vie. Sans prétention, mais avec la sincérité d’un homme formidable, il restera dans nos mémoires. » Lucien Rama Docteur en médecine, pédopsychiatre – psychothérapeute, Maître de conférence à l’Université de Liège. Il a poursuivi des recherches sur le travail éducatif en maison pour adolescents délinquants et sur l’obésité infantile. Tout petit déjà, il jouait au milieu des pinceaux et de la couleur dont se servait son père architecte et artiste à ses heures. C’est sans doute ce milieu artistique qui suscita sa vocation. Il produisit ses premières œuvres vers quatre ou cinq ans. Le dessin, la peinture, l’aquarelle, la sculpture et les pastels ont toujours fait partie de sa vie de même que la musique. Vers douze ans, fasciné par le jazz, il a appris la clarinette, le saxophone puis le hautbois sans passer par une école de musique,… tout comme il s’est débrouillé pour apprendre à peindre sans passer par l’académie. Il explorait et apprenait seul, évoluant et progressant avec l’âge.

l’ont influencé, il cite d’emblée Hans Erni, mais aussi Klimt, Schiele, Bellmer…. Comme pour eux, sa quête de l’humain est obsessionnelle : “ La réfléxion sur le corps est tout mon travail.

”Et s’il reconnaît n’avoir “ aucun plaisir à dessiner un homme ”, il ne fait pas mystère de sa passion : “ Dessiner une femme m’emporte ! ”. » Christian Libens

ADAM Yvon (Grand-Halleux, 1932 – )

Bibliographie : - Goyens de Heusch Serge (dir.), L’Art en Wallonie, coll. Références, Tournai, Dexia, la Renaissance du Livre, 2001. - Libens Christian, Yvon Adam, Liège, Editions Luc Pire, 2004. ALBERT René (Jemeppe-sur-Meuse, 1909 – 1972)

« La vie créatrice du dessinateur est toute de fidélité. Dès son enfance ardennaise, le petit Yvon vit avec un crayon à la main, ce qui , à la communale, n’échappe pas à son instituteur, séduit par le don du gamin qui, pourtant, “ n’était pas un très bon élève ”… L’enfant grandit dans un milieu familial sans références artistiques. Il dessine donc ce qui l’entoure ou ce dont il rêve… (les uniformes et les avions militaires sont alors très présents dans l’imaginaire des petits garçons de la guerre !). Quand l’adolescent entre à l’Académie, il sait déjà ce qu’il veut. Il devient donc tout naturellement un étudiant attentif, particulièrement lors des cours d’Henri Brasseur*, qui fut un brillant élève de Mambour*, et qui deviendra bientôt le maître d’Adam*. “ C’est Brasseur qui m’a vraiment appris à dessiner. J’ai pu me détacher de son style personnel, mais je lui dois mon savoir-faire ”. “ J’ai l’amour du beau dessin ”. Dans la bouche d’Yvon Adam*, l’affirmation a le ton de la déclaration amoureuse et de la profession de foi. Quand on l’interroge sur les grands maîtres qui

Peintre naïf autodidacte, son âme candide l’inclina aux paysages animés. Il distribua ses œuvres au gré de ses humeurs et de ses sympathies. Charbonnier de profession, il s’évada de son monde de noirceur par la couleur qu’il traita généreusement dans ses tableaux. Il communiqua sa passion à Jean Krings* et il lui inculqua, en effet, les rudiments de la peinture de chevalet. 39

A


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

A

ALEXANDRE Catherine 2011)

(Grand-Rechain, 1914 – Moresnet,

Catherine Alexandre* développe très jeune une passion pour le dessin, principalement le croquis d’attitude. En 1941, elle entreprend des études à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège, cycle d’études qu’elle termine en 1946. A. Mambour*, A. Dupagne*, R. Crommelynck* furent ses principaux professeurs. Fernand Stévens*, quand à lui, resta un compagnon de travail au long cours. Travaillant toujours sur le motif, ses œuvres représentent principalement des paysages de la région liégeoise et verviétoise, ainsi que des paysages d’Ardenne. Elle travaille également le portrait et le modèle vivant. Elle continue à évoluer dans le milieu de l’art, réalisant notamment plusieurs expositions à Tournai, Verviers, Liège, Charleroi. Elle occupera le poste de professeur de dessin d’observation, de peinture de chevalet, ou du modèle vivant à l’Académie Royale des Beaux Arts de Verviers. Elle signait ses œuvres Cath Alexandre*.

Il avait incontestablement de la personnalité ; regard perdu, indifférent aux mondanités, il parlait peu. Guy Vandeloise, qui fut son ami, l’a ainsi décrit : « il se mouvait sans poser les pieds par terre, il marchait dans son rêve. Quand il s’arrêtait pour parler, il frémissait de partout… » Malgré sa courte vie, Emile Alexandre* exerce, de manière féconde, son art pendant quinze ans. C’était un paysagiste, oui mais un paysagiste visionnaire car il déformait la réalité. Il voyait l’avenir de manière tragique et le transposait dans ses toiles. En effet, il n’est pas toujours joyeux et le montre dans son œuvre. Serait-il le premier « nouvel expressionniste » ? Issu d’un milieu bourgeois amateur d’art, Emile Alexandre* terminera ses humanités anciennes, puis l’Académie des BeauxArts et, pour finir, une licence en histoire de l’art et archéologie. Il fut professeur en histoire de l’art à l’Académie des Beaux-Arts de Liège de 1970 à 1972. Après de multiples expositions personnelles, trois grandes rétrospectives lui seront consacrées, l’une aux Chiroux à Liège en 1974, l’autre à la Châtaigneraie à Ivoz-Ramet en 1985 et la dernière au Cercle des Beaux-Arts de Liège en 2004. Bibliographie : - Somville Pierre, Le Cercle Royal des Beaux-Arts de Liège, 1892-1992, Crédit Communal, 1992. ALEXANDRE Jules (Liège, 1892 – 1961) Paysages, coins de sa bonne ville natale ont été ses sujets préférés. Peu d’informations circulent à son sujet, contrairement à ses œuvres. Bonne facture, thèmes agréables nous rendent cet artiste attrayant.

ALEXANDRE Emile (Liège, 1935 – 1973) Mort à 37 ans d’une mort qu’on dirait provoquée par un embrasement, un excès d’ardeur créatrice. De quel peintre parlonsnous ? De Van Gogh ? Ceux qui ont connu Emile Alexandre*, avant même l’étrange coïncidence de son décès à l’âge exact du malheureux Vincent, avouent qu’ils étaient déjà frappés par l’analogie de tempérament. Deux tourmentés, au regard intérieur. Une rétrospective au cercle des Beaux-Arts de Liège a ravivé le souvenir du forcené dessinateur qu’il fut, toujours le crayon à la main. Deux paysages de Liège y opposaient sa manière claire, caractéristique des années 65-66, à une facture plus sombre et tourmentée. Mais c’est surtout le paysage humain qui nous était proposé, celui qu’Emile Alexandre* a prospecté avec le plus de passion.

40


F FABRY Elysée (Liège, 1882 – 1949)

« Et nous voici arrivés aux purs paysagistes. Le plus exclusif d’entre eux et sans doute aussi le plus original est Elysée Fabry*. Il descend directement de Richard Heintz*, dont d’ailleurs il fut l’élève, et à côté de qui il peignait, en 1916 et en 1917, au Sart-Tilman et à Bra-sur-Lienne. Il n’avait reçu jusqu’alors que quelques leçons d’Alphonse Caron* qui, un an auparavant, l’avait initié aux élémentaires secrets du métier. On le voit, Fabry* est un indépendant, revenu assez tard à la peinture (de 1894 à 1896, il avait suivi les cours de l’Académie, qu’il quitta pour le Conservatoire. Il ne reprit crayons et pinceaux que 19 ans après, mais y apportant le tempérament fougueux d’un Normand du paysage qui ravit la Nature ellemême et l’emporte, toute vive et pantelante, sur son esquif léger de pillard audacieux). Elysée Fabry* n’a pas la délicatesse de touche et de vision de Richard Heintz*. Son emprise plus directe, son faire plus antithétique ont réduit et brutalisé la gamme : le bleu fameux de Heintz* tourne ici au noir, les verts se simplifient et jouent un

rôle plus clair, tout le paysage synthétisé vaut autant par ses masses et par son modelé que par ses colorations. Débarrassé 225

F


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

des incidentes, il prend une signification dépouillée et un relief sculptural vraiment saisissants. Car Fabry*, comme son maître, est un peintre complet de l’Ardenne et celui peut-être qui, après Heintz*, en a donné l’image la plus drue et la plus émouvante. Certes comme tous ceux d’aujourd’hui, il a sacrifié à la mode des voyages et nous a rapporté de Corse, de Martigues, de Venise, de Hollande, des morceaux où son talent a souvent fait merveille. Mais aucun n’atteint la vérité âpre et tendue de ses œuvres ardennaises.

F

Les qualités qui lui sont propres : l’intuition, la puissance continue, l’amour et l’orgueil des grandes tâches l’ont haussé audessus du talent. Elles en ont fait avec Donnay* (Auguste) et Heintz*, un découvreur de l’Ardenne et l’un des plus fermes espoirs de notre Art Wallon ». Jules Bosmant Il a exposé au cercle des Beaux-Arts de Liège de 1922 à 1924. Bibliographie : - Bosmant Jules, La Peinture et la Sculpture en Pays de Liège de 1793 à nos Jours, Mawet Editeur, 1930.

Elysée Fabry* peint l’Ardenne en force, dans sa mélancolie émouvante, dans sa beauté sobre et farouche. Il a parfois des rapprochements de tons, des chocs soudains qui provoquent une impression physique que, faute de mieux, nous appellerons funèbre. Toute la tristesse de l’Ardenne, tristesse latente, poignante, même quand elle sourit, et qui nous la rend si chère, se trouve enclose dans quelques mouvements de pinceau, dans quelques ombres émues. Ce sont de puissantes, de magnifiques synthèses au sens précis du mot et sans y ajouter le côté systématique et décoratif qu’on lui donne parfois. Car Elysée Fabry* est uniquement paysagiste. Mais ses vues presque panoramiques de cette vallée d’Amblève dont il a fait son fief, savent ramasser dans une interprétation topique tout l’essentiel de ce pays si délicatement vert, si subtilement harmonieux. Les détails de tons, les particularités de lumière sont suggérés par un talent vivant dont la principale vertu est peut-être d’atteindre aux domaines spirituels sans avoir recours au langage figuré. Ces œuvres impétueuses font penser en quelque sorte à un rapt, à une conquête violente et totale. On n’y sent ni l’essai ni l’hésitation, ni l’investissement savant par de petits travaux d’approche et mines sournoises. Non ! C’est le « Veni, Vidi, Vici », la victoire rapide, l’annexion indiscutable. L’unité tant picturale qu’émotive est réellement admirable et semble l’effet d’une magnifique divination. C’est le chant alterné des blancs et des noirs, des bleus profonds et des verts juvéniles, de la fuite des nuages et de la caresse furtive des rayons aux crêtes des collines. C’est le chant d’un artiste viril à l’aise dans les grandes choses et dont le large pinceau se meut avec brio dans les espaces énormes et les paysages nus. C’est l’œuvre d’un peintre-né dont la touche unitaire et tempétueuse n’ignore cependant aucune délicatesse. Car quand il le veut, Fabry* sait être le plus nuancé et le plus harmonieux des coloristes. Mais son originalité et sa force résident surtout dans son sens du permanent.

FABRY Emile (Verviers, 1865 – Woluwe-Saint-Pierre, 1966)

226


notation, il ne nous montre que ce qui est capable d’émouvoir, voilà le poète. Je dirai même qu’il peint moins la chose que la sensation qu’elle procure et c’est, je crois, là une des saillies de sa personnalité. » Edgar Scauflaire*, 1919

H Dès ses débuts, il montre aussi un amour exclusif et jaloux du paysage ardennais, qu’il fut le premier à découvrir dans sa grandeur farouche et dans sa beauté fière. Ce hameau de Sy-sur-Ourthe qui, vers 1890, au moment où il y débarqua, était tout fait inconnu, devint dès lors le thème inlassablement repris, où se synthétise dans ses aspects essentiels, l’Ardenne des roches, des eaux, des collines et des bois. Les couleurs favorites du maître, ses verts adorablement tendres, ses blancs purs, ses bruns infiniment harmonieux, forment elles-mêmes la base et la constante spirituelle de tous nos paysages, et son bleu parti pris surtout qui, comme au temps de “ Joachim le bon paysagiste ” s’oppose aux sonores vermillons flamands, établit dans un domaine strictement pictural une tradition et un poncif qui nous faisaient encore défaut.

« Richard Heintz*, peintre de l’Ardenne, peut être considéré comme l’artiste liégeois le plus exceptionnel de sa génération, et le plus propre, dans tous les cas, à infirmer le reproche généralement adressé aux Wallons de n’être pas coloristes.

Ce fut dès ses débuts un impressionniste instinctif. Mais, insoucieux des écoles et des modes techniques qui, à la fin du dixneuvième siècle, marquent la décomposition du grand mouvement d’émancipation inauguré par Monet il sut recommencer, pour son compte et pour le nôtre, une tentative de libération, dont, volontairement ou non, il ignora sur d’autres scènes le déroulement, l’aboutissement ou l’échec partiel. Dans ce coin perdu de province, il fit à lui seul sa révolution et ce fut une révolution bien wallonne, dont les éléments, empruntés au milieu local, furent mis en œuvre par un peintre autochtone, qui, faisant table rase du passé et de son enseignement, n’entendait pas pour cela s’inféoder à des maîtres étrangers. D’ailleurs, à l’encontre de ceux de sa race, ce ne fut jamais un théoricien. Dès ses débuts, il montre un amour de la lumière, un désir d’atmosphère et d’impression juste qui, tout au long de sa carrière, croîtront en assurance et en audace pour se terminer par l’admirable synthèse expressive de ses dernières œuvres.

L’Art liégeois lui doit beaucoup. Non seulement, pour un spectateur de bonne foi, son œuvre suffit à détruire la légende de notre inaptitude congénitale à la peinture, mais son haut exemple d’indépendance a définitivement émancipé l’école liégeoise moderne, dont il fut le rénovateur et le guide, et ceux qui aujourd’hui s’en croient le plus éloignés lui doivent encore l’air de liberté dans lequel ils sont nés à la vie artistique, car sa vision directe et hardie, sa facture frénétique, qui au début faisaient peur aux timorés, leur ont depuis appris à comprendre et à oser. » Jules Bosmant, 1930 299


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

grâce (ou à cause) de lui mais, Xavier Wurth*, pour ne citer que lui, vendait ses œuvres plus cher que Richard Heintz* !

H « J’ai dit qu’il avait suscité une cohorte de peintres de l’Ardenne dont nous n’avons pas à nous glorifier, peintres du dimanche ou peintres tout court, manquant de souffle et d’originalité et envoûtés par la touche magistrale de Richard Heintz*, obsédés par ses larges traînées de bleu, par la luminosité intense de ses tableaux. on ne répète pas une peinture, on la renouvelle. Ce ne fut le cas pour aucun d’eux et aucun d’eux ne fut digne du maître. Ils ne retinrent de lui que quelque procédé facile, de lui qui avait tant cherché un moyen propre d’expression. Il n’eût pas été tendre à leur égard, lui qui, parcourant rapidement une exposition dont la médiocrité le crispait, manifestait son mépris en crachottant sur le sol et en sortant vivement de ces lieux lamentables. Pouvait-il en être autrement, pour ce vivant que le vivant attirait, car il aimait la peinture vivante, et c’est Van Gogh, Utrillo, Friez, Vlaminck, ces “ fauves ”, ces “ modernes ”, qu’il aimait, bien des admirateurs bourgeois de Richard Heintz* seraient surpris de l’apprendre. Voilà quel était ce timide : un peintre audacieux, un révolutionnaire. » Léon Koenig, 1951

Tous les paysagistes repris dans ce dictionnaire apportent leurs notes, plus ou moins heureuses, à la partition que constitue l’Ecole liégeoise du paysage et pour la lire en entier, il faut en voir les œuvres…

Léon Koenig fut un admirateur de Richard Heintz*, mais un admirateur outrancier. Son avis sur le sujet laisse pantois, dans la mesure où il n’y aurait eu à Liège comme bon paysagiste que Richard Heintz*. Ce n’est pas le cas, même si l’on peut considérer que celui-ci fut le chef de file d’une école qui est née

300


T TAMBOUR Henri (Ouffet, 1916 – Barvaux, 1986)

Il fut cofondateur du Cercle des Beaux-Arts enseignant du Nord du Luxembourg avec Léon Sougné*, Joseph Kinot* et Louis Thérer*, où il assuma le cours de dessin. Dès qu’il avait quelques moments libres, Henri Tambour* quittait ses occupations professionnelles de Barvaux et s’en venait rejoindre Albert Raty* à Vresse. Quand le temps le permettait, ils partaient tous les deux à la recherche d’un coin propice à peindre. Albert Raty* s’installait et commençait à travailler. Quand celui-ci avait achevé sa toile, tous deux rangeaient leur matériel et repartaient sans mot dire. Une fois rentrés à l’atelier, ils plaçaient les deux toiles côte à côte ; Albert Raty* les comparait, discutait, montrait du doigt l’un ou l’autre défaut, critiquait, se fâchait parfois. Henri Tambour* a gardé de ces contacts un sens aigu du travail bien fait et certains mélanges de couleurs. C’est lui qui accompagna Albert Raty* la dernière fois qu’il peignit d’après nature. C’était vers les années 67-68. Albert Raty* avait formulé le désir d’aller peindre à Mouzaive. Dans la vie des artistes, le contact humain de gens de qualité est toujours très important. Ainsi, Albert Raty* a eu l’occasion, quant à lui, de lier amitié avec Richard Heintz*, œuvrant tous deux comme deux frères parallèlement enthousiastes de l’Ardenne, possédant chacun une personnalité très caractéristique : celle de Richard Heintz* plus sensible et poétique, celle d’Albert Raty* plus mystérieuse. Pour Henri Tambour* le compagnon de longue date fut Albert Raty*. Il s’adonnait, depuis de nombreuses années déjà, à la peinture, quand il fit sa connaissance et se lia d’amitié avec lui. Cette rencontre fut décisive pour sa vision de pleinairiste.

« Henri Tambour*, peintre barvautois, profondément attaché à sa région et qui a fait revivre l’histoire du vieux Barvaux par ses nombreux fusains, habitait un peu plus haut que Léon Sougné*, juste après le cimetière, dans la rue de la Gare, actuellement renommée rue du Ténimont. Ce que bon nombre de Barvautois n’ignorent pas, c’est que Henri Tambour* fut justement l’élève de son voisin, avant d’être celui de Raty*. Très jeune, il fut attiré par les beaux-arts et la musique. Tout en prenant de précieux conseils auprès de Léon Sougné*, Henri Tambour* fréquenta l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège chez le portraitiste G. Bodson*, ainsi que l’Ecole de Paris. Henri Tambour* aimait profondément la nature et saisissait avec maestria les fleurs des champs, les roses, les natures mortes. S’il a peint la Bretagne, les pardons, la pêche, les ports, sa préférence allait aux paysages de sa chère Ardenne, dont il privilégia les vallées de l’Ourthe, de la Lesse et de la Semois. A grands traits, il excellait à rendre, entre autres, les tons chauds et dorés d’automne et les jeux de lumière dans les sous-bois. Il a magnifiquement restitué l’atmosphère de la campagne et des villages de son pays. » Madeleine Hauseux (Degraeve)

Bibliographie : - Ce Barvaux-là… 1950-1960, Centre culturel de Durbuy, Vol. 1, 2007.

575

T


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

TASQUIN Jules (Verviers 1872 – 1912)

Bien dans l’esprit des Verviétois, il a réalisé nombre de paysages calmes et intimistes. Il est un maillon local de la vision entre les réalistes du XIXe siècle et les impressionnistes du XXe siècle. Bien que résidant en Flandre, le cœur de cet amoureux de la nature était dans la région de Liège. Il épousa une liégeoise en 1859, née de Villenfagne dont la maman était une Spirlet, également liégeoise. Deux de ses fils décédèrent dans la province de Liège, le premier à Tilff en 1946 et le second à Spa en 1958. Les œuvres à caractère cynégétique du baron de Terwangne* sont fascinantes de réalisme, tel cet épagneul surprenant une bécasse. Cette œuvre datée de 1879 dévoile l’amour de la nature de l’auteur.

TASSIN Adolphe (Antheit, 1852 – Wasseiges, 1923)

T

Il fut formé à l’Académie de Liège où il fut l’élève et collaborateur de J. Helbig*. D’abord influencé par l’Ecole de Düsseldorf puis, lors d’un voyage en Italie, il découvrira l’art du Quattrocento. Il séjournera également en Terre Sainte et à Washington. Il a peint des paysages et des portraits, mais il est surtout connu pour ses ensembles de peintures décoratives qui ornent une quarantaine d’églises. Sa Coll. Eglise Saint-Martin, Liège. peinture est guidée par un sentiment religieux. Il peut être considéré comme un des derniers représentants de la peinture historiciste dans nos régions Œuvres dans de nombreux édifices religieux.

THEATRE Henri (Hamoir, 1913 – Bagnols-en-Forêt, 1985) « Vers 1930, la famille Théâtre vint s’établir à Poulseur. Les parents tinrent d’abord un café, puis une espèce de brocante à l’enseigne “ Vieilleries ”. Le fils cadet, Henri, faisait des études à Liège. C’est ainsi que je fis sa connaissance. Puis je le perdis de vue… Quinze ans plus tard, quelle ne fut pas ma surprise de le rencontrer dans un Parc de Bruxelles. Il m’apprit qu’il avait un violon d’Ingres, la peinture et qu’avec des collègues il exposait de temps à autre à Bruxelles, mais aussi à l’étranger et notamment à Marseille où une de ses toiles avait été acquise par le Musée municipal. » A. Lapaille « Henri Théâtre* se mit à la peinture dès l’âge de douze ans. Il a fréquenté successivement l’Académie Royale des BeauxArts de Liège où il fut l’élève de Désiré Poissinger*, celle de Bruxelles et les Beaux-Arts de Paris. Ses débuts professionnels furent difficiles ; il mangea de la vache enragée à Bruxelles et à Paris avant d’être reconnu par les galeries et collectionneurs de Belgique, France, Pays-Bas, Allemagne, Grande-

Bibliographie : - Comanne J., Patrimoine pictural hutois, Catalogue des collections de peinture de la Ville de Huy, 1984. TERWANGNE Prosper, Jean de (Baron) Merxem, 1894)

(Anvers, 1832 –

Prosper de Terwangne* fut baronifié par arrêté royal, lui et sa descendance, en 1847.

576


Bretagne, Danemark, Suède, Canada et Etats-Unis. Ancrée dans l’Ardenne de l’Ourthe, la carrière de Henri Théâtre* s’inscrit dans la continuité d’un Richard Heintz*, mais en y apportant progressivement un certain désir d’abstraction. La Provence, toutefois, va accaparer le talent du peintre, d’abord lors de séjours de vacances en morte-saison, puis de façon constante, puisqu’il s’installera dans le Var, à Bagnols-en-Forêt. Il mourut dans ce village où son épouse a perpétué le souvenir de son talent.

« Evocation directe, fougueuses, presque désordonnée ; style large, nerveux, dramatique ; palette où gris nuancés, bleus et verts profonds, bruns veloutés et jaunes lumineux se juxtaposent pour le plaisir des yeux et du cœur… » Roger Van Malder « Son œil voit juste; sa main, vivement expressive, nerveuse, use de l’outil avec une bravoure impulsive et entraînante, à vrai dire irrésistible, tant on la présume ardente de sensibilité. Henri Théâtre*, outre l’instinct et les dons naturels du peintrené, entretient une fougue juvénile qui l’exalte; la ferveur clairvoyante et expérimentée, mûrie par le travail, l’incite à s’y livrer passionnément, sans répit. Bref, à n’en pas douter, voici un Maître. » Lucien Jottrand « Il peint l’Ardenne. Depuis longtemps, nous le suivons avec sympathie. Sa montée est constante, sérieuse, dans un métier sincère qu’il amène maintenant vers un dépouillement qui n’appauvrit pas. » L.Desprechins « Henri Théâtre*, pour sa part, mûrit en puissance. Nous voyons en lui un Maître des Ardennes. Il a l’âge de la maturité. Sa palette est riche et diverse, sa technique se plie à des recherches approfondies. Son pinceau se fait âpre, nerveux, ferme, puis s’assouplit, caresse avec des sonorités de musicalité. Théâtre*, vibrant, suscite de l’émotion. Ainsi, nous baignons dans les effets magiques de l’art. Nous voyons des coins pittoresques brossés avec fougue et le sens des réalités propres au climat, mais aussi des panoramas se développant avec le souffle de l’accordéon. Ces panoramas, aux ondulations nuancées, sont parmi les belles œuvres de Théâtre* que nous marquons d’une croix précieuse parmi nos artistes contemporains. » « Pourtant, nous ne craignons pas d’être sévères dans nos jugements de critique. Nous cernons Théâtre* fidèle à Logne, Chevron, La Gleize, Palogne, Sossoye, Durbuy, Vieuxville, Werbomont. » Albert Bruneel

Si l’Ardenne et la Provence furent les deux thèmes principaux de l’abondante production d’Henri Théâtre*, celui-ci a abordé aussi d’autres genres : portraits, nus – “ la meilleure introduction au paysage ” – natures mortes. On s’accorde à reconnaître chez lui une grande robustesse de coloris et un sens délicat des brumes dans ses évocations ardennaises, mais aussi une remarquable maîtrise de son lyrisme chromatique dans ses toiles de Provence. Sans doute trop peu connu dans son pays, Henri Théâtre* mérite certainement d’être apprécié aussi pour ses recherches sur l’introduction d’une vision abstraite dans le paysage traditionnel. » A. Moxhet

T

« Les fidèles et les visiteurs de l’église de Bagnols-en-Forêt peuvent y admirer une fresque qui, dédiée à Sainte Thérèse,

577


Bibliographie

Bibliographie - AAAZ Events et Etoile Production, Cercle Royal des BeauxArts de Liège, Invitation, Janvier 2008.

- Bautier Pierre, Cazier René, Delevoy Robert L., De Mayer Charles, Fierens Paul et Greindl Edith, Dictionnaire des Peintres, Bruxelles, Editions Larcier, 1950.

- Aden A., A. Caron*, exp. Salle du  Journal de Liège, 1917.

- Bayens O., Catalogue d’exposition du centre culturel, Lokeren, 1988.

- Alexandre Myriam, François Frédérick, Plaquette, 1996. - Allain, Le Phare, 1935.

- Beaupain Iwan, Un peintre verviétois Alphonse Lejeune, Verviers, Ex Libris.

- Annuaire général des Beaux-Arts de Belgique, 1930-1931.

- Bedeur Michel et Zagaglia Paolo, Vieux Verviers 1900, Editions Irezumi, 2000.

- Antoine Claude, Adrien Dupagne, un défi, Liège, 2005. - Ariel, Le jour – le courrier, s.d.

- Bedeur Michel, Nos Anciens (1800 - 1900), biographies verviétoises, parues dans le journal verviétois «L’Information» de 1901 à 1905. Editions Vieuxtemps, Collection Renaissance, Battice 2009.

- Archives de la famille Renson-Dejong, 2009. - Archives de la famille Riffon. - Archives de Monsieur Kileste.

- Bedeur Michel et Zagaglia Paolo, Vieux Verviers 1900, Editions Irezumi, 2000.

- Archives du Musée de la ville d’eaux, Spa. - Art et critique, Editions Bénard, Liège, s.d.

- Benezit E., Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, de tous les temps et de tous les pays, Paris, Editions Grund, 1999.

- Art et société en Belgique 1848-1914, cat. exp. Charleroi, 1980.

- Berchmans Jules, Etude sur les paysagistes français et belges au Musée de Liège, Liège, Charles Desoer Imprimeur, 1907.

- Arts plastiques dans la Province de Namur. 1945 - 1990, Bruxelles, 1991.

- Berger-Creplet Marcel, Spectator, 1934.

- Archives familiales.

- Berko P. et V., Dictionnaire des peintres belges nés entre 1750-1875, Bruxelles, Laconti, 1981.

- Artépassion asbl, Joseph Delfosse, Schefman, s.d. - Artistes & Galeries, Editions Art in Belgium, 2000.

- Berko P. et V., Marines des peintres belges nés entre 1750 et 1875, Bruxelles, 1984.

- ArtScene, The Monthly Guide to Art in Southern California, Vol. 10, n° 4, December 1990.

- Bernard Félix, A travers la vie, Bruxelles, A. Poskin Dr. Editeur, 1904.

- B. Ph, Biarritz, 6 janvier 1973.

- Bernier Armand, Robert Liard, Bruxelles, 1960.

- Bada Willy, Ludovic Janssen, Stavelot, Editeur Jacques Chauveheid, 1988.

- Berryer Anne-Marie, « Les Peintres de l’Ardenne », L’Art et la Vie, Gand, 1936.

- Barzin Georges, J’ose, janvier 1935.

- Billot Jacques, Entretiens avec Closon sur l’art, l’homme et la vie, Paris, Société Française de Presse, 1964.

- Barzin J., Hautes Fagnes, 1949/1.

- Biographie nationale, Tome trente huitième, 1973.

- Bastin J., d’Art et d’Amour, La vie et l’œuvre du peintre Dieudonné Jacobs, 1887-1967, Les amis du peintre Dieudonné Jacobs, La Garde, 1990.

- Blank A., Catalogue exposition Musée de l’Art Wallon, Liège, 1985. 645


Dictionnaire des peintres de l’Ecole liégeoise du paysage

- Blavier André et Klinkenberg Jean-Marie, textes, dans Pirenne Maurice, Une chambre à soi, centre Nicolas De Staël Editions, 1994.

- Catalogue de l’œuvre peint  Paul Delvaux, Editions Cosmos, 1975. - Catalogue de la Rétrospective Philippe Derchain organisée au Musée des Beaux-Arts de Verviers, 18 février-15 mars 1961.

- Blavier André, Maurice Pirenne, le peintre, Bruxelles, Imprimerie Malvaux, 1954.

- Catalogue du Centième anniversaire de l’école Sainte-Marie, Huy, 1983.

- Bodart R., « Finette Dupont », Choix de peintres wallons. L’Avant-poste, Verviers, 1938.

- Catalogue exposition maison de la culture, Renée Prinz, Namur, 1969.

- Bodson B., Arts plastiques dans la province de Namur. 18001945, Maison de la culture, Namur, 1993.

- Catalogue Exp. rétrospective Luc Lafnet (1899-1939), Liège, 1985.

- Body Albin, Essai historique sur les Ouvrages peints dits Boîtes de Spa, Liège, Editions Léon de Thier, 1898.

- Catalogue, Peintres hutois du passé.

- Bonjean Albert, La Baraque Michel et la Haute-Ardenne, Verviers, 1938.

- Cayman H., Het laat-impressionnisme van A. Jamar, Bruges, 1939.

- Bonjean Albert, « Un peintre verviétois : Philippe Derchain », La Vie Wallonne, T.I, 1920-1921.

- Ce Barvaux-là… 1950-1960, Centre culturel de Durbuy, Vol. 1, 2007.

- Bosmans Fredy, « Marcel Lagasse* », Au rythme de Ferrières, n°4, 1980.

- Cercle des Beaux-Arts, Exposition Fernand Stéven, Liège, 1946.

- Bosmant J., Jacques Ochs, Monographies de l’art belge, Anvers, de Sikkel, 1955.

- Cercle l’Essor, Retrospective O. Delmer, Huy, 1932. - Cercle Royal des Beaux-Arts, Armilly Vandervael, novembre 2008.

- Bosmant J., Soreil A., Comhaire G., Van Elderen F., Servais J., Jean Donnay, peintre et graveur, Monographie de l’Art Wallon, 1972.

- Charlier Sébastien (dir.), Paul Jaspar architecte (18591945), Liège, Commission royale des monuments, Sites et Fouilles, 2009.

- Bosmant Jules, Fernand Stéven, La Vie Wallonne, 1955. - Bosmant Jules, La Peinture et la Sculpture au Pays de Liège de 1793 à nos Jours, Mawet Editeur, 1930.

- Chevalerie de Chuffin, plaquette, s.d. - Claskin J.M., Les Echos, 21 novembre 1992.

- Bosmant Jules, Richard Heintz, Peintre de l’Ardenne, Edition Benard à Liège et Dorbon Aîné à Paris, 1933. - Boussard Jean-Denys, Vlan, avril 2002.

- Clercx-Léonard-Etienne Francine, Catalogue Adrien de Witte, Liège, 1981.

- Bouvy Coupery Mme, Chronique administrative, Séance du 22 mai 1976.

- Colas Henri, Un peintre devant les Cathédrales de France, Editeur à Paris.

- Braun Thomas, Lesse, Quarante tableaux d’Aristide Capelle, Liège, Imprimerie Georges Thone, 1943.

- Colin Paul, La peinture belge depuis 1830, Bruxelles, Editions des Cahiers de Belgique, 1930.

- Bruch V. et Baudhuin J., Franz Kegeljan, Editions les Amis de la Citadelle de Namur, 1986.

- Collart A., Hautes Fagnes, Mars 1948. - Collard André, La libre Seigneurie de Herstal, son Histoire, ses Monuments, ses Rues et ses Lieux-dits, tome second, Liège, Editeur Georges Thone, 1937.

- Bruyere M., Hautes Fagnes, 1939. - Cabinet des estampes, Musée de la Boverie, Clélie Lamberty, Aquarelles, Liège, 1981.

- Collard J. et Houssin M., Jean Dupont ou la nuit habitée, Editions Mardaga, 1979.

- Cardol Georges, Cent ans d’Art lyrique à Verviers, Editions La Dérive, 1992.

- Collard Jacques, Aubin Pasque ou la résurgence du Symbole, Ostende, Editions Erel, 1976.

- Caso Paul, Le soir, 30 décembre 1962.

- Comanne J., Patrimoine pictural hutois, Catalogue des collections de peinture de la Ville de Huy, 1984.

- Caso Paul, Marie Howet 1922-1962, Vieux-Virton, Editions de la Dryade, 1962.

- Compendium des œuvres d’art de la collection provinciale, Province de Luxembourg, Arlon, 2006.

- Caso Paul, Un siècle de Peinture Wallonne de Félicien Rops à Paul Delvaux, Editions Rossel, 1984.

- Catalogue de l’Essor, Huy, 1926.

- Cornelis Sabine, Un peintre à l’équateur, Louis Moreels (1858-1930), Tervuren, Approche d’une vie et d’une œuvre à travers les aquarelles conservées au Musée royal de l’Afrique centrale, 1991.

- Catalogue de l’Exposition d’artistes hutois, s.d.

- Coune Dominique, La Meuse, 29 décembre 2000.

- Castin René, Adrien Dupagne, Initiation à l’Art Belge, Editions La Cité Moderne, 1941.

646


Ta b l e d e s m a t i è r e s

Table des matières - Avertissement - Introduction

...................................................................................................................................................................................................................................................

13

........................................................................................................................................................................................................................................................

15

- Chronologie

.....................................................................................................................................................................................................................................................

19

- Dictionnaire

.......................................................................................................................................................................................................................................................

37

- Bibliographie

...............................................................................................................................................................................................................................................

- Crédits et remerciements - Du même auteur

645

.....................................................................................................................................................................................................................

653

........................................................................................................................................................................................................................................

655

657



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.