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Brigitte
Photo : Mark Maggiori
Aurélie et Sylvie, la blonde, et la brune, la femme aux colliers de tête et celle aux lunettes, la mère, la louve, l’amoureuse, la pute, l’ivrogne... C’est Brigitte : le duo excentrique dans son image, intéressant dans sa musique et agréable dans son chant.
Votre album a reçu une critique très positive. Quel a été le meilleur et le pire commentaire ? C’est vrai qu’il y a de très jolies choses qui ont été dites. Le fait que les gens viennent nombreux pour nous voir en concert c’est ce qui nous a énormément touché. Je me souviens d’une fille qui est venue à la fin du concert et qui m’a dit : « Mais c’est ma vie que vous racontez ». Ça m’a extrêmement touché car quand on écrit des chansons, on raconte plein de vies : nos vies présentes, rêvées, fantasmées, passées. Et les gens comprennent la même chose, comme si on a mis en mots et en musique les choses qu’ils ont ressenties. La pire critique qu’on a eue ? On s’attendait à avoir plus de choses désagréables, mais on ne les a pas eues. À la sortie de notre album il y avait un journaliste qui nous a demandé : « Avec votre look très travaillé et très féminin, est-ce que vous n’avez pas peur qu’on vous prenne pour des connes?». Une femme peut porter une robe, une coiffure, du maquillage, elle travaille, elle est mère, elle est amoureuse, elle peut être féminine, elle peut être engagée, elle peut être putain, elle peut être tout à la fois, et finalement nous dire ça ? Ça nous a un peu choqué (rires). En parlant de public, comment communiquez-vous avec lui ? C’est assez scénographique nos concerts. On danse beaucoup et on regarde toujours le public mais on ne raconte pas de blagues. Donc on communique mais de façon différente. Et il se passe toujours quelque chose de très fort avec le public. Quel concert vous a le plus marqué ? Chaque concert est vraiment incroyable. Mais c’est vrai que le concert à l’Olympia a été un moment dingue pour nous - une salle pleine d’histoire et pleine à craquer. On était dans une joie incroyable. À un moment on s’est regardé toutes les deux et Sylvie m’a demandé : « Est-ce que tu kiffes? ». On s’est souri toutes les deux et on a eu envie de se prendre dans les bras et de se dire : « Oh, quel moment magique on
est en train de partager ensemble ». Vous avez aussi des dates en Belgique et Suisse. Voulez-vous vous lancer sur la scène internationale ? Ça marche très bien en Belgique et en Suisse. En ce moment on est en train de nous proposer des dates et une sortie de l’album à l’étranger, aux Etats-Unis. Ça nous excite beaucoup. S’exporter c’est un rêve, mais s’exporter de la façon la plus honnête, la plus personnelle. Donc vous allez continuer de chanter en français ? On ne veut pas chanter en anglais pour s’exporter. Le français est la langue qui nous touche, c’est avec celle-là qu’on écrit. C’est intéressant d’assumer sa culture et de se promener dans le monde en assumant ce qu’on est. Ce qui me fait plaisir c’est qu’on défend un projet très français. Vous avez des dates jusqu’en octobre. Avez-vous déjà des idées pour le nouvel album ? On est vraiment dans la tournée et on a très peu de temps. Pour le premier album, on a composé autour de la table à manger, avec les enfants à côté. C’était quelque chose de très simple et familial. On a envie de faire le deuxième album de la même manière, mais avec l’expérience qu’on a eue. On va essayer de se retrouver toutes les deux, se raconter nos vies encore une fois, nos histoires et nos envies. Donc on va avoir besoin de se poser de nouveau tranquillement, à la maison, ensemble. Donc la création des chansons est toujours un travail collectif à deux ? Toujours. On se retrouve toutes les deux et on part d’une idée, d’une phrase, d’un mot, d’une scène de film, de quelque chose qui nous inspire, et on brode autour. On a beaucoup ri et beaucoup pleuré en écrivant les chansons ensemble. Je pense qu’on va continuer à faire de cette même manière là, dans l’affection qu’on a l’une pour l’autre... Lyuba Sofronieva
En concert le 07/03 au Rockstore – Montpellier (34), le 21/03 à Espace Julien (Festival Avec le Temps) – Marseille (13), le 22/03 au Théâtre Jean Le Bleu – Manosque (04), le 23/03 au Théâtre Lino Ventura – Nice (06), le 05/04 au Train Théâtre – Portes-lesValence (26), le 04/05 à L’Espace Montgolfier – Davezieux (07) et le 18/07 au Théâtre de Verdure (Festival Crazy Week) – Nice (06). www.brigittedefrance.tumblr.com