La lettre de Christian Estrosi à Eric Ciotti

Depuis plusieurs mois, tu alimentes des critiques sans précédent sur la gestion de la ville de Nice et de la Métropole gérée par les 49 maires qui la composent et la majorité qui la soutient. Dans le même temps, tu dénonces aujourd’hui des projets que nous conduisons pour Nice alors qu’il y a quelques mois encore tu en étais un ardent soutien.

Oui, nous avons des divergences mais nous avions jusqu’à présent toujours réussi à les surmonter. Ces divergences existent au plan national : je n’ai eu qu’une fidélité dans ma vie politique celle à Nicolas SARKOZY et ma vision de la vie politique française reste la même que la sienne là où tu as choisi de t’aligner sur celle de Laurent WAUQUIEZ. Pour autant, nous appartenons à la même famille politique ; celle de la droite gaulliste rassemblant différentes sensibilités.

Pour ma part, je continue de penser que ces divergences qui ont toujours existé au sein de notre famille politique sont surmontables.

Et je souhaite qu’elles soient surmontées car une seule chose m’anime aujourd’hui : l’intérêt de Nice et de sa métropole. C’est la raison de mon engagement qui m’a d’ailleurs conduit à quitter l’ensemble de mes mandats nationaux et la présidence de région pour continuer à servir Nice pour laquelle j’ai encore beaucoup à donner. Tu as fait d’autres choix que je respecte.

Tous les jours, des élus du département et des Niçois me disent à quel point ils regrettent les tensions qui n’ont cessé de monter ces derniers mois. Je les regrette aussi. Depuis plusieurs années, j’ai réussi à mettre mes sentiments et mes déceptions de côté dans notre relation, mais ce qui m’attriste c’est que tes critiques font prendre le risque de faire perdre à Nice, l’attractivité, l’image et le rayonnement dont tous les observateurs relèvent qu’ils nous positionnent au premier plan sur la scène nationale et internationale.

Alors, pour la réussite de notre territoire, je te propose une nouvelle fois un dialogue, un échange sans condition entre nous. Soyons clair, je ne souhaite pas un accord politique. Nice ne se marchande pas. Je souhaite un dialogue visant à un apaisement dans nos relations. Y es-tu prêt sans condition et sans réserve ? …/…