Algerie News Week

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> Il s'appelait Mabrouk, l'être béni, et était connu de tous, respecté et toujours salué. Il faut dire que les gens pouvaient à n'importe quel moment de la journée avoir besoin de ses services. Mabrouk exerçait le métier de "laveur de morts". De surcroît, il ne pouvait être confondu avec une autre personne : Mabrouk était l'unique noir à habiter cette petite ville du nord de l'Algérie. Sa vie, et celle de ses enfants, ne fut que tourmente et injustice. Aucun habitant de cette ville montagnarde ne savait d'où il était venu. La seule explication restée dans les mémoires, c'est qu'un jour, il y a de cela très longtemps, cet homme a débarqué dans les bagages d'un officier, un capitaine spahi muté dans cette ville du Nord de l'Algérie. Mabrouk était donc son homme à tout faire, une sorte d'ordonnance en civil. Même après la démobilisation de Hadj Salah, ainsi que se nommait ce militaire, et l'accession de l'Algérie à l'indépendance, le serviteur est resté à son service. Des années plus tard, son maître le maria à une jeune Noire qu'il fit expressément venir du grand Sud. L'entreprise n'avait rien de charitable. Hadj Salah, marié bien avant son domestique, n'avait jamais eu d'enfants. Il décida donc de marier son boy et d'adopter par la suite sa progéniture. Chose qu'il exécuta à la lettre, au point qu'il devint, pour les garçons de Mabrouk, leur véritable père. Faisant fi de la couleur de la peau qu'ils partageaient avec Mabrouk, les enfants le traitèrent, des années durant, comme un serviteur devant répondre à tous leurs caprices. Hadj Salah homme influent, respecté et craint par tous, n'eut à aucun moment à subir critiques ou sarcasmes. Les gens finirent vite par accepter cette situation, qui émanait d'un homme qui continuait d’ habiter sous le même toit que la veuve de son maître. Après l'enterrement, il quitta la demeure pour s'installer dans une minable petite chambre. Du coup les enfants, en pleine adolescence, furent livrés à eux-mêmes. Ce n'était pas une femme âgée, complètement abattue par la mort de son époux, qui pouvait avoir de la poigne et de l'autorité sur eux. Djafar, l'aîné, avait dix-sept ans. Il comprit très vite que les choses allaient changer. Sans le dire à personne, un beau matin, il prit un bus : direction inconnue. Allal son cadet, seize ans, était en classe de troisième. Du jour au lendemain, ses professeurs qui, auparavant, étaient très gentils, commencèrent à lui parler sur un autre ton. De tempérament très doux et élève travailleur, il accepta ce changement. L'essentiel pour lui restait la réussite dans ses études. Omar, le plus jeune, douze ans, était à l'opposé du caractère de ses frères. Turbulent et frondeur, il était incapable d'accepter la moindre réflexion. Très affecté par la disparition soudaine de son père adoptif, il décida, malgré toutes les supplications de Mabrouk, de cesser de fréquenter l'école. Omar était également complètement dénué de sentiments à l'égard de son père

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P R O J E C T E U R S 7

Véritable rendez-vous des acteurs de la santé

Le SIMEM 2009 annulé > La deuxième session du

Salon international du médicament et de l’équipement médical d’Alger (Simem Alger 2009) qui devait se tenir au Palais de la culture le 17 novembre prochain, sous le haut patronage du ministère de la Santé, n’aura finalement pas lieu. Une session destinée exclusivement aux exposants algériens qui ont enregistré une faible participation lors de la session de printemps organisée au mois d’avril dernier. Les causes de cette curieuse décision, venant du ministère de la Culture premier responsable de l’espace où cette importante manifestation qui répond parfaitement à la demande croissante du secteur de la santé en Algérie devait se dérouler, sont dues au retard accusé par les organisateurs qui, pour la première fois disent-ils, se heurtent au non-respect des engagements par les exposants algériens malgré les facilités offertes et autres problèmes techniques. L’annulation de cet important évènement, qui devait se tenir tout

Le chiffre QUI chiffonne

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milliards de dollars

C’est le montant global des services importés par l’Algérie en 2008. Nos entreprises sont réellement incapables même de produire un minimum de services pour que notre pays importe en services ce que nos voisins n’importent pas en produits finis ? Pourrions-nous dire que ce chiffre a contribué à la décision du gouvernement de limiter les importations, introduite dans la loi de finances complémentaire pour l’année 2009 ?

Les

d’abord vers la fin du mois de septembre, puis à la première semaine du mois d’octobre, semble laisser indifférent le ministère de la Santé qui, à aucun moment des négociations, n’est intervenu. Pour rappel : la session de printemps du 04 au 07 avril 2009 qui a

connu la participation de 48 exposants, dont le Japon, la France, la Pologne, la Turquie mais aussi le Maroc et la Tunisie, a connu un très grand succès auprès du marché du médicament vu la diversité et la qualité des produits proposés : médicaments et produits phar-

maceutiques, équipements médicaux et mobilier médical, instruments et consommables pour la chirurgie, la radiologie et les laboratoires , les logiciels et la littérature spécialisée ainsi que des présentations de service pour le secteur sanitaire. Isma Remla

Gens Saïd Alik En critiquant les choix de l’entraîneur de l’EN, le président de l’USMA, Saïd Alik, a oublié que l’ingérence des présidents des clubs dans l’aspect technique qui relève des prérogatives des entraîneurs a contribué énormément à la dégradation du niveau du foot-ball algérien.

Une première en Algérie e

13 Salon de l’automobile d’Alger naturel, aimant toujours à le contrarier. petite injustice ! Ce trait de caractère lequel, il ne s'entendait point. A force de D'ailleurs, quand il parlait de lui à ses s'accentua au fil du temps. Un jour, à fuir la maison, il devint une sorte de copains, il ne mâchait pas ses mots. grand renfort de coups de pieds, il laissa S.D.F., qui, toute la nuit, devait partager Cruellement, il aimait à répéter cette à moitié mort un joueur qui l'avait taclé la compagnie des clochards et des ivrophrase : "Ce n'est pas mon père, ce n'est dans le dos, alors qu'il était en situation gnes pour, le matin venu, reprendre ses qu'un Nègre qui a juste tiré un coup de marquer un but. Après son expulsion activités comme le commun des habipour que je vienne au monde. Mon père, séance tenante par l'arbitre, la sanction tants de la ville. Omar finit par perdre à ce jeu et à se sportive tomba sans appel : Omar fut c'est Hadj Salah!". transformer, en l'espace de quelques Doué d'une grande imagination et radié à tout jamais des terrains ! Cette décision amorça le cycle infer- mois, en délinquant qui en a gros sur le d'une riche faculté de fabulation, Omar aimait à raconter dans les détails, aux nal de sa courte vie. Chassé des terrains cœur contre tout le genre humain. Ainsi, copains du quartier, les pseudo faits d'ar- de sport, il essaya de s'adonner à son perdit-il son boulot et put-il à loisir s'enmes de son père adoptif. Selon lui, Hadj autre passion. Il en fit du même coup son foncer dans l'alcoolisme et la drogue. Salah avait combattu des tribus rebelles gagne-pain. Sans grande difficulté, il Pour pouvoir continuer à boire et à dans le Grand Sud au Mali et au Niger. trouva un restaurant où il travaillera fumer, il devint à l'occasion voleur, agresseur de vieilles dames C'est lors d'une victoire, qu'il et dealer. La prison, du reçut d'un chef défait, à titre coup, devint son domicile de cadeau, Mabrouk. A l'épo- Maintes fois auditionné par la justice, Mabrouk Il en sortait pour vite que, c'était un noiraud chétif avait été incapable de dire de quelle région ou de légal. y revenir. Lui qui était âgé d'à peine quinze ans. d'une force herculéenne Depuis, Mabrouk l'a suivi quel pays il venait. Il ne se souvenait pas de son perdit très vite sa santé. comme son ombre et l'a servi père ni de sa mère. Un méchant ulcère à l'esavec docilité et obéïssance. tomac le rongea en quelLe jeune Omar avait deux passions : le foot et la cuisine. Pour comme cuisinier. Loin des regards de la ques mois. Il mourut sur un lit d'hôpital assouvir la première, il s'inscrivit dans le foule, il se démenait comme un diable, après avoir hurlé tout une nuit de douclub local et devint très vite titulaire dans luisant de sueur, réalisant de très bons leur. Lors de ses rares moments de lucil'équipe des seniors. A l'époque, c'était plats : couscous, rôtis et sauces bien dité, il continua à refuser avec rage l'accès bien vu de faire jouer un Noir parmi des mijotés n'avaient aucun secret pour lui. de sa chambre à son père naturel qui Blancs. En tout cas, c'était la mode et cela Devant ses fourneaux, il était heureux et voulait le voir une dernière fois. ne déplaisait pas du tout aux supporters. cuisinait des heures durant sans ressentir Mabrouk passa toute la nuit à pleurer et Omar, de surcroît, avait un jeu intelli- la moindre fatigue. Tout en travaillant, il à attendre dans le hall de l'hôpital. Omar, gent, tout en finesse. Ses dribbles étaient aimait siroter, verre après verre, le bon à sa mort, n'avait que 29 ans. Durant sa redoutables et ses tirs, le plus souvent, rouge des coteaux de la région. De temps très courte vie, il s'était battu pour être inquiétaient les gardiens les plus expéri- en temps, il se roulait un joint, histoire reconnu comme un homme parmi les mentés. Mais, pour une simple chute, de garder toujours la bonne humeur. hommes. Mabrouk l'enterra et inscrivit Omar pouvait rentrer dans une grande Très tard, il quittait son lieu de travail, sur sa tombe : "Ci-gît Omar S.N.P." ! Dans cette famille, la mort avait déjà colère, capable de faire dégénérer la par- mais refusait de rentrer chez lui. Il préfétie en une bagarre générale. Il était san- rait traîner dans les rues que de se frappé une première fois, il y avait de guin et ne pouvait supporter la moindre retrouver face à son frère Allal, avec cela quelques années. Elle avait emporté

Les Chinois ne communiquent

pas ! Les représentants des marques chinoises sont présents encore en force cette année au 13e Salon de l’automobile d’Alger. A l’exception de quelques-uns, le reste ne communique pas avec la presse. Pourquoi réagissent-ils ainsi ? Lors d’une virée qui nous a conduits au Salon, les responsables de ces marques automobiles ont refusé de nous éclairer sur les produits qu’ils exposent au grand public. Une réaction que nous n’avons pas pu comprendre. Ce qui nous laisse nous interroger sur la conformité des produits qu’ils exposent ! H . Z.

L’obésité au centre d’un colloque à Tlemcen

Saïd Sadi Le président du RCD a invité des personnalités politiques étrangères pour parler de la démocratie à l’occasion de la tenue de son université d’été. Et ce, au moment où des membres fondateurs et des militants de première heure sont soit exclus soit marginalisés. Il est préférable d’appliquer les principes de la démocratie dont tu parles dans ton Parti d’abord, monsieur Sadi.

Me Farouk Ksentini

> C’est effectivement la première fois que l’obésité des Algériens est abordée sous l’angle pathologique, la santé alimentaire du citoyen et son équilibre nutritionnel sont également au rendez-vous à travers le «AQN-2009», (le Séminaire I n t e r n a t i o n a l s u r l’Alimentation et la Qualité nutritionnelle) qui se tiendra les 8 et l9 décembre 2009 à Tlemcen. Organisé et présidé par le docteur Mohamed Aribi, maître de conférence et profes-

seur d’immunologie à l’université d’Aboubakr Belkaïd de Tlemcen, en collaboration avec le laboratoire«Toxicomed» de la faculté de Médecine. Les thèmes proposés sont les suivants : Malnutrition et maladies, Nutritions et pathologies odontostomatologiques, Nutrition, immunité et allergies alimentaires, Hormones et nutrition, Nutrition, obésité et complication, Génétique et obésité. I. R.

Le président de la commission consultative nationale pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, (CCNPPDH), Farouk Ksentini, a affirmé mardi dernier qu’il saisira les hautes autorités du pays à propos du transfert des dépouilles des haragas algériens qui se trouvent jusque-là dans des morgues des hôpitaux des pays européens, notamment en Espagne et en Italie. Il ajoute que les pouvoirs publics sont appelés à régler ce problème délicat qui nuit à l’image du pays. Toujours sur ce sujet, il rassure que l’Etat va prendre en charge tous les frais de transfert des dépouilles. Cette mesure va permettre aux familles des victimes de faire leur deuil selon les traditions musulmanes.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Heureux et fier, que ses fils soient sans nom patronymique - S.N.P.

> C O U P S


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