AlgerieNewsWeek

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> C O U P S

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P R O J E C T E U R S 7

Gérard Rondeau

Politique d’innovation du secteur industriel

Conversation avec un maître-photographe

Temmar veut constituer un vivier d’experts nationaux

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Le grand photographe, auteur de plusieurs ouvrages de référence, connu pour sa fascination des surréalistes et d’Artaud, assiste cet après-midi à 18 heures au vernissage de son exposition, la première du genre, dans notre pays. L’occasion de lui voler quelques impressions sur son métier.

> Le ministère de l’Industrie et de la

mythologie, celle des grands photographes qui l’utilisent ou l’ont utilisé ? Non, c’est un appareil complètement mécanique, qui est solide, qui prend des coups et qui résiste bien. Le mien n’est pas tellement vieux, il a 10 ans, il me permet d’être discret et d’avoir un rapport respectueux avec l’objet ou le sujet de la photo. On ne voit rien dans le viseur d’un Leica, le mien c’est mon œil, on n’a donc pas besoin de l’exhiber ou de se mettre en représentation pour faire la photo qu’on veut faire...

Algérie News-week : Vous présentez ce soir à Alger dans une exposition au CCF quelques-uns de vos travaux. Une première, n’est-ce pas ? Gérard Rondeau : Oui. Je connais le Maghreb pour avoir beaucoup travaillé sur le Maroc et autour du Maroc. J’ai fait entre autres , il y a une dizaine d’années, un livre sur les gens de culture de ce pays puis un autre en hommage à Delacroix et à sa mission diplomatique en 1832, un travail que j’ai présenté en différents endroits du royaume et à Paris, au musée qui porte le nom du peintre. Mais c’est la première fois que je viens et que j’expose à Alger.

Travaillez-vous avec la couleur ? Très peu car je trouve que dans la couleur, il y a trop de modes et que ça ne me parle pas : avant, c’était le truc des couleurs violentes, actuellement, c’est la mode des couleurs un peu passées. Moi, je me plais bien dans le noir et blanc.

Comment trouvez-vous la ville ? Allezvous en prendre des photos? Non, je ne suis pas venu pour ça. Disons que je ne suis pas en situation de le faire. Ceci dit, je découvre une ville absolument magnifique. Les lumières y sont constamment changeantes sur des choses et des objets qui me parlent réellement. Alger est une ville superbe, peutêtre que je ferais quelque chose dessus...

Et le numérique ? Je ne travaille pas avec. Mais, contrairement à ceux qui font la leçon que c’est meilleur avec l’argentique, je réponds que c’est un outil génial avec lequel on obtient une qualité dix fois meilleure. Pourquoi je n’en use pas ? J’aime cette sorte de rapport direct entre la réalité et le support papier.

ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009

H. Fodil./Algérie News

Revenons à l’exposition de ce soir. Quelles photos allez-vous exposer ? Je propose une série de portraits, une vingtaine, et des extraits d’une série que j’ai réalisée sur les coulisses des musées : une partie d’une exposition que j’ai présentée, il y a trois ou quatre ans, au Grand palais à Paris. Je présente au public quelques photos également que j’appellerai «allégories» mais ce serait trop prétentieux car ce sont plutôt des traces de mes cheminements à travers le monde, à Sarajevo, au Maroc et dans d’autres lieux que j’ai parcourus ces dernières années. En France comme ailleurs, vous êtes considéré comme un photographe à part, celui des «portraits longs» et de la «durée»... Avez-vous conscience de cette singularité? J’ai fait des sujets assez longs sur de nombreuses années. J’ai beaucoup travaillé sur des portraits de gens de culture, notamment avec le journal Le Monde pour lequel j’ai photographié des gens comme Habermas, Baudrillard, Derrida, Sarraute, Cossery, Tapie et d’autres…J’ai beaucoup photographié les coulisses. De plus, je suis venu à la photographie à l’âge tardif de 27 ans, j’ai eu une autre vie avant de commencer la photo. Ceci m’a peut-être conduit à cultiver un autre rapport à ce métier. Pendant quinze ans, j’ai été un compagnon de route de Médecins Sans Frontières, je me suis trouvé en Roumanie avant et après la chute de Ceausescu, dans beaucoup d’endroits frappés par la barbarie, j’étais présent pour des raisons d’engagement en Yougoslavie pendant la guerre et j’ai découvert que, face à l’avalanche des images Internet et de télévision les plus violentes les unes que les autres , la photographie a l’immense vertu du silence et

Promotion des investissements vient de publier un placard publicitaire particulier. On peut y lire : «Le Ministère…Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique d’innovation, lance un avis de présélection pour la constitution d’un vivier d’experts et consultants nationaux capables d’intervenir dans les domaines de la recherche et développement et de l’innovation industrielle». La première question qui vient à l’esprit : pourquoi attendre dix ans après le lancement de la refondation de la politique industrielle pour se rendre compte qu’il faut faire appel à de la matière grise habilitée et qualifiée ? Il semblerait que le département de M. Temmar manque de cadres et d’experts qualifiés, capables de dresser un diagnostic et proposer des solutions au problème du secteur. L’annonce du ministère fixe quatre critères pour les futurs candidats, entre autres l’expérience professionnelle et la capacité d’accompagner les entreprises dans la création. Cela dit, pour les personnes intéressées, elles pourront adresser leur candidature par mail à la Division des politiques d’innovation. Y.C.

de l’humilité. Même dans les endroits où il y a une actualité, j’essaye de raconter autrement, de suggérer plutôt que de démontrer, ce qui ne veut pas dire que c’est mieux ou que c’est meilleur. J’ai beaucoup de respect pour le travail des autres, mais je suis de ceux qui veulent montrer autre chose que la personne ou l’objet photographié. Y compris pour l’image de presse ? Bien sûr. Je ne vais pas répéter ce que dit Roland Barthes à ce sujet mais la photo est un mode d’expression totale. Par l’image, y compris celle de presse, on peut raconter, on peut suggérer. Je crois en la photo qui suggère et ne démontre pas. Je pense aussi qu’une photographie qui fonctionne c’est quand quelqu’un la regarde et s’arrête même s’il dit : qu’estce que cette photo fait là. Si elle provoque

une telle réaction, c’est que c’est déjà quelque chose de gagné. Comment et avec quoi travaillez-vous ? Si je suis au bout du monde, je travaille toujours avec mon Leica. Quand je fais des portraits en commande, je travaille avec un vieux Hasselblad qui a quarante ans, qui est fatigué mais qui m’est très utile. Je travaille toujours en lumière naturelle sans jamais d’équipement, sans jamais de flash, rien de tout ça. La raison est que je fais les portraits chez les gens autant que possible. Non pas pour avoir des détails de leurs intérieurs mais parce que je considère qu’on vit dans des lumières qui nous correspondent et que faire des photos c’est aussi savoir capter ces lumières. Vous utilisez un Leica pour perpétuer la

Quelles sont les photographes qui vous parlent ? C’est un peu un lieu commun, je suis désolé pour ça, mais Henri CartierBresson me parle beaucoup. J’étais en poste quelque part en Asie dans le cadre de mon ancien travail à l’alliance française : il y avait, dans l’endroit où j’étais, des expos, des sculptures et un livre de photos. C’était «Voyage à propos de l’URSS». Ce n’est pas le meilleur de Bresson mais il a provoqué un bouleversement total en moi. J’ai ensuite fait un portrait du photographe mais je ne l’ai jamais rencontré. Quand j’ai fait un portrait de lui pour Le Monde, c’était par le biais de sa femme, mais j’ai su qu’il avait aimé le travail…Il y a, bien sûr, Robert Frank, un type comme August Sander et ses photos de l’Allemagne pré-hitlérienne, les portraits de Richard Avedon, Annie Leibowitz me touchent beaucoup moins… Depardon ? Oui, c’est quelqu’un de très important. Depardon et sa correspondance new yorkaise pour Libération m’ont beaucoup fait avancer sur les rapports entre l’image et la presse. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Je suis de ceux qui pensent que n’importe quel sujet peut être une source d’inspiration et de travail. Pour preuve, je viens de faire le portrait d’une rivière que j’ai remontée sur une distance de 525 kilomètres après avoir déménagé de mon ancien lieu de résidence… C’est mon sujet du moment… Entretien réalisé par Nordine Azzouz

Protection civile

Acquisition de six Arimar super puissants

Service chirurgie infantile du CHU Mustapha

Les travaux reprendront trois ans après leurs débuts !

> La

direction générale de la Protection civile vient d’acquérir pour un montant d’environ deux millions d’euros six embarcations pneumatiques de marque Arimar, utilisées généralement dans les opération de sauvetage en haute mer. La firme italienne a remporté le marché en proposant des embarcations dotées de moteurs très puissants de marque Yamaha. La livraison est prévue dans deux mois. Y.C.

Le chiffre QUI chiffonne

325 000

C’est le nombre de mariages enregistrés en 2006, selon les statistiques du ministère de la Santé et de la Population. Un chiffre qui représente presque le double des mariages constatés en 2000. Ce qui ,de prime abord, paraït invraisemblable, en raison du niveau de vie des Algériens au cours de ces dernières années. Qu’est-ce qui pourrait donc justifier la tendance à la hausse des mariages, notamment en 2006 ? Les conditions de vie des Algériens se sont-elles améliorées à ce point? En tous les cas, ce chiffre qui chiffonne n’est pas proportionnel à la réalité socioéconomique faite de chômage, d’érosion du pouvoir d’achat et du recours systématique à la harga.

Les

Gens Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale Tayeb Louh a annoncé que son département allait prendre des mesures pour protéger les employeurs des effets de la crise économique. Elles seront introduites par les nouvelle consignes données à l’inspection du travail. Ces mesures sont permettront à la fois aux travailleurs de préserver leurs postes de travail et aux entreprises d’éviter la fermeture et ce, en protégeant la production nationale des produits importés. Ces mesures vont-elles compléter la loi de finances complémentaire qui vise à protéger l’économie nationale ?

Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l’information Le ministre de la > Les travaux de rénovation du service chirurgie infantile du CHU Mustapha reprendront bientôt, si l’on en croit l’avis d’appel d’offres publié cette semaine dans la presse. Il y a plus de trois ans, les travaux avaient été confiés à un entrepreneur privé qui avait entamé les travaux de démolition avant de disparaître et laisser le service dans un piteux état,

sans en informer la direction de l’hôpital. Depuis, les enfants hospitalisés vivent un calvaire, entassés dans des chambres ou des grandes salles faute de place. Malgré les efforts de la direction pour trouver une solution, les choses sont restées en l’état pendant trois ans. Avec ce nouvel avis d’appel d’offres, il faut espérer que les travaux pourront enfin être achevés. Y.C.

Poste et des Technologies de l’information a annoncé il y a quelques semaines, que son ministère ne lâchera pas l’EEPAD et fera tout pour qu’un compromis soit trouvé entre les deux parties en conflit, à savoir Algérie Télécom et la société EEPAD. Ces assurances viennent d’être contrariées par le conseil d’administration d’Algérie Télécom qui a rejeté l’appel de partenariat lancé par l’EEPAD. “Nous attendons votre réaction, monsieur le ministre !”

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26 > E N T R E T I E N


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