Mt1642 no 6 - Au féminin

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Montréal, depuis 1642profile Portrait de concierge — Concierge

Des montréalaises inspirantes P.12

Inspiring Montreal women P.12

Gastronomie au féminin P.52

Women in gastronomy P.52

Les montréalaises et le sport P.90

Montreal women and sports P.90

Gastronomie | Culture | Affaires | Événements | Festivals

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Montréal, depuis 1642

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Gastronomy | Culture | Business | Events | Festivals

№ 06 Au féminin

N•06


Portrait de concierge

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Concierge profile


Éditorial

Editorial

Volume deux N•06

AU FÉMININ

Volume two N•06

A FEMININE TOUCH

Montréal est une femme

Montréal est une femme

Jean-Pierre Ferland a chanté :

Jean-Pierre Ferland sang:

Montréal est une femme Une femme bleu, blanc, blues Je ne peux pas me passer d’elle… Un bien bel hommage que rend ce grand auteur-compositeur et interprète, non seulement à Montréal, mais aussi à toutes les femmes. Et l’hommage est bien mérité ! Il ne peut se passer d’elle, écrit-il. Soit, mais Montréal, de son côté, ne peut se passer d’ELLES ! La grande ville ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans l’apport des femmes, en commençant par Jeanne Mance, cofondatrice de Montréal, en 1642. Depuis, toutes les époques ont été marquées par la passion, l’engagement, le génie et la détermination d’un très grand nombre de femmes. C’est en pensant à toutes ces Grandes Dames d’hier et d’aujourd’hui que nous avons préparé ce numéro. En effet, dans cette publication, Mt1642 est particulièrement fier de vous présenter quelques-unes de ces Femmes  — avec un grand F  — qui ont bâti la ville et de vous faire mieux connaître celles qui, flambeau à la main, continuent aujourd’hui à doter la métropole québécoise d’une identité unique, sympathique et attrayante pour les touristes du monde entier. À travers ces rencontres avec les grandes Montréalaises, vous découvrirez des endroits à voir et à visiter absolument, qu’il s’agisse de boutiques de designers, de restaurants ou de centres culturels et sportifs. Et puisque nous sommes en automne, Mt1642 vous suggère également des sorties adaptées à la saison. Rendezvous est pris à un des nombreux postes d’observation juchés dans le ciel de Montréal : une façon très agréable de contempler la Belle dans ses nouveaux coloris. Bonne lecture, mais surtout, bonne visite !

Montréal est une femme Une femme bleu, blanc, blues Je ne peux pas me passer d’elle… (Montreal is a woman A blue, white, blues woman I can’t do without her…) It’s a beautiful tribute by a great singer-songwriter, not only to Montreal but to all women. And it’s well deserved! He can’t do without her, writes Ferland. On the other hand, Montreal can’t do without all its extraordinary women! This incredible city wouldn’t be what it is today without the contribution of women, beginning with Jeanne Mance, who co-founded Montreal in 1642. Since then, every era has been marked by the passion, commitment, genius and determination of countless remarkable women. This edition is a tip of the hat to all the legendary female figures of yesterday and today. Mt1642 is particularly proud to present some of the notable women who built the city and to better acquaint you with those who carry the torch and continue to establish Quebec’s metropolis as a unique, friendly and attractive destination for tourists from around the globe. As you meet the amazing women who make Montreal their home, you’ll also discover must-visit spots to check out and explore, from designer boutiques and restaurants to cultural and sports centres. And since it’s the fall, Mt1642 also has a few suggestions for seasonal outings. Set your sights high at one of the many observation posts perched in the Montreal sky. It’s a thrilling way of contemplating this beautiful city in her splendid fall colours. I hope you’ll enjoy reading about and, more importantly, visiting this fascinating city!

EVE PARÉ PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE ASSOCIATION DES HÔTELS DU GRAND MONTRÉAL CEO HOTEL ASSOCIATION OF GREATER MONTREAL MONTRÉAL EST UNE FEMME - JEAN-PIERRE FERLAND ALBUM BLEU, BLANC, BLUES - 1992

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MONTRÉAL EST UNE FEMME - JEAN-PIERRE FERLAND FROM THE ALBUM BLEU, BLANC, BLUES - 1992


Sommaire

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Contents

Elles ont marqué l’histoire Women who made history

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Des montréalaises inspirantes Inspiring Montreal women

024

Activités d’automne Fall activities

042

Outremont & Mile-End Outremont & Mile End

052

Gastronomie au féminin Women in gastronomy

068

La liste de Caro Caro’s picks

070

Design Design

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CHANCES : l’équilibre des forces CHANCES: balance of power

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Montréal la littéraire Literary Montreal

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Les Montréalaises et le sport Montreal women and sports


Nom de la section

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Section Name


Collaborateurs

Contributors

U N E P U B L I C AT I O N D E

ÉDITEUR / PUBLISHER

RÉDACTION / WRITING

Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM)

Jacques Laplante, Lapcom inc.

PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE / CHIEF EXECUTIVE OFFICER

RÉVISION LINGUISTIQUE / PROOFREADING

Eve Paré, AHGM

Josée Dufour

GESTIONNAIRE DES COMMUNICATIONS ET ÉDITRICE DE MONTRÉAL, DEPUIS 1642

Kim Cadieux, AHGM

TRADUCTION / TRANSLATION

Keren Penney REPRÉSENTATION PUBLICITAIRE / ADVERTISING REPRESENTATIVE

CONTENU / CONTENT

Nadine Gelly, Hub créatif Lune Rouge Caroline Khangi, W Montréal Olivier Gougeon, Guides de voyage Ulysse Lynn Habel, Tourisme Montréal Julia Yaccarini, Alliance de l’industrie touristique du Québec

Nicole Labelle Louise Lafantaisie Karine Mallet Les Zex IMPRESSION / PRINTING

Imprimerie Solisco inc. COUVERTURE / COVER

Delphine Meier, illustratrice

COLLABORATEURS SPÉCIAUX

Caroline Khangi Louis-Philippe Quesnel Gaëlle Leruste

Caserne PARTAGEZ VOS MOMENTS DE LECTURE AVEC #MT1642 SHARE YOUR READING MOMENTS WITH #MT1642

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Montréal, depuis 1642

MONTRÉAL, DEPUIS 1642 IS PUBLISHED THREE TIMES A YEAR BY THE HOTEL ASSOCIATION OF GREATER MONTREAL AND IS DISTRIBUTED IN THE ROOMS OF MEMBER HOTELS. THE HEAD OFFICE IS LOCATED AT: 1255, BOUL. ROBERT-BOURASSA, BUREAU 1210 MONTRÉAL (QUÉBEC) H3B 3W9 INFO@AHGM.ORG TÉL.: 514 939-2583 AHGM.ORG / MT1642.CA

©TOUS DROITS RÉSERVÉS, TEXTES 2018 DÉPÔT LÉGAL – LEGAL DEPOSIT BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC, 2018

CONCEPTION GRAPHIQUE / GRAPHIC DESIGN

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MONTRÉAL, DEPUIS 1642 EST PUBLIÉ TROIS FOIS PAR ANNÉE PAR L’ASSOCIATION DES HÔTELS DU GRAND MONTRÉAL ET DISTRIBUÉ DANS LES CHAMBRES DES HÔTELS MEMBRES. LE SIÈGE SOCIAL EST SITUÉ AU:

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Nom de la section

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Section Name


O M NT RA É L Elles ont marqué l’histoire

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Women who made history

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Elles ont marqué l’histoire

Women who made history

A

L’ h i s t o i r e s ’é c r i t

history shaped

au

by

féminin

© JEAN-FRANÇOIS GRATTON

L

et au

masculin Elles n’en ont pas eu souvent le mérite, pourtant sans l’engagement des femmes jamais Montréal n’aurait cette réputation de ville progressiste où il fait si bon vivre. L’histoire de Montréal s’est écrite autant au féminin qu’au masculin, et ce, dès la fondation de la cité en 1642, œuvre de Jeanne Mance et de Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve. Les femmes ont toujours tenu des rôles déterminants dans le développement social et économique de Montréal, du premier chapitre jusqu’à celui en voie d’écriture aujourd’hui. Il est bien regrettable cependant que l’on n’en ait pas fait état à la hauteur de ce qu’elles méritent, quoique la Ville ait la ferme volonté de corriger l’injustice en augmentant la représentation féminine dans la toponymie montréalaise, occupée jusqu’ici à 94 % par des hommes. À cette fin, dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, la Ville a créé, en 2016, Toponym’Elles, une banque de 375 noms de femmes qui désigneront des lieux publics. Cette banque de noms gonflera à coup sûr, les femmes, qui représentent 50 % de la population (1 028 500), étant toujours de plus en plus nombreuses à s’imposer dans le développement de Montréal. Si l’histoire s’écrit encore au féminin et au masculin, les chapitres portent maintenant les femmes en titre. Voyons qui sont ces femmes qui ont fait Montréal, et voyons aussi quelques-unes de leurs descendantes qui font rayonner la ville dans toutes les sphères.

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both women and

men They don’t always get the credit they deserve, yet without the contributions of women, Montreal wouldn’t enjoy its reputation as a progressive city where people enjoy life to the fullest. Ever since the founding of Montreal in 1642 by Jeanne Mance and Paul de Chomedey, Sieur de Maisonneuve, this city’s history has been forged by both women and men. From the opening pages of its story to those being written today, women have always played key roles in the social and economic development of Montreal. Unfortunately, they are rarely given the attention they deserve. However, the City is determined to correct this injustice by increasing the representation of women in Montréal’s place names, 94% of which are currently christened after men. To this end, in 2016, during Montreal’s 375th anniversary, the City created Toponym’Elles, a bank of 375 women’s names that will serve to designate public places. This bank of names is sure to grow as women, who represent 50% of the population (1,028,500), increasingly play prominent roles in Montreal’s development. While this city’s history will continue to be written by both women and men, some of the chapter headings may from this point forward proclaim the names of women. Let’s take a look at the women who shaped Montreal, along with some of their descendants, who continue to enhance the city’s reputation in every sphere.


Elles ont marqué l’histoire

Women who made history

Jeanne Mance

Elles

1606 1673

ont

Née à Langres, en France, Jeanne Mance s’expatrie en Nouvelle-France (Québec), en 1641. L’année suivante, en compagnie de Paul Chomedey de Maisonneuve, elle s’installe à l’île de Montréal où tous deux fondent Ville-Marie, qui deviendra plus tard Montréal. C’est à Jeanne Mance aussi que revient la fondation d’un premier hôpital  — quoique vraiment modeste  —  renfermant six lits pour les hommes et deux pour les femmes.

marqué l’histoire

Women who

made history

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Montréal, depuis 1642

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Jeanne Mance was born in Langres, France and moved to New France, Quebec in 1641. The following year, she settled on the island of Montreal with Paul Chomedey de Maisonneuve, and together they founded Ville-Marie, which would later become Montreal. Jeanne Mance also established the first hospital  —  albeit a very modest one  —  with six beds for men and two for women.


© MONTRÉAL EN HISTOIRES

Elles ont marqué l’histoire

Women who made history

De son vrai nom, Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais, elle est la première Canadienne à être canonisée. D’une très grande dévotion, Marguerite d’Youville côtoie la pauvreté depuis toujours. Elle l’apprivoise elle-même à 28 ans, alors qu’elle devient veuve après avoir donné la vie à six enfants et, plus tard, à titre de samaritaine. Son travail auprès des pauvres et des malades incite les autorités à lui confier la direction de l’hôpital général, en 1747. Huit ans plus tard, elle fonde la communauté des Sœurs de la Charité de Montréal, mieux connue sous le nom des Sœurs Grises.

Sainte Marie – Marguerite d’Youville

L’anticonformiste dans la plus pure définition du terme, voilà comment décrire Éva Circé-Côté, femme de lettres, femme libre, éclairée et avant-gardiste. Journaliste d’opinion, elle ne se gêne pas pour décrier l’ingérence du clergé sur la scène politique ni pour promouvoir l’émancipation des femmes. Outre ses milliers de collaborations dans les journaux sous différents pseudonymes, Éva Circé-Côté écrit également quatre pièces de théâtre, toutes à succès. Elle fonde la première bibliothèque de Montréal où elle occupe les fonctions de conservatrice et de bibliothécaire.

Éva Circé – Côté

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1701 1771

1871 1949

Marguerite d’Youville, née MarieMarguerite Dufrost de Lajemmerais, was the first Canadian to be elevated to sainthood. Extremely devout, she had always been surrounded by poverty. At 28, after bringing six children into the world, she was widowed and left to provide for her family by herself. Marguerite d’Youville later dedicated her life to caring for the sick and the poor, prompting the authorities, in 1747, to entrust her with the administration of the General Hospital of Montreal. Eight years later, she founded the community of the Sisters of Charity of Montreal, better known as the Grey Nuns.

A nonconformist in the purest sense of the word, Éva Circé-Côté was a writer, a free spirit and an enlightened, avant-garde woman. She enjoyed a career as a journalist, during which she had no qualms about decrying the clergy’s interference on the political scene or promoting women’s emancipation. In addition to penning thousands of pieces for about a dozen newspapers under several pseudonyms, Éva Circé-Côté was also the author of four successful plays. She founded the first library in Montreal, where she held the positions of curator and librarian.


Madeleine Parent

1918 2012

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Montréal, depuis 1642

Grande revendicatrice, Madeleine Parent se fait connaître très jeune par ses positions en matière de justice sociale et de luttes ouvrières. Étudiante universitaire en sociologie, elle milite farouchement pour la création de bourses d’études, afin de soutenir les étudiants défavorisés. Lorsque diplômée, elle adhère au mouvement syndical et, à 24 ans, mène des campagnes de sensibilisation auprès des ouvriers du textile, notamment ceux de la puissante Dominion Textile. Ses luttes syndicales lui valent d’être arrêtée plus d’une fois, accusée alors de «  conspiration séditieuse ». Le mouvement remporte néanmoins d’éclatantes victoires, dont la syndicalisation de 6000 travailleurs du textile. Madeleine Parent s’engage ensuite dans un autre combat difficile, celui de syndiquer les travailleurs avec des associations canadiennes et non américaines. En 1968, on estime que 70 % des travailleurs canadiens sont affiliés à des syndicats américains. En 1998, ce pourcentage n’est plus que de 30 %. L’équité salariale et le droit des femmes autochtones auront été ses deux autres chevaux de bataille.

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Legendary activist Madeleine Parent became known at a young age for her positions on social justice and labour struggles. While studying sociology in university, she campaigned fiercely for the creation of scholarships to support disadvantaged students. Upon graduation, she joined the union movement and, at 24, led awareness campaigns among textile workers, particularly those of the powerful Dominion Textile plant. Her union battles led to her being arrested more than once, accused of “seditious conspiracy.” Nevertheless, the movement won a number of resounding victories, including the unionization of 6,000 textile workers. Madeleine Parent then engaged in another difficult struggle—to unionize workers with Canadian and non-American allegiances. In 1968, it was estimated that 70% of Canadian workers were affiliated with American unions. In 1998, this percentage plummeted to only 30%. She was also a staunch defender of the rights of Aboriginal women and fought for pay equity.

© NAKASH, FONDATION LÉA-ROBACK

1896 1981

Elles ont marqué Sans l’histoire doute l’une des — plus Women grandes who madeWithout history doubt one of the greatest féministes que le Québec a connues, feminists Quebec has known, Marie Marie Thérèse Casgrain se distingue, Thérèse Casgrain stands out, among entre autres, par son très long other things, for her long struggle combat pour l’obtention du droit de to obtain Quebec women’s right to vote des femmes au Québec. Celle vote. The woman who had led the qui dirige la Ligue des droits de la Ligue des droits de la femme (League femme pendant 14 ans voit tous ses for Women’s Rights) for 14 years saw efforts récompensés lorsque le droit her efforts rewarded when women de vote des femmes est finalement were finally granted suffrage in 1940. accordé en 1940. She joined the Cooperative Mme Casgrain est la première Commonwealth Federation (CCF), femme à être élue à la tête d’un parti a precursor of the New Democratic politique au Canada, la Co-operative Party, and five years later was named Commonwealth Federation, l’ancêtre leader of its Quebec wing, making du Nouveau Parti démocratique. her the first female leader of a Malgré sa popularité, et même si political party in Canada. Despite her on lui doit d’importantes réformes popularity and even though she was dans les domaines de la santé, responsible for important reforms in de l’emploi et de l’éducation, la the fields of health, employment and Montréalaise n’aura jamais réussi education, this Montreal woman was à se faire élire, et ce, en sept tena candidate in seven elections yet won tatives. Mme Casgrain est nommée none. Mrs. Casgrain was appointed to sénatrice à 74 ans. the Senate at the age of 74.

© FONDS CATHERINE LYLE CLEVERDON

Marie Thérèse Forget Casgrain


Elles ont marqué l’histoire

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Women who made history


Des montréalaises inspirantes

Inspiring Montreal women

MARIE &

RENÉE &

PHOEBE &

NATASHA &

VALÉRIE 012

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Montréal, depuis 1642

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Des montréalaises inspirantes

Inspiring Montreal women

Des

Montréalaises inspirantes Trouver 375 noms de femmes extraordinaires pour garnir la banque de Toponym’Elles (qui désignera des lieux publics de Montréal) n’a pas posé problème tant elles sont légion à mériter pareil honneur. Et si, dans le futur, l’exercice se complique un peu, ce sera strictement en raison d’une présence encore plus marquante de ces femmes inspirantes qui façonnent magnifiquement Montréal. Autant dans les arts, les sciences, la politique que les affaires, quantité de Montréalaises se hissent au sommet. Elles sont des figures incontournables dans leur secteur d’activité, elles sont des modèles de passion, de détermination, de convictions et de réussite. Si, dans le passé, leurs ancêtres émérites demeuraient dans l’ombre, condamnées à l’anonymat par une garde condescendante, aujourd’hui, les femmes contemporaines n’échappent pas aux feux des projecteurs, qui les traitent d’ailleurs avec tous les égards qui leur sont dus.

Elles sont astronautes, politiciennes de haut rang, artistes internationales, athlètes médaillées, scientifiques de renom et entrepreneures… particulièrement entreprenantes, comme l’indiquent les statistiques : en 2017, plus de 51 % des nouvelles entreprises du Québec appartenaient à des femmes. Afin de leur rendre hommage, nous aurions aimé vous les présenter toutes, mais on en conviendra, la mission se révèle impossible. Il faudrait y consacrer la totalité du magazine et encore, ce ne serait pas suffisant. À défaut de pouvoir le faire, nous avons retenu aléatoirement quelques personnalités qui font de Montréal une ville différente. Montréal est une femme, chante Jean-Pierre Ferland dans son album Bleu, blanc, blues (1992). Il ne croyait pas si bien dire…

Inspiring Montreal women Coming up with 375 names of remarkable women to fill the Toponym’Elles database (a resource for naming Montreal’s public places) wasn’t hard, given the legion of deserving candidates. But should the exercise get trickier in the future, it will surely be due to the ever-growing presence of so many inspiring women who contribute to this vibrant city. Scores of Montreal women have reached the highest echelons in the sectors of art, science, politics and business. They are leaders in their spheres of activity in addition to being paragons of passion, determination, conviction and success. While their forebears may have once laboured in the shadows, condemned to anonymity thanks to condescending attitudes, women today can frequently be found in the limelight, basking in the glory of their achievements.

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They are astronauts, senior politicians, international artists, medal-winning athletes, renowned scientists and entrepreneurs—and particularly enterprising ones, as statistics attest: in 2017, more than 51% of new Quebec businesses were owned by women. In their honour, we would have wanted to present each and every one to you. But, of course, that would have been impossible; we’d have had to devote the entire magazine to them, and even then, there still wouldn’t have been enough space! So, given the constraints, we offer you a random selection of just a few of the exceptional women who give Montreal its je ne sais quoi! Quebec singer Jean-Pierre Ferland sang Montréal est une femme (Montreal is a woman) on his 1992 album Bleu, blanc, blues. He didn’t know how true his words would ring.


Des montréalaises inspirantes

Inspiring Montreal women

MARIE

Audacieuse, visionnaire

SAINT PIERRE

&

© DANIEL DESMARAIS

adulée

Diplômée en design de mode du Collège LaSalle en 1987, Marie Saint Pierre lance une collection de vêtements l’année suivante. Puis, en 1989, elle devient la première créatrice de mode québécoise à participer au Fashion Coterie de New York. En 1991, elle ouvre une boutique dans le Vieux-Montréal et, deux ans plus tard, présente ses vêtements en France et en Allemagne. Somme toute, un début en quatrième vitesse qui ressemble beaucoup à celui de nombreux jeunes entrepreneurs passionnés. Sauf que, dans le cas de Marie Saint Pierre, ce rythme effréné n’a jamais ralenti ; il est le même depuis 30 ans ! Difficile de prendre une pause quand on vous réclame un peu partout en Amérique et en Europe et ça. Ce talent créatif rare, qui repose sur un esprit audacieux et visionnaire, a permis à Marie Saint Pierre d’être la première designer de mode admise à l’Académie royale des arts du Canada. Des robes de mariée froissées, d’autres avec des plumes et d’autres encore recouvertes d’une redingote. Des robes de soirée au look métallique ou au décolleté plongeant ou carrément transparentes, voilà le genre d’avenues qu’aime emprunter l’artiste et autant de pièces aussi qu’affectionnent de nombreux membres de la colonie artistique québécoise. Vêtements pour hommes, meubles et parfums font aussi partie du répertoire de Marie Saint Pierre, dont l’extraordinaire carrière a été marquée par de nombreux honneurs : elle est chevalière de l’Ordre national du Québec, décorée de l’Ordre national du Canada, médaillée du Jubilé de diamant de la reine Elizabeth II, et l’on pourrait en ajouter bien d’autres…

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Des montréalaises Marie inspirantes Saint Pierre— graduated Inspiring in Montreal women fashion design from LaSalle College in 1987 and launched a clothing collection the following year. In 1989, she became the first Quebec fashion designer to take part in New York’s Coterie tradeshow. Then, in 1991, she opened a boutique in Old Montreal and, two years later, launched her clothing in France and Germany. Like so many driven, young entrepreneurs, she was off to a roaring start. Except that, for Marie Saint Pierre, the frantic pace never let up. She’s been going non-stop for over 30 years now. When people are clamouring for you across America, Europe and myriad other places, taking a break just isn’t an option. Her uncommon creative talent, underpinned by a bold aesthetic and cutting-edge vision, led to Marie Saint Pierre becoming the first fashion designer to be admitted to the Royal Canadian Academy of Arts. An artist who follows unique avenues of exploration, she creates crinkled fabric wedding dresses, others bedecked with feathers or sporting a redingote overlay, metallic-look evening gowns, dresses with plunging necklines or outright transparencies. These are just some of the garments that have won her a loyal following among Quebec’s artistic community. Marie Saint Pierre’s repertoire includes men’s fashion, furniture and fragrances. The designer’s extraordinary career has been marked by many notable honours, including the title of Chevalier de l’Ordre national du Québec, the Order of Canada and the Queen Elizabeth II Diamond Jubilee Medal.

Bold, visionary &

revered

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DANSE DANSE


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Des montréalaises inspirantes

Inspiring Montreal women

RENÉE DAOUST

Passionnée d’architecture &

de design Colauréate, avec son associé Réal Lestage, du prix ErnestCormier 2016, la plus haute distinction dans le domaine de l’architecture et du design décernée par le gouvernement du Québec, de la mention Personnalités La Presse, l’architecte urbaniste Renée Daoust n’en est pas à un honneur près. Ses réalisations ont maintes fois été primées ; elles ont obtenu au-delà d’une centaine de prix et de mentions au pays, mais également à l’international. Attention toutefois, il ne faut jamais dire à Renée Daoust «  tes » réalisations. Elle vous corrigera sur-le-champ, précisant que ce sont également celles de son associé, Réal Lestage, celles aussi de tous les collaborateurs de l’agence, de même que de tous ceux qui ont travaillé sur le chantier. Ce sont des œuvres communes, et Renée Daoust tient à ce que ce soit bien compris.

La firme Daoust Lestage n’embellit pas que Montréal, elle enrichit aussi le patrimoine architectural de Québec, de Toronto et de Calgary, pour ne nommer que ces quelques villes. Le Quartier international, la Caisse de dépôt et placement (aujourd’hui rebaptisé Édifice Jacques-Parizeau), le Quartier des spectacles et les vitrines habitées sont des exemples parmi tant d’autres de ses œuvres majeures. Aujourd’hui, l’agence tient, à Toronto, les rênes du «  Design excellence » de la nouvelle ligne d’Eglinton, soit 19 km et 25 stations que dessert un train léger sur rails. Difficile d’imaginer Renée Daoust faire autre chose dans la vie. Déjà enfant, elle était attirée par l’architecture des édifices lorsqu’elle voyageait avec ses parents. À 56 ans, l’intérêt demeure toujours, la passion ne s’estompe pas.

A passion for architecture &

© MONIC RICHARD

design Among the honours too numerous to mention bestowed on urban architect Renée Daoust and her partner Réal Lestage are the 2016 Ernest-Cormier Award, Quebec’s highest distinction in the field of architecture and design, and the title of “Personality of the week” by the daily La Presse. Daoust’s much-decorated firm has garnered more than one hundred prizes and honours both at home and abroad. However, Renée Daoust won’t hear any talk of “her” accomplishments. She’ll correct you immediately and insist that full credit also goes to her partner, Réal Lestage, the firm’s employees, and everyone who worked on a particular site. Renée Daoust wants it to be well understood that these are collaborative projects.

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Daoust Lestage’s realizations don’t only contribute to the beautification of Montreal, they have also enhanced the architectural heritage of a host of other cities, including Quebec City, Toronto and Calgary. Montreal’s International District, the Caisse de dépôt et placement (now renamed Édifice Jacques-Parizeau), the Quartier des spectacles and the Vitrines Habitées (inhabited windows) are just a few examples of the firm’s many major works. Today, Daoust Lestage is at the helm of the “Design Excellence” initiative in Toronto for the new Eglinton Crosstown Light Rail Transit project, which includes 19 km and 25 stations. It’s hard to imagine Renée Daoust doing anything else in life. As a child, she was drawn to the architecture of buildings she saw when travelling with her parents. At 56, her interest hasn’t waned, her passion hasn’t faded one bit.


Des montréalaises inspirantes

Inspiring Montreal women

La

A

mécène

PHOEBE

patron

au

GREENBERG

at the

heart of art

Femme d’affaires, administratrice, artiste, productrice et mécène, toutes ces étiquettes collent solidement à Phoebe Greenberg, fondatrice de deux lieux de création et de diffusion dignes des plus grandes métropoles culturelles. Fille du milliardaire Irving Greenberg, Phoebe, qui est née à Ottawa, est diplômée de l’École internationale de théâtre Jacques Lecoq, à Paris. En 1990, après avoir séjourné huit ans dans la capitale française, elle choisit de s’établir à Montréal et fait des études en théâtre à l’Université Concordia. Pourquoi choisir Montréal ? Parce que les arts y occupent une grande place dans la vie des gens, et Phoebe ne demande pas mieux que de participer à son éclosion, à son émancipation. Productrice de films, elle a d’ailleurs collaboré avec Denis Villeneuve et Guy Maddin, entre autres cinéastes nord-américains. Mais c’est par l’intermédiaire de ses deux créations, DHC-ART et Centre Phi, que Phoebe Greenberg poursuit véritablement sa mission. Créé en 2007, DHC-ART est un centre d’art contemporain aménagé dans un bâtiment patrimonial du Vieux-Montréal. Il se destine notamment à la présentation d’expositions d’œuvres d’artistes internationaux, tels que Bill Viola, Sophie Calle, Christian Marclay, Ryoji Ikeda ainsi que Jake & Dinos Chapman, pour n’en nommer que quelques-uns. Pôle multidisciplinaire, le Centre Phi que dirige Mme Greenberg se veut pour sa part un lieu de synergie où les créateurs de différentes disciplines mettent en commun leurs talents, afin que la culture soit à la portée du plus grand nombre possible. Espace dédié aux arts et aux nouvelles technologies, salles d’exposition, de spectacle, de projection et de concert, installations de production complètes, allant du studio d’enregistrement à l’équipement de webdiffusion HD, le Centre Phi est on ne peut plus polyvalent.

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Businesswoman, administrator, artist, producer and patron are all fitting labels for Phoebe Greenberg, founder of two creative and distribution spaces worthy of the largest cultural metropolises. Daughter of the late billionaire Irving Greenberg, Ottawa-born Phoebe graduated from the Jacques Lecoq International School of Theatre in Paris. In 1990, after eight years in the French capital, she chose to settle in Montreal and study theatre at Concordia University. Why Montreal? Because the arts are a big part of people’s lives here, and Phoebe is keen to participate in their development and delivery. As a film producer, she has collaborated with Denis Villeneuve and Guy Maddin, among other North American filmmakers. But it’s through the two institutions she created, DHC-ART and the Centre Phi, that Phoebe Greenberg truly pursues her mission. Founded in 2007, DHC-ART is a contemporary art centre housed in an Old Montreal heritage building. The gallery’s focus is the presentation of works by international artists, such as Bill Viola, Sophie Calle, Christian Marclay, Ryoji Ikeda and Jake & Dinos Chapman, to name just some. Greenberg’s multidisciplinary Centre Phi fosters encounters between artists and audiences, and enables creators from different disciplines to pool their talents to make culture accessible to as many people as possible. Dedicated to the arts and new technologies, its program presents exhibition, performances, film screenings and concerts. The Centre Phi’s spaces are highly versatile and include production facilities ranging from recording studios to HD webcasting equipment.

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© RICHARD BERNARDIN

cœur d’art


Des montrĂŠalaises inspirantes

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Natasha Kanapé Fontaine n’avait que 21 ans au lancement de son premier livre, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures, un recueil de poèmes qui lui a valu le Prix des écrivains francophones d’Amérique, en 2013. Depuis, la poète-interprètecomédienne et grande militante pour les droits autochtones en a signé cinq autres, dont Manifeste Assi, œuvre finaliste au prix ÉmileNelligan, ainsi que Bleuets et abricots, finaliste au Grand Prix du livre de Montréal. À travers ses écrits et les autres formes d’art qu’elle pratique, l’artiste se porte à la défense des autochtones et, plus particulièrement, à celle des femmes autochtones. Ses œuvres d’une grande intensité invitent à la réflexion, à la compréhension et au respect. C’est ce même message que livre Mme Kanapé Fontaine sur des tribunes internationales, à titre de conférencière et porte-parole québécoise du mouvement Idle No More. Elle donne des conférences entre autres en Belgique, à Haïti, en France, en Allemagne et en Écosse. Originaire de Pessamit, territoire autochtone à proximité de BaieComeau, Natasha Kanapé Fontaine appartient à la nation innue. Elle a connu très jeune les conséquences de la fissure entre les communautés blanches et autochtones. Elle en a fait les frais, notamment à l’école où les remarques racistes et le rejet faisaient partie de son quotidien. D’ailleurs, c’est ce qui a incité la fillette qu’elle était à l’époque à écrire ; une fillette avec déjà de réelles aptitudes pour cette forme d’art, bien qu’ici l’exercice se voulait plus libératoire qu’artistique. Plus tard, elle s’est installée à Montréal, où elle a repris l’écriture et s’est engagée publiquement dans la défense des autochtones. Parallèlement à tout ça, elle a commencé une carrière de comédienne. On peut la voir notamment dans la série télé fétiche Unité 9.

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De

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Natasha Kanapé Fontaine was only 21 when she launched her first book, N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures (Don’t enter my soul with your shoes), a collection of poems that won her the Prix des écrivains francophones d’Amérique in 2013. Since then, this poet, actor and indigenous rights activist has penned five others, including Manifeste Assi, which was an Émile-Nelligan Prize finalist, and Bleuets et apricots (Blueberries and apricots), a Grand Prix du livre de Montréal finalist. Through her writings and other art forms, she defends Aboriginal people and, more particularly, Aboriginal women. Her works are of enormous intensity and invite reflection, understanding and respect. This is the message that Kanapé Fontaine delivers in international forums as a speaker and spokesperson for the Idle No More movement in Quebec. She gives conferences in Belgium, Haiti, France, Germany, Scotland and other countries. Originally from Pessamit, a First Nations reserve near Baie-Comeau, Natasha Kanapé Fontaine, belongs to the Innu Nation. At a very early age, she experienced the consequences of the rift between the white and indigenous communities. The young girl was cast aside at school, where racist remarks and rejection were part of her daily life. This injurious treatment is what spurred her to write, and she discovered early that she had a real aptitude for this art form, even though at the time, the exercise was more cathartic than artistic. She later settled in Montreal, where she resumed writing, and publicly committed to taking up the defense of indigenous people. At the same time, she embarked on a career as an actress. Natasha Kanapé Fontaine can be seen in the popular television series Unité 9.

© JENNIFER FONTAINE

Des montréalaises inspirantes


Des montrĂŠalaises inspirantes

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PLANTE

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Elle était

« l’homme de la situation » ! Depuis sa fondation, en 1642, jamais Montréal n’a été dirigée par une femme. II aura fallu attendre 375 ans avant que cela n’arrive. En effet, le 5 novembre 2017, les Montréalais ont fait de Valérie Plante la première mairesse dans l’histoire de la ville. L’exploit est d’autant plus grand que tous les observateurs de la scène politique donnent son opposant, Denis Coderre, gagnant. Mme Plante vit la même situation, quatre ans auparavant, lorsqu’elle dispute le poste de conseillère à Louise Harel, ancienne ministre provinciale. Là aussi, Valérie Plante surprend les analystes en remportant l’élection. Mme Plante naît à Rouyn-Noranda (Abitibi) en 1974. Après un long séjour à North Bay (Ontario), afin d’y apprendre l’anglais, elle s’installe définitivement à Montréal où elle étudie en anthropologie. Elle enrichit ses connaissances en obtenant un certificat en intervention en milieu multiethnique et une maîtrise en muséologie.

Depuis toujours, la mairesse fait de la justice sociale et de la lutte à la pauvreté ses grandes préoccupations. Avant d’entamer une carrière en politique, elle travaille au sein d’organismes communautaires, donnant même des cours d’autodéfense aux femmes et aux enfants. Valérie Plante n’a rien du politicien ou, plutôt, de la politicienne type. Lors de la campagne électorale de 2017, son sourire permanent et ses éclats de rire la font ressortir du paysage politique habituel. Son audace, notamment lorsque son équipe placarde les murs de la ville du message : «  L’homme de la situation », restera longtemps dans les mémoires. Et ne vous étonnez pas non plus si vous la voyez quelque part à Montréal, que ce soit à vélo ou à un match des Canadiennes, l’équipe de hockey féminine de Montréal.

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© VILLE DE MONTRÉAL

“the man for the job”! Since its founding in 1642, Montreal had never been run by a woman; it took 375 years for that to happen. On November 5, 2017, Montrealers made Valérie Plante the first female mayor in the city’s history. The feat was all the more remarkable given that most political pundits considered her opponent, Denis Coderre, a shoe-in. Four years earlier, Valérie Plante had found herself in a similar situation when running for the position of councillor against front-runner Louise Harel, a former provincial minister. Here too, she confounded analysts by winning the election. Valérie Plante was born in Rouyn-Noranda, in the Abitibi-Témiscamingue region of Quebec, in 1974. After a stay in North Bay, Ontario, to learn English, she moved to Montreal, where she studied anthropology. She went on to obtain a certificate in multiethnic intervention and a master’s degree in museology.

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Social justice and the fight against poverty have always been the mayor’s main concerns. Before embarking on a career in politics, she worked in community organizations, and even gave self-defence courses to women and children. Valérie Plante is not your typical politician. During the 2017 election campaign, her ever-present smile and infectious laugh set her apart from the traditional political landscape. Her team released a campaign poster featuring Plante with the slogan “L’homme de la situation” (The man for the job). She will long be remembered for her audacity. And don’t be surprised if you see her out and about somewhere in the city, riding a bike or cheering on Montreal’s professional women’s ice hockey team, the Canadiennes.


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© JEAN-FRANCOIS LEMIRE

Les grincheux ont beau dire qu’automne rime avec monotone, qu’il ne leur en déplaise, cette saison est merveilleuse pour revigorer l’âme. C’est la période des grâces de la terre, ce qui fait que tous les étals des marchés débordent de légumes et de fruits fraîchement cueillis et plus savoureux qu’en tout autre moment de l’année. C’est le temps aussi où se produit un phénomène naturel qui a comme conséquence de modifier le paysage, en le faisant passer du vert au jaune, puis à l’orange et au rouge. Riches de ces nouveaux coloris, les panoramas sont tout simplement extraordinaires. Que dire aussi de la température, sans doute la plus propice aux activités extérieures. Même si l’automne se pointe officiellement les 21–22 septembre, le soleil, lui, ne se préoccupe guère des dates. Il continue à nous réchauffer agréablement pendant encore quelques semaines. Ce sera peut-être frais, mais sûrement pas froid. Une petite laine devrait suffire, et vous pourrez vous adonner à vos activités extérieures préférées dans des conditions optimales. Que vous vous baladiez en vélo ou à pied, vous serez en mesure d’apprécier l’automne à sa juste valeur. C’est aussi une saison propice aux rapprochements. Alors partons à la découverte de ceux et celles qui font Montréal. Tout d’abord des producteurs agricoles, dont le labeur colore et embaume si magnifiquement nos marchés publics. Ensuite, de nos designers, dont vous aurez plaisir à apprécier le talent grâce à leurs boutiques. Il y a aussi le génie humain qui a permis d’aménager des belvédères extraordinaires pour voir Montréal de haut. Que dire aussi de ces femmes chefs ou restauratrices qui contribuent à faire de la ville une destination gastronomique de grand renom. L’automne, c’est la saison idéale pour se lancer dans un rallye découvertes !

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To those grumblers who complain that fall and dreary are synonymous, we respectfully beg to differ; it’s a perfect time for activating the senses and the soul! This is when nature offers up her richest bounty. Market stalls overflow with just-picked vegetables and fruit that are tastier than at any other moment of the year. And as the nights get cooler, a natural phenomenon causes leaves to change from green to gold, then orange, then red. Decked out in all their splendour, the trees put on a dazzling display of colour. The arrival of fresher temperatures also brings plenty of opportunities to enjoy outdoor activities. Even if fall officially begins on September 22, the sun usually pays no heed to this date and continues to warm us in a gentle embrace for several more weeks. While it’s nippier outside, it certainly isn’t cold. No need to get all muffled up yet; just throw on a light fleece, and you’re set. Whether on two feet or two wheels, there are countless ways to enjoy the wonders of fall! This season is also a great time to make new acquaintances. We’ll meet some of the people who shape Montreal, including agricultural producers, whose labours fill our public markets with magnificent colours and aromas, and local designers, whose talent is on display in myriad chic boutiques. Then, we’ll tip our hat to the human ingenuity behind some of the outstanding observation points that offer us spectacular views of Montreal from on high. Last, but certainly not least, we’ll meet the women chefs and restaurateurs who enhance this city’s reputation as a renowned culinary destination. Fall is the perfect time to take a discovery tour!


Activités d’automne

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La

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place d’Armes

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vue à

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360 degrés

Place d’Armes

Inaugurée en 1693, la place d’Armes a une très grande valeur historique. Site de manœuvres militaires dans les années 1700, d’où son nom, elle était aussi un lieu de rassemblement et de socialisation, principalement les dimanches, après les offices religieux. C’est aussi à cet endroit que les soldats français ont déposé les armes devant les officiers anglais, en septembre 1760. Très prisée par les touristes, la place d’Armes est fréquentée par plus de cinq millions de personnes chaque année.

Inaugurated in 1693, Place d’Armes is of great historical value. The site of military parades in the 1700s  —  hence its name  —  this square was also a place of gathering and celebration after religious services on Sundays. It was here that, in September 1760, French soldiers laid down their arms in front of English officers. A popular tourist spot, Place d’Armes welcomes more than five million visitors each year.

La place d’Armes est dominée par la magnifique et célèbre basilique Notre-Dame, un joyau du patrimoine québécois qui fait 69 m de haut et qui peut contenir jusqu’à 3140 personnes. Il a fallu 35 mois seulement (entre 1824 et 1829) pour la construire, en remplacement de la vieille église érigée à la toute fin des années 1600 et dont les traces au sol sont encore visibles. Première église de style néogothique au Canada, elle est l’œuvre de l’architecte new-yorkais James O’Donnell, lequel repose dans sa crypte.

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BASILIQUE NOTRE–DAME BASILICA

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Place d’Armes is dominated by the majestic and famous Notre-Dame Basilica, a jewel of Quebec heritage that stands 69 m high and can accommodate up to 3,140 people. Built in only 35 months (between 1824 and 1829), it replaced the old church that had been erected at the end of the 1600s, whose traces are still visible on the ground. The first neo-Gothic church in Canada, the Notre-Dame Basilica was designed by New York architect James O’Donnell, who rests in its crypt.


© ALAIN RÉGIMBALD

Activités d’automne

— Ce lieu Fall activities de culte, élevé au rang de basilique en 1982 par le pape Jean-Paul II, possède la plus grosse cloche d’église du Québec, que l’on désigne sous le nom de « bourdon JeanBaptiste ». Cette cloche, qui pèse 10 900 kilos, a même été, durant un certain temps, la plus grosse du monde occidental. Dotée d’une acoustique exceptionnelle, la basilique a accueilli plus d’un spectacle de haut niveau, dont un concert de Luciano Pavarotti en 1978. Depuis 2017, on y présente Aura, un incroyable spectacle de son et lumière produit par la réputée firme Moment Factory. Celui-ci met en valeur toute la richesse artistique du lieu, notamment les vitraux, les innombrables boiseries, les sculptures ainsi que les peintures. Ouverte aux visiteurs : BASILIQUENOTREDAME.CA

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This place of worship, which was elevated to the rank of Minor Basilica in 1982 by Pope John Paul II, has the largest church bell in Quebec, known as the “Jean-Baptiste.” Weighing 10,900 kg, at one point, this bell was even the largest in the Western world. With its exceptional acoustics, the Basilica hosts a large number of high-calibre shows, such as a concert by Luciano Pavarotti in 1978. The outstanding sound and light spectacle Aura, produced by the renowned firm Moment Factory, has been running in this Montreal landmark since 2017. The show highlights the intricacy and beauty of the Basilica’s sacred art and architecture, particularly its stained glass windows, ornate woodcarvings, sculptures and paintings. Open to visitors: BASILIQUENOTREDAME.CA


Activités d’automne

Fall activities

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jardin gardé secret pendant 333 ans

garden kept secret for 333 years

SÉMINAIRE DE SAINT–SULPICE

Voisin de la basilique, le jardin du Séminaire de SaintSulpice a vécu dans le secret pendant 333 ans, soit jusqu’à l’an dernier, alors que l’on a profité des célébrations du 375e anniversaire de Montréal pour y permettre l’accès. Aménagé à la fin du XVIIe siècle, il est le plus vieux jardin d’Amérique du Nord. On y cultivait principalement des légumes, des arbres fruitiers et l’on y entretenait une basse-cour où s’ébattaient des oies et des paons. S’il a eu différents usages au cours des 100 dernières années, il retrouve aujourd’hui sa vocation d’origine avec, en prime, de nouveaux arbres fruitiers ainsi qu’un magnifique bassin, héritage du XIXe siècle. Le jardin demeure aussi un site de recueillement pour les sulpiciens. À la suite de fouilles archéologiques, plusieurs vestiges ont refait surface, documentant la vie quotidienne au temps des sulpiciens, ce qui rend la visite encore plus intéressante. Une partie du séminaire, site patrimonial d’une valeur inestimable  —  d’autant plus qu’il est le plus ancien bâtiment de Montréal (1685) à avoir conservé sa fonction d’origine  —  s’est également ouverte aux visiteurs dans le cadre de l’exposition De l’idéal mystique à l’entreprise seigneuriale : les Messieurs de Saint-Sulpice à Montréal qui a été présentée jusqu’en août dernier. L’exposition reviendra au cours des deux prochaines années.

Neighbouring the Basilica, the garden of the Séminaire de Saint-Sulpice had been a well-kept secret for 333 years, until last year, when Montreal’s 375th anniversary celebrations provided an opportunity to open its doors to the public. Built at the end of the 17th century, it is the oldest garden in North America. Fruit trees and vegetables used to be cultivated there, while geese and peacocks once roamed its courtyard. Although it has served different purposes over the past 100 years, it has now been restored to its original vocation, with new fruit trees and a lovely decorative pool evoking its 19th century heritage. The garden continues to be a site of meditation for the Sulpician priests. Following archaeological excavations, several vestiges have resurfaced, offering a glimpse into the daily life of the Sulpician order and making it an even more interesting place to visit. An important heritage site dating back to 1685, the seminary is the oldest building in Montreal to have retained its original function. A portion of it was also opened to visitors as part of the exhibition From Mystical Ideal to Seigniorial Venture: the Priests of Saint Sulpice in Montreal, which ran until last August. The exhibition is slated to return sometime in the next two years. UNIVERSCULTURELDESAINTSULPICE.CA

UNIVERSCULTURELDESAINTSULPICE.CA

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La

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terrasse du

Sinclair Après votre saut dans l’histoire, il vous faut maintenant revenir dans le présent, et il n’y a pas mieux dans le secteur que le restaurant Sinclair, de l’Hôtel Saint-Sulpice (4 étoiles et 4 diamants), pour retrouver ses sens. Roi et maître des lieux, le verre y abonde. Il apporte un esprit de liberté et de grandeur, surtout lorsque les portes-fenêtres de la salle à manger s’ouvrent sur la superbe terrasse quatre saisons. À la fois si près de l’action et si loin du tumulte, la terrasse se veut refuge et centre gastronomique, avec l’héritage culinaire européen comme tête d’affiche. Que ce soit une pause lors d’une escapade touristique, une rencontre d’affaires ou une sortie entre amis, avec la terrasse du Sinclair, vous misez juste, à plus forte raison s’il s’agit d’un rendez-vous galant !

© SAINCLAIR

RESTAURANT-SINCLAIR.COM

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The

Sinclair terrace After a foray into the past, what better way to return to the present and come back to your senses than to savour a meal in the area’s best restaurant, the Sinclair, in the Hotel Saint-Sulpice (4 stars, 4 diamonds). This establishment welcomes diners in a luxurious glass space, with French doors that open directly onto the superb four-season outdoor terrace. Both close to the action and far from the hustle and bustle, the terrace is a refuge and gastronomic hub that headlines European culinary heritage. Whether for a breather during a tourist getaway, a business meeting, an outing with friends, or, especially, a romantic rendezvous, the Sinclair terrace is a sure bet! RESTAURANT-SINCLAIR.COM


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Inaugurée en septembre 2017, la Grande roue de Montréal constitue le plus récent poste d’observation de la ville. Haute de 60 m, soit l’équivalent d’un édifice de 20 étages, elle est la plus grande roue du genre au Canada. Grâce à ses cabines vitrées sur toutes ses faces, elle permet de contempler les quatre points cardinaux de Montréal, et ce, jusqu’à une distance de 28 km, par temps clair. Les bâtiments historiques du Vieux-Montréal, les gratte-ciels du centre-ville, le mont Royal, le fleuve, les monts Saint-Hilaire et Saint-Bruno, tout ça à portée de vue.

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Voir Montréal à vol d’oiseau, c’est l’admirer dans toute sa splendeur. Même le plus volubile des linguistes resterait coi devant toute la magnificence des images qui défileraient sous ses yeux à partir d’un des nombreux postes d’observation situés dans le ciel montréalais.

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To see Montreal from a bird’seye view is to appreciate its full splendour. Even someone with the gift of gab would fail to find words in front of the jaw-dropping vistas offered from any one of the many observation points located high in the Montreal sky.

Inaugurated in September 2017, the Grande roue de Montréal is the city’s newest observation post. Standing 60 m high, the equivalent of a 20-storey building, it is the tallest Ferris wheel in Canada. Equipped with glass panes on all sides, its gondolas offer you a 360˚ panorama of Montreal  —  up to a distance of 28 km in clear weather! The historic buildings of Old Montreal, downtown skyscrapers, Mount Royal, the river and the mountains of Saint-Hilaire and Saint-Bruno are all within sight.

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© MATT SMILENOT

Quoique totalement différent, le spectacle n’en est pas moins intéressant en soirée. Pour plusieurs, il l’est même davantage alors qu’une symphonie de couleurs égaye l’expérience visuelle. Les édifices du centre-ville continuent de s’imposer, affichant orgueilleusement leur logo lumineux tandis que le pont JacquesCartier se fait somptueux avec ses innombrables lumières qui lui donnent un air de fête. Deux ou trois rotations seront complétées durant les 20 minutes passées à l'intérieur de l’une des 42 cabines, dont la plupart peuvent accueillir 8 personnes. La cabine VIP, elle, la seule avec un plancher de verre et des fauteuils en cuir, en loge 4. De dernière génération, elles respectent les mêmes critères que la roue d’observation de Hong Kong, conçue pour résister aux typhons. Elles sont en outre dotées de vitres en verre trempé ultraclair, sont tempérées en hiver et climatisées en été. La Grande roue est en service de 10 h à 23 h tous les jours de l’année, beau temps, mauvais temps.

Une

montagne à

trois têtes

LAGRANDEROUEDEMONTREAL.COM

While completely different, the show in the evening is no less thrilling. Many visitors even prefer this time of day, when the fading light creates a symphony of colour that enhances the visual experience. Logos on the downtown buildings proudly shine like beacons and the lights on the Jacques-Cartier Bridge lend a festive air to the nighttime spectacle. You should figure on roughly 20 minutes per ride inside one of the 42 cabins, most of which can accommodate eight people. The VIP cabin, the only one with a glass floor and leather armchairs, can seat four. Built to the highest industry standards, the big wheel respects the same criteria as Hong Kong’s observation wheel, which was engineered to withstand typhoons. Equipped with ultraclear tempered glass, the gondolas are temperature controlled in winter and airconditioned in summer. The Grande roue operates from 10 a.m. to 11 p.m. every day of the year, rain or shine. LAGRANDEROUEDEMONTREAL.COM

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Bien avant notre ère, et peut-être même 3000 ans avant, le mont Royal, qui est en réalité une suite de trois collines, était déjà occupé par l’homme. Des sépultures ainsi que des traces d’une exploitation de cornéenne  —  une pierre dont se servaient les Amérindiens pour fabriquer leurs armes  —  témoignent de cette présence. Ce n’est donc pas d’hier que ce grand symbole emblématique de Montréal, «  La Montagne », comme on l’appelle ici, est si attirante, à la différence qu’aujourd’hui les activités qui s’y tiennent sont d’un tout autre ordre. Parmi celles que chérissent les Montréalais, certaines sont culturelles, d’autres environnementales, d’autres sportives (ski de fond, raquette, balades en forêt). L’une des plus appréciées cependant demeure l’observation de panoramas à partir de belvédères situés sur l’un des trois sommets de la montagne : les sommets Outremont (211 m), mont Royal (233 m) et Westmount (201 m). Ces belvédères dévoilent toutes les personnalités de Montréal, notamment ses espaces verts et ses édifices symboliques, tels que l’oratoire, l’Université de Montréal, le Stade olympique ainsi que quantité de gratte-ciels du centre-ville.

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Summit Circle (Westmount) par exemple, une rue champêtre sortie tout droit du passé et de si fière allure avec ses très anciens lampadaires, nous conduit au belvédère qui porte son nom (angle Summit Road et Summit Circle). Il surplombe les très luxueuses et historiques maisons de Westmount, ce célèbre arrondissement qu’affectionnent depuis des siècles les grands notables de la ville. La vue y est magnifique.

Cette Activités rue nous d’automne entraîne aussi au parc du même nom, désigné «  réserve naturelle urbaine et réserve d’oiseaux » où de charmants sentiers pédestres proposent des balades dans son boisé, réputé être l’un des plus paisibles de l’île. Dépaysement garanti ! Apportez votre appareil photo !

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LEMONTROYAL.QC.CA

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three−headed mountain Long before our time, perhaps even as far back as 3,000 years ago, there was already evidence of human activity on Mount Royal, in fact a series of three peaks. Graves and traces of a quarry used by the Amerindians to obtain hornfels, a stone used for making edged tools, bear witness to the presence of indigenous peoples. The attraction for this great Montreal landmark, “The Mountain,” as it is dubbed here, therefore goes back a long way, although presentday activities here are of a completely different order. Today, Montrealers’ cherished pursuits on Mount Royal are primarily cultural, environmental and sports (cross-country skiing, snowshoeing, walks in the forest) in nature. Nevertheless, a perennial favourite remains admiring the incredible views from lookouts located atop the mountain’s three summits: Outremont (211 m), Mount Royal (233 m) and Westmount (201 m).

From these observation points, visitors can glimpse the notable sights of Montreal, from its green spaces to its iconic buildings, including Saint Joseph’s Oratory, the Université de Montréal, the Olympic Stadium and the skyscrapers in the city centre. Summit Circle in Westmount, for example, a country road straight out of the past lined with old street lamps, leads us to the lookout that bears its name (corner Summit Road and Summit Circle). It overlooks some the grandest historic residences in the borough of Westmount, which has been home to many of the city’s prominent citizens for centuries. The view is breathtaking. The street also winds all the way to the Summit Woods Park. This urban forest is a bird and wildflower sanctuary with charming footpaths that meander through in its wooded area, reputed to be one of the most peaceful on the island. A guaranteed change of scenery! Don’t forget your camera! LEMONTROYAL.QC.CA

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C’est un homme frêle, pas plus haut que cinq pieds et analphabète de surcroît qui est à l’origine de l’oratoire Saint-Joseph, le plus important sanctuaire du monde consacré à saint Joseph et aussi la plus grosse église du Canada. Dévot inconditionnel à saint Joseph, Alfred Bessette (1845-1937), mieux connu sous le nom de frère André et, depuis 2010, de saint frère André, a fait construire une très modeste chapelle sur le mont Royal en l’honneur de l’époux de la Vierge Marie. Frère André a néanmoins de plus grandes ambitions pour ce sanctuaire, et de multiples travaux se sont poursuivis bien après son décès, soit jusqu’en 1967, avec le parachèvement de l’intérieur de la basilique. Le grand sanctuaire reçoit chaque année au-delà de deux millions de visiteurs. Certes, le fait que l’on prête à saint frère André le pouvoir d’accomplir des

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L’Oratoire Saint−Joseph du

Mont−Royal

miracles  —  ce qui lui a valu d’ailleurs sa canonisation  —  , n’est pas étranger à ça. Mais au-delà de ces considérations thaumaturgiques, il reste que l’oratoire est un véritable joyau, et ce, à plusieurs égards. L’architecture évidemment, toutes ses boiseries et œuvres d’art, mais aussi son fabuleux jardin et chemin de croix, la crypte, le musée (30 000 objets) ainsi que la chapelle votive avec ses centaines de cannes et béquilles déposées là par ceux dont les prières au frère André auraient guéris. Sans oublier les très célèbres marches de l’oratoire  —  exactement 283  —  que quelques fidèles montent à genoux par dévotion et qui conduisent à un superbe belvédère que nous pouvons atteindre aussi par un ascenseur. Y voir le soleil tirer sa révérence sous des pièces musicales de Jean-Sébastien Bach demeure une expérience inoubliable. SAINT-JOSEPH.ORG

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© NATHALIE DUMAS

Activités d’automne


Activités d’automne

The man behind Saint Joseph’s Oratory, the largest shrine in the world dedicated to Saint Joseph and also the largest in Canada, was frail, barely 5 ft. tall and illiterate. Unconditionally devoted to Saint Joseph, Alfred Bessette (1845-1937), better known as Brother André, had a very modest chapel built on Mount Royal in honour of the Virgin Mary’s husband. But he nevertheless had greater ambitions for this sanctuary and began work on a much larger church that was still far from completion when he died in 1937. The interior of the basilica was finished in 1967, and Brother André was recognized as a saint in 2010. Today, two million visitors flock to the Oratory each year. The fact that Saint Brother André was credited with miraculous healings—for which he achieved official sainthood—certainly accounts for some of its attraction, but beyond this, the Oratory itself is a jewel to admire. Its striking

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Saint Joseph’s Oratory on

Mount Royal

architecture, of course, is magnificent, but so are all its wood carvings and sacred artworks, the Way of the Cross within its beautiful landscaped garden, the crypt church, the museum with 30,000 objects on display and the votive chapel, with its hundreds of canes and crutches left behind by those who claimed to have been healed through their prayers to Brother André. Not to mention the Oratory’s famous steps  —  283 to be exact  —  which the faithful can climb on their knees, should they so wish, and which lead to a superb belvedere that can also be reached by an elevator. And watching the sun set over the city to the music of Johann Sebastian Bach performed on the terrace is an unforgettable experience. SAINT-JOSEPH.ORG


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L’Observatoire de la

© MATT SMILENOT

Place Ville Marie Situé au 46e étage, à 188 m du sol, l’Observatoire de la Place Ville Marie est actuellement le plus haut à Montréal. Il est ouvert à l’année, sept jours sur sept, mais à des heures qui varient selon les saisons. Le poste d’observation, fiché en plein cœur du centreville, offre une vue à 360° tout simplement sensationnelle, grâce à d’immenses baies vitrées installées tout le tour de l’étage. Si vous êtes un photographe amateur, c’est en plein l’endroit qu’il vous faut, d’autant plus que des séances spéciales de 2h30, avec un conseiller photographe sur place, sont organisées à votre intention. On vous invite de plus à télécharger gratuitement l’audioguide, un outil vachement intéressant pour voir Montréal autrement. Pendant 10 minutes, un narrateur vous accompagne dans votre balade au sommet de

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The 360°

Place Ville Marie Observatory

Located on the 46th floor, 188 m above ground, the Place Ville Marie Observatory is the highest in Montreal. It’s open seven days a week, year round, although the schedule varies with the seasons. Perched high atop the downtown core, the observation deck offers a simply stunning 360° view from huge bay windows that surround that level. This is THE spot for amateur photographers, as the observatory organizes special twoand-a-half hour sessions with a professional photographer who stays on site helping shutterbugs hone their skills. If you’re interested in seeing Montreal from a new perspective, download the free audio guide to accompany your visit to the top of Montreal. The commentary, prepared by historian Laurent Turcot, provides a wealth of information on the city’s history and present-day features along with


Activités d’automne

Montréal et vous donne une foule de renseignements sur l’histoire de la ville, sur ses racines et sur des éléments un peu plus modernes ou inusités. Le contenu de l’audioguide est l’œuvre de l’historien Laurent Turcot. Pour se rendre à l’observatoire, il faut utiliser deux ascenseurs. Une première ascension vous mène du 1er au 43e étage en 30 secondes et une deuxième, du 43e au 46e. L’endroit est bien sûr accessible aux personnes à mobilité réduite. Outre l’observation de la ville, on propose une exposition de photos sur l’histoire de Montréal ainsi qu’une visite, deux étages plus bas, au restaurant le plus haut de Montréal ou sur sa terrasse, naturellement, elle aussi la plus haute de tout Montréal.

Fall activities

some more unusual anecdotes. The narration lasts around ten minutes. You have to take two elevators to get to the observatory; the first ascent whisks you from the 1st to the 43rd floor in 30 seconds, and the second, from the 43rd to the 46th. The observatory is accessible to people with reduced mobility. In addition to taking in breathtaking city panoramas, visitors can see a photo exhibition on the history of Montreal or visit the city’s highest restaurant and its accompanying terrace, two floors below. OBSERVATOIRE360.COM

OBSERVATOIRE360.COM

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© CIMON PARENT

Activités d’automne

La Tour de Montréal, que d’autres appellent aussi le mât du Stade olympique, est une extraordinaire réussite du génie humain. À 165 m du sol, avec lequel elle forme un angle de 45°, elle est la plus haute tour inclinée du monde, dépassant de 5 m sa plus proche rivale, la tour Capital Gate d’Abou Dhabi, et de 110 m la célèbre tour de Pise. Sa construction, tout comme celle du Stade olympique, est une véritable saga. Amorcés en 1973 en vue des XXIe Jeux, les travaux se sont arrêtés quelques années avant que soit complétée la construction, en 1987. Si bien que la tour est faite d’une structure en béton pour ses premiers 92 premiers mètres, et d’acier pour les 83 derniers. Mentionnée dans de très nombreuses revues touristiques, la tour abrite en son sommet un observatoire auquel le prestigieux Guide Michelin accorde trois étoiles, sa plus haute distinction. Il s’agit en fait de trois plateformes d’observation, chacune ayant une fenêtre panoramique et offrant ensemble une vision à 360°. L’observatoire peut accueillir 200 visiteurs à la fois. On s’y rend par un spacieux funiculaire pouvant transporter jusqu’à 76 personnes, à moins que vous ne décidiez d’utiliser les marches, mais dans ce cas vous en avez pour un bon moment, car il y en a 850.

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Au

sommet de la

plus haute tour inclinée du

monde

At

the top of the

tallest inclined tower in the

world

The Montréal Tower, also known as the Olympic Stadium’s mast, is an extraordinary feat of human engineering. At 165 m high and angled at 45°, it’s the highest inclined tower in the world, rising 5 m above its nearest rival, the Capital Gate tower in Abu Dhabi, and 110 m above its more famous cousin in Pisa. The construction of the tower, like that of the Olympic Stadium, is a veritable saga. Work began in 1973 in preparation for the 1976 Olympic Games but came to a halt two years later. The tower reached its final elevation in 1987; its first 92 metres were built out of concrete, and a steel construction completed the last 83 metres. Featured in a number of tourist magazines, an observatory sits atop the tower, which was awarded the renowned Michelin Guide’s highest distinction of three stars. It is actually made up of three observation platforms, each with banks of windows that together offer a 360° panoramic view. The observatory can accommodate 200 people at a time. Visitors are transported up in a spacious funicular that can accommodate up to 76 passengers during the 10-minute ascent. You could opt to use the stairs, but that will take a little longer, because there are 850 of them.


Activités d’automne

Fall activities

The glassed-in cable car is the only one in the world that operates on a curved structure and whose hydraulic system allows the cabin to remain horizontal during the climb. If you go, make sure to check out the Since 1976 exhibition, on the history of the Olympic Park, and take a guided tour of the stadium.

© PARC OLYMPIQUE

Utilisez plutôt le funiculaire vitré, le seul au monde à fonctionner sur une structure courbée et dont le système hydraulique permet une montée à l’horizontale. Il faut 10 minutes pour faire l’ascension. Profitez de votre passage pour voir l’exposition Depuis 1976, sur l’histoire du Parc olympique et pour faire une visite guidée du stade.

PARCOLYMPIQUE.QC.CA

© ALAIN CARPENTIER

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Outremont, — Outremont & MileIlEnd existe, de l’autre côté du mont Royal (c’est-à-dire «  outre mont »), une balade un quartier qui, comme la ville de dans le temps Westmount (son vis-à-vis anglo-

Outremont & Mile-End

PAR / BY

phone du côté sud), s’est accroché au flanc du massif et a accueilli, au cours de son développement, une population relativement aisée, composée de nombreux hommes et femmes influents de la société québécoise : Outremont. Ce n’est pas d’hier qu’Outremont, autrefois une ville autonome et aujourd’hui un arrondissement de la ville de Montréal, constitue un site de choix où s’établir. De récentes recherches avancent en effet que ce serait dans ce secteur qu’aurait probablement été situé le village amérindien d’Hochelaga, disparu entre les visites de Jacques Cartier et de Champlain. Le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, axe principal de développement d’Outremont, serait d’ailleurs là pour témoigner d’une certaine activité amérindienne : il se superposerait à celui d’un ancien sentier aménagé par les Autochtones pour contourner la montagne.

Outremont et le Mile-End, mélange idéal de patrimoine et de modernité Alliant vieux bâtiments et commerces à la mode, ambiance résidentielle et atmosphère électrisante, les quartiers d’Outremont et du Mile-End sont parmi les meilleurs pour prendre le pouls de Montréal. En arpentant leurs rues, à l’ombre de la montagne et de ses couleurs automnales, vous ferez un voyage non seulement dans le passé de la ville, mais aussi dans son avenir, notamment dans le Mile-End, un des quartiers montréalais les plus dynamiques sur le plan culturel. Parsemé de cafés très vivants, de magasins emblématiques et de curiosités architecturales, ce secteur éclectique fourmille de découvertes à chaque coin de rue.

Outremont, a journey through time

Outremont and Mile End, the perfect mix of heritage and modernity With their mix of old buildings and hip boutiques, the bustling residential neighbourhoods of Outremont and Mile End are among the best districts to visit if you want a true taste of the essence of Montreal. Strolling through the streets of these communities in the shadow of the mountain and its fall colours is like taking a trip through both the city’s past and its future, especially in Mile End, one of Montreal’s most culturally vibrant neighbourhoods. Sprinkled with lively cafés, iconic shops and architectural curiosities, this eclectic sector teems with discoveries on every corner.

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On the northwestern side of Mount Royal you’ll find Outremont, a neighbourhood that, like the city of Westmount (its English-speaking counterpart on the south side), developed on the slope of the mountain and became home to a relatively affluent population of influential men and women from Quebec society. Its name, “outre mont,” means “beyond the mountain.” Once an independent city and now a borough of the city of Montreal, Outremont has long been a sought-after location to live. Recent research suggests that the Iroquois village of Hochelaga, which disappeared between the voyages of Jacques Cartier and Champlain, would probably have been situated in this area. Outremont was built up around the central axis of Côte-Sainte-Catherine Road, a thoroughfare that attests to the presence of the Amerindians, as it follows a communication route they had cleared to circumvent the mountain.


Outremont & Mile-End

Au fil des rues, de nombreuses demeures d’un autre temps valent le coup d’œil. Dans l’avenue Maplewood notamment : au numéro 77, vous trouverez un bel exemple du style colonial américain ; aux numéros 69 et 71, un pavillon de banlieue des années 1920 ; aux numéros 47 et 49, des maisons jumelées d’ambiance encore campagnarde qui datent de 1906 (elles sont les plus anciennes demeures de la rue) ; ou encore, au numéro 41, une résidence qui évoque les grands manoirs français de la Renaissance. Dans l’avenue McDougall, ne passez pas à côté de la Ferme OutreMont, aux numéros 221 et 223, sans la regarder. Construite entre 1833 et 1838, cette maison a marqué l’histoire du quartier. De 1856 à 1887, la ferme appartient à la famille du financier McDougall. C’est là qu’a été célébrée la première messe à Outremont, en 1887. La maison est considérée comme la troisième habitation plus vieille de l’ancienne ville. L’avenue Laurier (entre le chemin de la Côte-SainteCatherine et la rue Hutchison) est l’une des artères commerciales d’Outremont les plus fréquentées par la population aisée outremontaise et montréalaise. Idéale pour une virée entre amies, elle a bénéficié d’un réaménagement urbain qui participe au chic des commerces spécialisés : épiceries fines, boutiques de mode, cafésterrasses et restaurants bordent cette avenue qu’on prend plaisir à parcourir. Au 115, rue Laurier Ouest, le bar à vin nature Henrietta se veut un lieu de rencontre idéal pour profiter des dernières belles soirées de fin d’été, entre copines ou en amoureux, en partageant quelques bons petits plats sur la jolie terrasse.

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Lining the streets, you’ll see many houses from another era, many of which are well worth stopping to have a look at. At number 77 Maplewood Avenue, you’ll find a fine example of the Colonial American style; numbers 69 and 71 resemble 1920s-style suburban houses; numbers 47 and 49, twin houses dating back to 1906 (they are the oldest houses on the street), have a rural cachet; and, at number 41, you’ll notice a residence evoking the grand French manor houses of the Renaissance. On McDougall Avenue, of particular interest is the house at numbers 221 and 223. Built between 1833 and 1838, the Ferme OutreMont occupies an important place in the area’s history. From 1856 to 1887, the farm belonged to the family of a financier named McDougall. It was there that the first Mass ever was celebrated in Outremont in 1887. The house is considered the third-oldest dwelling in the city. Laurier Avenue (between Côte-Sainte-Catherine Road and Hutchison Street) is one of the municipality’s most popular shopping streets among the well-off residents of Outremont and Montreal. The avenue had a makeover that has contributed even more to its chic factor. Boasting specialty shops, delicatessens, fashion boutiques, cafésterraces and restaurants, it’s the perfect destination for an outing with friends. At 115 Laurier Street West, the Henrietta natural wine bar is ideal for a drink with friends or a special someone. Savour the last rays of summer while enjoying a meal on the lovely terrace.

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Outremont & Mile-End

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Le Mile-End, branché et détendu

Hip, relaxed Mile End

Situé à l’est d’Outremont, entre l’avenue du MontRoyal et la voie ferrée, le Mile-End est connu, historiquement, pour sa tradition d’accueil de populations immigrantes. Il représente très bien la diversité culturelle montréalaise, sur le plan résidentiel autant que commercial, puisqu’on y voit fleurir un grand nombre d’agréables cafés, restaurants et boutiques en tous genres fréquentés par une clientèle bigarrée et polyglotte. Quartier par excellence de mixité entre anglophones et francophones, quartier de rencontre, quartier d’initiatives citoyennes, c’est l’un des coins hipes en ville. En 2016, un populaire site web américain l’a même désigné de «  quartier le plus cool du monde ».

In the eastern section of Outremont, between Mount Royal Avenue and the railway line, Mile End is known for the welcome it has extended to several waves of immigrant populations. It’s very representative of Montreal’s cultural diversity, as much for its residents as for its and businesses, which include a large number of charming cafés, restaurants and boutiques that are frequented by an eclectic and multilingual clientele. Anglophone and francophone residents rub shoulders in Mile End; it’s a place of community, a neighbourhood of citizen initiatives and one of the hippest corners of the city. In 2016, a popular American website ranked it as the “coolest neighbourhood in the world.”

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© GENEVIÈVE DÉCARIE

© PASCAL BIET

La meilleure façon de découvrirOutremont le quartier&est Mile-End tout sim- — TheOutremont best way & toMile get End a feel for this neighbourhood is to plement de se promener dans ses rues charnières, à pied stroll or pedal a bike down its main streets (Fairmount ou en vélo (les avenues Fairmount et Saint-Viateur ainsi and Saint-Viateur avenues as well as Bernard Avenue, que l’avenue Bernard, comprises entre le boulevard between Saint-Laurent Boulevard and Du Parc Saint-Laurent et l’avenue du Parc), pour goûter à Avenue) to soak up its bustling atmosphere. Make sure cette ambiance éclectique qui le caractérise si bien. to stop into the Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End Ne manquez pas de visiter l’église Saint-Enfant-Jésus du (Saint-Dominique Street) and, especially, the Church of Mile-End (rue Saint-Dominique) et surtout l’église Saint St. Michael and St. Anthony (Saint-Urbain Street), whose Michael and Saint Anthony (rue Saint-Urbain), dont le Byzantine style contrasts sharply with the surrounding style byzantin détonne dans le paysage résidentiel ouvrier working class residential landscape. Originally built for the du quartier. D’abord destinée à la communauté irlandaise, Irish community, this church now welcomes the area’s Polish cette église sert aujourd’hui de sanctuaire à la commu- population. Its imposing dome measures 23 m in diameter nauté polonaise. Son imposant dôme de 23 m de diamètre and, prior to the construction of Saint Joseph’s Oratory, it était, avant l’édification de l’oratoire Saint-Joseph, le plus could claim bragging rights to being the largest in the city. important de la ville. Many of this neighbourhood’s businesses are an intrinsic Plusieurs commerces du quartier sont des incontour- part of Montrealers’ daily life. The bagels of St-Viateur nables de la vie montréalaise. Les bagels de St-Viateur Bagel and Fairmount Bagel (both are named after the Bagel et de Fairmount Bagel (situés dans les rues du streets they’re on) have jockeyed for the title of “best bagel même nom) se disputent le titre du meilleur bagel de la ville in the city” for decades. The famous salami sandwiches they depuis des décennies. Les sandwichs au salami dégustés serve over at Wilensky’s counter on Fairmount Avenue au comptoir de Wilensky, avenue Fairmount, font partie have been part of the neighbourhood’s history since 1932. de l’histoire du quartier depuis 1932. Rue Saint-Viateur, On Saint-Viateur Street, the Café Olimpico is packed all day le Café Olimpico ne désemplit pas de la journée, et il faut long, with patrons often lining up to order a latté. For hop souvent faire la queue avant de déguster son latté. Pour heads, the Dieu du Ciel ! microbrewery (Laurier Avenue) les amateurs de houblon, la microbrasserie Dieu du Ciel ! offers a large selection of craft beers in a convivial setting. (avenue Laurier) propose une grande sélection de bières Further south, Casa Del Popolo on Saint-Laurent artisanales dans un cadre chaleureux. Boulevard is a vegetarian restaurant, café and performPlus au sud, la Casa Del Popolo du boulevard Saint- ance venue all rolled into one. This establishment made an Laurent est à la fois un restaurant végétarien, un café et important contribution to Montreal’s flourishing musical une salle de spectacle. Le lieu a grandement contribué à scene, thanks to the shows presented both there and at l’effervescence de la scène musicale montréalaise grâce the Sala Rossa, just across the street. The concerts cover aux spectacles proposés ici, ainsi qu’à la Sala Rossa, a wide array of genres, from pop and rock to folk, jazz, située en face. Au menu, des concerts qui ratissent large : contemporary and electronic music. For the perfect start pop, rock, folk, jazz, musiques actuelle et électronique. or end to your evening, or for a girls’ night out, head over Pour amorcer ou finir la soirée en beauté, ou si vous to Buvette chez Simone (4869 Du Parc Avenue), which is cherchez un endroit pour sortir entre filles, la Buvette open every day of the week. chez Simone (4869, avenue du Parc) vous accueille tous les jours de la semaine.

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Place des Arts

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La Place des Arts, 55 ans déjà © CAROLINE BERGERON / PLACE DES ARTS

Le plus grand complexe des arts de la scène du Canada Comment Montréal pourrait-elle se targuer d’être une ville internationale, une ville d’art et de culture sans avoir une salle de spectacle d’envergure pour soutenir cette prétention ? De toute évidence, c’est la question que s’est posé Jean Drapeau (1916-1999) au milieu du siècle dernier. «  Les masses veulent des monuments », disait celui qui a été maire de la ville pendant 29 ans. C’est donc grâce à « l’homme aux mille projets », comme le surnomme Radio-Canada, que se constitue en 1958 la corporation Centre Sir-George-Étienne-Cartier qui aura la responsabilité de mener à terme le mégaprojet. Et, en 1963, après trois ans de travaux, on inaugure l’extraordinaire Place des Arts en ouvrant une première salle, appelée La Grande Salle. Devenue plus tard la salle WilfridPelletier, cette enceinte de 3000 sièges est aujourd’hui encore la plus grande salle polyvalente du Canada. Peu de temps après, en vue de l’exposition universelle Expo 67, on y ajoute l’Édifice des théâtres. Inauguré pendant la présentation de l’exposition, en avril 1967, l’Édifice des théâtres comprend le Théâtre Port-Royal (maintenant Théâtre Jean-Duceppe) et le Théâtre Maisonneuve. Puis s’y grefferont la salle Claude-Léveillée, la Cinquième salle et la Maison symphonique de Montréal. Plus récemment, la Place des Arts procédait au réaménagement complet de l’Esplanade, un vaste espace extérieur qui relie les différentes salles du complexe et qui est aussi un lieu de rassemblement très prisé au cœur du Quartier des spectacles. Au total donc, six salles qui totalisent 8000 sièges et qui font de la Place des Arts le plus grand complexe culturel des arts de la scène du Canada. Chaque année, plus de 1000 représentations y sont données (1037 en 2017), attirant au-delà de 850 000 spectateurs. On y présente vraiment de tout : concerts de chansonnier, de pop, de rock et de musique classique, opéras, ballets, pièces de théâtre, spectacles d’humour, conférences ; bref, toutes les formes d’art de la scène. Et, en passant, c’est l’humoriste Yvon Deschamps qui détient le record du plus grand nombre de représentations : il en a donné plus de 500. L’un des restaurants de la Place des Arts porte d’ailleurs son nom : Place Deschamps. 260, BOULEVARD DE MAISONNEUVE OUEST — PLACEDESARTS.COM

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Place des Arts, 55 years already!

The largest performing arts complex in Canada

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How can Montreal declare itself to be an international city, a city of art and culture, without having a major theatre to support this claim? This was surely the question Jean Drapeau (1916-1999) must have pondered in the middle of the last century. The man who was mayor of the city for 29 years proclaimed, “What the masses want are monuments.” And so, thanks to the “man of a thousand projects,” as Drapeau was nicknamed by RadioCanada, the Centre Sir-George-Étienne-Cartier Corporation was officially created in 1958, charged with bringing the megaproject to fruition. In 1963, after three years of work, with the inauguration of its first hall, the Grande Salle, the extraordinary Place des Arts came into being. Later renamed Salle Wilfrid-Pelletier, this 3,000-seat venue is still the largest multidisciplinary performance hall in Canada today. Shortly after that, in preparation for Expo 67, the theatre building was added. Opened to coincide with the launch of the World’s Fair in April 1967, this building comprises Théâtre PortRoyal (now Théâtre Jean-Duceppe) and Théâtre Maisonneuve. The Salle Claude-Léveillée, the Cinquième Salle and the Maison symphonique de Montréal would be added later. More recently, Place des Arts completely reconfigured its Esplanade, a vast outdoor space linking the complex’s various halls, which also serves as a lively gathering place in the heart of the Quartier des spectacles. In all, the six venues, offering a total of 8,000 seats, make Place des Arts Canada’s largest performing arts complex. Each year, more than 1,000 performances are given there (1,037 in 2017), attracting over 850,000 spectators. The various halls are suited to just about every type of performance: pop, rock, folk and classical music concerts, opera, ballet, theatre, comedy shows and talks, you name it. And, incidentally, it is the Quebec comedian Yvon Deschamps who holds the record for the most performances given there  —  over 500! One of Place des Arts’ restaurants, Place Deschamps, bears his name. 260 DE MAISONNEUVE BLVD. W. — PLACEDESARTS.COM

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Un automne réchauffe-cœur

A heartwarming fall

Impossible de reproduire dans notre magazine toute la programmation automnale de la Place des Arts tant elle est imposante. Mais à défaut de pouvoir le faire, nous vous présentons trois des spectacles les plus attendus de l’année. Pour connaître la programmation complète cependant, rendez-vous sur le site

We can’t pack all of Place des Arts’ fall program into our magazine because there’s just too much happening. So we settled on giving you a peek at three of the most anticipated shows of the year. However, if you do want to check out the complete program, you can visit PLACEDESARTS.COM

Les Belles-Sœurs 50 ans de triomphe ! Les Belles-Sœurs 50 triumphant years!

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Écrite en 1965 par le dramaturge Michel Tremblay et présentée devant public pour la première fois en 1968, Les Belles-Sœurs est la pièce québécoise la plus jouée dans le monde. La revue française Lire l’a désignée « pièce phare devant figurer dans la liste des 49 pièces à inclure dans la bibliothèque idéale des pièces de théâtre, des origines à nos jours. » Du 17 au 27 octobre, la Place des Arts vous propose la version musicale des Belles-Sœurs, telle qu’adaptée par le réalisateur et metteur en scène René Richard Cyr avec une musique de Daniel Bélanger. Douze excellentes comédiennes nous plongent au cœur d’un quartier ouvrier, au cours de la Révolution tranquille. Germaine Lauzon a gagné un million de timbres Goldstar, des timbres donnant droit à toutes sortes de cadeaux. Elle invite parents et amis à un party de collage. Jalousie, vol de timbres, chicanes… voilà que la situation dégénère.

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Written in 1965 by Michel Tremblay and presented to the public for the first time in 1968, Les Belles-Sœurs is the most widely performed Quebec play in the world. The French magazine Lire called it a “landmark work” and placed it on its list of the 49 plays to include in an ideal library of plays from the dawn of theatre to present day. From October 17 to 27, Place des Arts presents the musical version of Les Belles-Sœurs, adapted by producer and director René Richard Cyr with music by Daniel Bélanger. The outstanding cast of twelve women plunges us into the heart of a working class neighbourhood during the Quiet Revolution. Germaine Lauzon wins a million Goldstar trading stamps and invites her family and friends over to help her stick them into the booklets she will redeem for gifts. Jealousy, stamp theft and bickering ensue, and the situation gets out of hand.

© MELANY BERNIER

PLACEDESARTS.COM


Place des Arts

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Une visite à l’HOTEL avec le Cirque Éloize Ce spectacle magistral plaira à toute la famille. En collaboration avec les Spectacles Place des Arts et la TOHU, le Cirque Éloize, qui fête cette année son 25e anniversaire, présentera du 14 au 17 novembre le spectacle « HOTEL ». Acrobatie, théâtre, humour, danse, musique, voilà le monde du maître d’hôtel plutôt sévère, de l’inquiétante femme de chambre, du sympathique homme à tout faire accompagné de son chien, d’une jeune mariée, d’un touriste intrigant et d’un homme d’affaires justement très affairé. Toutes ces histoires se croisent dans une scénographie qu’a inspirée la vie quotidienne des plus grands hôtels. L’histoire et les prouesses de chacun de ces personnages émerveilleront petits et grands. Fondé en 1993, le Cirque Éloize a offert jusqu’ici au-delà de 5500 représentations dans plus 550 villes, partout dans le monde. Maintes fois récompensé, il est l’un des plus grands ambassadeurs du Québec dans le domaine des arts et du cirque contemporain.

An evening at HOTEL with Cirque Éloize

© COURTOISIE DU CIRQUE ÉLOIZE

A grand and poetic creation that will delight the whole family. In collaboration with Les Spectacles Place des Arts and TOHU, Cirque Éloize, which this year celebrates its 25th anniversary, presents HOTEL from November 14 to 17. The show combines acrobatics, theatre, dance, music and wit to bring to life the frenetic world of a grandiose hotel. Under the watchful eye of a stern maître d’, we witness the comings and goings of a chambermaid, a friendly handyman and his dog, a young bride and a seriously businesslike businessman. Providing a backdrop to all their stories is a set inspired by the grand hotels. The prowess of the performers playing each of these characters will amaze young and old alike. Founded in 1993, Cirque Éloize has thus far presented over 5,500 shows in over 550 cities around the world. This multi-award winning troupe is one of Quebec’s leading ambassadors in the field of contemporary circus arts.

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Soweto Gospel Choir Les voix du ciel !

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Peu de temps après sa création, en 2002, le groupe Soweto Gospel Choir s’affichait comme les plus belles voix du monde alors que son tout premier album, Voices of Heaven, trônait au premier rang du Billboard Magazine, dans la catégorie Musique du monde. Plusieurs autres succès et honneurs ont suivi, dont deux Grammy Awards. La célèbre troupe gospel a monté sur scène en compagnie de plusieurs grandes stars de la musique, dont Céline Dion, Bono, Peter Gabriel, Mariah Carey, Aretha Franklin et Stevie Wonder.

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Soweto Gospel Choir Voices from heaven!

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Shortly after its founding in 2002, the Soweto Gospel Choir was hailed as possessing the most beautiful voices in the world, as their debut album, Voices of Heaven, shot to the top of Billboard Magazine’s World Album category. Scores of other accolades and honours would follow, including two Grammy Awards. The famous gospel troupe has performed with many of music’s brightest lights, including Céline Dion, Bono, Peter Gabriel, Mariah Carey, Aretha Franklin and Stevie Wonder.


© DI NOZZI LORENZO

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Formé de 43 choristes provenant des églises de la région de Soweto et dirigés par Beverly Bryer, le chœur gospel célèbrera le 100e anniversaire de naissance de Nelson Mandela (1918-2013) en présentant Songs of the Free à la Place des Arts, le 24 novembre. Au programme : classiques de la musique sud-africaine, chants de liberté (freedom songs), musique, danse avec costumes hautement colorés. Entrée rue Saint-Urbain : 1600, RUE SAINT-URBAIN

Entrée rue Sainte-Catherine : 175, RUE SAINTE-CATHERINE O. — PLACEDESARTS.COM

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Made up of 43 choristers from churches in the Soweto area and conducted by Beverly Bryer, the gospel choir will celebrate Nelson Mandela’s 100th birthday (1918-2013) with their show Songs of the Free at Place des Arts on November 24. On the bill will be South African music classics, freedom songs, music, dancing and the group’s trademark colourful costumes. Saint-Urbain Street entrance: 1600 SAINT-URBAIN ST.

Sainte-Catherine Street entrance: 175 SAINTE-CATHERINE ST. W. — PLACEDESARTS.COM

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Gastronomie au féminin

Women in gastronomy

« LE DROIT AUX

FOURNE AUX » Au temps de nos lointains ancêtres jusqu’au tournant du présent millénaire, faire la cuisine à la maison était une tâche réservée exclusivement aux femmes. Mais, étonnamment, c’était quasiment toujours des hommes qui étaient aux fourneaux des grands restaurants. C’est au début des années 2000 que les choses commencent véritablement à changer. On n’ira pas jusqu’à dire que les rôles se sont inversés, mais on remarque néanmoins que de plus en plus d’hommes cuisinent à la maison et que de plus en plus de femmes portent la coiffe de chef dans les grands restaurants. Certaines en sont même propriétaires. Précisons toutefois que « de plus en plus » ici ne veut pas dire « beaucoup ». On estime d’ailleurs à moins de 20 % la représentation féminine dans les postes de chef. Vraiment trop peu. Tout aussi inexplicable la très faible représentation féminine dans les rubriques de gastronomie des médias : au Canada, on parlera de 12,8 % et, dans le monde, d’à peine 5 %.

Mais réjouissons-nous, chers amis, un vent d’optimisme se lève. Le sexisme perd du terrain, et bientôt la notion de genre aura rendu son tablier. Alléluia ! Utopie ? Pas du tout. Les inscriptions à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec indiquent bien la tendance qui se dessine : il y a autant de femmes que d’hommes. Autre indicateur d’importance, les femmes s’organisent. Pour preuve, la naissance en 2017 de l’association Les femmes chefs de Montréal, une initiative de Dominique Dufour et de Stéphanie Audet, respectivement chef au restaurant Ludger et chef au restaurant LOV. Non seulement l’association s’affaire à donner plus de visibilité aux femmes et à lutter pour une équité véritable, mais elle se donne aussi comme mandat d’accompagner la jeune relève dans son développement.

SANS ÉGARD AU

SEXE ! 052

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Gastronomie au féminin

Women in gastronomy

WOMEN WHO

From the time of our distant ancestors up until the turn of the millennium, women were solely responsible for the cooking in the home. That’s why it’s baffling that, in the past, it has almost exclusively been men who have been in charge of the ovens of the great restaurants. But things really began to change in the early 2000s. To suggest that the roles have been completely reversed would be inaccurate, but we are nevertheless noticing a shift, as an increasing number of men are assuming cooking duties at home while ever more women are donning chefs’ hats in fine dining establishments. Some are even the owners. However, more doesn’t mean a lot; by all estimates, less than 20% of chef positions  —  far too few  —  are held by women. Just as inexplicable is the pitifully low visibility of women in media on gastronomy—12.8% in Canada and barely 5% worldwide.

Nevertheless, there is cause for optimism. Sexism in the industry is losing ground, and, with any luck, the notion of the male-dominated professional kitchen is one that will soon be hanging up its apron. If this sounds utopian, consider that registrations at the Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec point to a clear trend: as many women as men are being admitted into this institution. Another important indicator is that women are becoming organized, as evidenced by the founding of Les femmes chefs de Montréal in 2017, spearheaded by Dominique Dufour and Stéphanie Audet, chefs at Ludger restaurant and LOV restaurant respectively. This organization aims not only to highlight the work of women in kitchens and push for true equity but also to support the upcoming generation of female chefs.

MAN THE

© LOV

OV E N S ! 053

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Gastronomie au féminin

Women in gastronomy

All

you need is

Longtemps, la cuisine végétarienne ou végétalienne a entretenu les doutes quant à sa capacité à être savoureuse, diversifiée et rassasiante. Constat qui n’était peut-être pas sans fondement à une certaine époque, mais qui serait difficile à faire en 2018. Aujourd’hui, on peut facilement associer ce type de cuisine à de la fine gastronomie. Et s’il en est ainsi, c’est grâce à des gens comme Stéphanie Audet, chef principal des restaurants LOV. Toutefois, Stéphanie préférera parler de cuisine « botanique » plutôt que végétarienne, une cuisine qui met au premier plan les pouvoirs curatifs des aliments, qui n’utilise que des produits naturels dont on connaît la provenance, des fruits et légumes de première fraîcheur ainsi que des superaliments, ces agents purificateurs et antioxydants. De plus, politique de la maison, on privilégie les artisans locaux. Ce faisant, on soutient l’économie du quartier tout en obtenant un maximum de fraîcheur et en réduisant l’empreinte écologique. LOV offre également une belle sélection de vins d’agriculture biologique.

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Vegetarian and vegan cuisine have long had a bad rap for being flavourless, monotonous and not very satisfying. While this was not entirely unfounded in the past, it would difficult to make this assertion in 2018. Today, this type of cuisine has earned a rightful and deserved place in the category of upscale dining. We can thank people like Stephanie Audet, executive chef at LOV restaurants, for this. Stéphanie actually prefers the term “botanical” to vegetarian. This is a cuisine that places a marked emphasis on food’s healing power, uses only natural ingredients from a known source along with the freshest fruits and veggies, and also integrates super foods, which purify and contain antioxidants, into the dishes. In addition, the restaurant has a policy of favouring local artisans, which supports the neighbourhood economy and ensures maximum freshness while helping to reduce the establishment’s ecological footprint. LOV also offers an excellent selection of organic wines.

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© PATRICIA BROCHU

LOV!


Autre règle capitale : ne pas dénaturer les produits en tentant de leur donner un goût trop éloigné du leur, et ce, même si condiments et épices constituent quelques-uns des secrets du LOV. Stéphanie a toujours eu une relation particulière avec les aliments naturels. Tout d’abord en Gaspésie, sa région natale, où la famille cultivait ses propres légumes, partout dans le monde ensuite. Vancouver, Texas, Espagne, Costa Rica, Islande, Mexique et Hawaï sont autant d’endroits qui l’ont grandement inspirée. La recette de Stéphanie est assurément la bonne, puisqu’il y a maintenant trois restaurants LOV, tous des établissements végétaliens que même des carnivores visitent. Ces derniers, dit-on, ont un faible pour les burgers, mais aussi pour le Mac’n’cheese, les frites Kimchi, la poutine et le Pok’ai’.

Gastronomie Another cardinal au féminin rule: — respect the nature of the products by not overly transforming their flavours  —  even if condiments and spices constitute some of LOV’s secret ingredients. Stephanie has always had a special relationship with natural foods. The attraction began in her native Gaspésie, where the family grew their own vegetables, then blossomed as she travelled the world on the hunt for new flavours in such places as Vancouver, Texas, Spain, Costa Rica, Iceland, Mexico and Hawaii. She has definitely hit on the right recipe, as there are now three LOV restaurants. Even hardcore carnivores have been wowed by these vegan establishments and, especially, their burgers, Mac’n’cheese, Kimchi fries, poutine and Pok’ai’.

FR

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464, RUE MCGILL

464 MCGILL ST.

1232, RUE DE LA MONTAGNE

1232 DE LA MONTAGNE ST.

140, PROMENADE DU CENTROPOLIS (LAVAL)

140 PROMENADE DU CENTROPOLIS (LAVAL)

LOV.COM

LOV.COM

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Women in gastronomy


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Women in gastronomy

De

à

préposée

propriétaire

à

de

l’entretien

restaurants

Aussi bon que puisse être le chef, aussi savoureux que puisse être son plat, sans un service irréprochable, point de salut ! Le service dans la restauration est un défi de tous les jours tant il y a d’aléas : l’humeur des clients, les exigences particulières, un plat qui retarde, un rush imprévu, une panne de courant et le reste… C’est ce type de défi qui a charmé Mélanie Blanchette, il y a près d’une vingtaine d’années, et qui exerce toujours cette même attraction aujourd’hui. C’est en tant que « femme à tout faire » que Mélanie fait ses premières expériences dans la restauration. Quand elle n’a pas

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cours à l’Université Laval à Québec, où elle étudie en rédaction professionnelle, elle nettoie les toilettes d’un resto ou y fait la plonge ou lave les planchers. Puis un jour, un pub irlandais l’embauche comme serveuse, poste qu’elle n’a jamais occupé auparavant et, comble de malchance, son premier jour coïncide avec la SaintPatrick. Elle aime les défis, qu’on vous dit ! Le milieu lui plaît, la job aussi. Alors elle s’inscrit en gestion à l’université, avec une idée en tête : avoir un jour son restaurant, ce qui se concrétisera en 2010 lorsqu’elle ouvre avec son associé de toujours, l’excellent chef François Nadon,

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le Bouillon Bilk. Un petit resto d’à peine 1200 pi2 avec une dizaine d’employés, mais qui s’agrandit par la suite pour accueillir 90 convives. Défi relevé, il lui en faut un autre. En mai 2016, le duo lance un second resto, le Cadet, lui aussi boulevard Saint-Laurent, à quelques pas seulement de son « aîné ». La formule du Cadet consiste principalement en des tapas, alors qu’au Bouillon Bilk, on parlera davantage de fine gastronomie. Mais chez l’un ou chez l’autre, c’est absolument délectable, et le service, bien entendu, est cinq étoiles !

FR

EN

1595,BOULEVARD SAINT-LAURENT

1595 SAINT-LAURENT BLVD.

BOUILLONBILK.COM

BOUILLONBILK.COM

1431, BOULEVARD SAINT-LAURENT

1431 SAINT-LAURENT BLVD.

RESTAURANTCADET.COM

RESTAURANTCADET.COM

© ALISON SLATTERY

Gastronomie au féminin


© JUK DE MONTIGNY

Gastronomie au féminin

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Women in gastronomy

From

to

maintenance worker

restaurant owner

As good as the chef and as tasty as its dishes may be, a restaurant without impeccable service just isn’t worth its salt. Because it’s constantly subject to all manner of vagaries, service in the restaurant business is a daily challenge. Customers’ moods, special requirements, a dish that arrives late, an unexpected rush, a power failure and on and on... just the kind of challenges Mélanie Blanchette was happy, even eager, to take on nearly twenty years ago and that still exert the same pull over her today. Her first experiences in the restaurant business were as a “girl Friday.” When she wasn’t studying

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professional writing at Université Laval in Quebec City, she was working in a restaurant, cleaning toilets, washing dishes and mopping floors. One day, an Irish pub hired her as a waitress, a job she’d never done before. Turns out, her first day was to coincide with St. Patrick’s Day. Never one to shy away from a challenge, she thought, “Why not?” She discovered she liked both the environment and the job. So she enrolled in a university management program with the goal of one day owning her own restaurant. In 2010, her dream became a reality when she and long-time partner, the talented chef François Nadon, opened Bouillon Bilk,

a small, barely 1,200 sq. ft. restaurant with a dozen employees that soon grew to accommodate 90 guests. Once that challenge was crossed off her list, she was ready for another. In May 2016, the duo launched their second restaurant, Cadet, also on Saint-Laurent Boulevard, a few steps from its “big brother.” Cadet serves mainly tapas, whereas Bouillon Bilk is more renown for its fine gastronomy. Either one is a delectable experience. And each can vaunt five-star service, of course!


Gastronomie au féminin

Women in gastronomy

BRASSERIE

Renaître

HARRICANA

de

Marie-Pier Veilleux ne pouvait oublier Harricana, la brasserie de ses parents à Amos, en Abitibi. Elle y a passé une grande partie de son enfance, et les souvenirs heureux sont nombreux, en commençant par la chambre froide, sa cachette préférée pour enfiler « illégalement » des pointes de tarte au sucre que cuisinait maman. Ouverte en 1975, puis fermée en 1989, l’ex-brasserie a disparu du paysage lors d’un incendie, en 2013. Mais, tel un phénix, elle renaissait de ses cendres en 2014, et qui d’autre que l’enfant d’Harricana, Marie-Pier Veilleux, pour lui donner ce second souffle de vie ! Marie-Pier ne s’est pas lancée seule dans l’aventure. Elle s’est associée avec Cynthia Santamaria, et toutes deux ont peaufiné leur projet : faire revivre à Montréal la populaire brasserie d’Amos des années 1970. L’idée aurait pu paraître saugrenue au départ, mais quand on connaît les filles, on ne s’étonne pas de leur succès aujourd’hui. L’établissement de Montréal a hérité des chaises de la brasserie abitibienne au cuir couleur saumon, des vieux trophées et des poissons empaillés qu’on a accrochés aux murs, des luminaires ainsi que de la solide porte en bois du frigo. Plusieurs recettes de maman ont fait le voyage aussi, dont celle de la tarte au sucre (évidemment !), mais aussi du gâteau ReineÉlisabeth et de la sauce à spaghetti. Le menu de la Brasserie Harricana est de type « comfort food ». On y trouve donc du ragoût de boulettes avec tourtière et fèves au lard, des burgers, mais aussi des tartares, des frites légèrement sucrées et du poulet à la bière. Quant à la bière, eh bien là, c’est le pactole ! Le choix est immense et les bières locales, dont celles brassées sur place par Brasserie Harricana, sont les grandes vedettes. Sympathique aussi de voir les garçons de table portés un tablier blanc à la taille… 95, RUE JEAN-TALON O. — BRASSERIEHARRICANA.COM

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© ALAIN CARLE

ses cendres 600 km plus loin


Gastronomie au féminin

Women in gastronomy

Rising from

its ashes 600 km away Marie-Pier Veilleux could never forget Harricana, her parents’ brewery in Amos, in the Abitibi region. She spent a large part of her childhood there, and has many happy memories of that time, including sneaking away to her favourite hideout, the cold room, where she would gobble down slices of her mom’s freshly baked sugar pies. Opened in 1975, then closed in 1989, the former brewery disappeared from the landscape in 2013 when, sadly, it was destroyed by a fire. But, like the phoenix, the business was reborn from its ashes in 2014 and given a second lease on life by none other than the child of the original Harricana. Marie-Pier didn’t launch into the adventure alone. She and partner Cynthia Santamaria fine-tuned the project to revive the spirit of the popular Amos brewery of the 1970s. The idea might have seemed crazy at first, but to anyone who knows these two entrepreneurs, their success came as no surprise.

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From the Abitibi brewery, the Montreal establishment inherited the salmon pink tavern chairs, old trophies and stuffed fish that had adorned the walls, lighting fixtures and the solid wood fridge door. Many of Marie-Pier’s mom’s recipes also made the trip, including those for her sugar pie (of course), Queen Elizabeth cake and spaghetti sauce. The Harricana Brewery menu leans towards comfort food. Patrons can tuck into meatball stew, meat pie and baked beans and burgers, as well as tartars, lightly sweetened fries and beer-can chicken. As you can imagine, their brews are outstanding! The beverage list is long and gives top billing to local beers, including those they brew themselves. The waitstaff wearing tied-at-the-waist white aprons is also a nice touch. 95 JEAN-TALON ST. W. — BRASSERIEHARRICANA.COM


Gastronomie au féminin

Women in gastronomy

R E S TAU R A N T TA P E O

L’Espagne « goûte différente » avec

Marie–Fleur St–Pierre

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Et dire qu’il y a des journalistes qui se rongent les ongles à l’approche de l’heure de tombée ! MarieFleur St-Pierre, elle, est chef au restaurant Tapeo, copropriétaire et chef du restaurant Mesón, elle écrit des livres, entretient son blogue, participe à des émissions télé et est maman de deux enfants…

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Spain tastes different with

Marie–Fleur St–Pierre

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To think there are journalists who chew their nails to the quick as deadline approaches! They’ve never met dynamo Marie-Fleur St-Pierre! She’s the executive chef at Tapeo restaurant, the co-owner and chef of Mesón restaurant, an author, blogger, television show host and the mother of two. Phew!


© PHOTO FOURNIE PAR MARIE-FLEUR ST-PIERRE

Gastronomie au féminin

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Women in gastronomy


Gastronomie au féminin

Women in gastronomy

And she doesn’t miss a beat. No detail gets overlooked. You’ll see for yourself when you visit Tapeo, especially if you like Spanish food, because chef Marie-Fleur will make you discover Spain like you never imagined. You’ll swoon for her tapas, which include such wonders as octopus and sweet potato, vine tomatoes, grilled chorizo and garlic shrimp. Only, don’t expect elaborate presentations; they’re not Marie-Fleur’s style. She’ll tell you that she’s a chef who cooks by heart, not by formal technique, and that the simplicity of her presentation actually belies a complex blend of flavours that she creates guided primarily by her inspiration.

LE

THE

F O N D S TA P E O

TA P E O F U N D

Pour remettre à la collectivité une partie de ce qu’elle lui apporte, la direction du restaurant Tapeo a profité de son 10e anniversaire, en 2014, pour mettre sur pied le Fonds Tapeo de design urbain de Villeray. Cette initiative est financée par la vente d’un nouveau plat qu’imagine et prépare Marie-Fleur chaque mois. Les profits amassés lors de la vente du « plat du mois » soutiennent divers projets d’embellissement du secteur, proposés par les gens du quartier.

To give back to the community that has participated in Tapeo’s growth over the years, in 2014, the restaurant’s management decided to celebrate its 10th anniversary by creating the Tapeo Urban Design Fund of Villeray. Funds are raised from the sale of a new tapas developed and prepared by Marie-Fleur each month. The profits from the sale of the “dish of the month” support various local citizen beautification initiatives.

© RESTAURANT TAPEO

Et le plus remarquable dans tout ça, c’est que rien n’est négligé. Voyez par vous-même en vous rendant au Tapeo, à plus forte raison si vous aimez les mets espagnols, car vous y découvrirez l’Espagne à la façon de la chef Marie-Fleur. Surtout des tapas que vous aurez du mal à oublier, comme la pieuvre grillée, les tomates sur vigne, les chorizos ou encore les crevettes à l’ail. Ne vous attendez pas cependant à une présentation avec flafla, ce n’est pas le genre de Marie-Fleur. Elle aime à dire d’ailleurs qu’elle est une chef de cœur, non de technique et que la simplicité de la présentation cache en réalité un assemblage complexe de saveurs guidé d’abord par son inspiration.

511, RUE VILLERAY — RESTOTAPEO.COM

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Montréal, depuis 1642

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511 VILLERAY ST. — RESTOTAPEO.COM

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Gastronomie au fĂŠminin

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Women in gastronomy


Gastronomie au féminin

Amoureuse du

Vieux

Crazy for

Women in gastronomy

La riche histoire du Vieux-Montréal, sa beauté, mais surtout son architecture ont totalement conquis l’Ontarienne d’origine Dyan Solomon. C’est la raison pour laquelle elle a choisi ce quartier comme terre d’accueil pour sa boulangerie Olive + Gourmando, ouverte en 1997. Pourtant, elle en avait vu, du pays : Kingston, Boston, Washington, le Vermont, autant d’endroits où elle s’était perfectionnée dans l’art culinaire. Fallait vraiment qu’elle soit en amour avec le Vieux, d’autant plus qu’à l’époque le Vieux était inerte, mais heureusement bon marché, puisqu’il y avait plus d’un local inoccupé. Néanmoins, nombreux ont été les prophètes de malheur lorsque, en compagnie de son partenaire, Éric Girard, elle a ouvert sa boulangerie. Les voilà tous confondus maintenant, car la boulangerie, devenue caféresto, a non seulement passé le cap des 30 ans, mais c’est peut-être l’endroit le plus couru à Montréal, le midi.

Old Montreal’s rich history, beauty and, above all, architecture totally won the heart of Ontario’s Dyan Solomon. Which is why she chose this neighbourhood to open her bakery, Olive + Gourmando, in 1997. It’s not as if she hadn’t visited her fair share of other locations; she had spent time in Kingston, Boston, Washington and Vermont, honing her culinary skills. But she really had to have been smitten, because at the time, the old city was almost flatlining. Happily, though, thanks to a high vacancy rate, rents were affordable. Nevertheless, skeptics abounded when she opened the bakery with partner Éric Girard. Today, she’s getting the last laugh, because not only has the establishment, now a café-resto, passed the 30-year mark, it’s perhaps the hottest lunch spot in Montreal.

© OLIVE + GOURMANDO

the old city

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© MICHAËL BANDASSAK

Gastronomie au féminin

FR 351, RUE SAINT-PAUL O. OLIVEETGOURMANDO.COM 1638, RUE NOTRE-DAME O. FOXY.RESTAURANT

FR 351 SAINT-PAUL ST. W. OLIVEETGOURMANDO.COM 1638 NOTRE-DAME ST. W. FOXY.RESTAURANT

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Olive + Gourmando, c’est la grande science du light lunch, où tout est fait maison. Paninis à la pancetta ou au rôti de bœuf fumé, sandwichs au capicollo ou au poulet cajun, salades, ricotta et pâtisseries, dont les célèbres brownies : voilà les grandes vedettes de l’établissement. Désirant vivre une nouvelle expérience, Dyan Solomon et Éric Girard ont lancé un second restaurant, il y a trois ans, le Foxy, dans Griffintown. Avec la chef Leigh Roper aux commandes, le Foxy a un tout autre mandat. Ici, ce sont principalement les grillades de bœuf, de porc, de poisson ou de volaille qui apparaissent au menu, et c’est grillé au grand BBQ de style argentin ou au four à bois. Tout le restaurant s’imprègne d’ailleurs d’une merveilleuse odeur de feu de bois. Comme chez Olive + Gourmando, tout est fait maison au Foxy : féta, yogourt, saucisses, pancetta, pâtes, pâtisseries et crème glacée.

Olive + Gourmando has mastered the science of the all-homemade light lunch. The eatery’s star dishes include pancetta or smoked roast beef panini, capicollo or Cajun chicken sandwiches, salads, house ricotta and pastries, especially their famous brownies. Three years ago, eager for a new experience, Dyan Solomon and Éric Girard launched a second restaurant, Foxy, in Griffintown. With Chief Leigh Roper in charge, Foxy’s mission is quite different. The menu here is heavy on barbecue: beef, pork, fish or poultry is grilled over a live fire or roasted in a wood-burning oven, which impregnates the whole restaurant with the fragrant smell of burning logs. Like at Olive + Gourmando, everything at Foxy is homemade: feta, yogurt, sausages, pancetta, pasta, pastries and ice cream.


De

l’urbanisme à

la pâtisserie

Women in gastronomy

Les astres étaient alignés pour qu’elle devienne urbaniste ; ce n’était qu’une question de temps. Encore deux ans, peut-être trois et Stéphanie Labelle serait diplômée universitaire en urbanisme, diplôme qui s’ajouterait à celui de pâtissière, obtenu précédemment à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). Mais voilà, le livre qu’elle a lu avant son entrée à l’université, Kitchen Confidential, écrit par le regretté Anthony Bourdain, lui trotte constamment dans la tête. Ce bouquin est une véritable révélation pour la Montréalaise. C’est après l’avoir lu d’ailleurs qu’elle s’inscrit à l’ITHQ. Elle doit en avoir le cœur net. Elle décide finalement de quitter l’université, de faire son baluchon, de se rendre à Paris et de présenter en personne son CV au très célèbre chef pâtissier-chocolatier, Pierre Hermé, désigné « meilleur pâtissier du monde » en 2016. Elle y restera le temps que lui permettra son visa, suffisamment longtemps aussi pour la conforter dans son choix. De retour à Montréal et après plus de deux ans au club privé 357c, elle ouvre, en 2010, la pâtisserie Rhubarbe : SA pâtisserie ! Situé avenue Laurier, le commerce est petit, bien qu’une douzaine de personnes puissent s’y asseoir. Et il est franchement sympathique ! À l’image du quartier, l’intérieur est sobre, mais serait-il plus somptueux qu’on ne le remarquerait sans doute même pas tant les petites douceurs exposées dans un comptoir vitré captent l’attention. À déguster sur place ou, bien sûr, à emporter : tartes, gâteaux, millefeuilles, éclairs, religieuses et tellement d’autres gâteries, toutes de vrais médicaments pour l’âme, et ça, presque tout Montréal le sait. Petits secrets : il y a aussi des desserts sucrés-salés (presque de la sorcellerie), des bonbons, caramels et confitures ; tout ça fait maison. Succomber à la tentation ne sera pas péché, le créateur comprendra ! 1479, AVENUE LAURIER EST — PATISSERIERHUBARBE.COM

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© PATISSERIE RHUBARBE

Gastronomie au féminin


Women in gastronomy

© ÉRABLE DU QUÉBEC

Gastronomie au féminin

From

urban planner to

© PATISSERIE RHUBARBE

pastry chef

She was well on her way to becoming an urban planner. Another two, maybe three, years, and Stéphanie Labelle would graduate from university with a degree in urban planning. It would complement her diploma as pastry chef, previously obtained from the Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). Before entering university, she had read Kitchen Confidential, by the late Anthony Bourdain, and it had been knocking around in her head ever since. The book had been a revelation. It was after reading it that she had enrolled in the ITHQ. She had to know for sure. So, in 2016, she finally decided to quit university. She packed her bags and headed to Paris to present her CV, in person, to the eminent pastry chef and chocolatier, Pierre Hermé, reputed to be the “best pastry chef in the world.” She stayed as long as her visa permitted, which was long enough to validate her decision. Back in Montreal, and after over two years working at the private club Le 357C, in 2010, she opened her own pastry shop, Patisserie Rhubarbe. Tucked into its Laurier Avenue location, the cozy cafébakery can comfortably seat a dozen people. Like the neighbourhood, the interior of this little shop is clean and uncluttered, but even if it were more ornate, it’s likely no one would notice, as their attention would be on the delectable sweet treats in the glass display case. Among the yummies to eat there or to take out are pies, cakes, millefeuilles, éclairs, choux pastries and a dizzying array of other mouthwatering treats. This is soul food, and Montrealers knows it. Other badly kept secrets are their (utterly sinful) sweet-and-savoury desserts, candies, caramels and jams. Everything is, of course, made fresh daily on site. You shall be forgiven for giving in to temptation! 1479 LAURIER AVE. E. — PATISSERIERHUBARBE.COM

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La liste de Caro

Caro's picks © ELECTRIK KIDZ

La liste de Caro Caro’s picks

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Éditions de robes

L’histoire de cette entreprise montréalaise commence par une quête incessante de la robe parfaite. C’est en 2012 que la talentueuse et passionnée Julie Pesant se découvre une niche bien à elle, au grand plaisir des fashionistas montréalaises. L’entreprise a deux pignons sur rue, mais notre coup de cœur va à la boutique du Mile End, adjacente à un atelier de couture. On y trouve des créations conçues et confectionnées sur place, d’autres internationales, ainsi que des pièces vintage griffées. Gageons qu’Éditions de robes deviendra votre alliée de tous les jours, comme celui des grands soirs.

Collaboration spéciale : Caroline Khangi

MILE END:5334, BOUL. ST-LAURENT CENTRE-VILLE:2122, RUE CRESCENT — EDITIONSDEROBES.COM

Ambassadrice naturelle de sa ville, Caroline Khangi vit au rythme de ce qui fait vibrer Montréal. Sa nature curieuse et passionnée l’a amenée à travailler dans les domaines de la mode, de la musique et du design avant de choisir celui de l’hôtellerie. Professionnelle du facteur " wow ", elle met à profit son vaste réseau de contacts auprès des invités du W Montréal, à titre de W Insider. Envie de découvertes originales ? Suivez l’itinéraire shopping de Caroline Khangi et tous ses coups de cœur se transformeront en magnifiques souvenirs de Montréal.

Special collaborator: Caroline Khangi A natural ambassador for her city, Caroline Khangi is in sync with the pulse of what makes Montreal hum. Her curious and passionate nature led her to pursue a career in fashion, music, design and, eventually, the hotel industry. As a W Insider, she is a “wow-factor” professional who uses her vast network of contacts to benefit of the guests of W Montreal. Want to make some amazing discoveries? Follow Caroline Khangi’s shopping itinerary, and let her top picks lead you to what are bound to become prized souvenirs of Montreal.

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This Montreal-based company grew out of a designer’s relentless quest for the perfect dress. In 2012, the talented and passionate Julie Pesant discovered her niche, to the delight of Montreal fashionistas. Her company has two locations, but my fave is the Mile End boutique, right next to a couture workshop. Here, you’ll find garments that are designed and made on site, along with international labels and vintage designer pieces. I'm betting Éditions de robes’s fashions become your go-to outfits for everyday wear as well as glam evenings out. MILE END: 5334 SAINT-LAURENT BLVD. DOWNTOWN: 2122 CRESCENT ST. — EDITIONSDEROBES.COM


© THIS ILK

© MONSILLAGE

© PHIL BERNARD, HEIRLOOM HATS

La liste de Caro

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Heirloom Hats

Il ne faut pas plus de 24 heures dans la vibrante métropole pour constater que ses habitants apprécient le beau, le bien fait et, surtout, l’exclusivité. Samantha-Tara Mainville a visé dans le mille en se spécialisant dans un art presque disparu, celui de la chapellerie. Depuis trois ans déjà, elle s’efforce de redorer l’image de cet accessoire, de lui rendre la place qui lui est due, afin qu’il figure de nouveau au palmarès des tendances mode. Mission accomplie ! Ses deux petites collections annuelles nous font craquer, et pas que nous. À la recherche d’un modèle exclusif ? Samantha offre également un service de conception sur mesure. À vos coiffes, tous ! 5761, BOUL. ST-LAURENT — HEIRLOOMHATS.COM

You don’t need more than 24 hours in this vibrant metropolis to note that its inhabitants appreciate beauty, quality and, especially, exclusivity. Samantha-Tara Mainville hit on a sure thing when she decided to devote herself to the nearly extinct art of hat making. For the past three years, she has been working at reviving the lustre of this accessory, to restore it to its rightful place and ensure it reclaims top billing among fashion trends. It’s certainly been mission accomplished for her! I think you’ll find her two small annual collections irresistible. And if you’re looking for an exclusive model, Samantha also offers a custom design service. Hats off to Heirloom! 5761 SAINT-LAURENT BLVD. — HEIRLOOMHATS.COM

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Caro's picks

Monsillage

Développés et fabriqués au Québec par Isabelle Michaud, les produits Monsillage s’inscrivent dans une démarche de parfumerie particulièrement lente, libre et indépendante. Isabelle manie les huiles essentielles et les molécules odorantes pour créer des formes olfactives intimement liées à ses souvenirs de voyage. Véritable travail d’artisan que celui de composer des formules, une goutte à la fois, jusqu’à l’obtention de l’univers souhaité. Isabelle Michaud vient d’être honorée une nouvelle fois par The Art and Olfaction Awards, pour sa création Pays Dogon, une ode à l’Afrique de l’Ouest, un voyage olfactif dans une contrée mythique qui fascine la parfumeuse. La collection évolutive Monsillage compte à ce jour sept parfums. Voyons si Eau de céleri (lauréat 2015) saura gagner votre cœur ! BOUTIQUES: ETIKET, JAMAIS ASSEZ, CABINET ÉPHÉMÈRE ET BIEN D’AUTRES. — MONSILLAGE.COM

Developed and manufactured in Quebec, Monsillage fragrances are all created by Isabelle Michaud using a slow, intuitive and independent perfumery process. She uses essential oils and scent molecules to craft olfactive portraits inspired by her life and travels. A true artisan, the perfumer composes her fragrance formulas one drop at a time until she attains the desired mood. Isabelle Michaud has recently been honoured yet again by The Art and Olfaction Awards for her new scent, Pays Dogon, which transports us on an olfactory journey into West Africa, to a magical time the perfumer spent in this otherworldly place. The evolving Monsillage collection currently includes seven fragrances. Their Eau de céleri (2015 winner) might just ensnare your senses! BOUTIQUES: ETIKET, JAMAIS ASSEZ, CABINET ÉPHÉMÈRE AND MANY OTHERS. — MONSILLAGE.COM

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This Ilk

Le parcours de Tamara Bavdek débute de façon plus que cocasse. En 2007, la designer montréalaise, qui ressent un grand besoin de changement, adopte une nouvelle coiffure, très courte. Afin de renouer avec sa féminité, elle s’inspire d’une époque où les femmes maîtrisaient l’art de la coiffure à la garçonne, soit les années 1960. Elle étudie les gros bijoux qu’arborait Edie Sedgwick, puis se met au travail. La designer réalise rapidement que la dentelle est aux textiles ce que l’or est aux métaux, et que rien ne vaut d’énormes bijoux ultralégers. Chacune de ses pièces est une œuvre d’art en édition limitée, fabriquée à la main dans son atelier de Verdun, qu’elle surnomme affectueusement son «  oasis ». Restez à l’affût pour découvrir les événements pop-up de sa charmante caravane-boutique au look bohémien. BOUTIQUES: TAH DAH, UNICORN, BELLE & REBELLE ET BIEN D’AUTRES. — THISILK.COM

Tamara Bavdek’s journey began in a rather amusing way. In 2007, the Montreal designer was ready for big a change, so she chopped off her long locks of 20 years! This traditional symbol of femininity now gone, she turned to an era when women had mastered the art of the boyish crop: the 60s. That’s when she discovered and was smitten by the large statement jewellery worn by Edie Sedgwick, Andy Warhol’s muse. She got to work and soon realized that lace is to textiles what gold is to metals, so using that material, she began creating sensational lightweight statement jewellery. Each piece is a unique work of art and is handmade in her Verdun studio, affectionately dubbed her “oasis.” Visit her website to discover the pop-up events where you’ll be able to visit her cute bohemian caravan-boutique. BOUTIQUES: TAH DAH, UNICORN, BELLE & REBELLE AND MANY OTHERS. — THISILK.COM


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Cet

art–science à la

façon montréalaise Entre un aspirateur au look banal et un autre très esthétique, c’est sans doute ce dernier qui sera le plus efficace ! Conclusion irrationnelle, dites-vous ? Bien sûr, mais c’est ce genre de résultat que l’on obtient lorsqu’une équipe de designers intervient dans la conception d’un objet. L’influent graphiste américain Paul Rand (1914-1996) disait d’ailleurs : « Le design est l’ambassadeur silencieux de la marque. » Oh ! stimuler les ventes n’est quand même pas l’unique mission des designers, fort heureusement. Pour définir le design le plus simplement possible, disons qu’il est l’art d’harmoniser les objets avec leur environnement. Ses missions s’en trouvent donc décuplées. Design industriel, design de mode, design urbain, design d’intérieur, il n’y a pas un secteur aujourd’hui qui pourrait se passer de cet « art-science » sans en payer un lourd tribut. Il n’est pas donné à tout le monde cependant de savoir jouer habilement avec les formes, les couleurs et les matériaux, puis de réussir à les intégrer harmonieusement dans un environnement donné.

Between a banal looking vacuum cleaner and one that’s aesthetically pleasing, the latter is likely to be the most effective, right? An irrational conclusion? Of course. But that’s usually the kind of reaction you elicit when a design team is involved in creating an object. The influential American graphic designer Paul Rand (1914-1996) once said: “Design is the silent ambassador of your brand.” But, fortunately, stimulating sales isn’t a designer’s only mission. To define design in the simplest terms, we could just say it is the art of harmonizing objects with their environment. And it has many functions. From industrial design to fashion design, urban design and interior design, there isn’t a sector today that can afford to eschew this art-slash-science without paying a heavy price. Yet not everyone possesses the ability to successfully play with shapes, colours and materials, and then smoothly integrate them into any given environment.

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distinctly Montreal art–slash–science 071

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Montréal, qui fait la part belle aux créateurs, peut se targuer d’avoir sur son territoire une horde impressionnante de designers. Sur son site, le Bureau du design de Montréal répertorie au-delà de 750 sélections d’entreprises montréalaises de design, dans le cadre de concours reconnus au Québec ou à l’étranger. D’ailleurs, Montréal a été désignée « Ville UNESCO de design » en 2006. Ce faisant, elle intégrait un réseau de villes dites « créatives ». Avec cette désignation, l’UNESCO reconnaissait l’énorme potentiel de la métropole dans le domaine du design. Valable pour 10 ans, le statut de Montréal a été reconduit en 2016, par l’UNESCO, pour une autre décennie.

Montreal gives pride of place to creators and boasts an impressive crop of designers. On its website, Montreal’s Bureau du design lists more than 750 Montreal-based design companies that have attracted attention at recognized competitions held in Quebec and around the world. In 2006, Montreal was designated a UNESCO City of Design, thereby joining the UNESCO Creative Cities Network. In granting this title, UNESCO acknowledged the city’s enormous creative potential in the field of design. Valid for 10 years, Montreal’s status was renewed by UNESCO in 2016 for another decade.

Un

A

révisionniste dans l’industrie de la mode

high fashion revisionist RAD

Plutôt guindée, la haute couture française n’est pas très encline à revoir ses conventions, pas plus qu’elle n’est empressée d’accueillir de nouvelles figures au sein de son club on ne peut plus sélect. Fallait vraiment que le designer Rad Hourani ait un grand talent pour qu’on l’invite à se joindre à la cour. Le tour de force a été réalisé en 2013 ; le créateur n’avait alors que 30 ans. L’exploit est d’autant plus remarquable qu’il s’agissait du premier Canadien à être officiellement convié par l’instance suprême de la haute couture française. Est-ce la singularité du personnage ou l’originalité de sa collection qui a séduit le cénacle ? Sûrement les deux. Rad Hourani naît en Jordanie en 1982. À 16 ans, il immigre avec ses parents au Canada (Montréal) pour filer, 7 ans plus tard, à Paris où il se donne totalement à son art. À ses arts, devrait-on dire, puisque le designer de mode excelle aussi dans la photographie, la peinture, la sculpture et la vidéo.

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French haute couture has a reputation for being a tad stiff and not terribly inclined to reconsider its traditional ideas any more than it is eager to welcome new faces into its rather select club. Designer Rad Hourani really had to have a commanding talent to have been invited in. He pulled off this feat in 2013, at only 30 years old. This extraordinary achievement was all the more remarkable as he was the first Canadian to receive the honour of becoming an “invited member” of the Chambre Syndicale de la Haute Couture in Paris, the supreme authority of French haute couture. Whether this inner circle of high fashion was seduced by Hourani’s singular personality or by the originality of his collection is a matter for speculation. It was probably both. Rad Hourani was born in Jordan in 1982. At 16, he immigrated to Montreal with his parents and, seven years later, moved to Paris where he devoted himself to his art. Or, more precisely, his arts; the fashion designer is also an accomplished photographer, painter, sculptor and videographer.

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Le Canadien errant  —  car il fait constamment la navette entre Paris et Montréal  —  présente une première collection de vêtements dans la mi-vingtaine. Il s’agit de la toute première collection de prêt-à-porter unisexe et multiâge dans l’histoire de la mode. Qui plus est, certaines pièces sont multifonctionnelles. Ainsi, une jupe se transformera en pull, puis en sac à dos. Tout ça est à l’image du créateur, qui abat toute notion de stéréotype, de genre, d’âge, de race et de nation. L’homme est femme, la femme est homme, point à la ligne ! Aujourd’hui, le révisionniste a, à son actif, plus d’une vingtaine de collections fabriquées à ses ateliers de Paris et de Montréal. Ses créations sont vendues dans quelque 130 boutiques, réparties dans une trentaine de pays. 231, RUE SAINT-PAUL O. — RADHOURANI.COM

The wandering Canadian  —  he constantly commutes between Paris and Montreal  —  presented his first clothing collection in his mid-twenties. It was the first unisex, multi-age ready-to-wear collection in fashion history. Some pieces were also multifunctional, like the skirt that transformed into a sweater, then a backpack. The clothes are a reflection of the creator, a proponent of neutrality, who advocates the elimination stereotypes, gender, age, race and nation. His garments are “architectural origamis that fit both men and women seamlessly.” Today, the revisionist can boast more than 20 collections that are made in his Paris and Montreal workshops. His creations are sold in roughly 130 boutiques in some 30 countries.

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231 SAINT-PAUL ST. W. — RADHOURANI.COM

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Qu’est-ce qui symboliserait bien Montréal sur une carte postale ? Le mât du Stade olympique, le mont Royal, l’oratoire SaintJoseph, le pont JacquesCartier ? Sûrement tout ça, mais pour qui est intime avec la ville, il y a plus symbolique encore ou, à tout le moins, plus près du cœur des Montréalais. Et Jacinthe Pilote, éditrice-fondatrice de la maison Paperole, nous en donne un millier de preuves avec ses cartes postales uniques sur lesquelles « l’autre Montréal » prend la vedette, grâce au talent incontestable de son équipe d’illustrateurs. On y découvre bagels, poutine, pâté chinois, camions de rue, smoked meat, hot dogs, joueurs de hockey et même les restaurants Wilensky, ouvert en 1932, et Beautys, en 1942. Ils ne sont que quelques-uns des symboles plus vrais que vrais que les artistes interprètent et reproduisent de façon fort originale sur les cartes postales de Paperole ou sur une panoplie d’autres objets.

L’art d’illustrer de

gentilles pensées ! PA P E R O L E

Playing her

© MICHEL BÉRARD

cards right

What images would best symbolize Montreal on a postcard? The Olympic Stadium tower, Mount Royal, Saint Joseph’s Oratory, the Jacques Cartier Bridge? All of these, no doubt, but those who are more intimate with the city know there are objects that are even more emblematic or, at least, closer to the hearts of Montrealers. Jacinthe Pilote, founder of the Paperole publishing house, offers us thousands of examples with her unique collections, which feature the formidable talents of her crack team of illustrators and showcase the “other” Montreal. The cards are adorned with bagels, poutine, Shepherd’s pie, trucks, smoked meat, hot dogs, hockey players and even restaurants such as Wilensky’s, opened in 1932, and Beautys, a Montreal staple since 1942. These are just some of the authentic Montreal symbols depicted in highly original ways by her artists on the greeting cards and scores of other objects offered by Paperole.

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© PAPEROLE

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L’idée de mettre sur le marché des cartes postales bien différentes de ce qu’on a l’habitude de voir est venue à Jacinthe en voyant les missives que lui envoyait une amie de San Francisco. L’originalité et la beauté des cartes postales qu’elle recevait a impressionné la Montréalaise, elle-même diplômée en design graphique de l’Université du Québec à Montréal. Ceux qui connaissent bien Jacinthe aimeront ajouter, mi-sérieux mi-blagueurs, que Jacinthe avait toutefois certaines prédispositions, ayant ouvert son propre atelier de cartes, l’Atelier Plume Envol, dès l’âge de huit ans. Elle les concevait, les dessinait et les fabriquait dans un petit atelier aménagé dans la maison familiale par ses parents. Elle les vendait ensuite dans le quartier. Activité vraiment prémonitoire puisque, aujourd’hui, Paperole vend ses produits dans tout le Canada ainsi qu’à l’étranger. Plus d’une quinzaine d’artistes-illustrateurs québécois collaborent à la conception de cartes en tout genre, de même qu’à celle de cahiers de notes, de livres à colorier, d’affiches, de sacs et de t-shirts. 351, AVENUE DULUTH E. — PAPEROLE.COM

The idea of creating card collections that were unique and different from what people were used to came to Jacinthe after she received some postcards from a friend in San Francisco. Their originality and beauty had impressed the Montrealer, herself a graphic design graduate from the Université du Québec à Montréal. Her close friends and family might have added, only half in jest, that Jacinthe was fated to go that route, given that, at the age of eight, she had started her own card workshop, Atelier Plume Envol. She designed, drew and made cards out of a small studio her parents had set up in the family home, and then went around the neighbourhood hawking her creations. That childhood venture was a true harbinger of things to come as, today, Paperole sells its products across Canada as well as abroad. More than 15 Quebec illustrators collaborate designing cards of all kinds, along with notebooks, colouring books, posters, bags and t-shirts. 351 DULUTH AVE. E. — PAPEROLE.COM

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L’audace portée à

travers le

monde

ANNE–MARIE

Exit lesDesign conventions, — la Design complaisance et les contraintes ; AnneMarie Chagnon joue d’instinct et de passion. Pas de règle pour cette artiste joaillière, sinon être soi-même, être vraie ! Terriblement audacieux pour ce milieu hautement concurrentiel qu’est la bijouterie, mais voilà, Anne-Marie ne concurrence pas. C’est une artiste avant tout, et ça lui réussit plutôt bien. Le Cirque du Soleil est l’un des premiers à reconnaître le talent exceptionnel de la Montréalaise. Pendant une décennie, il vend à travers le monde des bijoux créés expressément pour lui. Il y a aussi le Bijorhca Paris, le salon des professionnels de la bijouterie, où Anne-Marie Chagnon est nommée « Lauréate Étoile de mode » dès sa première participation. Plus tard, c’est au tour de l’icône de la mode aux États-Unis, Iris Apfel de l’honorer en choisissant sa collection de bijoux pour faire partie des œuvres mises en vente au célèbre musée Peabody Essex Museum de Salem. Les créations d’Anne-Marie Chagnon sont également désignées

Choix de la critique du Globe and Mail, au festival de la photo Contact de Toronto. Bien qu’elle soit une artiste multidisciplinaire s’adonnant entre autres à la photo et à la peinture, il aurait été difficile de l’imaginer faire autre chose que des bijoux. À sa photo de graduation de cinquième année, Anne-Marie portait des boucles d’oreilles qu’elle a elle-même créées et fabriquées. À 19 ans, elle démarre son entreprise avec une amie et deux conseillers de confiance : papa, qui veille aux finances, et maman, qui est représentante commerciale. C’est le début d’une collaboration qui allait voguer de succès en succès. Aujourd’hui, Anne-Marie Chagnon inc. est présente presque partout dans le monde. Plus de 700 points de vente offrent des colliers, bagues, bracelets, boucles d’oreilles, épinglettes, tous faits main à Montréal et qu’aiment porter de nombreuses vedettes.

Anne-Marie Chagnon eschews convention, conformity and constraint. The jewellery designer doesn’t play by any rules other than being true to herself; she relies on intuition and passion, while giving free reign to her bountiful imagination. In the highly competitive industry of jewellery design, that’s very daring, but AnneMarie doesn’t have to worry: she is, first and foremost, an artist, and things are working out pretty well for her. Among the first to recognize the exceptional talent of the Montreal native was Cirque du Soleil, for whom she had a decade-long stint creating exclusive, branded jewellery that sold around the world. The first time she took part in the famed Bijorhca jewellery fair in Paris, she garnered an Étoile de Mode award. More recently, her jewellery was selected by American fashion icon Iris Apfel to be included in the collection of artwork sold at the Peabody Essex Museum in Salem. In addition, her

creations were honoured with the title of Critic’s Choice by The Globe and Mail at Toronto’s annual CONTACT festival. While she is a multidisciplinary artist—she’s also an accomplished photographer and painter—it would have been hard to imagine her not going into jewellery making. For her grade five graduation photo, AnneMarie wore earrings she had designed and made herself. At 19, she launched her business with a friend and two trusted advisors—Dad, the financial guru, and Mom, the sales rep. It was the beginning of a collaboration that would see one success lead to another. Today, Anne-Marie Chagnon Inc. has a presence almost everywhere in the world. Her necklaces, rings, bracelets, earrings, pins, which are all handmade in Montreal, are sold in over 700 points of sale and worn by scores of glamorous celebrities.

5333, AVENUE CASGRAIN, ATELIER 502 — ANNEMARIECHAGNON.COM

CHAGNON ARTISTE JOAILLIÈRE JEWELLERY DESIGNER

Wearable sculptures

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5333 CASGRAIN AVE., SUITE 502 — ANNEMARIECHAGNON.COM


© HUGO JOYAL

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Le

pouvoir d’anoblir les

intérieurs

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Vintage meets

© P-A BÉDARD

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It’s impossible to remain indifferent to or, indeed, not fall in love with La Chambre Design & Co.’s interiors. They always have that effect on people. The company’s distinctive concept is the brainchild of Amlyne Phillips, a not-30-year-old Montrealer who’s already established herself as one of Quebec’s leading interior design lights. The main elements in all her design projects are always natural materials, especially plants, recycled and repurposed objects, vintage pieces and antiques. But as beautiful as they may be, if these components don’t come together artfully and with a singular vision, the result won’t work. This ability is the gift every designer possesses. It’s a sort of sixth sense that allows them to envision what can’t yet be seen by the average person.

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© PIERRE-LUC CARON

Impossible de rester indifférent, et pour tout dire, impossible même de ne pas aimer ! Les aménagements intérieurs que réalise l’entreprise La Chambre Design & Co. font toujours de l’effet. La recette est celle d’Amlyne Phillips, une Montréalaise qui n’a pas 30 ans et qui s’impose déjà comme l’une des plus grandes stars du design intérieur du Québec. Des composants naturels, surtout des plantes, des objets recyclés et retapés, des pièces vintage et des antiquités, voilà les principaux éléments de base de ses recettes. Mais tous ces éléments, aussi merveilleux soient-ils, s’ils ne sont pas combinés avec art, avec une certaine vision n’embelliraient rien. C’est ce don que possède la designer, une sorte de sixième sens qui lui permet de voir ce qui ne peut encore être vu, du moins par le commun des mortels.

© LA CHAMBRE DESIGN & CO.

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Amlyne Phillips possède la rare faculté d’utiliser avec aisance et justesse tout ce qui se trouve déjà sur place, qu’il s’agisse de pierre, de brique, de fenêtres, de boiseries, de colonnes, d’un plafond haut ou de poutres. Elle leur donne un rôle encore plus important en y intégrant, pour les mettre en valeur, ses éléments à elle ! Chaque fois, le résultat est sensationnel. On a l’impression que l’un ne va pas sans l’autre ; l’impression que la pièce ne pourrait pas exister dans une autre version. Les preuves de cette magie sont à maints endroits, à Montréal : Café Bazin, Le Parloir, Madame Bovary, Kampai Garden, Billie Le Kid et le HÀ, dans le Vieux Port. Amlyne avait 24 ans lorsqu’elle a fondé La Chambre Design & Co., un regroupement de designers et d’artisans locaux. C’est un ami, propriétaire du bar SuWu, qui lui a confié son tout premier mandat : un véritable tremplin pour elle, puisque ça n’a jamais arrêté depuis. LACHAMBREDESIGNCO.COM

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Amlyne Phillips possesses that rare talent that allows her to deftly and effectively make use what she finds in an existing space, from stone to brick, windows, woodwork, columns, high ceilings or beams. Under her keen eye, each feature is given a more important role to play, enhanced by the designer’s distinctive new-vintage style aesthetic. And the result is always sensational. The overall impression is that everything belongs together; the room simply couldn’t exist any other way. Examples of her magic can be found throughout Montreal: Café Bazin, Le Parloir, Madame Bovary, Kampai Garden, Billie Le Kid and HÀ, in the Old Port. Amlyne was 24 when she founded La Chambre Design & Co, an association of local designers and artisans. A childhood pal, the owner of the SuWu bar, hired her for her very first job. That was the start she needed, and she hasn’t looked back since. LACHAMBREDESIGNCO.COM


© PIERRE-LUC CARON

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L’équilibre des forces

CHANCES Balance of power

Balance of power Le 27 avril 2018, au Centre Phi, de Montréal, CHANCES nous dévoilait son premier album : Traveler. J’ai eu le privilège de faire partie du public ce soir-là, et j’ai été transporté par leur musique à la fois enveloppante et éclatée, délicate et puissante. Le groupe CHANCES se compose de trois musiciens d’expérience : Chloé Lacasse, Geneviève Toupin et Vincent Carré. Chloé et Geneviève écrivent paroles et mélodies, jouent du clavier et chantent, tandis que Vincent s’occupe des percussions et de l’échantillonnage. Leur musique à la fois électro et teintée de plusieurs influences ethniques soutient les voix magnifiques des deux chanteuses qui s’allient pour créer des harmonies solides et des passages a cappella tranchants. Au cours de ma rencontre avec CHANCES, nous discutons de l’influence des femmes au sein du groupe et, de façon plus large, dans le monde de la musique, rejoignant ainsi le thème du présent numéro de Mt1642. Cette influence, m’apprend-on, se décèle surtout dans le choix des sujets et les paroles des chansons.

Collaboration spéciale : Louis-Philippe Quesnel Louis-Philippe Quesnel est un multi-instrumentiste qui partage son temps entre le studio et la scène. Arrangeur, compositeur pour des publicités, des séries télé et des documentaires, il accompagne aussi plusieurs artistes reconnus. Il a aussi le plaisir de partager ses connaissances en tant que professeur en musique au Cégep Lionel Groulx.

Special collaborator: Louis-Philippe Quesnel Louis-Philippe Quesnel is a multi-instrumentalist who divides his time between the studio and the stage. An arranger and composer for commercials, television series and documentaries, he also accompanies numerous renowned artists. In addition, he takes great pleasure in sharing his knowledge as a music teacher at Cégep Lionel Groulx.

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On April 27, 2018, at the Centre Phi in Montreal, CHANCES unveiled their first album, Traveler. I had the privilege of being in the audience that night and was transported by their music, which is at once embracing and explosive, delicate and powerful. The band is made up of three accomplished musicians: Chloé Lacasse, Geneviève Toupin and Vincent Carré. Chloé and Geneviève write the lyrics and melodies, play keyboards and sing, while Vincent handles percussion and sampling. Their music, which mixes electro indie pop with a hint of ethnic influences, underpins the singers’ magnificent voices in soaring harmonies and solid a cappella passages. During my interview with the CHANCES band members, we talked about the influence of women within the group and, more broadly, in the world of music, touching on the theme of this issue of Mt1642. They said that influence is most evident in the choice of themes for the songs and their evocative lyrics.

© MARC-ANTOINE CHARLEBOIS

CHANCES L’équilibre des forces


© ÉTIENNE DUFRESNE

L’équilibre des forces

Balance of power

Les deux compositrices décrivent leurs textes comme étant «  une parole humaniste vue par les yeux de la Femme ». D’ailleurs, la pièce Assez, I Said, écrite juste avant le mouvement #metoo, parle d’affirmation et de libération. En voici un extrait :

Both composers describe their writing as “a humanist voice seen through the eyes of Woman.” Their song Assez, I Said, which, portentously, was penned just before the rise of the #MeToo movement, is a message of affirmation and liberation. An excerpt:

I’m sick of being praised For all that’s keeping me from being seen And all those pious words and virtues Starched and buttoned up real clean I’m sick of how it’s so quiet we don’t notice We’ve gotta break away

I’m sick of being praised For all that’s keeping me from being seen And all those pious words and virtues Starched and buttoned up real clean I’m sick of how it’s so quiet we don’t notice We’ve gotta break away

Chloé et Geneviève ont-elles eu des modèles dans le monde de la musique ? Qui les a inspirées ? Les noms de Marie-Jo Thério et de Patti Smith font tout de suite l’unanimité. Leur musique, mais aussi leur personnalité forte charment particulièrement les deux chanteuses de CHANCES, qui disent regretter par ailleurs que l’aspect visuel prenne encore une trop grande place pour les femmes faisant carrière dans la musique. Plus les chanteuses vieillissent, plus il leur est difficile de continuer à créer et à s’exprimer. Pourtant, avec des thèmes évoluant avec elles, elles pourraient encore toucher un large public ! «  Peut-être que les chanteuses de notre génération réussiront à changer cette vision de la femme », concluent Chloé et Geneviève. Espérons qu’elles auront un rôle à jouer dans ce changement de mentalité. C’est ce qu’on leur souhaite, c’est aussi ce qu’on se souhaite, à toutes et à tous.

Do Chloé and Geneviève look to any role models in the music world? The names of Marie-Jo Thério and Patti Smith immediately sprung to the minds of both women, not only because of their music but also for their powerful personalities. The CHANCES singers deplore that appearance still plays such a large role for women working in music. As female singers get older, it becomes increasingly difficult for them to continue to create and express themselves. But just as life evolves with them as they age, they could still make worthwhile contributions and reach such a wide audience! “Perhaps our generation of singers will be able to succeed in changing this image of women,” said Chloé and Geneviève. I wish for them and for all of us success in helping to change this mindset.

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Montréal la littéraire

Literary MontrealMontréal aime la culture. Montréal aime la littérature. Montréal est féministe. Pleinement et fièrement. Carrefour multiculturel, multiethnique, à mi-chemin entre le français et l’anglais, la scène littéraire montréalaise foisonne de talents, et les femmes y occupent une place prépondérante. Toutes ces auteures ont en commun un intérêt sincère pour l’être humain, dans toute sa complexité et ses paradoxes. À travers des portraits saisissants de réalisme, elles touchent nos cœurs et nos âmes avec sensibilité et compassion, en rendant hommage à des personnages colorés, bigarrés, représentatifs de la diversité de Montréal, mais que la vie a parfois laissés de côté.

Literary Montreal

Collaboration spéciale : Gaëlle Leruste, Castor littéraire Franco-Canadienne passionnée de littérature, de cinéma, de musique et des arts en général, Gaëlle Leruste alimente volontiers sa réflexion sur le monde qui nous entoure à l’aide de lectures, de débats et de discussions.

Special collaborator: Gaëlle Leruste, Castor littéraire A Franco-Canadian with a passion for literature, film, music and the arts in general, Gaëlle Leruste is a self-styled “literary beaver” who nurtures her impressions of the world around us through reading, debate and discussion.

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Montreal is a city that celebrates culture and literature. It’s also a city that is completely and proudly feminist. A multicultural, multi-ethnic crossroads at the intersection of French and English, Montreal’s literary scene teems with talent, and women figure prominently in it. What all its female authors have in common is a genuine interest in human beings, in all their complexity and paradoxes. They touch our hearts and souls with sensitive, compassionate and realistic portrayals of the colourful, mixed bag of characters who represent Montreal’s diversity but whom life has sometimes relegated to the fringes.

© GAËLLE LERUSTE

Montréal la littéraire


Montréal la littéraire

Découvrons à travers quelques lectures ces auteures qui ont retenu notre attention, ces dernières années, mais dont tant d’autres auraient pu remplir cette courte chronique. Véritable succès en librairie, la romancière et réalisatrice Anaïs Barbeau-Lavalette nous fait découvrir l’histoire de sa grand-mère, figure incontournable du mouvement artistique du Refus global, qui a marqué l’histoire moderne du Québec à travers son très beau livre La femme qui fuit1 (Marchand de feuilles) et le non moins beau Je voudrais qu’on m’efface2 (Hurtubise). Comment ne pas succomber aux Aurores montréales3 (Boréal) de Monique Proulx qui signe des textes très courts, percutants, à couper le souffle. Prenons le métro pour aller à la rencontre des personnages d’Alice Michaud-Lapointe dans Titre de transport4 (Héliotrope). Explorons les ressorts de l’intimité et de l’amour avec Hubert et Mara, héros de La garçonnière5, de Mylène Bouchard (La Peuplade). N’ayons pas peur de nous confronter à l’Autre, celui que l’on ne connaît pas du tout, parce qu’il ne vit pas, ne pense pas ou ne prie pas comme nous. Myriam Beaudoin aborde cette question dans Hadassa6 (Bibliothèque québécoise), une incursion exceptionnelle dans la communauté hassidique d’Outremont, tandis que Stéphanie Clermont s’intéresse aux personnes marginalisées dans Le jeu de la musique7 (Le Quartanier), en portant un regard dur, mais empathique, sur la nouvelle génération. Ces quelques exemples de femmes qui habitent Montréal ou en sont originaires ont retenu l’attention par leur propos, leur audace. On a choisi de leur faire confiance, ici plutôt qu’ailleurs. Tout n’est pas parfait mais, à Montréal, on ose mettre les femmes de l’avant, on reconnaît leur talent. À Montréal, on croit en l’égalité et on le prouve. À Montréal, on regarde l’avenir et on sourit d’avoir la chance d’entendre toutes ces voix (féminines) résonner en nous. Pour d’autres chroniques ou suggestions littéraires, consultez :

Literary Montreal

As space does not allow us to present every author worthy of inclusion, I invite you to explore the books by some of the authors who have caught my attention over the last few years. Bestseller novelist and director Anaïs BarbeauLavalette brings us the story of her grandmother, a key figure in the Refus global artistic movement, who left her mark on the history of contemporary Quebec with her beautiful book La femme qui fuit1 (Marchand de feuilles) and the no less touching Je voudrais qu’on m’efface2 (Hurtubise). Readers will inexorably be drawn into Aurores montréales3 (Boréal) by Monique Proulx, a compilation of incisive and arresting short stories. We’ll ride the metro to meet the characters in Alice Michaud-Lapointe’s work Titre de transport4 (Héliotrope) and investigate the springs of intimacy and love with Hubert and Mara, protagonists of La garçonnière5, by Mylène Bouchard (La Peuplade). In Hadassa6 (Bibliothèque québécoise), an extraordinary incursion into Outremont’s Hassidic community, Myriam Beaudoin exhorts us not to fear those who we do not understand because they don’t live, think or pray like us, and Stéphanie Clermont looks at marginalized persons in Le jeu de la musique7 (Le Quartanier), which takes a hard yet empathic look at the new generation. These are just a few examples of women authors who come from or have made their homes in Montreal. They have found success here rather than elsewhere, and have garnered acclaim for their words and strength. While Montreal isn’t perfect, it’s a city where women are celebrated and recognized for their talent. The Montreal literary scene doesn’t just pay lip service to gender equality, it actively supports and promotes women writers. The future bodes well for them and for all of us, as we’ll have the chance to hear this talented crop of female voices. For more articles or literary suggestions, visit: LECASTORLITTERAIRE.COM

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Les

« sports de gars » n’existent plus !

Bon sang qu’il en a fallu du temps ! Mais bon, on ne reviendra pas sur le passé, sinon pour dire que l’accès aux sports est relativement récent pour les Québécoises, pour les Québécoises francophones surtout. Jusqu’au début du siècle dernier, il leur était fortement déconseillé de faire du sport, qui leur ferait courir de graves dangers. Lesquels ? Eh bien, « attiser la passion de la chair », bien entendu ! Le risque était grand aussi de « mettre en péril leur vertu ou de les éloigner du foyer, ou, plus grave encore, de masculiniser leur être ». Il en a été ainsi jusqu’au début des années 1960, bien que les portes aient commencé à s’ouvrir en 1919, avec l’inauguration de la Palestre nationale (rue Cherrier). Des femmes affranchies du joug ont fait un pied de nez aux diktats des bien-pensants, notamment les Montréalaises Myrtle Cook (championne olympique au relais 4 x 100 mètres en 1928), ainsi que Cécile Grenier, instigatrice du premier programme d’éducation physique à la Commission scolaire des écoles catholiques de Montréal, en 1937. Aujourd’hui, 100 ans plus tard, « les sports de gars » n’existent plus. Les sports sont maintenant asexués, à la grande joie des amateurs d’olympiades qui voient le Canada, depuis l’arrivée massive d’athlètes féminins, se hisser parmi les meilleurs au tableau des médailles. Montréal a maintenant son équipe féminine de football américain, le Blitz, quatre fois championne au sein de l’Independent Women’s Football League et qui fournit également plus d’une dizaine de joueuses à l’équipe nationale qui a remporté trois médailles d’argent aux championnats mondiaux. La région de Montréal a également son club de rugby (Rugby Club Montreal), ses joueuses de baseball élites, dont certaines (de Laval et de Boucherville) sont membres de l’équipe nationale, et même une étoile de la boxe féminine, Marie-Ève Dicaire, de Saint-Eustache, championne chez les super-mi-moyens de la North American Boxing Association (Female).

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“Men’s sports” belong in

the past

It’s been a long time coming. Without rehashing the past, suffice to say that access to sports for women in Quebec, especially francophones, is a relatively recent development. Until the beginning of the last century, women were strongly discouraged from taking part in vigorous physical activity, for fear that it would place them in grave danger. What danger, you may well ask. The peril in question was of a moral kind; it was alleged that exercise would (heaven forbid) stir the “passion of the flesh.” Women also risked compromising their virtue, straying from hearth and home, and (even more worrying) becoming masculinized. These attitudes prevailed until the early 1960s, even if some inroads had been made following the inauguration of the National Palestra facility on Cherrier Street in 1919. Gradually, pioneering women began thumbing their noses at these self-righteous dictates and breaking down barriers. These included Montrealers Myrtle Cook (4 x 100-metre relay Olympic champion in 1928), and Cécile Grenier, who founded the first physical education program at the Montreal Catholic School Commission in 1937. Today, 100 years later, “men’s sports” are a thing of the past. Sports are now gender-neutral, to the great delight of fans of the Olympics, who, since the massive influx of female athletes, have seen Canada rise to the top of the medal count standings. Montreal now has a women’s tackle football team, the Blitz, a four-time American Independent Women’s Football League championship team, which also supplied over a dozen players to the national team that won three silver medals at world championships. The Montreal area also boasts a women's rugby club (Rugby Club Montreal), elite female baseball players, some of whom (from Laval and Boucherville) are members of the national team, and even a women’s boxing star, Marie-Ève Dicaire of Saint-Eustache, who holds the title of super-middleweight North American Boxing Association (Female) champion.

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Montréal

HOCKEY PROFESSIONNEL

Montréal est hockey, ça, tout le monde en convient. Mais attention, ce n’est pas qu’une affaire de gars, même que déjà, en 1915, Montréal avait sa ligue féminine de hockey, la Eastern Ladies Hockey League. Malgré tout, le hockey féminin ne s’est malheureusement pas développé au même rythme que celui des hommes. Pour preuve, il n’est devenu une discipline olympique qu’en 1998, soit 78 ans après le hockey masculin. S’il se développe encore aujourd’hui dans l’ombre de son pendant masculin, il n’en demeure pas moins que sa popularité croît, les cotes d’écoute, lorsque Équipe Canada est à l’œuvre, en témoignent.

PROFESSIONAL

our

other team Everyone knows that Montreal is synonymous with hockey. But this city isn’t only home to men’s hockey. Most people probably don’t know that even going back to 1915, Montreal had a women’s hockey league, the Eastern Ladies Hockey League. In spite of this, women’s hockey didn’t develop at the same pace as its male counterpart. It only became an Olympic discipline in 1998, 78 years after men’s hockey was recognized. Still, while it’s still evolving in the shadow of men’s hockey, women’s hockey is growing in popularity, as audience ratings during the Team Canada championships bear out.

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HOCKEY

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Montréal a aussi son équipe Les professionnelle Montréalaises etdele sport hockey féminin, les Canadiennes de Montréal, affilié à la Ligue canadienne de hockey féminin. Le circuit regroupe sept formations, dont deux de Shenzhen, en Chine, le Vanke Rays et le Kunlun Red Star, que Montréal, Boston, Toronto, Calgary et Markham  — les autres clubs de la ligue  —  visitent une fois au cours de la saison pour les affronter à deux ou trois reprises : politesse que leur remettent aussi les Chinoises. Les Canadiennes compte 25 joueuses âgées de 25 à 39 ans et payées de 2000 $ à 10 000 $ selon l’ancienneté. Elles sont toutes diplômées universitaires ou en voie de le devenir. Il s’agit du plus fort calibre de hockey féminin à être présenté au Canada, si l’on exclut bien sûr les compétitions internationales. Des noms très célèbres portent, ou ont porté, l’uniforme montréalais. On pense à Marie-Philip Poulin, Caroline Ouellette, Charline Labonté, Catherine Ward, Sarah Vaillancourt, Lauriane Rougeau, Meghan Agosta et Kim St-Pierre, toutes des médaillées olympiques (or). Les parties locales des Canadiennes ont lieu à l’aréna Michel-Normandin ou au Complexe sportif Bell, et, une fois dans l’année, au Centre Bell. Il n’en coûte que 15 $ pour y assister. MONTREAL.THECWHL.COM

Today, Montreal has a professional women’s hockey team, Les Canadiennes de Montréal, which is affiliated with the Canadian Women’s Hockey League. The league has seven teams, including two expansion teams based out of Shenzhen, China—the Kunlun Red Star and Vanke Rays  —  which host the other clubs in the league—Montreal, Boston, Toronto, Calgary and Markham  —  once during the season for two or three games. These return the favour by subsequently welcoming the Chinese teams to their cities. Les Canadiennes comprises 25 players between the ages of 25 and 39, who are paid between $2,000 and $10,000 depending on their seniority. All are university graduates or on their way to earning their degree. This is the highest calibre of women’s hockey being played in Canada, international competitions excluded. Some of the biggest names in the sport wear or have worn Montreal jerseys, including Marie-Philip Poulin, Caroline Ouellette, Charline Labonté, Catherine Ward, Sarah Vaillancourt, Lauriane Rougeau, Meghan Agosta and Kim St-Pierre, all of them Olympic gold medallists. Local Les Canadiennes de Montréal matches are played at the Michel-Normandin Arena or the Bell Sports Complex, and, once a year, at the Bell Centre. A game will only set you back $15. MONTREAL.THECWHL.COM

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Ça aussi

c’est du sport !

CHEERLEADERS CHEZ LES ALOUETTES

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Si vous croyez qu’il suffit d’être jolie et souriante pour devenir cheerleader, vous êtes dans l’erreur. Le cheerleading demande nettement plus : il faut être athlète ! Vous remarquerez que l’on n’utilise plus le terme « pom-pom girls » et rarement aussi celui de « meneuses de claque » pour les désigner. Bien qu’il soit anglais, le terme cheerleading est plus approprié, car il fait allusion à une activité carrément athlétique, à des années-lumière de ce qui se faisait jadis. Une étude menée par l’Université Western, en Ontario, sur les cheerleaders des TigerCats de Hamilton de la Ligue canadienne de football (LCF) a révélé que le rythme cardiaque de certaines d’entre elles atteignait jusqu’à 208 battements la minute, soit un rythme plus rapide que celui des joueurs sur le terrain !

Pour avoir une meilleure idée de ce qu’est devenue la pratique, assistez à un match des Alouettes de Montréal de la LCF, au stade Percival-Molson, et voyez ce que réussissent à faire les 32 cheerleaders (dont 7 sont des hommes). Ils combinent la danse, la gymnastique et les acrobaties. C’est spectaculaire ! Ces artistes-athlètes âgés de 19 à 34 ans, pour la plupart étudiants, s’entraînent de deux à quatre heures par semaine, selon les chorégraphies qu’ils ont à accomplir. Ils doivent aussi se présenter trois heures avant le début d’un match, histoire de bien se réchauffer et d’échanger avec le public. L’équipe de cheerleaders des Alouettes a été fondée en 1996 par Annie Larouche, qui en assure toujours la direction.

If you think all it takes to become a cheerleader is to be pretty and smiley, think again. In French Canada, you’ll see them referred to as “Meneuses de claques,” and in France, “pompom girls,” but these terms are increasingly being replaced by the English word “cheerleaders,” which today alludes to the athletic ability required for this discipline and distinguishes it from the simple routines of the past. A study conducted by Western University in Ontario on the Canadian Football League (CFL) Hamilton Tiger-Cats cheerleaders revealed that some of the members’ heart rates could reach up to 208 beats per minute, or faster than those of the players on the field!

If you want a better idea of what cheerleading looks like today, go and attend a CFL Montreal Alouettes game at the PercivalMolson Stadium and prepare to be gobsmacked by the performance of the 32 cheerleaders, 7 of whom are guys! You’ll be treated to a spectacular show that combines dance, gymnastics and acrobatics. These artist-athletes are mostly students ranging in age from 19 to 34. They train anywhere from two to four hours a week, depending on the choreography, and have to arrive three hours before the start of a game to warm up and greet fans. The Alouettes cheerleading team was founded in 1996 by Annie Larouche, who still leads it today.

MONTREALALOUETTES.COM

DE MONTRÉAL MONTREAL ALOUETTES CHEERLEADERS

This is

also a sport!

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Portrait de concierge

Une concierge qui parle et qui agit !

Concierge profile

A talker and a doer!

ANNE-MARIE GAUTHIER RITZ-CARLTON —

«  Quand t’as commencé à parler, t’as plus jamais arrêté… », lui dit parfois sa mère. Une petite taquinerie affectueuse qui a quand même son fond de vérité. C’est qu’AnneMarie Gauthier, concierge de profession, aime le monde, elle l’aime vraiment beaucoup. D’ailleurs, échanger avec les clients, c’est une partie de sa job qu’elle adore. «  Partager mes expériences et mes découvertes, c’est stimulant. Et des découvertes, j’en fais, car je suis très curieuse de nature et j’aime savoir de quoi je parle lorsqu’un client demande des suggestions », explique la concierge de 34 ans. Anne-Marie a été initiée très jeune à la profession. Elle avait 21 ans, et c’était à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. Son diplôme en main, elle est entrée au service de l’Hôtel Le Germain ; plus tard, au Marriott Château Champlain où elle a obtenu ses Clefs d’Or, reconnaissance suprême dans le milieu. Puis, en mai 2017, la Longueuilloise devenait concierge au Ritz-Carlton, prestigieux hôtel de la rue Sherbrooke, à Montréal. Son dynamisme, son esprit d’initiative et son écoute lui ont valu d’être choisie la représentante canadienne chez les jeunes concierges au congrès international des Clefs d’Or, tenu à Séoul, plus tôt cette année. «  Bien sûr, c’est très gratifiant, dira Anne-Marie, mais c’est tout aussi gratifiant lorsque je solutionne le problème d’un client. » Et les exemples ne manquent pas. Récemment, avec un collègue, elle a dû planifier des transports en hélicoptères pour un groupe de touristes qui souhaitaient jouer une ronde de golf à Memphrémagog. Il y a quelques jours, un autre lui a demandé de lui dénicher un détecteur à métal. Pourquoi ? Elle l’ignore et n’a pas insisté sur ce point ; discrétion oblige. Il y a beaucoup de demandes aussi concernant les animaux de compagnie. Comme ce client qui a eu besoin d’un réducteur de bruit pour les oreilles de son chien, trop stressé par le vacarme que causait le Grand Prix de Montréal dans les rues de la ville. Et en ce qui concerne les idées de sorties ? «  Il y en a plein, mais pour les dames qui souhaitent de l’originalité, je conseillerais les ateliers Mua Moi où l’on confectionne soi-même son rouge à lèvres, sinon les ateliers Ruby Brown où l’on peut créer un parfum personnalisé. Côté restos, j’aime bien le Foxy (rue Notre-Dame) pour sa cuisine sur charbon de bois et le restaurant végétalien le LOV, rue McGill. »

“Once you started to talk, you never stopped,” her mother sometimes tells her. It’s affectionate teasing that nevertheless has a ring of truth to it. Concierge Anne-Marie Gauthier really, really likes people. And talking with guests is one of the things she loves about her job. “Sharing my experiences and discoveries is so stimulating. And in turn, I discover lots of things. I’m curious by nature, and I like to know what I’m talking about when someone asks for suggestions,” explains the 34-year-old. Anne-Marie laid the groundwork for her future career choice at a young age. At 21, she went to study at the Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. A freshly minted graduate, she landed her first job at Le Germain Hotel and, later, moved on to the Marriott Château Champlain, where she received her Clefs d’Or, the profession’s highest honour. In May 2017, the Longueuil native secured the position of concierge at the prestigious Ritz-Carlton Hotel on Sherbrooke Street in Montreal. Her energy, initiative and listening skills led to her being chosen as the Canadian representative for young concierges at Les Clefs d’Or’s international congress held in Seoul earlier this year. “That was very rewarding, of course,” said Anne-Marie, “but being able to solve a problem for a client is really just as gratifying.” By way of example, she cites the time when, with the help of a colleague, she organized a helicopter ride for a group of tourists who wanted to play a round of golf in Memphremagog. And only a few days ago, a guest put in a request for a metal detector. She never found out why and didn’t press the point; the profession dictates discretion. She also receives scores of requests about pets. Like the one from a client who needed earmuffs to put over his dog’s ears; Rover was stressed out by all the noise and hubbub in the streets during the Montreal Grand Prix. Her suggestions for outings? “There are plenty, but for ladies who want something original, I’d recommend the Mua Moi workshops (muamoicosmetics.com), where you can make your own lipstick, or the Ruby Brown workshops (rubybrown.com) that let you create personalized fragrances. As for restaurants, Foxy (Notre-Dame Street) is a great choice, with meals grilled over a fire pit or roasted in a wood-burning oven, and there’s also the extraordinary vegan restaurant LOV on McGill Street.” MUAMOICOSMETICS.COM / RUBYBROWN.COM

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Portrait de concierge

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