MSF Canada Rapport Annuel 2009

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Rapport annuel


Table des matières

Message de la Présidente et de la Directrice générale

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Médecins Sans Frontières

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L’aide d’urgence MSF toujours autant en demande

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Recrutement : une forte baisse après le tsunami

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Collecte de fonds : hausse des revenus malgré la récession

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Finances : les effets marginaux de la crise financière

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Projets financés par les Canadiens

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Les Canadiens en mission

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Dons de succession

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Société Sans Frontières

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Le conseil d’administration

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Colophon

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Message de la Présidente et de la Directrice générale En 2009, Médecins Sans Frontières (MSF) est venue en aide à des populations vivant dans des contextes violents dans des endroits comme la bande de Gaza, le Sri Lanka et l’ouest du Soudan. Ceci nous a clairement montré nos limites à titre de travailleurs du domaine médical. Nos limites ont toutefois été contrebalancées par de belles victoires, lorsque nous sommes parvenus notamment à traverser toutes les zones de combat dans l’est de la République démocratique du Congo, ou à répondre de façon efficace aux épidémies de méningite au Sahel, ou de choléra au Zimbabwe et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. À cause de violents échanges entre les forces israéliennes et le Hamas dans la bande de Gaza au début de l’année 2009, des milliers de civils se sont retrouvés prisonniers des combats, blessés et beaucoup ont été privés des soins chirurgicaux dont ils avaient désespérément besoin. L’intensité des bombardements et les restrictions frontalières étaient telles que les équipes MSF ont été dans l’impossibilité d’aider à l’évacuation des blessés et de prêter main forte aux centres de traumatologie débordés de Gaza. Pendant ce temps, le gouvernement sri lankais et les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (mieux connus sous le nom des Tigres tamouls) ont lancé leurs derniers assauts. En encerclant les Tigres tamouls, le gouvernement a également pris au piège près de 250 000 civils. Personne ne protégeait le peuple, celui-là même pour qui les deux camps prétendaient se battre.

L’encerclement forcé ainsi que les tirs croisés ont causé la mort de bien des innocents qui tentaient seulement de survivre. Les équipes d’intervention chirurgicale ont une fois de plus été débordées mais n’ont pu prendre en charge que ceux qui avaient réussi à échapper aux violences. En effet, MSF avait fait l’objet d’une interdiction d’accès aux endroits où les soins médicaux étaient les plus en demande. Alors que cette guerre faisait rage, nous avons dû faire face à un autre conflit armé au Soudan. Pris au centre d’une mise en accusation de son président Omar El Béchir à la Cour pénale internationale, le Soudan a expulsé du Darfour 13 organisations non gouvernementales, dont deux équipes MSF. Des milliers de personnes se sont ainsi vu privées de l’accès aux soins et à d’autres services essentiels. Quel que fut le raisonnement géopolitique, le résultat fut le même : les civils, qui en théorie sont protégés lors de conflits armés, sont devenus des monnaies d’échange et se sont ainsi retrouvés soit piégés, soit pris pour cible en temps de guerre. Par ailleurs, ceci a contribué à diminuer encore davantage la reconnaissance des interventions humanitaires. Pendant que le danger augmentait graduellement pour les civils et pour les organisations qui leur venaient en aide, MSF a maintenu ses efforts en vue de soulager la souffrance des personnes touchées par de nombreuses années de guerre et de leur démontrer sa solidarité. L’année a aussi été marquée par un besoin accru de répondre aux épidémies et aux catastrophes naturelles.

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Les médecins et le personnel infirmier MSF ont tenté de sauver autant de gens qu’ils le pouvaient au Zimbabwe, là où une épidémie de choléra sans précédent a tué 3 000 personnes et en a gravement blessé des dizaines de milliers d’autres. Le pays qui, autrefois pouvait se vanter d’être le grenier de l’Afrique australe, est à présent affligé par une série de crises humanitaires. Au cours de la plus importante campagne de vaccination de notre histoire, nous avons vacciné plus de sept millions de gens en réponse à une épidémie de mé­ ningite au Sahel, au Nigeria, au Niger et en République centrafricaine. Au même moment, une inondation en Afrique de l’Ouest, un tremblement de terre en Indonésie, ainsi que des tempêtes tropicales aux Philippines ont requis l’assistance de MSF. Des millions de personnes ont vécu des tragédies, comme chaque année. Pour MSF, cela n’est pas une raison d’abandonner, mais bien une raison de maintenir ses efforts. Nous ne pouvons ni ne devons relâcher nos efforts face à la souffrance d’autrui. Alors que nous tentons de remplir notre obligation morale simplement parce que nous sommes tous humains, il est aussi important de réaliser que le travail de MSF ne pourrait être possible sans vous et votre soutien, sans votre dévouement auprès des autres, simplement parce que nous sommes tous humains. Merci. Marilyn McHarg Directrice générale de MSF Canada Joni Guptill Présidente de MSF Canada

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La Charte de Médecins Sans Frontières Médecins Sans Frontières est une association privée à vocation internationale. L’association rassemble ma­ joritairement des médecins et des membres des corps de santé et est ouverte aux autres professions utiles à sa mission. Tous souscrivent sur l’honneur aux princi­ pes suivants : • Les Médecins Sans Frontières apportent leurs secours aux populations en détresse, aux victimes de catastrophes d’origine naturelle ou humaine, de situation de belligérance, sans aucune discrimina­ tion de race, de religion, de philosophie ou politique. • Oeuvrant dans la neutralité et l’impartialité, les Médecins Sans Frontières revendiquent, au nom de l’éthique médicale universelle et du droit à l’assistance humanitaire, la liberté pleine et entière de l’exercice de leur fonction. • Ils s’engagent à respecter les principes déon­ tologiques de leur profession et à maintenir une totale indépendance à l’égard de tout pouvoir, ainsi que de toute force politique, économique ou reli­ gieuse. • Volontaires, ils mesurent les risques et périls des missions qu’ils accomplissent et ne réclameront pour eux ou leurs ayants droit aucune compensa­ tion autre que celle que l’association sera en mesure de leur fournir.


Médecins Sans Frontières Assistance médicale Tout le monde a droit aux soins médicaux vitaux. Cela comprend les habitants des zones de guerre et des régions en conflit. Pourtant, des centaines de milliers de personnes vivant dans ces endroits n’ont accès à aucune forme de soins de santé. MSF juge cette situation inacceptable. Nos équipes tentent d’aller au devant des victimes les plus isolées et vulnérables de la guerre, des conflits et des catastrophes naturelles dans le monde. Grâce à notre personnel spécifiquement qualifié, des stocks de médicaments et du matériel de traitement de l’eau, nous sommes en mesure de fournir rapidement une assistance médicale d’urgence. Témoignage De nombreux endroits où travaille MSF sont le théâtre de violations des droits de l’homme à grande échelle. Des réfugiés et des déplacés font l’objet de violences ou sont privés de toute assistance médicale d’urgence, que ce soit pour des motifs politiques ou autres. Dans ces circonstances, la seule provision de soins médicaux n’est pas suffisante. Nous interpelons également les grands décideurs, que ce soient les gouvernements ou les organisations internationales, afin de dénoncer les abus desquels nous sommes témoins dans notre travail. Indépendante, impartiale, neutre MSF travaille indépendamment des puissances économiques, religieuses ou politiques en place. Dans le cadre d’un conflit, MSF refuse de prendre parti et concentre plutôt ses efforts sur les victimes des violences et des crises. Afin de remplir sa mission en toutes circonstances, MSF n’accepte principalement que des dons privés pour ses projets. D’autres importantes sources de revenus sont les contributions financières du réseau international de MSF et les subventions de projet octroyées par des bailleurs de fonds institutionnels.

Collaboration Lorsque c’est possible, MSF recrute du personnel dans les pays où elle œuvre. Ce personnel national sert de lien entre les membres du personnel international et la communauté locale. Notre équipe nationale parle la langue de la région et comprend les us et coutumes de la culture locale. En tant que médecins, infirmières, logisticiens, interprètes, tous jouent un rôle crucial dans l’équipe. Lorsque c’est nécessaire, l’équipe internationale forme le personnel national afin qu’il puisse poursuivre la mission seul, au cas où l’équipe internationale doive se retirer ou évacuer temporairement les lieux pour des raisons de sécurité. MSF essaie néanmoins de placer une équipe internationale dans chacun de ses projets. L’organisation est d’avis qu’il doit y avoir un contact direct entre le personnel de terrain et ceux qui reçoivent l’aide afin de garantir une assistance de première qualité et de l’améliorer le cas échéant. L’équipe internationale est souvent appelée à parler de ce dont elle a été le témoin, ce qui peut parfois menacer la sécurité du personnel local. Les débuts de MSF En 1971, une guerre civile sanglante a fait rage au Nigeria. La CroixRouge se trouvait dans la région, mais son mandat ne lui permettait pas d’offrir son aide sans la permission du gouvernement. Bernard Kouchner et Max Reclamier, deux médecins français travaillant pour la Croix-Rouge à ce moment-là, ne pouvaient se résigner à accepter les méthodes de travail de l’organisation. Ils soutenaient que toute victime avait le droit d’être soignée, même si cela signifiait aller à l’encontre des souhaits du gouvernement. À leur retour en France, ils créèrent avec un groupe de journalistes leur propre organisation. C’est ainsi qu’est née Médecins Sans Frontières. MSF Canada a vu le jour en 1991. Depuis, les expatriés canadiens ont participé à près de 2 200 missions sur le terrain dans plus de 80

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pays, dont l’Afghanistan, l’Angola, la Bosnie, le Cambodge, la Colombie, le Libéria, le Rwanda, le Sri Lanka, le Soudan et bien d’autres encore. En 1999, MSF s’est vu décerner le prix Nobel de la paix pour ses interventions médicales et son travail de sensibilisation au nom des plus démunis. En 2009, MSF a travaillé dans 64 pays. Pour la liste complète, consultez la carte en page 19. Partager les responsabilités Aujourd’hui, MSF compte 19 sections dans le monde qui possèdent toutes une entité légale indépendante. À l’origine, cinq de ces sections géraient l’ensemble des projets sur le terrain, alors que les 14 autres aidaient à récolter des fonds et à engager de nouvelles recrues. Alors que le mouvement prenait de l’ampleur, on s’est aperçu que cette répartition des responsabilités tenait la plupart des sections MSF à l’écart de leurs projets sur le terrain. Afin de remédier au problème, cinq regroupements d’organisations nationales MSF ont été créés, basés sur les cinq pays qui géraient l’ensemble des projets à l’origine. Ces regroupements sont appelés Centres opérationnels. Dans chacun de ces centres, les organisations partenaires se partagent la gestion du portefeuille des pays où opère MSF. Le premier octobre 2006, la section néerlandaise de MSF et les organisations MSF basées au Canada, en Allemagne et au RoyaumeUni ont créé le Centre opérationnel d’Amsterdam (COA). Le COA n’a pas de capacité légale, mais joue plutôt le rôle d’entité au sein de laquelle les quatre organisations travaillent ensemble, de façon volontaire. À la fin 2009, MSF Canada a géré différents projets en Colombie, en Haïti, au Nigeria, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans le Nord du Caucase, en Russie. MSF Allemagne s’est occupée de projets en République centrafricaine, au Tchad, au Turkménistan, en Ouzbé­ kistan et au Zimbabwe. MSF Royaume-Uni a soutenu le COA en lui offrant son expertise médicale et son appui pour la mise en œuvre de ses projets liés à la tuberculose. Nos projets au Bangladesh, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, en Inde, en Irak, 6

au Myanmar, au Népal, au Sud-Soudan, au Pakistan, en Somalie, au Sri Lanka et en Ouganda sont gérés à partir d’Amsterdam. Une association Comme les autres organisations nationales MSF, la division canadienne est une association. Elle est composée d’anciens ou d’actuels travailleurs de terrain, de certains membres du personnel de bureau,en plus d’autres personnes qui ont su contribuer à l’organisation d’autres façons. Au 31 décembre 2009, on y comptait 204 membres. Le Conseil d’administration de l’Association MSF Canada supervise la division canadienne et s’assure que les politiques adoptées soient correctement mises en application. Il est également le garant de l’identité de l’organisation et de son mandat, et relaie le discours de la Directrice générale et du reste de l’équipe de direction. L’Assemblée générale des membres constitue la plus haute instance de l’Association MSF Canada. Elle a lieu une fois par an. Ses membres prennent des décisions au sujet de l’identité de MSF, évaluent la performance du Conseil au cours de l’année passée et approuvent le rapport annuel ainsi que les divers comptes rendus de l’année précédente.


L’aide d’urgence MSF toujours autant en demande L’année 2009 a été marquée par de nombreux rebondissements pour MSF. En mars, nous avons dû mettre un terme à l’une de nos plus importantes missions dans la région du Darfour au Soudan, suite à la décision du gouvernement soudanais d’expulser du pays le personnel MSF. Six de nos collègues MSF ont été enlevés, mais, heureusement, ont été relâchés sains et saufs. En cette 38e année d’assistance médicale d’urgence, MSF a fait le bilan sur ce qui a démarré par un petit groupe de médecins visionnaires jusqu’à devenir une organisation médicale reconnue et experte dans son domaine apportant des soins aux victimes de conflits et de désastres. Notre conviction selon laquelle toute personne a droit à des soins médicaux vitaux et notre ambition de venir en aide aux populations en détresse et sans accès aux soins de santé dans les régions en crise, sont restés inébranlables. Le monde, quant à lui, a beaucoup changé. La guerre froide a été remplacée par un nouvel ordre mondial opposant le Nord à un Sud déterminé et en plein développement, et où se démarque l’Occident et l’Islam radical. De nouvelles puissances mondiales, telles que l’Inde et la Chine, rivalisent aussi pour gagner en influence sur les puissances occidentales traditionnelles. Ces tendances ont beaucoup affecté la façon de travailler des organisations humanitaires. Force est de constater que le respect pour les missions et les travailleurs humanitaires a diminué dangereusement. Le nombre d’atteintes à la sécurité du personnel humanitaire a augmenté drastiquement ces dernières années. Ironiquement, les travailleurs humanitaires sont devenus des cibles convoitées pour les groupes armés qui veulent exercer une pression sur les gouvernements ou influencer l’opinion publique. En 2009, l’organisation internationale MSF a dû faire face à l’enlèvement de six de ces travailleurs au Tchad, au Darfour, au Pakistan et en Somalie. Fort heureusement, ces derniers ont été

relâchés sains et saufs, mais les répercussions de leur capture sur la capacité de l’organisation à fournir une assistance médicale se sont faites grandement sentir. Bien que temporaire, l’interruption forcée des activités de MSF a fait payer le prix de ces actes de violence gratuits aux populations en détresse. Un métier dangereux Le métier de travailleur humanitaire est devenu l’un des plus dangereux dans le monde. Bien qu’en 2009 aucun décès causé par des attaques ciblées ou la violence n’ait été enregistré chez MSF, la sécurité générale dans les projets n’a pas non plus connu d’amélioration. Le courage de notre personnel local et international, ainsi que leur détermination à travailler dans des circonstances extrêmement difficiles est, en effet, remarquable. Les groupes rebelles et criminels ont fait preuve de moins en moins de respect envers le travail humanitaire, et cette tendance grandit également au sein des gouvernements. De plus en plus de pays ne permettent tout simplement pas aux organisations humanitaires indépendantes d’aider la population pendant un conflit. En 2009, l’exemple le plus marquant a été celui de l’expulsion du personnel de certains projets MSF et de 12 autres organisations humanitaires par le gouvernement soudanais. Les gouvernements, comme ceux du Sri Lanka et de l’Éthiopie, ont refusé que MSF parle publiquement de la situation souvent terrible qui régnait dans ces pays. Ces restrictions et bien d’autres encore représentent de sérieux dilemmes moraux et pratiques. Combien de temps pourrons-nous travailler dans un pays si notre indépendance est compromise? Si nous cédons face à ce manque de respect, nous risquons de perdre notre crédibilité aux yeux des groupes en conflit. Cette situation met en danger notre accès aux patients et la sécurité de nos équipes. Comment pouvons-nous venir en aide aux personnes qui ont le plus besoin de soins médicaux si nous sommes 7


dans l’incapacité de nous déplacer? La mise sur pied d’un appareil étatique peut, bien entendu, être positive si la force de l’État est utilisée pour fournir des soins de santé aux personnes négligées. Malheureusement, dans bien des pays, ce n’est pas le cas. Par ailleurs, l’insécurité combinée à des mesures gouvernementales peu coopératives ont mené à un rétrécissement de « l’espace humanitaire » dans les régions en conflit. Il s’agit de l’espace dans lequel les victimes peuvent chercher l’aide dont elles ont besoin sans craindre d’être attaquées par les groupes belligérants. Il permet aussi aux organisations humanitaires de faire leur travail sans être menacées ou manipulées. La capacité des organisations d’aide à faire leur travail de façon indépendante continue d’être ébranlée par les intentions des pays occidentaux visant à reconstruire certains états par une approche militaire et diplomatique et le développement d’infrastructures. En Afghanistan, par exemple, les acteurs diplomatiques, les forces militaires et les organisations humanitaires de développement coopèrent étroitement entre elles. Cette collaboration menace la capacité des organisations d’aide à travailler de façon indépendante et transforme les infrastructures médicales en espaces politiques et militaires. Besoins urgents Pendant ce temps, le besoin d’aide humanitaire indépendante reste criant. Les gens continuent de souffrir, non seulement dans des endroits touchés par des crises médiatisées comme le Myanmar ou la République démocratique du Congo, mais aussi dans des pays largement ignorés comme la République centrafricaine et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Que la violence soit engendrée par l’oppression de l’État, les mouvements rebelles ou au sein des familles et des communautés, l’aide médicale est toujours aussi nécessaire qu’au moment où MSF a été créée. Une participation plus importante du personnel local dans les projets a permis de répondre partiellement aux problèmes d’accès limité à certains endroits pour les équipes MSF. Traditionnellement, l’organisation emploie des travailleurs internationaux dans ses projets en raison de leur neutralité envers les parties en conflit dans les régions où MSF travaille. Par contre, dans des pays comme la Somalie, la Russie et l’Irak, cette perception a changé et le personnel international est, malheureusement, devenu une cible. Dans ces 8

endroits, nous avons élaboré au cours des années un modèle de « gestion à distance » selon lequel des employés locaux, bien acceptés par leur communauté, prennent en charge les responsabilités quotidiennes des projets. Le personnel international, quant à lui, se rend dans les projets à l’occasion. Même s’il ne s’agit pas de notre modèle de gestion de prédilection, il nous permet de continuer à distribuer une aide médicale aux personnes dans le besoin.

Nous nous efforçons d’offrir des soins médicaux de la plus haute qualité aux populations démunies. Capacité En tant qu’organisation responsable et consciente des valeurs universelles, nous avons la volonté et la capacité d’offrir des solutions là où d’autres ne sont pas en mesure de le faire. Nous nous efforçons de prodiguer les meilleurs soins médicaux possibles là où les ressources sont limitées. Nous offrons notamment des traitements contre la tuberculose multirésistante en Ouzbékistan et contre le VIH/sida dans un contexte de violence au Congo. Nous continuons à venir en aide aux minorités isolées ou négligées pendant des années comme les Rohingyas au Bangladesh, les Adivasis de Chhattisgarh en Inde ou les réfugiés oubliés de Somaliland en Somalie et à plaider en leur nom. Alors que la notion d’humanitarisme est actuellement remise en question, nous croyons que notre organisation a un rôle à jouer dans la sphère humanitaire. Grâce à ses moyens, son courage et ses ressources, elle est en effet en mesure d’apporter de l’aide là où celle-ci est grandement requise et là où les autres ne veulent ou ne peuvent aller. Nous avons la chance d’avoir un grand nombre de donateurs qui reconnaissent et apprécient nos efforts. Malgré la crise économique, ils ont continué de nous soutenir en réalisant des dons considérables. Une grande partie de ces dons n’étant pas attitrés à un projet donné, MSF a pu répondre aux besoins là où ils étaient les plus pressants. Notre capacité d’intervention reconnue et le soutien continu de nos nombreux donateurs renforcent notre détermination à surmonter les défis qui surgissent lors de


conflits, de catastrophes naturelles, de violences urbaines et des répercussions des changements climatiques. Cette confiance ne doit cependant pas être interprétée comme de l’arrogance ou une trop grande ambition de notre part. L’aide humanitaire ne changera pas le cours des conflits politiques qui ont envahi le monde et qui l’ont retourné contre lui-même. En définitive, il est de la responsabilité des gouvernements de trouver de vraies solutions durables. L’aide humanitaire permet pourtant de garantir la survie des gens qui en ont besoin. Nous restons conscients et prudents face aux dangers grandissants qui sont associés à l’aide humanitaire. Dans l’intérêt de ceux qui comptent sur nous, nous lutterons contre toute tentative de manipulation ou de compromis qui pourrait nuire à l’indépendance de notre aide. Interventions importantes au Sri Lanka et au Nigeria Tout au long de l’année 2009, les équipes ont distribué des soins médicaux essentiels, ainsi que des articles de survie comme des couvertures, des articles d’hygiène personnelle et des ustensiles de cuisine. Elles ont aussi offert des soins psychosociaux à des centaines de milliers de victimes des conflits armés. Quand il était possible et nécessaire de le faire, MSF a distribué et offert ces soins des deux côtés du front. Des interventions majeures ont eu lieu au Sri Lanka et au Nigéria. Cinq ans après que cinq de nos collègues aient été brutalement assassinés dans la province de Badghis, la réouverture de nos projets en Afghanistan a aussi été un point marquant de l’année. Au Sri Lanka, le personnel MSF s’est vu refuser comme en 2008 l’accès aux personnes prises au piège des zones sous contrôle rebelle et en perpétuelle diminution. Quand la population exténuée a reçu la permission de partir après des mois de batailles incessantes, elle a trouvé refuge dans la ville voisine de Vavuniya, où elle pouvait recevoir de l’aide. Le personnel MSF a admis et traité des milliers de personnes épuisées, souvent grièvement blessées, au poste de contrôle d’Omanthai, le dernier arrêt avant Vavuniya. À l’hôpital général de la ville, nos équipes ont opéré près de 4 000 blessés de guerre et ont pris en charge plus de 60 patients souffrant de lésions médullaires et requérant des soins de rééducation physique. Nous avons aussi mis sur pied un programme nutritionnel pour 26 000

enfants mal nourris dans les camps situés autour de Vavuniya. Malheureusement, nos projets dans la région soudanaise déchirée du Darfour ont aussi été écourtés en 2009. L’expulsion des travailleurs humanitaires par le gouvernement a contraint MSF à fermer plus de la moitié de ses programmes. Deux autres projets à Serif Umra et à Kebkabiya dans le nord du Darfour, et des activités à Tawila, également dans le nord du Darfour ont été suspendus. Juste avant notre départ forcé, une épidémie de méningite s’est répandue dans le camp de Kalma qui, avec ses 90 000 personnes, était l’un des plus grands camps de personnes déplacées au monde. Notre expulsion a entraîné, entre autres, la fermeture du seul hôpital de la région de Muhajariya offrant des soins à quelque 70 000 personnes. Les 3 000 personnes qui comptaient chaque mois sur les soins de santé de MSF ont été laissées pour compte dans la région montagneuse de Jebel Marra. Malgré tout, au cours de l’année, MSF a donné plus de 168 000 consultations, plus de 28 000 consultations prénatales, hospitalisé près de 2 500 personnes et traité quelque 4 500 personnes contre le paludisme. Les équipes ont cédé les projets de Golo et Killin au ministère de la Santé en octobre et, au cours du même mois ont pu recommencer leurs activités à Tawila. À la fin de l’année, MSF a commencé à travailler à Um Baru, une région isolée dans le nord du Darfour, où elle est venue en aide à cinq centres médicaux ruraux fournissant des services de santé aux communautés très isolées. À notre connaissance, aucun événement majeur ne s’est produit au Darfour depuis que MSF a dû quitter les lieux, mais nous ignorons le nombre exact de victimes liés à des tragédies particulières. Retour en Afghanistan Après avoir quitté le pays en juin 2004 suite au meurtre brutal de cinq de ses membres dans la province de Badghis, MSF a repris ses activités en Afghanistan en 2009. Des signes montrant que la situation générale pour les Afghans se dégradait ont poussé MSF à y retourner. Vivant depuis des années dans des conditions déplorables, nombreux étaient ceux qui n’avaient pas accès à des traitements médicaux. Les hôpitaux publics ne fonctionnent pas bien et les cliniques privées pratiquent souvent des tarifs prohibitifs. En octobre 2009, MSF a commencé à mener des activités dans un hôpital de district à l’est de Kaboul et dans un hôpital situé dans la 9


capitale de la province d’Helmand. L’hôpital Ahmed Shah Baba à l’est de Kaboul possède 30 lits et une salle d’opération. Les soins offerts aux mères et aux enfants sont devenus un aspect important de notre travail. Les équipes MSF ont orienté leurs efforts principalement sur les réfugiés afghans revenus du Pakistan et sur les personnes déplacées des autres régions du pays. Dans la province d’Helmand où le conflit faisait rage, une équipe a commencé à aider l’hôpital de la capitale provinciale de Lashkargah. Cet hôpital possède 150 lits et deux salles d’opération, et fournit un large éventail de services. MSF a traité 22 000 patients dans les deux établissements en 2009. La persécution des Rohingyas, des réfugiés dont le statut n’est pas reconnu et vivant dans le camp de fortune de Kutupalong dans le sud du Bangladesh, a également requis l’intervention de MSF l’an passé. Bien qu’en nombre limité (20 000), leur sort était néanmoins déchirant. Dépourvus de tout droit civil au Myanmar d’où ils sont originaires, 200 000 d’entre eux ont passé la frontière du Bangladesh pour y trouver refuge au cours des trente dernières années. Là-bas, la majorité d’entre eux vivent illégalement et essaient de survivre en marge de la société bangladaise. MSF a mis en place des soins de santé de base ainsi qu’un programme nutritionnel et a amélioré les conditions sanitaires et l’approvisionnement en eau. Nous avons aussi parlé en leur nom quand les autorités locales ont chassé vigoureusement des milliers de personnes de certaines parties du camp. Nous avons aussi poursuivi nos projets au Zimbabwe où une épidémie de choléra s’est produite en 2008, en même temps que la crise politique et économique. En juin 2009, le gouvernement a déclaré que l’épidémie avait officiellement pris fin. Sur ces entrefaites, nos équipes avaient traité 65 000 patients et soutenu un grand nombre de centres de traitement dans le pays. D’autre part, le VIH/sida demeure une crise sanitaire chronique au Zimbabwe. Une personne sur six est séropositive, et près de 400 personnes meurent chaque jour d’infections opportunistes liées au sida. À la fin de 2009, MSF avait fourni des soins à plus de 52 000 personnes, 39 000 d’entre elles ont bénéficié d’une thérapie antirétrovirale. Nos efforts pour sauver des vies se sont également poursuivis dans l’est de la République démocratique du Congo, où la situation a continué de se dégrader. Plus de 60 000 patients ont reçu des soins 10

et MSF a continué à sensibiliser le public sur le sort de la population grâce au site Web international www.condition-critical.org/fr/. Les catastrophes naturelles Les catastrophes naturelles ont été particulièrement nombreuses en Asie en 2009. Le 25 mai, la région frontalière entre l’Inde et le Bangladesh a été frappée par le cyclone Aila, qui, selon les autorités, a fait quelque 200 victimes et 500 000 sans-abris. MSF est venue en aide à 75 000 personnes en distribuant des articles de secours, en réparant les sources d’approvisionnement en eau et en prodiguant des soins de santé de base. En septembre et octobre, quatre tempêtes majeures ont déferlé sur les Philippines en quatre semaines. Comme MSF était déjà sur place, elle a été en mesure de répondre rapidement en établissant un programme d’urgence. Plus de 4 300 consultations ont pu être offertes. MSF a aussi apporté son aide en distribuant des articles de secours tels que des bâches en plastique ainsi que des kits d’hygiène et de construction. Les épidémies Nos équipes ont mené plusieurs campagnes de vaccination de grande envergure en 2009. La plus importante se situait dans le nord du Nigeria, où, en collaboration avec les organismes publics de santé, 4,7 millions de personnes se sont fait vacciner contre la méningite entre les mois de janvier et de mai. Dans la même période, la région de l’Ouaddaï, au Tchad, a connu une épidémie de rougeole. MSF a vacciné 226 000 enfants de six mois à neuf ans. Nos équipes ont aussi mené des campagnes de vaccination à grande échelle contre la rougeole au Bangladesh, en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Nigeria et au Pakistan. La gestion du risque En tant qu’organisation de secours médical de premier ordre, MSF fait face à une multitude de risques potentiels. Afin de les minimiser le plus possible, nous avons établi un ensemble de procédures et de règles pour tous nos secteurs d’activité.

Assurer la sécurité de nos équipeS Pour venir en aide à ceux qui ont le plus besoin de nous, nous devons souvent travailler dans des régions instables. Bien que nous fassions notre possible pour éviter les risques inutiles, un certain degré de risque est inévitable. La sécurité de notre personnel


de terrain est prise en charge par nos chefs de mission, sous la responsabilité directe des responsables des opérations. Toutes les missions possèdent une marche à suivre et des règles très précises qui décrivent clairement les stratégies, les mesures spécifiques ainsi que les responsabilités. Avant de démarrer un nouveau projet, MSF procède à une analyse rigoureuse des risques. Nous négocions la présence de notre personnel avec les autorités officielles et les autres acteurs pertinents et prenons les mesures de sécurité appropriées pour protéger nos employés. Étant donné qu’il est impossible d’éliminer totalement les risques, tout le personnel est bien mis au fait des dangers et des mesures de sécurité à suivre. Il revient alors à chacun de décider s’il accepte de prendre les risques inhérents à sa mission ou s’il les considère trop élevés et refuse l’offre. MSF respecte la décision de chacun et garantit que celle-ci n’aura aucune répercussion négative sur une future collaboration.

MSF offre son aide jusqu’à ce que les autorités locales puissent à nouveau assurer les soins nécessaires. En janvier 2009, MSF a commencé à réaliser de nouvelles évaluations annuelles de la sécurité dans les missions à haut risque comme en Somalie, au Pakistan et en Irak. En général, il en est ressorti que les programmes et mesures de sécurité étaient adéquats, bien que l’application des procédures et des processus requière une attention et un affinement continus. Trop souvent, la responsabilité de l’analyse et de la réduction du risque incombe à quelques personnes clés, alors qu’elle devrait plutôt faire l’objet d’un effort collectif de la part de tout le personnel national et international. Pour nous permettre d’approfondir notre connaissance du contexte local et des dangers potentiels qui menacent la sécurité sur le terrain, nous avons embauché localement des membres du personnel pour assurer les rôles d’adjoints aux chefs de mission dans des pays comme le Pakistan, la Somalie, l’Irak, le Tchad et la Colombie. À Amsterdam, la nomination d’un conseiller en sécurité supplémentaire visera à soutenir les équipes de terrain dans l’analyse du risque et la mise en application des outils et systèmes existants.

En cas de grave atteinte à la sécurité, MSF forme au sein du siège social et sur le terrain une cellule de crise. La composition et la structure de la cellule dépendent de la nature de l’incident, mais les membres potentiels sont formés à l’avance. Bien entendu, MSF n’expose pas sciemment ses membres aux violences ciblées. S’il arrive que MSF reçoive une menace spécifique et crédible dans l’un de ses projets, elle a pour principe de la prendre au sérieux et de se préparer à l’éventualité où elle aurait à évacuer son équipe jusqu’à ce que la situation soit élucidée et que les tensions disparaissent. En de rares occasions, il est arrivé que l’organisation doive adapter les activités d’une de ses missions ou les suspendre complètement à la suite de telles menaces. Il est fréquent que les incidents mettant la sécurité des employés en péril aient des répercussions significatives sur leur état psychologique. Dans presque tous les cas, ceux-ci reçoivent l’aide de l’équipe MSF en charge de la santé psychosociale. Une action médicale qui a fait ses preuves L’action médicale de MSF suit des normes et des protocoles précis. Les documents qui les définissent résultent de notre expérience en soins d’urgence. Nos normes se fondent sur des données prouvées et sont régulièrement revues et mises à jour. La qualité pharmaceutique des médicaments que nous utilisons est garantie par une rigoureuse politique d’assurance de la qualité des médicaments. En collaboration avec le bureau international de MSF à Genève, nous suivons un programme d’évaluation du risque par lequel nous menons régulièrement des vérifications auprès des fabricants. Une de ces vérifications a mené au début de 2009 à la mise en quarantaine préventive d’un certain nombre de médicaments. MSF a immédiatement enclenché son protocole de rappel de produits. Les produits concernés ont été mis en quarantaine et des produits de qualité provenant d’autres sources les ont rapidement remplacés. Tous les nouveaux employés médicaux doivent prouver leurs qualifications et leur expérience. En 2008, le Bureau international MSF a souscrit une assurance protégeant toutes les sections de MSF contre les poursuites pour mauvaise pratique médicale. Cette assurance est offerte à tous les membres du corps médical travaillant pour MSF. 11


Une jeune fille reçoit le vaccin anti-méningite dans un site de vaccination MSF à Gangara, près d’Aguie, dans la région de Maradi, au Niger. © Olivier Asselin

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Recrutement : une forte baisse après le tsunami Les statistiques indiquent une diminution du nombre de recrutements en 2009, particulièrement en comparaison de 2005, une année où le tsunami et le tremblement de terre au Cachemire ont fait grimper le nombre des recrutements à un niveau record. De même, le séisme en Haïti fera grimper le nombre de candidatures pour les projets de MSF en 2010. Le bilinguisme demeure un atout MSF Canada fournit au mouvement MSF un nombre important de collaborateurs de terrain francophones. MSF Canada recrute environ la moitié de ses collaborateurs au Québec et une très grande partie des recrues canadiennes partent en mission en République démocratique du Congo, au Tchad et en République centrafricaine. Postes médicaux et non médicaux

nutritionnelle grave au Niger. Ces deux pays nécessiteront des expatriés francophones, et un pays bilingue comme le Canada représente un bassin de recrutement stratégique pour MSF. Moins de premières missions Le déclin graduel du nombre de recrues en première mission est attribuable à la clôture de projets dans des pays qui acceptaient plus de personnel en première mission, notamment en Sierra Leone, au Libéria et en Côte d’Ivoire. Nos efforts délibérés pour confier des responsabilités à des employés nationaux ont également contribué à réduire le nombre de premières missions. Placements de travailleurs novices et expérimentés 160 140 120

250

100 200

80

Novices

60

Expérimentés

40

150

Médical + paramédical Non médical

100

Total 50 0 2005

2006

2007

2008

2009

MSF et l’ensemble de la communauté humanitaire internationale continueront d’avoir besoin de collaborateurs francophones en 2010 et au-delà. Le séisme qui a dévasté Haïti a demandé une réponse humanitaire massive, et on anticipe une crise

20 0 2005

2006

2007

2008

2009

En ce qui concerne les professions, attirer des médecins (médecins généralistes et urgentistes) pour des missions de six mois et plus demeure un défi. Cependant, les médecins qui se joignent à MSF retournent généralement à plusieurs reprises sur le terrain. MSF a un besoin constant de médecins spécialistes comme des chirurgiens généralistes, des anesthésistes, des obstétriciens et des pédiatres. 13


Lors de diverses séances d’informations dans l’ensemble du pays, nous avons constaté chez les étudiants un grand intérêt pour le travail humanitaire. Cependant, le nombre d’étudiants qui posent leur candidature auprès de MSF demeure proportionnellement peu élevé. Des efforts sont mis en œuvre pour comprendre ce phénomène et aider à sensibiliser les étudiants en médecine au sujet de la nécessité de planifier adéquatement le remboursement de leurs dettes d’études s’ils souhaitent aller sur le terrain en tant que travailleurs humanitaires. Logisticiens recherchés Recruter ce que MSF appelle des logisticiens techniques représente un autre défi. Les logisticiens techniques sont d’une grande importance sur le terrain. Ce sont eux qui assurent la prise en charge de tous les aspects non médicaux d’un projet comme la remise en état des centres de santé, l’entretien des véhicules, la mise en place et l’exploitation d’un système de communication efficace, l’approvisionnement en médicaments en temps et en heure, l’entreposage adéquat de produits sensibles à la chaleur comme les vaccins, l’installation de génératrices et de pompes pour garantir l’accès à l’électricité et à l’eau nécessaire à la bonne marche de nos projets. Les meilleurs candidats pour ce rôle sont typiquement des gens avec de bonnes connaissances techniques générales (des toucheà-tout) qui ont également vécu des expériences à l’étranger et ont des aptitudes interculturelles. Certains des meilleurs logisticiens techniques de l’organisation ont été coordonnateurs sur des plantations d’arbres ou ont travaillé dans le secteur des ressources naturelles au Canada et à l’étranger. Le défi auquel MSF fait face est d’attirer un groupe aussi diversifié et épars vers le travail humanitaire. Amélioration de la gestion du personnel de terrain Certaines améliorations et certains changements ont été apportés en 2009 dans les structures de gestion et les politiques pour le personnel de terrain. La mise en place du système de 14

gestion du personnel a notamment été réalisée. Ce système permet la gestion collective du personnel ayant des compétences spécifiques, ce qui augmente la disponibilité de certains collaborateurs au bon moment et dans le bon type d’emploi sur le terrain. En plus de rendre possibles une meilleure planification des carrières et un meilleur repérage des talents, le système permet d’aborder le problème de la pénurie de certaines catégories de personnel grâce à un recrutement et une formation plus ciblés. En 2010, on s’attend à ce que ce nouveau système donne des résultats, dont une réduction des postes vacants et des changements de personnel dans les postes de coordination. Un meilleur soutien psychosocial Travailler sur le terrain pour MSF peut avoir un impact psychologique important et les spécialistes de nos programmes de santé psychosociale cherchent à en limiter les conséquences. Nombreuses sont ces activités qui se sont développées en 2009. En plus des séances d’orientation et des comptesrendus de mission offerts au personnel de terrain, certaines politiques préventives ont été introduites. Les contacts ont été intensifiés avec les coordonnateurs médicaux sur le terrain et les responsables opérationnels de certains bureaux MSF pour discuter de la gestion du stress. Des spécialistes de la santé psychosociale ont été embauchés pour venir en aide à ceux qui prennent part aux opérations de MSF Canada. Un programme de formation supplémentaire a été mis au point pour les consultants externes employés en cas de situation de crise. Enquête sur la satisfaction des travailleurs de terrain expatriés MSF mesure la satisfaction de son personnel de terrain en interrogeant les expatriés à leur retour. L’enquête pour 2008 et 2009 révèle que 85 pour cent des expatriés étaient satisfaits de leurs tâches et du projet au sein duquel ils ont travaillé. L’enquête a également révélé que 85 pour cent des expatriés souhaiteraient participer à une autre mission. Les expatriés sont tout à fait satisfaits de la qualité et de l’objectif des projets. Ils sont moins satisfaits de certains aspects organisationnels et de certains aspects relatifs à la gestion.


Collecte de fonds : hausse des revenus malgré la récession 90 000 donateurs individuels ont fait un don à MSF en 2009 Grâce à l’aide généreuse de nos donateurs, nous sommes en mesure de conserver l’indépendance financière et opérationnelle qui nous permet de fournir des soins médicaux d’urgence à des millions de personnes victimes de conflits, de malnutrition, de catastrophes naturelles, de maladie et d’exclusion dans plus de 60 pays à travers le monde. Nous reconnaissons l’importance de cette aide financière et tenons à informer nos donateurs de l’usage transparent et responsable que nous faisons de leurs dons. Programmes 79,2 % Les coûts de nos programmes reposent sur les coûts directs liés à nos missions médicales humanitaires dans le but de sauver des vies et d’atténuer les souffrances. Ces coûts se rattachent à nos opérations en première ligne, y compris l’achat et le transport de médicaments et de matériel, le recrutement de nos équipes internationales et locales, et l’exploitation de nos programmes médicaux. Ces coûts comprennent également des activités de sensibilisation au Canada. COLLECTE de fonds 16,7 % Ces coûts se rattachent à la collecte et au traitement des dons privés qui soutiennent nos projets. Les activités de collecte de fonds MSF comprennent la prise de contact avec les donateurs en personne, par courrier, par téléphone, par courriel ainsi que la sollicitation dans la rue et le compte rendu de nos activités à travers nos publicatins Dépêches, Voix du terrain et notre cyberbulletin.

Administration 4,1 % D’autres coûts non liés aux programmes ou à la collecte de fonds comprennent les frais généraux et courants de bureau, les salaires liés à la gestion et aux finances, les frais bancaires et les honoraires. Merci! MSF dépend de la générosité de particuliers, de fondations, de sociétés et d’organisations pour mener ses missions médicales humanitaires. En 2009, MSF Canada tirait 75 pour cent de ses revenus de sources privées canadiennes. Les 25 pour cent res­ tants provenaient de l’Agence canadienne de développement international et de subventions d’autres sections MSF.

Sources de revenus 2009 8 % Subventions MSF

<0.5 % Autres*

17 % ACDI

75 % Dons privés

* comprend les intérêts, les remboursements de taxes et les cotisations des membres de l’Association

Près de 35 000 personnes ont soutenu MSF à travers le programme de dons mensuels Partenaires Sans Frontières, ce qui a représenté 38 pour cent des revenus en 2009. Questionné sur 15


sa participation au programme, Tony Morris, un médecin de Red Deer en Alberta, a dit : « Je sens vraiment que mes dons contribuent à soutenir un travail vital et qui permet d’améliorer la vie des gens. » En 2009, une grande partie des projets de MSF à travers le monde ont été financés par de nombreuses personnes et fondations. Leur aide généreuse a aidé MSF à avoir le plus grand impact possible sur les crises humanitaires les plus graves. Des centaines d’individus et de groupes dans l’ensemble du pays ont organisé des activités de collecte de fonds pour MSF en 2009. MSF reconnaît leur apport et souhaite les remercier pour leur dévouement à sa mission médicale humanitaire. Alastair et Kieran Kreidié-Akazaki, âgés de 7 et 10 ans, ont tenu un stand de limonade dans leur quartier pour aider MSF. Selon Alastair, leur but était « de récolter beaucoup d’argent pour que Médecins Sans Frontières puisse continuer à aider les gens à travers le monde. » Kieran a expliqué la raison de leur soutien à l’organisation : « MSF se rend là où les gens en ont besoin. Ses travailleurs ont le courage d’aider les personnes victimes de guerres, d’épidémies et de catastrophes naturelles. Ils ont la détermination de parler pour les opprimés. Et, le plus important, c’est qu’ils n’abandonnent jamais. » MSF souhaite témoigner sa reconnaissance aux personnes telles que Kieran et Alastair qui font preuve d’initiatives et d’engagement afin d’aider à atténuer les souffrances dans le monde. En 2009, des petites et grandes entreprises ont démontré leur solidarité à l’égard des personnes dans le besoin en soutenant financièrement les principes et le travail de MSF. Grâce au programme Mille gestes Aéroplan, Aéroplan et des centaines de Canadiens ont donné à MSF des milles qui se traduisent en vols à l’étranger et au Canada. Le 5 novembre 2009, 3,2 millions de milles Aéroplan ont été donnés par les membres, un nombre qui a été doublé par Aéroplan lors de la journée Mille gestes en double Aéroplan. Ce nombre de milles rend possibles plus d’une centaine de vols à l’étranger ainsi que des économies 16

importantes, ce qui permet à MSF de consacrer davantage de ressources pour fournir des soins médicaux aux gens dans le besoin.

Dépenses MSF en 2009

Programmes 79,2 %

Collecte de fonds 16,7 % Administration 4,1 %


Finances : les effets mesurés de la crise financière L’année 2009 s’annonçait difficile pour les organisations de bienfaisance en raison de la crise économique mondiale. Les missions d’assistance médicale d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) reposent principalement sur des dons privés, et comme plus de 30 % de ceux-ci ne sont reçus qu’au cours du dernier mois de l’année, les résultats sont souvent imprévisibles avant cette période.

Vous trouverez ci-dessous une lettre de confirmation provenant de nos auditeurs externes KPMG. Le Rapport des vérificateurs ne fait mention d’aucun problème de gestion, et MSF Canada a commencé l’année 2010 dans une situation financière solide et avec un sens aigu de l’organisation et une bonne maîtrise de ses comptes.

Afin de surmonter cette incertitude, MSF a élaboré un plan d’urgence détaillé lui permettant de prendre le relai et de continuer à aider les populations en danger. Nous avons effectué un contrôle rigoureux des dépenses administratives et avons surveillé de près le flux de trésorerie. Bien qu’il fût nécessaire de budgétiser les missions sur le terrain avec prudence, nous nous sommes efforcés de maintenir leur financement continu. Suite à la vérification des états financiers de 2009, nous sommes soulagés de constater qu’une fois de plus, nos donateurs ont prouvé leur engagement auprès de nos bénéficiaires. Le résultat final indique une augmentation de 5 % des dons par rapport à 2008, c’est-à-dire un très léger recul par rapport à nos objectifs financiers. Par chance, cette tendance s’est vue partiellement corrigée grâce à une subvention plus importante que prévue de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), ainsi ce phénomène n’eût qu’une incidence nominale sur nos résultats. Cliquer ici afin de télécharger le Rapport des vérificateurs.

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Une psychologue MSF parle à un survivant du tremblement de terre près de Padang Alei, en Indonésie. © Juan-Carlos Tomasi 18


Projets financés par les Canadiens

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8 9

6

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1 3

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1 2 3 4 5 6 7 8 9

République centrafricaine Tchad Colombie République démocratique du Congo Guinée Haïti Kenya Myanmar Niger

0 1 11 12 13 14 15 16 17

Pakistan Papouasie-Nouvelle-Guinée Russie/Caucase du Nord Somalie Sri Lanka Nord du Soudan/Darfour Sud-Soudan Zimbabwe

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République centrafricaine

Une infirmière examine un patient dans un centre nutritionnel MSF. © Jaume Codina 20


Un regard sur le paludisme et la maladie du sommeil L’ACDI a contribué aux activités de MSF dans les régions d’Ouham et d’Ouham-Pende en République centrafricaine. De plus, les équipes MSF ont prodigué des soins primaires et secondaires dans les régions instables de Batangafo-Kabo et de Paoua. Dans les périphéries rurales, 14 postes de santé rattachés au réseau de santé des trois sous-préfectures ont été dotés d’équipement et de personnel. Dans le nord du pays, plus de 420 000 consultations ont été données. Trente pour cent des patients ont reçu des traitements contre le paludisme et plus de 24 600 ont dû être hospitalisés. Nos équipes ont pratiqué plus de 3 600 accouchements et 5 000 interventions chirurgicales. Des patients ont amorcé un programme de traitement contre la tuberculose, le VIH et la malnutrition. Des articles de première nécessité ont été distribués aux personnes déplacées par la violence.

Le long de la frontière tchadienne dans le nord-ouest du pays, MSF a mis sur pied un programme de lutte contre la maladie du sommeil. À la fin de l’année, plus de 1 500 personnes ont bénéficié d’un nouveau traitement appelé NECT (association thérapeutique de nifurtimox et d’éflornithine). Ce médicament coûte moins cher et s’administre plus facilement que les traitements précédents. Dans le sud-ouest, de juillet à décembre, MSF a traité plus de 7 200 enfants sévèrement malnutris.

Financement de l’ACDI : 1 000 000 $

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République centrafricaine

Les habitants de la République centrafricaine souffrent depuis des années à cause de la violence et du déplacement. Malgré l’accord ratifié par le gouvernement et divers groupes rebelles au milieu de l’année 2008, la situation est demeurée extrêmement instable.


Tchad

Dans le district du Birak à la frontière du Soudan, des milliers de réfugiés se sont échappés de la région soudanaise du Darfour. © Espen Rasmussen

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Tchad

Des centaines de milliers de Tchadiens demeuraient dans une situation précaire suite aux conflits, à la violence et au déplacement. Les services de santé ont été limités à l’échelle nationale en raison du manque de fonds et de personnel qualifié, mais la situation était particulièrement difficile dans l’est en proie au banditisme, au crime et à l’insécurité.

Ralentissement du progrès à cause de l’incertitude du climat Le financement de l’ACDI a permis à MSF de mener à bien des activités dans la région limitrophe entre le Tchad et le Soudan. Parmi celles-ci, soulignons la prestation de services de santé améliorés, de services de soins secondaires de qualité (y compris de chirurgie), de services pré-, péri- et postnatals, génésiques et de maternité sans risques, de secours d’urgence à Adre et à Guereda, dans les régions de Goz Beida et d’Ade. De plus, MSF a vacciné plus de 226 000 enfants contre la rougeole dans le cadre des efforts déployés pour endiguer une épidémie survenue dans la région d’Ouaddai. À Dogdoré, le personnel local MSF a prodigué des soins primaires essentiels.

Par ailleurs, MSF a participé aux interventions d’urgence auprès des populations qui ont fui le nord de la République centrafricaine.

Financement de l’ACDI : 1 200 000 $

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Colombie

Les nombreuses années de violence extrême envers la population civile ont causé de multiples déplacements vers les centres urbains et ont détruit la cohésion sociale du peuple. © MSF 24


Colombie

La Colombie souffre d’un conflit extrêmement violent depuis 50 ans. En 2009, les massacres ainsi que les déplacements forcés ont une fois de plus atteint des niveaux record, mais le gouvernement n’a offert que peu de protection aux victimes. Les soins médicaux étaient très rares et les soins de santé mentale indisponibles pour ceux qui en avaient le plus besoin.

Cruel manque de prestation médicale dans les zones de violence Les projets de MSF en Colombie reposent entièrement sur les fonds versés par les donateurs privés. Nos équipes sont intervenues dans différentes situations d’urgence et ont prodigué des soins médicaux de base, en particulier dans les régions éloignées touchées par le conflit armé. Nous administrons également un programme s’adressant aux patients atteints de la maladie de Chagas dans le département d’Arauca, près de la frontière vénézuélienne. Par ailleurs, nous avons prodigué des soins de santé sexuelle et génésique, ainsi que des soins de santé mentale et de l’aide aux victimes de la violence. Les contributions versées par les Canadiens ont permis d’appuyer le travail de MSF dans trois régions. Dans celle de Bajo Atrato, nous avons prodigué des soins de base aux personnes déplacées à cause de la violence qui sévit dans la région d’Urabá Antioqueño, et qui vivent dans des bidonvilles et dans des localités isolées. Près de 6 200 patients ont reçu des soins primaires : aide aux victimes de violence sexuelle, traitement des maladies sexuellement transmissibles, santé sexuelle et génésique, soins de santé mentale.

Dans la région de Norte de Santander, les équipes MSF ont comblé de graves lacunes dans la prestation des soins aux personnes déplacées, aux travailleuses du sexe et aux enfants. Elles ont traité environ 3 000 patients en plus de fournir des soins prénatals, un soutien psychosocial et des soins pour les victimes de violence sexuelle. L’augmentation du nombre d’établissements de santé compétents dans la région de Sucre-Bolivar a permis à MSF de passer le relais à Montes de Maria, Carmen de Bolivar et Sincelejo. Ses équipes ont dirigé leurs efforts vers des zones plus directement touchées par le conflit et moins accessibles à d’autres intervenants de la santé, comme la région de Magdalena Medio.

Financement privé : 1 000 000 $ 25


République démocratique du Congo

Une femme chargée de bois à brûler, marche avec son enfant à Mweso, au Nord-Kivu. © Michael Goldfarb

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Davantage de souffrance due à la violence MSF a décidé de n’accepter aucuns fonds publics pour ses activités dans la région du Kivu, afin de faciliter ses négociations avec toutes les parties impliquées dans le conflit. MSF a dispensé des soins médicaux d’urgence ainsi que des soins primaires et secondaires à 192 000 patients (dont 5 600 victimes de viol) dans les zones les plus touchées par le conflit armé des Kivus, dont Rutshuru, Nyanzale, Masisi, Mweso, Kitchanga, Kirotshe, Bunyakiri, Kayna, Nyamilima, le district de Kalonge et le territoire de Shabunda. Dans le nord-est, où sévit l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), MSF est installée à l’hôpital de Dungu ainsi qu’à Doruma, Faradje, Niangara, Dingila, Ango et Ariwara, où elle fournit un soutien psychosocial, des vaccins contre la rougeole, des articles de secours et des soins médicaux de base. Les dons versés par les Canadiens ont été affectés au traitement de la tuberculose multirésistante et du VIH à Baraka et à Shabunda, activités qui ont été transférées aux intervenants locaux en septembre. Les fonds ont également servi à financer la prestation de soins primaires et secondaires à Mweso et à Baraka; des soins primaires d’urgence au Katchanga; des soins pédiatriques à Bunia et des soins d’urgence aux populations fuyant la violence dans la région de Smililiki. Nos équipes ont donné près de 233 000 consultations en soins primaires, hospita­ lisé près de 20 400 patients, pratiqué 1 270 interventions chirurgicales majeures, traité 10 400 enfants sévèrement malnutris, offert 22 900

consultations prénatales, et traité 896 victimes de viol. Nous avons également dispensé des services de soutien psychosocial. Parmi nos activités de secours d’urgence, soulignons les interventions contre le choléra et l’aménagement d’installations sanitaires et d’eau potable à Kitchanga, Goma, Mpati, Kivuye, Nyange, Ibuga, Kashuga, Kalembe et Muhanga, les campagnes de vaccination dans les régions de Mweso, Mpati, Kalengera, Kashuga, Kalembe, Muhanga, Kivuye et Nyange. L’insécurité continue de nuire aux tentatives de MSF visant à renforcer un système de santé national affaibli et débordé. En octobre, sept sites de vaccination ont essuyé le feu de l’armée congolaise pendant des attaques contre le FDLR dans le district de Masisi, en dépit des garanties de sécurité données par le gouvernement. MSF a dénoncé cette action en soulignant qu’il s’agissait d’une attaque inacceptable contre des civils. À la suite d’attaques survenues dans le nord-est, MSF a dû interrompre ses activités dans les centres de traitement de la maladie du sommeil (la trypanosomiase) à Bili et à Banda, où elle avait permis de traiter 228 personnes au cours des trois premiers mois de l’année. MSF continuera ses missions en République démocratique du Congo et poursuivra sa lutte contre le déplacement forcé.

Financement privé : 2 500 000 $ 27

République démocratique du Congo

Pendant l’année 2009, les civils ont continué à servir de boucs émissaires à divers groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo. Des centaines de personnes ont été tuées, des milliers de viols ont été perpétrés et des centaines de milliers de civils ont dû fuir de chez eux. Les guérillas ont remplacé les combats armés au Nord-Kivu : les combattants ont répandu la terreur en pillant et en brûlant des maisons en réponse au supposé soutien des civils envers les communautés rivales.


Guinée

Entre les mois d’août et d’octobre 2009, MSF et le programme national contre le paludisme ont conjointement distribué des moustiquaires à 200 000 habitants de Matam, l’une des quatre grandes municipalités de la capitale guinéenne Conakry. © Johann Buchot / MSF 28


Guinée

En septembre, les forces de sécurité guinéennes sont intervenues brutalement lors d’une importante manifestation d’opposition au gouvernement dans la capitale du pays, faisant 150 morts et des centaines de blessés. Le climat politique était toujours instable en 2009 et la plupart des Guinéens vivant toujours dans la pauvreté ont continué à n’avoir qu’un accès restreint à des soins de santé de qualité. MSF a prodigué aux habitants des soins de santé, comme des soins pédiatriques et des traitements contre le VIH/sida.

Traitement contre le VIH/sida et pédiatrie dans un climat politique instable En Guinée, les activités de MSF sont axées sur les soins aux victimes de violence, les soins pédiatriques, le traitement du VIH/sida, la santé des prisonniers et le paludisme. Fin 2009, MSF avait fourni une thérapie antirétrovirale à plus de 4 000 patients dans la ville de Guéckédou, ainsi que des soins médicaux et nutritionnels d’urgence dans plusieurs prisons guinéennes. Selon une étude de MSF, un prisonnier adulte de sexe masculin sur trois souffre de malnutrition. Votre appui a permis à nos équipes d’accueillir, dans les cliniques et les hôpitaux locaux, des centaines de personnes blessées pendant une action répressive exercée par le gouvernement

contre une manifestation d’opposition tenue le 28 septembre 2009. Des fonds ont été affectés également au programme pédiatrique de MSF à Matam, un district de Conakry, où nos équipes ont offert plus de 5 500 consultations, qui concernaient en majorité des cas de paludisme, de malnutrition et de diarrhée.

Financement privé : 100 000 $

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Haïti

L’infirmière italienne Constantina Maffezzoni dans le pavillon des enfants prématurés à la maternité Solidarité MSF de Port-au-Prince. © Espen Rasmussen

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Haïti L’élection d’un nouveau gouvernement en 2006 n’a assuré qu’une stabilité politique fragile en Haïti. 2009 a toutefois été marquée par la hausse du prix des denrées alimentaires, un taux de chômage catastrophique et un système de santé défaillant, qui additionnés, ont augmenté le malaise de la population. Les habitants des bidonvilles de Port-au-Prince continuent de survivre dans des conditions déplorables.

Le taux de mortalité traduit un besoin criant en soins abordables En 2009, soit avant le séisme survenu le 12 janvier 2010, MSF administrait le Centre de traumatologie de la Trinité à Delmas 19, où 9 996 patients ont reçu des soins en salle d’urgence et 4 266 ont subi une intervention chirurgicale. Nous dirigions également le Centre d’urgence de Martissant, où nous avons traité près de 48 000 personnes, dont près de 60 % étaient de nouveaux patients victimes de traumatismes. Vos contributions ont été affectées à l’hôpital d’obstétrique d’urgence installé à Port-au-Prince et spécialisé dans les cas d’accouchements risqués pour la vie de la mère et de l’enfant et les soins prénatals dans trois bidonvilles. Les équipes de soins

prénatals ont effectué 1 500 consultations par mois. Depuis l’ouverture du programme d’obstétrique d’urgence en 2006, plus de 40 000 accouchements ont été pratiqués. Le terrible séisme, qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010, a détruit les deux hôpitaux. MSF a déploré la perte de patients et de membres de son personnel dans l’effondrement du Centre de traumatologie de la Trinité.

Financement privé : 500 000 $

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Kenya

Des femmes attendent la distribution de médicaments dans un poste sanitaire MSF à Dadaab au Kenya, près de la frontière somalienne. © Spencer Platt / Getty Images

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Kenya

Alors que des civils fuyant les combats en Somalie sont arrivés par milliers au Kenya au début de l’année 2009, les équipes MSF ont recommencé à travailler au camp de réfugiés de Dadaab à Dagahaley, dans le nord-est du pays, après une absence de cinq ans.

Épidémie de choléra et nouvel afflux de réfugiés Au Kenya, MSF concentre ses activités sur la prestation de soins aux réfugiés somaliens, les interventions d’urgence et le traitement du kala-azar, de la tuberculose, les victimes de violence sexuelle et du VIH/sida. Nous évoluons principalement dans des bidonvilles comme ceux de Mathare et de Kibera, ainsi qu’à Homa Bay. MSF est intervenue suite à la première épidémie de choléra depuis 12 ans au Kenya; près de 5 000 personnes ont bénéficié d’un traitement. À Molo, nous avons prodigué des soins aux rescapés de l’explosion d’un pétrolier survenue en janvier.

Les fonds versés par les Canadiens ont été utilisés pour fournir des soins aux réfugiés somaliens dans le camp de Dagahaley à Dabaab et pour traiter le kala-azar à Kacheliba, dans le district de West Pokot, où 464 patients ont été admis. Construit pour accueillir 90 000 personnes, le camp de Dagahaley en comptait près de 300 000 à la fin de 2009. MSF y dispense des soins dans un hôpital de 100 lits où l’on reçoit 600 personnes et donne 10 000 consultations par mois. En cinq mois, MSF a traité 2 200 enfants malnutris.

Financement privé : 143 335 $

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Myanmar

Des patients attendent leur tour pour rencontrer le personnel médical MSF. MSF offre des services pré- et postnatals dans plusieurs de ses cliniques, afin d’encourager la prévention du VIH/sida chez la mère et l’enfant. © MSF 34


Myanmar

En 2009, les habitants du Myanmar ont encore dû faire face à une crise sanitaire. Le paludisme, la tuberculose, le VIH/sida se sont propagés sans la moindre tentative d’endiguement. Le gouvernement ne dépense que 0,3 pour cent de son produit intérieur brut dans le domaine de la santé, le pourcentage le plus bas au monde. L’aide internationale fournie au pays d’un montant de 3 $ par personne et par an demeure largement insuffisante.

Une crise sanitaire imputable au système défaillant MSF a œuvré auprès des populations dans les États éloignés situés à proximité de la frontière ainsi qu’à Yangon, pour traiter les cas de VIH, de tuberculose et de paludisme. MSF a prodigué des soins à environ 160 000 patients souffrant de paludisme dans l’État de Rakhine. Début 2009, MSF offrait un traitement à 14 500 patients sur les 21 000 recevant une thérapie antirétrovirale dans le pays. On estime que 240 000 personnes vivent avec le VIH au Myanmar. Vos contributions ont servi à financer des activités axées sur le traitement des cas de VIH, de tuberculose, d’infections sexuellement transmissibles et de paludisme dans les États de

Rakhine, de Kachin et de Shan. À Yangon, les équipes MSF ont consacré leurs efforts sur le traitement du VIH et lancé un programme de lutte contre la tuberculose multirésistante. Outre ces deux programmes, elles ont donné 740 000 consultations médicales. Tout au long de 2009, MSF a continué à exercer des pressions pour que le gouvernement et la communauté internationale intensifient leur action contre la crise du VIH/sida au Myanmar.

Financement privé : 500 000 $

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Niger

Des équipes MSF travaillant avec le ministère de la Santé vaccinent des patients contre la méningite dans les régions nigériennes du Dosso, de Maradi et de Zinder. © Guillaume Ratel

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Niger

Les habitants de cette région d’Afrique subsaharienne majoritairement rurale n’ont qu’un accès limité aux soins de santé et les structures existantes manquent cruellement d’équipement et de personnel. MSF tente de fournir une aide nutritionnelle aux enfants mal nourris et des soins de santé généraux et maternels. L’an dernier, MSF a également lancé une importante campagne de vaccination contre la méningite.

Malnutrition infantile et méningite Les activités de MSF au Niger reposent principalement sur la lutte contre les degrés élevés de malnutrition sévère, les services de santé maternelle et génésique et les secours d’urgence. En 2009, nous avons traité plus de 34 000 enfants malnutris et offert des soins de santé gratuits à plus de 150 000 personnes. Tout au long de l’année, le pays a maintes fois été frappé par des épidémies nécessitant une intervention d’urgence. Pendant une vague de méningite, MSF a collaboré avec le ministère de la Santé pour traiter 3 300 malades et vacciner 2,17 millions d’autres personnes dans les régions de Zinder et de Tahoua. En septembre, MSF a dispensé une aide médicale d’urgence à 9 500 personnes et fourni des articles de secours à 2 000 personnes déplacées par les inondations survenues à Agadez.

L’appui des Canadiens en 2009 a aidé MSF à prodiguer des soins d’urgence à des enfants sévèrement malnutris à Zinder et à Magaria. Pendant les neuf premiers mois de l’année, MSF a admis à sa clinique de Zinder 6 400 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition sévère; un tiers d’entre eux ont dû être hospitalisés. À Magaria, c’est près de 12 000 enfants qui ont été admis pendant la même période, parmi lesquels 1 800 ont été hospitalisés.

Financement privé : 1 016 000 $

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Pakistan

Un nouveau-né et sa mère dans l’une des deux cliniques de soins maternels et infantiles MSF à Kuchlak, dans la province du Balouchistan au Pakistan. © Vali Faucheux Georges

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Pakistan

En 2009, les Pakistanais ont été affectés par l’intensification des combats entre les forces armées et les groupes d’opposition. L’impact du conflit s’est fait le plus ressentir dans les zones tribales sous administration fédérale (FATA) et dans la province de la Frontière du Nord-Ouest, mais a eu des répercussions à travers tout le pays.

Urgents besoins en soins de santé Dans un contexte politique hautement instable, l’aide versée par la population canadienne a permis à MSF de maintenir ses programmes au Pakistan sans dépendre des fonds publics. Parmi nos activités, on compte la prestation de soins essentiels aux personnes déplacées, le traitement des traumatismes, la lutte contre le choléra, la prestation de soins de base et l’amélioration de la santé maternelle et infantile dans le district de Mardan, à Lower Dir, Charsadda, et Peshawar, dans le district de Malakand, à Kurram Agency, au Balouchistan oriental, à Kuchlak et Chaman, ainsi que dans les districts de Nasirabad et Isafarabad à l’Est du pays. En juin, nous avons mis en place des services de consultation médicale dans la zone tribale de Kala Dhaka, où la leishmaniose cutanée, une maladie parasitaire, est endémique. Vos dons ont permis de prodiguer des soins de santé maternelle et infantile dans la région de Kuchlack-Chaman, à Kurram Agency et au Baloutchistan oriental. À Kuchlack et à Chaman, les équipes MSF ont effectué plus de 102 000 consultations médicales, au-delà de 6 000 consultations prénatales et plus de 3 000 accouchements, dont 113 par césarienne, traité 943 enfants sévèrement malnutris, fourni des services

de soutien psychosocial. À Chaman, elles ont commencé à mettre sur pied une salle d’urgence et une banque de sang afin d’améliorer les soins destinés aux personnes blessées par balle. À Kurram Agency, MSF administre un programme de soins pédiatriques et de maternité sans risques. De plus, son personnel a été détaché pour participer à l’intervention d’urgence à Mardan. Les équipes MSF au Balouchistan oriental poursuivent des activités du même type. Elles ont traité en 2009 quelque 4 000 enfants souffrant de malnutrition sévère. En février, deux techniciens médicaux MSF ont été tués à bord d’une ambulance alors qu’ils allaient recueillir des civils blessés dans des combats survenus dans le district de Swat, dans la province de la Frontière du Nord-Ouest, ce qui a conduit MSF à se retirer de cette région. Les restrictions en matière de déplacement ont empêché les équipes MSF d’assurer une aide médicale aux communautés déplacées par le conflit dans le Sud-Waziristan.

Financement privé : 712 760 $

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Papouasie-Nouvelle-Guinée

La violence physique et sexuelle envers les femmes et les enfants est extrême en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Deux femmes sur trois sont victimes de violence domestique, et 50 pour cent des femmes ont été forcées à des relations sexuelles ou ont été victimes de viols ou de viols collectifs. © Helen Pantenburg

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La violence omniprésente mine la santé publique En Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans le Pacifique-Sud, l’aide canadienne a permis à MSF de fournir une assistance médicale humanitaire à Lae et à Tari et de lutter contre une épidémie de choléra. Le pays compte un degré élevé de cas de violence physique et sexuelle extrêmes contre les femmes et les enfants, en particulier les filles. À Lae, MSF a travaillé au Women and Children’s Support Centre à l’hôpital Angau Memorial, où elle a prodigué des soins médicaux à 2 300 patients, ainsi que des soins psychosociaux à 315 victimes de violence sexuelle et sexospécifique, en plus de tenir 4 430 consultations à caractère psychosocial.

Dans la région de Tari dans les hautes terres, où la violence endémique atteint des niveaux très élevés, le personnel médical MSF a accueilli 4 150 patients en consultation, pratiqué 243 interventions chirurgicales majeures, traité 56 femmes victimes de viol et prodigué des soins psychosociaux à 200 personnes. Enfin, les équipes de MSF ont appuyé les efforts du ministère de la Santé pour endiguer une épidémie de choléra dans trois provinces. Elles ont traité 1 800 cas et collaboré aux préparatifs et à la formation.

Financement privé : 500 000 $

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Papouasie-Nouvelle-Guinée

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, un pays en pleine transition, a fait l’objet d’importants changements économiques et sociaux depuis l’obtention de son indépendance de l’Australie en 1975. La violence, particulièrement celle perpétrée envers les femmes et les enfants, est omniprésente dans la plupart des communautés, suite à l’adoption abrupte et soudaine de la culture occidentale moderne, à la dégradation de la situation socio-économique et à l’appauvrissement général. De nombreuses victimes de violence sexuelle et sexospécifique ainsi que les personnes vivant dans les zones touchées par la violence tribale sont privées de soins médicaux ou psychosociaux adaptés.


Russie/Caucase du Nord

Des patients dans une clinique médicale MSF dans le camp pour personnes déplacées d’Angusht à Nazran, en Ingouchie. © Maria Borshova

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Violence cyclique Les besoins en matière de santé sont variés dans la région nord du Caucase en Russie. Pour MSF, la priorité consiste à traiter les patients atteints de tuberculose, à offrir des services de soutien psychosocial et à aider les groupes vulnérables comme les personnes déplacées et les travailleurs migrants illégaux victimes de négligence ou de violence. Les médecins de MSF continuent d’offrir des soins pédiatriques gratuits dans deux cliniques de Grozny dans le sud et des soins gratuits aux femmes dans deux cliniques établies dans le district voisin de Staropromyslovsky. De plus, MSF a fourni des médicaments à un hôpital de Grozny et à des centres de santé régionaux dans trois villages de montagne. Après plusieurs années d’absence, MSF est retournée au Daguestan afin de prodiguer des soins aux travailleurs migrants et aux personnes déplacées.

En juillet, MSF a également mis un terme à ses programmes de chirurgie et de physiothérapie au principal hôpital de Grozny, le nombre de patients nécessitant des soins pour des blessures et des handicaps chroniques infligés pendant la guerre ayant diminué. Vos contributions ont été affectées au programme de traitement de la tuberculose à Grozny et à nos activités de soutien médical en Ingouchie. Au terme d’une étude sur la vulnérabilité, MSF a décidé en 2010 de transférer aux intervenants locaux la prestation de soins primaires aux personnes déplacées à Nazran et de réorienter ses efforts vers l’appui aux services ambulanciers dans la même région.

Financement privé : 1 000 000 $

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Russie/Caucase du Nord

L’année dernière, le Caucase du Nord, une région de la Russie, a été en proie à des changements permanents, notamment en Tchétchénie, en Ingouchie et au Daguestan. Malgré une annonce publique de la fin des opérations antiterroristes en Tchétchénie par le gouvernement russe, la violence et les meurtres perpétrés par différents groupes armés ont continué de miner le pays.


Somalie

Une mère et son enfant malnutri dans la clinique MSF de Galkayo en Somalie. Š Jan Grarup

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Somalie

En 2009, la violence et de graves sécheresses dans certaines régions ont continué d’aggraver la situation humanitaire accablante de millions de Somaliens. La réponse aux besoins médicaux criants est demeurée largement insuffisante, alors que de nombreuses attaques envers des travailleurs humanitaires somaliens et expatriés ont à plusieurs reprises empêché de mener à terme les interventions d’aide. Par ailleurs, le système de santé publique a été quasiment réduit à néant. C’est dans ce contexte difficile que MSF a continué d’offrir des soins de santé à des centaines de milliers de personnes, grâce à son personnel somalien dévoué, soutenu par une équipe de gestion basée à Nairobi au Kenya.

Attaque contre des humanitaires,

les besoins persistent Les contributions des Canadiens ont permis à MSF de maintenir ses programmes en Somalie sans aide financière gouvernementale, dans un contexte politique des plus instables. Dans ce pays, les plus grands obstacles à la prestation d’aide médicale demeurent, en plus de l’insécurité constante, les enlèvements et les meurtres des humanitaires somaliens et étrangers. Des incidents de cette nature ont obligé MSF à cesser ses activités dans la région de Bakook, à les interrompre à l’hôpital pédiatrique de Mogadishu-Nord et au centre de traitement nutritionnel de Jilib. Au mois de décembre, deux tirs de mortiers ont fait deux blessés parmi le personnel MSF après avoir frappé l’hôpital Belet Weyne. En juin, un employé MSF a trouvé la mort dans une explosion survenue dans la région de Hiraan, qui a tué 30 autres personnes.

Vos dons ont servi à financer la prestation de soins primaires et secondaires à Afgooye, Dinsor, Marere, Jilip, Galcayo-Nord et Galcayo-Sud, ainsi que des traitements contre la tuberculose, la malnutrition infantile, des interventions chirurgicales d’urgence et des interventions de secours. Dans les régions de GalcayoNord et Sud, les équipes MSF ont traité près de 3 500 patients ambulatoires par mois et 180 patients hospitalisés par mois, donné environ 670 consultations prénatales par mois, pratiqué 51 interventions chirurgicales majeures (nous ne disposions pas de chirurgien sur place pendant les six premiers mois) et traité environ 700 enfants par mois pour malnutrition sévère.

Financement privé : 1 000 000 $

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Sri Lanka

Le personnel de MSF effectue des rondes dans le camp de Pampaimadu près de la ville de Vavuniya. Š Voitek Asztabski

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Sri Lanka

Le début de l’année 2009 a marqué un tournant dans la guerre qui déchirait le nord du Sri Lanka depuis plusieurs décennies. Pendant des mois, des dizaines de milliers de civils sont restés pris au piège dans une zone de guerre s’étalant entre une zone côtière étroite et la jungle, sans aucune assistance et où ils ne bénéficiaient que de soins médicaux limités. Quelques mois auparavant, le gouvernement avait demandé aux organisations humanitaires, dont MSF, de quitter les régions les plus touchées par les affrontements. Seule la Croix-Rouge internationale avait reçu la permission de rester et d’évacuer quelques blessés vers les hôpitaux du ministère de la Santé.

Les besoins médicaux ont perduré malgré la fin des combats De février à juin, les équipes MSF ont dispensé des soins médicaux et chirurgicaux d’urgence à près de 4 000 blessés de guerre. Le 21 avril, en seulement 36 heures, plus de 400 patients ont été pris en charge à l’hôpital de Vavuniya pour des blessures graves. À l’hôpital d’urgence de Menik Farm, MSF a dénombré plus de 4 200 admissions, 1 600 interventions chirurgicales et 13 400 consultations médicales. En outre, ses équipes ont fourni de l’eau potable à 300 000 personnes déplacées dans des camps admi­ nistrés par le gouvernement et une aide alimentaire d’appoint à environ 10 000 personnes sous-alimentées.

Les fonds versés par l’ACDI ont également aidé les équipes MSF à prodiguer des soins chirurgicaux et obstétriques d’urgence pour des patients de l’hôpital du ministère de la Santé à Point Pedro, dans le district de Jaffna. Plus de 2 000 consultations d’urgence et 1 300 interventions chirurgicales ont été réalisées.

Financement de l’ACDI : 1 175 000 $

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Nord du Soudan/Darfour

Une jeep de MSF passe dans le camp de Kalma, l’un des plus grands camps pour personnes déplacées du Darfour. © Kadir van Lohuizen

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Nord du Soudan/Darfour

En 2009, des millions d’habitants du Darfour ont été déplacés à l’intérieur de leur pays et ont requis une aide extérieure, alors que la violence liée à la guerre et les affrontements au sujet des ressources naturelles ont continué de faire des victimes tout au long de l’année. L’apparente amélioration des indicateurs de santé a occulté le fait que les habitants du Darfour continuent de vivre dans des conditions toujours extrêmement précaires.

L’expulsion prive 200 000 personnes de soins de santé Vu la complexité politique de la crise qui sévit dans la région du Darfour et l’implication de la communauté internationale, nos projets au Soudan reposent entièrement sur les fonds versés par des donateurs privés. En 2009, toutefois, notre indépendance financière n’a pas empêché les autorités soudanaises d’expulser deux sections MSF parmi les cinq qui étaient présentes au Darfour. Treize autres organisations humanitaires ont subi le même sort. La situation a forcé MSF à interrompre plus de la moitié de ses programmes. De plus, deux autres projets à Serif Umra, Kebkabiya et Tawila au Nord-Darfour ont dû être suspendus après l’enlèvement de quatre membres du personnel MSF.

En dépit de tout, MSF a tenu pendant l’année plus de 168 000 consultations médicales et plus de 28 000 consultations prénatales, admis plus de 2 500 personnes à l’hôpital et traité quelque 4 500 personnes atteintes de paludisme dans la région du Darfour. Les projets de Golo et Killin ont été transférés au mi­ nistère de la Santé en octobre. Le même mois, nous avons été en mesure de reprendre nos activités à Tawila, pour ensuite lancer un projet à Um Baru, dans une région isolée du Nord-Darfour.

Financement privé : 1 000 000 $

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Sud-Soudan

Un homme en convalescence dans une clinique de MSF, après qu’une balle l’ait atteint pendant les affrontements dans le sud de Nasir. © Finbar O’Reilly 50


Sud-Soudan

Près de cinq ans après qu’un Accord de paix global ait mis un terme à la plus longue guerre civile d’Afrique, les besoins médicaux du Sud-Soudan sont restés pressants, et la tension grandissante a engendré une montée de l’insécurité. De violents affrontements dans le sud ont causé des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés en 2009.

Assistance médicale au cœur de la violence En réaction à l’intensification de la violence dans la partie centre du Sud-Soudan, les équipes MSF se sont mobilisées pour secourir les populations fuyant les exactions commises par les soldats de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) en République démocratique du Congo et en République centrafricaine. Ces interventions d’urgence s’ajoutent aux soins médicaux dispensés par MSF dans le cadre de ses projets de longue durée au SudSoudan. Au cours de l’année, 1 400 membres du personnel ont fourni des médicaments et des soins médicaux à des centaines de milliers de personnes dans sept États de la région et dans la région transitaire d’Abyei. Plus de 431 000 personnes ont reçu des soins et plus de 10 300 ont été admises dans les cliniques MSF. Près de 63 000 femmes ont bénéficié de consultations prénatales et plus de 8 000 enfants ont été soignés contre la malnutrition. Au-delà de 50 000 personnes souffrant de paludisme ont bénéficié d’un traitement et 188 000 ont été vaccinées. Vos contributions ont appuyé les activités de MSF à Abyei dans la région qui sépare le nord et le sud du Soudan. Les équipes MSF ont

accueilli 38 800 patients dans ses deux cliniques ambulatoires sur place répartis dans ses cliniques mobiles dans 17 lieux différents, un hôpital doté d’un service d’hospitalisation, un service de santé maternelle et génésique et un centre nutritionnel. Si des opérations chirurgicales mineures ont pu être pratiquées à l’hôpital d’Abyei, les interventions plus complexes ont été confiées à l’équipe chirurgicale établie à Aweil. L’ACDI a financé des activités de MSF dans les régions d’Abyei, de Lankien et de Pieri. Dans cette dernière, nous avons accueilli 76 400 patients ambulatoires, hospitalisé 2 900 patients, prodigué des soins prénatals à 3 600 femmes, admis 250 nouveaux patients souffrant de tuberculose et amorcé le traitement du kala-azar chez 178 patients.

Financement privé : 500 000 $ Financement de l’ACDI : 1 300 000 $ 51


Zimbabwe

Un patient atteint du choléra dans un centre de traitement MSF à Harare. © MSF

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Zimbabwe

En juin 2009, les autorités ont déclaré que l’épidémie de choléra qui faisait rage au Zimbabwe depuis le mois d’août 2008 avait officiellement pris fin. À ce moment, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a recensé près de 100 000 cas suspects et plus de 4 000 morts imputables à la maladie. MSF a offert des soins à environ 39 900 patients et a soutenu de nombreux centres de traitement du pays. L’urgence humanitaire au Zimbabwe était toutefois loin de se limiter à cette seule épidémie de choléra.

Des progrès toujours lents En août 2008 éclatait au Zimbabwe la pire épidémie de choléra de son histoire. Lorsqu’elle s’est terminée, fin juin 2009, MSF avait traité 65 000 personnes. Nous avons également œuvré dans les prisons du pays afin de dispenser des soins aux prisonniers atteints du choléra et à ceux qui souffraient de malnutrition sévère. De plus, MSF a traité plus de 1 700 enfants gravement malnutris à Epworth, près de Harare et de Buhere. Avant que l’épidémie ne survienne, les activités de MSF étaient axées sur la lutte contre le VIH/sida. Plus de 52 000 personnes ont reçu des traitements, parmi eux 39 000 ont bénéficié d’une thérapie antirétrovirale. À Gwerum, MSF a fourni, avec le concours du ministère de la Santé, une aide médicale et psycho­ logique à plus de 180 victimes de violence sexuelle. À Beitbridge, le long de la frontière entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, MSF a lancé un projet pour venir en aide aux travailleurs migrants qui traversent d’un pays à l’autre.

Vos fonds ont été affectés aux activités de MSF à Gweru, à Epworth, dans les prisons du pays, à la lutte contre le choléra, à l’aménagement d’installations sanitaires et d’eau potable à Mabvuku, Tafara et Caledonia Farm. Fin 2009, 14 600 patients atteints du VIH/sida et plus de 23 200 personnes souffrant de choléra avaient bénéficié de nos programmes de traitement. La subvention versée par l’ACDI a permis de soutenir les mesures d’urgence mises en place par MSF au Zimbabwe, plus précisément les préparatifs de lutte contre le choléra et les interventions touchant les traumatismes violents, les personnes déplacées et la malnutrition.

Financement privé : 500 000 $ Financement de l’ACDI : 500 000 $ 53


Clinique MSF à Kitchanga dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. La clinique se situe à côté du vaste camp Mungote qui accueille plus de 28 000 Congolais déplacés, déracinés de chez eux par les conflits constants. © Michael Goldfarb

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Les Canadiens en mission N.B. Le masculin est utilisé dans le seul but d’alléger le texte.

Afrique du Sud Cheryl McDermid, Médecin

Pays de mission des Canadiens en 2009 RDC

Bangladesh Loretta Beaulieu, Logisticienne Sharla Bonneville, Administratrice Amy Hollings, Infirmière Kylah Jackson, Infirmière

5%

5%

Asie 21 %

Autres pays d’Afrique

6%

Soudan 6%

République Centrafricaine Tchad

Brésil Tyler Fainstat, Coordonnateur des finances/Chef de mission Joel Montanez, Spécialiste en santé mentale

9%

Haïti 20 % Nigeria 10 % 18 %

Autres

Brunei Kylah Jackson, Infirmière Burkina Faso Michèle Lemay, Médecin

Djibouti Tricia Newport, Infirmière

Burundi Rachelle Séguin, Infirmière

Éthiopie Vanessa Bailey, Infirmière Erwan Cheneval, Coordonnateur de projet Harry MacNeil, Logisticien Anne-Marie Pegg, Médecin Michael White, Logisticien

Cameroun Robert Parker, Coordonnateur de projet Chine Peter Saranchuk, Médecin Colombie Martin Girard, Coordonnateur de projet Elaine Sansoucy, Infirmière

Guinée Thierry Oulhen, Infirmier

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Haïti Patrick Boucher, Coordonnateur de la logistique Michelle Chouinard, Chef de mission Annie Dallaire, Coordonnatrice des finances Asha Gervan, Administratrice Wendy Lai, Médecin Patrick Laurent, Logisticien Marise Denault, Coordonnatrice de projet Gabrielle Pahl, Coordonnatrice médicale Nicole Riese, Médecin Elaine Sansoucy, Infirmière Danielle Trépanier, Logisticienne

Mali Martine Verreault, Pharmacienne

Honduras Mathieu Léonard, Coordonnateur de projet

Népal Charmaine Brett, Coordonnatrice de projet Marilyn Hurrel, Infirmière

Inde Judy Adams, Spécialiste en santé mentale Rhona Bhuyan, Administratrice Richard Crysler, Spécialiste en santé mentale Diane Rachiele, Formatrice/ Coordonnatrice des finances Anne MacKinnon, Infirmière Catherine Oliver, Médecin Wendy Rhymer, Infirmière Irak Reshma Adatia, Coordonnatrice de projet Israël Mark Kostash, Médecin Susan Trotter, Infirmière Jordanie Steffen de Kok, Logisticien Kenya Maguil Gouja, Coordonnateur des finances Lauralee Morris, Médecin 56

Mozambique Isabelle Casavant, Infirmière Serge Kabore, Médecin Myanmar Anne-Josée Boutin-Trudeau, Logisticienne Matthew Calvert, Logisticien Marilyn Hurrel, Infirmière Isabelle Roger, Épidémiologiste

Niger Marisa Cutrone, Infirmière David Descossy, Logisticien Sherri Grady, Infirmière Marie-Michèle Houle, Infirmière Michèle-Alexandra Labrecque, Médecin Catherine Lalonde, Logisticienne Simon Riendeau, Médecin Nigeria Adham Abo Shahba, Administrateur Ian Adair, Coordonnateur des finances Nicolas Bérubé, Logisticien JL Crosbie, Administrateur Megan Hunter, Infirmière/Coordonnatrice Sharon Janzen, Infirmière Kevin Coppock, Chef de mission par interim Michelle Lahey, Infirmière Eva Lam, Épidémiologiste Hélène Lessard, Coordonnatrice des finances Christene MacLeod, Infirmière Vivian Skovsbo, Médecin


Susan Witt, Infirmière Ouganda Miriam Lindsay, Logisticienne Alfonsine Mukakigeri, Coordonnatrice des finances Emily Shallhorn, Infirmière Alia Tayea, Administratrice Elaine Wynne, Médecin Ouzbékistan Ada Yee, Coordonnatrice des finances Pakistan Darryl Stellmach, Assistant au chef de mission Peter Heikamp, Logisticien Susan Tector, Médecin Papouasie-Nouvelle-Guinée Jaroslava Belava, Infirmière Shannon Lee, Coordonnatrice de projet Harry MacNeil, Coordonnateur de projet Nadia Perrault, Infirmière Allana Shwetz, Infirmière Brenda Vittachi, Infirmière Philippines Grant Assenheimer, Logisticien Kevin Barlow, Infirmier JL Crosbie, Logisticien Guillaume Giard, Logisticien Isabelle Roger, Épidémiologiste Rachelle Seguin, Infirmière République centrafricaine Michèle Beaudry, Spécialiste en santé mentale Nicolas Bérubé, Logisticien Patrick Boucher, Logisticien Duncan Coady, Coordonnateur des finances Richard Currie, Médecin Edith Fortier, Coordonnatrice de projet

Nicholas Gildersleeve, Coordonnateur de projet Nathalia Guerrero Velez, Logisticienne Matthew Hatson, Coordonnateur des finances Miriam Lindsay, Logisticienne Tara Newell, Coordonnatrice de projet Robert Parker, Chef de mission Elizabeth Poirier, Infirmière Richard Poitras, Administrateur Simon Riendeau, Médecin Rachelle Seguin, Infirmière Raghu Venugopal, Médecin Daniela Widmer, Infirmière République démocratique du Congo Claire Abdulahad, Logisticienne Tamiko Andrews, Infirmière Daniel Arnold, Logisticien Grant Assenheimer, Logisticien Marie-Ève Bilodeau, Formatrice Charmaine Brett, Coordonnatrice de projet Owen Campbell, Administrateur logisticien Monica Chaudhuri, Médecin Michelle Chouinard, Coordonnatrice de projet Nadine Crossland, Infirmière Marika Daganaud, Infirmière Denis Deschênes, Infirmier Frédéric Elias, Logisticien Marc Forget, Médecin Frédéric Dubé, Logisticien Chantal Gauthier, Infirmière Sherri Grady, Infirmière Elizabeth Kavouris, Infirmière Pierre Langlois, Administrateur Reine Lebel, Spécialiste en santé mentale Barbara Leblanc, Médecin Joanne Liu, Médecin Isabelle Major, Logisticienne Tricia Newport, Infirmière Ali Parandeh, Coordonnateur des finances Nadia Perrault, Infirmière 57


Thierry Petry, Médecin Gisèle Poirier, Infirmière Bruce Reeder, Médecin Patrick Robitaille, Coordonnateur de projet Denis Roy, Spécialiste en santé mentale Elaine Sansoucy, Infirmière Sylvie Savard, Coordonnatrice des finances Susan Tector, Chef de mission Ghislene Telemaque, Infirmière Nicolas Verdy, Logisticien Jake Wadland, Logisticien Somalie Adam Childs, Coordonnateur de projet Luis Neira, Coordonnateur médical James Squier, Logisticien Soudan Laura Archer, Infirmière Justin Armstrong, Coordonnateur de projet Loretta Beaulieu, Logisticien Jaroslava Belava, Infirmière Edith Cabot, Infirmière David Croft, Coordonnateur de projet Oonagh Curry, Administratrice Marinus De Lange, Logisticien Jason Friedman, Médecin Sylvain Groulx, Chef de mission Kylah Jackson, Infirmière Sarah Lamb, Administratrice Michael Lawson, Logisticien Leanne Olsen, Infirmière Jennie Partridge, Infirmière Dominique Poissant, Logisticienne Letitia Rose, Infirmière Sheryl Spithoff, Médecin Michael White, Coordonnateur de projet

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Sri Lanka JL Crosbie, Logisticien Grace Tang, Coordonnatrice de projet Sarah Lamb, Logisticien Luella Smith, Médecin Dennis Steve, Coordonnateur de projet Fiona Turpie, Médecin Tchad Eva Adomako, Administratrice Nicolas Bérubé, Administrateur Frank Boyce, Médecin Clea Kahn, Chef de mission Nicholas Gildersleeve, Logisticien Griselda Goad, Infirmière Nathalia Guerrero Velez, Logisticienne Guylaine Houle, Logisticienne Serena Kasparian, Médecin Mathieu Léonard, Logisticien Caroline Pelletier, Administratrice Audra Renyi, Administratrice Sonya Sagan, Administratrice Mathew Schraeder, Logisticien Ada Yee, Coordonnatrice des finances Turkménistan Sharla Bonneville, Administratrice Zambie Jean-François Nouveaux, Logisticien Zimbabwe Nicolas Hamel, Infirmier Ivik Olek, Infirmièree


Dons de succession À ces personnes qui, en 2009, ont fait un don à MSF grâce à un legs. MSF exprime avec gratitude sa reconnaissance et remercie les exécuteurs testamentaires et les membres de leur famille qui ont donné leur appui en respectant leurs souhaits. Anonyme (4) Jack Wadsworth Allen Norah Allin Helen Agnes Arthurs Gérald Beaulieu Leonard Wilson Black Peter Josef Block Mary Ellen Bradley Klaus Buehrer Letitia Mae Burke Phyllis Alberta Carufel Laurent Joseph Coquet David George Court Alicja Lipecka Czernic William John Davidson Marian Duncanson Daniel Fabi Winnifred Edith Fakis Laurette Faucher Michael Henry Futrell Gladys Audrey Griffiths Elmer Gyoerffy Annette Elizabeth Hacking Jeanette Barbara Haddad Lorna Hammond Juline Carla Hande Sarah Eleanor Wylie Haydock

Marjorie Louise Kotovich Agnes Jean MacDonald Helen Marie McAninch Joseph Neville McCarthy Rita McDonald Lawrence Bert Morgan Marnie Morrow Jean Paquet Céline Perron Margaret Eleanor Porter Monique Gertrude Lafontaine Riese Neil Rix Lucy May Robertson Vera Eve Rudinicki Ellen Shepherd Clare Neville Smith Helene E Smith Margaret Steckley Phyllis Stoessl Marjorie Sullivan Irene Emily Nicholson Thomson Mary Nancy Vitale George Francis Whinton Robert Hood Wilson Anne Elizabeth Wright Annelies Zelonka 59


Un père et son fils dans la salle d’urgence de l’hôpital Ahmed Shah Baba, dans la partie est de Kaboul. © Erwin Vantland

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Société Sans Frontières Cette société regroupe les gens qui ont décidé d’agir, dans le présent et dans l’avenir, en inscrivant MSF dans leur succession et dans leur planification financière. MSF remercie chacun de ces membres pour leur engagement envers l’aide humanitaire au moment et à l’endroit où le besoin se fait le plus urgemment ressentir.

Anonyme (52) Suzanne Ahern Peter Ajello Tasriqul M Alam Jim A Fraser & Carol Alette Jason & Doris Allen Jason & Doris Allen Philip Allt Gloria June Anderson Pierre Zakarauskas & Jennifer Arthur Wendy A Atkinson Sylvia Ayers Denis Baillargeon Margaret Baily Audrey Baird Lise Beauchamp Gisela Bednarsky Raoul Bellavance Pierette Bellavance Marie-Paule Bergeron-Binette Basil L Bernier Murray & Johane Black Kathy Blair Wilfred Blanchard Suzanne Bodner Margaret Bogue Yvonne Bookalam

Roberta Boss Rene Bouffard Sylvie Boutonné Melva Bradshaw John Brennan Eleanor Brent Dorothy Brown Nancy Brown William M Brummitt Margaret A Burkhart Chris Beingessner & Laura Burkhart Anne Burnett Elizabeth Burridge Katrin Buschhausen John & Elaine Butcher Daniel Byrne Margaret Calloway Josephine Campbell Karen Careless Pauline Carey Mary Carmody Carroll Ann Carmody Peter & Caroline Cavelti Claudio Cermignani Elizabeth M Chester Morgan Chiang Margaret Chinn Francine Chisholm

Diane Clairmont Marianne Clarke Kathleen Connors James Cooper André Corriveau Louise Cote James Craig Brian & Doreen Crawley Margaret Crompton Dorothy Cutting Yvonne Dandy Juergen Dankwort Alexander Daughtry W A Dawson Elly De Jongh Rita G deGuire Audrey C Denison Sandra Densmore Patricia R Desjardins JoAnn Dionne Christopher Doll Mary Donato Derek Murphy & Helene Dosteler Marie-Claire Dufour Ann Duggan Violette Lise Duguay L Beth Dulmage Melany Dyer David & Sheilah Dyson James R Easton Jane Ellison Ruby Ewen Sharon Farndale 61


Thomas C Farrell Leila Fawzi Audrey Fernie C Richard Fischer Dennis A Foley Sandra Follett-Bick Rory Fonseca Lucie Forget Ellen V Foulkes Chantal Fournier Lucienne Frenette Geoff Fridd Joy Friesen John J & Mrs Christine Furedy Peter Miller & Carolyn Garlich Valerie Anne Geddes Aimee O Gibson Juliet Gill Paul M Goldring Bill Goulios Angela Goyeau Audrey E Graham Anna E Graham-Cumming Kathleen Grant Thomas J Griffith Richard & Margaret Griffiths Roland Grittani Elizabeth Groen Elizabeth Guilbride Henriette Hadd Jack Charles Hallam Ronald E Hansen Nena Hardie Judith Hardy Elizabeth A Harley Leonard H Harper John & Karin Harrison A Patricia Harrod Robert Hastie Ronda Hauser Judith Hellman 62

Anne Helps Helena H Ho Julie Hodgson John & Reverend Nettie Hoffman Gwen Hopper S Horopw Ruth V Houle Ann House Peter Hovestadt Doris I Huber Norma Huber Elizabeth Lois Hubert Volker & Christiane Hubsch Bert Husband Gary Huston Robert Hutcheon Phyllis Ilsley Bruce Innes Caroline H Iwasaki Jennifer James M L Jayne Helen Johnson Lucy Johnston Jean F Kangas Katharyn Karrys John F Keating Derek G & Mary Keaveney Martyn Kellman Barbara Kingscote Godkin Bill Knight Marianna Korman Marina Kovrig Anna Kowalewski Eva Kushner Philippe Labbe Madeleine P Laing Akbar V A & Shamin Lalani William Landry Georgette Langevin Karen Shklanka & Eric Lanoix Michèle Laporte

John D & Christa Large Eugene P LaRocque Ann Laughlin Mary W Laurence Lutia Lausane Chi Lang Le Lise Le Tourneux K A Lederer Caroline Lee Lindy Lee Michel Lefranc Jocelyne A Legault Winifred Leigton Rowena V Leivo Joseph Leuwer Joan M Loames Penny Lobdell Robert Love Yuri Drohomirecki & Diane Lyon Marie E MacDonald G Charles MacDonald June MacDonald Bev MacDougall Geoffrey & Ann Machin Paul MacKenzie Heidi Martins Andree Y Martinson Victor Matysik S Diane Mausser Hugh McBride B W McFadden Michael McFadden Margaret McGratten Margaret McGregor Gordon I McIntyre Allison McLaren Michael V McMahon Gordon McMillan Lucie McNeill Ethel M McPhail


Stéphane Michon Margaret Miller Glenda Miller Anita Miller Marg Misener E Lorraine Mitchell Gisele Mondou Geertruida Aalida Mooring Hugh Moreland Patricia & David Morton Shelina Musaji Christian Naus Joyce Neale Barbara Neville Gisèle Nguyen Donald & Anne O’Conner Pauline O’Connor Gina Ogilvie Krystyna Ostrowska Jean-Guy Page Anne Patterson Peggy Pedersen Betty Peloquin Anne Perry H Douglas & E Lynne Peter Stan & Helen Petrowski Erica Phillips Ian Plenderleith Margaret Pointing Charles Polcyn Theresa Pook William Poole Patricia & Stephen Poulin Elizabeth Poppink Lawrence R Port Brenda Porter Colin Powell June L Powell Nadine Poznanski Helen Price M Louise Proctor Marjorie Radulovic

Robert & Emily Ramin Paul & Margaret Reeve Christina & Gary Richards Joan Aiken & Herbert Richter Russell Ritchie Marilyn Anne Robertson Paula Rochman Sean Rooney Allan Rosenzveig Pierre-Simon Ross Sarah Roth Jason Roth Stephen & Patricia Salt Hans Schaedel Eva Anneke Schoemaker David Schulze Margrit Schuster Gerd Schwarzkopf Grania Scott Pauline Scott Hendrika Seshadri Rose Shaw Marjorie Shephard George Sheppard Bonnie Shettler Naju Shroff Keki B Shroff Milena Simicic Juliet H Simon Trevor Simpson Augustine Yip & Monica Skrukwa Grace Smeltzer Ronald E Snow Ulrica So S Solty Norman Bih Hwei Soo Carol-Ann Sorensen Édouard Spiegle Laura Spiller Beverly Spring Enid E Squire Jean Stainton

Martin St-Amant Jonathan M Standley Geoff & Janice St-Denis Jancis Stead Mary Stevens Mary F Stevens Mary L Stewart Doris Suzuki Vincent Blaine Szabo Henry & Carol Tabbers Anne Tait Huynh Cong Tam Mary Anne Tangney James & Penelope Thacker Yasmin Thobani Anna Tinker Hilda Tremblett Robert Trépanier Chris & Rocio Tucker Shurli Tylor Marjorie Umezuki Gérard Vallée Simon van der Heym Miriam van Husen Mariette Van Wyk Fred & June Visser Stephen & Susan Vukadinovic Ronald Walker Ella Warrington G Douglas Watson Patricia Waymark Danielle Wenkstern Marjorie Whinfield Elizabeth C White Chuck Wightman Renate E Williams Beryl Wilson Raymond J R Wiss Alan Witherspoon Barbara Wood Joan Wyatt Jacob Ziegel 63


Une fillette de deux ans brûlée au second degré sur le visage, le cou et la partie supérieure du torse recevant des soins à l’intérieur d’une des structures médicales modulables érigées par MSF à Gaza. © Bruno Stevens / Cosmos 64


Le Conseil d’administration de MSF Canada Joni Guptill, Médecin : Présidente

Jim Lane

Bruce Lampard, Médecin : Vice-Président

Luke Shankland

Charles Wong : Trésorier

Raghu Venugopal, Médecin

Kate Alberti

Jennifer Weterings

Stephen Cornish

Richard Zereik

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