Programme BXL2014

Page 3

CONSTAT Certains, au sein du gouvernement bruxellois, ont fait de la voiture la cause principale de tous les maux dont souffre Bruxelles en termes de mobilité. Certes, chaque jour, les informations routières font état des mêmes difficultés de circulation dans la Région de Bruxelles – Capitale et en périphérie dans des plages horaires qui n’ont cessé de s’élargir. Tout récemment, une nième étude consacrée à la Mobilité par un groupe américain n’hésite pas à qualifier Bruxelles de « capitale mondiale des bouchons ». Cette étude révèle que, pour 2012, Bruxelles est en tête du top 25 des villes les plus encombrées d’Europe, avec en moyenne 83 heures perdues par an par les automobilistes dans les embouteillages. L’étude insiste aussi sur la nécessité d’une montée en puissance très importante de la capacité offerte par les transports publics pour diminuer la pression automobile de 20 % à Bruxelles, conformément à l’objectif retenu par le plan Iris 2. On en est loin !

Le MR souscrit pleinement à l’objectif de diminution de la pression automobile, car il n’existe aucune ville au monde qui puisse offrir une mobilité satisfaisante sans un réseau de transports publics performant. Ceci est encore plus vrai pour une région dense dont le tissu urbain s’est forgé au fil des siècles. A la veille de quitter ses fonctions, le MinistrePrésident Ch. PICQUE a reconnu explicitement l’échec de ses gouvernements dans ce domaine : « Là où nous n’avons pas été assez bon, c’est en matière de mobilité. Les problèmes sont encore aigus. On n’a pas pu les maîtriser». Les transports publics représentent une nécessité incontournable et incontestable, et joueront un rôle de plus en plus important, ce qui est déjà le cas dans d’autres grandes villes européennes. Les files quotidiennes sont présentes sur 38,9% des voies principales de la Capitale, ce qui est un score plus mauvais que celui de Varsovie (38,1%) ou Londres (34,5%).

Avant de « punir » l’automobiliste sans lui offrir de vraies solutions alternatives, il faut admettre que la voiture bien utilisée restera un outil indispensable pour nombre de déplacements urbains.

Une étude d’Agoria montre que 90 % des salariés travaillant dans la Région bruxelloise ont constaté un allongement moyen de 20 % de leur temps de déplacement entre leur domicile et leur lieu de travail ces trois dernières années.

Il faut réfléchir aussi aux risques de délocalisation à l’extérieur d’une Région déjà privée de son hinterland naturel auxquels peut conduire une politique d’exclusion de la voiture sans solution alternative.

Certaines initiatives du gouvernement olivier actuel, telles que supprimer 25.000 emplacements de parking dans les immeubles de bureaux d’ici 2015, ne vont certes pas dans le sens d’une amélioration des conditions de mobilité dans la Région.

Dans 20 ans, le parc automobile aura profondément changé en termes de rejets polluants, mais il est

3

MOBILITÉ

certain que la voiture individuelle continuera à être un des moyens de déplacement nécessaires à la vie en ville.

Il ressort de l’enquête annuelle menée en février

2013 par Beci auprès de 865 entreprises que 60 % ne sont « pas du tout satisfaites des politiques régionales » et demandent que le gouvernement s’attaque d’urgence« aux problèmes de mobilité ». Depuis 2004, les gouvernements successifs PSCdH-Ecolo se sont enfermés dans des logiques incohérentes, en laissant délibérément au frigo l’extension du réseau de métro. La récente annonce d’une décision prise pour l’étude d’une ligne de métro vers Schaerbeek permet d’espérer au mieux une mise en exploitation 2022 / 2023. Toujours aucune décision n’a été prise sur le prolongement de cette ligne au sud vers Forest et Uccle : 10 ans viennent d’être perdus. Pour le MR, le défi majeur de la mobilité dans la Région bruxelloise rend cette absence de décision

coupable et lourde de conséquence pour l’avenir. Avec plus d’un an de retard, le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitalea finalement adopté en 2013 le plan de gestion de la STIB pour les années 2013 à 2017. Ce plan manque d’ambition et ne sera pas en mesure de réduire significativement la pression automobile à Bruxelles car les investissements prévus se résument à quelques kilomètres de lignes de tram. L’achat de nouveaux trams et bus n’améliorera pas de façon nette l’attractivité des transports publics s’ils sont à leur tour englués aux heures de pointe dans les embouteillages avec des vitesses qui se rapprochent de plus en plus de la marche à pied dans certaines zones…


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.