La Colombe du Calvados (Août-Septembre 2017)

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Août-Septembre 2017 —n° 57 Editorial : Hiroshima, Nagasaki... 72 ans après !

6 août 1945 ... 9 août 1945 ... Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki assassinent des dizaines de milliers de Japonais, hommes, femmes et enfants... Des dizaines de milliers d'autres, brulés ou irradiés, meurent dans les jours, semaines, mois, années qui suivent... Depuis des décennies, ceux qui nous gouvernent redisent sans rire et, à mon avis, sans trop y croire, que notre "force de dissuasion" assure la sécurité de la France. Jusqu'à quand allons-nous accepter ce mensonge ? Notre "arsenal nucléaire" ne dissuade personne et surtout pas Daesh. La vague d'attentats terroristes qui a ensanglanté la France en 2015 et 2016 en apporterait la preuve, s'il en était besoin...

nucléaire quelques millions d'euros qui serviraient à l'achat de canadairs supplémentaires pour éteindre les feux qui, chaque année, réduisent en cendres et fumées nocives la chlorophylle de nos forêts. 6 août 1945.... Les criminels qui avaient décidé le bombardement d'Hiroshima avaient poussé le sadisme jusqu'à appeler leur bombe exterminatrice "Little boy". A nous d'agir pour que les petits garçons et les petites filles de notre monde ne connaissent "plus jamais çà !". Comme pour tous les responsables de leurs pays, l'avenir des enfants de la planète, Monsieur le Président de la République, mesdames et messieurs les ministres, mesdames et messieurs les parlementaires, est entre vos mains et dépend de vôtre décision.

La France (pas le peuple mais ses gouvernants) bafouant l'engagement pris lors de la signature du TNP (traité de non-prolifération nucléaire) continue de "moderniser" son arsenal nucléaire qui coûte, aux contribuables que nous sommes, la bagatelle de 4 milliards d'euros par an.

MERCI D'Y PENSER... ET PAS SEULEMENT D'Y PENSER!!

Depuis des décennies avec, en tête, les survivants d'Hiroshima et Nagasaki, les "hibakushas", des centaines de millions de personnes demandent l'élimination de cette arme de destruction massive. Le 7 juillet dernier, les Nations Unies ont approuvé, élaboré par 122 Etats, un Traité d'interdiction des armes nucléaires. Lors des rencontres qui ont abouti à cet accord, le représentant de la France à l'ONU, comme des huit autres "puissances nucléaires", a brillé par son absence. Il serait grand temps que président, gouvernement et parlementaires français rejoignent les 122 Etats qui ont signé ce traité et le ratifient à leur tour.

Assemblée Générale, (page 8)

Je propose même à Nicolas Hulot, le ministre de l'environnement, de suggérer à sa collègue la "ministre des armées" de redevenir la "ministre de la défense"... de la nature en ponctionnant dans le budget de mort de notre arsenal

Claude Simon

jeudi 7 septembre de 18 à 20 heures Maison des Associations d’Hérouville Sommaire : Pages 2, 3 et 4 : Armes nucléaires, quoi de neuf ? Page 5 : Solidarité avec les migrants Page 6 : culture de la paix Page 7 : Livre Blanc pour la Paix Page 8 : calendrier pacifiste


Historique ! Le Traité d'interdiction des armes nucléaires vient d'être adopté à l'Onu le 7 juillet. Communiqué du Mouvement de la Paix, extraits (1) : .... Après les armes chimiques et les armes bactériologiques ce sont les armes nucléaires qui sont interdites en tant qu'armes de destruction massive, sur la base d'un Traité d'interdiction. L'humanité dispose désormais d'un instrument juridique contraignant pour interdire les armes nucléaires en déclarant, sans ambiguïté, que les armes nucléaires ne sont pas seulement immorales, mais aussi illégales. Tant d'années et tant de travail acharné de générations de militants contre les armes nucléaires sont couronnés par un succès. Ces luttes conduites depuis 1950, ont mobilisé des dizaines de millions de personnes à travers des rassemblements multiformes, mais aussi des appels souvent initiés par les survivants d'Hiroshima et de Nagasaki (les hibakushas). Ainsi, nous avons obtenu successivement l'arrêt des essais nucléaires dans l'atmosphère, sous la mer, puis un traité d'interdiction définitif des essais nucléaires et des zones exemptes d'armes nucléaires sur les ¾ de la surface du Globe. Aujourd'hui c'est un Traité d'interdiction des armes nucléaires, élaboré dans le cadre de l'ONU par 122 Etats qui concrétise l'article 6 (2) du Traité de Non- Prolifération signé par la France. L'existence de ce traité va imposer à la nouvelle Assemblée Nationale de ratifier ce traité et de bannir des arsenaux français les armes nucléaires et les stratégies suicidaires qui les accompagnent. ... Le Mouvement de la Paix, conscient que ce traité marque une rupture historique au sein des relations internationales en offrant l'opportunité de raviver l'esprit de la Charte des Nations Unies pour construire un processus pacifique de sécurité collective, est déterminé à mobiliser l' opinion publique en France pour que le gouvernement respecte ses engagements et ratifie ce traité en choisissant la raison contre l'enfer. Le Mouvement de la Paix invite ses comités et amis ainsi que la population et toutes les organisations investies dans le combat pour un monde sans armes nucléaires à : Propager et fêter dès à présent cette bonne nouvelle partout en France en particulier à travers des initiatives publiques. 

Signer la pétition demandant l'arrêt des programmes de modernisation des armes nucléaires pour lesquels il est prévu de doubler les crédits consacrés aux armes nucléaires dans le budget de la France : www.mvtpaix.org/wordpress/petitions 

Participer (et/ou initier) partout en France aux marches pour la paix qui auront lieu le samedi 23 septembre à l'appel du collectif en marche pour la paix qui a parmi ses objectifs la mise en oeuvre du traité d'interdiction des armes nucléaires et le gel des programmes de modernisation de ces armes. 

Participer aux mobilisations qui auront lieu le Dimanche 7 octobre autour des sites liés aux armes nucléaires en France (Île Longue, Valduc, Istres, Le Barp, etc.). 

Saint-Ouen, le 7 juillet 2017

(1) Texte intégral à consulter sur le site du Mouvement de la Paix (2) TNP article 6 : " Chacune des Parties au T raité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace."

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Traité international pour l’interdiction des armes nucléaires (source ONU) La 1ère partie exprime les considérants qui précisent le cadre éthique et juridique du traité : 1. L’exigence du respect des buts et pr incipes de la Charte des Nations Unies,

2. Les impératifs éthiques au regard des conséquences catastrophiques des armes nucléaires sur le plan humanitaire (illustrés par les souffrances inouïes subies par les victimes de leur emploi (les Hibakushas) et les victimes des essais (en particulier les peuples autochtones), 3. Les risques d'emploi consécutifs à l'existence des arsenaux nucléaires et qui pourraient être dus à un accident, une erreur d'appréciation ou un acte intentionnel, dont les conséquences catastrophiques transcenderaient les frontières, 4. L'exigence de respect du droit international (le droit humanitaire qui interdit les attaques menées sans discrimination... et de nature à causer des souffrances inutiles, et les autres Droits de l'Homme ; mais aussi les règles relatives à la protection du milieu naturel et la Charte des Nations Unies dont l'article 26 qui fixe comme règle de « favoriser le maintien de la paix et de la sécurité internationales en ne détournant vers les armements que le minimum des ressources humaines et économiques du monde ...». Les derniers considérants soulignent le rôle de la conscience publique et l'importance de l'éducation en matière de paix et de désarmement, ce qui r envoie à la r esponsabilité des gouvernants (qui ont tous souscrit aux huit domaines d'action pour promouvoir une culture de la nonviolence et de la paix), ainsi qu'au rôle des ONG dans la construction d’une mobilisation citoyenne d'un niveau suffisant pour obliger les chefs d'Etat, leurs gouvernements et leurs parlements à signer et ratifier le traité, et à engager une nouvelle politique de sécurité de leurs nations dans le respect de la Charte et de l'élimination de leurs arsenaux nucléaires. Résumé par Claude Ruelland

La 2ème partie est composée des 20 articles du traité, dont l'article premier : Chaque État-Partie s’engage à ne jamais, en aucune circonstance : a) Mettre au point, mettre à l’essai, produire, fabriquer, acquérir de quelque autre manière, posséder ou stocker des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ; b) Transférer à qui que ce soit, ni directement ni indirectement, des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, ou le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ; c) Accepter, ni directement ni indirectement, le transfert d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ou du contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ; d) Employer ni menacer d’employer des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires ; e) Aider, encourager ou inciter quiconque, de quelque manière que ce soit, à se livrer à une activité interdite à un État-Partie par le présent Traité ; f) Demander ou recevoir de l’aide de quiconque, de quelque manière que ce soit, pour se livrer à une activité interdite à un État-Partie par le présent Traité ; g) Autoriser l’implantation, l’installation ou le déploiement d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires sur son territoire ou en tout lieu placé sous sa juridiction ou son contrôle.

Les 19 articles suivants pr écisent les modalités de la mise en œuvre de ces interdictions par les Etats dotés de l'arme nucléaires d'une part et par les Etats qui hébergent sur leur sol des armes nucléaires appartenant à ceux-ci d'autre part. Texte intégral sur le site du Mouvement de la Paix

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72 ans après, Nagasaki appelle le Japon à voter un traité contre l'arme atomique

Point de vue des pacifistes japonais sur l’escalade entre la Corée du nord et les USA.

Communique de l’AFP du 9 août 2017 (Extraits) Une cloche avait retenti à 11H02 locales (02H02 GMT), l'heure exacte à laquelle explosa la bombe atomique, le 9 août 1945. Plusieurs milliers de personnes, parmi lesquelles des survivants et proches des victimes, se sont alors figées pour une minute de silence. Baptisé "« Fat Man" , l'engin destructeur au plutonium, qui a tué 74.000 personnes, a été largué par les Américains sur Nagasaki trois jours après "« Little Boy" , à l'uranium, qui avait anéanti Hiroshima, provoquant la mort de 140.000 personnes. Nagasaki a commémoré mercredi 9 août l'attaque nucléaire qui frappa cette ville du sudouest du Japon il y a 72 ans, une cérémonie marquée par un vibrant appel du maire à signer le récent traité des Nations Unies interdisant les armes atomiques. " Vous n'avez même pas participé aux négociations" , a fustigé le premier édile, Tomohisa Taue, en s'adressant au gouvernement dans sa "déclaration de paix" annuelle, prononcée en japonais mais retranscrite en plusieurs langues. " C'est quelque chose de difficile à comprendre pour ceux qui vivent dans les régions touchées par les bombardements nucléaires" ." En tant que seul pays à avoir subi les ravages de telles armes" , a insisté l' élu, " je vous demande de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour participer au plus tôt à ces négociations et de revoir votre politique de défense … » Le Premier ministre, Shinzo Abe, pr ésent à la cérémonie, n'a pas fait explicitement référence à ce document. "Le Japon est déterminé à jouer un rôle de premier plan en travaillant à la fois avec les puissances nucléaires et non nucléaires, pour parvenir à un monde sans armes atomiques », a-t-il affirmé...

La crise qui se développe depuis des semaines entre les chefs d'Etat de la Corée du Nord et des Etats-Unis illustre le risque d'utilisation intentionnelle de l'arme atomique avec les conséquences humaines catastrophiques que cela entraînerait pour l'humanité.

Compte rendu succinct du jeûne-action international à Paris, 6-9 août 2017

Avec le premier documentaire "Hiroshima, la véritable histoire", c'est la première fois qu'une chaîne de télévision programme un document d'une telle qualité sur le plan émotionnel comme sur le plan historique. Les documents et témoignages présentés détruisent complètement les arguments avancés par les dirigeants états-uniens pour justifier l'utilisation des deux bombes les 6 et 9 août 1945. Le deuxième sur le procès de Tokyo achève la démonstration qu’avec ces crimes de guerre, les dirigeants US avaient comme objectif d’assoir la puissance de leur pays sur le monde.

Nous étions une centaine de participants, dont une quarantaine de jeûneusesjeûneurs pour des durées de 1 à 4 jours.

Le Mouvement de la Paix japonais, partageant la grande inquiétude du peuple japonais, promeut la position suivante : arrêt de toutes les provocations, de parts et d'autres, 

ouverture de négociations pour trouver une solution, 

fermeture des bases américaines au Japon, dont la base militaire d'Okinawa (45OOO manifestants hier à Okinawa ), 

démilitarisation des relations internationales, 

ratification par tous les Etats du traité d'interdiction des armes nucléaires 

déclaration de l'Asie comme zone sans armes nucléaires 

Roland Nivet Porte parole du Mouvement de la Paix du Japon où il participait à la conférence contre les bombes A et H le 13/08/17

Hiroshima, la véritable histoire Le THEMA d'ARTE diffusé mardi 8 août concernait le Japon.

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Migrants, entre rejet et solidarité. Dans la Colombe d’août 2016, nous appelions, pour les migrants, à « encore et toujours répondre à l’urgence en s’attaquant aux causes de la crise ». La question reste de taille, mérite bilan et perspectives. Fréquemment elle occupe l’actualité, de façon contrastée. En suscitant la peur, le rejet ( « Ils importent le terrorisme, coûtent cher à l’Etat… »), de nombreux dirigeants politiques, européens pour la plupart, et les médias à leur service, justifient le durcissement de l’accueil. En Méditerranée en particulier, l’Europe s’est dotée d’un impressionnant dispositif de refoulement de l’immigration dite clandestine. En même temps des voix s’élèvent, appelant à l’analyse, la réflexion, rétablissent la vérité des chiffres et des faits (on pense à P Weill, C Winthol de Wenden, C Rodier ...; des publics nombreux participent aux projections-débats de documentaires (comme les récents « La mécanique des flux » ou « Fuoco Ammare par-delà Lampedusa »), attestant du besoin de s’informer, comprendre. Enfin la solidarité est en œuvre, bravant les interdits législatifs. La question migratoire évolue et nous savons que c’est de l’opinion publique interpelée par un actif mouvement citoyen que viendront les solutions positives. La mondialisation financière facilitant les mouvements de capitaux ne peut empêcher l’irrésistible circulation des femmes et des hommes. Et se posent les alternatives : allons-nous faire en sorte que s’améliore la situation des peuples chassés de leurs terres par la violence et la guerre, la mise à mal de leur agriculture par la prédation capitaliste, les bouleversements climatiques ? Allons-nous faire en sorte que dans les situations d’urgence ceux-ci puissent entreprendre en sécurité le voyage vers des lieux où ils seront accueillis, trouveront logement et travail ? Allons-nous peser davantage contre les politiques criminelles de l’UE, de la France - 2300 migrants sont morts depuis janvier en voulant traverser la Méditerranée- ? La tâche est essentielle, à la portée de nos moyens, même modestes (continuons à participer au cercle de silence), et remercions Cédric Herrou, de la vallée de la Roya, symbole de la solidarité agissante.

Régine Scaps En France, après les engagements de campagne électorale, les beaux discours (« Je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois » a dit le Président Macron le 27 juillet), la réalité de la politique actuelle du ministre de l’Intérieur est plutôt « d’écueil, non d’accueil » comme il a été dit récemment sur les ondes. Beaucoup dépendra de la loi de Finances 2018, votée prochainement, pour que soient ouverts les cinq centres d’hébergement promis. Immigration : comment le Sud subventionne le Nord. Deux chercheurs américains, James M. Cyper et Raùl Deldago Wise, se sont employés à mesurer le "coût" réel de l'immigration mexicaine pour les Etats-Unis. Leur conclusion ? Cette immigration ne constitue pas un coût, mais une manne qu'ils estiment à environ 340 milliards de dollars pour la période d'étude (1994-2008), soit 2,8 fois le montant total des transferts réalisés par les immigrés mexicains à destination de leurs familles restées au pays.

Comment cela est-il possible ? (NDLR) "L'immigration permet aux Etats-Unis d'économiser des sommes considérables, expliquent les auteurs, notamment parce que l'âge moyen des migrants est en général celui de leur participation maximale à la population active". De ce fait leur arrivée sur le marché du travail états-unien représente un transfert de ressources

constitué des sommes avancées par le Mexique à travers ses systèmes de santé, d'éducation et de protection sociale qui ont permis de constituer leurs forces de travail. A quoi il faut ajouter le coût moyen de leur reproduction sociale (la nourriture, ...). Bref, au travers de l’immigration, le Mexique subventionne les Etats-Unis et non l’inverse. Claude Ruelland Du « Manuel d'économie critique » (Hors-série du Monde Diplomatique).

Creully se prépare à accueillir 60 à 70 réfugiés. Accueillis dans un centre d’accueil et d’orientation, 18 d’entre eux, la plupart d’origine afghane, sont arrivés, âgés de 18 à 45 ans, sont arrivés. « Il s’agit de gens comme vous et moi. Ils ont des métiers. Cuisinier, agriculteur, médecin. Ils fuient un pays en guerre. » Extraits de l’interview du maire de Creully dans Ouest-France du 11 juillet.


Culture de la paix Pour faire suite à l’édito... 30 ans après le crime contre l’humanité que fut le bombardement d’Hiroshima, le poète et écrivain turc Nazim Hikmet redonnait la parole à une petite fille de 7 ans dont les cendres du corps calciné s’envolèrent dans le champignon atomique qui noircissait le ciel, ce jour-là. Avec des myriades d’enfants du monde elle continue de frapper à notre porte. Ecoutons-là ! Et, surtout, nous aussi, frappons sans relâche à la porte de ceux qui nous gouvernent pour que, rejoignant les 122 Etats signataires du traité historique du 7 juillet 2017, ils l’ouvrent enfin sur le chemin qui mène à un monde débarrassé du cauchemar d’un nouvel enfer nucléaire. Claude Simon

La Petite Fille C’est moi, c’est moi qui frappe à votre porte, Ici comme ailleurs, à toutes les portes… Ne vous effrayez pas si je reste invisible : On ne peut voir une petite morte. J’étais ici, voici 30 ans déjà, J’ai trouvé la mort à Hiroshima. Je ne suis qu’une enfant, Je n’avais que 7 ans, Mais les enfants morts ne grandissent pas. Mes longs cheveux tout d’abord ont pris feu, Mes mains ont brûlé tout comme mes yeux, Mon corps ne fut plus rien qu’une poignée de cendres Mêlées au vent de ce nuage. Je ne veux rien de vous en vérité, Au moins nul ne peut plus me ballotter Car l’enfant qui brûle comme papier journal Aux bonbons jamais ne pourra goûter. Je frappe à la porte, écoutez-moi donc Et de votre nom faites-moi le don Afin que l’on ne tue les enfants désormais Qu’ils puissent toujours goûter les bonbons ! Je frappe à la porte ! Ecoutez-moi donc…

Nazim Hikmet

En France, l’armée joue un rôle essentiel depuis des siècles. Et bien que tous les Etats démocratiques contemporains trouvent leur origine et leur fondement dans le monopole de la violence légitime, la Vème République a donné à l’institution militaire une place sans équivalent dans aucune autre démocratie et qui n’a cessé de se renforcer au cours des dernières décennies, quels que soient les partis au pouvoir. Depuis 1991, les armées françaises ont mené sous des modalités diverses 111 opérations à l’extérieur de nos frontières, dont 25 pour la seule année 2015. L’activisme militaire serait-il une « passion française », comme l’ont récemment suggéré les auteurs d’un rapport parlementaire ? Il est en tout cas évident que cet interventionnisme massif va bien au-delà des « guerres des présidents », que ses racines sont bien plus profondes et qu’il rend encore plus assourdissant le consensus par le silence qui submerge la société française. Cet ouvrage souhaite fournir des éléments de réflexion à celles et ceux qui veulent comprendre les fondements du militarisme français et les raisons de son amplification au cours des dernières années. Il examine la place du militaire et de l’industrie de l’armement en France de l’époque de l’impérialisme à aujourd’hui, l’existence continuée de la Françafrique et enfin le lien entre le regain militariste et le dispositif sécuritaire déployé sur le territoire depuis les attentats de 2015.

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LIVRE BLANC POUR LA PAIX Pour une Culture de la Paix et de la Non-Violence Pour l’avenir de l’humanité,i l n’y a d’autre chemin que la paix.

associative, syndicale, politique etc. ou ayant des responsabilités dans les organisations et/ou institutions locales, nationales et internationales. Ce livre permettra aussi d’interpeller les candidats pour qu’ils prennent en compte, dans leurs programmes, cette exigence de paix qui est au coeur des principaux textes, dont la Charte des Nations Unies, qui fondent la vie en commun de la communauté internationale. L’ouvrage fournit des bases utiles à tout citoyen qui souhaite réfléchir sur les questions de la paix, et/ou agir avec efficacité pour obtenir des résultats concrets en matière de construction d’un monde de justice, de solidarité, de fraternité et de paix. Les rédacteurs, qui s’inscrivent dans une démarche participative et inclusive, l’ont conçu, comme une première contribution qui ne demande qu’à bénéficier de la réflexion et de l’enrichissement de toutes et de tous. Toutes les réflexions peuvent être envoyées à livreblancpourlapaix@mvtpaix.org Prix de vente 5 €

Le Livre blanc pour la paix est le résultat d’un travail collectif d’une trentaine d’organisations pour la plupart membres du collectif national «En marche pour la paix». Ce collectif, né des marches pour la paix organisées le 24 septembre 2016 dans le cadre de la Journée Internationale de la Paix, a en effet décidé fin 2016 sur proposition du Mouvement de la Paix, de s’investir dans l’écriture de ce livre blanc. Les auteurs partent du constat que les guerres sont toujours des échecs, conduisent au chaos et engendrent des monstruosités. Ce livre blanc, sur la base d’une analyse des enjeux actuels, met en lumière les moyens et potentialités existants pour construire la paix et formule des propositions concrètes pour une politique de paix crédible, s’inspirant des avancées de la culture de paix définie par les Nations Unies. Ces propositions, qui s’articulent autour de 4 programmes mobilisateurs et de réformes structurelles précises et novatrices, constituent l’ossature de ce qui pourrait être une loi de programmation pluriannuelle pour la paix. Cette construction unitaire est un outil, au service de tous les citoyens, pour permettre que s’engage partout en France un débat sur cette question essentielle du droit de chacun et chacune à la paix et à une sécurité humaine. Il est aussi un outil pour dialoguer avec les responsables et partis politiques mais aussi avec toutes les personnes investies dans la vie ...

Préalable essentiel : La violence n’est pas une fatalité. « IL EST SCIENTIFIQUEMENT INCORRECT DE DIRE

1.

que nous ayons hérité de nos ancêtres les animaux une propension à faire la guerre.

2.

que la guerre ou toute autre forme de comportement violent soit génétiquement programmée dans la nature humaine.

3.

qu'au cours de l'évolution humaine une sélection s'est opérée en faveur du comportement agressif par rapport à d'autres types.

4.

que les hommes ont « un cerveau violent » bien que nous possédions en effet l'appareil neuronal nous permettant d'agir avec violence, il n'est pas activé de manière automatique par des stimuli internes ou externes à réagir violemment. que la guerre est un phénomène instinctif ou répond à un mobile unique ». 5.

(Extraits du MANIFESTE DE SÉVILLE 1989).

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Après notre AG du mois de juin Quelques réflexions et propositions : - Le collectif « Nous ne cèderons pas » se réunit le 14 juin pour un bilan des 16 mois de l’état d’urgence et la volonté du gouvernement de le constitutionnaliser, - Il serait opportun de contacter le Lux ou le Café des Images afin d’organiser une projection débat autour du film « La bombe et nous », - Après les « Journées normandes pour la paix » du Conseil Régional (CR) en mars dernier, et sa décision de la tenue d’un « forum international pour la paix », annuel, autour du 6 juin, interpeler le CR pour que son président Hervé Morin soit, après Paul Quilès, le 2ème ex-président de la Défense à déclarer que notre pays doit renoncer à l’arme atomique. Par ailleurs, le projet du CR étant présenté comme un « Davos de la paix », n’est-il pas utile d’organiser un « contre-sommet » à l’image des forums sociaux (comme à l’automne 2015), - Pour la promotion d’une culture de paix, nous nous associerons à l’organisation de deux spectacles : « Ma guerre d’Algérie », proposé par les amis de 4ACG et « Le maniement des larmes »(sur le commerce français des armes ) à la Renaissance, à Mondeville le 1er février 2018. - Afin de réussir la réorganisation du conseil départemental (suite à la lettre de Claude R, souhaitant un partage équitable des responsabilités et tâches) on propose d’envoyer des jeunes au congrès national de novembre et de rendre collective la présidence du comité dans la continuité des projets. En tout état de cause, cela sera discuté à l’AG du 7 septembre, puis décidé au congrès départemental du 14 octobre. Régine Scaps

Dans l’agenda pacifiste : jeudi 7 septembre : AG de rentrée, Septembre pour la paix et le samedi 14 octobre : congrès . AG Jeudi 7 septembre de 18 à 20 heures, dans la Maison des Associations d’Hérouville :

CONGRES National : les 3, 4 et 5 novembre. Départemental : samedi 14 octobre de 15 à 19 heures.

Ordre du jour proposé : 1. Quoi de nouveau pour les mobilisations pour la paix et le désarmement ? 2. Quelle organisation, quelle répartition des prises en charge des campagnes pacifistes ? Vers un nouveau secrétariat départemental ? 3. Septembre pour la paix : quel programme pour l’éducation à la paix et pour le partenariat autour de la culture de la paix ? 3. Quel ordre du jour pour notre congrès départemental ? Quel calendrier annuel 20172018 ?

Ce rendez-vous aura pour objectifs principaux de nous prononcer sur les orientations mises en débat pour le congrès national, mais aussi de décider de projets d’actions pour promouvoir la paix et, en conséquence, d’achever de mettre sur pied une nouvelle organisation du Conseil Départemental de la Paix apte à réaliser ces projets. Il devra également, bien sûr, débattre et voter sur le rapport d’activité des trois années passées depuis le dernier congrès ; débattre du rapport financier et donner quitus à notre trésorière.

Pour la meilleurs organisation de nos travaux, merci de nous faire savoir avant le 7 septembre (de vive voix ou par courrier ou par mail à votre choix), si vous participerez à notre congrès départemental. Nom :...................................... Prénoms :................................................ : OUI NON

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