L'école n°222

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L’Ecole

n°222 10 octobre 2007 Journal du SNUipp Paris - FSU

Apocalypse No ! pour pour pour pour

l’école les services publics la protection sociale les retraites

Grève le 18 octobre



Ils appellent déjà au 18 octobre La FSU “considère que la journée du 18

octobre constitue une étape importante et elle appelle les personnels à s’engager dans l’action ce jour-là (grèves, manifestations, rassemblements…)”.

SNCF

Les fédérations de cheminots CGT, FO, CFTC, Sud Rail, CFDT et CGC appellent à la grève le 18 octobre à la SNCF "pour agir et peser sur l'avenir du régime spécial de retraite, la situation du fret et l'emploi".

Energie

Les 4 fédérations CFDT, CGT, CFE-CGC, et FO appellent “l’ensemble des salariés de la branche professionnelle des IEG à se mobiliser le 18 octobre pour condamner avec fermeté le fond et la forme de l’attaque sans précédent du Président de la République sur les garanties sociales des salariés.”

RATP

Les syndicats CGT, CFDT, FO, CFTC et Indépendants) appellent à la grève le 18 octobre prochain pour la défense des régimes spéciaux et "n'excluent pas de poursuivre cette mobilisation au travers d'autres journées d'action (...) et de grèves".

Solidaires

“Face à un projet de société régressif de telle ampleur, nous ne pourrons gagner que tous ensemble. Le 18 octobre, toutes et tous dans l’action par la grève et les manifestations !”

CGT Fonctionnaires

“Pour une fonction publique encore mieux et plus au service de tous ensemble, par la grève, faisons du 18 octobre une étape incontournable de la mobilisation.”

Grève le 18 octobre nécessaire mobilisation

L

a rupture ? C’est ce qu’avait promis le candidat Sarkozy pendant la campagne. Mais si le rythme s’accélère, c’est toujours la volonté de briser les solidarités qui guide l’action gouvernementale.

Rompre avec la solidarité envers les étrangers en faisant voter une nouvelle loi dont le symbole le plus fort est la volonté de mettre en place des tests ADN. Rompre avec la solidarité envers les malades avec la mise en place des franchises médicales.

Rompre avec la solidarité du système de retraite en faisant supporter aux seuls salariés le besoin de financement supplémentaire.

Dans le même temps, le président déploie des trésors d’éloquence pour persuader chacun qu’il est le meilleur. Trente pages pour expliquer aux enseignants qu’ils sont merveilleux. Un discours pour flatter les fonctionnaires en leur rappelant qu’ils sont extraordinaires... Et tout ça dans un seul but : faire avaler les suppressions de postes, la casse des statuts et au final la dégradation des services publics. Éducation, fonction publique, retraite, protection sociale, nous devons créer le rapport de force pour imposer d’autres choix.

Menons une campagne d’opinion pour l’éducation en diffusant massivement la lettre pétition des 16 organisations et syndicats (cf. page 8). Engageons-nous dans l’action.

Pour le SNUipp, la participation à la grève du 18 octobre est une étape nécessaire dans la construction de la mobilisation.

Le bureau départemental du SNUipp Paris

L’Ecole journal du SNUipp-Paris-FSU numéro 222 du 10 octobre 2007 CPPAP n°0510 S 07539 ISSN n° 12410233 Prix : 1 € Directeur de publication : N. Wallet Ce numéro a été entièrement réalisé et maquetté par des militants du SNUipp Paris. Maquette conçue par Arnaud Malaisé. Imprimé par Rivaton Bobigny. Presse urgente, dispensé de timbrage.

Ce bulletin vous a été envoyé grâce au fichier informatique du SNUipp (ou des syndicats de la FSU). Conformément à la loi du 08/01/78, vous pouvez avoir accès ou faire effacer L’Ecole , journal SNUippen Paris, n°222 du par 10 écrit octobre 2007 Paris. les informations vousdu concernant vous adressant au SNUipp 3


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Calendrier du SNU75 17 octobre réunion d’information sur l’entretien aux fonctions de directeur d’école 18 octobre grève 27 novembre colloque national sur la maternelle 5 décembre stage début de carrière

Le site du SNUipp Paris http://75.snuipp.fr

Vous y trouverez -toute l’actualité parisienne et nationale, -“l’Ecole”, le journal du SNUipp Paris en Pdf -les comptes-rendus de CAPD et CTP -les dossiers du SNUipp (Epep, lecture, CPE, retraites...) -la partie carrière avec tous les renseignements (promotions, permutations, mouvement...) et les fiches de contrôle en ligne -des lettres types et les différents calendriers -une partie consacrée à l’Iufm -une présentation du SNUipp Paris ...et plein d’autres choses... 4

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Ecoles primaires privées

fortement implantées dans l’ouest du pays et à Paris L

es effectifs des élèves scolarisés dans l’école primaire privée sont inégalement répartis sur le territoire. Paris a le troisième taux de scolarisation dans le privé après les deux académies de l’ouest de la France, le 38,8%

département de la Vendée étant le seul où la scolarisation dans le privé est majoritaire à 50,6%.

Dans le second degré, l’ordre des académies est identique, mais le taux est plus élevé. L’académie de Rennes dépasse les 42%, celle de Nantes les 40% et Paris a un taux de 35% pour une moyenne nationale de 20,7%. 113

35,1%

13,5%

36 000 4,5%

Corse

5,8%

Créteil

5,8%

Nancy Metz

7,5%

Versailles

moyenne nationale

Paris

Nombre d’écoles privées sous contrat et d’écoles publiques à Paris

18,6%

Lille

22,1% Nantes

Rennes

public : 659

Académies où le taux d’élèves du premier degré scolarisés dans les écoles privées est le plus élevé et le plus faible

Rapport du HCE source : repères et statistiques édition 2007

public : 136 304

Nombre d’élèves des écoles privées sous contrat et des écoles publiques à Paris

Derrière un tableau noirci, une mise en cause de l’institution

L

e Haut Conseil à l’Education a rendu un rapport remettant en cause l’efficacité de l’école primaire. Il semble avoir mis dans l’embarras le gouvernement qui, se sachant comptable de la politique menée dans l’Education et ayant pour objectif d’importantes réductions budgétaires, a essayé d’en minimiser la portée. On peut douter de la méthode utilisée pour quantifier les réussites et les échecs (60% des élèves auraient des résultats acceptables ou satisfaisants, 25% des acquis fragiles et insuffisants, 15% ne maîtriseraient pas les compétences de base). Nous contestons certaines des causes et des solutions plus ou moins explicitement avancées : le HCE attaque les moyens de remplacement et les décharges de direction ; il insiste sur la dispersion des écoles ; il déplore l’absence d’autorité et de compétences explicites liées à la fonction de direc-

teur, l’absence de conseil d’administration. Apparaît là en filigrane la mauvaise réponse que pourraient être les EPEP. Pour autant, le HCE mentionne «la conscience professionnelle de son corps enseignant», malgré laquelle l’école primaire ne parvient pas à réduire l’échec scolaire. Loin des attaques médiatiques aussi récurrentes que malhonnêtes, tournonsnous vers l’institution, ce rapport étant l’occasion d’interroger ses carences. Il condamne l’élémentarisation de l’école maternelle en partie liée à une formation qui ne prépare enseignants et inspecteurs qu’à la seule école élémentaire et qui repose davantage sur l’offre des formateurs que sur les besoins réels des enseignants. Que penser d’une institution incapable d’assurer la mise en oeuvre des réformes qu’elle décide ? Le HCE affirme la pertinence de la politique des cycles et déplore qu’elle ne

soit toujours pas appliquée, les directives la concernant ayant mis 10 ans à être publiées. En outre, les professeurs ne sont pas assez aidés dans la mise en oeuvre des programmes. Si nous avons reçu les oeuvres de propagande de Ferry en 2003 et récemment la lettre de Sarkozy, nous ne disposons pas largement des outils de travail que sont par exemple les documents d’application des programmes. A retenir enfin : « Pour mettre en oeuvre une pédagogie différenciée et notamment aider les élèves en difficulté en complément du travail du maître dans sa classe, des ressources humaines sont indispensables». Plus de maîtres que de classes : c’est bien l’une des revendications majeures du SNUipp ! Marine Guillemain

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“Lettre aux éducateurs” de l’art de flatter la bête ...

Dans cette lettre envoyée à tous les enseignants, Nicolas Sarkozy manie une réthorique qui s’apparente à une tentative de séduction de la profession. A y regarder de plus près, il s’agit surtout de faire avaler nombre de mesures régressives dans l’éducation. Décryptage.

C

urieuse lettre que celle du Président de la République… Et accessoirement coûteuse : environ 500 000 euros pour expédier un élégant fascicule sur papier non recyclé, ce qui n’est pas la moindre des contradictions quand le gouvernement se targue d’être attaché au développement durable. Curieuse, donc… Envoyée à quelques 850 000 enseignants, elle est adressée aux «éducateurs», terme qui englobe, dans l'esprit du président, parents, professeurs, juges, policiers, éducateurs sociaux, «et tous ceux qui sont en contact avec l’enfant dans le milieu sportif, culturel, associatif». D’emblée, le trouble est jeté.

Aux enseignants, dont il semble ignorer le professionnalisme, il explique de grands principes pédagogiques et éducatifs, comme s'il venait de les inventer. M. Sarkozy se pose en nouveau chantre de la culture humaniste et s’enflamme en de belles envolées lyriques. Il fait vibrer la corde sensible, glorifie «l’éducateur», fait appel à la noblesse des sentiments, parle abondamment d’amour, de respect, encense les enseignants qu’il assure de sa compréhension et de la nécessaire reconnaissance de la nation, se penche avec bienveillance sur «nos» enfants. Car il manie habilement le passage du «nous» au «vous», du «nos» au «vos», s’incluant implicitement parmi les éducateurs ou s’en détachant au gré des nécessités du discours. On pourrait, à ne pas être suffisamment attentif, se laisser prendre à ses habiles procédés. Comment, en effet ne pas être en accord avec l’affirmation qu’il faut donner à chaque enfant l’estime de soi, qu’il faut l’aider à devenir adulte et citoyen, l’aider à développer son potentiel, qu’il faut scolariser les enfants handicapés, qu’éduquer est difficile ?

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Mais ne nous y trompons pas, cette rhétorique de la séduction ne suffit à masquer ni des contradictions, ni la volonté d’appliquer une politique dont le fondement se situe sur un autre terrain que celui sur lequel il tente de nous illusionner. Il s’agit

bien là de sa méthode habituelle, fondée sur le pragmatisme et sa volonté de dépasser les clivages pour mieux faire valoir son objectif principal de suppression massive de postes. A y regarder d’un peu plus près, les clichés et les généralités que nous assène Sarkozy ne sont là que pour servir sa popularité et masquer l'injustice de mesures largement en contradiction avec ses propos. Sarkozy pointe les inégalités sociales sans poser les véritables questions de l'origine des ces inégalités. Ce ne sont pas ces mesures discriminatoires qui résoudront les problèmes.

« ... Je souhaite aller progressivement vers la suppression de la carte scolaire, c’est précisément pour qu’il y ait moins de ségrégation »

Supprimer la carte scolaire revient au contraire à accentuer la ghettoïsation car, comme on l’a si justement entendu dans les argumentaires, cela revient à laisser le choix de la sélection aux établissements et à creuser le fossé entre une école d’élite et une école de laissés pour compte.

« … je souhaite que les enfants handicapés puissent être scolarisés comme tous les autres … »

Sarkozy peut se glorifier de ce noble principe, mais au regard de la réalité, force est

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de constater que dans les écoles, les dispositifs et les moyens indispensables à cet accueil ne sont toujours pas en place depuis la loi de février 2005.

« ... Non seulement le sport doit prendre plus d’importance à l’école, mais il faut aussi que le monde du sport et de l’éducation s’ouvrent d’avantage l’un sur l’autre »

Réaffirmer la pratique du sport sans faire le point sur les raisons qui ont progressivement réduit ces temps d’enseignement n’est pas honnête. Il aurait été souhaitable par exemple de programmer avec les communes une véritable organisation sur l'utilisa-


... avant de la mener à l’abbatoir tion des locaux. Les répercussions immédiates dans les circonscriptions ont consisté à brandir la menace d'inspections sur des séances d’EPS, comme si, une fois encore, la responsabilité de la non mise en oeuvre revenait aux enseignants.

La cohérence du projet éducatif passerait par « la remise à plat des rythmes et des programmes ».

Voilà qui justifiera la baisse programmée des moyens. Il est si facile de promouvoir la qualité sur la quantité ! Ignorerait-il les programmes de 2002 qui eux, répondaient aux exigences que doit porter l’école ?

« ... Nul ne doit entrer en 6ème s’il n’a pas fait la preuve qu’il est capable de suivre l’enseignement du collège »

Quel avenir réserve-t-on aux élèves qui n’en feront pas la preuve ? Est-ce à un enfant de dix ans de faire la preuve de ses capacités ou à l'institution scolaire de lui en donner les moyens ?

« ... Les devoirs seront faits à l’école en études surveillées »

La mise en place de cette mesure reste floue. Qui va animer ces études ? Des enseignants, pour gagner plus ? Est-ce à relier avec l’annonce de Darcos sur la suppression du samedi matin ?

« ... Je veux vous dire que le droit à la garde d’enfant et la maternelle seront pour moi des priorités »

Cet insidieux amalgame entre la garde d'enfants et la maternelle laisse présager le pire. A qui fera-t-il croire que cette vision réductrice va de pair avec une grande idée de la maternelle ?

« ... Vous progresserez plus rapidement si vous choisissez de travailler et de vous investir d’avantage »

Pas d’augmentation de salaire pour tous, pas d’amélioration de carrière pour tous,

mais une amélioration uniquement pour ceux qui voudraient alourdir encore plus leur charge de travail. Ici, Sarkozy se contredit une fois de plus. En effet, il écrit plus haut que le métier est devenu difficile, ingrat, que notre tâche est plus lourde et nos conditions de travail plus éprouvantes. Et dans ces conditions, il voudrait nous faire travailler encore plus ? Quant aux perspectives de progression, quels seront les moyens pour sélectionner les bons travailleurs ? Nous avions édité l’an dernier une étude sur la note 20 à Paris et nous avions mis en évidence qu’il était plus facile d’avoir 20 en travaillant auprès des inspecteurs qu’en travaillant auprès des élèves. Faut-il en dire davantage ? La culture des résultats (des élèves ou des enseignants ?) ne sera-t-elle pas aussi un discriminant dans cette notion de mérite ? Voilà une mesure qui risque de donner aux enseignants une raison de plus pour fuir les quartiers en difficulté. De plus, derrière cette notion de mérite se dissimule une exigence implicite de docilité qui nuirait à une réflexion porteuse de progrès.

« ... vous pourrez choisir la pédagogie qui vous semblera la mieux adaptée à vos élèves ... » La liberté pédagogique, qui par ailleurs, ne date pas d'hier, est présentée là comme une innovation. Voilà un cadeau du président qui n'alourdira pas vos impôts.

toujours pas vu poindre les passerelles annoncées par le gouvernement en 2003, et que le congé de mobilité dont l’objectif était bien le même, existe toujours dans les textes mais pas dans les faits.

Enfin tout cela pour nous dire que «les enseignants et les professeurs seront moins nombreux».

Vous l'aurez compris, l'amélioration de l'école passera par une réduction du nombre d'enseignants ! On entend ici ou là que les propositions font défaut. Faux! Travailler dans la cohérence d’équipe, améliorer les réseaux d’aide, développer la formation initiale et la formation continue au lieu de les détruire, travailler dans les écoles avec plus de maîtres que de classes...

Au SNUipp nous pensons que l’école doit s’adresser à tous. Peut-être que contrairement au président, l’école ne sait pas faire sa propre publicité sur tout ce qu'elle fait déjà de bien. L'auto-promotion n'est pas dans notre culture. Notre objectif premier est et restera celui de faire réussir tous nos élèves. Nathalie Agogué Nadia Achkar

« ... les établissements dans lesquels vous enseignerez auront une plus grande autonomie dans le choix de leur projet, de leur organisation ... »

Dans le premier degré, cette autonomie se traduirait par la création des EPEP . Belle avancée...

« ... la reconversion sera facilitée que ce soit à l’intérieur du secteur public ou à l’extérieur ... »

Il est compréhensible que cette proposition tente un certain nombre de collègues. Rappelons cependant que nous n’avons

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Améliorer la réussite scolaire de tous les jeunes, il n’y a rien de plus urgent ! Lettre ouverte au président de la République

Monsieur le Président,

Vous semblez découvrir ce que nous n’avons cessé de dénoncer : après des années de progrès constants, de hausse du niveau de formation des jeunes, le système éducatif peine encore à remédier à l’échec scolaire de milliers de jeunes en difficulté. Mais cette crise est d’autant plus urgente à traiter qu’elle s’inscrit dans une société qui voit grandir les inégalités sociales et territoriales. S’il y a des difficultés dans l’Ecole, elles renvoient aussi, tout le monde le sait, à des difficultés vécues au quotidien hors de l’école par des milliers d’enfants et de jeunes. Non, tous les enfants n’ont pas les mêmes chances au départ, tous les jeunes n’ont pas les conditions de vie, de santé, d’équilibre qui leur permettent, sans accompagnement, d’accéder aux apprentissages, de se projeter dans l’avenir. Aider efficacement les jeunes les plus en difficulté, former les enseignants pour cela, combattre les inégalités sociales et le danger que représenterait l’instauration d’une Ecole à deux vitesses, ouvrir un avenir positif pour tous les jeunes, rien de plus difficile, rien de plus compliqué sans doute, mais rien de plus indispensable pour les jeunes, pour nous, pour l’avenir du pays. C’est pourquoi l’Ecole doit réussir à se transformer. C’est ce défi là que doit relever le Service Public d’Education, parce qu’il est le seul à pouvoir le faire, pour tous, et pas seulement pour les plus favorisés ou les « méritants ». C’est une question d’avenir, c’est un enjeu de démocratie. « Egalité des chances » ou « ambition-réussite », ces grands mots, tout comme les polémiques stériles sur les méthodes d’enseignement, ne peuvent tenir lieu de politique de transformation démocratique de l’Ecole. Au contraire, supprimer des milliers de postes, réduire l’offre d’enseignement pour tous, libéraliser la carte scolaire pour laisser se développer des ghettos scolaires, jouer la concurrence

Nom

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entre établissements, annoncer un collège éclaté, favoriser l’école privée, c’est menacer gravement le service public. Comment avancer avec une politique guidée par la seule réduction des coûts ? Tristement historique, la suppression de 11 200 emplois dans l’Education nationale (et peut-être plus dans les années à venir), s’ajoutant aux milliers déjà subies, annonce encore plus de précarité, de difficultés, pour tous, personnels, familles, élèves. C’est inacceptable. L’école, les enfants et les jeunes méritent mieux. L’avenir des enfants d’aujourd’hui, leur formation de citoyen et leur insertion professionnelle ne peuvent pas se réduire à un problème de « rentabilité » du système, encore moins s’organiser en sélections successives avant le collège, les lycées ou l’université. Leur avenir se joue dès la maternelle, il se joue dans des classes moins chargées, il se joue dans un collège pour tous, il se joue dans la mise en oeuvre de pédagogies et d’organisations prenant en compte chacun, permettant l’accès de tous aux savoirs, à la culture. Il se joue certes avec des études dirigées, mais aussi et surtout avec une meilleure cohésion de la communauté éducative, des enseignants formés, des personnels pour accompagner, aider à tous les niveaux enfants et adolescents. Nous voulons une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre École publique en mettant au c?ur la réussite de tous les jeunes. Nous voulons pour cela d’autres choix, un autre budget, une autre politique. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le président de la République, l’expression de notre haute considération. Cé, CRAP-Cahiers pédagogiques, FAEN, FCPE, FERC-CGT, FIDL, FSU, GFEN, ICEM-Pédagogie Freinet, Ligue de l’enseignement, SGEN-CFDT, UNEF, UNL, UNSA Education

Prénom

Ecole

Signature

Pétition à faire signer largement et à retourner au SNUipp Paris 40 rue Piat 75020 Paris Elle peut être également signée en ligne sur http://75.snuipp.fr

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Fonction publique

dynamitage des principes fondateurs

Les propositions présidentielles sur la fonction publique sont un véritable « dynamitage » de ses principes fondateurs garantissant le service public à la française. S’opposer à cette casse de la fonction publique tout en portant sa nécessaire revalorisation est un des sens de la grève du 18 octobre.

L

a France dispose d’un service public important, fondé sur des principes spécifiques (voir cicontre). Le statut de la fonction publique, coeur du service public, repose également sur des principes fondateurs garantissant son bon fonctionnement. Cette conception française du service public et de la fonction publique fait notamment que la corruption y est réduite à l'extrême et que son efficacité est reconnue. Le président de la République, à l'évidence dépourvu de cette culture, a entrepris de la mettre à bas.

Démantèlement systématique

Dans son discours du 19 octobre à Nantes, il a proposé un véritable «dynamitage» des principes fondateurs de la fonction publique et de ses statuts. Il serait possible de quitter la fonction publique contre un humiliant «pécule». Le «carcan du concours» de recrutement est dénoncé et mis en balance avec le contrat, à l'instar de ce qui a été fait à La Poste ou à France Télécom, avec des résultats peu brillants (bureaucratie, division du personnel, financiarisation des objectifs…). Les nouveaux entrants pourraient donc choisir entre le statut de fonctionnaire ou un contrat de droit privé négocié de gré à gré. Les rémunérations seraient individualisées,

esquive des légitimes demandes de revalorisation salariale, qui encourageraient le clientélisme partisan sous prétexte de reconnaissance du mérite. Elles seraient financées par la redistribution de la moitié des économies réalisées suite aux suppressions d’emplois par le biais du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Enfin, le paritarisme est qualifié «d'heures perdues à tant de formalisme au lieu de discuter vraiment des préoccupations des fonctionnaires». Ces orientations présidentielles amorcent une véritable «contre-révolution culturelle» en organisant un démantèlement systématique de la conception républicaine de la fonction publique française, celle dite anglo-saxonne servant de référence. Elles poursuivent et démultiplient les politiques régressives à l’oeuvre depuis 5 ans.

Réagir le 18 octobre

Défendre le statut de la fonction publique, s’opposer aux suppressions d’emplois, exiger les moyens pour fonctionner correctement et répondre à la demande sociale, revendiquer le rattrapage de toutes les pertes de salaires et un revenu décent sont des exigences totalement justifiées. C’est le sens de la grève du 18 octobre. Arnaud Malaisé

Négociations de dupes sur le métier enseignant

Les discussions sur la revalorisation du métier d'enseignant se sont ouvertes le 1er octobre. Mais, le ministre a déjà annoncé que toute revalorisation passerait par des primes et le mérite, voire en travaillant plus. Comment imaginer que tous les enseignants seraient méritants ? Comment croire que tous seraient concernés par les primes ? Comment penser que l'arbitraire ne l'emporterait pas sur la transparence et l'équité ? Le «donnant/donnant» initial du gouvernement se transformera rapidement en «perdant/perdant».

Egalité, continuité, adaptabilité, laïcité

principes des services publics

L’égalité garantit l’accès de tous à un même service quel que soit son lieu de résidence, sans considération de revenus. Elle se traduit, entre autres, par la péréquation tarifaire, qui implique un même tarif pour tous, déconnecté du coût réel du service. L’adaptabilité garantit la modernisation des services publics avec l’évolution des techniques et de la demande sociale. La continuité garantit le bon fonctionnement des services publics sur l’ensemble du territoire. La laïcité assure l’égalité de tous les usagers devant le service public, accompagnée d’un devoir de stricte neutralité envers les usagers de la part des agents des services publics.

Principes fondateurs bafoués du statut de la fonction publique

Le principe d'égalité d’accès de tous à la fonction publique, fondé sur l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, est assuré par le concours… contre le clientélisme et la dépendance. Le principe d'indépendance distingue le grade, propriété du fonctionnaire, de l'emploi, à la disposition de l'administration, afin de protéger l'agent public (et par là le service de l'intérêt général) de l'arbitraire administratif et des pressions politiques partisanes. C'est ce que l'on appelle le système de la carrière, opposé au système de l'emploi en vigueur dans nombre de pays anglo-saxons.

Régression du pouvoir d’achat

En tenant compte du seul indice des prix, qui ne traduit plus la réalité, le point d’indice a perdu plus de 6% depuis le 1er janvier 2000. Pour 2007, l’augmentation des prix atteindra au minimum 1,5% à la fin de l’année et les fonctionnaires n’ont bénéficié d’aucune augmentation (les 0,8% du 1er février l’était au titre de l’année 2006).

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Suppressions de postes

une saignée en 2008 après le hold-up de 2006

Le budget 2008 prévoit 22 700 suppressions d’emplois dans la Fonction publique dont 11 200 pour l’éducation, chiffres d’une ampleur inégalée jusqu’alors. Or, à la rentrée 2006, les 710 créations de postes dans le premier degré se sont traduites sur le terrain par la suppression de 1815 postes... Quelle serait l’ampleur véritable de ces suppressions si le budget 2008 était voté en l’état ?

L

es 22 700 suppressions d’emplois prévues pour 2008 dans la Fonction publique sont d’une ampleur jamais atteinte. Près de la moitié, 11 200 postes, concerne l’Education nationale. Si le second degré semble payer seul ce lourd tribut à une orthodoxie budgétaire particulière, ces suppressions représentant une « économie » de 800 millions d’euros alors que la loi TEPA de juillet accordait plus de quinze milliards d’exonérations fiscales, le premier degré n’est pas épargné. La hausse démographique est compensée seulement par une créa-

tion de poste pour 70 élèves supplémentaires. Déjà, lors de la rentrée 2006, les 710 créations de postes pour le premier degré s’avéraient insuffisantes au vu du nombre d’élèves supplémentaires. Elles ne pouvaient donc pas s’opposer à la lente dégradation des conditions d’accueil de l’école primaire en améliorant le taux d’encadrement, le remplacement, la formation continue… Or, la traduction de ce budget sur le terrain s’est avérée encore plus désastreuse pour l’école. Le rapport annuel de performance

(RAP) 2006 (voir ci-dessous) montre un solde de 1815 «équivalents temps plein travaillés» (ETPT) non utilisés bien que figurant au budget voté en 2006. L’affichage de création de postes s’est traduit concrètement par la disparition d’emplois pourtant indispensables au bon fonctionnement du service public d'éducation. Que représenteront réellement les 22 700 suppressions de postes du budget 2008 ? Arnaud Malaisé

Passer d’une dotation positive de postes à un solde négatif,

avec la Lolf c’est possible ! L

e budget 2006 était le premier à rentrer dans le cadre de la Lolf (Loi organique des lois de finance). Il comportait donc un plafond d’emplois et un plafond de dépenses. La fongicibilité asymétrique de la Lolf permet de transformer un crédit de dépense d’emploi en un autre crédit de dépense, par exemple d’équipement, mais ne permet pas l’inverse. La nouvelle possibilité offerte par la Lolf est donc une réduction du nombre de postes voté au budget pour financer d’autres dépenses. Le premier rapport annuel de performances (RAP), consacré à l’étude de l’année 2006, est paru au mois de juin. Il analyse les écarts entre la prévision de la loi de finance et les réalisations constatées, notamment pour la gestion des autorisations d’emplois. Sur les 335 398 équivalents temps plein travaillés (ETPT) du programme « enseignement public du 1er degré » prévus en loi de finance initiale, seuls 332 932

ETPT ont été réellement utilisés, ce qui représente une différence de 2466 ETPT par rapport au plafond d'emplois initialement prévu. En faisant abstraction de la baisse du nombre d'emplois de stagiaires, il aura manqué au final 1 815 ETP d'enseignants du premier degré pour accueillir les 18 080 élèves de plus « estimés » à la rentrée 2006. Ce manque est à comparer avec les 710 créations de postes annoncés par le ministère dans le cadre de la préparation de la rentrée 2006.

Problème d'adéquation entre le plafond d'emplois et le plafond de crédits

Pour l'enseignement public du premier degré, les dépenses de personnel représentent 99,5 % des dépenses du programme. Or, le déficit de postes n’est pas dû à un transfert de crédits d’emplois pour d’autres dépenses. Les dépenses de personnels ont été de 15 685,26 millions d’euros en 2006, ce qui correspond à un déficit de 20,94

millions d’euros sur la dotation initiale. Le RAP constate donc un dépassement des dépenses de personnels alors qu'il y a eu sousconsommation du nombre d'emplois. C’est donc le plafonnement des crédits consacrés aux dépenses de personnel qui a conduit à limiter le nombre d'emplois. Ce plafond est atteint bien avant le plafond en emplois, ce qui rend ce dernier faussement indicatif pour le programme « enseignement public du 1er degré », bien que dans l'esprit de la Lolf, ces deux plafonds d'emplois et de crédits des personnels devraient être parfaitement ajustés. Des mesures urgentes en faveur du premier degré s’imposent. Elles passent par un collectif budgétaire et une programmation pluriannuelle des moyens tenant compte des besoins de recrutement et de la hausse démographique (831 000 naissances en 2006 soit une hausse de +2,9 %). AM

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Et l’école privée dans tout ça ?

Le programme « enseignement privé du premier et du second degré » a vu, lui, son plafond d'emplois utilisés faire un bond excédentaire de 4 135 ETPT, dont 633 pour le seul premier degré. La seule explication avancée par le RAP est que « le plafond d'emplois de ce programme a été techniquement sous-évalué au moment du budget 2006 »... De plus, un enseignant travaillant dans un établissement privé sous contrat engendre un surcoût moyen de 10 % comparé à un enseignant du public, dû à un mode de calcul différent des cotisations sociales. Un enseignant du privé n’est pas mieux payé, mais coûte simplement plus cher au budget de l’Etat.


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indemnités revues à la baisse

Lors de cette rentrée, le versement de l’ISSR diminue et n’est accordé que pour les jours effectifs de classe. Le SNUipp demande le rétablissement des modalités de versement avant qu’une réflexion soit engagée pour envisager une nouvelle redéfinition de l’ISSR qui distinguerait la part de sujétion spéciale et l’indemnisation des frais de déplacement tout en élargissant ses bénéficiaires aux compléments de temps partiel.

N

on content de voir le pouvoir d’achat des enseignants s’amenuiser au fil du temps, le versement des indemnités de remplacement (ISSR) attribué aux brigades et aux ZIL diminue à cette rentrée. L’ISSR est une indemnité de sujétion spéciale de remplacement, dont le montant est calculé en fonction des tranches kilométriques entre l’école de rattachement et l’école dans laquelle s’exerce le remplacement. Pour Paris, le montant est fixe et identique pour tous les personnels concernés ; il était jusqu’alors versé tous les jours de la semaine, excepté durant les vacances scolaires. Cette prime compensait alors une fonction difficile qui nécessite une bonne connaissance des différents niveaux d’enseignement et une rapide adaptabilité. Malgré la mobilisation de plusieurs départements contre la mise en place de cette

mesure en cours d’année dernière, l’ISSR n’est, à partir de la rentrée de septembre 2007, versée que les jours effectifs de classe. Cette stricte application du décret n°89-825 du 9/11/89 engendre la suppression de l’indemnité les mercredis et dimanches. Le rectorat, malgré les demandes répétées du SNUipp, s’est contenté d’avertir les enseignants uniquement à travers la circulaire du mouvement, négligeant d’envoyer un courrier personnel aux intéressés. Il découle donc de cette mesure, une baisse des revenus des personnels remplaçants du premier degré, créant par conséquent un mécontentement collectif. Cette indemnité avait permis de pourvoir des postes peu attractifs et trop souvent imposés à des débutants. Va-t-on assister à un retour en arrière dû à cette baisse de l’ISSR ? Il semble qu’il n’est dans l’intérêt

de personne d’attribuer ces postes nommés à juste titre à « sujétion spéciale » à des personnels non volontaires, mais aussi et surtout qui n’ont jamais ou peu enseigné. Le SNUipp demande le rétablissement des modalités de versement avant qu’une réflexion soit engagée pour envisager une nouvelle redéfinition de l’ISSR qui distinguerait la part de sujétion spéciale et l’indemnisation des frais de déplacement ; réflexion ne pouvant en aucun cas aboutir à une baisse de cette indemnité. Enfin, le SNUipp demande que les collègues nommés sur des postes fractionnés (complément de quarts temps) soient reconnus officiellement comme ayant droit à une indemnité égale ou comparable à l’ISSR. Isabelle Bauby

Quatre classes différentes en quatre jours et demi paroles de compléments de quarts temps I

nterrogés par le SNUipp Paris sur leur quotidien de classe, des enseignants nommés sur des compléments de quart de temps expriment leurs difficultés et leurs déceptions, et proposent des améliorations pour ces postes. Première réaction, ils jugent «particulièrement difficile de trouver au sein de chaque groupe classe sa place et de pouvoir s’imposer chaque semaine», et éprouvent de la «déception dans la mesure où ce poste est peu épanouissant». Ce qui entraîne une «perte de liberté pédagogique» et une «impossibilité de s’inscrire efficacement dans la vie des écoles». D’où un «épuisement par ce rythme très particulier» avec

«l’impression de recommencer une nouvelle semaine chaque jour, et même les samedis…». Jusqu’à présent les enseignants nommés sur ces postes ne travaillaient pas le samedi, mais cette année, avec l’octroi d’un nouveau temps partiel à 72%, ils sont 11 à remplacer quatre enseignants sur quatre jours et demi. Si la demande d’une indemnité spéciale de type ISSR permettant de compenser la pénibilité de la gestion des quarts de temps est unanime, d’autres propositions complémentaires

sont avancées. Une «prise en considération de cette situation en accordant un point supplémentaire pour le barème du mouvement, par exemple», une

«homogénéisation des niveaux de classe sur ces postes», ainsi qu’«envisager un complément de mi-temps et deux compléments de quart temps, ce qui réduirait un peu la pénibilité du poste», peuvent être également des solutions permettant une revalorisation de ces postes particuliers. En parallèle à la demande d’indemnisation financière revendiquée au niveau national, la Capd «règles et barèmes» du 29 novembre sera l’occasion pour le SNUipp Paris de porter ces propositions pour l’amélioration des postes de complément de temps partiel. IB

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Rythmes scolaires

une annonce suscitant de nombreuses interrogations A

lors qu’à chaque rentrée, revient systématiquement dans la presse la question dite « des rythmes scolaires » généralement cantonnée à un pseudo débat pour ou contre la semaine de quatre jours, il semble que cette année, le problème soit traité de manière plus radicale. Le ministre a pris sa décision. Nous avons tous appris par les médias la suppression de la classe le samedi matin. Xavier Darcos reste en revanche assez évasif sur les conséquences de cette suppression. Il serait question de ne pas reporter les heures de cours et de les utiliser « pour les élèves qui en ont le plus besoin ». Quand? Comment? Faut-il rallonger la journée de classe pour les enfants les plus en difficulté? Que se passe-t-il pour la maternelle? Quand auront lieu les temps de concertation dans les écoles? Il faut dire que ce dossier, extrêmement sensible, qui avait provoqué des débats houleux au sein de la profession il y a quelques années, fait régulièrement couler beaucoup d’encre puisqu’il met en jeu de nombreux

publique que «le rythme de diminution des effectifs de l'Education nationale sera fonction des progrès réalisés dans la remise à plat des programmes et des rythmes scolaires, qui est nécessaire à l'équilibre de nos efforts». S'agit-il de l'intérêt de l’enfant ou d'un nouveau prétexte pour supprimer des postes ?

partenaires et des intérêts divergents ; voire contradictoires, pas toujours en lien direct avec l’intérêt de l’enfant. Néanmoins, parler de «rythmes scolaires» ne peut se faire que dans le cadre d’un équilibre global à trouver, notamment en respectant une alternance régulière entre semaines d’école et semaines de vacances. Par ailleurs, se pose la question de l’objectif réel quand on entend Nicolas Sarkozy expliquer dans son discours sur la fonction

Le SNUipp dénonce l'absence de concertation et demande en urgence une audience au Ministre en ce sens. Nous continuerons de militer pour la prise en charge de la difficulté scolaire. Elle ne doit absolument pas se limiter pas à la mise en place d'heures de soutien et ne doit surtout pas se traduire par la suppression progressive des RASED. Nadia Achkar

EPEP de Damoclès

mise sous tutelle de l’école par les élus locaux X

avier Darcos l’a annoncé dès la rentrée, les EPEP (établissements publics d'enseignement primaire, liés à la loi de décentralisation de 2004) sont toujours d’actualité, bien que le représentant du Medef au Conseil supérieur de l’Education soit le seul à les avoir approuvés (un symbole). Par nécessité politique – les élus locaux ne sont pas convaincus – et pour éviter un mouvement général des personnels, c’est la stratégie des petits pas qui est retenue. L’expérimentation des EPEP débuterait à la rentrée 2008 en milieu rural dans un premier temps. Les EPEP sont des structures prévues pour regrouper plu-

sieurs écoles dont les moyens seraient mutualisés. Ils disposeraient d'une autonomie administrative et financière. Ils fonctionneraient sous l'autorité d'un Conseil d'administration, composé à 50% d'élus locaux, qui deviendraient donc aisément majoritaires. Le CA adopterait le projet d'établissement, y compris dans sa partie pédagogique, bien que les enseignants n'y seraient représentés qu'à 30 ou 40% (10 à 20% du CA reviennent aux parents). Il donnerait son accord sur le recrutement du personnel non enseignant ; une première version du projet ne spécifiait pas personnel «non-enseignant», ce qui laisse légitimement penser qu'un recrutement du personnel

enseignant a été envisagé ou pourrait l'être à nouveau. Les EPEP s'inscrivent dans une politique générale de restrictions budgétaires. Elles faciliteraient la suppression de postes en réalisant des économies d’échelle dans la gestion. Mais surtout, leur mise en place instaurerait une véritable tutelle des pouvoirs politiques locaux et renforcerait les inégalités territoriales. Elle porte en germe la mise en concurrence des établissements et la remise en cause du statut des personnels. L’an passé, des AG intersyndicales unitaires ont été organisées dans certains arrondissements parisiens, au cours desquelles nous avons diffusé largement les informations relati-

ves à ces structures. Elles sont disponibles sur le site du SNUipp Paris, sur lequel on trouve entre autres le texte du projet et les commentaires du SNUipp. Il faut rester vigilants et prêts à se mobiliser contre une mesure qui remettrait profondément en cause le service public d'éducation. Marine Guillemain

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Evaluations

interrogations sur leur utilité et leur finalité

L’évaluation diagnostique en CM2 est une des nouveautés de la rentrée. Publiée tardivement au BO, sans aucune préparations des équipes enseignantes, elle reprend de nombreux items de la défunte évaluation CE2. Cette nouvelle évaluation suscite de nombreuses interrogations, notamment liées à une possible pré-orientation en Segpa.

L

'évaluation diagnostique CM2 a été mise en place à cette rentrée dans la précipitation. La circulaire n° 2740 parue au BO du 30 août a annoncé officiellement la mise en place d’évaluation diagnostique au CE1 et au CM2. Le SNUipp dénonce, du fait de la publication tardive de ces informations, le manque de préparation des équipes, ainsi que l’aspect expérimental du dispositif. L’utilisation du document ministériel pour faire passer l’évaluation CM2 n'est pas obligatoire. Toutefois, la circulaire précise que les maîtres qui décident de ne pas utiliser l’outil national doivent procéder à leurs propres évaluations. Or, cet outil national suscite de nombreuses interrogations. En effet, sur les 44 exercices du livret ministériel : - 21 sont des exercices des évaluations CE2 de 2006 (avec éventuellement des consignes modifiées et/ou des temps de passation raccourcis ou allongés) ; - 4 sont « inspirés » d'exercices des évaluations 6e de 2006, raccourcis ou simplifiés ; - les autres exercices sont inédits ou une reprise d'évaluations antérieures. Pour beaucoup de ces exercices, le niveau est inférieur ou égal aux exercices des évaluations CE2, notamment dans l'épreuve 2. Les compétences mesurées sont majoritairement celles de fin de cycle des apprentissages fondamentaux et non celles du cycle des approfondissements.

Les évaluations CE1 de 2006, mises en place, elles aussi, dans la précipitation, avaient fait l'objet de problèmes d'étalonnage et de protocole des exercices. À la suite de différentes remontées du terrain et à la publication du rapport de l'IGEN, elles ont été modifiées cette année. Un guide d’aide à l’exploitation des résultats est disponible sur le site Eduscol. Si ces évaluations peuvent permettre de déceler de manière fine les élèves en grande difficulté et de mettre en place des remédia-

tions, on peut par contre s'interroger sur la nécessité de faire passer ces évaluations à tous les élèves. Si celles du CE1 ont pour finalité la mise en place de PPRE, dispositif plus que contestable de remédiation individuelle, celles du CM2 ne seraient-elle pas destinées à une pré-orientation en Segpa ?

Le SNUipp renouvelle sa demande d’une mise à plat de l’ensemble des dispositifs d’évaluation en élémentaire comme en maternelle.

Dérives dans certaines circonscriptions parisiennes

Marie-Claire Chitteray

Certains inspecteurs de circonscription ont, semble-t-il, mal lu la circulaire ministérielle. Ils souhaitaient établir des statistiques à partir de l’évaluation CM2 qui n’est qu’une évaluation diagnostique à usage interne à la classe. De même, une inspectrice a souhaité rendre obligatoire dans sa circonscription des évaluations dès la petite section de maternelle… Interpellé par le SNUipp, l’Inspecteur d’académie a réaffirmé le sens des consignes ministérielles. Ces évaluations CE1 et CM2 ne doivent pas servir à établir des statistiques départementales. La possibilité de travailler au niveau d’une circonscription est étudiée, mais à ce jour aucun outil de saisie n’est opérationnel. Ces évaluations sont les deux seules à être obligatoires. Par ailleurs, l’efficacité de la lutte contre l’échec scolaire ne saurait se mesurer à la masse de tableaux pseudo-statistiques réclamée par certains inspecteurs.

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Base élèves

un premier recul avant sa mise en place à Paris ? D

epuis presque deux ans, «Base élèves» se met progressivement en place dans les départements. Il s’agit d’une base de donnée unique qui est annoncée comme permettant une gestion uniforme des effectifs des écoles. L’IA de Paris a invité les organisations syndicales à une présentation de ce logiciel le 11 octobre ; logiciel qui serait à terme, amené à remplacer GEPI. Ce nouveau logiciel pose des problèmes et le SNUipp s’est adressé au ministre à plusieurs reprises. L’extraction et l’utilisation à distance de données individuelles concernant les élèves et leurs familles par des autorités n’ayant pas opéré la saisie, le croisement possible avec d’autres fichiers nationaux ou départementaux comportent un risque majeur de fichage et posent un réel problème de liberté publique.

Par ailleurs des champs inacceptables (origine des élèves, suivi RASED, absentéisme) mettent en place une «traçabilité» de l’élève qui dépasse largement le cadre de la gestion des effectifs. Mardi 2 octobre, le Conseil de Paris a exprimé son opposition à la mise en place de «Base élèves». Et le mercredi 3, le ministère de l’Education nationale annonçait que tous les critères « ethnicisés » étaient retirés de la base élèves (nationalité, date d’entrée sur le territoire, langue parlée à la maison et culture d’origine). Le SNUipp se félicite de cette décision qui n’est pas étrangère à ses interventions et à la mobilisation des personnels. Cependant, il poursuivra ses interventions et ses actions afin, notamment, de demander l’arrêt de l’expérimentation et qu’un bilan soit fait.

Formation continue

Gepi : la Dasco à contre courant

Jeudi 4 octobre, au lendemain de l’annonce par le ministère de la suppression des critères “ethnicisés”, la Dasco a envoyé un mail aux directeurs d’école rappelant notamment que la déclaration des Professions et Catégories Sociales, des Langues et Cultures d'Origine ainsi que des Handicaps dans le dossier de chaque enfant est particulièrement importante. Le SNUipp Paris s’est immédiatement adressé à M. Ferrand pour signaler cette situation. Celui-ci a fait répondre qu’un rectificatif serait envoyé aux écoles précisant que la ville ne demandait pas “le renseignement d’autres champs que ceux relatifs à la gestion des effectifs en tant que tels”. Le SNUipp se félicite de cette réponse et restera attentif à l’évolution de ce dossier.

des choix restreints dans un cadre contraint L

e premier conseil de formation, qui élabore le plan de formation continue, s’est réuni très tôt cette année. Une motivation à cela, la nouvelle réglementation concernant la formation initiale des professeurs des écoles : avec la mise en place des stages filés, des compléments de formation initiale doivent être mis en oeuvre en 1ère et en 2ème année d’enseignement (T1 et T2). L’éducation nationale a maintenant de fait obligation, et l’Inspecteur d’académie a clairement rappelé cette obligation, d’offrir 4 semaines de stage en T1 et 2 semaines de stage en T2. Le volume de formation que représentent ces stages T1 et T2

fait qu’à moyens de remplacement constants, on programme une diminution drastique de l’offre de formation continue. Cette baisse correspondrait à une diminution de 3900 «journées stagiaires» soit la suppression de l’équivalent de 975 stages de 4 jours. Lors de ce conseil de formation, l’Inspecteur d’académie a affiché sa volonté de renforcer les moyens de remplacement sur la formation continue et de maintenir intact le nombre de «journées stagiaires». Il a aussi affirmé vouloir satisfaire 100% des demandes de «stages écoles». On ne peut que partager ces objectifs réclamés depuis

longtemps par le SNUipp. Par ailleurs, le principe des «berceaux d’accueil» serait maintenu, mais «l’auto-formation accompagnée» serait remplacée par de la formation continue en stage filé. Sachant que les commandes institutionnelles occuperaient la totalité des stages courts, les collègues souhaitant partir en stage individuellement n’auraient plus que deux choix : le stage long de 3 semaines, mais réduit à un potentiel global d’environ 250 places, et le stage filé, qui suppose d’accepter de s’inscrire dans le dispositif « berceaux d’accueil ». Exit donc la formation continue individuelle telle que nous la

connaissons dans son principe de candidature simple.

Pour le SNUipp, si les pistes proposées sont intéressantes, une telle évolution ne peut être totalement satisfaisante. Il est nécessaire que la formation initiale continuée (stages T1/T2) n’empiète pas sur la formation continue, et que donc les moyens nécessaires soient créés afin que chaque collègue puisse bénéficier de la formation continue adaptée à ses besoins et sans rentrer dans un dispositif contraint. Nicolas Wallet

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Maternelle

zoom sur le quotidien d’une école parisienne

La vie d’une école maternelle est loin d’être un long fleuve tranquille. Non-remplacement des enseignants absents beaucoup plus fréquent qu’en élémentaire, manque de moyens des RASED, nombre d’ASEM largement insuffisant, insuffisance également de temps de concertation pédagogique, listes d’attente dans les CAPP… Reportage à l’école maternelle Eupatoria.

U

ne belle école sortie de terre depuis 2 ans, meublée à neuf, claire, une grande cour de récréation, deux salles de jeux, une salle dédiée au centre de loisirs, une équipe stable, une ZEP avec une vraie mixité sociale… l’école idéale ? Pas si simple. A l’école Eupatoria comme ailleurs, l’augmentation de la charge du travail de classe, la scolarisation des élèves en situation de handicap, le nombre d’élèves agités parce que fatigués par des semaines surchargées (45h de grande collectivité pour un tiers des élèves !) font que la vie de l’école n’est pas un long fleuve tranquille. Alors on ne peut pas ignorer le rapport du Haut Conseil à l’Education qui est formel : «la question de la responsabilité de l’école maternelle dans l’échec scolaire à long terme ne peut pas être éludée». Alignement des méthodes d’apprentissages sur l’école élémentaire, absence de formation spécifique à l’IUFM, formation des IEN axée sur l’élémentaire, pression des familles : autant de facteurs que l’on vit au quotidien dans les écoles maternelles, même s’ils sont plus ou moins évidents selon les écoles, et contre lesquels nombre d’enseignant(e)s luttent comme ils (elles) peuvent. Mais cette liste de problèmes auxquels la maternelle est confrontée est incomplète. Manquent le non-remplacement des enseignants absents beaucoup plus fréquent qu’en élémentaire, le peu de moyens des RASED empêchant un travail de prévention efficace, le nombre d’ASEM largement insuffisant, l’insuffisance de temps de concertation pédagogique, les listes d’attente dans les CAPP… Quelques exemples concrets.

Les ASEM

Cinq postes et demi pour l’école maternelle, ce qui fait une ASEM pour 36 élèves, et 22 heures de ménage hebdomadaires effectuées le soir par des agents de la

Caisse des écoles pour 1000 m2 de locaux à entretenir, sans compter la cour… Chaque petite section disposant d’une ASEM à plein temps, il ne reste que deux postes et demi pour les 5 autres classes. Seules les classes de moyenne section bénéficient donc chaque jour d’une heure de présence d’une ASEM pour les ateliers, et encore, lorsqu’il n’y a pas d’ASEM en RTT, en formation ou en congé maladie, droits légitimes qu’il n’est pas question de remettre en cause. Mais, seuls les longs congés maladie sont remplacés. La DASCO souhaite ouvrir ce dossier, tant mieux, il est grand temps.

Le RASED

Après une suppression de poste à la carte scolaire 2007, c’est un secteur de 1400 élèves dont hérite la psychologue scolaire, sur 8 écoles en ZEP, dont une en groupe 5. Concrètement, c’est une demi-journée par semaine consacrée à l’école Eupatoria pour suivre les situations d’urgence en petite section, les PPS, les bilans scolaires et psychologiques, le travail avec les familles dont les enfants peinent à devenir des élèves, le lien avec les CAPP et CMP… Pour l’instant, bien que l’institution préconise de limiter son travail au 3ème trimestre de grande section, la maîtresse E continue d’intervenir dès la rentrée pour prévenir les difficultés à l’entrée dans l’écrit. Jusqu’à quand ?

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Concertation pédagogique

Jusqu’à l’an dernier, l’équipe enseignante se savait privilégiée sur ce point par rapport aux écoles élémentaires puisque les samedis de classe sans élèves permettaient de se réunir pour réguler le fonctionnement de l’école, construire des projets communs, faire vivre les actions du projet d’école. À présent, sous la pression de l’Académie, des élèves viennent le samedi matin, surtout des grands, entre 21 et 45 présents. L’IEN a réuni les équipes, les arguments sur l’intérêt des samedis de classe en ZEP ont été débattus et entendus par les équipes et une partie des parents.Deux problèmes restent entiers : l’augmentation du temps de grande collectivité des élèves, en particulier pour les plus petits, et la disparition de fait


d’un précieux temps de travail d’équipe. Ces samedis de classe auront-ils le mérite de reposer clairement la question des rythmes scolaires (qui est aussi celle du temps de travail des enseignants) d’une part et du manque de temps de concertation des équipes de l’autre ? Espérons-le. Si le seul objectif des annonces dans ce domaine faites par le ministre est la suppression du samedi de classe pour satisfaire les familles, c’est raté d’avance.

parents, sont grands. Pour autant, l’évaluation des savoirs de l’élève par l’enseignant a toujours existé, même sans livret. Mais la mise en place du livret de l’élève évaluant ses progrès n’ayant pas été accompagnée du pilotage pédagogique nécessaire, ce qui fait que

L’évaluation à l’école maternelle

Le livret de l’élève a été mis en place à Eupatoria progressivement depuis 2004. C’est un livret de circonscription qui reprend les compétences figurant dans les programmes de 2002. Cette question de l’évaluation fait débat, ici comme ailleurs, débat nourrissant la réflexion et c’est bien parce que si on débat c’est qu’on réfléchit. Les risques « d’élémentarisation » de la maternelle, notamment aux yeux des

ce qui devrait être un outil pour l’enseignant et pour le travail de cycle reste trop souvent un pensum bi-annuel sans réel intérêt pédagogique. L’équipe a donc décidé de ne pas « rendre les livrets » aux familles, les parents qui le souhaitent peuvent consulter celui de leur

enfant avec l’enseignant qui apporte les indispensables commentaires aux points jaunes et verts, qui n’ont pas grand sens pour les familles.

Goûter récréatif

Le taux d’encadrement reste à 25 élèves pour un poste d’animateur. L’école dispose de 4 postes pour 82 inscrits l’an dernier. La fréquentation moyenne tourne autour de 68 présents chaque soir. Une fois que l’animatrice chargée de l’EPL (Espace premiers livres) prend son groupe de 8, il en reste 60 pour les trois autres. Il est donc possible d’assurer une surveillance active garantissant la sécurité, mais cela n’est pas très récréatif… Nathalie Carboni-Latour

C’est toujours la pénurie en maternelle ! demande d’une ASEM par classe à la Mairie de Paris par l’intersyndicale parisienne En maternelle, le nombre de postes d'ASEM attribué est établi en fonction du nombre de classes et de la structure pédagogique. Ce nombre, en moyenne 3 agents pour une école de 5 classes, est très insuffisant. De plus, les congés maladies, les formations, et les RTT ne sont pas remplacés. Les écoles parisiennes se retrouvent donc souvent avec un seul agent disponible. Cette situation est insupportable pour les écoles. Le maire de Paris avait pris l'engagement d'attribuer une ASEM par classe, or la situation n'a pas évolué. M. Delanoë a par ailleurs

déclaré au Parisien début septembre qu'il était prêt à recevoir les syndicats sur ce dossier. Nous avons donc demandé à rencontrer M. Delanoë en intersyndicale (syndicats enseignants du premier degré et syndicats de la ville de Paris) pour dénoncer cette situation et réaffirmer l'urgence de la nécessaire création de postes statutaires d'agents spécialisés des écoles. Le SNUipp entend donc rappeler à la municipalité ses engagements et rendra compte à la profession des démarches engagées.

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Congrès de l’Icem

“Réaffimer les principes fondamentaux de la pédagogie Freinet” Fin août s’est tenu à Paris le congrès de l’ICEM. Au cours de celui-ci les principes de la pédagogie inspirée par Célestin Freinet ont été réaffirmés, notamment au travers de l’expérience du groupe scolaire Concorde à Mons en Baroeul qui pratique avec succès cette pédagogie depuis 6 ans. Quels étaient les enjeux de ce 48ème congrès? En choisissant un titre contenant les termes «travail, rupture et populaire» nous tenions à leur redonner leur véritable substance car ils sont trop souvent dénaturés par une pensée de droite décomplexée. Il nous fallait réaffirmer les valeurs que nous défendons dans notre pratique quotidienne de classe et d’école : viser la rupture avec les rapports sociaux de domination et d’exploitation en nous appuyant sur les principes fondamentaux de la pédagogie Freinet : expression, création, communication, personnalisation, tâtonnement expérimental et matérialisme pédagogique… Permettre aux enfants de travailler dans un cadre émancipateur : c'est le projet qu’a mené une équipe d’enseignants Freinet à Mons en Baroeul depuis six ans de la petite section de maternelle au CM2. Une équipe de chercheurs du laboratoire Théodile de l’université de Lille III* y a mené des recherches pluridisciplinaires pendant cinq ans. Ce congrès fut l’occasion pour eux de présenter leurs conclusions très encourageantes. Cela a permis à chacun de réfléchir à la «transférabilité» de cette expérience dans sa propre pratique. Par ailleurs, de nombreux groupes de travail autour de pratiques pédagogiques ou de recherches internes à l’ICEM ou ceux de mouvements «amis» français et étrangers ont présenté et poursuivi leurs travaux de façon très dynamique dans différents ateliers. Alors que d'aucuns seraient tentés de ranger notre pédagogie dans les archives poussiéreuses du passé, nous en avons montré au contraire toute l’actualité.

Quels positionnements les ateliers vous ont-ils permis d’adopter face aux réformes libérales ? «La pédagogie Freinet est révolutionnaire, dès lors elle fabrique des révolutions. Des micros révolutions, certes, mais lesquelles sont encore à l’ordre du jour, sinon cellesci?»**

L'école de Mons, avec beaucoup d'autres, fait la preuve qu'on peut permettre à tous les enfants, y compris les plus démunis, de réaliser des apprentissages grâce à un travail non répétitif, laissant la place à l'initiative personnelle dans un cadre coopératif, plutôt que de tenter de remédier aux difficultés avec de l'aide individualisée et autres PPRE. Nous partageons une même vision de l’éducation émancipatrice, destinée à permettre aux enfants de devenir des humains actifs, créatifs et réfléchis, en opposition franche avec les valeurs du libéralisme fondées sur l'individualisme, la puissance de l’argent, la jouissance immédiate, le sensationnel de l’image choc, la déculturation aseptisée. Nombre d'entre nous sont aussi engagés dans RESF, dans les syndicats, dans des partis politiques, dans des actions associatives pour résister à la libéralisation de l’école. Quelles perspectives avez-vous tiré de vos débats ? Ne rien concéder, que ce soit sur les droits

de l’enfant, sur la liberté pédagogique, sur le travail émancipateur au sein de la classe. Dans chaque département, créer au moins une école Freinet publique dans le premier et le second degrés. Défendre une école maternelle publique de qualité comme lieu vivant d’apprentissage et non de dressage… Renforcer la coopération entre enseignants et classes, lors de nos nombreuses rencontres locales, nationales et internationales*** et au sein de nos éditions en reconstruction, en nous appuyant notamment sur notre site Internet. propos recueillis par Sylviane Charles

* Une école Freinet – fonctionnement et effets d’une pédagogie alternative en milieu populaire – Sous la direction d’Yves Reuter – l’Harmattan ** Michel Onfray - préface de l’homme qui aidait les enfants à grandir – Jean Le Gal (prix « ni dieu ni maître » décerné lors de ce congrès) / co-éditions ICEM et libertaires *** contact : http://www.icem-pedagogie-freinet.org / secrétariat : 02 40 89 47 50

L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007 19


Calendrier indicatif permutations nationales

arrivée présumée de la remontée dans les date de la CAPD circulaire dans les écoles services mi-octobre 2007

liste d’aptitude direction

octobre 2007

postes adaptés stages DDEEAS

stages psychologue scolaire échanges franco-européens

congés de formation professionnelle

stages CAPA-SH demande de disponibilité, congé parental, détachement, réintégration mouvement départemental délégations rectorales

des opérations administratives

demande de temps partiel liste d’aptitude PE modules de formation d’initiative nationale retraites

1ères demandes : début novembre 2007 maintien : mi-novembre 2007

13 décembre 2007

mi-décembre 2007

3 avril 2008

fin novembre 2007 fin novembre 2007

fin décembre 2007

24 janvier 2008

début décembre 2007

fin décembre 2007 fin janvier 2008

14 février 2008

début janvier 2007

début mars 2008

mi-janvier 2008

fin février 2008

mi-décembre 2007 début février 2008

début février 2008

courant mars 2008

29 mai 2008

à partir du 29 mai fin mars 2008

fin juin 2008

mi-septembre 2008

de Grande Instance de Paris n’a pas retenu les demandes formulées par la fédération des Autonomes et par les ASL 92 et 94. Il a par ailleurs ignoré les ASL 75 et 93 car « de création trop récentes ». L’autonome de la Seine est donc reconnue comme ayant plein droit de cité. L’Académie l’a reconnu implicitement en demandant une nouvelle fois à des juristes de l’autonome d’assurer des formations. Les collègues ont donc la possibilité de choisir en toute connaissance de cause. Reste que l’on peut s’interroger sur les motifs réels qui ont abouti à l’exclusion de l’autonome de la Seine de la fédération nationale et aux accusations reconnues mensongères qui ont été portées.

20 L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007

15 mai 2008

14 février 2008

mi-mars 2008

début juin 2008

24 janvier 2008

fin janvier 2008

février 2008

“Autonomes” quelques précisions Un certain nombre de collègues nous ont interrogé sur l’existence de deux autonomes à Paris, l’Autonome de la Seine et l’Autonome de Solidarité Laïque (ASL). Exclue par la fédération nationale des autonomes, l’autonome de la Seine s’était vu assigner au tribunal par la fédération et les ASL de Paris, du 92, du 93 et du 94. Beaucoup de bruits ont circulé accusant les responsables de l’autonome de la Seine de malversation. Le SNUipp 75 a pour sa part décidé dès le départ de respecter la présomption d’innocence et a continué à travailler avec l’autonome de la Seine dont les compétences sont reconnues depuis de nombreuses années. Dans sa décision du 27 juillet, le tribunal

“500 points” 10 janvier 2008

mi-novembre 2007

mouvement complémentaire ASH affectations d’office

saisie internet novembre 2007

mi-juin 2008

(

12 juin 2008 12 juin 2008

2 et 3 juillet 2008 15 mai 2008

02 juillet 2008

Le Kisaitou parisien

Mémento administratif du SNUipp 75 instituteurs et professeurs des écoles

)

Cette publication du SNUipp Paris est adressée à tous les adhérents. Pour les non-adhérents, elle est disponible contre 4 timbres à 0,54 euros.


Congé maternité modification de report du congé prénatal La loi n° 2007-293 portant sur la protection de l'enfance a modifié par son article 30 les règles applicables au congé de maternité. Elle n’apporte aucun changement sur la durée du congé de maternité : - premier et deuxième enfant : 16 semaines (6 avant et 10 après). - troisième enfant et suivants : 26 semaines (8 avant et 18 après). - jumeaux : 34 semaines (12 avant et 22 après). - triplés et plus : 46 semaines (24 semaines avant et 22 après). La possibilité de reporter une partie du congé prénatal sur le congé postnatal dans la limite de 3 semaines et sur prescription

médicale est maintenue. Pour un premier ou un deuxième enfant, la période prénatale est donc au minimum de 3 semaines et pour les enfants suivants d'au minimum 5 semaines. Par contre, la restriction qui conditionnait la possibilité de report à l'exercice effectif des fonctions la veille du début du congé prénatal disparaît. Donc il est possible de reporter une partie du congé prénatal lorsqu’il a lieu pendant une période de vacances. Mais, en cas d'arrêt maladie pendant une période reportée, le report est annulé et le congé prénatal débute au premier jour de l'arrêt de travail.

Depuis 1996, l'utilisation de l'amiante est interdite. Cependant, ces graves effets de l'amiante sur la santé peuvent se manifester jusqu'à 40 ans après le début de l'exposition à l'amiante. Le Ministère, au travers de trois documents, met en place un « plan d'action amiante ». Il considère cependant que les enseignants du premier degré, n'ont pas été exposés aux poussières d'amiante du fait de leur activité, malgré de nombreuses interventions du SNUipp. Il effectue un distinguo artificiel entre l'exposition passive à l'amiante susceptible de se trouver dans des locaux scolaires et une exposition générée par l'activité professionnelle en elle-même. De fait, il exclut les enseignants du 1er degré et une majorité d'enseignants du second degré, ce qui n'est pas acceptable. Le Ministère va envoyer au rectorat et à chaque collègue, une brochure de sensibilisation sur les risques liés à l'amiante qui vise à

une information sur les risques encourus pour la santé des personnels. Cette brochure, déjà disponible en ligne sur le site du ministère (www.education.gouv.fr), doit être transmise aux enseignants par les services académiques. Pour les enseignants partant en retraite, une note d'information concernant les risques liés à l'amiante leur sera adressée. Toutefois, les enseignants qui pensent avoir été exposés du fait de leur activité, soit avant leur entrée à l'Education Nationale, soit par l'exercice d'autres métiers et disciplines « à risques » au sein de l'Education Nationale, pourront télécharger à partir du site du ministère un questionnaire d'autoévaluation d'exposition. Actuellement, le Ministère est bien en peine de dresser un état des lieux des écoles touchées. L'amiante ayant été un minéral universellement exploité, il n'y a aucune raison pour que les écoles aient été épargnées.

Amiante plan ministériel d’information

CHS quesako ?

Toutes les questions ayant trait à l'hygiène et la sécurité, pour les élèves et personnels des établissements du premier et du second degré, relèvent de ce comité qui se réunit une fois par trimestre. Il est présidé par le secrétaire général adjoint de l'académie. Dans ce comité figurent des représentants de l'administration (membres de la cellule hygiène et sécurité, des services juridiques, des médecins, une infirmière), des représentants du personnel ( 5 au titre de la FSU dont un SNUipp, 1 pour l'UNSA, 2 pour FO), l'inspecteur hygiène et sécurité, les ACMO (agents chargés de la mise en oeuvre des règlements d'hygiène et de sécurité). Ces derniers sont au nombre d'une dizaine pour tout Paris. Ils ont pour principale mission de se rendre sur le terrain à la demande des personnels ou suite à des interventions syndicales et d'établir des rapports. Nous agissons souvent, en direction de la Ville de Paris pour le premier degré, pour que des solutions soient trouvées au plus vite, notamment pour des travaux d'urgence. N'hésitez pas à contacter le SNUipp, nous collecterons toutes les informations nécessaires et indispensables pour nos interventions. Les représentantes du SNUipp Paris au CHS Marie-Claire Chitteray et Nadia Achkar

Listes complémentaires recrutement précoce

Actuellement, 53 listes complémentaires ont été recrutées par l’Académie de Paris. Cette situation inédite à la rentrée depuis plusieurs années est due à la situation déficitaire de Paris, comme de nombreux autres départements. Le concours de recrutement 2006 avait vu le nombre de places offertes diminuer de 1 500 postes par rapport à 2005. Les lauréats de cette session ont obtenu leur premier poste à cette rentrée. La sous-évaluation des besoins des écoles par le budget conduit donc à cette situation.

L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007 21


Les promotions comment ça marche ?

Une promotion c'est le passage à l'échelon supérieur.

Les promotions ne se font pas au même rythme pour tout le monde (selon son statut PE ou Instit, selon les échelons... Voir les tableaux ci-dessous). Toutes les promotions sont étudiées en CAPD, une fois par an en octobre.

Etre promouvable, c'est participer

C'est à dire avoir une ancienneté suffisante dans l'échelon actuel pour pouvoir prétendre passer à l'échelon supérieur.

Etre promu(e), c'est “gagner”

Les promouvables pour un échelon donné et pour un rythme donné sont classés selon le nouveau barème obtenu en octobre 2003 : ancienneté + 1 fois la note et son correctif. Seule une partie sera promue à ce rythme pour cet échelon. Ceux qui ne sont pas promus devront attendre d'être de nouveau promouvables pour un autre rythme. Attention ! Toutes les données sont calculées au jour près, tout peut donc se jouer au millième.

Pour cette année

La CAPD du 19 octobre examinera votre dossier si vous êtes promouvable - entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2008 pour les instits - entre le 1er septembre 2007 et le 31 août 2008 pour les PE Si vous êtes promouvable à l’ancienneté, vous serez automatiquement promu. Dans les autres cas cela dépend de votre barème.

Exemple :

PE au 8ème échelon depuis le 12/03/2005

• Je suis promouvable au 9ème échelon au grand choix le 12/09/2007 (12/03/2005 + 2 ans et 6 mois) et donc ma promotion sera examinée par la CAPD d’octobre 2007. Si je ne fais pas partie des premiers 30 % de cette catégorie, je dois attendre…

• Je serai promouvable au 9ème échelon au choix le 12/03/2009 (12/03/2005 + 4 ans) et donc ma promotion sera examinée par la CAPD d’octobre 2008. Si je ne fais pas partie des premiers 5/7ème de cette catégorie, je dois attendre… • Je serai automatiquement promue à l'ancienneté le 12/09/2009 (12/03/2005 +4 ans 6 mois)

Tableau des promotions 2006-2007

professeurs des écoles

passage à l’échelon

PE à la hors classe

2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

du au du au du au du au du au du au

Promotion au Promotion grd choix (30%) au choix (5/7ème)

temps barème barème du temps necessaire du dernier nécessaire dernier dans promu promu dans l’échelon l’échelon

automatique automatique automatique 2a 17,000 2a 6m 21,000 2a 6m 25,666 2a 6m 40,742 2a 6m 45,717 3a 51,394 3a 56,481

Avancement automatique sans barème 1er 2ème 2ème 3ème 3ème 4ème 4ème 5ème 5ème 6ème 6ème 7ème

2a 6m 2a 6m 2a 6m 2a 6m 3a 3a

3a 3a 3a 4a 4a 4a 6m

20,497 24,500 28,833 38,097 45,056 52,033

Promotion à l’ancienneté temps nécessaire dans l’échelon

3m 9m 1a 2a 6m 3a 6m 3a 6m 3a 6m 4a 6m 5a 5a 6m

instituteurs - institutrices

Promotion au choix (30%)

Promotion au michoix (5/7ème)

temps barème temps barème du nécessaire du dernier nécessaire dernier dans promu dans l’échepromu l’échelon lon

automatique automatique automatique 1a 3m 1a 3m 1a 3m 2a 6m 29,986 2a 6m 31,508 2a 6m 36,075 3a 43,139

1a 6m 3a 6m 3a 6m 4a 4a

Promotion à l’ancienneté temps nécessaire dans l’échelon

24,711 27,131 31,825 36,425 42,906

9m 9m 1a 1a 6m 1a 6m 2a 6m 4a 6m 4a 6m 4a 6m 4a 6m

Un avancement injuste et inéquitable

Pour le SNUipp, le système d’avancement actuel est injuste et inégalitaire. Il entraîne des différences de traitement considérables entre un collègue qui franchit tous les échelons au grand choix et un autre qui n’avance qu’à l’ancienneté (54 945 € d’écart sur l’ensemble de la carrière) Nous revendiquons une progression de carrière identique pour tous au rythme le plus rapide et le remplacement de la hors-classe par un 12ème échelon accessible à tous. Nous réaffirmons la nécessité de la disparition de la note pédagogique dans le barême.

22 L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007


Promotions

Fiche de contrôle syndical A renvoyer rapidement au SNUipp (CAPD le 19 octobre) 40 rue Piat 75020 Paris. Pour les non-adhérents, merci de joindre un timbre. WWW

A compléter avec vos nom et adresse personnelle ................................... ................................... ...................................

..............

Fiche en ligne

................

Vous pouvez aussi remplir cette fiche en ligne sur le site du SNUipp Paris

http://75.snuipp/carriere/fichpromo.html Vous êtes...

Instituteur(trice)

Professeur(e) des écoles

Dernière promotion (très important) : Echelon : ..........

Date : ..........

Pour les collègues intégrés par Liste d’Aptitude ou par concours, avec un report d’ancienneté dans l’échelon, indiquez le ………………………….

Vérification de votre barème

Vos informations

N = Note obtenue avant le 30/06/07

Les informations de l’I.A (colonne réservée au SNUipp)

C = Correctif de note à rajouter à la note si elle a plus de 3 ans : 1/2 point par an au delà des 3 ans. Ce correctif n’est applicable que dans la limite de la note plafond prévue dans la grille dépar-tementale (voir document règles et barèmes).

A = Ancienneté Générale des Services (consultable sur votre dossier I-prof), elle est arrêtée : pour les instits : au 1er jour du mois de la date d’effet de l’échelon de promotion prévisionnel pour les PE : à la date d’effet de l’échelon de promotion prévisionnel (1 année entière : 1 point, 1 mois entier : 1/12ème de point, 1 jour : 1/360ème de point)

Votre barème A + N + C Cadre réservé au SNUipp

Votre barème pour les promotions

Vous êtes promu(e)

au grand choix

au choix

au mi-choix

à l’échelon ...... à la date du ................

à l’ancienneté

Vous n’êtes pas promu(e), barème du dernier promu dans votre échelon .................

Vous n’êtes pas promouvable cette année, vous serez promouvable le ..................... au grand choix

au choix

au mi-choix

votre promotion sera étudiée à la CAPD de .......................

L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007 23



Permutations

Analyse des permutations 2007

Les nouvelles règles de mutations inter-départementales imposées l’an dernier devaient améliorer de façon significative les rapprochements de conjoints. L’analyse des résultats en ce domaine montre des progrès, mais limités.

Statistiques des départs de Paris en 2007 Dépts. 01 02 03 04 06 07 09 10 12 13 14 15 16 17 18 19 21 22 24 25 26 27 28 29 30 31 33 34 35 37 38 40 44 45 49 50 53 56 57 58 59 60 61 62 66 67 68 69 70 71 72 74 76 77 78 79 84 89 90 91 92 93 94 95 972 973

nb de départs 1 3 1 1 1 1 1 1 1 2 5 3 1 5 4 2 2 1 1 2 2 1 1 5 1 1 3 1 2 4 3 2 14 7 4 1 1 3 1 1 3 2 1 2 1 1 2 6 1 1 4 2 2 11 12 1 2 1 1 7 8 2 12 4 1 5

barème minimum 55 24 98 226 301,32 31 211 240 391 258 63 53 57 55 31 79 53 250,49 210,49 101 55 44 31 75 187 279 194 206 235 172 62 233,33 70 26 64 62 202 196 37 65 26 31 565 33 616,32 185 33 26 22 22 26 139,66 61 31 22 79 187 33 198 26 26 31 28 26 84 22

E

n octobre 2006, quand le ministère a décidé de changer le barème des permutations, le SNUipp a contesté la méthode et la précipitation : pas de concertation, pas de bilan des mutations passées, pas d’analyse fine des difficultés de certains départements, pas de simulation.... L’analyse des résultats des permutations fait apparaître un taux national de satisfaction de 63,66% pour les rapprochements de conjoints (de 9% à 100% selon les départements). Comparé aux 57,33% de 2006, cela apparaît comme un progrès non négligeable, ce que ne manque pas de dire le ministère qui ajoute qu’avec le mouvement complémentaire d’exeat/ineat, les 80% devraient être approchés. Mais les statistiques sont à regarder différemment

puisque pour les années précédentes, seul le voeu numéro un était considéré comme rapprochement de conjoints. D’autre part, quand un collègue a obtenu un département limitrophe, donc sur un voeu autre que son premier voeu, il est considéré comme rapprochement de conjoints. Donc, pour comparer les résultats des années passées, seule la satisfaction du voeu numéro un est à prendre en compte. Le taux passe ainsi de 63,66% à 60,16% de satisfaits. La progression devient plus réduite par rapport à 2006, elle devient même une régression par rapport à 2005 et 2004 (61% et 67%). On peut légitimement s’interroger sur l’intérêt apporté par le changement des règles de l’an dernier.

Pour les enseignants de Paris, le taux de satisfaction des rapprochements de conjoints en comptant les départements limitrophes est 72,22% (78 satisfactions pour 108 demandes).

378 enseignants désiraient sortir de Paris, 192 ont obtenu satisfaction (50,79%) 1108 enseignants désiraient entrer à Paris, 161 ont obtenu satisfaction (14,53%)

Taux parisien de satisfaction des rapprochements de conjoints

Permutations 2008

Calendrier

La circulaire des permutations 2008 devrait paraître courant octobre. La saisie des voeux sur internet via Iprof se déroulera en novembre et la CAPD 500 points se tiendra le 10 janvier 2008.

Barème

A priori, le barème imposé l’an dernier devrait être maintenu. Il est consultable sur notre site http://75.snuipp.fr/carriere/permuts.html

Fiche de contrôle

Le SNUipp Paris éditera un journal début novembre avec une fiche de contrôle pour les permutations 2008.

Bilan des entrées et des sorties pour Paris

Lecture des statistiques

Le tableau ci-contre recense les départs de Paris en 2007 et le barème minimum pour chaque département. Toutefois, ces statistiques sont uniquement indicatives et à prendre avec précaution, chaque année étant différentes. Par exemple, seuls deux parisiens sont partis dans les Bouches-du-Rhône l’an dernier alors qu’en 2006 toutes les demandes ont été accordées. De même, le Finistère a accueilli en 2007 cinq parisiens n’ayant pas un « gros » barème alors que les années précédentes, un ou deux collègues pouvaient l’obtenir.

L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007 25


Franchises

remise en cause du principe de solidarité

M

ise en place au sortir de la seconde guerre mondiale, l’assurance maladie repose jusqu’à présent sur un principe de solidarité : on cotise en fonction de ses moyens, on est soigné en fonction de ses besoins. C’est ce principe de solidarité qui est une nouvelle fois attaqué par les franchises médicales.

Le candidat Sarkozy avait annoncé dans son programme qu’il souhaitait mettre en place des franchises non remboursables par les complémentaires. L’objectif affiché était de réduire les dépenses prises en charge par la collectivité. Devant les très nombreuses condamnations, le président Sarkozy a dû revoir son projet, mais n’en a au final pas changé le fond. Utilisant une nouvelle fois le registre compassionnel, il tente de l’imposer au nom de la lutte contre la maladie d’Alzheimer. La ficelle n’est pas nouvelle. La vignette auto, créée en 1956, qui devait initialement financer le Fonds National de solidarité destiné à garantir un revenu minimum à toutes les personnes âgées de plus de 65 ans, a été totalement détournée de ses objectifs. L’argent a été versé au budget de l’état à partir de 1973 puis aux départements à partir de 1984. Le principe de solidarité a déjà été bien écorné par la création du ticket modérateur en 1967, du forfait hospitalier en 1982 et

port sanitaire ou l’hospitalisation étaient des choix individuels ! Et 70% de la dépense totale est le fait de 10% de patients qui sont atteints de lourdes pathologies, parfois en fin de vie, et à qui on ne demande guère leur avis quant aux soins dont ils sont l’objet.

des forfaits « 1 euro » en 2004. Partant d’une somme minime à chaque fois, toutes ces réformes obligent maintenant les assurés à payer une part croissante des dépenses médicales. Au final ce sont les malades qui supportent le coût de leur maladie, ce qui est un renversement fondamental des principes de solidarité entre malades et biens portants. Et tout cela au nom d’une pseudo « responsabilisation » des malades. Comme si on était malade par plaisir, comme si le trans-

Manques à gagner pour la sécu

12 milliards d’euros. Cela devrait être le montant du déficit de la sécurité sociale pour cette année. Alors que depuis 2002, le déficit ne cesse de se creuser, les gouvernements successifs n’ont fait que faire payer les malades (forfaits, déremboursements…) et cela sans agir réellement ni sur l’offre de soin ni sur l’organisation de la santé. Selon Christian Lehmann, médecin auteur du livre “ Les fossoyeurs… notre système de santé les intéresse” , “le parcours de soins n’a pas été créé pour être efficace, mais pour être contourné”.

Pourtant des moyens de financement existent. D’après un récent rapport de la cour des compte, alors même que l’un des deux principes régissant les prélèvements sociaux est “l’universalité des revenues pris en compte”, il en existe de nombreux qui échappent aux cotisations. Les plus gros postes sont l’intéressement et la participation (5,2 milliards), les stockoptions (2,5 à 4,8 milliards) ou la protection sociale supplémentaire de cadres dirigeants (5 milliards). Au total, la cour des comptes chiffre le manque à gagner à 18 milliards par an !

26 L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007

Comment oser parler de responsabilisation alors que l’industrie pharmaceutique dépense 20 000 euros par médecin et par an pour promouvoir ses produits (formation continue des médecins par exemple) ? Comment faire croire que l’on veut réduire la consommation de médicaments en laissant entendre que plus on vendra de boîtes, plus il y aura d’argent qui ira à la recherche contre la maladie d’Alzheimer ? Qui faut-il le plus responsabiliser, quand dans le même temps les dépassements d’honoraires explosent, et l’offre de soin se raréfie dans de nombreuses régions de France ?

Il s’agit bien dans l’esprit du président de changer de logique en mettant la sécurité sociale en concurrence avec les assurances privées. C’est bien ce qui est exprimé par l’utilisation du vocable de franchise qui renvoie au fonctionnement de l’assurance habitation ou automobile. Ceux qui ont les moyens pourront se payer la bonne assurance, les autres seront soignés en fonction de ce qu’ils peuvent payer.

Il est fondamental de se mobiliser contre ce projet. Une première étape a eu lieu à Paris le 29 septembre dans un gymnase Japy rempli. De nombreuses interventions ont fait état des oppositions au projet mais aussi des propositions alternatives qui existent. De nouvelles initiatives vont avoir lieu dans la perspective du vote du budget de la sécurité sociale. Le SNUipp et la FSU appellent les collègues à y participer tout en relayant la pétition “Appel contre la franchise Sarkozy”. Nicolas Wallet


Resf

la solidarité ne doit pas être un délit !

Florimond Guimard, ancien militant du SNUipp Paris parti à Marseille, passe le 22 octobre devant le Tribunal correctionnel d’Aix pour avoir participé à une manifestation contre l’expulsion d’un père d’élève de son groupe scolaire. Il est accusé injustement de « violence en réunion avec arme par destination » (sa voiture) et d’avoir heurté indirectement le pouce d’un policier (1 jour d’ITT). Il risque 45000 euros d’amende et 3 ans de prison.

“une politique liberticide visant à précariser toujours plus les pauvres, les sans droits, les étrangers”

Depuis le printemps dernier, comment Aujourd'hui il nous faut élargir encore la situation a-t-elle évoluée ? plus l'action du RESF pour montrer que, L'élection de Sarkozy et les mesures qui malgré l'élection de Sarkozy, la majorité ont suivies laissent beaucoup de monde des citoyens restent attachés au droit abasourdi. Dans ce nouveau contexte, familial, au droit à la scolarité pour tous. RESF est l'un des rares Cet objectif d'élargisseoutils qui résiste activement passe notamment ment. Le 22 octobre par une implication des 2007, jour de mon proenseignant-e-s et de cès à Aix en Provence, leurs organisations synpeut être l'occasion de dicales mais aussi par mobiliser au-delà de les associations de mon cas contre une poliparents d'élèves. Dans tique liberticide visant à chaque établissement, précariser toujours plus des collectifs RESF doiles pauvres, les sans vent voir le jour. droits, les étrangers. «L'heure est grave» est Florimond Guimard, une expression galvaumilitant Resf à Marseille Comment vois-tu l’avedée. Mais lorsque la nir d’une structure collective comme RESF ? RESF a ouvert un cadre de militantisme à un grand nombre de personnes qui n'osaient pas adhérer à une association, un syndicat ou à un parti politique.

police vient rafler des familles entières à domicile, il faut que tous ensemble, personnels de l'Éducation comme d'ailleurs, nous nous mobilisions pour dénoncer ces ignominies.

Soutien à Florimond

pétition, manifestation et rassemblement parisien

De nombreuses initiatives de soutien à Florimond sont organisées pour dénoncer l’intimidation vis-à-vis des citoyens solidaires des sans papiers. Le SNUipp a déposé un préavis national de grève pour le 22 octobre, jour du procès. La FSU Paris enverra une dizaine de délégués le samedi 20 octobre à Marseille pour la manifestation de solidarité avec les sans-papiers et pour soutenir notre collègue. A Paris, au moment du procès qui se tient à Aix, un rassemblement est prévu pour le 22 octobre devant le Palais de justice à partir de midi pour protester contre cette injustice faite à Florimond Guimard. D’ici le début du procès, la pétition de soutien à Florimond peut être signée en ligne sur notre site (http://75.snuipp.fr).

Action le lundi 22 octobre (plus d’infos sur notre site)

Tests ADN, chasse aux sans-papiers, répression envers les soutiens… journée nationale de mobilisation samedi 20 octobre Depuis le 18 septembre, le parlement débat du projet de loi Hortefeux sur « la maîtrise de l’immigration ». Après la loi sur le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), ce nouveau projet s’attaque de nouveau aux étrangers en situation régulière en restreignant considérablement les possiblités d’accès de leurs familles en France. Le droit d’asile est également restreint, avec un délai abaissé de 30 à 15 jours. Mais le député Mariani est allé encore plus loin en déposant un amendement voté par l’Assemblée nationale sur le recours aux tests ADN pour prouver une filiation.

Le Sénat après avoir rejeté la plupart des articles, a cependant voté l’amendement “edulcoré” proposé par le gouvernement sur les tests ADN. Pendant ce temps, la politique du chiffre de reconductions à la frontière imposée par le ministre battait son plein. Madame Liu-Zhang, chinoise sans papiers, se défenestrait à l’arrivée de la police à son domicile. En Saône et Loire, Grâce et Beni, âgés de 5 et 3 ans, étaient privés de cantine, leur mère étant sans papiers. L’indignation provoquée a cependant contraint le maire UMP à revenir sur cette décision. Des citoyens et militants, coupables du délit de

solidarité, sont mis en examen et passent prochainement en procès. Florimond Guimard, mais aussi Martine Deprister, François Auguste, les quatre syndicalistes de Méru dans l’Oise… Le 20 octobre est organisée une journée de mobilisation nationale à l’appel de RESF de l’UCIJ (Uni-e-s Contre une Immigration Jetable) et des collectifs de sans-papiers d’Ile de France, journée de solidarité avec les étrangers dans une résistance réfléchie au nom des droits fondamentaux et de la dignité de la personne humaine. Sylviane Charles

L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007 27


Retraites

vers les 41 annuités ?

La réforme des régimes spéciaux de retraite prépare les nouvelles régressions qui vont concerner l’ensemble des salariés en 2008 avec l’objectif de 41 années de cotisation. Le gouvernement tente de jouer la division en opposant les différents régimes pour isoler les salariés des secteurs concernés en dénonçant leurs supposés «privilèges».

L

e Premier ministre vient d’affirmer que la durée de cotisation pour un taux plein serait portée de 40 à 41 ans entre 2009 et 2012. Cette annonce brutale réduit à néant l’intérêt du rendez-vous de 2008 prévu par la loi, puisque, l’essentiel étant déjà décidé, la négociation est sans objet.

Des comportements inchangés

Les travaux du Conseil d’orientation des retraites (COR) montrent que les réformes de 1993 et 2003, dont le principal fondement était d’allonger la durée de cotisation par des pénalisations et incitations financières, n’ont pas modifié les comportements de départ en retraite des assurés, mais le gouvernement n’en tient aucun compte ! Dans le secteur privé, l’âge moyen de départ a même diminué, notamment suite aux mesures prises pour les carrières longues. Une récente étude de la CNAV montre que « les assurés en majorité attendent la retraite avec impatience ». Et seule une minorité de salariés est encore en emploi à l’âge de la retraite. En effet, les employeurs n’ont pas changé leur politique d’exclusion des seniors.

Un objectif de baisse des pensions

L’impact des contraintes familiales, de la fatigue au travail, de la santé est superbement ignoré. La question de la pénibilité n’est pas réellement prise au sérieux et le «travailler plus pour gagner plus» risque bien d’aggraver encore les choses. Ne pas traiter au fond les aspirations sociales, les questions du travail et de l’emploi, ni celles du financement, revient à avouer que l’objectif n’est pas tant l’allongement de durée de cotisation que la baisse des pensions. Le

gouvernement doit alors assumer devant l’opinion cette position. Le signal envoyé à la société française est clair : pour assurer ses vieux jours, mieux vaut être riche, avoir un patrimoine et un travail gratifiant et bien rémunéré que de faire confiance aux régimes par répartition. Non sans une certaine démagogie, le gouvernement prétend se soucier des petites retraites, alors que les réformes Balladur et Fillon sont de véritables machines à en fabriquer, pénalisant les carrières courtes, le chômage et la précarité. Les femmes en sont les premières victimes.

D’autres solutions sont possibles

A ce rythme, dans 30 ans, vieillesse et pauvreté redeviendront synonymes pour la majorité des salariés en retraite, comme par le passé. Il est donc nécessaire de revenir sur la question du financement des retraites. Le COR et le rapport Charpin avaient calculé qu’il était possible de maintenir le niveau des retraites à condition d’augmenter les cotisations retraite de 15 points en 40

28 L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007

ans, représentant une augmentation de 0,25 point pour les cotisations patronales et de 0,13 point pour les cotisations salariales. Ce qui n’empêcherait ni les profits ni les salaires directs d’augmenter et permettrait de financer des retraites égales à 75 % du salaire et de commencer à répartir autrement les richesses. L’égalisation des retraites se ferait alors par le haut et non par le bas comme le veulent le gouvernement et le Medef. Alors que d’autres choix sont possibles, il n’est pas question d’accepter de nouvelles régressions dans ce domaine que ce soit sur un nouvel allongement de la durée de cotisation, mais aussi sur la période de référence pour le calcul de la pension (actuellement les 6 derniers mois) ; il est aussi fondamental de revenir sur le principe de la décote. La journée du 18 octobre sera l’occasion de montrer notre détermination sur ce dossier des retraites. Arnaud Malaisé


Régimes spéciaux

volonté de briser le symbole des 37,5 annuités L

a création par l’Etat et d’importants employeurs privés des régimes de protection sociale spécifiques pour certains secteurs d’activité vitaux pour l’économie répondait à la nécessité de s’attacher un personnel qualifié, soumis à de fortes contraintes professionnelles. Initiés dès 1709 pour tous les marins du commerce et de la pêche, différents régimes de retraite correspondant à des professions particulières, comme les mineurs ou les cheminots, se sont mis en place au cours du XIXème siècle. Lors de la création du régime général de sécurité sociale en 1945, les adhérents de ces régimes spéciaux choisirent pour la plupart de rester protégés par ces régimes mieux adaptés, offrant une meilleure protection et servant de « modèles » à atteindre pour le régime général. Actuellement, ces 15 régimes de retraite concernent 500 000 cotisants pour 1,1 million de retraités. Dans le régime des cheminots, le taux de remplacement de la pension d'un non cadre est de 61% du salaire, taux inférieur à celui de 71% du régime général. L'âge de départ à la retraite fixé à 50 ans chez les agents de conduite (et 55 ans chez les sédentaires) ne permet pas de cotiser 37,5 années pour toucher une retraite à taux plein avec un âge moyen d’embauche actuel de 24-25 ans. Et le taux de cotisation des salariés est plus important (7,85%) que dans le régime général (6,55%). Le taux de cotisations patronales (26,4%) est également plus important que celui du régime général (8,2%). Le principal problème de ce régime spécial tient dans la faiblesse du rapport entre actifs et inactifs, où un actif finance deux retraités. Les projections du COR indiquent cependant que d'ici à 2040, le ratio pourrait être de un pour un (en raison de la baisse du nombre de pensionnés) et que l'équilibre financier serait assuré dès 2020. Les régimes spéciaux sont l’ultime verrou symbolique des 37,5 années de cotisation pour l’allongement massif de la durée de cotisation souhaité par le gouvernement et le Medef.

Retour sur des lois douloureuses 1993 : réforme Balladur

La loi Balladur de 1993 a entraîné une forte régression des retraites pour les salariés dépendant du régime général. Le nombre d’annuités pour obtenir une retraite complète est passé progressivement de 37,5 à 40. Le calcul du montant de la retraite s’effectue depuis sur les 25 meilleures années au lieu des 10 meilleures. L’indexation se base dorénavant sur les prix et non plus sur les salaires. L’affaiblissement des retraites complémentaires obligatoires a également été actée par cette loi. Ces mesures ont entraîné un affaiblissement du montant des retraites.

2003 : réforme Fillon

La loi Fillon de 2003 concernait l’ensemble des salariés de la fonction publique épargnés jusqu’alors par les mesures régressives. Le nombre d’annuités est passé à 40 ans, mesure accompagnée de la mise en place d’une décote pour les annuités manquantes.

Décote

La décote s’apparente à une double peine appliquée aux salariés (et aux femmes en particulier) dont les carrières sont incomplètes : non seulement la retraite est diminuée par le manque d’annuités mais en plus on impute une diminution supplémentaire sous forme de pourcentage par année d’assurance manquante.

Durée d’assurance / durée de cotisation

La durée de cotisation correspond aux périodes pendant lesquelles on a cotisé (en tant qu’enseignant par exemple) et sert de référence pour le calcul de la pension (dans le public). La durée d’assurance est le nombre total de trimestres pendant lesquels on a cotisé tous régimes confondus et sert de référence pour l’application éventuelle de la décote.

Annuités : plus compliqué qu’il n’y paraît

Le terme « annuité » recouvre des réalités différentes dans le régime public et le privé. Dans le public, le nombre d’annuités correspond au temps effectif de l’emploi, une année de travail à mi-temps compte pour une demi-annuité. Dans le privé, le calcul est plus compliqué. Le nombre d’annuité validé dépend du salaire. Un cadre ayant travaillé trois mois obtient une annuité complète tandis qu’un smicard ayant travaillé également trois mois ne valide qu’une demiannuité.

L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007 29


Libéralisation de l’énergie un grand marché... de dupes

L'ouverture à la concurrence du marché de l'énergie permettra de faire baisser les prix et d'assurer un meilleur service. C'est ce qu'affirment les partisans du libéralisme économique. Pourtant rien n'est moins sûr. Il suffit de voir l'opacité des tarifs en matière de téléphonie ou les problèmes de service après vente pour les fournisseurs d'accès internet pour s'en convaincre. En matière d'énergie, l'eldorado promis risque de se transformer en vallée des larmes.

C

'est le 1er juillet que la France a achevé le processus de libéralisation de l'électricité. Après les entreprises et les professionnels, c'est au tour des particuliers de goûter aux délices de l’ouverture à la concurrence. Mais le plat risque de s'apparenter plus à de la "mal bouffe" qu’à un repas gastronomique.

Un bilan catastrophique

Le bilan de l’ouverture à la concurrence s’avère en effet catastrophique et ce, quel que soit le pays. Entre 2001 et 2006, les prix du marché ont connu une envolée spectaculaire : 39 % en Espagne, 49 % en Allemagne, 67 % en Finlande, 77 % en Suède, 81 % au Royaume-Uni et 92 % au Danemark ! En France, les entreprises qui ont choisi de quitter les tarifs réglementés de service public ont vu leur facture d’électricité augmenter en moyenne de 76 % sur la même période, quand les tarifs d’EDF restaient à peu près stables. Comparativement, sur 5 ans, le marché EDF, régulé par l'état, n'a augmenté que de 10%. La situation est telle que le gouvernement a du compléter la loi de décembre 2006 relative au secteur de l'énergie par une disposition permettant un retour partiel aux tarifs réglementés pour les industriels insatisfaits !

Situation paradoxale

Nous sommes donc dans une situation paradoxale. L’ouverture à la concurrence permet de faire baisser les prix, nous disent les bons apôtres du néolibéralisme. Cet argument avait déjà été mis à mal lors de la libéralisation d’autres secteurs relevant auparavant des services publics en réseaux, comme par exemple les télécommunications. Dans ces secteurs, la libéralisation a signifié la fin de la péréquation tarifaire qui avait historiquement permis que les prestations les plus rentables financent celles qui le sont peu ou pas du tout et qui assurait

pour tous un accès égalitaire au service. Il en ira de même avec l'énergie.

Aberration écologique

La libéralisation est incompatible avec l’objectif prioritaire de sobriété énergétique indispensable pour commencer à résoudre la crise écologique : aucune entreprise ne souhaite voir baisser son chiffre d’affaires et n’a donc intérêt à ce que la consommation diminue ! Au moment où le débat énergétique devient un enjeu citoyen intégrant à la fois les questions du réchauffement climatique, du développement durable et du principe de précaution, on peut douter que la concurrence soit le meilleur moyen d’ouvrir ce débat et de le mener démocratiquement. Beaucoup voient en EDF une montagne bureaucratique inefficace...Il est vrai qu'ils seront soumis à rude épreuve face aux Poweo et autres Direct Energie. Mais l'infrastructure technique de l'EDF est inégalable et leur performance en cas d'urgence incontestée. On se souvient encore des

30 L’Ecole , journal du SNUipp Paris, n°222 du 10 octobre 2007

retraités d'EDF mis à contribution pour réparer les dégâts causés aux lignes électriques par la tempête de décembre 99. Ce n'est pas demain que les opérateurs alternatifs atteindront ce niveau de performance et de souci de l'intérêt général.

Liberté sans retour

Si malgré tout cela, certains faisaient le choix de se tourner vers une entreprise privée pour la fourniture de l'électricité, ils doivent savoir qu'ils ne pourront plus revenir au tarif régulé si le temps se gâtait sous le soleil de la concurrence. Si on emménage dans un logement ancien dont le précédent occupant a renoncé au tarif régulé, on ne pourra pas y revenir. Si on s'installe dans un logement neuf, on pourra continuer à bénéficier du tarif régulé jusqu'en 2010. Au delà seule la mobilisation des usagers permettra que la fourniture de l'énergie demeure un service public assuré par une entreprise publique dont les tarifs et le développement sont arrêtés dans l'intérêt de tous. Santo Inguaggiato


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Bulletin de syndicalisation 2007/2008

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Le SNUipp Paris utilisera ces informations pour m’adresser personnellement ses publications (L’Ecole, Fenêtres Sur Cours, Pour, Lettre électronique d’information...) et me communiquer les informations professionnelles et de gestion de ma carrière auxquelles il a accès à l’occasion des commissions paritaires.

Ech

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3 5

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180 € 194 € 208 €

Autres situations

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Je me syndique au SNUipp Paris-FSU afin de contribuer à la défense des intérêts matériels et moraux des personnels actifs et retraités, au développement du service public d’Education, au maintien de l’unité de la profession. J’autorise le SNUipp à faire figurer ces informations dans ses fichiers et ses traitements automatisés dans les conditions fixées par les articles 26 et 27 de la Loi du 06/01/78. Je peux annuler cette autorisation ou exercer mon droit d’accès en m’adressant par écrit à la section de Paris.

Emploi de vie scolaire (EVS) Adhésion 40 € Assistants d’éducation (AE) Adhésion 60 € AE à mi-temps Adhésion 30 €

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148 €

148 €

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Tél. personnel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Portable : . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Adresse personnelle : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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J’autorise l’Etablissement teneur de mon compte à prélever sur ce dernier, si la situation le permet, tous les prélèvements ordonnés par le créancier désigné ci-dessous. En cas de litige sur un prélèvement, je pourrai en faire suspendre l’exécution par simple demande à l’Etablissement teneur de mon compte. Je réglerai le différend avec le créancier. Les informations recueillies dans le présent questionnaire ne seront utilisées et ne feront d’objet de communication extérieure que pour les seules nécessités de la gestion ou pour satisfaire les obligations légales et réglementaires. Elles pourront donner lieu à exercice du droit d’accès prévu par la loi N°78-17 “loi informatique et libertés”).

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Se syndiquer une démarche individuelle au service du collectif Les attaques du gouvernement contre le service public d’éducation, comme contre l’ensemble des salariés, sont sans précédent. Pour nous défendre, comme pour défendre l’école publique, il nous faut être nombreux et unis. Depuis 1993, nous avons tout à la fois au quotidien accompagné les collègues pour leurs problèmes individuels, accompagné les équipes, assuré la défense des intérêts collectifs dans les instances paritaires (CAPD, CTP ...) et pris toute notre part dans les grands mouvements revendicatifs (intégration dans le corps des PE, retraites, lutte contre le CPE...).

En vous syndiquant, vous contribuerez à la lutte en donnant les moyens au SNUipp d’organiser les actions et d’informer les collègues, notamment des principales étapes du paritarisme. Vous pouvez aussi, en participant à la vie du syndicat, contribuer à la réflexion collective et à l’élaboration de ses mandats et de ses actions. Vous syndiquer ne vous prendra que le temps que vous voudrez bien y consacrer.

Le SNUipp, principal syndicat des enseignants des écoles, se bat pour une transformation progressiste de l’école, en lien avec une transformation sociale, des avancées collectives pour la profession, la défense des enseignants et des écoles, sans jamais les opposer.

Ensemble, agissons pour

Donner à l’école publique les moyens d’assurer la réussite de tous les élèves :

- en créant les postes nécessaires pour avoir plus de maîtres que de classes et des personnels en nombre suffisants en ASH, - en assurant les conditions d’un véritable travail d’équipe, - en augmentant les moyens matériels et financiers indispensables à sa mission et à sa démocratisation.

Mettre un coup d’arrêt aux politiques libérales qui démantèlent les services publics, les retraites, la sécurité

sociale, le code du travail et qui réduisent toujours plus de salariés et de chômeurs à la précarité.

Parlons finances

Améliorer les conditions de travail des élèves et des maîtres : - en abaissant les effectifs en maternelle comme en élémentaire (20 en REP, 25 hors REP), - en renforçant la formation continue, - en résistant collectivement aux pressions hiérarchiques.

Augmenter notre pouvoir d’achat

et réduire notre temps de travail en allant vers les 18 heures d’enseignement

comme dans le secondaire.

Le SNUipp ne vit que grâce aux cotisations de ses adhérents. Cotisations pas aussi importantes qu’au premier regard. Un professeur des écoles au 8ème échelon paie une cotisation annuelle de 168 euros, qui, après déduction fiscale, ne représente que 57 euros soit moins de 5 euros mensuellement.


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