G.I.V.E. Ecologie Positive

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F O N D A T I O N S

Pour vous, qu’est-ce que l’écologie positive ?

Nous devons rendre l’écologie accessible, réaliste et positive. Tout le monde est légitime quand il s’agit d’agir ou de prendre position, même si nous ne sommes pas exemplaires. Ensuite, l’écologie ne doit pas être perçue comme une contrainte, elle doit être liée aux notions de bienveillance, de solidarité et de partage. Et surtout, je crois qu’il faut le faire sans culpabiliser et surtout sans culpabiliser les jeunes générations. L’écologie doit rassembler toutes les générations car nous pouvons tous êtres des moteurs de la solution.

On voit une rupture générationnelle entre les plus âgés et les plus jeunes dans l’appréhension de cet enjeu majeur. Comment expliquez-vous ce décalage de prise de conscience ?

Il faut s’imaginer qu’à l’époque de nos parents, les préoccupations écologiques n’existaient pas. On n’entendait pas les scientifiques sur le sujet. Le moteur était la croissance, on devait produire plus, il y avait de l’emploi, l’industrie se développait, le transport aussi. C’était quelque chose de nécessaire. Il est difficile de faire comprendre aux adultes que l’écologie n’est pas systématiquement un renoncement. L’enfant, lui, ne vit pas cela comme une contrainte. L’écologie c’est du bon sens aussi. Par exemple, nous ne sommes pas obligés de renouveler notre smartphone tous les 6 mois. Pour les économies d’énergie, nous avons en moyenne 99 appareils électroniques ou électriques chez nous. Nous pourrions nous passer de certains, nous le savons tous.

« L’écologie ne doit pas être perçue comme une contrainte, elle doit être liée aux notions de bienveillance, de solidarité et de partage. »

Croyez-vous en l’importance des «petits gestes» de chacun ?

Il y a deux moyens principaux d’agir : voter et consommer. Chaque français émet 11 tonnes de carbone par an. Si nous voulions rester dans les accords de Paris, il faudrait en émettre individuellement 2 tonnes par an. C’est un défi énorme. Or, si nous améliorons nos habitudes alimentaires, nos moyens de déplacement, notre consommation d’énergie chez nous, nous rejetterions 25 % de cette empreinte carbone en moins. Certes les éco-gestes ne font pas tout mais c’est une part non négligeable du changement avec la transformation des entreprises et la manière dont elles travaillent.

Quelle est l’avancée écologique réalisée cette année qui vous a le plus marqué ?

Il y a cette convention citoyenne qui me tient à cœur. Je trouve que c’est un modèle extrêmement intéressant de démocratie inclusive et participative de la part des citoyens. Cette démarche est très belle et j’espère qu’elle portera ses fruits.

Et celle qui doit être réalisée impérativement en 2021 ?

En ce moment, nous sommes très engagés pour la transition alimentaire et agricole. Je crois que nous devons nous réengager fortement sur le sujet du glyphosate. Il ne faut pas stigmatiser les agriculteurs mais travailler à les sécuriser dans leurs modèles économiques. On doit changer le modèle agricole français pour travailler en circuit court et faire que la France soit autonome. Il faut une agriculture plus petite, plus raisonnée, plus raisonnable. ❚

G.I.V.E.

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