Faudra se serrer

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Durablement con Cette chronique a été lue par Brigitte Patient à l’antenne de la RSR (radio Suisse Romande) en octobre 2006 (sans les gros mots, toutefois...). Aimables internautes, trolls scrofuleux et autres créatures de la toile, plus le temps passe, et plus les problèmes de la planète – nos problèmes – m’envahissent la tête. Alors j’essaie d’être le plus cohérent possible dans mon quotidien : je fais attention à acheter de la nourriture qui n’a pas trop voyagé, histoire d’économiser le pétrole ; je cherche à adhérer à une AMAP pour manger sain, j’achète bio quand j’ai les moyens, je fais mon pain d’épice, je bricole mes yaourts... Je donne à fond dans le « citoyen », pour reprendre le nouvel adjectif adopté par les cons, si galvaudé qu’il prête autant à rire qu’à pleurer. Je me sens hyper concerné par le « développement durable, quoi, merdâlors », dirais-je également si j’appréciais les oxymorons inventés par des trépanés. Oui, bon, y a quand même des limites. Par exemple, j’habite sur un ancien marécage mal asséché où des moustiques gros comme des merles déboulent dans la maison en criant « Banzaï ! » et en vrombissant plus fort qu’un ULM dopé à l’éthanol. Si, si. Ces enfoirés arrivent même à me piquer à travers le jean. Un denim 100% béton armé, pourtant, tellement épais que je m’étais niqué trois doigts en cousant l’ourlet. Alors, développement durable ou pas, moi, ce soir, j’ai craqué. La cent trente-deuxième piqûre de moustique a fait déborder le


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