Infiltration, le privilège des chemins

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INFILTRATION, le privilège des chemins Ivan Argote // Bertille Bak // Aymeric Ebrard // Pierre Labat // Eva Nielsen // Gaël Peltier // Elisa Pône // Sylvain Rousseau // Rémy Yadan 29 septembre au 17 novembre 2011 exposition d’artistes français à Plataforma Revolver – Lisbonne commissaire de l’exposition : Marianne Derrien, critique d’art et commissaire d’exposition française sur une invitation de Victor Pinto da Fonseca

© Marianne Derrien – Paris - septembre 2010 – tous droits réservés


SOMMAIRE

Note intentionnelle du projet d’exposition

Dossier artistique

Vues du lieu d’exposition Plataforma Revolver

Calendrier prévisionnel

Liste des contacts

ANNEXES •

Budget prévisionnel

Plan du lieu


« Croire au monde, c’est ce qui nous manque le plus ; nous avons tout à fait perdu le monde, on nous en a dépossédé. Croire au monde, c’est aussi bien susciter des évènements même petits qui échappent au contrôle, ou font naître de nouveaux espaces-temps, même de surface ou de volumes réduits. » Gilles Deleuze, Pourparlers, Paris, Editions de Minuit, 1990, p. 239. « Je suis mon propre gouvernement » Gustave Courbet

Le film américain, Casablanca, situe son action lors de la seconde guerre mondiale où la fuite et la capacité de feindre son identité, son passé, ses sentiments et ses engagements façonnent la trame du scénario. (Casablanca était française, avec main mise allemande) De Paris à Marseille jusqu’à Casablanca, Lisbonne est constamment nommée. Elle est la ville à atteindre pour partir aux Etats-Unis et devient la plateforme de tous les fantasmes et de toutes les volontés pour fuir le nazisme. Seuls des chemins de traverse seront possibles, ceux qui permettront de ‘‘faire illusion’’. A l’aune de cette référence cinématographique, le projet se nourrit également d’une référence littéraire majeure, celle de Fernando Pessoa. Empruntant le titre d’un de ses livres, cette exposition a pour point de départ la notion d’infiltration. Loin d’être dans une démarche didactique ou démonstrative, cette exposition est une réflexion sur les rapports entre fiction et documentaire, entre intervention directe et fable. En effet, la notion de filtre permet d’énoncer une ensemble de nouvelles postures prises par certains artistes, qu’elles soient anthropologiques, politiques ou sociologiques. La dimension processuelle et praxique du geste est au cœur de cette exposition collective qui réunit 9 jeunes artistes français. Questionnant les niveaux de lectures et d’appréhension, ces artistes révèlent les rapports contradictoires ou ambivalents avec les systèmes de pensées, de croyances et de sociabilité. Au travers d’actions souvent périlleuses et programmées, ces artistes bricolent des récits, déplacent et prélèvent des réalités afin de les mettre à l’épreuve. Ces neuf artistes sont, pour la plupart, représentés par des galeries françaises ayant une renommée internationale. Ces artistes ont été remarqués par des prix, des expositions en France ainsi que par un rayonnement au travers des résidences à l’étranger (Villa Kujoyama, Villa Médicis, ISCP New York…)

Marianne Derrien, septembre 2010


Angles d’attaque, prélèvement et déplacement du réel : l’infiltration en question *********************************************************************** Une nouvelle génération d’artistes tissent des liens inattendus entre la réalité et la fiction, l’objectivité historique et la création, l’archive et la collection personnelle. Ils contestent, de manière pragmatique, les hiérarchies entre esthétique et politique, action et poésie. Ayant rencontré les enjeux de chacun de ces artistes au travers de textes critiques, ils sont réunis autour de la notion d’infiltration et de ces multiples facettes. INFILTRATION, le privilège des chemins est une exposition qui se construit sur ces affinités électives avec neuf artistes français. Allers-retours entre leurs œuvres et décloisonnement des pratiques, l’exposition met en évidence des modalités plastiques oscillant entre les stratégies documentaires et les formes poétiques, en passant par la mise en fiction et le récit. Ces artistes tentent d’entrer dans les systèmes de représentation dominants en faisant appel aux champs cognitifs de la sociologie, de la science, de l’anthropologie, de la théologie et de l’histoire. Parcours obliques et hétérodoxes, ces artistes s'écartent des dogmes et des idées reçues. Non-conformiste, enjoué et subversif, ce rapport au monde est une mise en péril combinant la surprise et la force : une quête incessante pour un réenchantement du monde. Lisbonne infiltrée, ville-plateforme aux portes du monde ************************************************** Ville insaisissable, ville labyrinthe, Lisbonne, porte du monde, aurait été fondée par Ulysse lors de ses pérégrinations. C’est par sa situation géographique que le Portugal s’est construit : un pays au bout de l’Europe, la terre se finit et l’océan commence. Le retour de la démocratie, en 1974, avec la Révolution des Œillets et l’entrée dans l’Union européenne en 1986 marquent la fin de son isolement. Lisbonne possède une longue histoire d’espionnage et d’activités clandestine au commencement de la grande période d’expéditions et de découvertes portugaises. Au début de cette période, des plans et des dispositifs secrets ainsi que leurs connaissances poussées permirent aux navigateurs portugais d’être des maîtres en matière de savoir maritime. Des maîtres qui ne voulaient pas divulguer leurs secrets mais cherchaient toujours à en savoir plus. Plus récemment, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Axe et les Alliés disposaient d'importants services diplomatiques à Lisbonne, l’un des seuls endroits de l’Europe déchirée où les deux parties pouvaient se rencontrer sur un pied d’égalité. Les deux camps cherchèrent également à découvrir des secrets dans cette ville qu’ils transformèrent bientôt en un véritable « nid d’espions ». Dans le film Casablanca, « l’avion pour Lisbonne » était le seul moyen de fuir et reste l’exemple le plus célèbre des activités secrètes qui s’y déroulaient à cette époque. Bien que nation neutre pendant la Seconde Guerre mondiale, Lisbonne devint le rendez-vous des espions, qui profitaient des connexions stratégiques du pays avec l'Atlantique. Acte de fictio : le privilège des chemins ? ********************************

>> Fictio, terme latin qui réunit les notions de façonnage, de feinte, de déguisement et de fiction.

L’écrivain Fernando Pessao précise que faire de l’art apparaît de plus en plus comme une terrible mission – un devoir à accomplir de façon ardue et monastique, sans détourner les yeux de la fin créatrice de civilisation de toute œuvre artistique (lettre à Cortes-Rodrigues 19.1.1915). Au-delà d’une crise d’identité du sujet, du thème de la pluralité du moi, Pessao met à l’épreuve les vertiges de l’être. Selon Antonio Tabucchi, Pessoa a compris le revers des choses, du réel et de l’imaginé, son écriture est un jeu du revers. Dans cette perspective littéraire, il s’agit d’interroger le récit, la narration, le rapport qu’entretient la fable avec le réel. Comment le vrai, le faux et le factice s’entremêlent également dans la connaissance historique? Les écrits de Carlo Ginzburg, historien italien né en 1939, se portent en faveur de la réalité historique dans la visée du témoignage. Tête de file de la microhistoire, ses ouvrages regorgent d’évènements racontés sous plusieurs angles d’attaques afin d’offrir une sorte d’histoire microscopique et au plus près de la vérité des faits.


Les vidéos de Rémy Yadan questionnent les trucages de la mémoire. De l’infiltration physique dans une église évangéliste à Buenos Aires à la mise en lumière de l’effet fascinatoire face aux dogmes religieux, Rémy Yadan intercepte un réel qu’il prélève pour mieux l’appréhender. Ayant mis en image son histoire familiale et minière du Nord de la France, Bertille Bak s’immisce désormais dans d’autres rapports culturels et politiques. Suite à une résidence en Thaïlande, Bertille Bak a rencontré un groupe d’habitants pour mettre en lumière leurs résistances quotidiennes. Actuellement à New York pour une résidence de 6 mois, Bertille Bak entreprend un nouveau projet de film sur l’immigration polonaise aux Etats-Unis. Les vidéos d’Ivan Argote jouent l’ambiguïté d’une image trafiquée ou non. Ses actions filmées au Centre Pompidou nous laissent avec le sentiment d’être dupé. Cette prise directe avec le réel se radicalise par un faux sabotage de l’histoire de l’art. Ivan Argote interroge notre rapport aux images passées au filtre d’Internet et de la télévision. Gael Peltier traque le corps, un corps corruptible, en allant au bout d’un dépassement de ses propres limites… Accomplissement de soi ou arrachement à soi-même, il s’agit d’exalter le corps. Gaël Peltier prend « à bras le corps » les notions de dissimulation, d’infiltration, de machination. Sortir l’image de son corpus originel, l’en extraire, la prélever, deviennent les maîtres–mots du mode opératoire de son travail. Aymeric Ebrard tente de percer les mystères de notre quotidien en questionnant l’objet et ses parts d’ombres. Revisitant codes et clichés de la vie contemporaine à travers le filtre de l’art, Aymeric Ebrard énonce le rapport à la fiction comme un condensé de vérité. Cheminements labyrinthiques et mystiques, il intègre la littérature, le cinéma, l’anthropologie dans un profond questionnement existentiel. Images de la destruction, de l’appauvrissement de zones urbaines et de zones délaissées, Eva Nielsen intègrent la sérigraphie dans ces peintures à l’huile afin de rassembler des fragments du réel. Observation directe et décomposition de l’image, à partir de photographies numériques, de croquis et d’archives, Eva Nielsen désarticule des images en prise avec des évènements historiques et sociologiques. Sa nouvelle série de peintures, suite à un voyage à Détroit aux Etats-Unis et en Espagne, joue sur un équilibre précaire de matières. Elisa Pône questionne des pulsions et par la même de l’organisation de nos sociétés et du conditionnement de nos rapports. S’immiscer dans des systèmes, des histoires pour en relever les paradoxes, Elisa Pône révèle l’étrangeté poétique du feu d’artifice à l’intérieur d’une automobile. Cette image nous déstabilise par son incongruité et dérange par son irréversibilité. En assumant le caractère décoratif de ses œuvres, Sylvain Rousseau compose un scénario avec un casting de formes, d’images et de couleurs. Le bureau (de la certitude), 2009, est un bureau avec un halo lumineux et une lampe éteinte. Avec cette pièce Sylvain Rousseau met en scène un élément de mobilier usuel qui se joue de notre perception. Pierre Labat éprouve les données matérielles de l’espace. Constructions puissantes et sobres, chacune de ses sculptures relève d’un langage de formes réduit, « minimaliste ». Questionnant constamment la position du spectateur qui devient une composante de l’oeuvre, la sculpture concrétise son avènement au travers de résistances physiques et émotionnelles. Travaillant constamment la troisième dimension, les œuvres de Pierre Labat s’immiscent pourtant dans une possible réflexion du plan pictural, de son histoire et de sa mystique.


Ivan Argote / né en 1983 à Bogota / vit à Paris et à New York *************************************************

Feeling, video, 2009, 3min 33sec.

R e Retouch, video, 2008, 12sec.

« Un peu d’humilité et beaucoup d’humour : voilà ce qui caractérise l’art d’Ivan Argote. Jeune colombien établi en France depuis trois ans, formé d’abord au graphisme, il multiplie aujourd’hui les performances absurdes, avec la ville comme théâtre des opérations. Son coup d’éclat ? Avoir tagué les deux Mondrian (sous vitre) du centre Pompidou. Allègre parasite de l’espace public, vandale de petit chemin, ce jeune homme formé par Claude Closky et Guillaume Paris à l’Ensba a aussi tenté de distribuer des pièces jaunes dans le métro (personne n’en a voulu), transformé un simple trajet en making of (durant lequel, irrésistible, il « dirige » la foule comme un acteur consentant, de « Action ! » au « Coupez ! » final) ou réalisé une série de photographies où il mime les visages des mannequins qui trônent sur les publicités dans la rue. […] » Emmanuelle Lequeux, extrait du texte pour le 54ème salon de Montrouge - 2009

Expositions // Résidences // Catalogues Exposition personnelle, Galerie Emmanuel Perrotin, janvier 2011 // SOMETHING, Pratt Manhattan auditorium, 144 W 14th Street, 2nd floor, curated by Marco Antonini, 2010 // CATALOGUE ARTISTS’ FILM SCREENING, South London Gallery, organisée par Isabelle Le Normand et Florence Ostende, 2010 // ACTION PLANNING #3 – INTERLUDES, Nuit Blanche, Mairie du 11ème, Paris, oganisée par Julia Garbuzova, Marlène Perronet, Diane Pigeau et Glassbox, 2010 // HYPERACTIVITÉ (summer residency) CAN (Centre d’art Neuchâtel) & Marks Blond Project R.f.z.K. organisée par : Daniel Suter, Marks Blond Project R.f.z.K, Arthur de Pury, CAN Neuchâtel, Switzerland, 2010 // REVISTA ASTERISCO (magazine, Colombia)No. 9 / Rehacer el hecho / Ficciones de archivo / Archivo desclasificado, Bogota, July 2010


Bertille Bak / née en 1983 à Arras / vit à Paris **************************************

Safeguard Emergency light system, video, 2010.

« Fictionnel et ethnographique, c’est ainsi que l’on définit certaines vidéos de Bertille Bak Petite fille de mineur, Bertille Bak a pris pour premier terrain de réflexion les quartiers du Nord de la France en lien avec sa vie familiale et personnelle. Dans cette envie et ce souci de porter un regard sur ces « cadres de vie », nombreuses de ses oeuvres sont axées autour de la notion de communauté. C’est principalement dans ses vidéos que Bertille Bak questionne de nouvelles formes d’engagement évidement liées aux rapports familiaux, sociaux, politiques et culturels. […] De cette intrusion dans une autre culture, dans une autre langue, dans d’autres enjeux politiques, Bertille Bak a réussi à saisir une réalité humaine et une situation d’urgence. C’est bien de résistance qu’il s’agit, d’une lutte collective face à des choix politiques non souhaités. Bertille Bak a rencontré et filmé les habitants d’un immeuble dans ce quartier de Bangkok qui agissent pour éviter la destruction de leur lieu d’habitation au profit d’un grand magasin. Mécontentements de ce groupe de personnes, elle les filme dans un combat quotidien où le collectif prend le dessus. Entre mise en scène et réalité sociale, les habitants de cet immeuble manifestent depuis 2008 avec des chants révolutionnaires, Thai revolutionary music score of light. La scène principale montre une répétition de ces chants par le groupe d’habitants. Le chef du groupe est aussi le chef d’orchestre. Mesures et compositions musicales renforcent et rythment ces luttes. » Extrait de mon article publié dans la revue en ligne Turbulences vidéo, juillet 2010, Au diapason de la lutte : Safeguard Emergency light system, vidéo de Bertille Bak

Expositions // Résidences // Catalogues A TOUTES LES MORTS EGALES ET CACHEES DANS LA NUIT, Mac’s du Grand’Hornu, Belgique, 2010 // SAFEGUARD EMERGENCY LIGHT SYSTEM, La Chambre, Galerie Xippas, 2010 // Résidence CulturesFrance / New York // RESET, Fondation d’entrepeprise Paul Ricard, Paris, France, 2010 // EN SOMME, en collaboration avec Perrine Lievens, vestibule de la Maison Rouge, Paris, France., 2009 // PASSAGE A FAUNE, avec Damien Cadio, Crac Alsace, Altkirch, France, 2009 // Bertille Bak, Stépane Thidet, Cléa Coudsi et Eric Herblin, Lab- Labanque, Béthune, France // Espace expérimental du Plateau FRAC/île de France, Paris, France, 2008 // LA BAS, Art gallery of silpakorn, Wang Tha Phra ,Bangkok-Thaïlande, 2006


Aymeric Ebrard / né en 1977 / vit à Paris *********************************

La Limite de Chandrasekhar tirage numérique sur papier archive 90 x 105 cm 2009

vue de l’exposition L’ICEBERG 1,80 m x 70 kg environ, dimensions variables Palais de Tokyo performance Paris, Janvier 2007

« Il cherche ce qui est entre les choses. Sans doute pourrait-on dire cela de nombreux artistes, voire du travail artistique lui-même. Mais Aymeric Ebrard en fait un programme d’autant plus exigeant et fécond qu’il est chez lui tout à fait littéral. Entre les objets et leurs doubles, entre une version et une autre du « même » texte, de la « même » image, du « même » produit de série. Cet infra-mince que Duchamp s’était donné comme programme d’explorer, et qui est précisément l’espace de ce qui relie et sépare, dans le monde, les êtres de leur représentation. Cet infra-mince est un terrain de jeu immense pour qui sait en déployer les dimensions secrètes. De l’infiniment grands (les trous noirs cosmiques) à l’infiniment proche (une clé comme celle qui ouvre n’importe quel cadenas), du monde en majuscules de la recherche scientifique fondamentale et des honneurs politico-médiatiques à l’infime nuance de deux lamelles de marbre gris, et à la volontaire trivialité de planches assemblées et peintes comme invocation des mystères de l’univers, les artefacts conçus par Aymeric Ebrard proposent des montages d’abord imperceptibles. Prenez garde de trop vous en approcher, un labyrinthe s’esquisse dans cet innocent échiquier, des gouffres béent au centre de ce si simple trucage photographique, de cet imperceptible déplacement d’un objet à un autre, d’une matière à une autre, d’une image à une image. » Jean Michel Frodon, extrait du texte pour le 55ème salon de Montrouge - 2010

Expositions // Résidences // Catalogues LE RAYON DE SCHWARZSCHILD, Paris, Palais de Tokyo, 2010 // Grand prix du 55ème Salon de Montrouge, 2010 // FICTIONS, 55ème salon de Montrouge, 2010 // UMBRA, Amsterdam Zuiveringshal West, 2010 // LE DILEMME d’YRELLAG MODNARY, Paris Random Gallery (Air de Paris/Praz-Delavallade), 2010 // LA PART MANQUANTE, Paris Interstices / Galerie Praz-Delavallade, 2009 // STILL LIFE, Paris Miss China Art-Production, 2009 // LE ROSIER DE JOSEPHINE, Rueil Chateau de La Malmaison, 2009


Pierre Labat / né en 1977 à Auray / vit à Paris **************************************

Dum-dum 2008 plywood, acrylic - 680 x 420 x 18 cm

Intersection avec le modele - 2010 840 x 880 x 340 cm

« Oscillant entre un art minimal très référencé et un monde usuel, Pierre Labat propose une œuvre qui n’est pas l’illustration d’une prouesse architectonique. Tout se passe dans un geste sculptural simple et pragmatique. La rencontre d’un mur et d’un plafond invite à circuler autour, à lever les yeux, à jouer de la verticalité. Suspendu et massif, ce pan de mur blanc nous demande une mise au point, un équilibre à tenir. Entre l’évocation d’un écran de projection et le mouvement d’une vague, Pierre Labat met le geste au centre de son travail. On a pu déjà remarquer ces sculptures-architectures avec les pièces DumDum (2008), double entaille quasi-miraculeuse d’un mur et Space Between (2006), une colonne blanche coupée en biais qui perd toute fonction de soutènement. Sensation et phénomène se trouvent à leur paroxysme. Le déploiement de ses œuvres dans l’espace tente de toucher du doigt un nouveau suprématisme, celui du blanc, de la forme dans l’espace. Travaillant constamment la troisième dimension, les œuvres de Pierre Labat s’immiscent pourtant dans une possible réflexion du plan pictural, de son histoire et de sa mystique. » Extrait de mon texte sur la pièce Affinity exposée au Palais de Tokyo – novembre 2009

Expositions // Résidences // Catalogues TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR LE BLANC, organisée par Claire Jacquet, Frac Aquitaine, Bordeaux, 2011 // Résidence CulturesFrance Villa Kujoyama, Kyoto, 2010 // DERRIERE LES PANNEAUX, IL Y A DES HOMMES, organisée par Solenn Morel, La Tolerie, Clermont Ferrand, 2010 // INTERSECTION AVEC LE MODELE, Galerie ACDC, 2010 // AFFINITY, Palais de Tokyo, Paris, 2009


Eva Nielsen / née en 1983 aux Lilas / vit à Paris ***************************************

Rivesaltes 2010 125 x 180 cm huile, acrylique et sérigraphie sur toile

« Il s’agit bien d’une traversée, d’une exploration des mondes et des images. Ne sachant plus délimiter les territoires de la réalité avec ceux de la fantasmagorie, Eva Nielsen présente une large série de tableaux qui ne cesse de saisir la dramaturgie d’un lieu indéterminé. De ces constructions architectoniques, la propagation de touches et de surfaces picturales laissent entendre, sentir la présence. D’un espace mental en un espace fictionnel, ces tableaux oscillent entre scènes intérieures et extérieures. » extrait de mon texte pour l’exposition Poltergeist / Vaudoumania, Beaux arts de Paris, 2008

Expositions // Résidences // Catalogues RES PUBLICA, Exposition collective, Musée d'Art Moderne, Moscou, 2010 // PAYSAGE 2, Espace Croix-Baragnon, Toulouse, 2010 // FEEDBACK, Galerie Dominique Fiat, Paris, 2010 // Nuit Blanche, Paysage(s), exposition collective, 104, Paris // Exposition des lauréats du Prix Agnès b., Espace Lhomond // VIENNAFAIR, galerie Dominique Fiat, 2010 // MARRAKECH ART FAIR, galerie Dominique Fiat, 2010 // Exposition des félicités des Beaux-arts, Paris, 2010 // Exposition des lauréats du Prix Sciences Po pour l'art contemporain, Paris, 2010


Gael Peltier / né en 1972 / vit à Paris et en Corse ****************************************

Copie Originale 2010 photocopie 21x29,7 cm Copie d’un autographe original du sosie de Robert De Niro contresigné par Gaël Peltier.

« Traquer le corps, un corps corruptible, en allant au bout d’un dépassement de ses propres limites… Accomplissement de soi ou arrachement à soi-même, il s’agit d’exalter le corps. Par les idéologies du corps, de l’idéal à l’idéologie, du sabotage au nihilisme, tout devient contrôle. Du social à la sexualité, du scientifique au religieux, le fantasme de perfection, de disciplines du corps et de la maîtrise des émotions est constamment déjoué. […] « Ne sera gardé du cinéma que ce qu’on pourra refaire», écrivait Serge Daney dans son Journal de l’an passé. Les images de Gaël Peltier usent constamment de ces notions de « faux et d’usage de faux ». Pour y parvenir, le camouflage, le brouillage des pistes se répètent. On trouve, dans les vidéos de Gaël Peltier, des personnages inventés ou se référant à certains acteurs emblématiques. Dans ce dérèglement, les scènes sont rejouées, chaque fiction devient friction avec le réel. Des tentatives de corruption persistent, tout parait “borderline’’. Images périlleuses, pas de syntaxe mais une parataxe, enchainement en morceau, en bloc d’images. Gaël Peltier souligne une contradiction fondatrice de son travail : « Anarchie et discipline, cela est proche du mode opératoire de ma pratique parfois, d’une part une rigueur sur les signes, les positions, attitudes affirmées face à mon travail, le conditionnement ou recontextualisation assez précis dans les transformations physiques. D’autre part, la réalisation des oeuvres malgré des temps de maturation se formalise dans l'urgence, très intuitivement, relâchée et rapide, proche de l’accident. 1 » Extrait de mon article Corps sous surveillance, publié dans Turbulences vidéo, septembre 2009

Expositions // Résidences // Catalogues MEIN ESSEN, HDKV | Heidelberger Kunstverein, Heidelberg, Germany, organisée par Johan Holten, 2010 // Résidence CulturesFrance Ateliers New yorkais, 2010 // PARC MUNICIPAL, Musée des Jacobins, Printemps de Septembre Toulouse, France, organisée par Éric Mangion, 2010 // THE ARTIST IS MOOK, Open Studio ISCP, NY, USA, 2010 // FANTASY & ISLAND, FRAC Corse, Corte, France, 2010 // INSIDERS, CAPC Musée d’Art Contemporain de Bordeaux, France, 2010

1 entretien avec Gaël Peltier, juin 2009.


Elisa Pône / née en 1979 à Pontoise / vit à Paris ***************************************

Boom Biddy Bye Bye 2007 Voitures télécommandées, sirènes L 28 x l 19 x h 29 cm

Chez Elisa Pône, l’entrée en matière est une entrée en fanfare. Un sursaut, un condensé d’excitation joyeuse et libertaire. Une menace sourde également, un surgissement brutal s’écrasant au milieu de nulle part, c'est-à-dire de n’importe où. La curiosité du travail d’Elisa Pône réside d’ailleurs dans cette ambiguïté permanente qui s’installe, progressivement et de manière insidieuse, entre la légèreté et de ses matériaux et la tension sauvage qui s’en émane. Ses micro-récits, qui enjambent le quotidien et le fantastique, prennent appui sue les mêmes ficelles : un décor anodin, sans réel fantaisie qui entre petit à petit dans une dramaturgie soudaine, virulente, hors norme.

Expositions // Résidences // Catalogues DECADENCE AND DECAY, organisée par Katy Orkisz, Melissa Branchflower, Pascaline Monier, Mol's Place, Londres, 2010 // BONS BAISERS DE BIALYSTK, organisée par United Artists & Mathilde Villeneuve, Bialystok, Pologne // LET S DANCE, Musée d'Art Contemporain du Val-de-Marne, Vitry sur Seine, France, 2010 // LOADING, organisée par Judith Lavagna, PM galerie, Berlin, Germany, 2010 // BERLIN-PARIS Un échange de galeries - Carlier | Gebauer @ galerie Michel Rein, Paris, 2010 // OPERATION TONNERRE, Mains d'oeuvres, Saint-Ouen, France, 2009 // FERMER LES YEUX, SAUVER SA PEAU, galerie Michel Rein, Paris, 2008


Sylvain Rousseau / né en 1979 à St Nazaire / vit à Aubervilliers, France *********************************************************

Vues d’exposition Lighting Dark, au Crac de Sète, 2009

Principalement connu pour sa mise à plat des objets, Sylvain Rousseau en livre une version en 2 dimensions mais en utilisant les matières d'origine. Il peut ainsi recréer une salle de danse avec son miroir, son parquet et sa barre fixe (What a Feeling), aplatir contre le mur une toile de tente (2 Seconds), une palette (Palette), voire une cabane de jardin (The house of the rising sun).

Expositions // Résidences // Catalogues FIAC 2010, Galerie Triple V, 2010 // WALL OF FAME, en collaboration avec Yann Rondeau, Galerie Triple V, Dijon, 2010 //LIGHTING DARK, CRAC Sète, 2010 // La Salle de bains, Lyon, France, 2009 // THIS COULD BE THE RIGHT PLACE, Galerie LHK, 2009 // Exposition collective, Galerie Crèvecoeur, 2009


Rémy Yadan / né en 1976 à Paris / vit à Paris et à Rome *********************************************

Je sais que tu m’entends 2009 vidéo, 14 min

Texte de Rémy Yadan Etant très attaché à l'idée du « Sacré » dans l'ensemble de mon travail, j'ai profité de mon implantation en Argentine pour tenter d'aborder différentes intensités religieuses qui me semblais importantes. Après plusieurs tentatives d'infiltration au sein de cette église fanatique très répandue en Amérique latine, j'ai mis en oeuvre tous les moyens possibles pour obtenir un enregistrement audio, à mes plus grands risques et périls, de l'une de ces terrifiantes cérémonies. J'ai eu le flagrant sentiment d'être pris dans mes propres filets créatifs où ma fiction artistique (théâtre et vidéo) était rattrapé par le réel religieux de "l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu".* (transe, folie, doctrine, autorité, persécution, hystérie, manipulation, culpabilité, propagande...) Les messes sont très organisées, sous hautes surveillances. Des pressions psychologiques et physiques sont exercées sur les fidèles avant et pendant le déroulement cérémonial. Pour réaliser cette vidéo, j'ai dû contribuer au protocole de soumission total imposé par les organisateurs et supervisé par le service d'ordre, qui observe et intervient à tout moment dans la salle (au premier écart comportemental, à la première suspicion d'une présence indésirable...) Par l'insistance de ma présence au coeur de ces événements, j'ai été malencontreusement choisi comme acteur d'un spirituel sacrifice, que l'on peut également distinguer additivement (dans la bande sonore de la vidéo) par des cris de proximité plus personnalisés. Les images sont arrachées à la ville, aux files d'attente de banques, de bus, de supermarchés dans lesquelles les regards frontaux à la caméra se posent comme litige, comme limite au possible de la captation clandestine. Je tente par cet assemblage-montage visuel et sonore d'attaquer la masse, le groupe, l'individu résistant, endoctriné, élu, échappé, docile, effacé ou absorbé dans l'antre de ces violentes et sous sousjacentes ébullitions religieuses.

Expositions // Résidences // Catalogues Villa Médicis de Rome / Pensionnaire en Arts Plastiques (avril 2011-avril 2012) // TOUT VA LE MIEUX QU’IL SOIT POSSIBLE, Point de Bascule/Montévidéo, Marseille, 2010 // SAISON VIDEO, Musée de Calais, Calais, 2010 // 169A2, exposition collective par Eric Stéphany, Paris, 2009 // PARQUE DE LA MEMORIA, Buenos Aires, 2009 // Vidéoattitudes, Amiens, 2008


Vues du lieu d’exposition Plataforma Revolver

Vues de l’exposition TOUGH LOVE, uma série de promessas, septembre 2010


Historique du lieu d’exposition Plataforma

Depuis 2006, Plataforma est une association à but non lucratif pour l'art contemporain. Son but principal est le développement d'activités culturelles, produire, s'étendre et participer aux différents événements à Lisbonne, promouvoir des expositions, des conférences, le concours et d'autres activités culturelles. Ce lieu donne son soutien et stimule la création d'art contemporain, fournissant un environnement dans lequel les artistes montrent toutes préoccupations artistiques. Lieu d’échange des idées, l'intention est de produire des expositions temporaires avec un commissaire d’exposition externe. Situé aux abords du quartier du Chiado, dans le cœur artistique et culturel de Lisbonne, le lieu se trouve au 1er étage d’un ancien immeuble avec une superficie d’environ 300 m2 : 7 salles d’exposition lumineuses avec parquet ou sol brut dont deux salles qui peuvent être consacrées uniquement à la projection de vidéos. Expositions antérieurs à Plataforma Revolver (sélection) ********************************************* 2010-09-30 Tough Love - uma série de promessas 2010-06-17 De Heróis está o Inferno cheio (Piso 1) / If I Can't Dance, I Don't Want to be Part of your Revolution (Piso 3) 2010-04-07 Marginalia d'après Edgar Allan Poe (Piso 3)/Play Them (Piso 1) 2010-01-18 Objet Perdu 2009-11-12 Colectivo Kameraphoto - Piso 1 2009-09-08 HEIMWEH_SAUDADE

http://www.artecapital.net/plataforma.php (cf plan du lieu en annexe)


Calendrier prévisionnel Durée de l’exposition : du 29 septembre au 17 novembre 2011

Septembre / Octobre 2010 ************************ - Visite du lieu et premier repérage à Lisbonne - Rendez-vous et entretiens avec les artistes à Paris - Entrevue avec Chloé Siganos, attachée culturelle de l’Ambassade de France au Portugal

Novembre - Décembre 2010 ********************** - Constitution et montage du dossier artistique et financier - Demande de soutien auprès de L’Ambassade de France au Portugal et Culturesfrance - Demande de soutien de fonds privés

Janvier - Février 2011 ****************** - Rendez vous avec les différents partenaires privés et publics - Contacts établis avec tous les prestataires (matériel technique, transport, …)

Mars - Avril 2011 ************** - Validation des devis pour les services extérieurs - Bouclage du budget / frais réels et marges

Mai – Juin – Début Juillet 2011 ************************* - Entretien avec les artistes pour la rédaction des textes du catalogue - Plan de Communication : envoi du dossier de presse aux journalistes portugais et français / presse européenne / institutionnels, impression et mailing des cartons d’invitations, …

Début Septembre – 29 septembre 2011 ******************************* - Transports des œuvres de France à Lisbonne - Déplacement et hébergement de certains artistes - Montage de l’exposition - Relance presse et institutionnels - Préparation du vernissage : réception, visite de l’exposition

A partir du 17 novembre 2011 ************************ - Démontage - Transport des œuvres - Bilan de l’exposition


Liste des contacts Marianne DERRIEN Mail : jlgleo5@yahoo.fr Portable : 0033 6 16 79 35 85 Adresse postale : 100 bis rue de Javel 75015 PARIS Née en 1981 à Berlin, Marianne Derrien a poursuivi un Doctorat en Arts et sciences de l’art à Paris I (Panthéon Sorbonne) sur la question des représentations du corps. En 2006, elle publie chez l’Harmattan au sein des actes du colloque La chair à l’image son texte intitulé Les représentations du corps à l’épreuve des nouvelles technologies : une chirurgie de la sensation. De 2007 à 2010, Marianne Derrien a travaillé à la Galerie Serge Le Borgne - Paris tout en collaborant à diverses revues spécialisées en tant que critique d’art (Archistorm, Mouvement, Zérodeux, Code Magazine, Turbulencesvidéo). Elle participe également aux émissions consacrées à l’art contemporain sur Radio Campus Paris 93.9 FM (invitation régulière à Diaphora et les émissions quotidiennes Micro Ondes, La Matinale). Depuis janvier 2011, Marianne Derrien est chargée de mission pour les expositions à la Villa Médicis, Académie de France à Rome.

Institutions au PORTUGAL Plataforma Revolver Victor PINTO DA FONSECA Administrateur de Plataforma et directeur de la publication Artecapital +351 961 463 028 vpf@artecapital.net Rua da Boavista 84, 3º - Sala 5 / 1200–068 Lisboa Ambassade de France au Portugal Chloé SIGANOS Attachée culturelle de l’Ambassade de France au Portugal (+351) 21 311 14 72 chloe.siganos@diplomatie.gouv.fr

Partenaires privés Galerie Emmanuel Perrotin // Contact : Raphael Gatel Galerie Michel Rein // Contact : Vanessa Clairet Galerie ACDC // Contact : Emeric Ducreux Galerie Triple V // Contact : Vincent Pécoil Galerie Dominique Fiat // Contact : Dominique Fiat Château de Camensac // Haut Médoc Céline Villars-Foubet c.vilarsfoubet@chateaucamensac.com SAMSUNG OPTO ELECTRONICS France Mélanie Deliry m.deliry@samsung.com Siège social: 270 avenue du Président Wilson / BP 2525 / 93 458 LA PLAINE St DENIS 01 49 21 70 00 © Marianne Derrien – Paris - septembre 2010 – tous droits réservés


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