Biologie

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3 • Évolution des Écoles française et allemande

Il montra que ce phénomène de la bactériolyse immune pouvait être transféré passivement par injection du sérum d’un cobaye immunisé, et qu’il était réalisable in vitro. Ces travaux permirent de différencier la résistance non spécifique de l’immunité spécifique. Ils servirent de base conceptuelle à l’immunisation active, c’est-à-dire à la vaccination protectrice, en particulier contre le choléra et la fièvre typhoïde. Ils conduisirent également à la découverte des endotoxines. Pfeiffer observa en effet que les cobayes non-immunisés auxquels on injectait les vibrions combinés à l’immunsérum tout comme les cobayes immunisés auxquels on injectait les vibrions non traités mouraient alors que ne persistait aucun vibrion vivant dans leur cavité péritonéale. Il en conclut que les vibrions détruits dans la cavité péritonéale sous l’influence du sérum immun relâchaient des toxines contenues dans le corps bactérien. Il montra également que le vibrion cholérique tué par chauffage ne perdait pas son potentiel toxique. Ces observations le conduisirent à postuler l’existence d’une endotoxine, un poison qui est étroitement lié à la cellule bactérienne durant sa vie et libéré seulement après la mort bactérienne, où il remplit son pouvoir pathogène. Pfeiffer se mit alors à rechercher des endotoxines dans plusieurs groupes de bactéries, et il les mit en évidence chez Salmonella typhi et Haemophilus influenzae. August Wassermann (1866-1925) fit des études de médecine dans les universités d’Erlangen, Vienne, Munich et Strasbourg, puis s’en alla travailler à Berlin (1891), comme assistant bénévole dans l’Institut de Maladies infectieuses de Koch, où il collabora avec Kitasato et Pfeiffer. Il eut ensuite une position dans l’Institut de Sérothérapie de Steglitz, dans la banlieue de Berlin, auprès d’Ehrlich. Utilisant le bacille pyocyanique, Wassermann travailla à partir de 1896 à la rupture de la liaison toxine-antitoxine, apportant une adhésion totale à la théorie des chaînes latérales de Paul Ehrlich. À partir de 1900, Wassermann aborda l’étude du complément, substance que Jules Bordet avait découverte en 1895. Avec Carl Bruck, Wassermann appliqua la fixation du complément à la détection des anticorps contre la tuberculine et le méningocoque, et à la fin de sa vie dans la tuberculose. Avec Albert Neisser et Carl Bruck, il développa en 1906 la réaction de diagnostic de la syphilis à laquelle il donna son nom associé à celui de Bordet. Cette mise au point rendait non seulement possible la détection de la syphilis, elle apportait de plus une base nouvelle à son traitement. Wassermann fut le premier bénéficiaire du Prix de la Fondation Aronson.


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