Biologie

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Les vaccins antiviraux et les grandes campagnes d’éradication

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leur caractère infectieux soit reconnu. Ainsi pour l’herpès, Gruter ne mit en évidence ce caractère qu’en 1912, par transmission expérimentale de produit pathologique filtré sur bougie à la cornée du lapin, puis à la cornée d’un homme aveugle. Dans d’autres cas enfin, la découverte du virus fut fortuite et eut pour résultat l’individualisation d’un ensemble pathologique polymorphe. Nous avons déjà évoqué le cas du virus Echo et du rhinovirus « M ». L’histoire des adénovirus est également particulièrement démonstrative. Les premiers virus de ce groupe, les virus APC (Adenoïdal-pharyngeal-conjonctival agents), furent découverts en 1953 par Rowe et Huebner dans des cultures de fragments d’amygdales et de végétations adénoïdes prélevées au cours d’interventions chirurgicales. L’année suivante, Hilleman et Werner isolèrent un virus très proche au cours d’infections respiratoires aiguës chez de jeunes recrues militaires américaines. Neva et Enders isolèrent ensuite des virus similaires chez des enfants atteints d’infections fébriles bénignes avec conjonctivite et éruption. Tous ces virus furent réunis en 1956 dans le groupe des Adénovirus. En 1957 fut décrite la pneumo-encéphalite à adénovirus. Et en 1962, Trentin et Huebner découvrirent le pouvoir oncogène de certains types d’adénovirus. Plus tard, des virus nouveaux apparurent dans un contexte épidémique impressionnant, comme ceux des fièvres hémorragiques africaines (Marburg en 1967, Lassa en 1970 et Ebola en 1976) et bien sûr celui de l’immunodépression humaine. Nous aborderons plus bas l’histoire de ces virus émergents.

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

LES VACCINS ANTIVIRAUX ET LES GRANDES CAMPAGNES D’ÉRADICATION Les avancées techniques que nous avons évoquées plus haut, et tout particulièrement la culture sur œuf de poule et la culture cellulaire, permirent le développement de vaccins destinés à combattre plusieurs maladies virales qui représentaient de véritables fléaux pour l’humanité, telles la fièvre jaune ou la poliomyélite. Le développement de ces techniques permit d’utiliser des tissus moins dangereux pour usage humain que le tissu nerveux d’animaux adultes, comme cela avait été le cas dans la vaccination antirabique de Pasteur. L’évolution du vaccin antirabique fournit un bon exemple d’adaptation de vaccin selon le temps et les techniques disponibles, avec pour objectifs une meilleure efficacité et une tolérance accrue du produit.


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