Biologie

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Les grandes étapes de la prévention des maladies infectieuses

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Le médecin anglais Henry Charlton Bastian (1837-1915) ayant révélé que l’urine rendue alcaline ne pouvait être stérilisée par chauffage à l’ébullition, Pasteur et Chamberland démontrèrent que ce phénomène était dû à la présence dans l’urine de bactéries qui ne sont tuées qu’à 120 ˚C. D’ailleurs, le botaniste allemand Ferdinand Cohn (1828-1898) découvrit l’existence d’endospores bactériennes résistantes à la chaleur. Ces observations amenèrent Pasteur et Chamberland à préconiser l’usage, vite généralisé, de la stérilisation par la chaleur humide sous pression dans un appareil spécial : l’autoclave. Les premiers modèles d’autoclave à usage scientifique furent construits à Paris, sous la direction de Pasteur. Son collaborateur Charles Chamberland soutint sa thèse de doctorat ès sciences physiques en 1879, sur « l’origine du développement des organismes microscopiques » (Figure 15). Ce fut le point de départ des travaux qui le conduisirent à la mise au point de l’étuve à désinfection qui porte son nom, l’autoclave Chamberland, une modification parfaite du vieux « bain-marie à manomètre » que ChevallierAppert avait utilisé en 1852. Les solutions à stériliser étaient placées dans des tubes ou des flacons bouchés au coton pour prévenir toute contamination secondaire. L’expérience montra qu’après 20 minutes à 120 ˚C, les petits volumes étaient stérilisés. Pour des volumes dépassant deux ou trois litres, un temps plus long était nécessaire, pour permettre à la solution d’équilibrer sa température avec le courant de vapeur. Le passage à l’autoclave ne pouvant s’appliquer à la stérilisation de solutions contenant des substances chimiques thermolabiles, celles-ci pouvaient être préservées par la stérilisation thermique fractionnée, dérivée des travaux de John Tyndall, sinon par la filtration. Le physicien anglais John Tyndall (1820-1893), avait remarqué que les particules en suspension dans l’atmosphère, même invisibles à l’œil nu, étaient rendues apparentes par le passage d’un puissant faisceau lumineux à travers une pièce obscure. Fervent admirateur de Pasteur, il construisit une enceinte spéciale dans laquelle pouvaient être conduites des expériences sur les matières en suspension dans l’air. Seule la face antérieure était en verre, et les autres parois en bois. Deux fenêtres de verre étaient aménagées dans les parois latérales pour permettre le passage d’un faisceau de lumière. Le fond était percé de trous maintenant les tubes à essais qui contenaient les solutions à éprouver. À travers le couvercle s’enfonçait une pipette mobile pour ajouter les solutions aux tubes à essais. Deux serpentins étroits, selon le principe imaginé par Pasteur, permettaient une communication stérile entre l’air de la chambre et l’atmosphère. La chambre était fermée et laissée au repos jusqu’à ce que la lumière ait montré que l’air était « optiquement vide ».


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