Des arbres, la forêt et nous !

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édité avec l’aide de

Prix public : 7,50 € - ISBN 978-2-35606-024-2

Des arbres, la forêt... et nous !

Les forêts sont un véritable trésor. Elles abritent des milliers d’animaux et de végétaux, fournissent le bois pour se chauffer, fabriquer des meubles, des maisons, de la pâte à papier... En plus, elles sont un lieu de promenade fabuleux. Voici un livre contenant un récit complet et une petite encyclopédie des bois, pour tout savoir sur les arbres, les forêts... et nous !

Des arbres, la forêt... et nous !

Textes de Julien Carrier et Mathilde Bréchet Illustrations de Mathieu Binand et éva Jérôme



Des arbres, des forêts ... et nous !

Textes de Julien Carrier et Mathilde Bréchet Illustrations de Mathieu Binand et éva Jérôme

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Sommaire Récit : Max et la forêt désenchantée

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Le monde de la forêt

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Les grands types de forêts

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Reconnaître les arbres de nos forêts

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Les hommes et les forêts

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Les animaux des forêts

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Les grands prédateurs

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Les forêts sont utiles

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Les métiers du bois

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La sylviculture et la transformation du bois

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La sylviculture en 9 étapes

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Promenons-nous dans les bois

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Les forêts sont fragiles

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PEFC préserve les forêts

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ABéCédaire des bois

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Connaissez-vous PEFC ?

Ce sont quatre lettres magiques qui protègent et soignent les forêts. Ou plutôt, ce sont quatre lettres qui forment le nom d’une grande association. PEFC, l’association internationale de certification forestière, a été créée il y a plus de dix ans. Elle agit tous les jours et dans de nombreux pays, pour garantir l’avenir de nos forêts. Grâce à ce livre, vous plongerez dans l’univers fascinant des forêts. Vous découvrirez comment sont fabriqués le papier et les maisons. Quel est l’arbre le plus vieux du monde, à quoi servent les pommes de pins, la sève ou la chlorophylle… Et vous comprendrez pourquoi les arbres sont si importants pour notre planète et pour nous les hommes. Si importants, que nous devons absolument les préserver. Comment ? En étant raisonnables, voilà tout ! Suivez-nous. Ce voyage commence avec l’histoire fantastique de Max et la forêt désenchantée.

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Max et la forêt

désenchantée


- prologue … et l’Auguste Sponcke lève alors les bras en implorant la déesse Témöiasheq. “Ô Déesse vénérée ! Protège ton peuple contre l’invasion…

- Max ! Pour la deuxième fois ! Viens manger ! - Oui, oui… J’arrive. … contre l’invasion de ces infâmes Ogontes. L’Empire des Deux Lunes tout entier…

- Max ! … tout entier est menacé par ces terribles envahisseurs.”

Une main arrache soudain le livre des mains de Max. Il lève les yeux et découvre son père debout devant lui. - Eh ! Laisse-moi finir, j’ai plus que dix pages à lire ! - Je t’ai déjà dit qu’il y a un temps pour tout. Maintenant, c’est l’heure de manger ! Va te laver les mains et viens à table ! Max pousse un soupir en fronçant les sourcils et va jusqu’à l’évier en traînant des pieds, le livre fermé sous son bras. Lorsqu'il arrive à table, son père est déjà en train d'organiser les loisirs de la famille. - Cet après-midi, je vous propose de faire une balade à la brocante du village, commence le père. - Chouette ! dit la petite sœur de Max. On pourra y aller en vélo ? - Si tu veux, répond-t-il. - Moi, j’aurais préféré achever mon livre, ajoute Max en faisant la moue. Sa maman tente de le raisonner en lui servant son assiette. - Max ! C’est très bien la lecture, mais il faut aussi que tu prennes l’air, que tu sortes un peu… Ce n’est pas bon de toujours rester enfermé dans ta chambre. - C’est exactement ça ! ajoute son père. Je t’ai déjà dit qu’il faudrait que tu fasses du sport, que tu viennes

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courir avec moi en forêt par exemple. Moi, à ton âge… - … à mon âge, t’étais chez les scouts et vous faisiez des randos pendant toutes les vacances. Ouais, je sais ! l’interrompt Max. Courir en forêt, c’est pas mon truc à moi, ça ! Ça me fait mal aux jambes, après je suis trempé de la tête aux pieds et j’ai le nez qui coule... Merci la forêt ! - Mais même si tu ne veux pas courir avec ton père, tu pourrais au moins te promener, ramasser des feuilles mortes, étudier les champignons, propose la mère. Tu pourrais coller les feuilles dans un cahier et chercher les noms des arbres dans ton encyclopédie. Comme ça, tu aurais le plaisir de lire et celui de te promener un peu. - Ouais ! répond Max, fatigué. C’est ça…

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L’après-midi, ainsi que l’avait proposé le père de Max, toute la famille se promène dans le village de Toussyla-Forêt, à quelques kilomètres de chez eux. Ameline, sa petite sœur, tente de se frayer un passage dans la foule des badauds avec son vélo. Les parents marchent derrière elle, en prenant leur temps pour tenter de découvrir LA perle rare parmi les objets étalés des deux côtés de la rue. Max se traîne misérablement, à la queue du groupe. Ce n’est pas qu’il n’aime pas les brocantes. Parfois, il y trouve même des vieux livres qu’il ne connaissait pas, mais il avait envie de finir l’histoire qu’il est en train de lire. Est-ce que l'Auguste Sponcke parviendra à lerver l'armée de l'Empire des Deux Lunes ? Il n'en peut plus de devoir attendre le retour à la maison pour connaître la suite de ce récit. Si seulement ses parents le comprenaient un peu. Soudain, son regard est attiré par un livre, à la couverture en cuir vert et brun, tout usé. Il se penche pour l’observer de plus près. Le marchand l’a remarqué. - Tu peux l’ouvrir, tu sais. - Merci, répond timidement Max. Il prend l'ouvrage précautionneusement et commence à le feuilleter. On dirait un vieux livre de Jules Verne ou d’Alexandre Dumas, datant de plusieurs dizaines d’années. Le papier est un peu gondolé, à cause de l’humidité de la cave dans laquelle il a dû séjourner. - Tu peux l’avoir pour dix euros, si tu le veux, lui propose le marchand. - Merci, mais je n’ai pas d’argent. Je regarde simplement. Max commence à lire des bribes de l’histoire, en regardant les légendes sous les illustrations en pleine page. Une ombre vient interrompre sa lecture. Il lève la tête et découvre son père, mécontent. - Décidément, on ne peut pas te laisser deux minutes sans que tu retournes dans tes livres ! - Mais Papa ! Regarde !... C’est un vieux livre qui date d’au moins cent ans ! se défend Max en montrant la première page. - Je t’ai dit non ! Des livres, tu en as déjà plein dans ta bibliothèque que tu n’as même pas commencé à lire, lui répond fermement son père. - Papa !... répond Max en gémissant pour tenter d’obtenir son accord.

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- Allez ! interrompt le marchand. Je vous le brade à deux euros, si votre garçon le veut. Ça me fera toujours ça en moins à ramener à la maison. Le père de Max regarde le livre d’un air méfiant et finit par sortir une pièce de monnaie pour payer le marchand. Radieux, Max remercie le monsieur et part avec son gros livre relié entre les bras. Dès que la famille est rentrée chez elle, Max file dans sa chambre pour plonger dans le livre qu’il vient de trouver, sans plus attendre. Allongé sur son lit, il dévore le récit à toute allure. Peu à peu, cependant, le sommeil commence à l’envahir. Ses yeux piquent un peu, il se les frotte du revers de la main. Il se met à bailler et les mots se brouillent progressivement devant ses yeux. Ils finissent par se fermer et Max s’endort, le livre ouvert entre les mains.

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-2Max est réveillé par le bruit d’une grosse mouche qui tourbillonne au-dessus de sa tête. Il frissonne légèrement, saisi par la fraîcheur du petit matin. En ouvrant les yeux, il découvre un univers étrange, tout autour de lui. Il se trouve dans une forêt, au bord d’un étang à l’odeur nauséabonde. Les grands arbres centenaires ont perdu presque toutes leurs feuilles et ont une couleur cuivrée, presqu’irréelle. Soudain, Max entend une voix qui marmonne, à quelques mètres de lui. - Pouâh ! C’est dégueulasse ! Il s’approche et découvre un animal qu’il ne connaît pas. Debout sur ses pattes arrière. Il s’agit d’un grand rongeur, la tête ovale, les poils encore mouillés. L’animal est en train de mâchonner un coin du livre de Max. Furieux, le garçon bondit pour récupérer son précieux livre. - Eh ! Faut pas se gêner ! C’est mon livre, là ! - Oh ! Désolé jeune homme, je l’ai découvert par terre. J’ignorais qu’il vous appartenait, répond l’animal en tendant le livre. - Ouais, répond Max, méfiant. C’est bon. - Je me présente. Je m’appelle Louise, je suis une loutre. Max lui serre la patte. - Moi, c’est Max. Il feuillette le livre pour vérifier son état. Les pages sont devenues étranges, s’effritant dès qu'elles sont exposées à la lumière. - Qu’est-ce que tu as fait à mon livre ? demande Max, inquiet. - Ce n’est pas moi, lui répond Louise. Regarde autour de toi. Tout ce qui est végétal est en train de mourir, à cause de ÇA ! Elle désigne la mare glauque devant eux, couverte de détritus de toutes sortes. - Mais mon livre, c’est pas une plante ! s’exclame le garçon. - Ce n’est pas une plante, mais le papier est fabriqué à partir de bois, répond la loutre. Plus de bois, plus de papier !

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- Plus de papier, plus de livres ! poursuit le garçon en frissonnant d’horreur. Max prend soudain conscience que la forêt est fragile, et essentielle pour la fabrication du papier. Louise lui explique combien la propreté de l’eau est vitale pour elle. La loutre désigne l’étang, débordant de bidons éventrés, de détritus toxiques de toutes sortes. - Depuis des années, des hommes utilisent cet endroit comme un dépotoir clandestin. Je vois tous les jours des camions déverser leurs ordures. Moi, je voulais revenir m’installer dans la région, mais je crois bien que je vais devoir y renoncer. Je ne trouve plus rien à manger ici. Les poissons ont un goût infect ! - Mais c’est honteux ! s’exclame Max. Pourquoi ils font ça ? - Hélas ! soupire l’animal. C’est partout la même chose. Les hommes utilisent les forêts pour cacher ce dont ils veulent se débarrasser discrètement. - Quel scandale ! Il faut faire quelque chose… Pendant que Max parle avec cette loutre, ils ne s’aperçoivent pas qu’une ombre menaçante s’élève lentement au-dessus de la mare. Un être visqueux, formé de boue et d'immondices en tout genre, surgit derrière eux, dégageant une odeur fétide. Louise tire brutalement Max par la manche pour fuir le monstre. - Attention ! Cours vite ! Ils se mettent à courir à toute allure pendant que l’être dégoulinant de boue tente vainement de les attraper.

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- épilogue - Max ! Max !... Qu’est-ce que tu fais encore ? Il est l’heure de dîner !... La voix de la mère de Max résonne dans le couloir. Le garçon se réveille péniblement. Où sont passés Louise la loutre, Enzo le pivert, Hubert le sanglier, Timber, le robot-bûcheron et Indra la Tornade ? Où est l’étang ? Qu’est devenu le monstre Fenn ? Il se rend compte qu’il ne s’agissait que d’un rêve. Mais lorsqu’il ouvre à nouveau son livre, afin de vérifier qu’il n’a pas tout à fait rêvé, il aperçoit un petit garçon, appuyé contre un arbre, qui regarde une loutre étrange…

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FIN


Le monde de la forêt Les forêts sont un véritable trésor. Elles abritent des milliers d'animaux et de végétaux, fournissent les hommes en bois et sont un lieu de promenade fabuleux. Voici une petite encyclopédie des bois, pour tout savoir sur les arbres, les forêts… et nous !

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Les grands types de forêts Comme les animaux, les forêts ont su s’adapter aux différents climats. Tant et si bien qu’elles couvrent près d'un tiers de la superficie de notre planète. On distingue quatre grandes familles de forêts :

forêts tropicales forêts boréales forêts tempérées forêts méditerranéennes

38 Les forêts tempérées

On les trouve en général dans l’hémisphère sud, dans les pays à climat tempéré, comme la France. étés chauds, hivers froids et humidité sont les trois ingrédients essentiels. Dans ces forêts vivent de nombreux feuillus (chênes, hêtres, charmes…), mais aussi des conifères dans les forêts de montagne (sapins, pins, épicéas…).

Les forêts méditerranéennes

étés chauds et très secs, hivers doux, vents importants et feux réguliers, les régions du pourtour méditerranéen bénéficient d’un climat particulier qui a façonné la nature. On trouve des arbres typiques, comme l’olivier, le chêneliège, le chêne vert ou le pin d’Alep, et de nombreux arbustes et massifs de broussailles. Ils forment ce qu’on appelle “le maquis”, où l’on trouve aussi de la

lavande, du romarin, de la clématite sauvage…

Les forêts tropicales

Elles poussent dans les régions tropicales et équatoriales, en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. La plupart sont des forêts primaires ou vierges. Elles peuvent être sèches ou humides, à conifères ou à feuillus. Mais toutes partagent cet aspect dense, sauvage et mystérieux qui leur vaut souvent le terme de “jungle”.

La forêt boréale ou taïga

Cette immense forêt de conifères (sapins, pins, épicéas…) est la plus vaste au monde. Elle s’étend dans le Grand Nord, du Canada au nord de la Russie. Le climat, très froid, a obligé les arbres et les animaux (on trouve des loups, des lynx, des ours et des rennes !) à s’adapter.


Les hommes et les forêts Les hommes et les forêts ont une histoire commune. Voici quelques épisodes d'un feuilleton qui a commencé à la préhistoire !

La sylviculture ou l'art de cultiver les arbres, est apparue il y a 8 000 ans. Depuis, elle n'a cessé d'être améliorée. Dans l’Antiquité, puis au Moyen Âge, de nombreuses forêts ont été abattues pour exploiter le bois et pour laisser plus de place à la culture des champs.

Au Moyen Âge, la plupart des maisons, des ponts, des châteaux et fortifications sont en bois. Les arbres fournissent aussi des machines de guerre comme les pierrières (sortes de catapultes), les tours de siège pour franchir les murailles ou les béliers pour enfoncer les portes. Leur seul ennemi : le feu !

Au XIXe siècle, les hommes utilisent du charbon et du pétrole à la place du bois. C'est l'âge du verre et de l'acier, avec lesquels se développe toute une nouvelle industrie. En revanche on utilise beaucoup de bois car c'est l'âge d'or des journaux et du papier. Cette révolution industrielle consomme d'immenses quantités de bois.

Après avoir coupé les arbres sans compter, les hommes ont pris conscience que les forêts étaient en danger. Les arbres produisent l’oxygène que nous respirons. Avec leurs racines, ils absorbent l’eau et limitent les risques d’inondations. Ils abritent aussi des milliers de plantes et d'animaux… Nous devons donc les protéger !

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Les animaux des forêts Les forêts sont habitées par des milliers d’animaux et d’insectes. À chacun son étage et son territoire ! Dans le sol, on trouve des vers de terre, des insectes minuscules ou encore des taupes. Sur le sol, sous les pierres ou sous les feuilles, la vie grouille aussi : scarabées, pince-oreilles, cloportes ou limaces. À l’abri d’une fougère, un serpent se prélasse, attendant qu’un mulot ou une grenouille passe. Plus loin, dans le sous-bois, un sanglier gratte la terre à la recherche de glands. Un cerf et ses petits arrachent les écorces d’un arbre, car l’herbe se fait rare. Non loin de là, un renard est aux aguets. Un rouge-gorge chante sur sa branche et ne semble pas l’avoir vu… Dans la forêt, tout le monde vit en équilibre, formant une grande chaîne alimentaire. Il y a les mangeurs de plantes (les phytophages), les mangeurs d’animaux (les zoophages) et enfin les “décomposeurs”, les éboueurs de la nature (les cropophages). C’est le cycle de la vie !

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Les oiseaux des forêts

Les oiseaux adorent les forêts. Plus d’un tiers des espèces françaises peut être observé dans les bois. Si on est muni de jumelles bien sûr et armé de beaucoup de patience ! La plupart appartient à la famille des passereaux, qui possèdent des pattes à quatre doigts. Ils sont généralement petits, chanteurs et bâtisseurs de nids. C’est le cas du merle, du moineau, du rossignol ou du corbeau. Dans la famille des non-passereaux, on trouve les faisans, les cigognes noires, les rapaces diurnes (qui vivent le jour), les chouettes ou encore les piverts. En Lorraine, on peut observer une espèce bien particulière, le gobe-mouche à collier. Le mieux est de le chercher à la fin mai, lorsque le mâle chante à tuetête pour séduire les femelles. L’été, ce petit oiseau gris s’envole pour l’Afrique tropicale. C’est un oiseau migrateur au long cours.

Grosbec casse-noyaux

Gobe-mouche gris

Grive litorne


Les maîtres de la forêt Dans nos forêts vivent de gros mammifères : le cerf, le chevreuil et le sanglier. En montagne, on peut aussi rencontrer des chamois et des bouquetins. De plus en plus de randonnées sont organisées pour les observer en cachette. Ils sont si majestueux ! Ces beaux animaux sont souvent accusés d’abîmer les forêts. Les cerfs par exemple, mangent les bourgeons des arbres et leurs écorces. Ils aiment aussi, tout comme le chevreuil, se frotter fort contre les troncs pour marquer leur territoire ou encore y aiguiser leurs bois. Les sangliers, eux, labourent parfois les champs lorsqu’ils viennent gratter la terre à la recherche de nourriture. Le cerf

Le cerf est un cervidé. Il mesure environ 1, 20 mètres et pèse en moyenne 140 kg. On le reconnaît à sa belle robe brune et à ses bois qu’il perd chaque année à l’automne. Il vit essentiellement en forêt. Pour attirer les femelles, les mâles brament pendant la période de rut (en septembre). Les biches mettent bas des faons au pelage roux tacheté de blanc. Le hère est un jeune cerf de six mois à un an, qui ne porte pas encore de bois. On l'appelle daguet lorsqu'il porte ses premiers bois. Le cerf est un herbivore, qui adapte son alimentation en fonction du lieu et des saisons.

Le sanglier

Le sanglier est un suidé : un mammifère non-ruminant, qui possède des canines très développées et des pattes à quatre onglons. Il est omnivore, c’est-à-dire qu’il mange de tout : racines, bulbes, glands, châtaignes, insectes, rongeurs, cadavres d’animaux… Il est le cousin sauvage du cochon. Sa femelle s’appelle la laie, ses petits, des marcassins. C’est un animal très imposant (90 à 180 cm et 60 à 250 kg selon le sexe et la saison) au poil épais et brun. Les marcassins sont roux avec des bandes brunes. Un groupe de sangliers s’appelle une harde.

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Les grands prédateurs “Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait…” Les loups, mais aussi les ours et les lynx peuplaient autrefois nos forêts. On les trouvait essentiellement en montagne. Malheureusement, leur mauvaise réputation de tueurs de bétails et de mangeurs d’enfants a provoqué leur perte. Ces grands prédateurs ont pratiquement disparu, victimes d’une chasse intensive et de la réduction de leur habitat. Depuis une vingtaine d’années, ces espèces réapparaissent. Certaines naturellement et d’autres sont réintroduites. Cela provoque beaucoup de remous. Les bergers de montagne notamment se plaignent du fait que les loups attaquent leur troupeau.

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Le lynx

Le lynx fait partie de la famille des félins. On le reconnaît à ses oreilles pointues surmontées de poils noirs. Il possède de grandes pattes larges, idéales pour marcher dans la neige, et une queue courte. Excellent nageur, sauteur et grimpeur, il est aussi très discret et difficile à observer. Il chasse au crépuscule et à l’aube des lapins et des oiseaux. Il arrive, mais c’est très rare qu’il attaque cerfs et chevreuils. Il a été décimé, notamment à cause de sa belle fourrure. Aujourd’hui cet animal est protégé et depuis 15 ans, une vingtaine de lynx a été réintroduite dans les Vosges.





La sylviculture et la transformation du bois Depuis la nuit des temps, les hommes cultivent les arbres comme ils cultivent les fleurs ou les légumes. On appelle cela la “sylviculture”. Ce mot vient du latin “silva”, qui signifie “forêt”. La sylviculture est une vraie science. Le forestier doit savoir quelles essences planter, comment entretenir sa forêt pour qu’elle soit en bonne santé ou encore quels arbres sont mûrs pour être récoltés. Il doit toujours garder à l’esprit que sa forêt est sa richesse, et faire en sorte que celle-ci se renouvelle.

Photosynthèse

eau

Respiration

co2

o2

o2

co2

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Sève montante Sève descendante

Eau + sels minéraux

On appelle “forêt régulière”, une forêt constituée d’arbres de la même essence et du même âge : la chênaie pour les plantations de chênes, la hêtraie pour les hêtres, la pinède pour les pins, etc. Les forêts “irrégulières” ressemblent plus aux forêts naturelles. Les arbres peuvent être de différentes essences et n’ont pas le même âge.

Comment les arbres grandissent ? La photosynthèse est le phénomène qui permet aux plantes de grandir. Pour cela, elles ont besoin de trois éléments : - des sels minéraux contenus dans le sol et l'eau - du dioxyde de carbone, un gaz que l'arbre absorbe par les feuilles - de la lumière, captée par les feuilles, et plus précisément par la chlorophylle, une substance verte qui donne sa couleur à la feuille. L'eau du sol, qui contient les sels minéraux, est absorbée par les racines. Grâce à la sève qui circule dans tous les organes de l'arbre, même les plus petites feuilles, l'arbre dispose de l'énergie dont il a besoin pour grandir et produire des fleurs et des fruits. C'est grâce à l'énergie du soleil, que l'arbre transforme les sels minéraux, l'oxygène et le dioxyde de carbone en sucre et qu'il grandit. Enfin, les plantes rejettent de l'oxygène (voir p. 49) et de l'eau sous forme de vapeur. Voilà pourquoi elles sont si utiles.



Promenons-nous dans les bois Comme il est agréable de se promener dans la forêt. On peut y observer des oiseaux avec des jumelles, faire un pique-nique, ramasser des champignons ou quelques fleurs. Mais attention, la forêt est fragile, nous ne devons surtout pas abîmer ses plantes et perturber ses habitants. Les fleurs des bois

Dès les premiers rayons de soleil en janvier, la forêt se réveille et de petits bourgeons apparaissent sous les feuilles mortes. Une à une, les fleurs s’épanouissent jusqu’à l’été. On peut voir des bouquets de pervenches violettes ou de primevères jaunes, du muguet fragile et odorant, des jonquilles jaunes, des anémones des bois blanches ou de grands tapis de jacinthes des bois (dessins). Faire un petit bouquet est très tentant, mais attention, certaines espèces sont protégées. Renseignez-vous avant de vous promener. D’autres fleurs peuvent être toxiques alors une règle d’or : ne pas mettre ses mains à la bouche !

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Les règles d’or en forêt Attention où vous mettez les pieds ! Lorsque vous marchez en forêt, suivez bien les sentiers, pour ne pas piétiner les fleurs. N’arrachez pas les branches des arbres, même pour faire une cabane et ne gravez pas votre nom sur les écorces ! Cueillir un petit bouquet ou quelques champignons n’est pas interdit. Le tout est d’être respectueux. Halte aux déchets. Avant de partir, prévoyez un petit sac où mettre vos déchets. Les papiers ou plastiques, laissés sur place, augmentent les risques d’incendie et polluent les sols. Chuuut, silence… Ne faites pas trop de bruit, cela pourrait effrayer les animaux. Et puis, n’est-ce pas agréable cette forêt paisible ? Tendez l’oreille… vous entendrez mille et un sons : le vent dans les feuilles, des branches qui craquent, un merle qui chante. C’est magique !


Les pluies toxiques

Les nuages sont formés de vapeur et de nombreux gaz. Et malheureusement, tous ne sont pas bons pour la santé de la planète. On y trouve des gaz émis par les pots d’échappement des voitures, des gaz générés par l’incinération de sacs en plastique, par l’utilisation d’engrais pour les plantes… Les nuages, qui ont absorbé ces mauvais gaz, se transforment en pluies très acides. Si acides qu’elles peuvent empoissonner les arbres, les rendre malades et parfois même les tuer.

Les tempêtes

Lorsque la pluie et les vents se déchaînent, les arbres, même les plus robustes, sont menacés. En décembre 1999, une puissante tempête à fait d’immenses ravages dans les forêts françaises. Des millions d’arbres ont été arrachés. Alors, les professionnels de la forêt ont réfléchi à la manière d’améliorer la gestion des forêts pour les rendre moins vulnérables. Certaines plantations, d’espèces uniques par exemple ou en futaie régulière (arbres du même âge et de la même taille), sont jugées plus fragiles que des forêts variées. Heureusement, grâce au travail des hommes et à la faculté de régénération étonnante de la nature, la vie a progressivement repris le dessus.

Les incendies

La forêt a quatre ennemis. La pollution, la déforestation, les tempêtes et les incendies. Certains feux de forêts sont d’origine naturelle, provoqués par la foudre par exemple. Mais la plupart du temps, ce sont les hommes et leurs activités qui sont responsables des incendies : barbecue en pleine nature, accident de voiture près d’une forêt, court-circuit d’une ligne électrique… Chaque été, nos journaux télévisés nous racontent que des milliers d’arbres ont été ravagés par les flammes. Ils nous parlent aussi de ces courageux pompiers qui risquent leur vie pour sauver les forêts.

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PEFC préserve les forêts Connaissez-vous PEFC ? Chaque année, des millions d’objets à base de bois sont vendus en France. La grande majorité provient de nos forêts. 30 % des forêts françaises sont certifiées PEFC. Cela signifie qu'elles sont gérées durablement. 62

PEFC est une association internationale qui existe depuis onze ans. Elle se bat pour que les forêts soient respectées et bien entretenues. Et ça marche ! En France, plus d’un tiers des forêts est certifié PEFC. Cela signifie que les propriétaires de ces forêts ont accepté de se plier aux nombreuses règles dictées par l’association. C’est une sorte de mode d’emploi très strict, un code de l’honneur forestier ! Ces règles concernent le forestier, qui entretient sa forêt. Mais PEFC vérifie aussi que toute la chaîne de transformation du bois joue le jeu et utilise bien le bois issu de la forêt gérée durablement et uniquement celui- là ! Alors seulement, PEFC met son logo sur le produit. Les forêts sont une immense richesse pour l’homme. Mais elles sont aussi très fragiles. Pour qu’elles restent en bonne santé et puissent se renouveler, nous devons utiliser leurs ressources tout en respectant leur équilibre. On appelle cela une « gestion durable » : une utilisation raisonnée qui permet à la forêt de durer dans le temps.

La certification forestière PEFC contrôle toute la chaîne de production et de transformation du bois, depuis l'arbre coupé jusqu'au produit fini.

Les producteurs de bois

La scierie ou l’usine à papier

La société qui stocke et commercialise le bois


Qu’est-ce qu’une forêt bien gérée ?

Pour qu’une forêt reste en bonne santé, nous devons couper ses arbres de manière raisonnable. La forêt doit avoir le temps de se renouveler. On appelle cela une « gestion durable ». Cela permet de : • Préserver la nature, les arbres, les plantes et les animaux. • Créer un lieu agréable et sans danger pour les promeneurs. • Créer des emplois. Des milliers de personnes travaillent dans la filière du bois comme les bûcherons ou les ébénistes.

Et moi, que puis-je faire ? Nous avons un grand pouvoir : celui d’acheter des produits à base de bois certifié, donc respectueux de la forêt. Ainsi, nous sommes certains que pour remplacer les arbres coupés (pour la fabrication de ces produits), d’autres seront replantés. Pour cela, il faut faire la chasse aux logos. Cahiers, règles en bois, enveloppes, feuilles de papier ou crayons de bois… regardez bien si vous voyez le joli label PEFC. Il est vert comme « Feu vert ! » Passez le mot à vos parents, car tous les objets en bois ou à base de bois sont concernés.

Le transporteur

Le magasin qui vend le bois ou l’objet en bois

L'utilisateur

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Les éditions CABRERA ont réalisé ce livre 17, rue Henry Monnier • 75009 Paris • tél. : 01 48 57 35 87 editions.cabrera@gmail.com• dépôt légal : octobre 2010 • n°éditeur : 978-2-35606 • ISBN 978-2-35606-024-2 • Imprimé en France par OTT imprimeurs (Wasselonne, 67) • www.cabrera.fr Texte "Max et la Forêt désenchantée" : Julien Carrier Illustrations "Max et la Forêt désenchantée" : Mathieu Binand Textes documentaires : Mathilde Bréchet Illustrations de la partie documentaire : éva Jérôme Crédits photos : p. Jimmy Delpire (PEFC) - La Fabrique du design - Photodisc Volumes 44 Nature, Wildlife and the environnement 2 - Photodisc Volumes 19 Agriculture - Corbis Tout droit de reproduction, même partielle, est interdit sauf autorisation des auteurs. (c) éditions Cabrera


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