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CULTURE

ART | TAKASHI MURAKAMI

Crédit photo : Hublot

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On pensait que le monde se l’arrachait et pourtant, en juin 2020, il annonce être en faillite. Depuis, Takashi Murakami a eu le flair de se lancer dans l’art numérique et tout va de nouveau pour le mieux. L’avenir de l’art sera-t-il virtuel ?

Texte Anne Ciancanelli

Un artiste atypique

Au travers de ses créations colorées, voire inclassables, Takashi Murakami est devenu en quelques décennies une figure emblématique de la scène artistique japonaise et internationale. Classé parmi les artistes les plus chers au monde selon la célèbre maison de vente aux enchères Christie's*, Murakami doit sa renommée au langage inédit qu’il a inventé, à ses œuvres aux couleurs pop et acidulées, et aux airs enfantins et ludiques qu’il leur confère. Et pourtant, sous cette première lecture légère, ou peut-être même naïve, il nous pousse à une réflexion “entre les lignes”, où se mêlent genres, influences et époques. Takashi est le chef de file du Superflat, ce courant néo-pop japonais inspiré des mangas et de l’animé. Derrière cette saturation de couleurs et cette mignonnerie ambulante se cache une réelle critique, poussée et particulièrement bien domptée, tant sur la planéité de l'art pictural japonais qui, depuis un certain temps, ne connaît pas de vraie perspective, que sur la vacuité de la culture consumériste japonaise de l’après-guerre. « La culture japonaise peut sembler faite de petits bruits, des choses mignonnes qui font “Pop”, mais je pense que ce n'est pas du tout Pop. Après la Seconde Guerre mondiale que nous avons perdue, la société japonaise était très pauvre et la situation sociale difficile, et nous avons dû chercher une façon de guérir. Les mangas, l'animation, ont été une sorte d'art de la guérison. Nous portons une grande cicatrice », confesse Murakami. Son art est si atypique qu’il séduit les plus grandes marques ; c’est d’abord Marc Jacobs, alors directeur artistique de Louis Vuitton, qui le contacte en 2003 afin qu’il réinterprète des sacs à main de la célèbre Maison. On se souvient de ce logo LV décliné en diverses couleurs pop et du bruit que cela avait fait, tant cette liberté visuelle et ludique était peu commune aux stratégies de l’époque. Puis ce sont les artistes les plus en vue (comme Pharell Williams avec son tube It girl), et les lieux les plus prestigieux (le Château de Versailles en 2010 par exemple) qui emboîtent le pas.

Quand un artiste coté débarque dans l’art numérique

D’abord panacée des artistes plutôt inconnus, des noms majeurs débarquent dans l’univers de l’art numérique. Takashi Murakami crée l’événement en lançant une collection de NFT basée sur l’une de ses œuvres iconiques, en réponse à la crise sanitaire et aux confinements qui ont paralysé le Japon et le monde entier. Il explique : « Cela était très stressant, au jour le jour, de ne pas pouvoir sortir. Mais mes enfants pouvaient déjà en profiter. C'est une génération complètement différente. Il fallait donc que je m'adapte et que je me lance. Et voilà ma première réponse. » Une réponse qui envahit le monde virtuel. Murakami crée des avatars, des œuvres en réalité augmentée, des visites virtuelles de ses expositions et, surtout, il se lance dans les NFT ! Il décline ses fameuses “flowers” et une multitude de petites images pixelisées. 11 664 images de fleurs sont disponibles au total. « Au départ, ces œuvres étaient de tout petits fichiers informatiques, des JPEG, mais maintenant si vous regardez le marché, vous verrez combien ça coûte. Le prix le plus bas est d'environ 10 000 dollars, donc c'est très cher... et très mystérieux », commente Takashi. L’artiste voit plus loin qu’une simple manne financière : il envisage cette collection comme une fenêtre ouverte sur l’art contemporain et la possibilité de fédérer une nouvelle communauté, notamment la jeune génération. « Si les jeunes ne comprennent pas l'histoire de l'art contemporain, ils ne peuvent pas en profiter. Mais avec le bonus de la réalité augmentée peut-être qu[ils] pourront ouvrir davantage les yeux et entrer ensuite dans le monde de l'art contemporain. », a-t-il affirmé. Les NFT de Takashi Murakami connaissent un succès retentissant. Sa collection Flowers Seed a engendré un volume de 24 424 ethers sur 7 jours avec un prix plancher de plus de 7 ethers (le cours de la crypto monnaie Ethereum était de 1 595 dollars pour 1 ether au 22 août 2022), ce qui le hisse en deuxième position des plus grosses collections d’OpenSea juste derrière le phénomène MoonBirds.

L’art virtuel explose

Ce n’est pas seulement que l’art numérique rivalise avec le marché de l’art traditionnel, c’est surtout qu’il est en passe de devenir incontournable. On n’a de cesse de voir la valeur des NFT se démultiplier, et pourtant il pourrait être légitime de se demander pourquoi acheter une œuvre virtuelle, en somme inexistante et à la disposition de tous. Ce qu’il faut comprendre par là, c’est que les NFT - Non Fungible Token - sont une sorte de certificat de propriété électronique. À la différence des autres systèmes où il est aisé de dupliquer tout fichier numérique (vidéo, musique, image...) par un simple copier-coller, la technologie du BlockChain est venue tout révolutionner en rendant infalsifiable, mais aussi unique, l'œuvre acquise. « Pour comparer à un objet tangible, un NFT est comme une photographie : il peut être dupliqué à l’infini, mais seule une photo identifiée et marquée par son photographe sera considérée comme authentique. » Alors que les artistes peuvent trouver en cette technologie une source de revenus non négligeable, les collectionneurs, eux, peuvent se targuer de posséder un objet à caractère unique. Un véritable vivier de créations garanties originales et traçables, à portée de main. Les NFT et la BlockChain peuvent être considérés comme un réel levier pour le marché de l’art, tant ils permettent de le démocratiser auprès d’une audience aux ressources plus variées (la mise d’entrée peut être parfois de quelques dollars), et surtout auprès d’une génération plus jeune et totalement coutumière des achats d’objets virtuels, déjà nécessaires à la poursuite de leurs jeux vidéos. Désormais, presque tout peut se vendre en cryptomonnaie pour l’équivalent de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers de dollars : gifs, extraits de vidéos, etc. On estime qu'environ 250 000 personnes échangent des NFT chaque mois sur OpenSea, la plus grande place de marché dédiée à cette technologie. L’explosion du marché de l’art numérique est donc bien réel, mais comme toute bulle, celle-ci peut aussi éclater. Nul ne sait si l’art du pixel est éternel, mais il aura au moins laissé dans son sillage son héritage, celui de la preuve de la propriété numérique.

« Au départ, ces œuvres étaient de tout petits fichiers informatiques, des JPEG, mais maintenant si vous regardez le marché, vous verrez combien ça coûte. Le prix le plus bas est d'environ 10 000 dollars, donc c'est très cher... et très mystérieux. »

*En Mai 2008, Christie’s vend aux enchères la sculpture My Lonesome Cowboy de Murakami pour plus de 15 millions de dollars.

Hublot et Takashi Murakami se sont associés pour présenter deux œuvres numériques NFT, inspirées des montres Hublot Classic Fusion Takashi Murakami All Black et de la Classic Fusion Takashi Murakami Sapphire Rainbow, les deux premières montres lancées conjointement par l'horloger suisse et le grand artiste japonais en 2021. Ces deux éditions limitées de 200 et 100 pièces respectivement ont été écoulées en quelques jours seulement et offertes aux propriétaires actuels de ces deux montres en édition limitée.

ÉVÉNEMENT | LVMH

PORTES DUPARADIS

Luxe, Valeurs, Merveilles, Histoires, tels pourraient être les mots porteurs de l’acronyme du prestigieux groupe LVMH. Après 4 ans d’absence, l'événement emblématique qui le fait rayonner internationalement revient… ouvrant les portes de leurs plus grandes Maisons, dévoilant les secrets de ces bâtiments regorgeant d'histoire, mettant en lumière les petites mains : retour des “Journées Particulières".

Texte Louise Koehler

3jours immanquables, les 14,15 et 16 octobre prochain, où le savoir-faire, le patrimoine ainsi que le grandiose seront mis à l'honneur. Initiées en 2011 par Antoine Arnault, la première édition était signée d’un succès fulgurant avec 100 000 visiteurs, 20 Maisons participantes, 25 lieux à travers 5 pays. Un peu plus de 10 ans plus tard, c’est dans 15 pays et pas moins de 96 lieux que les 57 Maisons émerveilleront tous ces chanceux qui fouleront le sol de ces fabriques de rêves. Une opportunité inouïe de découvrir les coulisses de ces marques au caractère d’exception, mais surtout d’aller à la rencontre de celles et ceux qui façonnent le futur du luxe en faisant vivre et évoluer ce patrimoine. 3 jours à travers ces ateliers, chais, caves, hôtels particuliers, demeures familiales, boutiques historiques, allant de la mode aux vins & spiritueux en passant par la joaillerie, la maroquinerie, la bagagerie, et tant d’autres domaines où LVMH domine par un registre d’excellence incomparable.

Les immanquables

Le 30 Montaigne à Paris de la Maison Dior : "Il fallait que ce soit le 30 avenue Montaigne. J'allais m'installer ici et nulle part ailleurs", a affirmé Christian Dior. Tel était le charme du 30 avenue Montaigne, où il a inauguré la Maison Dior en 1946. Imprégnée de l'histoire et de l'héritage de Dior, cette adresse emblématique est synonyme de haute couture et d'excellence française, où se mêlent histoire, créativité et savoir-faire. Après plus de deux ans de rénovation, le bâtiment néo-classique réinventé ouvre à nouveau ses portes aux visiteurs cette année. Entièrement transformé, ce “refuge du merveilleux”, comme l'appelait Monsieur Dior, célèbre l'art de vivre, la gastronomie, la beauté et la culture à travers une expérience immersive avec une boutique, un musée, un restaurant Monsieur Dior avec, à sa tête, le célèbre Jean Imbert, un jardin, les ateliers de couture et de joaillerie. Perpétuant un savoirfaire exceptionnel, les ateliers Dior ont toujours été situés au 30 avenue Montaigne. C'est là que sont créées les collections de haute couture depuis 75 ans. Ils ont retrouvé leur lieu d'origine où artisans, couturiers et brodeurs hautement qualifiés travaillent dans le plus grand secret. Pour la première fois, les visiteurs peuvent découvrir les ateliers de haute joaillerie, où les pierres précieuses se transforment en bijoux fins.

Le Château de Saran à Chouilly de Moët & Chandon : Comme on pouvait s'y attendre, le champagne coule à flots lorsque l'on est invité au château de Saran, situé près d'Épernay, dans la région de Champagne, en France. Moët & Chandon est l'une des plus grandes maisons de champagne au monde. On dit qu'une bouteille de champagne Moët & Chandon est ouverte chaque seconde dans le monde entier... Situé au bout d'une longue allée sinueuse, entouré de bois et de près d'un hectare de vignes de Chardonnay, le château se dresse sur des terres acquises en 1801, où Jean-Rémy Moët, petit-fils du fondateur de la Maison, a construit un pavillon de chasse qui est ensuite devenu la résidence familiale. Aujourd'hui, après une rénovation de cinq ans, à l'occasion des célébrations du 150e anniversaire du champagne brut Moët Impérial, signature de la Maison, le château a été refait pour le XXIe siècle, tout en continuant à évoquer son histoire et son patrimoine de 200 ans. Un lieu réservé aux invités de la célèbre marque de champagne Moët et Chandon, et du groupe LVMH qui en est le propriétaire, où l’exclusivité est ici le maître mot.

Château de Saran

La Maison Dior

MAMER

Projet de construction d’une maison unifamiliale sur un terrain de 2,71 ares dans la commune de MAMER. Cette maison contemporaine de 169 m2 habitables et 247 m2 utiles, dispose d’une terrasse, d’un balcon et d’un jardin. En rez-de-chaussée : un espace indépendant d’environ 29 m2 avec salle de douche pouvant servir de deuxième salon ou de chambre indépendante avec un accès au jardin. Au 1er étage : Un espace de vie de 54 m2 avec cuisine et accès balcon. Au niveau supérieur : 3 chambres et 2 salles de bains. En sous-sol une cave, une buanderie et un local technique viennent compléter les surfaces. Finitions soignées et de qualité clés en mains. Possibilité d’aménagement personnalisé sur mesure. Certificat énergétique A - A

Prix : 1 680 000 € BONNEVOIE

La résidence AURORA se compose de seulement 10 logements dans le quartier de Bonnevoie. Ce projet a été développé dans un concept architectural moderne, élégant, il se démarque également pour garantir des performances énergétiques optimales. Les appartements, du studio à 3 chambres, aux prestations de qualité sont entièrement personnalisables pour répondre à toutes vos attentes. Parking intérieur en supplément à 65 000 € TTC taux de TVA 3%. Certificat énergétique A - B

A partir de 388 000 €. Prix affiché comprenant une cave et un taux de TVA 3% (sous réserve d’acceptation de l’administration).

BRIDEL

Idéalement située sur la commune de Bridel, dans un quartier très calme en fond d’impasse, cette construction neuve contemporaine développe une surface de 242 m2 sur un terrain de 4a07ca. La future villa disposera d’un vaste espace de vie avec cuisine ouvrant sur une terrasse avec une vue dégagée. 2 chambres avec salle de bains privative et accès balcon. Une suite parentale de 45m2 avec dressing, salle de bains et terrasse. La possibilité en rez-de-jardin de faire une 4ème chambre ou un bureau avec un accès extérieur. Finitions soignées et de qualité avec la possibilité de vous accompagner pour imaginer votre maison personnalisée, originale, atypique et unique. Certificat énergétique B - B

Prix : 2 520 000 € WEILER-LA-TOUR

Terrain de 12,30 ares avec contrat de construction pour une maison unifamiliale libre de 4 côtés. Exemple de projet pour une maison d’environ 450 m2. Au rez-de-chaussée : un espace living de plus de 88m2 avec cuisine ouverte, un accès terrasse / jardin, des toilettes séparés et un garage pour 2 voitures. À l’étage : 2 chambres, une salle de bains et une suite parentale avec une salle de douche également. Au dernier étage : une superficie de plus de 27m2 pouvant servir de salle de jeux avec un accès à la terrasse avant. Un bureau, des toilettes séparés et une salle de cinéma avec un accès sur une deuxième terrasse à l’arrière. Sous-sol complet avec une grande cave, une buanderie, une chaufferie et un grand « espace détente » pouvant servir de spa & fitness. Personnalisation possible.

Prix : 1 345 000 € pour la quote-part TERRAIN. Vendue obligatoirement avec contrat de construction !!!

Le salon d’essayage de Berluti : Depuis sa création en 1895, Berluti chausse les hommes les plus raffinés en associant audace, fantaisie et classicisme. De l’innovation radicale du tout premier escarpin à lacets, « Alessandro », au raffinement moderne des pièces de maroquinerie et de prêt-à-porter actuelles, chaque génération de la Maison cultive un savoir-faire exceptionnel dans le travail du cuir et de la patine, pour des modèles à l’élégance et au confort incomparables, entre classicisme décalé et virtuosité technique. L’histoire du 14 rue de Sèvres remonte aux années 1930, avec la fondation des ateliers du célèbre tailleur Arnys, dirigé par la famille Grimbert. Intégrée au sein de Berluti en 2012, la Maison a choisi cette adresse sur la Rive gauche pour y installer son atelier « Grande Mesure » et mettre en valeur le savoir-faire des artisans tailleurs d’Arnys. Depuis, cette boutique ouvre des horizons infinis à Berluti, seule Maison à habiller les hommes entièrement sur mesure, des pieds à la tête. Aidé de coupeurs, d’apiéceurs et de boutonniers, le maître tailleur crée pour chaque client en fonction de ses envies, de sa silhouette, de sa personnalité, de ses usages, une pièce unique, parfaitement ajustée, faite à la main, intégralement pensée par lui et pour lui. Certains éléments de la décoration d’origine des lieux, notamment du mobilier d’époque, ont été préservés, et une restauration a permis de leur redonner leur splendeur d’antan.

Les nouveautés

Les ateliers de Tiffany & Co. à New York : Quelque chose de vieux, de neuf, d'emprunté, de bleu... La Tiffany Blue Box, reconnaissable entre mille par ce bleu emblématique, est un symbole d’amour qui fait rêver le monde entier depuis que la Maison a inventé la première bague de fiançailles des temps modernes, la Tiffany Setting, en 1886. Pour la première fois, Tiffany & Co donnera accès à son atelier de haute joaillerie de la célèbre 5e avenue new-yorkaise : l’Atelier Design et Innovation. Pensé comme un pôle de créativité et d’innovation produit, ce bâtiment à la pointe du progrès abrite un atelier parfaitement équipé où les meilleurs joailliers, ingénieurs et designers de Tiffany sont réunis pour concevoir les collections emblématiques de la Maison. Un lieu qui fait de Tiffany & Co. une figure de proue de l’innovation produit, mais aussi un inlassable défenseur de la qualité et du fait-main. De quoi venir rêver au souvenir d’Audrey Hepburn dans le symbolique “Breakfast at Tiffany’s”.

Visite insolite

Site de production de RIMOWA au Canada : Depuis 124 ans, RIMOWA a fusionné son expertise et son ingénierie artistique pour créer un luxe fonctionnel. Depuis sa fondation en 1898, la Maison a cultivé un esprit pionnier qui se manifeste dans chaque valise qu'elle fabrique. Inspirée par les débuts de l'aviation, elle crée la première valise légère en aluminium en 1937, avant d'introduire ses emblématiques rainures en 1950, puis une série d'innovations au cours des décennies suivantes. Exceptionnellement, RIMOWA ouvre les portes de son site de production en Amérique du Nord. À quelques kilomètres à l’ouest de Toronto, dans le « triangle d’or » des industries manufacturières, à cheval entre le Canada et les États-Unis, cette fabrique est le seul site RIMOWA à posséder une double expertise technologique et à pouvoir produire à la fois des bagages en aluminium et en polycarbonate.

Le salon d'essayage de Berlutti Les ateliers de Tiffany & Co.