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LIFESTYLE

ÉVÉNEMENT | HIDDEN TREASURES BY BMW

UNE SOIRÉE DEVANT LES MEILLEURES SÉRIES

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En mai, BMW a dévoilé les nouveaux modèles de son segment luxe lors de la soirée Hidden Treasures qui s'est tenue dans le cadre insolite du Luxembourg High Security Hub. Durant le dîner, les nouvelles séries X7, 7 et 8 ont brillé de tout leur éclat sous les yeux d'une centaine de privilégiés. La surprise finale dissimulée dans une closed room a finalement dévoilé les derniers trésors cachés de la soirée, des modèles encore tenus secrets par le marque.

EXPÉRIENCE | GRIDX

LE PROJET X DU LUXEMBOURG

Beaucoup de monde, en passant par l'autoroute, a pu entrevoir le chantier énorme qui est entrepris sur Wickrange. Sous ses banderoles Félix Giorgetti, le voile a été levé le 9 juin dernier. C'est le projet GridX, directement inspiré du concept Motorworld fortement implanté en Allemagne surtout, qui s'établit au Luxembourg. Du grandiose, des restaurants, du loisir, un hôtel 4 étoiles, des véhicules anciens et contemporains, une collaboration avec le Musée auto de Turin, du digital, de l'immersion, de l'événementiel. Un concept de folie, tout en un, qui devrait voir le jour au dernier trimestre 2024.

140

LOCATAIRES

1000 M2

SIMULATEURS DE CONDUITE & E-SPORTS

1000 M2

ESPACE D’EXPOSITION NUMÉRIQUE

1 FOOD HALL

18 FOOD CORNERS 2/3 RESTAURANTS GASTRONOMIQUES

1400 M2

SALLE ÉVÉNEMENTIELLE

1500 M2

SPORT ZONES

12

ZONES DE DÉCOUVERTES

900 M2

BUSINESS CENTRE

10000 M2

BUREAUX

140

CHAMBRES D’HÔTEL

200

EMPLACEMENTS DE STOCKAGE POUR VOITURE

1500

PLACES DE PARKING

ÉVÉNEMENT | YACHTING PRIVATE PARTY

ESCALE AU SUD AVEC SEASTEMIA

Cap sur le restaurant Le Sud pour la private party organisée par Seastemia le 15 juin. L'expert en yachting basé à Luxembourg a convié ses clients et partenaires pour une belle soirée qui s'est déroulé sur le rooftop. La Maison Schroeder était également sur le pont pour présenter les montres de plongée Panerai. Photos : Sabino Parente

ÉVÉNEMENT | WONDERFAIR

Le retour du salon de l'exception

Après deux années d'absence, le salon dédié aux amateurs d'horlogerie de luxe, de joaillerie sur mesure, de véhicules de prestige et d'artistes singuliers, a fait son grand retour. Près de 600 invités ont participé aux deux soirées organisées les 1er et 2 juin.

Photos Sabino Parente, Igor Sinitsin pour PC3 Creative

C’est dans le cadre majestueux de l’Abbaye de Neumünster, un ancien monastère qui est aujourd’hui un centre culturel de la ville de Luxembourg, que s'est tenue la Wonderfair, un événement organisé par notre magazine, lors de deux soirées, les 1er et 2 juin. Comme les autres années, l’événement a accueilli des exposants locaux mais aussi internationaux, avec la présence pour la première fois des manufactures Suisse Kross Studio et HYT, des motos Brough Superior, du showroom de mobilier de luxe belge D-Style Interior, ou de l’artiste néerlandaise Margot Van Huijkelom. 600 invités émerveillés ont ainsi découvert une quarantaine d’exposants prestigieux. Nous tenons à remercier l’ensemble de nos sponsors, exposants, partenaires, sans qui cette édition n’aurait jamais pu voir le jour.

SPONSORS

Rothschild&Co, FARE Real Estate, Perrelet, Windeshausen, Seastemia. Bentley, Maserati by Garage Intini, Alpine, Brough Superior Motorcycle, ALD One, Shelby by Gentleman Car, The Car’Tell, Dupont&Jensen, Mc Laren by Louyet, Rolls-Royce Motor Cars Brussels, Indian Motorcycle, Procarlease. KMC Finance SA

EXPOSANTS

Le Collection’Heure, Isabelle Kass avec Franck Muller, Kross Studio, HYT, Bianchet, WatcHour, Luxauction, Harpes&Francart, Morphée Joaillerie, Goralska, Audrey Huet, Bijouterie Hoffmann avec Annamaria Cammilli, le tailleur sur-mesure Edmond Wirth, la créatrice Roseline D’Oreye, D-Style Interior avec Bentley Home. Les artistes Karolien Van Mensvoort et Margot Van Huijkelom, les galeries Pop My Duke et Le Castel Art Gallery.

PARTENAIRES

Cigares par Liberté 56, Champagne Secret, Rova Caviar, Ratafia de Champagne par CWL, Munhowen le Chai, Smell Marketing, Polestar, Réserve Royale.

Shelby by Gentleman Car

Motos Brough Superior

Windeshausen Joailliers avec K&F Montres Le Collection'Heure

Champagne Secret

Motos Indian Motorcycle

Isabelle Kass avec Franck Muller

Fred Krugger et Philippe Médart de Gentleman Car devant les oeuvres de Antoine Dufilho (Le Castel Art Gallery)

Oeuvres de Margot Van Huijkelom

Mobilier Bentley Home avec D-Style Interior

Rova Caviar

KROSS Studio Champagne Secret Bentley Luxembourg

La Joaillière Audrey Huet

Harpes & Francart

Galerie Pop My Duke Ratafia de Champagne

Le tailleur sur-mesure Edmond Wirth

Rolls-Royce Motor Cars Brussels The Car'tell

Seastemia Cigares par Liberté 56

Mobilier Bentley Home avec D-Style Interior

Goralska

Fiat 1100 MM Gobbone d'une collection personnel

Indian Motorcycle

Les oeuvres de Antoine Dufilho (Le Castel Art Gallery) La créatrice Roseline D'Oreye

Fare Real Estate

RALLYE | FAST CLUB AUTOMOBILE

LE CLUB DES GRANDS ENFANTS

Thierry Aerts, Olivier Dellicour, Patrick Gardavoir et Jean-Louis Roppe sont tous les quatre des passionnés de belles mécaniques. Soucieux de se retrouver dans un cercle multimarques, ils se sont réunis pour créer le Fast Club Automobile.

Interview David Bail Photos Alexandre Laurent

PREMIUM : D'ou viens l'idée de créer le Fast Club Automobile ? Patrick Gardavoir : J'ai ressenti le besoin de créer un club multimarques, car parmi mes relations j'ai des propriétaires de très belles voitures, de supercars, mais pas spécialement d'une marque précise, il peut s'agir d'une Ferrari comme d'une Bentley, et la philosophie des grands clubs automobiles monomarques ne correspondait plus vraiment à leurs attentes. La plupart ne se reconnaissaient plus dans ces organisations qui sont devenues davantage des clubs de prestige où il est plus important de posséder la carte de membre que des clubs de vrais passionnés d'automobiles.

PREMIUM : Qui sont les fondateurs ? P. G. : C'est mon ami Thierry Aerts qui m'a glissé l'idée de mener ce projet en me rappelant que j'étais l'homme de la situation. « Tu es passionné d'automobile, tu as fait des rallyes, tu as travaillé dans l'événementiel pendant 15 années et tu as surtout le sens du relationnel, nous devons créer ce club ensemble » m'a-t-il lancé. Ensuite, tout a été très vite, on pensait se retrouver à une dizaine de copains et on est à présent une centaine. On a dû demander de l'aide auprès des membres, Jean-Louis Roppe et Olivier Dellicour nous ont rejoints au board, c'est ainsi qu'on s'est retrouvés à 4. Nous avons ensuite structuré le club en créant le Fast Club Automobile ASBL. Par la suite, Benjamin Rulmont, Nathalie (Des femmes et des moteurs) et Jacques Marcotty nous ont rejoints.

PREMIUM : Contrairement à de nombreux autres clubs, vos frais d'inscription et de participation sont raisonnables. Comment expliquezvous ça ? P. G. : Nous ne voulons absolument pas faire du profit, nous souhaitons uniquement couvrir nos frais de fonctionnement, sans plus. Nous ne sommes pas et ne serons jamais une organisation commerciale. Nous garderons toujours à l’esprit le souci de limiter au maximum le coût de participation demandé. La structure que nous avons mise en place devrait nous permettre d’être sponsorisés. Nous pourrons ainsi garantir un maximum de plaisirs et de satisfaction pour chaque rallye à des prix raisonnables. PREMIUM : Quels sont les véhicules les plus spectaculaires au club ? P. G. : Parmi les plus belles supercars, on compte une Mercedes-AMG GT Black Series, c'est une voiture exceptionnelle car seulement 40 étaient disponibles pour la France, une McLaren 720s, une Ferrari SF90 Stradale et une 812 Competizione.

PREMIUM : Comment sont organisés les rallyes du Fast Club Automobile ? P. G. : Une journée type de rallye démarre avec un petit-déjeuner le matin, un déjeuner le midi, et un cocktail en fin de journée avec des surprises, comme par exemple cette Rolls-Royce exposée dans la cour du château de Grandvoir durant notre rallye en avril. Jean-Louis Roppe supervise l'organisation et chacun apporte ses compétences. Olivier Dellicour gère le Road book avec Philippe, un indépendant qui s'occupe du tracé, Thierry Aerts apporte son oeil averti sur les points à améliorer, Jacques Marcotty, du haut de ses 17 années d'expérience au Club Ferrari, donne également son avis, et Benjamin s'occupe des contacts avec les partenaires et les prestataires. Pour ma part, j'assure la promotion de l'événement et des relations avec les participants.

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L'INTERVIEW

JEAN-CLAUDE BIVER

BOUCLE LA BOUCLE

La star de l'horlogerie fait son retour. Celui qui a su ressusciter Blancpain, relancer Omega et fait décoller Hublot, était le 13 mai dernier l'invité de la soirée Star & Stories du Casino 2000 pour présenter sa nouvelle marque horlogère.

Interview David Bail Photos Sabino Parente

D

ans cette ambiance feutrée du Purple Lounge au Casino 2000, et en présence d'une centaine d'invités, Jean-Claude Biver était là pour se raconter. Et dieu sait que ce ponte de l’industrie horlogère a de quoi dire. Car ce grand homme, au sens propre comme au sens figuré, a lancé ou relancé certaines des plus grandes manufactures actuelles : Blancpain, Omega, Hublot, Tag Heuer, Zenith. Intimiste n’était pas seulement l’ambiance, mais aussi l’échange. Assis à mes côtés, sur la scène qui lui était dédiée, Monsieur Biver s’est montré éloquent, disponible, généreux en temps et en anecdotes. Il est revenu sur quelques uns de ses grands faits d’arme et sur sa vision de la vie. De ses confessions, tout ce qu’il a réalisé le fut à la sueur de son travail et au battement pour sa passion. Depuis qu’une Omega lui fut offerte pour sa communion, à ses huit ans, l’amour des montres ne l’a jamais quitté. Après quasiment cinquante ans de carrière, les méthodes marketing et management de Biver font toujours recette. Du haut de ses 73 ans, ce natif luxembourgeois se lance dans un nouveau projet : créer sa propre marque. Une marque de luxe, artisanale, aux finitions les plus poussées. Il nous en parle a demi-mot, laisse planer le suspens... et notre curiosté est toute aiguisée. Au travers de cette nouvelle entreprise, JCB nous avoue qu'il boucle la boucle de la vente jamais vraiment digéré de Blancpain, et en profite pour vivre cela aux côtés de son fils. Une aventure d’une vie, familiale aussi, qui plaide pour le savoir-faire et l’héritage. Le voile sera levé en 2023, mais une chose est sûre, ce selfmade men taillé pour le succès fera tout pour faire de sa marque une référence dans l’industrie. A suivre.

PREMIUM : Quel a été le déclencheur de votre passion pour l’horlogerie ? Jean-Claude Biver : Pour ma première communion, j’ai reçu une montre. C’était une Omega qui s’appelait Constellation, et en quittant l’église, en rentrant à la maison, mes parents m’ont dit : « Il faut nous rendre la montre, on va la mettre dans le coffre, et quand tu auras 20 ans, on te la rendra. » Alors ils me l’ont rendue quand j’avais 20 ans. C’était une belle émotion, je l’ai mise au poignet et, un jour, je suis allé faire du ski, et ma mère m’a dit: « Fais attention, tu ne vas quand même pas aller faire du ski avec cette montre ! » J’ai dit : «Mais si ! Il n’y a pas de problème, ne t’inquiète pas. » Et bien... elle avait raison : quand je suis arrivé en bas de la piste, je l’avais perdu. Ça m’a marqué parce que c’était la montre de mon grand-père, de ma première communion, une montre où il y avait mon nom gravé sur le fond, et ça m’a vraiment choqué, ça m’a fait prendre conscience de ce que c’était d’abord un cadeau, un cadeau émotionnel, et puis ça m’a aussi fait prendre conscience de l’objet qu’est la montre. Depuis ce moment-là, je me suis intéressé aux montres. Pour quelle raison ? Parce que j’ai voulu la retrouver, et je me disais : « Elle va un jour ressurgir chez un antiquaire, on va la retrouver ! » Comme je ne l’ai pas retrouvée, à 22 ou 23 ans, j’en ai acheté une, mais ce n’était pas la mienne. Il n’y avait pas la signature. Et je l’ai quand même achetée parce que je ne pouvais pas accepter d’avoir perdu la montre de mon grandpère, donc j’en ai racheté une identique. Ça, c’est le début pour moi de l’horlogerie, née du malheur de l’avoir perdue. Ça m’a fait prendre conscience que la montre existe, et qu’elle a une signification bien plus importante que d’indiquer l’heure. Si elle ne servait qu’à ça, on n’en aurait pas besoin, parce que l’heure est sur les téléphones, elle est partout. Donc toute la valeur d’une montre, c’est l’âme, c’est le cadeau, c’est la beauté, c’est l’émotion, c’est l’éternité. Indiquer l’heure, c’est un peu con.. euh pardon, ça ne sert à pas grand chose, puisque le téléphone vous la donne avec grande précision. Ces nouvelles valeurs de la montre, c’est ce qui fait aujourd’hui son succès. On peut se poser la question : comment est-ce possible qu’une montre ait autant de succès alors qu’on en a pas besoin ? Parce que c’est un bel objet, un objet qui indique votre goût, qui vous êtes. C’est un objet qui vit, elle fait tic-tac tic-tac, son cœur bat, elle vous suit... PREMIUM : En 1982, vous rachetez Blancpain avec votre ami Blaise Piguet. Quelles ont été les clés de votre succès pour en faire la grande maison que l’on connaît aujourd’hui ? J-C. B. : Les raisons de mon succès sont toujours, jusqu’à aujourd’hui, les mêmes. C’est d’abord mes collaborateurs. Moi, je ne suis qu’un chef d’orchestre. Mon succès, c’est mon orchestre : c’est le violoniste, c’est le pianiste, c’est eux qui font la musique. Moi, c’est sûr que je dirige, mais enfin je ne suis que le dirigeant. Je suis le type qui met en ordre, qui donne certaines instructions, mais mon succès, c’est mes gens ! C’est eux qui font le succès. La deuxième chose qui fait mon succès, c’est ma passion. Quand vous êtes passionné, le temps que vous consacrez à votre travail ne compte plus. C’est pour ça que je n’ai plus d’horaires, je peux pas m’imaginer avoir un horaire ! Je me lève quand je peux, c'est-à-dire quand j’ai envie. Souvent, je me réveille à 3h, 4h du matin ; suivant la quantité de mes tâches, mon réveil devient automatique. Donc, quand vous êtes passionné, vous ne travaillez plus, vous avez du plaisir, de la passion. Ça c’est le deuxième élément. Et le troisième élément, c’est que, pour moi, la montre a toute une signification émotionnelle. Comme je l’ai déjà dit avant, c’est mon grand-père. Chaque fois que je vois une montre, je pense à lui, et voilà... et j’aime penser à mon grand-père, j’aime penser à ma grand-mère, et souvent je me dis « Et bien, s’ils sont des anges gardiens, ils me protègent, me dirigent, me guident. » Ça, c’est juste ma croyance. Je ne demande pas à tout le monde de croire la même chose avec la montre, mais voilà les trois éléments de mon succès.

« ON PEUT SE POSER LA QUESTION : COMMENT EST-CE POSSIBLE QU’UNE MONTRE AIT AUTANT DE SUCCÈS ALORS QU’ON EN A PAS BESOIN ? PARCE QUE C’EST UN BEL OBJET, UN OBJET QUI INDIQUE VOTRE GOÛT, QUI VOUS ÊTES. C’EST UN OBJET QUI VIT, ELLE FAIT TICTAC TIC-TAC, SON CŒUR BAT, ELLE VOUS SUIT. »

PREMIUM : Après Blancpain, 10 ans plus tard, vous revendez votre bébé au groupe SNH, qui deviendra Omega. Pour quelle raison ? J-C. B. : Elle est toute simple, et c’est un enseignement intéressant. En réalité, je donne l’impression aux gens que j’ai tout réussi, que je suis fort, que je suis solide, mais en fait je ne suis rien de tout ça, et je suis très sensible. Ce ne sont pas vraiment des qualités, mais enfin... et la preuve, c’est que lorsqu’on a eu des difficultés avec Blancpain en 1992, il faut dire que les taux d’intérêt étaient montés à 8%, il y avait une crise sur le marché hypothécaire, et j’ai eu une sorte de découragement. Non seulement à cause de cela, mais en plus de quelques petits problèmes de qualité, et j’étais en instance de divorce. Et là, je dis toujours aux jeunes : faites bien attention avec qui vous allez vous marier, parce que le mariage est capital dans la vie d’un homme et d’une femme. Il peut tout décider, et le mariage m’a obligé indirectement à perdre l’espoir, à ne plus voir le futur, et j’ai dis « Je vends, j’en ai marre ». Et ça, c’est une sorte de suicide dont je me remets seulement aujourd’hui. J’ai vendu en 1992, on est en 2022, et je n’ai toujours pas digéré cette vente. C’est la raison pour laquelle je veux recommencer comme Blancpain, comme avant, parce que je veux terminer mon voyage. Et à 73 ans, le Biver se remet à l’établi et il recommence. Mais j’ai une bonne raison, une motivation énorme, et je sais que j’en ai besoin, de faire ce pas, de recommencer, pour effacer cette frustration que j’ai en moi d’avoir vendu Blancpain sur un coup de tête et à cause d’un divorce. PREMIUM : Comme quoi la famille est un pilier lorsqu’on est entrepreneur. J-C. B. : La famille, c’est capital ! Il n’y a pas de grand homme sans une grande femme derrière, ça n’existe pas ! (Applaudissements) PREMIUM : Bien choisir, ce n’est pas simple quand on est jeune... J-C. B. : Non, surtout que ça peut être la bonne à 23 ans pas mais à 33, parce que chacun évolue différemment. Par moments, il y a une malchance, parce que l’homme ou la femme évoluent autrement. Aujourd’hui, j’ai des bons rapports avec tout le monde, mais à l’époque je ne sentais plus ma femme et elle non plus, et on a divorcé, parce qu’on était des gamins et qu’on était pas mûrs. PREMIUM : Se sentir épaulé, c’est important pour vous ? J-C. B. : il n’y a pas mieux qu’une femme, à mon avis, pour épauler un homme. On a besoin d’affection, d’amour, de tendresse. All you need is love ! Les Beatles l’ont chanté, mais merde, c’est tout ce dont on a besoin ! C’est essentiel, et ce qui est génial, c’est qu’on ne peut pas l’acheter. On peut être riche à millions, on ne peut pas acheter l’amour. Quelle chance ! Ça, ça montre quand même que la vie, même avec de l'argent, on ne peut pas y arriver. Aimer n’a rien à faire avec l’argent, le luxe, rien, c’est autre chose. Aimer c’est être proche de Dieu déjà, c’est spirituel, c’est magnifique, et je pense que le plus beau cadeau que la vie puisse nous faire, c’est la capacité d’aimer. Et quand on peut aimer, c’est là qu’on devient riche, riche d’amour. C’est beaucoup plus important que riche d’argent. (Applaudissements) PREMIUM : Et les enfants dans tout ça ? J-C. B. : Bien sûr, je ne les néglige pas. Ils viennent dans un deuxième temps, c’est encore plus important, parce que nous ne pouvons réussir notre vie que si nous avons transmis aux enfants. Transmettre du savoir, de l’éducation, la transmission nous permet de nous accomplir. Et pour transmettre à un enfant, il faut avoir le sens de la responsabilité, il faut prendre du temps et il faut investir. Si je crée ma marque, ce n’est pas seulement pour moi, c’est aussi parce que je vais transmettre, et j’ai toujours rêvé d’avoir un jour mon fils à mes côtés. Ça fait maintenant un mois qu’on a pris cette décision, et quand je ne le vois pas un jour, je m’ennuie déjà de lui, parce que je me suis habitué à le voir tous les jours. Et c’est magnifique. Je souhaite à tous les papas d’avoir l’occasion de transmettre leurs savoirs, leurs passions à leur enfant. PREMIUM : Je reviens sur votre parcours, comment avez-vous vécu l’arrivée du Quartz lorsque vous débarquez chez Omega ? J-C. B. : Le Quartz c’est une formidable invention technologique, c’est extraordinaire, parce que ça marque l’heure pendant des années, il suffit d’une pile à 5 balles à mettre dedans, et la montre marche pendant des années avec une précision invraisemblable. Donc c’est un produit absolument génial, mais c’est un produit technologique, et comme tous les autres, ils n’ont pas d’âme, juste une pile, un circuit imprimé. Donc la montre à Quartz, c’est juste un instrument industriel qui est magnifique, que je ne conteste pas, mais je n’en porte pas à mon poignet, là où il y a les veines, le sang qui passe, le pouls, je ne vais pas me mettre une pile là-dessus bordel (rires) ! Moi, c’est la montre mécanique, elle a été faite par des femmes, des hommes, avec leurs doigts, leurs mains. On les appelle d’ailleurs les mains du miracle, parce que c'est ce qu’ils font, quand on voit à quel point il y a de la miniaturisation, à quel point ils sont précis et travaillent avec rigueur, avec propreté, avec soin. Une montre à Quartz, c’est le miracle de la technologie, mais elle devient obsolète, alors que la montre de mon grand-père, encore aujourd’hui, elle est valable. Les montres de 1950, elles sont encore aujourd’hui aux poignets des gens. Elles marchent toujours. C’est pour ça que je dis : la montre mécanique n’a pas de concurrence possible, elle représente l’éternité, alors que la montre à Quartz représente magnifiquement, merveilleusement bien la technologie. Mais elle ne reste jamais longtemps, puisqu’elle est tout le temps remplacée par une nouvelle. Donc la technologie, c’est l’obsolescence programmée. Et l’art, c’est l’éternité, donc le choix est vite fait ! PREMIUM : Est-ce que vous êtes le pionnier, à l’origine de l’idée d’utiliser des célébrités comme ambassadeurs ? J-C. B. : Je ne sais pas si j’en suis à l’origine, mais j’ai beaucoup utilisé les célébrités, et d’une manière très humaine. C’est à dire que chaque célébrité devait d’abord manger avec moi, et en français on dit « Je ne dîne pas avec les cochons», donc durant un repas, on arrive à percevoir le caractère de la personne, son éducation, son style, la façon de manger, rapide ou lente, parler avec la bouche pleine, etc. Durant un repas, on a beaucoup

« LA MONTRE MÉCANIQUE d’indications ; j’ai toujours déclaré vouloir

N’A PAS DE CONCURRENCE d’abord manger. Ce que j’ai fait avec tous mes ambassadeurs avant de leur faire signer

POSSIBLE, ELLE REPRÉSENTE un contrat. Ceci a fait que mes ambassadeurs n’avaient pas seulement une relation

L’ÉTERNITÉ, ALORS QUE avec ma marque mais aussi avec moi. Donc

LA MONTRE À QUARTZ la relation était très humaine, c’est devenu des amis, et quand l’ambassadeur devient REPRÉSENTE MAGNIFIQUEMENT, MERVEILLEUSEMENT BIEN LA un ami, il n’est plus là parce qu’il est payé mais parce qu’il partage. Et il vaut mieux avoir quelqu’un avec vous qui partage les TECHNOLOGIE. » mêmes élans, les mêmes passions, que quelqu’un qui vient pour l’argent. La conséquence est que mes ambassadeurs ont travaillé complètement différemment qu’avec les autres marques. Ils étaient comme en amitié, et ça crée des relations, un climat de confiance, et de partenariat qui est beaucoup plus génial. PREMIUM : Vous avez fait beaucoup de rencontres, est-ce que vous avez des anecdotes ? J-C. B. : Il y en a plein, plein, plein. L’une d’elle est assez extraordinaire, et montre le tempérament et la manière de se comporter en Amérique. Nous étions à Rome, et l’avion n’a pas pu décoller à cause du trafic, et on nous a annoncé un retard d’1h30. Cindy Crawford était habillée avec une robe à paillettes, elle sortait du show télévisuel et, tout d’un coup elle a dit : « Est-ce que je peux aller chercher ma valise dans l’avion ? » Le pilote est revenu avec la valise, et elle a dit : « Je vais me changer ici, les toilettes sont fermées ». C’était un tout petit aéroport : « Tournez vos têtes, mais ceux qui veulent regarder le peuvent » et elle s’est déshabillée et changée. Elle a dit ça d’une manière tellement intelligente et sans faire de manières, que tout le monde était sous le charme et a détourné le regard.

PREMIUM : En 2004, vous devenez CEO de Hublot. Est-ce que vous appliquez les mêmes méthodes pour son développement que chez Blancpain ? J-C. B. : J’ai toujours, malheureusement, la même méthode : le respect de ceux qui travaillent, parce que c’est eux qui font le succès. Et que ce soit chez Hublot, chez Blancpain, plus tard chez Zenith ou Tag Heuer, j’ai toujours respecté ce principe. Le deuxième est de ne jamais demander à autrui ce que vous exigez de vous-même ! Par exemple, je suis au travail tous les jours à 5h du matin, mais ça ne m’autorise pas à l’exiger de mes collaborateurs. Pourquoi ? Mais parce qu’ils ne sont pas comme moi ! Ils ont peut-être des responsabilités, d’autres choses à faire, des enfants à amener à l’école, etc. Ça, c’est une règle qu’on appelle le respect. J’ai toujours eu à peu près les mêmes principes : Respecter ! Pardonner ! Partager ! C’est ça la vie communautaire. C’est valable dans une famille, et une entreprise c’est une famille ! C’est la même chose, et il faut appliquer les mêmes règles. J’applique toujours les mêmes choses, parce que c’est la base.

PREMIUM : Chez Hublot, vous demandez à vos proches collaborateurs d’énoncer les bêtises qu’ils ont faites chaque semaine. Est-ce que cela fait partie d’une stratégie ? J-C. B. : Oui, ça c’est ma théorie sur l’erreur. L’erreur est formatrice, nous ne pouvons pas progresser sans faire des erreurs, c’est impossible, ça n’existe pas. L’enfant qui naît, qui a 15 mois, quand il essaye de marcher, d’abord il échoue, il échoue 365 fois, il fait des essais. Mais peu à peu, le cerveau et les muscles arrivent à se synchroniser, et le petit père tient debout. Et tout de monde fait «Oh, c’est un miracle ! Il marche ! Regarde, regarde ! ». Mais combien de fois est-il tombé ? Combien de fois a-t-il échoué avant de marcher ? C’est bien la preuve que l’erreur est formatrice. C’est pour cela qu’il faut permettre à chacun de faire au minimum une erreur, à la limite deux fois la même. La troisième fois qu’il fait encore l’erreur, il faut lui faire un très bon certificat de salaire et l’envoyer à la concurrence, là il nous aidera plus que chez nous (rires).

PREMIUM : Quelles sont vos montres fétiches, les modèles que vous appréciez le plus parmi tout le paysage horloger ? J-C. B. : Ce sont celles d’un jeune horloger qui s’appelle Rexhep, et qui pour moi est le plus grand artiste de l’horlogerie. C’est un homme qui a les mains de Dieu, qui a une sensibilité, une imagination et un soin, il fait des montres d’une beauté et d’une finition extrêmes. Il arrive à gérer même l’invisible. Et quand on arrive à gérer l’invisible, c’est qu’on est plus dans ce monde, mais dans une autre sphère. Rexhep est un ami, je le conseille et je suis amateur de son art, je lui achète des montres. Je le cite parce que c’est vraiment pour moi le plus grand, mais le moins connu aussi parce qu’il fabrique 30 montres par année, donc il fait 2 montres par mois. Il a failli venir travailler chez moi en tant qu’horloger, il est indépendant, à son compte, probablement depuis 14 ans, et il n’a même pas 40 ans. PREMIUM : On en arrive au sujet sur lequel on se pose beaucoup de questions. Pourquoi avoir choisi de lancer votre marque ? J-C. B. : C’est une façon de boucler la boucle. Secundo, c’est aussi achever ma transmission puisque je fais cette marque avec mon fils, c’est lui le futur. Donc je le prépare, dans quelques mois ou années il aura reçu de moi non seulement un père, un éducateur, un modèle, un copain, un partenaire, mais en plus il aura appris ce qu’est l’horlogerie, et je pense qu’il aura du succès, parce qu’il est déjà extrêmement doué aujourd’hui, et j’apprends aussi de lui. C’est un plaisir extraordinaire, quand tout d’un coup il m’envoie un mail et que je me dis « Oh nom de Dieu il a raison ! », et ça c’est magnifique. Le jour où c’est votre gamin vous apprend, à ce moment-là vous avez l’impression que vous avez réussi. Mais si à 40 ans c’est encore vous qui devez tout lui dire, alors vous avez raté son éducation.

PREMIUM : Est-ce qu’on peut avoir des petites informations sur les futurs modèles ? J-C. B. : Non, je n’aime pas en parler quand ils n’existent pas encore. Ce qu’on peut dire, c’est que nous allons fabriquer 3, voir 4 montres par mois, donc on va faire 40 montres par année, peut-être 43, 42, c’est extrêmement réduit, on va aller vers la qualité la plus élevée possible. Quel qu’en soit le prix ! Quoi qu’il en coûte ! Quels qu'en soient les efforts ! On ne cédera sur rien et on ira dans tous les coins invisibles. L’invisible doit être maîtrisé, on veut se rapprocher du 17ème siècle, et surtout donner une âme. Je veux devenir un fabricant de montres qui ont de l’âme, et je veux que cette âme se mette en contact avec les acheteurs. À ce moment-là, on n’aura pas seulement fait que vendre une montre.

PREMIUM : C’est prévu pour quand tout ça ? J-C. B. : Pour mars-avril 2023.

PREMIUM : Le réseau de distribution a-t-il déjà été pensé ? J-C. B. : On aura 12 à 15 amis détaillants qui auront l’exclusivité de la vente, de la transmission de mes pièces. Ça, c’est aussi ma manière de dire merci à 12,15 clients dans le monde. Il y en a un au Japon, un à Singapour, un au Moyen-Orient, un en Arabie Saoudite, un à Dubaï, un aux USA, un au Mexique, un au Brésil, un en Espagne et un en Suisse, etc. Ça va être un club de 12 à 15 personnes, bijoutiers, joailliers, que je connais depuis des années, qui auront l’exclusivité mondiale de la vente de mes objets. C’est ma façon de leur dire « merci, merci de m’avoir aidé, merci de m’avoir lancé, je vous donne mes montres et uniquement à vous. Il n’y en aura jamais sur Internet, jamais ailleurs, jamais je n’en vendrai une moi-même directement. C’est vous qui êtes mes ambassadeurs, parce qu’un magasin n’est rien d’autre finalement qu’un ambassadeur de la marque, et donc vous êtes les miens. C’est moi qui vous remercie maintenant en vous donnant la vente de mes montres »

PREMIUM : Est-ce que vous avez déjà des personnes qui se sont portées acquéreurs ? J-C. B. : Je pense qu’il y en a 40 qui se sont annoncées. On a déjà des commandes importantes, etc. Ça, c’est la chose la plus facile, parce qu’au début, quand on parle de rareté, et surtout dans l’horlogerie, tout le monde veut en acheter une. Mais il ne s’agit pas d’en vendre une, il s’agit de vendre un concept, un esprit, une philosophie, et surtout de transmettre.

PREMIUM : Vous êtes la preuve que la Suisse ne fabrique pas que du chocolat et des montres, mais aussi des hommes d’exception ! J-C. B. : Mais je suis luxembourgeois (applaudissements), je suis né au Luxembourg !

Lors de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, l’ancien footballeur a choisi de devenir l’ambassadeur de la Maison Hublot au Brésil.

ÉVÉNEMENT | 9TH LUXEMBOURG POLO INTERNATIONAL

LE TOURNOI DU CŒUR

Trois jours glamours dédiés au plus ancien des sports d’équipe : le polo. Le Polo Club Luxembourg, qui fête sa 18ème année, nous a offert la 9ème édition du Luxembourg Polo International les 24, 25 et 26 juin derniers. Un événement cosmopolite qui a réuni 6 équipes, 24 joueurs, une dizaine de nationalités et une centaine de chevaux : les stars du jeu. Une autre célébrité arpentait le terrain : Lisa Salvo, meilleure joueuse mondiale de Polo, qui honorait le Luxembourg de sa visite pour la première fois. Au programme : concours de chapeaux, voitures anciennes, remise en place des mottes de terre après chaque match, comme dans le film Pretty Woman, ou encore la fameuse White Party au Come à la Maison le vendredi soir, et dîner sur le terrain avec l’Aperinenetwork le samedi. Des moments sportifs sous le signe du prestige et de la solidarité, avec la présence d'une équipe de joueurs portant les couleurs de l’Ukraine et la mention #StandWithUkraine. Cette action a permis de collecter des fonds pour l’Association ukrainians.lu. Photos : Val Wagner