La fraternité religieuse à la limite de la haine patriotique

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La fraternité religieuse à la limite de la haine patriotique. L’amitié et la fraternité sont le fruit du bon caractère et l’éloignement ainsi que la division sont le fruit du mauvais caractère car le bon caractère implique la concorde et le mauvais caractère favorise la rancune, la jalousie et l’hostilité. Le référendum Suisse, interdisant la construction de minaret, est un verdict des urnes radicales dans un pays d’ordinaire tempéré car l’impact de ce référendum interpelle directement les millions de musulmans sur le sol européen et puisque les suisses n’ont pas voté sur les minarets mais sur l’Islam. Au delà des frontières de ce petit pays européen avec ces 400 mille musulmans, soit un peu plus de 5% de sa population, ce vote est devenu un vrai thermomètre de l’opinion européenne où sont citoyens des millions de musulmans, malgré que le minaret n’est qu’un élément architectural, qui est loin d’être une obligation religieuse puisque ces tours répondent davantage à une inscription symbolique de l’édifice cultuel dans le paysage urbain qu’à une prescription religieuse. Autrement dit, il n’a pas été préconisé par le prophète Mohamed « QSSL » car sa première apparition fût à la fin du premier siècle de l’Hégire (VIIIe siècle après JC) afin de symboliser l’élévation de l’homme vers Dieu. Malgré que le minaret n’est pas une provocation mais juste un élément urbanistique qui n’incite pas à la violence et qu’il est un passage obligé qui atteste que ce qui était étranger est désormais endogène et transforme le paysage architectural historique, culturel du Vieux Continent. Les musulmans européens estiment que si les minarets dérangent les gens en Europe, ils peuvent très bien s’en passer, du moment que la religion musulmane soit respectée et que les européens ne fassent pas de preuve de haine à l’encontre de l’Islam, sous prétexté d’identité patriotique et nationale car ce qui fait mal aujourd’hui après ce « «vote de la honte », comme il a été nommé au lendemain de la votation par le journal français « Libération », ce sont bien les aprioris autour de la religion musulmane et cela même chez certaine classe politique européenne car en Europe, quant on désigne l’Islam, on ne parle que de sectes, d’extrémisme et d’intégrisme, au point que les gens finissent par faire l’amalgame en stigmatisant l’Islam dans son ensemble et de le diaboliser puisque aujourd’hui, pour beaucoup d’européens, parler de musulmans n’est que pour évoquer les radicaux et le terrorisme. Cela ne fait qu’alimenter la peur des gens alors que l’Islam est une religion de tolérance, sinon comment expliquer qu’il y’a encore des églises en Algérie, qui font même partie du patrimoine national, ainsi que des synagogues en Tunisie et pourtant ces pays sont à une grande majorité musulmane et que les Chrétiens et les Juifs sont vraiment minoritaires, sans que leurs lieux de culte ne soient interdits malgré qu’ils n’appartiennent pas au paysage de ces pays.

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Si l’argument urbanistique masque le véritable enjeu de nature culturelle ou religieuse dans l’affaire des minarets en Suisse et que les européens ne rencontrent pas les mêmes réserves à l’encontre d’une tour de centre commercial ou d’un multiplexe de cinéma, c’est parce que comme disait Benjamin Franklin : « Ils nous appellent sauvage parce que nos manières diffèrent des leurs ». Contrairement à toutes les prévisions des spécialistes, les Suisses se sont prononcés par un référendum à plus de 57% en faveur de l’interdiction de la construction des minarets pour les mosquées, au point que désormais la Constitution helvétique, dans son article 72, contient un nouveau paragraphe désignant que « La construction de minarets est interdite » et cela parce que « suivre uniquement parfois, c’est suivre aveuglement », que ce résultat qui dément tous les sondages des instituts avec une marge d’erreur considérable a été réalisé, puisqu’on estimait avant la votation que jamais la barre des 40% de « Oui » ne serait atteinte. Ce résultat de 57% de « Oui », traverse toutes les catégories politiques de la Suisse et représente un courant d’opinion qui craint, avec l’Islam, un retour du religieux intolérant car influencé par les peurs qu’alimentent quotidiennement les médias et qui utilisent souvent le terrorisme et le fondamentalisme comme preuve pour expliquer le seul critère des motivations et des pratiques de la religion musulmane. L’Islam qui suscite une véritable inquiétude en Europe puisque durant les trente dernières années, il est la seul religion qui rencontre toujours ce problème de construction de lieux de culte, au point que seule la construction de mosquées continue à susciter beaucoup de conflit, au moment qu’aucun autre lieu de culte comme celui des Sikhs ou pentecôtistes et même juifs, ne provoquent ces opposions puisque les arguments opposés aux constructions des mosquées sont rarement de points précis, tenant modalités du lieu au voisinage, mais plutôt des arguments généraux, c’est-à-dire idéologiques. Au cours des deux dernières décennies, le monde occidental assiste à un renouveau de la pensée musulmane basé sur la science et l’explication du Coran par les nouvelles découvertes. Ce style de prédiction s’est avéré plus efficace et à conduit de nombreux intellectuels occidentaux à reconnaître l’authenticité du Coran comme parole divine et en déduire une preuve irréfutable de l’existence de Dieu. Durant l’histoire, l’Islam s’est illustré par des exemples de tolérance et de liberté de conscience comme à l’aube de l’Islam, cette histoire du Juif, voisin du messager Mohamed « QSSL », qui se plaisait à jeter sa décharge devant la porte du prophète et celui-ci ne disait jamais rien. Il la ramassait et la jeta au loin, jusqu’au jour ou le prophète remarqua que son voisin arrêtait de jeter sa décharge devant sa porte. Il s’en inquiéta et demanda des nouvelles de son voisin Juif. Lorsque Mohamed « QSSL » apprit que son voisin était malade, il lui rendit visite, ce qui a fait intriguer le Juif, au point de demander au prophète pourquoi s’était-il dérangé pour venir le voir malgré qu’il était de mauvais comportement avec lui ? Le Messager de Dieu lui répondit que « L’Islam me fait 2


obligation de te rendre visite, c’est ton droit de voisin ». Comme le prophète Mohamed « QSSL » disait que: « Ce sont les plus modestes qui savent aimer et se faire aimer », le 26 mars 1979, l’Egypte de Sadate est devenue le premier pays musulman à accepter une paix durable avec son voisin, qui constitue l’Etat hébreu et cela après plusieurs guerres de libération durant la période de l’Egypte de Nasser afin de rendre son indépendance à la Palestine, de la domination Sioniste. Maintenant que trente années sont déjà écoulées depuis que ce traité de paix entre l’Egypte et Israël fut signé et que le drapeau d’Israël flotte au Caire et celui de l’Egypte à Tel-Aviv, au point que l’ambassade d’Israël au Caire fonctionne comme n’importe quelle autre délégation diplomatique et malgré l’offensive militaire sans précédent sur la bande de Gaza en décembre 2007, où des centaines de morts étaient comptabilisés parmi les civils palestiniens afin d’éliminer le Hamas des territoires occupés malgré qu’il a été élu démocratiquement. Après la fermeture de l’ambassade d’Israël en Mauritanie par cause de cette offensive contre le peuple palestinienne par l’Etat Sioniste d’Israël. Pour les égyptiens de ce début du XXIe siècle, les juifs sont devenus très proches d’eux car ce sont des gens du livre par contre que les frères palestiniens ne peuvent continuer à recevoir le soutient de l’Egypte puisqu’ils se battent entre eux et ne soutiennent pas leurs propres frères. Même s’ils se disent du coté des palestiniens, les égyptiens estiment qu’il n’y a que Dieu qui pourra protéger ce peuple d’Israël car le président Moubarak à 70 millions d’égyptiens pendus à son coup et comme le peuple égyptien a faim, il faut qu’il leur donne à manger, pourquoi de facto, la normalisation avec le peuple israélien se fait depuis trente ans petit à petit, à différents niveaux, auprès des masses populaires aussi bien que des intellectuels égyptiens. Il n’y a pas si longtemps, les syndicats excluaient encore leurs membres qui avaient eu des relations avec Israël, alors qu’aujourd’hui, ils ne le font plus car même si Israël viole les droits des frères palestiniens et le droit international, en imposant un siège inhumain et immoral à la bande de Gaza, cette paix unilatérale de la part des égyptiens rapporte au pays, sur le dos de milliers de morts palestiniens et de souffrances quotidiennes d’un peuple sous embargo, chaque année 10 milliards de dollars grâce à 7 millions de touristes, ainsi que 10 autres milliards grâce au canal de Suez, sans compter les aides des Etats Unies et des transferts d’argent des égyptiens émigrés en occident. Les égyptiens, après avoir été surpris par l’initiative de leur président Sadate de la signature des accords de paix avec leur ennemi juré Israël, au point de le tuer devant les caméras de télévision, ils se rendent compte grâce aux bonnes relations du président Moubarak avec Israël, que Sadate était bien en avance sur son temps et qu’aujourd’hui, ils l’on bien compris car le choix de la paix avec Israël, sans l’indépendance de la Palestine, était essentiel pour l’Egypte et cela même si la paix actuelle est dans l’intérêt de l’Etat hébreu puisqu’ils conseillent aux frères palestiniens, que la guerre 3


n’est pas le seul moyen de résister à la colonisation parce que le recours aux armes permet simplement d’entretenir leurs illusions et de masquer leur impuissance car il existe le droit international et les alliances internationales pour acquérir ces droits d’indépendance. En Egypte, où les autorités estiment soutenir la lutte des palestiniens pour leur lutte légitime afin d’acquérir la liberté et l’indépendance et d’aider les autorités palestiniennes à résoudre leurs problèmes intérieurs et qu’ils puissent parler à nouveau d’une seule voix. Grâce au travail quotidien des diplomates israéliens avec ces mêmes autorités politiques, Israël a réussi à relancer avec l’Egypte le travail des commissions militaires mixtes et signer de nombreux accords, dans le plus important prévoit l’établissement d’usines égyptiennes avec la participation israélienne d’au moins 10,5%, pour des produits destinés à être exportés vers les Etats-Unis aux même conditions que les produits israéliens, à savoir sans frais de douanes car entre l’Egypte et Israël, la paix n’est pas seulement une paix froide sans ancrage dans la population mais une relation entre les deux pays en voie d’amélioration constante grâce à un travail exceptionnelle d’une chancellerie israélienne, en Egypte, qui consacre une grande partie de son travail à donner tort aux égyptiens refusant la normalisation entre les deux pays. Avec la politique de l’Egypte de Moubarak, les égyptiens voient de jour en jour le malheur de leurs frères palestiniens s’agrandir sans aucun changement dans la perspective d’une paix durable et sans vraiment avoir l’espoir d’une lueur d’indépendance pour les frères palestiniens, afin que les pays Arabes et Musulmans puissent enfin acquérir une bonne initiative de relations paisibles avec l’Etat hébreu, tant espérée par les accords d’Oslo. Avec la présence permanente d’un travail de terrain de la part de la chancellerie israélienne sur le territoire égyptien, une majorité du peuple égyptien est devenu comme contaminé par la haine patriotique de la population israélienne et du matérialisme capitaliste, au point que durant ces dernières années aucune réaction ne s’est faite observée, au nom de la fraternité religieuse, pour faire pousser leur gouvernants à faire boycotter cette paix sans résultat depuis trente ans et afin de pousser l’Etat hébreu à permettre au peuple palestinien de pouvoir enfin espérer à un souffle de paix durable. Parce que le peuple égyptien qui a su donner au prophète Mohamed « QSSL » une de ses femmes avant même de se convertir à l’Islam, après avoir donner un accueil de bienvenue à« Amar Ibn Asse », et que depuis longtemps il est considéré comme le berceau de la religion musulmane par son savoir théologique et sa tolérance envers les monothéistes Chrétiens et Juifs. Comme il a accepté une paix unilatérale avec les sionistes de l’Etat Hébreu et sans contrepartie pour la fraternité religieuse et patriotique, il n’a pas su conserver ses propres principes pour l’intérêt de ses propres frères puisque comme pour venir démontrer au monde la réalité de la décadence des relations fraternelles au sein du monde musulman de ce début du XXIe siècle, les égyptiens, Etat et peuple, se sont acharnés dans 4


une campagne de dénigrement sur l’Algérie, un pays frère et musulman, pour cause d’un simple match de Football, comptant pour la qualification à la coupe du monde de 2010, au point que cette campagne n’a épargné ni le peuple algérien, ni ses symboles et même ces valeureux martyrs pour une indépendance chèrement obtenue après 132 ans de colonisation, sans parler du caillassage du bus de l’équipe national avant même que débute le match et des humiliations infligées à leur hôtes venus supporter leur équipe nationale, pour un match considéré avant tout amical entre deux peuples frères. Si comme la majorité des pays musulmans d’aujourd’hui, l’Egypte s’est rabaissée à ses plus bas niveaux et s’est laissée apparaître très petite, après avoir été la mère du monde Arabe, grâce à sa fermeté contre le sionisme israélien et sa détermination à faire valoir le droit des palestiniens et le droit des musulmans, ce n’est que parce que souvent les musulmans contemporains, ne donnent plus de valeur aux paroles de leur prophète Mohamed « QSSL », qui disait selon Aboû Hourayra: « Méfiez-vous des préjugés car rien n’est plus trompeur. Ne vous espionnez pas, ne rivaliser pas entre vous, ne vous enviez pas, ne vous détestez pas, ne vous ignorez pas, soyez des serviteurs de Dieu fraternels, ainsi que Dieu vous l'a ordonné. » Puisque le croyant est le frère du croyant. Il ne l'opprime pas, il ne le prive pas de son soutien, il ne le méprise pas car il n'est de pire mal pour un croyant en Dieu que de mépriser son frère parce que chez le croyant, tous est sacré pour l'ensemble des croyants en Dieu comme son sang, son honneur et ses biens. Voilà pourquoi Dieu ne regarde ni nos corps, ni nos apparences, mais il regarde nos cœurs, comme disait le prophète Mohamed « QSSL »: "Vous n'entrerez pas au paradis à moins d'avoir la foi. Et vous n'aurez pas la foi complète à moins de vous aimer les uns les autres. Répandez la salutation de paix entre vous". La fraternité prend origine dans l’affiliation des hommes à Adam et Eve et est consacrée par la foi en Dieu l’Unique et Ses Prophètes et par la pratique des actes d’observance et d’abstinence qui en découlent. Alors que toutes les différences pouvant exister entre les croyants sont abolies par le lien indissoluble de la fraternité religieuse, parce que le meilleur, le plus noble, le plus méritant sera celui qui aura plus de crainte révérencielle vis-à-vis du Créateur. Donc plus de respect, plus de vénération, plus d’égard pour ses frères et sœurs, les croyants et les croyantes, quelles que puissent être leurs races, leurs langues et la terre qu’ils habitent car la fraternité en Dieu se rit des fictives frontières établies par les hommes et de toutes les différences apparentes qui existent entre les fils d’Adam. « O hommes ! » clame le Coran au Verset 13 de la Sourate 69, « Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et Nous vous avons constitués en peuples et en tribus, pour que vous vous connaissiez . En vérité, le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est celui de vous qui est le plus pieux ». 5


La fraternité des croyants est une fraternité vivante, agissante. Elle se veut amour, entraide, compassion, secours et solidarité. Elle est présente dans les moments heureux comme dans le malheur. S’aimant dans l’Amour de Dieu, les croyants forment un même édifice, un même corps. Qu’une joie ou une peine atteigne un seul d’entre eux, et les voilà qui s’en ressentent, au point que le Prophète Mohamed « QSSL », les a comparé au corps humain. Si une seule partie de ce dernier est malade, tout le reste souffre de fièvre et d’insomnie et il les a aussi représenté comme les pierres d’une construction qui se renforcent et se soutiennent mutuellement car les uns pour les autres, les croyants constituent des miroirs, des lumières secourables. En se conseillant mutuellement, en fermant les yeux sur les petits défauts et à travers de chacun, en évitant de se faire du tort et de la peine puisqu’ ils augmentent en force et en puissance, inspirent crainte et respect à leurs ennemis. Et il y a aussi pour eux une excellente façon de se porter secours, c’est de s’empêcher mutuellement de faire du mal. Un jour, l’Envoyé de Dieu avait dit à quelqu’un : « Porte secours à ton frère, qu’il soit injuste ou opprimé ! ». Cette formule était le slogan des Arabes antéislamiques, et l’homme auquel parlait l’Apôtre ne pouvait donc que s’en étonner en bon croyant. « O Envoyé de Dieu !, répliqua-til, nous avons su comment lui porter secours quand il est opprimé, mais comment donc quand il est injuste ? ». En l’empêchant de l’être’ ! lui répondit le prophète Mohamed « QSSL ». Ainsi donc doit agir la vraie fraternité religieuse entre les peuples, sans peur, ni reproche, ni complaisance puisque vérité et justice sont avant tout, même et surtout quand il y a litige entre un musulman et un non musulman. Pour illustrer la véritable image de l’Islam dans sa beauté native, plus frères et plus croyants encore seront ceux qui partageront la nourriture et toutes les choses nécessaires de la vie, quand cela s’impose. Le couronnement de cette fraternité est l’Amour en Dieu, degré suprême de la foi puisque le vrai croyant aime pour Dieu avant tout, loin de toute autre considération mondaine. Arrivé à ce stade ultime, il pourra déguster la saveur de la foi, se complaire dans le réconfort de sa fraîcheur. Et dans ce vaste champ de fraternité et de solidarité, l’émulation reste de mise puisque « Lorsque deux êtres s’aiment en Dieu, le plus cher d’entre eux, aux yeux de Dieu, c’est celui qui aime le plus ardemment son compagnon », rapporte la Tradition musulmane. Transcendant majestueusement les appartenances raciales, ethniques, linguistiques et autres, l’Islam renouvelle dans la foi pure et originelle la fraternité initiale de tous les fils d’Adam et Eve. Parce que la haine est l'aversion éprouvée envers une chose et comme elle possède une qualité détestable, l’Islam a interdit aux croyants de se détester les uns des autres pour des motifs qui ne sont pas légaux ou purement passionnels car les croyants sont des frères qui s'aiment. Comme il est mentionné dans le Coran au Verset 10 de la Sourate 49: "Les croyants ne sont que des frères". Il est donc du devoir de chaque croyant d'être sincère envers lui-même et de prendre garde de détester sous l'effet de la passion, la 6


familiarité ou l'habitude puisque ce ne serait plus pour Dieu et ferait partie alors de la haine interdite dans la logique de la fraternité religieuse. Comme le prophète Mohamed « QSSL », disait que :"Ma communauté sera atteinte par la maladie des communautés», qui est "L'insolence, l’ingratitude, la course aux richesses, les querelles au sujet des largesses de ce bas monde, ainsi que la haine et l'envie mutuelle, au point qu’il en résultera l'iniquité et l'anarchie". En Islam, la haine motivée par des raisons valides d'ordre religieux, comme celle éprouvée envers les péchés et les actes d'immoralité, est non seulement permise mais constitue même une des caractéristiques de la foi car quelle que soit l'échelle suivant laquelle on analyse le lien de fraternité des musulmans aujourd'hui, on ne peut que constater à quel point celui-ci est superficiel. Et le pire, c'est qu'il semble se fragiliser un peu plus chaque jour qui passe et nul besoin pour le constater pour procéder à une analyse approfondie de la situation de la communauté musulmane mondiale contemporaine, riche de plus d'un milliards de personnes, puisqu’il suffit pour cela que chacun fasse l'état des lieux des rapports intracommunautaire au sein des quelques milliers de musulmans de sa propre localité, ou, mieux encore, entre les quelques dizaines de personnes qui composent sa propre famille. Les récits historiques sont toujours là pour témoigner des changements négatifs qui ne cessent d'affecter la communauté musulmane depuis quelques années. Et s'il est vrai que les problèmes d'ordre social, économique, moral ou familial qui s'abattent de plus en plus sur les pays musulmans résultent de nombreux facteurs, ils n'en reste pas moins que les dérives liées à la haine et à la jalousie occupent une place de choix parmi ces derniers. Et c'est bien là l'une des principales causes de la faiblesse et de l’inconsistance des musulmans actuellement, au point que chaque communauté patriotique à travers les pays occidentaux s’autorise le droit de faire de l’Islam sa principale cause de haine communautaire car le talon d’Achille est bien dans la fraternité religieuse des musulmans d’aujourd’hui et non dans le respect des droits de l’homme des pays démocratiques occidentaux, qui sont loin de comprendre le sens de la fraternité religieuse face à leur haine patriotique et la peur de l’autre. Parce que la maladie des communautés a déjà envahi la communauté musulmane, de ce début du XXIe siècle, qui pour des raisons d'ordre purement matériel ont oublié qu’il n’est de pire mal pour un croyant, que de mépriser son frère car le croyant est entièrement sacré pour son frère en Dieu, pourquoi suite à cette affaire de dénigrement de la part des médias égyptiens sur le peuple algérien, de nombreux journalistes algériens expatriés au Qatar, et travaillant au sein d’une chaine d’information

international, ont fait de ce match de football entre les équipes algérienne et

égyptienne une occasion de fête, puisque pour fêter la qualification de leur équipe nationale au Mondial sud-africain, 12 moutons ont été égorgés, à cette circonstance, pour un couscous typiquement algérien, préparé par les mains expertes d’une présentatrice algérienne et dont des 7


journalistes égyptiens de la chaîne ont répondu présent à l’invitation de leurs collègues algériens, afin de démontrer que la fraternité religieuse est loin supérieure à la haine patriotique, qui ne fait que faire dévier le croyant de son devoir envers Dieu, celui d’aimer et de se faire aimer. Parce que dans l’expansion territoriale de l’Islam du VIIIe au XIe siècle, il n’y a pas eu de persécutions, ni même de conversions forcées et de destructions de villes ainsi que des mises à sac, que grâce à la tolérance des musulmans, de cette période, des gens assez indifférents religieusement, par souci d'ordre et de paix, se sont rallier à la conquête de l’Islam car les conquérants Arabes, une poigné de chameliers qui n’étaient que des bédouins constituant la première force militaire de l'Islam, se sont ouverts aux contingents levés parmi les populations subjuguées, au point que ces contingents prolongèrent le mouvement initial des nomades du désert puisque les Iraniens pousseront les territoires de l’Islam vers l'Asie centrale, les Syro-Égyptiens vers l'Afrique du Nord, les Berbères d'Afrique du Nord vers l'Espagne et la Sicile. Durant leurs conquêtes, les Arabes étaient accueillis comme des libérateurs par les vieilles populations du monde sémitique de Syrie et de Mésopotamie et par les Égyptiens car ces peuples, outre la parenté ethnique et linguistique qui liait certains d'entre eux aux Arabes, étaient soumis depuis longtemps à Rome puis à Byzance à l'ouest et à l'Empire perse sassanide à l'est, mais comme ils étaient en état de révolte permanente contre les administrations de Constantinople et de Ctésiphon et comme toujours en Orient la révolte était à coloration religieuse et à fond social, la conquête musulmane a été si rapide qu'il n'y a pas eu hiatus, coupure, mais bien continuation de l’état préexistant dans tous les domaines, à l’instar des institutions, rouages et personnel administratifs, procédures, bureaux, impôts et, enfin, monnaies. Donc, il n’y a pas eu de désorganisation au point que les populations soumises fournirent tout naturellement les cadres de l'administration et l'outillage mental de peuples cultivés et que les nouveaux convertis chrétiens, juifs ou perses, ont joué un rôle décisif dans l'élaboration de cette civilisation syncrétique qu'est la civilisation "musulmane" parce que même dans la codification de la grammaire arabe et même dans l'établissement du texte définitif du Coran selon la version rédigée du Calife Othmane, les nonArabes avaient le droit d’intervenir car ils étaient des fils des vieux peuples de l'Orient rompus aux techniques intellectuelles et pourquoi

l'Orient musulman, c'est-à-dire les anciens territoires

sassanides (Mésopotamie et Iran) et byzantins (Syrie et Égypte), se comportaient ainsi comme le creuset d’une civilisation de synthèse, qui s'étendra ensuite sur l'ensemble du domaine de l'Islam, qui allait du côté oriental vers l'Asie centrale et du côté occidental vers l'Ifriqiya (Tunisie et Est algérien), le Maghrib al-aqsa (Extrême-Occident), la Berbérie, l'Espagne et la Sicile. Au vrai, la conquête musulmane, qu’on peut qualifier de civilisation universelle, a sauvé l’Occident de sa nuit barbare car c’est grâce à la conquête musulmane que l'Occident a repris contact avec les 8


civilisations orientales et, à travers elles, avec les grands mouvements mondiaux de commerce et de culture. Alors que les grandes invasions barbares des IVe et Ve siècles avaient entraîné la régression économique de l'Occident mérovingien puis carolingien, la création du nouvel empire islamique entraîna, pour ce même Occident, un étonnant développement et a permis à la relance de sa propre civilisation, pourquoi aujourd’hui l’Islam doit être considéré par les occidentaux comme un creuset où se sont fondus Arabes, Chrétiens, Juifs et Perses et non comme une menace sur les identités occidentales. Comme les musulmans contemporains sont impuissant par cause de leur maladie communautaire héritée suite à une longue colonisation occidentale et une ignorance au point de mélanger entre les préceptes de la religion musulmane et les pratiques de la tradition antéislamiques ; et puisque en occident, il existe une haine patriotique grandissante loin de la vérité historique d’une fraternité religieuse, l’Islam en Europe est attaqué en permanence, au point même que son saint livre sacré « le Coran » est souvent traité comme source du terrorisme car certains occidentaux font tout dire à ses textes, tout on sélectionnant que les extraits servant à leurs thèses tout en sortant de son contexte historique, au point de faire semblant d’ignorer l’orientation général du Coran, qui préconise qu’il n’y a nulle contrainte en religion et cela même si en réalité ils savent que comme dans toute nation, les terroristes ne constituent qu'une très infime minorité, pourquoi c'est avec le monde musulman que l'Occident doit les combattre et non pas contre lui puisque si « guerre sainte » existe dans « le Coran », elle désigne avant tout le combat intérieur du croyant pour atteindre la perfection individuelle et si la lutte armée, pour défendre la foi et la terre, est bien prévue par le Coran, elle se fait appeler « djihad mineur » par le prophète Mohamed « QSSL » car le « Djihad » est avant tout pour le croyant musulman, la volonté de lutter contre le mal et pour la victoire du bien, comme il est dit dans le Coran au Verset 8 de la Sourate 60 : « Ne combattez pas ceux qui ne vous ont pas fait de mal ». Pourquoi il ne faut jamais douter mais il faut toujours garder la raison car c’est avec la force de nos esprits que nous pouvons réaliser l’impossible et c’est avec la science, le savoir, alliés à la fois ouverte au service de l’humanité, que nous pouvons faire croiser le destin de tout les peuples même si aujourd’hui, chacun de nous, en Occident comme en Orient, tend à prendre le chemin inverse afin de l’éviter, comme pour des raisons de haine patriotique, on a choisi le moyen le plus facile afin de faire voler en éclat des décennies d’un travail acharné pour aboutir à un rapprochement dans le cadre de la fraternité religieuse monothéiste. Meziane Abdellah, Ancien élève de l’Ecole des sciences philologiques de la Sorbonne.

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