Dossier

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Département LHSH 1ère année de Licence Action Sociale et Management

- Dossier de méthodologie d’entretien -

L'évolution scolaire des enfants confiés aux structures d’accueil

Groupe TD n°4

Mélanie LORDINOT Julien MILES Fatima NDIAYE Coline PARANT

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SOMMAIRE PAGES

I - Introduction

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II - Présentation de l’étude

4

2.1. Problématique

4

2.2. Méthode adoptée

4

2.3. Construction du guide d’entretien

4

2.4. Déroulement de l’entretien

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III : Analyse des entretiens

7

3.1 . Tableau d’analyse du 1er entretien

7

3.2 . Tableau d’analyse du 2e entretien-

13

3.3 . Analyse du contenu

25

3.3.1

Auto critique de la grille d’entretien

25

3.3.2

Auto critique de notre attitude

25

3.3.3

Auto critique du déroulement de l’entretien

26

3.4 . synthèse des informations récoltées

26

3.5 . Analyse critique du 1er entretien

26

3.6 . Analyse critique du 2e entretien

26

3.6.1

Auto critique de la grille d’entretien

26

3.6.2

Auto critique de notre attitude

27

3.6.3

Auto critique du déroulement de l’entretien

27

IV : Conclusions et perspectives

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Références bibliographiques Annexes

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Partie I : Introduction Nous avons choisi de traiter dans ce dossier « L’évolution scolaire des enfants confiés aux structures d’accueil ». Ce thème nous a inspirés parce qu’il nous permet, d’une part, d’aborder un sujet du domaine social en lien direct avec notre la licence « Action sociale et santé », donc avec nos futurs métiers de travailleurs sociaux et, d’autre part, il touche un problème d’actualité, celui de la scolarisation des enfants. Sous l’influence des changements dans la société et la famille, en une vingtaine d’années, le mode de vie des jeunes enfants a évolué i. En effet, face aux difficultés de certaines familles à éduquer ou à prendre en charge leurs enfants, il devenait nécessaire de placer ces derniers, temporairement ou définitivement dans des structures d’accueil pour assurer leur épanouissement. La Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) du 20 novembre 1989, consacre le droit de pouvoir vivre en famille pour chaque enfant. Neuf des cinquante-quatre articles précisent ce droit fondamental : -

l’enfant a le droit de connaitre ses parents et d’être élevé par eux,

-

les parents doivent veiller à son développement, son épanouissement et à l’application de ses droits fondamentaux; pour les aider à accomplir leur devoir, l’Etat doit mettre à disposition des aides pour les familles en difficulté,

-

même lorsqu’il est séparé de sa famille (parents, grands-parents, frères et sœurs...) l’enfant a le droit de maintenir des relations avec elle sauf si cela est contraire à son intérêt.

Pourtant, actuellement, près de 148.000 enfants et adolescents, en France, ne vivent pas avec leur famille. Au titre de l’intérêt supérieur de l’enfant, ils sont confiés. Parmi eux, 48.600 5 sont aujourd’hui accueillis en institutionii. C’est le Conseil Général qui assure la prise leur en charge, à la demande des parents ou en accord avec eux. Parfois, cet accueil se fait suite à une décision d’un juge pour enfants ou du Parquet suivant les risques ou les dangers encourus par les enfants (mesures immédiate de protection judiciaire par exemple). En 2008, 43 % des enfants de moins de 3 ans fréquentaient en France un service d’accueil à “temps plein”, la moyenne étant d’environ 30% dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cette même année, on estimait toutefois qu’il manquait encore entre 300 000 et 500 000 places d’accueil pour satisfaire pleinement le besoin des parents d’enfants de moins de 3 ans. Pour répondre à la demande, un important plan de développement de l’offre a été lancé en 2009. Il visait à créer 200 000 nouvelles 3


solutions d’accueil d’ici 2012 iii. Les objectifs d’un placement en établissement sont d’assurer la sécurité de l’enfant, sa santé, son éducation, son développement social et culturel, son épanouissement personnel.

Plusieurs institutions, entre autres, répondent à ces objectifs tels que : -

Le Centre Départemental de l’enfance et de la famille (C.D.E.F.), une structure d’accueil gérée par le Conseil général. Le CDEF assure l’accueil et la prise en charge de mineurs dans des structures d’accueil collectif ou dans des familles d’accueil. Le centre prend également en charge les bébés nés sous X et accompagne leur adoption.

-

Le service d’accueil et d’accompagnement familial (S.D.A.A.F.) assure un accueil et un soutien à des femmes enceintes, des mères ou couples avec enfants de moins de trois ans dans le cadre de la résidence ou dans des logements extérieurs.

-

181 professionnels (éducateurs; auxiliaires puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, maîtres de maison, psychologues, personnels techniques et administratifs…) travaillent au sein du CDEF pour assurer la prise en charge et l’accompagnement des publics accueillis iv.

Nous avons choisi de rencontrer des professionnels évoluant dans les structures suivantes :

-

La Protection Judiciaire de la Jeunesse : Rencontre avec M. François SAUNIER, Responsable éducatif. Ce dernier travaille en relation avec des éducateurs, des psychologues… qui veillent à apporter aux enfants confiés en structure un accompagnement éducatif. (entretien fait le 17/10/12 à 62 Avenue de la Marne, 56322 Lorient).

-

Le collège Brizeux, car il dispose d’une classe relais capable de nous faire part des résultats scolaires de ces jeunes. Nous avons rencontré M. Pierre L’HARIDON, Educateur spécialisé. (entretien fait le 19/11/12 à Rue Perault 56100 Lorient).

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II - Présentation de l’étude 2.1 – Problématique Aujourd’hui, nous entendons beaucoup parler d’échecs scolaires des jeunes et de leur démotivation. Un échec scolaire peut venir d’un manque de motivation qui est souvent associée à une mauvaise perception de l’enfant lui-même. Cette perception évolue nécessairement en fonction de son vécu, de ses relations avec les autres, de l’éloignement de la maison familiale. Devant l’évolution du nombre d’enfants confiés, nous avons-nous voulu connaître « L'évolution scolaire des enfants confiés aux structures d’accueil ». Ce thème devrait nous permettre de découvrir les mesures mises en place pour favoriser la réussite scolaire des enfants confiés aux institutions.

2.2 - Méthode adoptée Pour mener à bien notre étude, nous avons effectué deux entretiens avec des travailleurs sociaux. Afin d’obtenir ces entretiens, nous avons dû prendre rendez-vous auprès de différents professionnels susceptibles de nous aider dans nos démarches. Notre choix s’est donc porté sur eux suite aux cours qui nous ont été dispensés dans notre cursus sur la connaissance des institutions et acteurs du secteur sanitaire et social. Nous avons ainsi procédé à des recherches d’organismes sur internet et avons choisi ceux qui nous paraissaient les plus aptes à répondre à notre demande, tout en sachant qu’ils avaient en charge la réinsertion sociale des jeunes délinquants et du suivi des mineurs en danger. 2.3 - Construction du guide d’entretien Pour réaliser nos deux entretiens, nous avons procédé comme suit, en nous aidant d’une liste de questions préétablies :

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Entretien n°1 et 2:

Bonjour, tout d’abord nous tenons à vous remercier d’avoir accepté de nous recevoir. Nous nous présentons : Mesdemoiselles Fatima NDIAYE et Mélanie LORDINOT, étudiantes en première année de licence « Action sociale et santé » à l’Université de Bretagne Sud. Dans le cadre de notre cursus, nous avons à réaliser un dossier sur l’évolution scolaire des enfants confiés aux structures d’accueil. Nous avons choisi de nous entretenir avec vous pour avancer notre travail. Cet entretien durera une vingtaine de minute. Pouvez-vous nous accorder ce temps ? Ce sera un entretien anonyme et pour des raisons pratiques il sera enregistré, cela vous pose-til un problème ? -

Pouvez-vous vous présentez, svp ?

-

Quel est le rôle de la structure dans laquelle vous travaillez ?

-

Qui sont les enfants accueillis par la MECS ?

-

Comment se passe le placement de ces enfants ? (les procédures mises en place)

-

Comment les enfants sont-ils encadrés ?

-

Quelles sont les difficultés rencontrées lors du suivi d’un enfant ?

-

Le placement de ces enfants a-t-il des conséquences sur leur réussite scolaire ?

-

Sur le plan scolaire, un enfant placé en foyer d’accueil peut-il être mis sur une même échelle qu’un enfant encore rattaché au foyer familial ?

-

Les enfants suivent-ils un programme scolaire normal ?

-

L’accompagnement éducatif des enfants placés dans des centres favorise-t-il leur réussite scolaire ?

-

Quels moyens utilisez-vous pour leur permettre la meilleure réussite scolaire possible?

-

Trouvez-vous qu’il y a assez de personnels qualifiés pour encadrer et prendre en charge ces jeunes ?

-

Quels résultats obtenez-vous ?

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2.4 - Déroulement de l’entretien Nous nous sommes rendus aux entretiens par groupe de deux. Ceux-ci ont été enregistrés puis retranscrits afin de recueillir au mieux les informations données par les différents professionnels. -

Le premier entretien, a été réalisé le 17/10/12 à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, au 62 rue Avenue de la Marne, 56100 Lorient. Il a duré vingt minutes.

-

Le deuxième entretien a été réalisé le 19/11/12 au Collège Brizeux, à Rue Perault 56100 Lorient. Il a duré 23 minutes.

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III – Analyse des entretiens 3.1 –Tableau d’analyse du premier entretien (Fatima NDIAYE et Mélanie LORDINOT) Thème L’évolution scolaire des

Sous-thèmes - Mission et Services apportés

Questions Quel est le rôle de cette structure ?

Interview 1 « la protection judiciaire de la jeunesse » est un service où le

enfants confiés

Ministère de la justice intervient

aux structures

dans les dispositifs de protection

d’accueil

de l’enfance et, Euh plus particulièrement spécialisé pour les questions des enfants qui ont été amenés à commettre des actes délictueux. Donc l’essentiel de notre travail c’est à la demande des juges des enfants, par ordonnance ou par jugement, parfois à la demande des représentants du parquet, les procureurs et le public quand ils ont eu connaissance d’un signalement, auquel cas on fait deux type de missions, essentiellement de l’investigation, c'est-à-dire observer ce qui se passe et faire des propositions aux magistrats ou euh de l’accompagnement éducatif qui se fait là dans le cadre pénal, euh pour euh, que ben un enfant qui a

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été amené à commettre un acte délictueux, ben on voit quels sont les problèmes qui se posent au niveau de la famille ou au niveau de lui-même, proposer des solutions pour qu’ils ne commettent pas d’actes délictueux et sur le fond pour qu’ils aillent mieux, voilà. »

-Procédures mise en place Comment se passe

« Euh on a un service dit de

le placement des

milieu ouvert, euh nous là on suit

enfants ?

euh 300 enfants qui euh sont là ou il sont, c'est-à-dire dans leurs familles, parfois confiés à des institutions, des familles d’accueil, des foyers, euh parfois incarcérés d’ailleurs, nous sommes prêts à les faire sortir de prison et construire un projet alternatif ou qui sont euh accompagnés là où ils sont dans leurs familles, aidant les parents à faire face à la situation et puis un troisième type de service qui sont les services d’insertion où euh pour qu’ils s’en sortent quand ils sont ados, euh si ils sont fâchés avec la scolarité, si ils ont pas encore trouver de formes d’insertion professionnelle et ben on s’est spécialisé aussi pour offrir des pistes pour s’en sortir à

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ce niveau-là. »

-Encadrement

Comment les

« La mission qu’on accomplit, ici

enfants sont-ils

travaillent, euh des éducateurs

encadrés ?

essentiellement, euh le gros des trucs ce sont des éducateurs, des psychologues on en a deux et deux assistantes sociales. Euh l’accompagnement ! Ben c’est un accompagnement éducatif classique, que font ben tous les services éducatifs classiques, euh de veiller à ce que, quand ils sont dans leurs familles ou même quand ils sont confiés à une institution d’hébergement, hé ben les difficultés relationnelles, les difficultés de filiation, les difficultés d’identités, de santé, euh de scolarité, de formation soient traitées, travailler et que dès, si il y a des obstacles qui sont repérés et pointés ben on les travaillent et on proposent des solutions. »

Partenaire/Collaborateurs

« Alors, euh on travaille en bonne intelligence avec eux, on a mis en place par exemple à Lorient ou nous sommes, euh un partenariat dans le cadre des classes relais, c’est un dispositif national, il y en a Lorient, il y en a Ponti ville, il y

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en a Vannes. Et les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse interviennent dans ce dispositif qui est interne à l’Education Nationale et participe avec leurs savoir-faire professionnels, donc leurs connaissances plus spécifiques des ados en crise et de leurs habitudes de travail avec les familles sur ces questions, euh, participent au travail, a la prise en charge des jeunes dans les classes relais qui accueillent des jeunes de l’Education Nationale, au sein de l’Education Nationale mais qui ne peuvent pas être dans un dispositif classique. »

Contraintes rencontrées

Quels sont les

« Souvent les enfants qui nous

difficultés

sont confiés sont avec des

rencontrées lors du situations familiales un peu suivi d’un enfant ?

explosées, des parents qui se sont séparés et généralement pas de façon soft, avec des crises, avec des violences, euh, se sont souvent des familles qui sont confrontés a des…, je ne veux pas stigmatiser le territoire dans lequel nous sommes mais il y a des phénomènes d’alcoolisme très présents ou il y a des conséquences.. Des

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comportements violents, c’est des implications, donc on travaille ça, on travaille sur les addictions, on travaille sur les comportements, on travaille sur euh, ben la personnalité, comment ça s’est construit et si c’est parti de travers, comment ça peut se déconstruire et reconstruire autrement. »

-Impact sur la scolarité

Le placement de ces « Si ils nous sont confiés c’est enfants a-t-il des

qu’effectivement il y a des

conséquences sur

difficultés de repérées ; c’est dans

leurs réussites

notre service parce que la

scolaires ?

situation est arrivée jusqu’au juge des enfants donc on n’imagine bien que ce n’est pas tout le monde, ce n’est pas n’importe quels cas. C’est bien qu’ils y a des difficultés et généralement des difficultés graves qui n’ont pas pu être travaillées par d’autres services, par l’Assistante sociale de secteurs, par euh les personnels sociaux éducatifs de l’Education Nationale ou de l’enseignement privé si ils sont dans ce type de filière, qui n’ont pas pu être travaillées suffisamment, euh avec suffisamment d’outils, ou moyens par les services du Conseil Général et si on nous les confie

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c’est que c’est parti vraiment de travers très loin, donc forcément ils ont des difficultés. »

-Quantité du service /

Trouvez-vous qu’il

« Non ! Maintenant je vais vous

Satisfaction personnel

y a assez de

dire que l’organisation de la

personnels qualifiés société au jour d’aujourd’hui, euh pour encadrer et

on se bat pour bénéficier de

prendre en charge

dispositifs et d’outils pour

ces jeunes ?

travailler, euh maintenant c’est au législateur de prendre ses responsabilités la-dessus ; si il choisit de mettre plus de budget sur les missions de l’éducation je l’encouragerais, je le soutiendrais, euh, si comme ça s’est produit ces dernières années le législateur pense que les systèmes répressifs ont plus d’utilité et de fonctions à remplir, que les systèmes d’éducation, j’ai un regard très critique, voilà ! Mais on est sur un autre terrain. (et j’assume mes propos). »

-Résultats obtenus

- Est-ce qu’il y a

« Ben oui bien sûr, ça marche,

des résultats ?

sinon vous pensez que les services de l’Etat continueraient à financer ce fonctionnement, si ça servait à rien ? Alors maintenant, il y a des phénomènes qu’on ne peut pas occulter, il y a du chômage de

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masse, euh l’insertion socio professionnelle, elle est liée aussi à la possibilité qu’offre la société d’accueillir, ceux qui arrivent sur le marché. Nous, les vieux on nous demande de rester de plus en plus longtemps sur place et vous les jeunes on vous demande de vous faire une place dans un dispositif où il y a de moins en moins de places. Pour ceux qui sont les plus en difficulté c’est encore plus dur. (…) Globalement entre le moment où on commence à accueillir et à prendre en charge ces jeunes-là et le moment où les dispositifs d’aides s’arrêtent ; euh ils ont cheminé, ils ont progressé, et les comportements sont régulés »

3.2 -Tableau d’analyse du deuxième entretien (Julien MILES et Coline PARANT) : Thème

Sous thème

Questions

Réponses aux questions

L’évolution

Préambule :

Est-ce que vous

Pierre L'HARIDON, donc je suis

scolaire des

Présentation

pourriez vous

éducateur de la protection

enfants

du

présenter, nous judiciaire de la jeunesse

confiés aux

professionne

dire quelle est

structures

l

votre fonction ?

d’accueils

Et vous avez

En fait je suis éducateur de la

fait quoi avant

protection judiciaire de la

d'être dans ce

jeunesse. Donc tous mes

Relances

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collège là ?

collègues travaillent soit dans des structures d'hébergement, soit dans des milieux ouverts, soit auparavant, mais toujours en lien avec le milieu ouvert, dans des tribunaux, dans des prisons, des quartiers mineurs ou prisons pour jeunes comme il y en a une à coté de Nantes à Orveau. Voilà... Après il y a différents types de structures d'hébergement il y a les EPE, les centres fermés, centres éducatifs fermés, les centres éducatifs renforcés.... Voilà.

Quelles sont les

Alors, j’ai un BAC +2, faut

Et ça se passe

études pour

avoir bac plus deux. J'ai un DUT

comment le, le

avoir accès à ce

de gestion et au bout de ce bac

concours

genre de

+2 on peut passer le concours

justement pour

poste ?

éducateur PJJ

être éducateur PJJ ? Il y a une partie individuelle préparation de d'entretien. Il faut se présenter, travailler sur un texte qui nous est proposé le jour J. Voilà,

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ensuite répondre aux questions parce que parfois ils vont tester la personne. Puis il y a aussi une partie collective où on se retrouve à six, sept comme si on était...Dans un foyer avec une situation bien croustillante. Et au niveau

On dépend de la fonction

des débouchées

publique. Donc on doit réussir le

comment ça se

concours, et les deux ans après

passe ?

que la formation soit validée (parce qu'on peut se faire aussi éjecter avant) on devient donc titulaire du Ministère de la justice de la protection judiciaire de la jeunesse

Fonctionne

Quel est le rôle

C'est de remettre sur les rails des

ment d’une

donc de cette

collégiens en décrochage

classe relais

classe relais ?

scolaire ou en voie de décrochage.

Votre équipe

Alors il y a un enseignant sur

est-elle

chaque dispositif relais qui est le

composée

coordinateur. Il y a aussi un

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uniquement

éducateur, donc c'est moi en

d'enseignants,

l'occurrence sur ce dispositif

ou il peut y

donc à mi-temps et puis on a

avoir d'autres

aussi une AZN, une

personnes qui

contractuelle de l'Education

ne font pas

nationale qui s'occupe du

partie de

secrétariat de la vie scolaire, du

l'éducation

dispositif relais et qui s'occupe

nationale ?

aussi parfois des activités un peu plus culturelles.

Quelles sont les

Alors c'est une prise en charge

techniques que

dans un petit groupe, s’ils

vous utilisées

viennent sur la classe relais.

pour que ces

Parce que parfois on fait aussi du

jeunes

suivi sur site. Ce sont des jeunes

réussissent

qui font partie du dispositif

mieux, et qu'ils

relais mais qui ne viendront

soient plus à

jamais sur la classe relais.

l'écoute ?

Parce qu'il y a une prévention qui est mise en place dans le collège d'origine. Car on travaille avec tout le bassin de Lorient et sur la classe on travaille beaucoup avec les médias éducatifs, donc c'est le sport et la culture pour justement essayer de les valoriser. Ce n’est pas spécialement les remettre à niveau pour les mathématiques et le français. Ça c'est l'enseignant qui travaille ces matières, mais c'est leur faire reprendre confiance en eux,

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parce qu'on leur a souvent dit qu'ils étaient nuls, souvent au fond de la classe, soit ils se taisent, soit ils se rebellent à leur manière en provoquant, en insultant. Et du coup

C'est très, c'est individualisé,

comment

selon les ateliers ou les matières,

arrivez-vous à

on s'adapte. L'enseignant

gérer les

s'adapte à quelqu'un qui a un

différents âges

niveau de 6ème et à quelqu'un

et différents

qui a un niveau de 3ème. Mais

niveaux en

c'est plus souvent un niveau de

même temps ?

cours élémentaire qu'un niveau de 3ème

Et du coup

Rarement, parfois on est en

Et est-ce que

quand vous

binôme pour certaine matière.

vous pensez

avez une heure

Par exemple pour la revue de

qu'il y a assez

de cours vous

presse qui fait travailler le

de personnes

êtes plusieurs

français.

dans l'équipe

personnes à

On peut être à deux sur l'activité

pour tout

intervenir dans

mais en général la personne est

gérer ?

la classe ?

seule.

En fait, la demande est assez forte, sauf cette année ou c'est un peu particulier car on démarre différemment, par rapport à une nouvelle

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commission qui se met en place et on pourrait avoir plus de moyens pour mieux répondre à la demande sur le bassin de Lorient. A Pontivy par exemple ce n'est pas le cas, la demande est moins forte, mais sur le bassin de Lorient elle touche en moyenne une trentaine de jeunes par an et parfois on a une liste d'attente car on ne peut pas répondre à toute la demande. En général ce sont les premiers Mais du coup

entrés. En sachant que

comme vous

normalement on ne traite que

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avez une

des jeunes qui n'ont pas de

capacité

problèmes d'handicap. Parce

d’élèves limités

qu'il y a des structures pour ces

comment

jeunes. A part pour le handicap

tranchez-vous ? physique bien sûr. Mais ceux qui ont des problèmes d'handicap mental, il y a des structures. Ou pour les problèmes cognitifs ou SEGPA, on n’est pas censé s'occuper de cette population Parce que vous

Bien sûr. Donc l'enseignant va

ça c'est pour la

avez des

faire tout ce qui est

culture ?

activités extra

mathématiques et français. Et

Oui euh oui

scolaires ?

moi je fais beaucoup plus de sport avec les jeunes. Par exemple sur Lorient on a de l'équitation, du Ping-pong... On a aussi commencé le foot en salle au mois de janvier. Je fais aussi de l'orientation urbaine. Et sur Pontivy on fait du tennis, du waterpolo, du football etc... Du coup tout ça c'est moi qui les animent en fonction des disponibilités des salles de sport, des créneaux piscine... Et on travaille avec des associations pour tout ce qui est culture. Par exemple on va monter un projet meubles en carton, on travaille aussi sur des courts métrages, sur des bandes dessinées et sur

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des projets définis pour toute l’année. Jeunes conce Qui sont les rnés :

Il s’agit de collégiens de la 6 ème ème

. Cette classe est pour

Les violences

jeunes

à la 3

sont-elles

accueillis par la

les moins de 16 ans qui ont

seulement

classe relais ?

l'obligation scolaire, garçons

entres les

comme filles. Ils ont des

élèves ?

problèmes de comportement au

Envers les

niveau de la classe, souvent des

élèves, envers

violences physiques, verbales ou

les

des insultes…

enseignants,

ils deviennent ingérables

les

donc ils sont parfois exclus de

professionnels

plusieurs établissements. Notre

de la vie

rôle est donc d’éviter une

scolaire.

nouvelle exclusion. Un jeune qui

Ce n'est pas le but. Le but c'est

Et du coup

intègre une

que le jeune réintègre sa classe.

dans une

classe relais va

Sachant qu'il y a l'obligation

année vous

il réussir à

scolaire.

n’avez pas

garder le même

On va essayer de travailler

forcément tout

niveau scolaire

justement l'orientation

le temps les

qu’un jeune

professionnelle, la mise en place

mêmes élèves ?

dans une classe

de stage, dans le but d'aller vers

Non c'est

classique ?

un apprentissage et parfois un

entrée-sorties

BAC professionnel quand les

permanent

notes ou quand le niveau

j'ai... On peut

scolaire est à peu près correct et

avoir un jeune

quand c'est possible.

pour une journée ou deux comme pour quasiment,

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l'année scolaire. En général on essaye d'éviter une année scolaire, parce que c'est très long pour les jeunes.

Le suivi des

Arrivez-vous à

Oui. A la rentrée de septembre

élèves :

avoir un suivi

on va aux nouvelles justement

des élèves après pour savoir ce que deviennent qu’ils quittent

les jeunes. On les oriente de la

le collège ?

meilleure façon possible et on voit si ce qui était prévu l'est toujours au mois de septembre, octobre. C’est une demande qui nous est faite pour avoir des statistiques au niveau national.

Vers quelles

Se sont souvent des études de

Il y a de bons

études les

niveau CAP, rarement Bac pro.

résultats ?

jeunes se

C'est souvent des métiers de la

Le problème

dirigent ils ?

bouche et du bâtiment qui

n’est pas

reviennent assez souvent

spécialement

Nous avons aussi des jeunes qui

scolaire.

sont partis à nouveau vers des

C’est

secondes générales.

compliqué à un moment donné, un moment de révolte envers sa famille,

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envers l'institution scolaire. Il est donc possible que les jeunes reprennent des études en seconde général, même si cela est rare Questions

Il s’agit de la

C'est la seule publique. Il y en a

complément

seule classe

trois de publiques sur le

aires :

relais sur le

département, Lorient, Vannes et

bassin de

Pontivy et une privée qui

Lorient ou il y

fonctionne différemment sur

en a d'autre

Lorient au collège Saint Joseph.

établissements ? Avez-vous des

On travaille énormément en

contacts avec

partenariat et en réseau. Les trois

des structures

foyers de la région L’orientais

d'accueil ?

nous propose parfois des jeunes, même si ça passe par une commission. On est sollicité par les foyers et les structures de milieu ouvert là où sont des jeunes déscolarisés ou en voie de déscolarisation. On leur explique comment est la procédure pour que ces jeunes puissent être rescolarisés.

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Est-ce que vous

Auparavant on avait notre propre Mais du coup

auriez quelque

commission en lien avec les

pas dans un

chose à

principaux collèges du bassin.

classe relais

rajouter ?

Ma hiérarchie et toute l'équipe

mais

du dispositif. On traitait toutes

parallèlement

les demandes qui étaient faites

à leur

pour les jeunes et on avait une

scolarité ?

période d'observation avec ces

C'est une

jeunes. On les rencontrait au

demande qui

préalable dans leur collège

nous est faite.

d'origine et on faisait des

On leur

entretiens croisés, moi et

propose soit

l'enseignant, collégiens et

sur un suivi sur

parents. Je rencontrais les

site, un suivi

parents et ensuite le collégien et

sur dispositif

à partir de là on avait une

relais ou un

photographie de la situation et

suivi sur la

on proposait, ou pas d'ailleurs,

classe relais

quelque chose pour sortir le

selon la

jeune de sa situation.

situation du jeune. Depuis septembre il y a une nouvelle commission de l'inspection académique qui se met en place ou on ne peut plus travailler en amont. La commission reçoit les

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demandes, elles sont traitées, avec des regards croisés de professionnels différents et à partir de là ils proposent soit par exemple le service d'activités de jour ou soit la classe relais. Vous trouvez

D'une année sur une autre, je

qu'il y a de plus pense que la tendance est à en plus de

l’augmentation. Avant il y avait

décrochage

des classe atypiques et il y en a

scolaire ?

de moins en moins surtout dans le publique. . Le privé ne répond pas à tout. D'ailleurs quand un jeune commence à poser problème il est exclus beaucoup plus facilement que dans le public. Parfois les jeunes sont perdus au niveau de l'inspection académique. L’inspection académique n'est pas spécialement au courant si personne ne les avertis, surtout les parents. On peut donc récupérer un jeune

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6 mois, un an après qu’il a été dans le rien et on a la surprise de savoir qu’il a 14, 15ans et que pendant 1an il n’a pas été scolarisé.

3.3. Analyse du contenu : Synthèse

Variations

Divergences

Pour le déroulement des deux Le premier entretien était

Nos entretiens n’ont pas été

entretiens, nous avons mis en

directif tandis que le second

introduits de la même

place une même liste de

était semi-directif : mise en

manière.

questions préétablies.

place de relances.

3.4. Synthèses des informations récoltées 1er entretien

2e entretien

Ce travailleur social dépend de la Protection

Cet éducateur dépend également de la

Judiciaire de la Jeunesse. Il travaille à la

Protection judiciaire de la Jeunesse. Travaille

demande des juges des enfants ou à la

dans une classe relais dans un collège. Il

demande des représentants du Parquet.

s’occupe de collégiens en décrochage

Mission : observation, proposition,

scolaire afin de les aider à reprendre

accompagnement éducatif au sein des

confiance en eux. Il propose des activités

familles d’accueil ou en foyer au niveau des

sportives, tandis que des professeurs

relations sociales, santé, scolarité, formation.

s’occupent des matières scolaires.

Il travaille en partenariat avec d’autres

Formation de base : DUT de gestion puis

services sociaux et les classes relais.

concours d’Educateur spécialisé.

Les enfants dont il s’occupe sont parfois en

Travaille en partenariat et en réseau avec les

difficulté scolaire, ont parfois des parents en

autres structures, des associations…

difficultés (alcooliques, violents…) et sont

Essaie de maintenir les jeunes en classe

sortis du circuit scolaire normal.

jusqu’à l’obligation scolaire (16 ans). Puis

La structure n’a pas assez d’outils pour

travaille pour les orienter vers une filière

travailler, pas assez de personnel, mais arrive

professionnelle (apprentissage, BAC pro),

quand même à des résultats. Les services de

voire pour intégrer une seconde générale

l’Etat font confiance aux structures sociales

quand c’est possible.

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3.5. Analyse critique du premier entretien : 3.5.1- Auto critique de la grille d’entretien : Concernant notre grille d’entretien, nous sommes satisfaites. Car nous avons élaborés une liste de questions en abordant différents thèmes, qui nous semblaient primordiaux afin de connaitre les différentes missions et fonctions des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse. Néanmoins l’une des difficultés que nous avons pu rencontrer était de pouvoir suivre au mieux l’ordre des questions sachant qu’au moment où le professionnel prenait la parole, il pouvait répondre à deux ou trois questions en une seule sans suivre l’ordre de départ que nous avions défini. Puis surtout il ne fallait rien oublier au cours de l’entretien. 3.5.2 - Auto critique de notre attitude : Le principal regret a été de ne pouvoir faire au mieux nos relances. Nous n’étions pas très à l’aise à ce niveau. Cela a été une des plus grandes difficultés. Nous pensons ne pas avoir eu une très bonne attitude de compréhension envers l’enquêté, c'est-à-dire que nous n’avons pas su faire au mieux nos reformulations, alors qu’elles étaient censé permettre à notre interlocuteur de s’assurer que l’on comprenait ce qu’il nous disait. En ce qui concerne notre attitude de questionnement nous trouvons, qu’elle n’a pas été trop mauvaise, car on estime avoir tout de même essayé de poser quelques questions tout en voulant éviter d’effectuer un entretien trop directif. 3.5.3 - Auto critique du déroulement de l’entretien : Au tout début de l’entretien, nous avons oublié d’activer l’enregistrement. Mais, hormis cet oubli, l’entretien s’est bien déroulé dans l’ensemble ; nous avons été chaleureusement accueillies et immédiatement mises à l’aise. Nous étions dans une ambiance très conviviale. Nous avons été accueillies dans le bureau du professionnel donc dans un cadre professionnel.

3.6. Analyse critique du deuxième entretien : 3.6.1 - Auto critique de la grille d’entretien : Pour notre grille d'entretien nous nous sommes inspirés des questions du premier entretien de nos camarades en y rajoutant quelques points pour que cela concerne au

mieux le professionnel avec qui nous étions. Nous avons également pris l'initiative de relancer notre interlocuteur sur quelques réponses qui ne nous semblaient pas assez complètes. Ainsi nous avons pu éclaircir notre sujet et comprendre au mieux la façon dont travaillait M. Pierre l'HARIDON et son équipe dans une classe relais.

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3.6.2 - Auto critique de notre attitude : Nous avons tout d'abord été très bien accueillis par le professionnel au sein même de la classe où il travaille avec les élèves puis nous avons entamé l'entretien. Mlle Coline PARANT a commencé à poser les questions car nous avions décidé qu'elle guiderait

l'entretien et que M. Julien MILES noterait toutes les attitudes et la gestuelle de M. l'HARIDON. En ce qui concerne notre attitude de compréhension, nous ne pensons pas avoir eu du mal à suivre le raisonnement de l'éducateur car nous le relancions si nécessaire. Par contre, nous avons parfois fait l'erreur de lui couper la parole car nous voulions partager notre point de vue avec lui. 3.6.3- Auto critique du déroulement de l’entretien : Au début de notre entretien, notre interlocuteur nous a tout de suite mis à l'aise et nous avons commencé par une visite guidée de la classe dans laquelle il travaille avec les jeunes. Cela nous a permis d'évaluer la capacité de la cla sse et les outils dont elle dispose. Ensuite nous avons commencé à suivre notre grille d'entretien. Au début le professionnel répondait avec plus ou moins de précisions, mais nous avons pu remarquer que son débit s'est accéléré lorsqu'il a parlé d'une nouvelle commission. La fin de l'entretien s'est conclue en lui demandant s’il avait des choses à rajouter que nous aurions omises de dire.

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IV : Conclusion et perspectives Nous avons récolté toutes nos informations lors des deux entretiens que nous avons effectués en utilisant différents outils susceptibles de recueillir au mieux les informations données par les différents professionnels tels que les questionnaires d’enquête, la prise de notes et l’enregistrement. Cette enquête nous a permis de trouver des éléments de réponse à la question que nous avons posé, à savoir « Quelles mesures sont mises en place pour favoriser la réussite (scolaire) des enfants confiés aux foyers ? Les adolescents confiés aux foyers sont parfois sont en rupture scolaire ; s’ils n’ont pas encore trouvé de formes d’insertion professionnelle, un travail en bonne intelligence avec eux est mis en place, c’est le cas des classes relais qui est un dispositif national. Les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse interviennent aussi dans ce dispositif qui est interne à l’éducation nationale et travaille en collaboration avec des différents professionnels enseignants. Ces derniers bénéficient donc du savoir-faire de ces professionnels de travail social, de leurs connaissances plus spécifiques des adolescents en crise et de leurs habitudes de travail. Le but des classes relais c'est de remettre sur les rails des collégiens/lycéens en décrochage scolaire ou en voie de décrochage. Il s’agit d’une prise en charge dans un petit groupe. Le but est justement d’essayer de les valoriser, leur faire reprendre confiance en eux (parce qu'on leur a souvent dit qu'ils étaient nuls). Les jeunes sont donc souvent dirigés vers une filière professionnelle de type CAP ou BAC PRO des métiers de la bouche ou du bâtiment. Ils effectuent des stages, suivent donc un cursus en apprentissage. Certains s’en sortent mieux et arrivent à intégrer une Seconde générale au vue de leurs bons résultats scolaire. Des actions sont donc mises en place pour aider les jeunes confiés aux structures d’accueil et ce, jusqu’ l’âge de l’obligation scolaire (16 ans). Tous ne s’en sortent pas forcément car il faut compter avec leur vécu, leur histoire familiale… Cependant, globalement, les travailleurs sociaux font de leur mieux et sont confiants car ils obtiennent des résultats. Ils sont satisfaits du travail qu’ils effectuent mais reconnaissent qu’ils n’ont pas assez de moyens matériels et humains. Les services de l’Etat leur font confiance et compte sur eux pour aider ces jeunes. Dans la mesure où nous devrions refaire un entretien, pour améliorer notre recueil de données, nous aurions recentré la discussion sur le sujet abordé et mieux structurer les questions posées.

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Références bibliographiques

i

http://www.fnors.org/Fnors/Ors/Travaux/So/33.pdf : GOOGLE http://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/upload/defense_des_droits_des_enfants/rapport_ddd_ 2011_simples.pdf/ : GOOGLE ii

iii

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=9&ved=0CGYQFjAI&url=http%3A%2 F%2Fwww.strategie.gouv.fr%2Fsystem%2Ffiles%2F2012-01-09-accueiljeunesenfantsna257.pdf&ei=VgSpULfIH8qUswaQ64CwAg&usg=AFQjCNFkbiPzPYIKhe0WanWy6iDQ2sJixQ&sig2=HIl-AKS-Rp7xQoW1JBnxQ : GOOGLE iv

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Annexe 1 : retranscription du premier entretien Interlocuteurs : F-N : Fatima NDIAYE M-L : Mélanie LORDINOT Mr F-S : Monsieur François SAUNIER Bonjour tout d’abord nous tenons à vous remercier d’avoir accepté de nous recevoir. Nous nous présentons LORDINOT Mélanie et NDIAYE Fatima, nous sommes étudiantes en première année de licence en action social et santé à l’Université de Bretagne Sud. Dans le cadre d’une enquête sur la protection de l’enfance, nous souhaitons avoir un entretien avec vous à ce sujet. Plus précisément nous étudions l’évolution scolaire des enfants confiés. Cet entretien durera une vingtaine de minutes. F-N : Avez-vous ce temps à nous accorder ? Mr F-S : Oui, oui. F-N : Cet entretien sera anonyme. Mr F-S : Anonyme et gratuit. F-N : Pour des raisons pratiques il sera enregistré, cela vous pose-t-il un problème ? Mr F-S : Non allez-y. M-L : Alors pouvez-vous vous présenter s’il vous plait ? Mr F-S : Qui suis-je ? Ou vais-je ? D’où je viens ? Donc je m’appelle François SAUGNIER je suis responsable d’une unité éducative de milieu ouvert de la protection judiciaire de la jeunesse. Euh, la protection judiciaire de la jeunesse est un service ou le ministère de la justice qui intervient dans les dispositifs de protection de l’enfance et, Euh plus particulièrement spécialisé pour les questions des enfants qui ont été amenés à commettre des actes délictueux et dont la situation est arrivé sur le … (48 sec) des enfants. Donc l’essentiel de notre travail c’est à la demande des juges des enfants, par ordonnance ou par jugement, parfois à la demande des représentants du parquet, les procureurs et le public quand ils ont eu connaissance d’un signalement, auquel cas on fait deux type de missions, essentiellement de l’investigation, c'est-à-dire observé ce qu’il se passe et faire des propositions aux magistrats ou euh de l’accompagnement éducatif qui se fait là dans le cadre pénal, euh pour euh, que ben un enfant qui a été amené à commettre un acte délictueux, ben on voit quels sont les problèmes qui se pose au niveau de la famille ou au niveau de lui-même, proposer des solutions pour qu’il ne recommette pas d’actes délictueux et sur le fond pour qu’il aille mieux, voilà. M-L : Ok, d’accord ! Ben vous avez déjà répondu, donc qui sont les enfants accueillis par la MECS, ce sont des enfants en difficultés en fait ? Mr F-S : Qui sont les enfants accueillis par la ? F-N : Par la maison d’enfants à caractère social Mr F-S : Nous ne sommes pas une maison d’enfant à caractère social. F-N : Ah d’accord, parce que c’est l’adresse, euh qu’on a eu. Mr F-S Ah non, ah non, la protection judiciaire de la jeunesse c’est un service d’Etat, service public, euh, qui euh a plusieurs types d’euh, d’unité, je vous ai dit le mot unité ; on a trois champs d’intervention principaux, il y a l’hébergement des enfants qui sont confiés sur décision du juge, ce n’est pas notre... c’est pas ici, c’est en dessous. M-L : Ah, d’accord. Mr F-S : C’est une autre unité, c’est un autre service, même si on est dans le même bâtiment. Euh on a un service dit de milieu ouvert, euh nous là on suit euh 300 enfants qui euh sont là ou il sont, c'est-à-dire dans leurs familles, parfois confiés à des institutions, des familles d’accueils, des foyers, euh parfois incarcérés d’ailleurs, nous sommes prêt à les faire sortir de prison et construire un projet alternatif ou qui sont euh accompagnés là où ils sont dans leurs familles, aidant les parents à faire face à la situation et puis un troisième type de service qui sont les services d’insertion où euh pour qu’ils s’en sortent quand ils sont ados, euh si ils sont fâchés avec la scolarité, si ils ont pas encore trouver de formes d’insertion professionnel et ben on s’est spécialisé aussi pour offrir des pistes pour s’en sortir à ce niveau-là. On joue un rôle, vous parliez de placés, moi c’est un terme que je n’emploie pas. On joue un rôle dans le fait de proposer aux magistrats qu’un enfant en difficulté ou un ado soit confié à une institution, euh d’hébergement, foyer, ou famille d’accueil, ou autre type de vie ou

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autre. On fait cette proposition-là donc on a à voir avec la préoccupation qui est la vôtre de euh, des enfants dit placés ; vous comprenez le sens du terme placé c’est comme si on a des chéquiers, quand on prend un pion et on le met là ! Moi ce terme-là, je le bannie M-L : D’accord, ok ! Mr F-S : Vous verrez plus tard si vous faites euh, si vous arrivez en troisième année de licence, euh je m’attache à ce que sur le vocabulaire qu’on prenne soin de ce que l’on dit, euh j’entends parler parfois des enfants délinquants, moi je ne sais pas ce que c’est et pourtant c’est le cœur de mon travail mais je m’attache à ce qu’on parle des enfants qui ont commis un acte délictueux, mais qu’on ne leurs donne pas cette étiquette dans laquelle on les enferment et dans laquelle en les enfermant ils ont tendance à ce conforté a y être et à y rester. Si on fait l’effort de dire une phrase un peu plus longue du genre « enfant qui a commis un délit » M-L : C’est mieux, ça passe, c’est passable. Mr F-S : Ça ouvre à une autre perspective et ça nous montre qu’il peut être autre chose. D’accord. Mr F-S : C’était une parenthèse de vocabulaire, si vous voulez on fera une autre plus tard. M-L : D’accord. Et comment les enfants sont-ils encadrés ? Enfin dans votre structure ? Mr F-S : La mission qu’on accompli, ici travail, euh des éducateurs essentiellement, euh le gros des trucs se ont des éducateurs, des psychologues on en a deux et deux assistante social. Euh l’accompagnement ! Ben c’est un accompagnement éducatif classique, que font ben tous les services éducatifs classiques, euh de veiller à ce que, quand ils sont dans leurs familles ou même quand ils sont confiés à une institution d’hébergement, hé ben les difficultés relationnelles, les difficultés de filiation, les difficultés d’identités, de santé, euh de scolarité, de formation soient traités, travailler et que des, si il y a des obstacles qui sont repérer et pointés ben on les travaillent et on proposent des solutions. M-L : D’accord. Mr F-S : Pour ça ben on fait un accompagnement, alors l’accompagnement il se fait beaucoup auprès des parents. Donc travailler éducativement auprès d’enfants, c’est travailler beaucoup avec les parents pour qu’ils puissent être parents. Quelque soient leurs situations, souvent les enfants qui nous sont confiés sont avec des situations familiales un peu explosées, des parents qui se sont séparés et généralement pas de façon soft, avec des crises, avec des violences, euh se sont souvent des familles qui sont confrontés à des…, je ne veux pas stigmatiser le territoire dans lequel nous sommes mais il y a des phénomènes d’alcoolisme très présents ou il y a des conséquences… M-L : Comme ? Mr F-S : Des comportements violents, c’est des implications, donc on travail ça, on travaille sur les addictions, on travaille sur les comportements, on travaille sur euh, ben la personnalité, comment ça s’est construit et si c’est parti de travers, comment ça peut se déconstruire et reconstruire autrement. M-L : Ok D’accord. Et, euh le placement des enfants a-t-il des conséquences sur leur réussite scolaire ? En fait est-ce que vous avez des résultats ou non ? Est-ce que... je ne sais pas, est ce que vous pensez que les personnels sont assez euh, est ce que déjà ils sont assez nombreux ? Comment dire ça ? Parce qu’enfaite les enfants qui sont placée sont perturbés en quelque sorte. Mr F-S : Je n’ai pas compris. F-N : Les enfants placés ici, ils ont quelques problèmes des fois. Hé ben si ils nous sont confiés… F-N : Est-ce que cela a des conséquences sur... Mr F-S : J’ai essayé de vous inviter à ne pas dire placés. M-L : Ah oui ! Excusez-moi, c’est Vrai. Mr F-S : Si ils nous sont confiés c’est qu’effectivement il y a des difficultés de repérés, c’est dans notre service parce que la situation est arrivée jusqu’au juge des enfants donc on n’imagine bien que ce n’est pas tout le monde, ce n’est pas n’importe quels cas. C’est bien qu’ils y a des difficultés et généralement des difficultés graves qui n’ont pas pu être travaillé par d’autres services, par l’assista nte sociale de secteurs, par euh les personnels sociaux éducatifs de l’éducation nationale ou de l’enseignement privé si ils sont dans ce type de filière, qui n’ont pas pu être travailler suffisamment, euh avec suffisamment d’outils, ou moyens par les services du conseil général et si on nous les confis c’est que c’est parti vraiment de travers très loin, donc forcément ils ont des difficultés. M-L : Et ils suivent un programme scolaire normal ? Mr F-S : Alors sur la question de la scolarité j’y reviens après, euh sur le travail qu’in fait avec eux, je vous l’ai expliqué tout à leur, on aborde globalement leurs situations, je parlais de la santé même comme l’un des premiers item qu’on travaille, parce que l’air de rien c’est, être bien dans son corps et être bien dans sa tête, c’est une question de santé aussi, euh c’est la condition pour pouvoir réussir le reste,

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notamment la scolarité. Euh, alors ceux qui nous sont confiés, ceux que l’on suit, euh placés ou pas, ici ce sont des enfants qui sont généralement fâchés avec la scolarité, qui ont des comportements difficile en groupes, qui ont vécus souvent des exclusions scolaires, hein des conseils de disciplines à répétitions, des re-scolarisation qui sont faites au début mais qui ne se font plus à la fin et puis nous on est quand même assez ciblé sur un public d’abord d’adolescents, donc 14,15,16 ans, au moment où la crise d’adolescence est quand même assez explosif et beaucoup gênante hein, souvenez-vous comment vous étiez adolescent. Donc sur la question scolaire, peu spécifiquement scolaire ou de l’insertion professionnel parce que, euh il y a une grande barrière dans l’éducation nationale, c’est que l’obligation scolaire, elle est valable jusqu'à 15ans révolue, et qu’à partir de 16ans, euh ben si il n’y a pas d’adhésion, si ça ne fonctionne pas, si euh les dispositifs ne répondent pas à la problématiques du jeune en question ; l’éducation national s’émancipe de faire des proposition, des solutions et d’apporter des réponses. Alors, euh on travaille en bonne intelligence avec eux, on a mis en place par exemple à Lorient ou nous sommes, euh un partenariat dans le cadre des classes relais, c’est un dispositif national, il y en a Lorient, il y en a Ponti ville, il y en a Vannes. Et les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse interviennent dans ce dispositif qui est interne à l’éducations national et participe avec leurs savoir-faire professionnels, donc leurs connaissances plus spécifiques des ados en crise et de leurs habitudes de travails avec les familles sur ces questions, euh participent au tra vail, a la prise en charge des jeunes dans les classes relais qui accueillent des jeunes de l’éducation nationales, au sein de l’éducation nationales mais qui ne peuvent pa s être dans un dispositif classique. Le mot Relai ayant pour ambition de définir l’idée qu’il faut qu’ils reprennent place dans un dispositif dit de droit commun classique, Voilà ! Donc on fait ça, on fait aussi beaucoup plus parce que quand je disais fâché avec euh... M-L : La scolarité... Mr F-S : Avec l’école, euh quand on arrive à 15,16ans, on se tourne aussi vers d’autres dispositifs qui relai de la formation professionnel et de l’insertion professionnel, donc euh on a des services d’insertion, je vous le disais au début où on accueillent avec des medias un peu plus spécifiques, euh de travail plus individualisé ou de très petit groupes, euh des jeunes qui ont eu des difficultés là et qui sont fâchés avec l’école et avec qui l’école est fâché aussi, c’est pas toujours d’un seul côté ; Et on fait en sorte de mettre en place des dispositifs qui offres, euh à la fois avec des enseignants, un accompagnement, un soutien scolaire, euh réconcilié avec l’école mais surtout réconcilié avec les apprentissages, hein leurs montrer que par exemple, si on perçois qu’il ont envie de faire menuisier ou si euh, par exemple menuisier, ben normalement il faut savoir lire, écrire, compter, mesurer, diviser, faire une règle de trois, euh dessiner, euh faire de la géométrie… etc., c’est indispensable. Mais on commence à les mettre dans un atelier de menuiserie, à les faire bosser un petit peut concrètement et quand ils ont touché la chose ils découvrent que, ben il y a quand même des choses qui relevais de l’école qui leurs sont nécessaires et donc on les…, ben il y a un enseignant qui est là pour leurs apporter de façon assez individuel et on arrive comme ça pas à pas par des chemins détourner, par des chemins de travers, à faire en sorte que ceux qui n’ont pas été dans le moule de l’éducation national, ben quand même, s’ en sortent réussissent et acquiert ces compétences là pour pouvoir s’en sortir et la solution pour s’en sortir quand on devient adulte, ben c’est quand même d’avoir une formation, pouvoir monnayer sa force de travail sur le marché du travail en ayant un boulot un peu valorisant et reconnaissant et donc du coup une rémunération digne de ce nom. Et, euh bon la question qui était sous à chante c’était est-ce que ça marche ? Ben oui. M-L : Est-ce qu’il y a des résultats ? Mr F-S : Ben oui bien sûr, ça marche, sinon vous pensez que les services de l’Etat continueraient à financer ce fonctionnement, si ça servait à rien ? Alors maintenant, il y a des phénomènes qu’on ne peut pas occulter, il y a du chômage de masse, euh l’insertion socio professionnelle, elle est liée aussi a la possibilité qu’offre la société d’accueillir, ceux qui arrivent sur le marché. Nous les vieux on nous demande de rester de plus en plus longtemps sur place et vous les jeunes on vous demande de vous faire une place dans un dispositif où il y a de moins en moins de places. Pour ceux qui sont les plus en difficulté c’est encore plus dur. M-L : C’est sûr. Mr F-S : Je dis pas que la tâche est simple pour vous, mais au moins vous accéder déjà à un niveau de qualification en terme de licence qui est mieux que, même pas de CAP, ou qu’un simple euh, enfin pour nous les diplômes dans lesquels on accompagnent les jeunes sont souvent le CFG, syndicat de formation général, c’est pas le brevet des collèges, c’est même pas ça, donc vous comprenez bien qu’on parle… Quand ils ont déjà une reconnaissance, une qualification comme ça, c’est valorisant pour eux, mais sur le marché du travail ça ne vaut quedal. M-L : C’est rien du tout. Mr F-S : Donc on est dans ces cheminements-là, est-ce qu’on réussit ? Moi je ne peux pas vous le dire, je ne tiens pas de statistiques en disant « il est allé mal, il va bien… », c’est pas si simple que ça, c’est du temps l’éducation, c’est un cheminement mais globalement entre le moment où on commence à accueillir et à prendre en charge ces jeunes-là et le moment où les dispositifs d’aides s’arrêtent ; euh ils ont cheminés, ils ont progresser, et les comportements sont régulés, et…

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M-L : Il y a un changement ? Mr F-S : Globalement oui, sauf quelques rares exception et ces rares exception, c’est, ben chez les garçons c’est souvent des passages à l’acte délictueux qui se manifestent et il faut euh, effectivement essayer de borner, de balisé ce côté-là pour pouvoir reprendre. Il y en a, euh moi je ne vais pas vous dire que le travail des éducateurs est de miracles, il y a plein d’autres choses, il y a la remobilisation des parents bien avant, il y a tout simplement la rencontre avec un maitre d’apprentissage, un lien, une relation et puis il y a des gamins pour ce qu’il y est des garçons, ils tombent amoureux et ils se transforment, c’est tout con, mais euh, et puis ça se passe souvent à l’adolescence, euh il y a ces phénomènes-là qui jouent dans la vie ; on accompagne ça, puis quand on voit que ça va mieux on lâche la main et puis ils volent de leurs propres ailes. Euh, mais globalement ça fonctionne. M-L : Il y a plus de résultats sue d’échecs ? Mr F-S : Il y a des résultats positifs quand on prend le temps, euh mais c’est jalonnés de quelques autres échecs, ça c’est sûr. M-L : Oui Ça c’est sûr. Mr F-S : Quand on est dans l’existence et qu’on se retrouve au rez-de-chaussée, si il faut remonter au-dessus de l’escalier, euh on ne monte pas d’un coup au haut de l’escalier et on y monte pas en trois mois. Nous on est sur des accompagnements, qu’on essaie d’avoi r en peu plus long parce que réussir c’est euh, c’est parfois plus d’un an à avancer, et puis ben on monte une marche, on monte deux marches, on monte trois marches, on trébuche, on retombe en bas, on recommence et ainsi de suite quoi, c’est un peu ça. M-L : Et vous trouvez qu’il y a assez de personnel qualifiés pour entourer, pour prendre en charge ces jeunes ? Mr F-S : Vous me posez cette question, je vais vous dires très sincèrement Non ! Maintenant je vais vous dire que l’organisation de la société au jour d’aujourd’hui, euh on se bat pour bénéficier de dispositifs et d’outils pour travailler, euh maintenant c’est au législateur de prendre ses responsabilités la dessus ; si il choisit de mettre plus de budget sur les missions de l’éducation je l’encouragerais, je le soutiendrais, euh si comme ça s’est produit ces dernières années le législateur pense que les systèmes répressifs ont plus d’utilité et de fonction à remplir, que les systèmes d’éducation, j’ai un regard très critique, voilà ! Mais on est sur un autre terrain. (Et j’assume mes propos). M-L : Hé ben… Mr F-S : C’est une vrai difficulté, euh il y a une pression budgétaire, économique qui est assez énorme, et plus on va vers la crise. Vous ouvrez le journal ce matin et vous voyez 400 licenciement, 500 là, euh vous vous doutez bien que ça va jeter une série de famille dans une situation de précarité économique et que du coup l’éducation des enfants va en pâtir, euh la situation de ces familles-là va être fragilisée, les effets qui vont en découlés, ça va pas être top. M-L : Bien sûr. Mr F-S : Donc la vrai réponse c’est peut-être pas d’avoir plus d’éducateur, c’est d’avoir plus d’emploi, une société qui fera plus de places a tout le monde, Voilà ! M-L : Hé ben merci d’avoir répondu à nos questions.

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Annexe 2 : retranscription du second entretien Interlocuteurs : C : Coline PARANT J : Julien MILES M : Pierre L’HARIDON C : Mais du coup pas pas dans un classe relais mais parallèlement à leur scolarité normal ? M : euh... c'est une demande qui nous est faite. C : Ouais M : Alors on leur propose soit sur un suivi sur site, une suivi sur dispositif relais ou un suivi sur la classe relais selon la situation du jeune. C : D'accord M : Et depuis septembre il y a une nouvelle commission qui se met en place euhh... de l'inspection académique ou on ne peut plus travailler en amont comme ça. La commission doit valider euhhh donc ils reçoivent les les demandes, elle sont traitées, euhhhh, avec des en...des regards croisés de de professionnels différents et à partir de là ils proposent soit par exemple le service d'activités de jour, ex IRPS, soit la classe relais, soit notre structure. Donc on est très peu nombreux donc euh (il rit) on a vite fait le lien euh le pour les moins de 16ans pour les plus de 16ans il y a autre chose. Et du coup à partir de là on peut commencer à travailler. C'est pour ça que cette année on, on fonctionne au ralenti en ces débuts d'année scolaire alors que l'année dernière on avait déjà une dizaine de jeunes. C : A ouais d'accord...Ok... Grincement de chaises J : *ce racle la gorge* Silence... J : Bon bah C : bon j'ai vu j'ai...c'est bon j'ai ce qu'il me... J : Ouais moi aussi M : c'est bon ? C : Ouais M : Vous voyez a peut prés clair... a Mou hummmmmmm vous êtes... vous m'avez pas dit qu'est-ce qu'on fait euhhh sur la classe relais enfin... les activités etc. J : parce que vous avez des activités extérieures aaaa tout ce qui es scolaire ? M: bien sur J : d'accord M : bien sur C : Dans le sport et tout ça c'est... M : oui euhhh je l'ai abordé euhh pour le sport et la culture mais.... J : ah ouais donc... M : vous- m'avez pas donné de précisions. C : euh... M : Alors donc y a l'enseignant qui fait essentiellement euhh des math du français hein. euhh donc moi je j'suis euh fait beaucoup plus de sport avec les jeunes hein en... l'équitation, sur Lorient. Moi sur Pontivy on du du ping-pong aussi sur Lorient. Du ... on a commencé le foot en salle euh.... au mois de janvier. Je fais aussi de la... de l'orientation. Des orientations urbaines et sur Pontivy on... on fait du du tennis, du waterpolo, euhh... C : Ah ouais...

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M : du football... C : y a pas mal d'activités quand même. M : Ouais enfin c'est c'est moi du coup qui qui les animent selon les trimestres aussi selon qu'on ait une salle de sport ou pas selon plein de choses. Qu'on ait le créneau piscine. euhhh et on travail que d'association qui détourné au niveau de... de la culture enfin de la culture un peu plus euhh Coline tousse M : travail manuel Coline tousse M : on va monter un projet aussi meubles en carton euh... voilà on travaille sur des courts métrages, sur des bandes dessinés euhh sur des projets aussi bien définis sur l'année C : ça c'est pour la culture ? M : Oui euh oui C : Ouais J : c'est bien puisque, fin, ça reste ludique du coup M : Bah le but c'est ça c'est pas les remettre à niveau scolairement parce que c'est pas çe le problème C : Ouais J : c'est de la réconcilier plutôt... M : les réconcilier euhh leur estime de soi qui es souvent arrivée très très bas parce que C : Ouais puis leur famille du coup doivent plus… M : l'éducation nationale es une machine à broyer pour ceux qui ne rentrent pas dans le... J : Ouais ouais ouais ouais C : hum hum M : et c'est très compliqué euh... je ne jette pas la pierre au enseignants hein qu'on a une classe d'une trentaine d'élèves. Ce qui décrochent bah y a pas toujours le temps hélas de de faire des choses. Ils devraient le faire mais... C : hum M : Parfois c'est un peu compliqué euh on...quand y a 5, 6 jeunes qui, qui..., qui décrochent et euh et par... dans des classe de 3eme c'est souvent ça. Sur une classe de 30 y a 5, 6 collégiens qui tournent entre 0 et 5 de moyenne. C : Ouais... M : Ya ceux qui posent pas de problèmes qui restent dans la classe, qui s'orientent par défaut et ceux qui posent problème just ement qu'on bah qu'on entend parler. C : Hum... (silence) C : Vous trouvez qu'il y a de plus en plus de décrochage scolaire ou euh... M : Euhhh c'est difficile a pour moi cette question. J : hum M : Parce que la, les demandes sont pas les mêmes parfois euh... d'une année sur une autre mais j'pense que la tendance et oui, c'est ça et... parce qu'avant y'avais des classe atypiques et y'en a que moins en moins surtout dans le publique. C : Ouais M : Et c'est quand même dommage de dire euh au pri… Aller dans le privé. Le privé ne répond pas à tout hein d'ailleurs quand un jeune commence à poser problème il est exclus beaucoup plus facilement que dans le publique et… C : Ouais c'est vrai M : parfois ils sont perdus ils sont perdus dans... au niveau de l'inspection Acad... académique n'es pas spécialement au courant si personne ne les avertis surtout les parents C : c'est vrai M : Du coup on peut récupérer un jeune 6mois, un an après euh... il a été dans le rien et on a la surprise de savoir que voilà il avait 15ans, il avait 14ans, pendant 1ans il a pas été scolarisé. C : Hum (silence) C : Et vous vous avez fait quoi avant euhh avant d'être dans ce collège la ? M : En fait euh je suis éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse. Donc je... tous mes collègues travaillent soit dans des structures d'hébergement, soit dans des milieux ouverts, soit euhhh auparavant, mais toujours en lien avec le milieu ouvert, dans des tribunaux, soit

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dans les prisons, cartier mineur ou prison pour jeunes comme y'en a une à côté de Nantes a Orveau. Voilà... Aprés il y a différents types de structures d'hébergement y a les EPE y a les centres fermés, centres éducatifs fermés, y a les centres éducatifs renforcés.... Voilà. J : d'accord C : D'accord J : et au niveau des études pour avoir accès a ce genre de poste M : Alors C : C'est que que j'allais demander ( elle rit ) M : J'ai un BAC +2, faut avoir bac plus deux. J’ai euhhh en fait j'ai un DUT de gestion. C'est... y a... Au bout des c'est donc euhh ce bac +2 on peut passer le concours éducateur PJJ J : d'accord M : Bon c'est bien quand même d'avoir de l'expérience dans le domaine paravent pour réussir le concours c'qui es pas (il rit) il est pas aisé et à partir de là on part deux ans en formation sur... à l'époque moi c'était sur la région parisienne maintenant c'est sur Roubaix, banlieue Lilloise. Avec des regroupements donc nationaux et aussi on a des regroupements régionaux donc c'est c'est Rennes et puis on a des stages longs. Un stage long hébergement, un stage long euhhh milieu ouvert et des stages courts tribunal euh prison euh... service psychologique euhh exetera. Julien se racle la gorge C : D'accord J : D'accord. Et au niveau des débouchés pour trouver euh... enfin... M : Au bout de euhh on on dépend de la fonction publique J : Ah oui d'accord ok. M : euh on on réussit le concours, et les deux ans après que les deux ans de formation sont validés parce qu'on peut se faire aussi éjecter avant, on devient donc titulaire du ministère de la justice de la protection judiciaire de la jeunesse. J : d'accord M : donc on est fonctionnaire d'Etat. C : Et ça se passe comment le, le concours justement pour être éducateur PJJ ? M : Bah y a une partie individuelle préparation de d'entretien ce présenter travailler sur un texte C : Ok M : Qui nous es proposé le jour J. Voilà euhh répondre aux questions parce que parfois y vont ils vont tester la personne C : Hum M : puis y a aussi une partie collective ou on se retrouve a 6, 7 comme si on était... C : a oui y a un... un groupe M : Dans un foyer avec une situation bien croustillante J : hum C : elle rit M: Voilà y a cha... voilà à nous de nous débrouiller pour avoir euhh une cohésion d'équipe euhh et répondre a justement a la problématique. Y’aura 7 professionnels qui va superviser qui vont superviser la en prenant plus précisément un des concourants et après bah ils vont avoir une petit idée entre celui qui n'a pas parlé du tout et celui qui a trop parler, celui qui a coupé la parole l'autre, celui qui a voulu prendre un peu le rôle de chef mais qui n'a pas assumé ou qui a assumé voilà tout ça c'est... C : D'accord, ouais les différentes personnalités de chacun M : Bien sur C : a ouais d'accord M : Bien sur J : Ok, ouais c'est pas pas évident C : Ouais elle rit M : c'est non mais ça se prépare hein. J : oui bah oui j'me doute C : ça a l'air euh assez costaud M : ouais c'est un peu... C : Parce que nous... M : c'est bon à savoir

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C : Dans notre euh notre euhh comment licence y'en a beaucoup qui veulent passer les concours d'éduc spé euh M : oui C : moniteur éducateur, tout ça et eu c'est vrai que en général euh yaaaa y a pas beaucoup de de de personnes enfin dans mon entourage en tout cas qui les réussissent parce qu'ils sont vraiment super euhh costaud hein… M : Ils sont assez durs C : hum hum J : hum M : la concurrence est rude c'est sûr. C : Ouais, ouais c'est vrai qu'il y a beaucoup beaucoup de personnes euhh J : Ouais mais c'est parce C : Qui veulent faire ça J : c'est parce qu'il y a des gens qu'on fin... y a des personne qui passe le concours qu'on déjà beaucoup d'expérience qu'ont été moniteur éducateur pendant des années C : hum J : et c'est vrai que tout frais sortis de l'école euh M : c'est pas évident J : à côté de ces gens-là on pèse pas grand-chose quoi fin... M : Mais euhhh j'ai envie de dire euhh vaut mieux justement un peu... faire... avoir de l'expérience J : Ouais M: parce que on peut vite se rendre compte que c'est pas le boulot qu'on, qu'on souhaite. C : hum hum J : Oui c'est sur M : ce r'trouver dans un hébergement un peu a feux et à sang j'ai envie de dire faut être préparé mentalement hein... à ça. J : hum M : Parce que ça peut arriver euh des pétages de câbles dans un hébergement euhh une dizaine de gamins qui, qui prennent pouvoir sur les adultes c'est des choses qui peuvent arriver. Si l'équipe n’est pas suffisamment expérimentée. Héé bééé suffisamment prête. Donc avant de partir en formation faut... c'est bien d'arriver ptetre faire des... C : des ptits tests quoi J : ouais M : des animations aussi d'écologie pour voir comment est-ce qu'on géré de groupe parce que... c'est bien de savoir qu'est-ce que c'est un groupe C : Ouais M : et comment on gère... individuellement un gamin est vraiment différent que dans un groupe C : c'est sur M : et comment voilà quelle stratégie vous adoptez selon tel ou tel situation C : hum M : certains vont se rendre compte qui bah non ils sont pas prêt à être éducateur, d'encadrer un groupe. C : hum... Le BAFA par exemple c'est une bonne euh... c'est un bon test M : C'est un bon début, c'est presque j'veux dire primordiale pour devenir moniteur éducateur ou éducateur C : hum M : C'est un sacré plus ouais. (Silence) M : Voilà après y a toutes les actions de bénévolat en lien avec euh... après ça dépend quel publique on vise aussi certain préfère au milieu de l'handicap ou les personnes âgées etc au niveau de l'éducatif y a C : ouais c'est vrai M : beaucoup de travail C : Toi c'est, toi c'est peut-être plus ça moi c'est ptetre plus les enfants J : Non moi c'est le handicap J : les adultes euh M : Ouais

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C : hum les jeunes M : Ouais c'est pareil c'est bien justement si tu essayes de faire euhh j'sais pas euhh faire ce concours avoir travail dans des association J : Oui bah oui... M : des associations qui font des vacances pour les handicapés J : j'suis... j'suis responsable... M : y a l'EPAL à Brest J : j’suis chez ALISA35 M : Oui, oui oui... J : depuis euh pas mal d'années j'suis responsable de séjours mais... fin les concours ne m'intéressent pas forcement C : elle rit J : Fin on verra M : ouais, Bah c'est une sacrée expérience J : ouais, c'est bien M : Quand on fait ça par exemple (Silence) J : très bien C : ok C : Bon bah je pense qu'on a, on a fait le tour euhh M : Oui C : j'pense J : très Bien C : est-ce qu’euhh est-ce que vous pouvez nous redonner votre nom s'il vous plait ? M : Oui euhh Pierre L'ARIDON, L', H, A, R, I, D, O, N. (Silence) J : très bien, bah merci beaucoup C : Oui, on vous remercie J : de nous avoir accordé... M : voila J: ...votre temps C : On n’a pas trop débordé sur votre emploi du temps ? M : Pas du tout euhhh j'devais avoir euhh un jeune qui qui es absent cette après midi J : ah. M : du coup ça me permet d'aller sur une autre structure sur Lorient donc euh... C : d'accord M : aussi partir plus tôt, aller las bas pour caler des choses donc... C : tout le monde est... M : ça tombe très bien C : voila J : ça arrange tout le monde M : tout à fait. Et puis là le flux va arriver la très rapidement on va avoir des nouveaux jeunes euh très rapidement qui vont arriver et je ne suis pas sûr d'avoir autant de temps au final à donner... C : d'accord M : donc ça tombait très bien que... J : c'était le moment... C : c'était pile poil ! M : Ouais parce que les RDV vont arriver et ce calé avec les plannings, avec les jeunes... Avec les partenaires extérieurs J :hum M : c'est un peu plus compliqué peut être après... C : Ok, d'accord J: bah merci

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C : merci M : je vous en prie

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