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Mayotte magazine

Mayotte

magazine

mai-juin 2009

n°11

ACTUALITé CULTURE VOYAGE LOISIRS

TRADITIONS

L’invisible et

les djinns

économie formation professionnelle : Rencontre des acteurs à Mayotte REPORTAGE

grande comore

Ngazidja, terre de légendes et de traditions

Escapade à Bandraboua

3,90 €


Mayotte D ĂŠpartement 95,24 % O UI 29 M ARS 2009


Mayotte magazine n°11 Une publication bimestrielle de AR’IMAGE SARL ZI de Kawéni BP 268 97600 Mamoudzou tél : 06 39 09 03 29 contact@mayottemagazine.com DIRECTRICE DE PUBLICATION Stéphanie Légeron RéDACTEURS Frédérique Cadieu Alban Jamon Stéphanie Légeron Guy Monnot Laurence de Susanne Halda Toihiridini PHOTOGRAPHES Guy Monnot Stéphanie Légeron Bruno de Villeneuve BD Alice Lopez Ciparis Papajan Vince Vincent Liétar Yann Moreau DIRECTION ARTISTIQUE AR’IMAGE SARL COMMERCIAL Thierry Stoecklin IMPRESSION PRECIGRAPH St Vincent de Paul Avenue West Pailles P.O. Box 727 Bell Village Ile Maurice Numéro ISSN 1962-4379 Prix de vente : 3,90 € Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Mayotte magazine sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

éDITO

L

e 29 mars, c’est demain. à l’occasion de cet événement historique pour Mayotte, nous avons souhaité dresser un état des lieux des attentes ou engagements : des pouvoirs publics, à travers Yves Jégo et Denis Robin, d’une ancienne chatouilleuse, Zena Méresse, du grand cadi Mohamed Hachim et de quelques habitants qui ont bien voulu nous faire part de leurs opinions, diverses et parfois surprenantes. Le département est plein de promesses pour la population mahoraise qui a toujours exprimé haut et fort son attachement à la France. Le département, c’est la marque indélébile que la France considère Mayotte comme partie intégrante de son territoire, au même rang que les territoires métropolitains. Le département, c’est la rupture symbolique irréversible du destin de Mayotte avec celui de l’Union des Comores. Le département, c’est l’ouverture nécessaire vers la France et vers l’Europe, de façon progressive et adaptée. Dans ce numéro, le 10è déjà... de Mayotte magazine, Nassuf Djailani publie un extrait de son roman à paraître Lorsque j’étais une espérance. C’est dans la commune natale de l’écrivain, à Chiconi, que nous partons en escapade, à la découverte d’une vanille très odorante et de grande qualité. La vie sous-marine est considérée comme mystérieuse dans la tradition mahoraise, où l’espace aquatique n’est pas maîtrisé. Nous avons voulu recenser les quelques dangers des eaux mahoraises... Enfin, le dépaysement est garanti sur la petite île Rodrigues, où l’authenticité n’est pas un vain mot... Très bonne lecture, et merci de votre fidélité. Stéphanie Légeron

Directrice de publication


6 AU JOUR LE JOUR 14 rencontre Patrick Millan nous présente ses projets audiovisuels à Mayotte

19 économie Formation professionnelle continue, rencontre des acteurs 32 traditions mahoraises L’invisible et les djinns

46 HISTOIRE

L’époque des Fani bâtisseurs : XIIIè - XVè siècle

51 escapade dans l’île

Bandraboua, l’écrin de verdure du Nord, entre lagon et mangrove

62 environnement

évasion au Geyser et à la Zélée


Sommaire

74 REPORTAGE Grande comore

Ngazidja, terre de légendes et de traditions

92 INTERNET

10 sites de jeux gratuits avec des cadeaux à gagner

94 LE COIN DU LIBRAIRE

98 BD

Bao, le coin des petits, Abass Néka, Ciparis, Papajan et Vince

106 Maxi-coupons Détachez vos 16 bons d’achat !

107 TENDANCE 112 IDéE RECETTE MAYOTTE Le kangue

114 JEUX Actualité, sport Culture, histoire, tradition Rencontre, femme Environnement, voyage Loisirs, jeux

122 HORAIRES

Des marées et des barges


Au jour le jour Résultats du scrutin du 29 mars 2009 Source : Préfecture de Mayotte à la question : « approuvez-vous la transformation de Mayotte en une collectivité unique, appelée département, régie par l’article 73 de la Constitution et exerçant les compétances dévolues aux départements et aux régions d’Outre-mer ? », les électeurs de Mayotte ont répondu « oui » par 41 160 voix. Ainsi, le vote en faveur du « oui » représente 95,24 % des suffrages exprimés.

Suite à la consultation du 29 mars, une loi organique sera présentée au Parlement à l’été 2009 pour transformer le statut de Mayotte, aujourd’hui collectivité d’OutreMer, en département. Cette loi précisera la date de l’entrée en vigueur de la départementalisation en avril 2011. Mayotte sera le premier département d’outre-mer constitué en une collectivité unique à la fois Région et Département. Comme le précise Ibrahim Aboubacar, « Une série d’autres lois ou

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• électeurs inscrits : 71 420 • votants : 43 831 • taux de participation : 61,37 %

ordonnances devraient suivre pour achever l’identité législative notamment sur la question de l’égalité des hommes et des femmes et sur la laïcité, afin de rendre compatible le statut civil de droit local dont jouisent certains Mahorais de confession musulmane, avec les principes fondamentaux de la République. La portée démocratique de la consultation est naturellement renforcée par l’ampleur du score. L’avis de la population s’est exprimé sans ambages. Ce score donne au gouvernement une légitimité incontestable à agir devant le Parlement et les instances internationales. »



Jour de tradition : une fois par mois, partez à la découverte du patrimoine culturel de l’île

Les Arts traditionnels de Mayotte représentent un héritage lié aux différentes périodes de son histoire. Tous les mois, la Direction de l’ingénierie culturelle valorise les arts traditionnels en les rendant accessibles au public.

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En mars, le Dinahou était à l’honneur. Le jour de Dinaho, fête de célébration du prophète, est une tradition ancestrale qui tire ses origines de la culture arabo-musulane et swahili. Mêlant chants et danses de louange en langue arabe, il fût en premier lieu perpétué par les sultans, les princes et les notables de l’île, avant de se populariser. En mai et juin, vous pourrez assister aux traditionnels m’biwi et wadaha, danses profanes d’origine bantoue pratiquées par les femmes. Le m’biwi, qui tient son nom de l’instrument utilisé comme percussions était, à l’origine, exclusivement dansé par les femmes mariées ; tandis que le wadaha était une danse dédiée à la moisson et aux récoltes agricoles… Rendez-vous le samedi 30 mai à Labattoir à la découverte du m’biwi et le samedi 13 juin à Passamainty pour un wadaha géant. Renseignements : Direction de l’Ingénierie Culturelle au 0269 61 11 36 ou à actu.sc@hotmail.fr

Agenda culturel mai juin Théâtre et Contes • La Nuit de Hamouro Le 10 mai, soirée de contes à la plage de Hamouro. à partir de 18h00. Entrée libre

Danse contemporaine • J’embrasse pas, Compagnie Danse en L’R. Chorégraphes : Yann Lheureux et Eric Languet. Le 8 mai à Mamoudzou. 20h00. Entrée : 5 € • Sang Couleur, Compagnie Anjorombala Chorégraphe : Julie Irasoa. Le 23 mai à la MJC de Kani-Kéli. 20h00. Entrée : 2 € • Les Rencontres de la Danse contemporaine, Ballet de Mayotte. Les 19 et 20 mai à Mamoudzou. 20h00. Entrée : 5 €

Concerts • Tikien Jah Fakoly. Le 15 mai à Tsimkoura. • Latitudz. Le 26 mai au plateau de Passamainty. 20h00. Entrée : 5 € • Latheral avec Baré et Joe Fils. Le 29 mai à Kani-Bé et le 30 mai à Labattoir. 20h00. Entrée : 5 € • Papa Wemba. Le 26 juin au plateau de Passamainty. 20h00. Entrée : 15 € Pour tout renseignement sur cet agenda, vous pouvez joindre le Service culturel du Conseil général au 0269 61 11 36. Frédérique Cadieu



Les Cocos Club Sénior L’association Les Cocos Club Sénior, créée en janvier 2008, compte parmi ses membres 14 femmes âgées de 60 à 85 ans. Elle est gérée par la directrice Brigitte Brunet et la présidente Moinaéchat Chamassi. Cette structure permet aux personnes âgées de participer à plusieurs ateliers : collage (récupération de cartons, bouteilles, verres, livres, journaux), peinture sur verre (récupération de bocaux et verres à moutarde), coloriage... Chaque matin, un service de ramassage de bus achemine les « cocos » vers 8 heures à l’association. Puis, après un goûter et une séance de gymnastique douce, à 11h15 les femmes rejoignent leur domicile en bus.

Où et comment assister à une ponte de tortues ?

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Assister à une ponte de tortues est magique et émouvant. à Mayotte, c’est possible toute l’année. Pour mettre toutes les chances de son côté et le faire dans les règles de l’art, sans, en aucun cas, déranger leur procréation, le mieux est d’aller sur une des plages suivantes : Moya en Petite-Terre ou la grande plage de Saziley en Grande-Terre. Tout simplement parce que ce sont les deux plages de l’île où les pontes sont les plus nombreuses et les plus fréquentes 2 168 pontes y ont été recensées en 2008 - et que des gardes sont présents en permanence pour vous accompagner. Les mois où les pontes sont les plus nombreuses : de mars à juin avec un pic en mai. Vous pouvez y bivouaquer sur une zone bien délimitée, en toute sécurité. Si vous souhaitez camper sur ces sites, vous êtes invités à signaler votre présence à la Cellule de Gestion des Terrains du Conservatoire du Littoral à Coconi, en téléphonant si possible plusieurs jours à l’avance au 02 69 64 98 56.

Un voyage a été organisé du 25 mai au 5 juin 2007 : cinq personnes âgées se sont rendues près de la Rochelle où elles ont profité d’un bel échange avec les résidents de la maison de retraite La Rose d’Aliénor. Depuis, les « cocos » ont visité l’usine de traitement d’eau SOGEA, la caserne des pompiers en Petite-Terre, l’écomusée de la vanille et de l’ylang de Sada, ainsi que la retenue collinaire de Combani. Active, l’association participe à plusieurs événements, comme la semaine du développement durable. L’association est subventionnée en partie par la DASS et la CSSM. « D’ici fin 2009, nous allons

visiter le DLEM de Dzaoudzi, le GSMA de Tsingoni, Musical plage, le port de Longoni et le Musée du sel de Bandrélé », nous informe

Brigitte Brunet, dont l’initiative à l’égard de ces femmes, doit être saluée et encouragée. Pour toute autre information, vous pouvez la joindre au 06 39 68 38 50.


La CSSM à Votre Service PUBLI-COMMUNIQUé

ACTION SOCIALE Les aides s’adressent aux assurés sociaux et à leurs ayants droits.

De gauche à droite : Anne-Marie Moreau (Responsable pôle retraite), Assani Saindou (Directeur adjoint), Nassim Guy (Responsable communication), Bertrand Perrier (Directeur) et Nafissa Daoudou Abdallah (Déléguée action sociale)

« Le pôle social vous propose une aide individuelle ou collective pour vous écouter, vous informer, vous apporter des aides et vous accompagner dans vos démarches ou projets de vie », Bertrand Perrier

Une équipe et des compétences à votre service

Le service social

L’action sanitaire et sociale Maladie L’action sanitaire et sociale Vieillesse Le service social

Nous sommes à vos côtés pour : • Faire valoir vos droits • Construire un plan d’aide adapté • Vous conseiller et vous accompagner dans vos démarches d’accès aux soins • Vous aider à rester à votre domicile dans les meilleures conditions dans les situations de maladie ou de handicap • Vous donner la possibilité de recourir à une tierce personne • Réaliser des travaux d’adaptation du logement au handicap

Les aides de l’action sanitaire et sociale Maladie Aides financières individuelles optique Aides financières individuelles dentaires Aides financières appareil auditif Aides financières hospitalisation (forfait journalier, ticket modérateur) Aides financières individuelles Aides aux déplacements dans le cadre d’une rééducation

Les aides de l’action sanitaire sociale Vieillesse

Demandes d’aides ménagères à domicile Aides au logement : travaux d’accessibilité et d’adaptation à la perte d’autonomie, travaux d’adaptation Aides financières individuelles Aides aux équipements ménagers de première nécessité Secours exceptionnels

Les aides individuelles du service social : Aide individuelle dans le cadre d’une perte de salaire liée à la maladie Aide à la communication pour les personnes handicapées Aide à la déambulation Appareillage

Pôle social de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (C.S.S.M.) Place du Marché BP 84 - Immeuble Baninga - 97600 Mamoudzou Horaires d’ouverture : du lundi au jeudi de 7h30 à 14h00, le vendredi de 7h30 à 12h00

Tél. : 0269 61 64 81 - Fax : 0269 61 71 20




RENCONTRE Patrick Millan nous présente ses projets audiovisuels à Mayotte Nous avons rencontré Patrick Millan, journaliste reporteur d’image, producteur et animateur. Arrivé à Mayotte début 2006 seulement, il fait un carton avec l’émission phare 100% Mayotte diffusée sur RFO. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur l’homme, le succès de son émission et ses projets actuels et à venir.

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C

’est au service des sports de Canal + que Patrick Millan a commencé sa carrière dans les années 1980. Tout juste stagiaire à l’époque, il réalise caméra embarquée une courte séquence en filmant le célèbre joueur de football Diego Maradona à l’aéroport. Cette initiative personnelle lui vaut un premier contrat et il travaille désormais pour Charles Biétry. Un an plus tard, il intègre « la 5 », où il collabore avec Guillaume Durand, Patrick De Carolis pour le journal télévisé. Cette expérience lui ouvre la voie du JIR (journaliste reporteur d’image) et il devient correspondant sportif pour différentes sociétés de production deTF1. Mais très vite

Patrick Millan passe la vitesse supérieure et crée en 1992 sa première société de production Top concept qui réalise Tout vélo sur FR3 et des reportages pour 30 millions d’amis entre autre. Puis And Co production en 1997 avec Mathieu Corot, un téléfilm dont l’acteur principal n’est autre que Michel Boujenah. Il produit Les yeux de l’aventure, émission diffusée sur la chaîne Escales. Patrick est un baroudeur de l’image et ce qui le passionne, c’est partir avec une équipe et filmer de émissions d’aventure. C’est dans cette logique qu’est née Otentika en 2004, à l’origine d’une émission du même nom qu’il a réalisé. Aujourd’hui, 100% Mayotte est produit par cette société et la saison 3 est lancée.


Mayotte magazine : - Quand et comment es-tu arrivé la première fois à Mayotte ? Patrick Millan : - Au départ, je n’avais pas du tout l’intention de venir à Mayotte, j’ai eu des contacts sur l’île Maurice pour réaliser des reportages pour des sociétés de production en France. C’est par un ami avocat que j’entends parler de Mayotte pour la première fois et j’ai décidé de venir fin 2005 en repérage. J’ai rencontré un accueil chaleureux et parcouru de nombreux villages de brousse. Alors en janvier 2006, au lieu de faire des sujets sur Maurice, j’ai choisis de rester vivre pendant au moins un an à Mayotte. M. m. : - Quand est né 100% Mayotte et qu’est ce qui fait selon toi le succès de cette émission ? Patrick Millan : - Je suis allé voir Jean-françois Moënnan, directeur RFO au courant de l’année 2006 pour diffuser une émission hebdomadaire. Je lui ai simplement exposé le concept de 100% Mayotte : un m’zoungou arrive à Mayotte et ne connaît rien, il va à la rencontre des Mahorais qui vont lui expliquer comment ils vivent ici. La première diffusion a eu lieu en septembre 2006 pour se terminer en juin 2007. 44 numéros étaient prévus. Et pour vous répondre franchement au sujet du succès de l’émission, je n’en sais rien. En tout cas le succès ne vient pas de moi, cela vient des Mahorais, ils se retrouvent dedans. Cette émission montre bien que les Mahorais ne sont pas si hermétiques face aux médias si on passe du temps avec eux et qu’on essaie de comprendre leur quotidien. Ils apprécient mon personnage qui ne se prend pas au sérieux et se moque de lui-même. Ce qui me vaut de lourdes critiques de la part des m’zoungous car ils ont parfois l’impression que je dévalorise leur image.


M. m. : - La saison 3 est en cours. Quel bilan fais-tu de 100% Mayotte ? Patrick Millan : - à la fin de la saison 1, on avait décidé d’arrêter. Et puis les gens nous ont appelé, nous ont interpelés dans la rue. Ils se comportaient comme si j’étais un artiste alors que je suis animateur-producteur. On s’est dit que c’était un effet de mode, qu’on allait refaire une saison pour voir ce que cela donne. Et la deuxième saison est repartie, puis la troisième et dernière. Nous avons d’ailleurs fêté la 100è émission en décembre dernier ! M. m. : - As-tu d’autres émissions en cours et quels sont tes projets ? Patrick Millan : - 100% Mayotte a fait des petits : j’anime à pré-

sent en direct l’émission de radio 100% Show tous les vendredis soir de 18h00 à 20h00 au 5/5 sur la radio Kwézi FM. Des artistes viennent chanter en live. Pour l’anecdote, nous avons invité le Préfet au milieu de Bob Dahilou et Lathéral. C’est donc une émission où l’on traite aussi bien la musique que l’actualité. M. m. : - On associe Patrick Millan à la nouvelle chaîne privée de télévision locale « LCM » (La Chaîne de Mayotte), qu’en est-il réellement ? Patrick Millan : - Tout d’abord, reprécisons bien ma fonction, je suis animateur-producteur et pas autre chose. Mais lorsqu’on produit des émissions, forcément on n’est pas insensible au fait qu’il se crée une nouvelle télévision locale. Pour nous cela représente un deuxième outil de diffusion en supplément de RFO. J’ai été contacté pour alimenter la LCM avec de nouveaux programmes et pour en être le dirigeant. M. m. : - Quand la LCM verra-t-elle le jour ? Patrick Millan : - On sait que la LCM va exister parce qu’il y a les fonds, l’équipe, les programmes et la publicité. Mais ce qui empêche de démarrer c’est la diffusion. Aujourd’hui le gouvernement dit qu’il n’accorde plus de diffusion analogique mais numérique (TNT). Ce qui veut dire que l’arrivée de la TNT apportera localement au 1er trimestre 2010 au moins dix chaînes gratuites qui sont : le Réseau France Outremer (France 2, 3, 4, 5 et France Ô) et la LCM (se reporter

au rapport sur le développement de la TNT en Outre-mer par Alain Méar, du Conseil supérieur de l’audiovisuel). La question de l’avenir

de RFO Mayotte reste posée. La LCM commencera à diffuser en analogique courant septembre 2009. M. m. : - Quel sera le concept de la LCM ?


Patrick Millan : - C’est faire une télé le plus proche possible des Mahorais avec un maximum de programmes fabriqués localement. Le concept de la LCM sera de la radio filmée basé sur 10 heures d’antenne par jour. C’est-à-dire que les animateurs radio d’hier seront les animateurs télé de demain sur la LCM. Ce sera une télévision basée sur du direct et de l’interactivité avec l’aide des sociétés de productions locales (Clap Mayotte, First Prod, etc.). Pour information, la LCM sera uniquement en français. Seuls les journaux télévisés auront une traduction en shimaoré. Thierry Stoecklin

LA TNT (Télévision numérique terrestre) arrive bientôt à Mayotte C’est M. Alain Méar (membre du CSA et Président du groupe de travail outre-mer) en personne qui nous annonce cette bonne

Alain Méar membre du CSA, Président du groupe de travail outre-mer, en visite à Mayotte le 2 avril

nouvelle. Ce qui signifie que la révolution numérique est en marche à Mayotte. Caribou la TNT avec la garantie d’une meilleure qualité d’image et de son grâce à la technologie MPEG-4. Et ce ne sont pas moins de 10 chaînes qui seront accessibles gratuitement dès le 15 février 2010 : RFO Mayotte devenant « Télé Mayotte », la LCM 1è chaîne privée locale, puis les huit chaînes du service public France télévisions. Suivront courant 2010 huit chaînes supplémantaires de la TNT telles TF1, M6, Virgin 17… Il faudra tout de même débourser 30 euros pour un décodeur TNT si votre téléviseur ne l’a pas intégré.


PUBLI-COMMUNIQUé

OCéORANE

TP BTP AGRICOLE INDUSTRIE TRANSPORTS

Groupe Caisse d’épargne votre partenaire en défiscalisation industrielle

Mayotte magazine : - Quel est le travail de fond d’OCéORANE ? Joël Cuenca : - OCéORANE s’occupe du montage des dossiers de A à Z. Quand un client nous présente ses projets d’investissements, nous nous engageons à monter son dossier aussi bien au niveau financier que fiscal. En effet, sur ces montages, un accord financier et un accord fiscal sont nécessaires. Une fois que nous avons vérifié l’éligibilité du secteur, l’adaptation de l’investissement à l’activité du client et l’accord de financement, nous avons besoin d’un délai de 24 heures, pour donner notre aval fiscal, ce qui est très court. Nous appelons ensuite le client pour qu’il vienne signer le contrat. Dès lors, le client est livré et notre premier travail s’achève lors du paiement de la part investisseur au fournisseur. En ce qui concerne le règlement de la part bancaire, OCéORANE transmet le dossier au financier. Outre les financiers sur la place, nous travaillons en collaboration avec OCEOR LEASE qui fait partie comme nous de la holding OCEOR. Celle-ci a été créée par le Groupe CAISSE D’éPARGNE et regroupe l’ensemble des banques des DOM-TOM. OCEOR LEASE est la branche financière, crédit-bail et location longue durée de la filiale OCEOR. Nous effectuons donc une demande de financement à partir des éléments que le client nous a donnés. Ensuite, nous attendons l’accord de la banque, qui intervient entre 48 heures et 5 jours en fonction de la consistance du dossier. En définitive, le fournisseur apporte en tout et pour tout une simple proforma au client et ne s’occupe plus de rien avant la livraison. OCéORANE offre un véritable service clé en main. Notre travail s’arrête réellement au bout du 60è mois puisque la défiscalisation s’étale sur cinq ans et que nous avons obligation d’assurer le suivi des dossiers

pendant cette période afin que la défiscalisation ne soit pas interrompue : si le matériel n’est plus exploitable, nous devons mettre en place un nouveau matériel, et si la société est défaillante, pour non-paiement, en redressement ou en liquidation judiciaire, nous devons trouver un nouveau locataire. Le travail d’OCéORANE n’est donc pas de réaliser de simples montages, mais de garantir un suivi afin de ne pas mettre en péril ses investisseurs.

M. m. : - Comment la conjoncture actuelle influe-t-elle sur votre activité ? J. C. : - Je tiens à rassurer l’ensemble des partenaires, des fournisseurs et des clients d’OCéORANE sur nos capacités de collecte d’investisseurs : OCéORANE est en mesure de payer les projets du 1er janvier au 31 décembre. La crise que nous traversons se traduit par la difficulté à trouver des moyens de financement. Nous faisons partie des CAISSES D’éPARGNE et des BANQUES POPULAIRES, si bien que notre cellule à Paris, en relation permanente avec l’ensemble des gestionnaires de patrimoine du groupe, nous assure une collecte d’investisseurs suffisante. OCéORANE n’a donc aucune difficulté dans le montage fiscal des investissements. Le réel souci réside dans la recherche de financements. Les banques sont de plus en plus craintives et demandent des garanties croissantes sur les dossiers. Le traitement financier s’en trouve donc alourdi. La départementalisation peut redonner confiance aux entrepreneurs et artisans qui étaient réticents à investir, ne sachant pas réellement où allait Mayotte. La demande existe, les besoins aussi, les hommes sont présents, mais il faut que les politiques et l’état lancent de grands chantiers de travaux. Il est urgent aujourd’hui de relancer les moyens.

ZI de kawéni - Centre Maharaja (face HD) - 97600 Mamoudzou - Tél. : 0269 61 30 99 - Fax : 0269 61 30 97


économie

Rédaction : Stéphanie Légeron

Le point sur la formation professionnelle continue, rencontre des acteurs à Mayotte Quelles formations sont dispensées, à qui s’adressent-elles, quels résultats pour les salariés, comment le secteur se porte-t-il ?


Que ce soit pour augmenter la compétitivité économique, lutter contre le chômage ou accompagner le changement dans les entreprises, la

formation professionnelle continue tente d’apporter

des réponses et est devenue un passage obligé de toutes les politiques d’emploi.

L

es entreprises ont l’obligation de verser une part de leur masse salariale brute annuelle à la formation : 1,6 % pour les entreprises de plus de 20 salariés, 1,5 % pour la tranche de 10 à 19 salariés et 0,55 % pour les plus petites. Elles ont le droit d’organiser ellesmêmes leur propre service de formation, de recruter des formateurs, de sous-traiter auprès d’un organisme de formation ou encore d’en susciter la création, sur un marché où se côtoient des établissements publics et des centres privés théoriquement en concurrence.

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Contrairement à la formation initiale de type scolaire ou universitaire, qui est longue et financée au moins partiellement par l’état, la formation professionnelle continue est courte, s’adresse aux salariés tout au long de leur parcours, est décidée par l’entreprise et très rarement sanctionnée par un diplôme. à l’inverse du système scolaire, très encadré, balisé par des cursus et des niveaux de qualification reconnus par tous, la formation s’adressant aux salariés s’insère dans un environnnement éclaté régi par les réalités professionnelles. Celles-ci étant mouvantes, liées à la conjoncture, exposées aux évolutions du marché, l’offre de formation doit, sinon se réinventer, s’adapter en permanence aux besoins et aux objectifs ponctuels déterminés par les décideurs d’entreprises.

Pour le chef d’entreprise, la formation, lorsqu’il n’y fait pas appel, est une charge obligatoire imputée sur sa masse salariale. En proposant à ses salariés de se former, il transforme cette charge en levier d’action capable d’améliorer leurs compétences. Encore faut-il que cet investissement soit pour lui rentable car le temps de disponibilité requis par la formation est un obstable que certaines structures, en particulier les plus petites, ne sont pas prêtes à franchir. Avec seulement près de 6 % des sociétés qui emploient 50 salariés et plus, soit en 2007 une quarantaine d’entreprises (source : Rapport annuel 2007 de l’IEDOM), et un nombre moyen de salariés inférieur à 15 - si l’on exclut la construction et le BTP où les effectifs sont en moyenne plus élevés -, le système productif de Mayotte manque de moyens et de temps pour se structurer dans le domaine de la formation, car il doit faire face à des priorités de gestion mobilisant l’ensemble du personnel. Pour qu’il soit rentable, l’investissement de la formation doit « rattacher les enseignements

de manière permanente au travail du salarié. Il faut faire du pratico-pratique, en partant du poste de travail et en déclinant ensuite le programme de formation, qui doit être dense et non étalé dans le temps pour donner de meilleurs résultats », observe Catherine Jabert,

Responsable du pôle Formation des salariés et développement des compétences à la Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DTEFP). « L’implication très forte

du dirigeant est un gage de réussite. Le salarié doit être porté, se sentir reconnu et valorisé. La formation doit être saluée par l’employeur »,

poursuit Madame Jabert.

En effet, les besoins de formation des entreprises à Mayotte sont concrets, liés en bonne partie à la lutte contre l’illettrisme et à l’acquisition des « savoirs de base », expression utilisée dans l’ensemble des centres de formation en réponse aux difficultés rencontrées par beaucoup de salariés : maîtrise du français oral et écrit, aspects mathématiques et de culture générale... De forts besoins existent et la formation est là

* se renseigner à la DTEFP, 3 bis rue Mahabou à Mamoudzou. Tél. : 0269 61 16 57


pour y répondre. L’état, au travers de la DTEFP et de la politique contractuelle, intervient en co-financement pour soutenir les initiatives prises par les branches et les entreprises en faveur du développement de l’emploi et des compétences des salariés. Les bénéficiaires des aides de l’état sont en priorité les salariés de PME confrontés à de nouveaux systèmes de production ou devant s’adapter aux évolutions de l’emploi, ainsi que les salariés soumis à diverses formes de précarité dans leur activité professionnelle, du fait de leur qualification, de leur contrat de travail, de leur âge et ou de leur parcours professionnel. L’accès à la maîtrise des savoirs de base est une priorité de la DTEFP. Une autre de ses missions est l’aide au conseil en matière de Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC). Cette aide

vise à accompagner les entreprises face aux mutations économiques. Son coût est supporté à 50 % par l’entreprise. La GPEC permet d’étudier et d’esquisser des préconisations par exemple sur : l’organisation du travail, la stratégie de développement, l’évolution des compétences des salariés ou la gestion des ressources humaines. La DTEFP propose également son appui technique aux pôles Ressources humaines des entreprises, dans la mise en place de plans de formation collectifs et/ou individualisés. Enfin, elle déploie des actions collectives de Validation des acquis de l’expérience (VAE). Les salariés peuvent ainsi faire reconnaître leur expérience et obtenir un diplôme, un titre ou un certificat de qualification professionnelle.*



La collecte de la formation professionnelle continue sera bientôt transférée

Services fiscaux vers Opcalia Agefome Mayotte

des

Remise des titres de Conseillers en insertion professionnelle à la DTEFP le 8 avril

Si la DTEFP priorise certains financements avec un axe d’intervention sociale, qui cible en particulier les travailleurs les plus précarisés dans l’entreprise, la formation des salariés est d’abord le rôle de l’OPCALIA AGEFOME* Mayotte. C’est en effet en grande partie la collecte qui permet de former les salariés. Mayotte magazine : - Quand OPCALIA AGEFOME Mayotte a-t-il été créé et quelles sont ses principales missions? Kadafi Attoumani : - Avant AGEFOME, il y avait le Fonds mahorais pour l’emploi et la formation professionnelle, créé par accord interprofessionnel en 1997. Celui-ci est devenu AGEFOME en 1999 puis AGEFOME est devenu OPCALIA AGEFOME Mayotte le 1er janvier 2008. Nous appartenons désormais au grand réseau national OPCALIA, interprofessionnel et interbranches. Nous bénéficions de son soutien, que ce soit sur l’accompagnement, le financement d’études, l’arrivée de nouveaux dispositifs que nous ne pouvions pas avoir auparavant… Depuis le 1er janvier 2008, nous avons changé de dimension. Notre vocation est double :

d’une part récupérer les fonds de la formation professionnelle continue et d’autre part les gérer au mieux en vue de répondre aux besoins à la fois des entreprises et des salariés du territoire de Mayotte. OPCALIA AGEFOME Mayotte est une maison gérée par les partenaires sociaux, le conseil d’administration étant composé paritairement de huit représentants des salariés et de huit représentants des employeurs. Mayotte magazine : - Quand OPCALIA AGEFOME Mayotte va-t-il assurer la collecte des fonds de la formation actuellement prise en charge par les Services fiscaux ? Le montant de cette collecte sera-t-il plus important ? Kadafi Attoumani : - Nous espérons pouvoir récupérer cette collecte rapidement, en tout cas avant la fin

* AGEFOME : Association de gestion du fonds mahorais pour l’emploi * OPCA : Organisme paritaire de collecte agréée. Tél. : 0269 61 44 45

INTERVIEW Kadafi Attoumani Directeur d’Opcalia Agefome Mayotte de l’année 2009, pour pouvoir mieux répondre aux besoins de nos entreprises et de nos salariés. Nous n’avons jamais eu autant besoin qu’en cette période de qualifier les salariés, d’insérer les jeunes. Il faut mobiliser absolument tous les moyens. Pour accompagner le développement de ce territoire, nous avons besoin de fonds. La départementalisation va nous amener aussi à en déployer de plus en plus. Nous aurons le devoir de collecter plus de fonds que ce qui est réalisé actuellement. Aujourd’hui, la direction des Services fiscaux n’a malheureusement pas la possibilité de faire beaucoup mieux que ce qu’elle fait aujourd’hui, compte tenu des moyens dont elle dispose et des objectifs qu’elle a. La collecte est estimée aux alentours de 600 000 €, soit environ 60 % de ce que devrait être la contribution de toutes les entreprises de Mayotte.


Formation continue Avec INFOMA, valorisez les forces vives de votre entreprise à mayotte

I

NFOMA (Institut de formation de Mayotte) propose aux entreprises du diagnostic initial à l’action de formation une expertise pour la mise en place du plan annuel de formation continue. Initiée par les services des ressources humaines, la formation continue offre aux salariés la possibilité de se former, se mettre à niveau, s’adapter et évoluer en compétences pour optimiser leur savoir-faire. Pour l’entreprise, c’est le gage de rester efficace et compétitive par son professionnalisme en veillant à maintenir et faire évoluer son personnel. INFOMA vous apporte l’expertise, le conseil et l’ingénierie pour construire votre programme de formation continue. Nos formateurs (issus du monde de l’entreprise) apportent expériences et expertises dans des domaines tels que : • Les ressources humaines • L’accueil, vente, négociation • Le marchandisage • Le secrétariat • Le management • L’efficacité personnelle • La communication • L’informatique, bureautique...

Philippe Trohai

Nos références en 2008 En 5 mois et demi d’activité, INFOMA a formé plus de 150 stagiaires d’entreprises mahoraises. En collaboration avec les chargé(e)s des ressources humaines et les partenaires de l’organisme se sont déroulées les formations suivantes : • Hôtesse d’accueil • Hôtesse de caisse • Les techniques de vente en magasin • Animer et motiver son équipe • La conduite de réunion • La gestion de conflit • Le plan de formation • L’entretien annuel • Hygiène et maintenance des locaux

Philippe Trohai, Directeur : « Nous poursuivons le travail engagé en 2008 sur les plans de formation pluriannuels. Les plans de 2009 sont en cours de réalisation. Nous observons la structuration des DRH dans les entreprises et le développement des filières de financement de la formation continue des salariés. L’année 2009 se présente sous de bons augures au regard des efforts fournis pour structurer la formation continue. Mais le secteur reste fragile malgré un énorme besoin et ce pour des raisons qui semblent endémiques à Mayotte : absence de mobilisation politique sur le sujet, difficulté à fédérer les différents intervenants pour mener à terme les projets... »

INFOMA - Institut de Formation de Mayotte B.P. 391 - Z.I. de Kawéni - 97600 Mamoudzou

Notre catalogue de formations est disponible sur demande et sur le guide des formations inter entreprises 2008/2009 de l’OPCALIA AGEFOME MAYOTTE

Tél. :

0639 69 40 00


Mayotte magazine : - OPCALIA-AGEFOME a publié en début d’année un catalogue de formations. En quoi consiste-t-il ?

Mayotte magazine : - Quel est l’effectif minimum de salariés par entreprise et par formation ?

Kadafi Attoumani : - Il s’agit d’un guide d’actions collectives réalisé à partir du retour de l’étude AMNYOS, de statistiques et du ressenti terrain. Nous avons mis à disposition des entreprises un certain nombre d’actions de formations totalement prises en charge par OPCALIA AGEFOME Mayotte, à l’exception de la formation au CACES, financée pour moitié quand l’entreprise dépasse 10 salariés. Nous avons monté ce guide essentiellement pour les petites entreprises qui avaient peu accès à la formation compte tenu de la faiblesse de leur collecte et du temps limité des chefs d’entreprise. Les cibles prioritaires du guide sont donc les petites entreprises et les salariés les plus fragiles. Bien entendu, nous n’avons pas fermé le guide aux autres adhérents : ceux qui le souhaitent peuvent inscrire leurs salariés. Pas moins de 87 actions de formation vont du tertiaire à la sécurité en passant par le bâtiment... L’objectif est de rapidement donner un coup de pouce aux salariés sur des points aussi précis et variés que le contrat de travail, la base Windows, les rudiments de la gestion des stocks… Le guide propose aussi des formations plus longues de perfectionnement dans le bâtiment, ou encore la sécurité…

K. A. : tous les acteurs de la - Nous avons monté formation à Mayotte » ces modules avec des centres de formation. Kadafi Attoumani économiquement, nous ne pouvons pas nous permettre de lancer une action de formation Mayotte magazine : avec un salarié. Au minimum, - Les moyens de la collecte une entreprise peut inscrire suffisent-ils à résoudre ces diftrois salariés. ficultés ? Nous essayons de réunir des groupes de salariés, l’idée étant K. A. : aussi de prendre hors contexte - Non, les moyens sont très de travail une grande respira- insuffisants. Il est nécessaire tion et d’échanger les bonnes d’avoir un travail coordonné pratiques en entreprise. Les de la part de l’ensemble des acgroupes sont constitués de 8 teurs de ce territoire. à ce titre à 10 personnes en moyenne. je voudrais féliciter et remerUne liste des actions de forma- cier le directeur de la DTEFP tion a été envoyée à la totalité qui fournit des efforts considédes entreprises répertoriées rables pour aller dans ce sens. sur les bases de données acces- Un travail remarquable est en train d’être fait. Nos moyens sibles au public. ne sont pas suffisants et nous avons besoin de plus de souMayotte magazine : - Certains centres de forma- tien pour permettre aux salation rencontrent des difficultés riés d’être demain d’excellents financières. Comment analy- professionnels. Notre priorité est de renforcer sez-vous ce constat ? les partenariats avec les acteurs K. A. : de la formation : les institution- Les difficultés des centres de nels (l’état, le Conseil général, formation son dues au fait que OPCALIA, le Vice-Rectorat, le la commande publique a lar- GSMA…), le service public de gement baissé et la Collectivité l’emploi (pôle emploi, CACM, n’a pas encore sorti son appel à la mission locale, le CRIJ…), projets pour cette année 2009. les organismes de formation Je ne sais pas si les problèmes qui doivent être écoutés, solsont d’un ordre technique ou licités et accompagnés pour financier. Je ne peux donc pas travailler à l’amélioration de la faire de commentaires. FPC à Mayotte.

« Notre priorité est de renforcer les partenariats avec


Susciter la demande de formation dans les

entreprises privées, un virage nécessaire pour les organismes de formation qui dépendaient trop de la commande publique

Les centres de formation privés ont pour la plupart connu des difficultés liées à leur très forte dépendance vis-à-vis de la commande publique. Ce fut le cas par exemple d’Alo Alo, une entreprise du centre Corallium de Kawéni fondée en 2005 par Corinne Boirie-Johnson, qui avait coordonné pendant plusieurs années le centre de formation Médiations. Gérant d’Alo Alo depuis fin 2008, William Adousso explique : « Le pôle entreprise a démarré en 2007

et vraiment décollé en 2008 quand nous avons eu l’agrément pour les formations des élus du comité d’entreprise. Par le biais des CE, nous avons pu développer un réseau entreprises. »

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Cette diversification a été salutaire. Depuis, Alo Alo, assez généraliste, développe un large éventail de prestations à l’attention des entreprises privées et publiques : lutte contre l’illettrisme, remise à niveau sur les savoirs de base pour les jeunes demandeurs d’emploi, anglais, communication, efficacité personnelle, bilans de compétence grâce à une habilitation de l’ANPE, CHSCT... « Nous dispensons des formations

adaptées aux réels besoins avec rigueur, réactivité et indépendance d’esprit. La formation pour les entreprises doit être vue de manière opérationnelle, afin de permettre clairement une montée en compétence. Notre pari, c’est d’offrir cela afin de gagner en crédibilité ».

Les centres de formation, pour élargir leurs débouchés, adoptent de plus en plus une logique entrepreneuriale et doivent faire leurs preuves pour gagner la confiance de leurs « clients ».

Des dispositifs originaux ont été créés, comme l’illustre « M’saidihe » - signifiant « entraide » en mahorais -, une initiative du centre ACE, rue des Manguiers à Mamoudzou. « M’saidihe,

c’est La médiation sociale, l’accompagnement par l’interface et le dialogue pour l’insertion du handicap dans l’entreprise », explique Pas-

cal Rolland, directeur d’ACE. Compétences langagières, alphabétisation, formation qualifiante, enseignement en langue des signes... Le but de M’saidihe est de favoriser l’insertion sociale et professionnelle des personnes atteintes d’un handicap moteur, auditif ou visuel, en les accompagnant en formation ou vers l’emploi. Et cela répond à un besoin qui va augmenter compte tenu de la future obligation d’emploi des travailleurs handicapés à Mayotte. L’ordonnance du 28 août 2008 relative à l’extension et à l’adaptation outre-mer de diverses mesures bénéficiant aux personnes handicapées a précisé le cadre et les mesures les concernant à Mayotte : les dispositions de l’article 7 stipulent l’obligation d’emploi de personnes handicapées pour les entreprises d’au moins 20 salariés dans la proportion de 2 % de leur effectif. Cette disposition sera applicable à Mayotte à compter du 1er janvier 2011. Autre dispositif intéressant chez ACE, l’Atelier de pédagogie personnalisée (APP) de Mamoudzou répond aux besoins de formation d’un ou plusieurs salariés, avec une grande souplesse horaire. Les APP disposent d’un label national délivré par le Ministère du travail : un encadrement individuel est assuré pendant les premières heures de formation ; de même à la fin du programme, un suivi personnalisé du salarié permet de mesurer les évolutions en matière de compétences. « Avant, les centres de formations

étaient souvent sur une logique de commande publique. Certains d’entre eux développent de plus en plus de l’ingénierie de formation tournée vers de l’ingénierie de compétences : ce n’est pas simplement l’apprentissage de matières (français, mathétiques…), mais comment transférer la compétence de façon très rapide pour que la personne, de retour sur son poste


de travail, puisse la mettre en œuvre. C’est cela aussi la question. », indique Catherine Jabert

de la DTEFP.

Proposer des formations très ciblées, adaptées à l’entreprise, c’est aussi l’objectif et le métier de l’OIDF, un des plus anciens centres de Mayotte situé à l’impasse Jardin fleuri à Cavani. Les cessions sont courtes : 25 heures pour l’informatique, 50 heures pour l’alphabétisation ou le bâtiment, 72 heures pour les savoirs de base, module récemment dispensé auprès des salariés de la SOGEA... Au total, près de 700 salariés ont été formés par OIDF en 2008. « Les entreprises de

Mayotte organisent de plus en plus leurs plans de formation » observe Jean-Pierre Rigante, Secrétaire général d’OIDF. « En revanche, en ce qui concerne la commande publique, elle a du retard cette année et cela commence à être inquiétant, même si nous savons qu’elle va arri-

ver. Cet appel d’offre annuel représente environ 60 % de l’activité d’OIDF. », confie-t-il. Comme ses confrères, le GRETA souffre de la situation actuelle de Mayotte car la commande publique du Conseil général tarde à venir. Le statut du GRETA est singulier : c’est « l’éducation nationale sur un marché » ou le service formation des adultes du Vice-Rectorat de Mayotte qui évolue dans une logique concurrentielle. « Le transfert de budget état-

collectivité semble s’opérer péniblement puisque l’appel d’offre n’est toujours pas paru. La commande publique représente au minimum 80 % de l’activité de formation professionnelle continue à Mayotte. Pour le GRETA, la commande publique ne représente que 65 à 70 % de l’activité, car nous nous sommes diversifiés. », indique Laurent Mussard, Directeur du

GRETA.


INTERVIEW Mirhane Ousseni Vice-Président chargé de la Formation professionnelle au Conseil général de Mayotte Mayotte magazine : - La commande publique relative à la formation professionnelle n’est toujours pas sortie cette année. Quand va-t-elle être publiée ? Mirhane Ousseni : - Je rappelle que cette compétence nous a été transférée en 2008. Depuis l’année dernière, nous sommes soumis au Code des marchés publics. Une réorganisation a été nécessaire et explique le retard actuel. Je souhaite rassurer les acteurs de la formation en leur disant que la publication de la commande est imminente.* Mayotte magazine : - Comment expliquez-vous ce retard de quatre mois qui pénalise les centres de formation ?

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Mirhane Ousseni : - En 2008, le Conseil général a avancé près de 6 millions d’euros qui devaient être compensés par l’état. Or nous n’avons pas reçu les crédits de l’état en 2008. Les choses sont en train d’avancer. Nous avons voulu clarifier tout d’abord la situation de 2008, pour assurer une bonne gestion en cette période économique difficile, avant de relancer la procédure pour 2009. Pour information, le Conseil général a été saisi par l’état sur un projet de décret : l’état s’est engagé à nous reverser le reliquat de 2008 et une convention va être signée dans les jours à venir pour que la compensation soit effective. Cette convention va fixer les règles pour cette année et les années à venir, si bien que ce retard dans la diffusion de la commande publique ne se reproduira plus. * propos recueillis le 16 avril 2009

Les compétences des salariés constituent un « capital humain » essentiel à la réussite de l’entreprise. Une gestion rationnelle des ressources humaines est un atout indéniable pour la compétitivité économique. Force est de constater que de nombreux salariés de tous âges confondus souffrent à Mayotte d’un faible niveau de scolarisation et de qualification. En parallèle, les employeurs tendent à rehausser leurs niveaux d’exigence à l’égard de leur personnel, dans un contexte économique marqué par une concurrence accrue et où un ralentissement de la demande est soit craint, soit déjà constaté. L’appareil de la formation est un élément essentiel et décisif du développement économique et social harmonieux de Mayotte. Des dispositifs se mettent en place, les acteurs se structurent, des centres de formation s’installent sur l’île. « Une exigence nouvelle est visible en ce qui

concerne le niveau de qualification des formateurs, la recherche de démarche qualité de la part des organismes de formation qui entrent peu à peu en correspondance avec les normes nationales », se réjouit Laurent Mussard.

Au fil des rencontres, on ressent chez les acteurs de la formation une implication souvent très forte, une énergie et un dynamisme peu courants. Pour permettre une meilleure adéquation des formations aux besoins, une démarche partenariale approfondie et globale semble toutefois faire défaut. La volonté politique d’attribuer des moyens à la formation des Mahorais s’affiche en première ligne dans les discours des élus, que ce soit au niveau local ou national, mais ne se traduit pas encore sufisamment - prenons l’exemple du Cnam* -, en actions concrètes. Stéphanie Légeron

* par décision du Tribunal du Commerce, l’association gestionnaire du Centre régional du Cnam à Mayotte a été placée en redressement judiciaire depuis le 27 mars 2009. « Notre actualité ne se limite dorénavant plus

qu’à essayer de garantir une fin d’année universitaire acceptable, pour les auditeurs toujours présents dans nos dispositifs. », indique Jean-Luc Linhart, Directeur du Centre Régionaldu Cnam à Mayotte.



PUBLI-COMMUNIQUé

La formation professionnelle continue évaluer les besoins et concevoir des actions adaptées améliorant les compétences pratiques en entreprise INTERVIEW Salama Toto Responsable du service Développement durable de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Mayotte magazine : - Quelles sont vos missions au sein de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Mayotte ? Salama Toto : - Le service développement durable se décompose en deux volets distincts. Le premier est le service économique, qui a une mission d’information, mais aussi d’accompagnement et de conseil auprès de l’artisan sur le montage de son dossier de création. Le futur artisan doit suivre une demi-journée d’information et a l’obligation d’être formé en initiation à la gestion lors d’un stage d’une semaine préalable à l’installation. Le second volet du service est celui de la formation. Une fois que l’artisan est installé, il est amené à se former. Notre mission est de détecter les besoins se faisant ressentir dans les différents secteurs d’activité de l’artisanat.

Mayotte magazine : - La formation est une priorité aujourd’hui à Mayotte. Observez-vous un fort besoin de formation chez les artisans et quels outils leur proposez-vous ? Salama Toto : - Les artisans ont un fort besoin de formation et en sont de plus en plus conscients. Malheureusement, nous constatons, malgré les efforts que nous déployons avec nos partenaires – la DTEFP, le Conseil général, OPCALIA-AGEFOME Mayotte – une mobilisation trop restreinte des artisans dans certains domaines. Depuis l’année dernière, nous proposons une formation en administration de l’entreprise sur la tenue du bilan, qui est un outil nécessaire à la gestion. Nous essayons d’adapter les plannings en fonction des disponibilités des artisans. Or, pour le moment le taux de participation est faible. Sur le module « comment répondre à un appel d’offre ? », nous avons rempli à seulement 50% la capacité initialement prévue. C’est dommage. Il suffit que les artisans se présentent et règlent leur droit d’inscription. Je précise que nos formations sont prises en charge à 80% par la DTEFP ou à 100% par le Conseil général. Mayotte magazine : - La réglementation évolue à Mayotte. Comment s’y adapter ? Salama Toto : - Tous les secteurs vont subir de nouvelles réglementations et la formation va aider les artisans à passer ce cap. Dans le secteur du transport de voyageurs et de marchandises, depuis le 1er janvier 2008, la réglementation prévoit que les actuels artisans déjà installés vont devoir effectuer une mise à jour. En métropole,

Stage préalable à l’installation pour les créateurs d’entreprise à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat


Ci-dessus : formations à M’tsamboro pour les artisans d’art en communication, anglais et qualité

pour exercer ces métiers, les artisans ont besoin d’une Capacité professionnelle de transport (niveau Bac +2). La loi à Mayotte n’étant pas rétroactive, les Mahorais ne seront pas obligés d’obtenir ce diplôme, mais ils devront se mettre à niveau sur cette réglementation. Nous attendons d’ici fin 2009 la sortie d’un décret pour lequel des propositions ont été faites : si le projet de loi est adopté, les 120 transporteurs de voyageurs en activité auront l’obligation de se former aux nouveaux aspects réglementaires du transport. Nous allons nous adapter au niveau des artisans et les formations seront planifiées pendant les périodes scolaires pour ne pas perturber les professionnels. Les transporteurs doivent adopter une réflexion à long terme, en se préparant dès maintenant aux nouvelles réglementations pour être mieux armés et faire face notamment à des groupes de l’extérieur qui se positionnent dès à présent à Mayotte. Dans le BTP, la problématique est la même : un texte sur la garantie décennale sera applicable en 2012 : la garantie de l’artisan sur la qualité de ses ouvrages pendant dix ans sera bientôt la norme. Les entreprises qui ne se seront pas préparées par la formation à faire valoir cette garantie n’auront pas les marchés publics. Un niveau CAP est requis, mais la plupart des artisans n’ayant pas cette qualification, nous proposons un dispositif VAE* totalement financé par la DTEFP afin de faire valider l’expérience des artisans en exercice. En 2008, nous avions une enveloppe pour 100 personnes et moins de cinq participants ont suivi le dispositif... Dès maintenant et sans attendre, j’encourage les artisans à s’inscrire aux modules de formation. * Validation des acquis de l’expérience

• 586 personnes formées en 2008 • 4 assistants techniques de métier, dont 2 au siège à Mamoudzou, 1 à Malamani et 1 à Dzoumogné • 1 chargé de formation • 1 antenne sera créée fin 2009 dans le centre de Mayotte pour être toujours au plus près des artisans Quelques formationS 2009 • Stage préalable à l’installation (SPI) d’une semaine obligatoire • Administration de l’entreprise (25 € au lieu de 125 €) • Initiation ou perfectionnement en gestion (78 € au lieu de 390 €) : Word, Excel, Internet • Comment répondre à un appel d’offre ? • Comment calculer un coût de revient ? • Transports : formation de taximen, permis D, Certificat de capacité professionnelle, obligatoire pour devenir gérant d’une entreprise de transports • Sécurité des aliments : pour les entreprises dans l’agroalimentaire Ces formations peuvent être lancées dès qu’un groupe de 10 personnes se constitue

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Responsable formation de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, place Mariage à Mamoudzou.

Tél. : 0269 61 04 26

Mayotte


Traditions mahoraises

L’invisible et les

djinns

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RÊdaction : Halda Toihiridini Photos : Bruno de Villeneuve (sauf Š)


Il était une fois, une jeune fille mariée à un djinn… Voici le début d’un conte mahorais issu de la tradition orale qui met en scène cet esprit à la fois maléfique et bon qu’est

Ce genre d’histoire illustre l’imaginaire mahorais, une culture où l’univers des esprits s’immisce constamment dans la vie réelle. Bienvenue dans le monde des madjini*.

© Stéphanie Légeron

le djinn.

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«D

jinn » est un mot arabe, c’est de là que vient le mot « génie ». Pour les croyants, les djinns sont des créatures invisibles la plupart du temps, mais qui peuvent prendre différentes formes : végétale, animale ou humaine. Ils ont une capacité d’influence spirituelle et mentale sur le genre humain, pouvant ainsi exercer une sorte de contrôle psychique ou de possession, mais ne l’utilisent pas forcément. Selon l’islam, les djinns ont le pouvoir de posséder ceux qui sont en état de souillure (c’est-à-dire les personnes qui n’ont pas fait leur ablution rituelle) ou qui consomment des aliments interdits (drogue, alcool, sang, viande non licite).

arabes s’est progressivement mélangée aux anciennes croyances locales, issues de cultures malgaches et bantoues. C’est ce qui explique la confusion entre le « djinn », esprit maléfique, diable doté d’une queue et de cornes, cet être trompeur peuplant mangroves et brousses, avec les « madjini », esprits des ancêtres qui viennent posséder les vivants. Il existe plusieurs sortes de « madjini » : roi, guerrier, ou personnages illustres..., chacun a son nom. Un esprit peut posséder plusieurs personnes et de même, une personne peut être possédée par plusieurs esprits.

Il y aurait de bons et de mauvais djinns. Les bons étant ceux qui reconnaissent l’autorité d’Allah et du prophète, qui sont donc convertis à l’islam ; les mauvais, nommés Shayātan, étant ceux qui ont refusé cette soumission. Avec l’islamisation de l’île, la croyance dans les djinns

souvent le corps des femmes pour se manifester

* pluriel de « djinn »

Les djinns empruntent

Dans la culture comorienne, les djinns sont des esprits qui font des incursions fréquentes


Cérémonie de roumbou

dans le monde des humains. Pour se manifester, ils empruntent provisoirement le corps d’une personne qui prend alors la personnalité du djinn qui la possède. Il s’agit souvent de femmes… ce que des occidentaux pourraient traiter comme de la schizophrénie ou un trouble psychologique est ici considéré par la société comme le signe d’un envoûtement occulte. Les djinns font partie de la vie de bon nombre de Mahorais. Ils auraient une identité bien précise, révélée à chaque phase de possession. Lorsque sa relation avec le possédé est normalisée, l’esprit invisible se présenterait comme un conseiller de la famille, l’informant sur les dangers qu’encourt chaque membre mais aussi sur la manière de les éviter. Il n’est pas rare qu’une personne décide d’invoquer l’esprit pour avoir des informations que lui seul peut connaître. Pour cela, il faut suivre un rituel bien précis : se passer du parfum « Pompeia » sur les mains, réciter des invocations... Le djinn pourrait aussi

exiger l’organisation d’une cérémonie. Il en existe plusieurs sortes, les deux plus courantes étant le « roumbou », originaire des côtes malgaches et le « patrossi », pratique proche du vaudou, avec des sacrifices d’animaux. Les cérémonies sont généralement organisées le soir en plein air, au son de musiques malgaches sur lesquelles les participants dansent jusqu’à parvenir à un état de transe.

Les rituels ésotériques font cohabiter les croyances animistes et musulmanes

Ces pratiques cohabitent sur l’île avec l’islam, aussi n’est-il pas rare de voir au cours de rituels animistes, des Mahorais bons musulmans et des bouenis boire plusieurs bouteilles d’alcool, ou du sang lors des cérémonies de « patrossi ».


à 56 ans, Ahmed est un habitué des roumbous. « J’ai été élevé dans cette croyance et dans

la religion musulmane. Je respecte les règles de la religion. Je fais régulièrement ma prière, je ne bois pas et je ne fume pas. Mais quand mon djinn se manifeste, il boit de l’alcool et fait des choses que je ne fais pas d’habitude. Et lorsque je reviens à moi, je ne me souviens de rien. »

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D’après les croyants, les esprits, créatures dotées de pouvoirs surnaturels, ont des goûts et des habitudes que les personnes en proie à leur envoûtement sont obligées de respecter sous peine de persécution. Naela est une jeune Mahoraise de 22 ans. Un soir qu’elle assistait à une cérémonie de roumbou, un djinn s’est manifesté en elle. « J’étais en train de regarder le roumbou

lorsque j’ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillée, on m’a raconté que j’étais tombée en transe et que j’avais bu une bouteille entière de whisky. Pourtant, je n’ai jamais bu d’alcool. Le plus étonnant, c’est qu’apparemment je me suis mise à parler malgache, une langue que je ne connais pas du tout. »

Selon la tradition, les parfums jouent un rôle important dans les rapports avec les esprits. On peut se protéger du mauvais oeil avec du romarin ou de la coriandre associés à des versets coraniques. Le laurier-rose et les fumigations sont aussi des talismans contre les djinns mal intentionnés.



Depuis ce soir-là, l’esprit de « Tranguizi » - c’est le nom de son djinn - se manifeste régulièrement, surtout lorsqu’elle va à l’encontre de ses règles. « Il veut que les membres de ma famille

organisent un roumbou, mais moi je ne crois pas à ces choses, alors je n’ai pas envie de leur en parler. On m’a dit que ce djinn n’aime pas que je mette des rajouts, alors lorsque je le fais, il se manifeste, me possède et je m’arrache les cheveux. » Si elle dit ne pas vraiment accepter

son djinn, Naela s’est résignée à vivre avec.

Mais il arrive que d’autres les combattent . C’est le cas de Zaria. « Dans ma famille, on n’accepte

pas ce genre de croyances. Mes parents sont très pratiquants et plutôt modernes. Depuis que j’ai un djinn, ils ont tout mis en oeuvre pour le faire partir. » Guérisseurs, foundis,

prières religieuses, thérapie par les plantes… tout a été fait. L’année dernière, la famille de la

jeune fille s’est rendue au Yémen avec elle pour consulter des maîtres en la matière. « Nous

avons effectué plusieurs séances de prières pour ma guérison. ça a l’air de marcher. Depuis, mon djinn ne s’est pas manifesté. »

Qu’ils y croient ou non, les Mahorais admettent ces pratiques. à tel point qu’aujourd’hui la plupart des troubles psychologiques sont assimilés à des manifestations de djinns. De même, les malades devenus incurables par la médecine moderne finissent souvent chez le foundi. Pour beaucoup de Mahorais, une maladie mortelle est la punition qu’un esprit négligé réserve à celui qui a refusé de l’écouter. Cela peut aussi être le résultat d’un sort jeté par un ennemi. Un sort qui aurait pu être déjoué grâce aux conseils des djinns de la famille.

La musique et la danse font partie intégrante des roumbous

Halda Toihiridini


Au cours de la cérémonie, avec la musique, le djinn se manifeste dans la personne en transe. Une femme de la famille recouvre le corps d’un lambe pour l’assister et veiller à ce qu’il ne fasse pas de gestes brusques


Mouhoutar Salim : Dans la conception de la mort au sein de la société mahoraise, un rite funéraire commence dès la naissance : c’est l’enterrement du placenta du nouveau-né, qui revêt deux sens bien définis dans l’esprit des Mahorais. Le premier est l’enracinement théorique de l’individu, c’est-à-dire l’ancrage du nourrisson à sa date et à son lieu de naissance. Cet acte confère dans le futur une forte position à l’individu visà-vis d’autres personnes dont le placenta n’a pas été enterré sur le lieu de naissance.

Interview Mouhoutar Salim

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D’autre part, l’enterrement du placenta représente un piège vis-à-vis des esprits maléfiques. Ce leurre vise à faire en sorte que les djinns, les satans et autres mauvais esprits soient détournés pendant toute la vie de l’enfant jusqu’à sa mort. Une fois le placenta enterré, les djinns pensent en effet que l’enfant est mort et se détournent de lui. Lorsque vous rencontrez une maman et son bébé, que par amour vous trouvez l’enfant très beau et que vous dites : « quel beau bébé ! », la maman rétorque immédiatement : « chari charo ! » (ce qui signifie : si tu veux envoyer un sort à mon enfant, que le sort se retourne contre toi !) ou encore « hagno yao kwahi atria madzi » (signifiant : le corbeau a déféqué sur ta mauvaise bouche). Cette dernière réponse est une façon de déclarer : « ce que tu dis sur mon

enfant, ce qui sort de ta bouche, ne peut être entendu par les mauvais esprits, parce que le corbeau a déjà répandu des excréments sur ta bouche. »

Mayotte magazine : - Pourquoi le fait de dire à une mère que son enfant est beau risquerait-t-il d’attirer sur lui les djinns ? Cette croyance a-t-elle un lien avec le rituel de l’enterrement du placenta ?

En ayant enterré le placenta, la famille a dévié les djinns de la vie de l’enfant. Cependant, en dépit de l’enterrement du placenta, toute personne peut entrer à un moment de sa vie en contact avec un djinn. Pour éviter cette rencontre, il ne faut pas que le djinn retrouve la personne. En disant « ton enfant est beau », il est possible que le djinn entende ces paroles et s’aperçoive qu’en réalité l’enfant est bien vivant, auquel cas il risque de lui jeter un sort. Photo ci-contre © Stéphanie Légeron



© S. L.

Portrait : l’héritière du sultan Assanati Bacar est l’une des grandes figures de la communauté mahoraise. Détentrice des rites de ses ancêtres malgaches, elle en préserve la tradition. Elle est surtout connue sur toute l’île pour avoir en elle le djinn du sultan Andriantsoly.

à 67 ans, Assanati Bacar mène une vie tranquille entourée de sa famille. Dans cette grande famille de Mamoudzou, elle est considérée comme un pilier. Surnommée « Boueni Foundi », signifiant « madame l’experte », elle est devenue une autorité dans le monde des cultes animistes. En effet, c’est elle que l’esprit d’Andriantsoly, le sultan qui vendit Mayotte aux Français, mais surtout le grand détenteur des rites Sakalaves, a choisi. « Il n’est pas de ma fa-

mille, mais il est devenu mon djinn. à Mayotte nous ne sommes que deux à être possédées par son esprit. Andriantsoly est dans ma tête, et c’est lui le propriétaire de la pointe Mahabou. Alors quand une personne veut organiser une cérémonie là-bas, elle vient me voir pour obtenir l’accord de l’esprit du sultan. » C’est à l’âge de 17 ans, un an après son mariage, que Boueni Foundi a manifesté les premiers signes de possession. « J’étais comme une folle, je cou-

rais partout dans la brousse et les gens étaient obligés de venir me récupérer ». Après divers

traitements et des consultations chez des fundis, un dialogue est enfin amorcé avec le djinn du sultan malgache qui énonce ses exigences.


à gauche : dans la nuit du 13 au 14 avril, un maoulida shengue a eu lieu à la pointe Mahabou, devant le tombeau d’Andriantsoly - qui vendit Mayotte à la France en1841- pour le remercier des résultats du 29 mars. L’alcool était exclu de cette cérémonie qui devait attirer les esprits de musulmans pratiquants (voir photos p. 34 et 41).

« J’ai de la chance. Lorsqu’il est arrivé à Mayot-

te avec ses esclaves, Andriantsoly a rencontré le roi Mawana Madi qui l’a converti à l’islam. C’est la raison pour laquelle mon djinn n’est pas trop exigeant. Il me demande juste de faire mes cinq prières par jour et de vivre selon les règles de la religion musulmane. Mais il existe des djinns très difficiles, ceux des rites vaudous par exemple, ont beaucoup de demandes. Ils s’expriment en swahili et veulent souvent des sacrifices. Il y en a aussi dans ma famille. »

Avec ses origines malgaches, Assanati Bacar savait que cela lui arriverait un jour. Elle nous explique comment l’ancêtre malgache de la famille, une femme prénommée « Moussi » est arrivée sur l’île avec tous les rites et les esprits de sa communauté. « Ces esprits étaient des

hommes du village. à leur mort, ils sont restés dans le monde des vivants et se sont installés

dans les têtes de leurs descendants. Chaque famille a ses esprits et lorsqu’une personne décède, son djinn va posséder un autre membre de la famille. » Aujourd’hui Assanati vit en paix avec son esprit. « Même si on ne veut pas d’un djinn, il nous atteint quand même. Si une personne décide de ne pas en tenir compte, le djinn peut lui créer des problèmes. Et si on essaie de s’en débarrasser en faisant des prières par exemple, il peut arriver que le djinn s’en aille mais qu’il laisse la personne dans un état de folie permanente. Alors autant faire en sorte de vivre en harmonie avec son esprit. » Assise sur sa véranda, Boueni Foundi attend désormais les prochaines cérémonies qui auront lieu sur la pointe Mahabou. En attendant, elle scrute attentivement chacun des ses enfants, à la recherche du futur héritier du sultan Andriantsoly... Halda Toihiridini


PUBLI-COMMUNIQUé

lE CCEEM conseil de la Culture, de l’éducation et de l’Environnement de Mayotte

Regard et perspectives d’avenir sur la formation Interview Daroussi Ahamadi Président du CCEEM

« En matière de formation et de création d’un pôle universitaire à

Mayotte, nous pensons qu’il faut aller vite car les enjeux n’attendent pas »

Daroussi Ahamadi

Mayotte magazine - Pourquoi la formation est-elle importante ?

Daroussi Ahamadi - La formation a deux rôles. Elle doit préparer l’individu en tant que citoyen pour qu’il s’épanouisse et prenne part au développement de Mayotte. D’autre part, la formation doit faciliter l’insertion professionnelle, en préparant les personnes à se procurer de l’emploi, à Mayotte, dans la zone océan Indien et dans le monde entier. Les Mahorais doivent être accompagnés en terme de formation dans toutes les catégories socio-professionnelles confondues, du cadre supérieur jusqu’à l’employé en charge de taches d’exécution. L’effort de formation doit être organisé dès le plus jeune âge, c’est-à-dire à chaque étape de la scolarité : à la crèche, à la garderie, à la maternelle, à l’école primaire, dans le secondaire, car c’est tout jeune que l’on acquiert les connaissances de base essentielles


à l’exercice d’un métier. Heureusement, les résultats scolaires à Mayotte s’améliorent. Avec le concours des élus, nous devons initier une vraie démarche pour la création d’une université à Mayotte. En matière de formation et de création universitaire, nous pensons qu’il faut aller vite car les enjeux n’attendent pas. M. m.

- Quel rôle le CCEEM joue-t-il en matière de formation professionnelle continue et quelles sont vos propositions ? D. A.

Nous préconisons un pilotage commun rassemblant tous les acteurs de la formation. Mayotte est un petit territoire, si bien qu’avec de la volonté, nous pouvons vite parvenir à des résultats. D’autant plus que nous profitons des expériences des autres DOM. En 2006, le CCEEM a participé au colloque « 60 ans de départementalisation ». Nous disposons d’enseignements. à nous de saisir cette chance. M. m. - Quel regard portez-vous sur la situation du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) ?

Au niveau de la formation continue, nous pensons qu’il est possible d’accompagner les personnes occupant des postes d’exécutants - ce qui représente la majorité des salariés mahorais - et de les faire progresser en compétences. Le fait que les postes d’encadrement soient majoritairement occupés par une population venue d’ailleurs nous semble constituer une véritable bombe à retardement.

D. A. - Le CCEEM plaide pour le sauvetage du Cnam créé en mars 2005 à Mayotte, qui se trouve aujourd’hui en procédure de cessation de paiement. Ce sont les élus qui se sont battus pour que ce grand établissement public se crée et se développe de façon autonome vis-à-vis de La Réunion. La subvention votée début mars avait vocation à atténuer l’endettement du Cnam, mais ce n’est pas suffisant. Nous croyons solidement à l’importance de cet organisme dédié à la formation tout au long de la vie. Le Cnam couvre un large champ de compétences, dans 350 métiers, pour tous les secteurs d’activité et toutes les fonctions de l’entreprise.

Nous en appelons donc à une réelle démarche d’anticipation des besoins de formation des Mahorais, à la fois quantitative et qualitative. Un état des lieux doit être dressé, qui recense les demandes en formation d’ici vingt ans de telle sorte que l’on puisse en évaluer le coût. Honnêtement, aujourd’hui je ne sais pas qui à Mayotte est en charge de cela. Par exemple, en 2012 se tiendront à Mayotte les Jeux des Iles. La formation des professionnels du sport et de l’animation socio-culturelle a-t-elle été anticipée ? Pas à ma connaissance.

Dans cette lignée, nous en appelons également à la réinstallation du Centre national d’enseignement à distance (Cned) à Mayotte. Le Cned offre de multiples formations, de la maternelle à l’université, ainsi que des préparations aux concours de recrutement de la fonction publique, la formation à différents métiers... Sa disparition à Mayotte empêche les personnes inscrites de passer les examens localement et de bénéficier d’un accueil d’information. La formation est prioritaire, elle est l’arme de l’égalité de demain. Il faut lui donner plus de moyens.

- Le CCEEM est un organe de conseil qui travaille auprès des élus de la CDM : nous leur soumettons des études et des pistes de réflexion sur les dossiers relevant des domaines culturel, éducatif et environnemental.

CCEEM - 3 immeuble Briqueterie - rue du Stade de Cavani à Mamoudzou Tél. : 0269 61 30 71 - Fax : 0269 61 96 74 Courriel : ccee.mayotte@wanadoo.fr

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En 2009, Mayotte Magazine vous propose de partir dans chaque numéro à la découverte de l’Histoire de Mayotte

Histoire

Rédaction : Frédérique Cadieu

L’époque des Fani bâtisseurs : XIIIè- XVè siècle

A

près un temps marqué par l’abandon des principaux sites anciens (voir Mayotte Mag mars-avril), débute au XIIIè siècle une période nouvelle qui préfigure la structuration politique de l’archipel des Comores en sultanats : l’époque des Fani. Les Fani : il s’agit de

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chefs, hommes ou femmes, islamisés, comme en témoignent les patronymes musulmans que la tradition leur attribue, et dirigeant l’espace villageois, entité politique alors indépendante. Mayotte, comme le reste de l’archipel, entre alors sous l’influence de la côte swahili, qui s’explique par l’installation de nouveaux clans originaires de la côte swahili et sudarabique, venus principalement pour s’enrichir du commerce régional et propager l’islam. Ces nouvelles influences vont transformer profondément la société qui adopte le même mode de vie que les populations swahili de la côte africaine. C’est alors que des cités se constituent, prospérant du commerce des esclaves principalement et de l’exportation des productions agricoles.

Les principales cités d’alors sont M’tsamboro, Acoua, Tsingoni, Bandrélé

C’est le début de la construction en dur, notamment celle des monuments funéraires et religieux, qui s’élèvent au fur et à mesure que l’islam se diffuse et s’installe. Les premières habitations en pierre, résidences des élites révélées par l’archéologie, apparaissent dès le XIVè siècle. Les rivalités entre ces cités et peut-être déjà entre les îles, se traduisent par la multiplication des sites fortifiés. Les principales cités d’alors sont M’tsamboro, Acoua, Tsingoni, Bandrélé... qui connaissent un fort développement et amorcent un processus d’urbanisation. La société d’alors est dominée par l’aristocratie Fani, cosmopolite ; elle est le fruit du brassage entre l’ancienne aristocratie et les nouveaux clans. L’essentiel de la population n’en reste pas moins composée d’esclaves qui ont grandement contribué à peupler et mettre en valeur l’île. En effet, au cours des XIIIè-XIVè siècle, le nombre de villages ne cesse d’augmenter, croissance démographique soudaine que seul le recours à


l’esclavage peut expliquer. C’est d’ailleurs à cette époque que se développent les ports Antalaotra de la côte malgache, dont la prospérité est due à l’exportation des esclaves originaires des hauts plateaux malgaches vers le MoyenOrient via les Comores et les cités swahili. De nombreux indices (témoignages portugais notamment, comme celui de Piri Reis en 1521) laissent entendre que les Comores importent aussi des esclaves africains. C’est donc dans une société largement intégrée au grand commerce, principalement la traite des esclaves, et ayant adopté depuis plus d’un siècle le mode de vie swahili que vont s’épanouir au XVIè siècle les premiers sultanats fondés par des princes swahili de la lignée prestigieuse Chirazi.

Le règne d’Aïssa Ben Mohamed (de 1530 environ à la fin du XVIè siècle) est une période de prospérité pendant laquelle le sultanat est consolidé et l’indépendance vis-à-vis d’Anjouan est affirmée avec la fortification des localités de la côte occidentale (face à Anjouan). Le début du XVIè siècle est aussi marqué par le développement de quartiers urbains en pierre et par des échanges commerciaux entre Madagascar, les Comores et la péninsule sudarabique (notamment pour la traite des esclaves malgaches). C’est en 1557, durant le règne d’Aïssa Ben Mohamed, qu’une flotte portugaise commandée par Baltazar Lobo da Susa explore l’île. Frédérique Cadieu

XVIè siècle* : éTABLISSEMENT DU SULTANAT

Au début du XVIè siècle, de nouveaux migrants arrivent aux Comores. On les appelle les Chiraziens car leurs ancêtres sont originaires de la ville de Chiraz, en Perse. Venu de l’île d’Anjouan où le clan Chirazi est établi depuis plusieurs générations, Attoumani ben Mohamed, par mariage avec la fille du puissant fani de M’tsamboro (Mwalimu Poro) fonde la première dynastie princière de l’île. Leur fille, Jumbe Amina, épouse le sultan d’Anjouan, Mohamed ben Hassan. Par ce mariage, le sultanat d’Anjouan dominant déjà Mohéli, étend son influence à Mayotte. De ce mariage naît Aïssa ben Mohamed. Celui-ci hérite, par sa mère Amina, du droit de régner sur le sultanat de Mayotte, qui dès lors affirme son indépendance vis-à-vis du sultanat d’Anjouan. La capitale est alors transférée de M’tsamboro à Tsingoni (Chingoni) vers 1530. En 1538 est inaugurée la mosquée royale en partie conservée aujourd’hui.

Tombes chiraziennes Le mirhab de la mosquée de Tsingoni : une merveille de l’art chirazien Crédit photos : Gilles Nourrault, François Perrin, Mayotte, guide Touristique et Culturel, éditions Orphie, 2003.

Bibliographie • Allibert C., Mayotte, Plaque tournante et microcosme de l’Océan Indien occidental : son histoire avant 1841, éditions Anthropos, 1984 • Allibert C., Histoire de Mayotte, île de l’archipel des Comores , 1977 • S.Blanchy & P. Vérin, Premier inventaire des inscriptions arabes aux Comores et à Madagascar, Études de l’océan Indien N°22, Publications Langues’O 1997 • S.Blanchy, La vie quotidienne à Mayotte, L’Harmattan, 2003 • Liszkowski H., Répertoire des sites archéologiques de Mayotte, SHAM, 1997

* Les sources historiques plus nombreuses (sources épigraphiques, relations de voyage européennes, archéologie et traditions orales) permettent de mieux connaître l’histoire de l’archipel à partir du XVIè siècle.


Les défis du SMIAM

équipements sportifs

Le SMIAM aménage des terrains de football et des plateaux polyvalents dans toute l’île. Le point sur les équipements achevés récemment et en cours de travaux

éQUIPEMENTS LIVRéS EN 2009

« Le SMIAM et l’ensemble de ses partenaires doivent engager rapidement une réflexion en vue de préparer Mayotte à recevoir les Jeux des Iles en 2014. Le revêtement synthétique des équipements sportifs est essentiel pour que les sportifs puissent défendre les couleurs de Mayotte lors de cette compétition. »

Dahalani Soibahaddine

Chef de service équipements sportifs

Terrain de football de Sada • Réception officielle le 2 mars 2009 • Travaux de mise aux normes : rénovation de la plateforme, pose de nouveaux agrès (bancs de touche, poteaux seniors et juniors), éclairage et gradins, ouvrages de soutènement, création de places de parking, réalisation de la clôture, ouvrages d’assainissement des eaux pluviales, réfection de la voirie, engazonnement • Budget : 1 500 000 € • Durée effective des travaux : 10 mois • Entreprises de travaux : Tetrama, Sogea, Abdou Fils, Light Green, BGX. études : TEMA Le SMIAM a lancé une 2è tranche notamment pour protéger les talus. Les travaux débuteront en mai. Budget : de 250 000 à 300 000 €. Une 3è tranche est en recherche de financement.

Terrain de football de Handréma • Réception officielle le 11 février 2009 • Travaux de mise aux normes : extension de la plateforme, pose d’agrès pour rendre le terrain homologable, réalisation de la clôture pour sécuriser le terrain, création de gradins et d’ouvrages de soutènement. • Budget : 250 000 € pour la 1è tranche, 250 000 € pour la 2è • Durée effective des travaux : 6 mois • Entreprises de travaux : EMCA, Abdou Fils, Mahoraise Construction. études : Bureau MEI


PUBLI-COMMUNIQUé

Terrain de football de Nyambadao

Plateau polyvalent de M’Bouini

• Réception en novembre 2008 • Travaux de clôture, de soutènement et de sécurisation. • Budget : 100 000 € • Entreprisee de travaux : Abdallah Assani

• Réception en décembre 2008 • Travaux de clôture. • Budget : 100 000 € • Entreprises de travaux : Djoundy Omar et EMBP

éQUIPEMENTS DONT LES TRAVAUX SONT EN COURS

Plateau polyvalent de Doujani

Terrain de football de M’tsahara

• Réception prévue en juin 2009 • Travaux de mises aux normes : plateforme, tracé du terrain, agrès, gradins, clôture, éclairage, réalisation des parkings, travaux d’assainissement des eaux pluviales. • à Doujani, sur la même aire se trouvent un court de tennis et un terrain de volley supplémentaires.* • Budget : 550 000 € • Entreprise de travaux : BET MEI

• Réception de la 1è tranche début 2008. Lancement de la 2è tranche fin avril 2009 • Budget : 500 000 € (1è tranche) et 1 000 000 € (2è tranche) • Entreprise de travaux (1è tranche) : SMTPC. études : cabinet CET • Remise aux normes de la plateforme, fourniture, agrès, clôture et gradins. • Une 3è tranche est en projet, concernant l’éclairage et l’engazonnement. Le budget sera d’environ 500 000 €.

Les budgets sont présentés à titre indicatif * Un plateau polyvalent : un terrain de handball, un terrain de volley, deux terrains de basket et un court de tennis.


Terrain de football de M’tsamboro

Plateau polyvalent de M’Ronabéja

• Livraison prévue en mai 2009. Retards dus à la saison des pluies très intense cette année • Travaux de sécurisation, réalisation d’une partie de la clôture. • Budget : 250 000 € • Entreprise de travaux : BET OTOI

• Les travaux ont commencé le 2 mars. • C’est une création de plateau polyvalent : plateforme, tracé, agrès, clôture, gradins, éclairage, voirie, assainissement des eaux pluviales. • Budget : 500 000 € • Entreprises de travaux : Colas, Art Béton, EGCR, Sogea, Ramanougua, Art Bat. études : OTOI

Plateau polyvalent M’tsangamboua • Les travaux de mises aux normes ont démarré en février 2009 et vont durer 6 mois. Sur ce terrain, les éboulements sont fréquents. Il n’y aura pas de terrain de handball car les travaux d’études déconseillent de réaliser de gros ouvrages. • Budget : 500 000 € • Entreprises de travaux : Colas, Nidhoim Construction, EGCR, Bati Centre, Art Béton. études : OTOI

Plateau polyvalent de Chirongui • Les travaux de mises aux normes ont démarré le 12 mars et la livraison est prévue en juillet : plateforme, agrès, tracé, clôture, assainissement. • Budget : 250 000 € • Entreprises de travaux : Colas, Leclere Frères, B&CM, EGCR, Ahamada Tchanga. études : MBE

L’école notre Avenir, le sport notre épanouissement 2 rue de l’Hôpital à Mamoudzou - tél 0269 61 12 58 - fax 0269 61 12 70


Escapade dans l’île

* Bandraboua, Bouyouni, Dzoumogné, Handréma, M’tsangamboua

bandraboua L’écrin de verdure du nord, entre lagon et mangrove Blottis chacun au fond d’une des nombreuses anses du Nord–Est de l’île, les villages composant Bandraboua* sont bien loin de l’agitation de la « capitale ». Rédaction : Laurence de Susanne - Photos : Stéphanie Légeron

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O

n longe la mangrove de Bouyouni, on traverse le village de Dzoumogné avec son marché forain et son pont qui n’en finit pas d’être en travaux, puis celui de Bandraboua avec ses mini-jardins fleuris et sa mairie rose pimpant plantée fièrement sur son promontoire. Ensuite la route nationale frôle M’Tsangamboua qui s’étend doucement jusqu’à l’océan. En revanche, si on veut aller à la rencontre d’Handréma-l’isolée et, notamment, de son joli front de mer aménagé, il faut quitter la RN1 et descendre la CCT 12… « Tranquille, paisible » sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche des habitants. « Je suis

bien ici ; j’y suis née et j’aimerais y passer ma vie », dit avec un joli sourire Mati, 16 ans, son écouteur vissé à l’oreille. « Et si je souhaite vraiment visiter « la France », je n’ai pas envie d’y faire mes études ». Ses copains sont ceux du collège de Dzoumogné et elle ne s’ennuie pas à M’Tsangamboua. Seul regret : ne pas pouvoir sortir chez ses amies au-delà de 20h00. Interdiction paternelle oblige, comme pour beaucoup de jeunes filles mahoraises. Le collège – ouvert en 1989 - est à portée de vélo ou de bus. Ce qui était loin d’être le cas dans les années 1960 et 1970 où le seul collège de Mayotte se trouvait en Petite-Terre.


Le 1er adjoint au maire, Soumaïla Daoudou, 52 ans, raconte : « à la fin des années 1960, il n’y

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avait qu’une seule école primaire dans la commune, à M’Tsangamboua. à partir du CM1, je suis allé tous les jours à pied à M’Tsamboro et retour le soir. Sans me plaindre. Puis en 6ème, j’ai fait partie des 120 heureux élus - on sélectionnait les meilleurs élèves de l’île car il n’y avait pas de place pour tout le monde - qui ont été pris au collège de Dzaoudzi, unique collège de l’île jusqu’en 1976 ! Là, vu la distance, j’étais interne ». Depuis 20 ans déjà, le collège de

Dzoumogné et ses 800 élèves créent une sacrée animation dans le village. En son centre trône la belle cheminée de l’usine sucrière, qui est restée en activité jusqu’en 1975. Vestige le plus visible – il y a aussi une locomotive, une chaudière et les restes d’un entrepôt - d’un domaine colonial de 150 hectares exploitant la canne !

On trouve encore d’ailleurs, ici ou là, des parcelles de cannes sucrières. Zone de forte production agricole et d’activité de pêche, Bandraboua l’est restée longtemps. Ici, dans les années 1970, on produisait du coprah, du café et de l’ylang-ylang. Plusieurs agriculteurs avaient leurs propres alambics et vendaient leur production à la fameuse société Bambao ou à des Indiens installés sur l’île. Ici il y avait alors une vingtaine de pêcheurs qui ramenaient une tonne de poissons par semaine… et les vendaient via la coopérative installée à Handréma. Puis la coopérative de Mamoudzou est née : « Cela a signé l’arrêt de mort de la nôtre », s’attriste Soumaïla Daoudou. Autre temps, autres activités. Deux ou trois menuiseries, deux entreprises de BTP, plusieurs commerces et un éleveur bien particulier ont pris le relais. Mais pas de chambre d’hôtes ni de restaurant : le tourisme n’a pas effleuré cette commune située pourtant près de la magnifique presqu’île d’Handréma, de ses plages de sable clair (voir encadré p.56) et à dix kilomètres des points de départ pour les superbes îlots Choazils et M’Tsamboro.


Ci-contre : cheminée de l’usine sucrière située au centre du collège de Dzoumogné En bas à gauche : locomotive de l’ancien domaine colonial

dée au ciment et repeinte ! Du coup, les pierres ne peuvent plus respirer », s’offusque-t-il.

« S. le Nouvel élan » créée par un enfant de

M’Tsangamboua

Côté BTP, l’une des deux entreprises est dirigée par Ahamadi Soihili, 36 ans. Il n’est pas un inconnu : il a remporté en 2007 le premier prix du Concours Talents récompensant les meilleurs créateurs d’entreprises de Mayotte. Enfant de M’Tsangamboua parti en métropole en 1994 pour acquérir une formation en BTP - entré au rang de simple manœuvre, tout en bas de l’échelle, Ahamadi a gravi les échelons à toute vitesse - et est revenu dix ans après à Mayotte. Passionné par les vieilles pierres et formé plus spécialement à la restauration de bâtiments anciens, il a pris l’initiative de présenter au Conseil général un dossier détaillé sur ces fameuses usines sucrières, qui font partie du maigre patrimoine architectural de l’île. Avec photos, croquis, devis de restauration. Sans succès. « C’est celle de Longoni qui est en

meilleur état. à Dzoumogné, ils l’ont consoli-

Un peu déçu, il crée sa propre société en mai 2006 : « S. le Nouvel élan ». Drôle de nom pour une entreprise de maçonnerie-carrelage-enduits-peinture-dallage ! Le « S. » comme Soilihi, son nom de famille, et le reste pour faire comprendre que... sa société est hyper-dynamique ! Ahamadi Soilihi se distingue aussi dans sa façon de recruter son équipe : il ne va pas la chercher à la sortie des CAP ou BEP. Sa méthode est tout autre : perspicace, il observe les jeunes qui traînent ou « travaillotent » à M’Tsangamboua. Il repère les plus actifs et les forme, comme son patron métropolitain l’a fait pour lui. à noter sur ce sujet : le maire de la commune, Ahamada Fahardine, regrette le faible niveau des élèves de sa commune. En 2009, la société « S. le Nouvel élan » fonctionne très bien. La crise, pour l’instant, elle ne connaît pas. Ses clients apprécient son sens de la finition, son travail minutieux, plutôt rare sur l’île. Ce que souhaite ardemment Ahamadi Soilihi : réaliser une belle construction à M’Tsangamboua, y laisser son empreinte !


La retenue Collinaire de DzoumognĂŠ blottie dans son ĂŠcrin de verdure



Ci-contre : littoral proche d’Handréma à droite : mosquée du centre de Bandraboua

De magnifiques randonnées

plages de sable clair proches d’Handréma

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L’îlot d’Handréma fait face au village du même nom. Il est bordé d’une ravissante plage et d’un très beau tombant sur sa côte nord-ouest. D’autre part, quatre plages se lovent sur la presqu’île d’Handréma : trois petites plages tournées vers l’Est (attention pas d’ombre) accessibles à pied par grande marée - prendre de bonnes chaussures car il faut marcher sur des cailloux et rochers - et une plage plus connue appelée plage du Préfet. Cette dernière située au nordouest de la presqu’île est accessible par un superbe sentier (40 mn) qui démarre dans la grande épingle à cheveux, sous le radar.

lotissement social du village de Bandraboua C’est la priorité numéro un du maire : améliorer la vie quotidienne de ses administrés. Cela passe par un logement décent avec route d’accès, eau, électricité et assainissement. Ahamada Fahardine veut créer prochainement deux nouveaux lotissements mixtes et assainir la situation du foncier : les personnes ayant construit une maison sur un terrain communal et louent cette maison à des tiers doivent acheter leur terrain au prix de 15 € le m.

Plusieurs randonnées partent de la commune de Bandraboua. En voici deux, qui ne présentent aucune difficulté : • la piste Bouyouni-Combani traverse une végétation quasiment vierge, longe la retenue collinaire de Combani et d’odorants champs d’ylang-ylang. Quelques gués sont à traverser. Comptez 3h30 aller-retour. • la piste Dzoumogné-Acoua passe par la retenue collinaire de Dzoumogné. Sur sa dernière partie : vues plongeantes sur la côte ouest de l’île. Cette piste se termine par une route mais est interdite à la circulation de voitures particulières. Comptez 4h00 aller-retour.

La mangrove de Bouyouni : un espace magique La mangrove de Bouyouni, accessible par kayak ou bateau à moteur, se distingue très nettement sur la carte IGN : une nette échancrure la traverse et remonte quasiment jusqu’au village lui-même. Palétuviers aux racines torturées, cris d’oiseaux, crabes et périophtalmes… La mangrove recouvre presque les trois quarts du rivage mahorais et joue un rôle essentiel : elle freine l’envasement du lagon et protège les alevins des prédateurs. Une véritable nurserie !



à droite : village et pointe de Bandraboua, Handréma en arrière-plan

Des vaches montbéliardes se régalant de bananiers

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Deuxième focus sur une activité récente à Bandraboua : l’élevage de… vaches montbéliardes (originaire de Montbéliard, en Franche-Comté, cette vache est un fleuron de l’élevage bovin français : elle produit beaucoup de lait dont on fait notamment du comté, du Mont d’or et du morbier). Ahamada Nourdine vient d’avoir 55 ans et a toujours la passion chevillée au corps. Heureux propriétaire d’un terrain de 5,5 hectares depuis 1989, retraité depuis février 2006, après avoir été instituteur, comptable au Trésor Public et chargé d’hygiène rurale à la Direction de l’agriculture et de la forêt (DAF), il s’était lancé tête baissée dans le maraîchage et l’élevage dès 1995. Il abandonne rapidement l’idé des poulets car il se refuse à les vendre un à un sur les marchés et se tourne vers les cabris et les moutons. En mai 2008, il entend parler de l’importation sur le sol mahorais de vaches montbéliardes et pose immédiatement sa candidature pour en acheter deux. Son projet est accepté et largement aidé. Ahamada Nourdine construit deux hangars, avec mangeoires et ventilateur-brumisateur pour refroidir ces animaux pas acclimatés aux chaleurs tropicales. Les deux vaches sont pleines et mettent bas deux petits veaux. L’ancien fonctionnaire de la DAF les nourrit au biberon, préférant réserver le lait de leur mère à la vente. Pensez : un litre de lait de vache se vend 3 €. Les Mahorais de sa commune en raffolent. Avec les 40 litres quotidiens que lui donnent les deux montbéliardes, les deux zébus et les deux métis zébu/ montbéliarde obtenues par insémination artificielle, il n’arrive pas à satisfaire la demande ! Hélas un des deux veaux est mort d’une forte diarrhée. Aujourd’hui cela ne se reproduirait plus : Ahamada Nourdine sait maintenant précisément ce qu’il faut leur administrer pour endiguer cette maladie. Il les cajole ses derniers

* « Bandraboua » signifierait la plaine (bandra) où il y a des brèdes (bwa)

Ci-dessous : maternité de Dzoumogné en travaux

nés : chaque soir il les enferme dans un enclos spécial à l’abri des chiens errants. Il ne regrette pas d’avoir acheté des Montbéliardes : elles produisent beaucoup plus de lait qu’un zébu même si depuis leur arrivée la production est passée de 23 litres quotidiens à 16 maximum. Et elles sont aussi beaucoup plus… affectueuses qu’un zébu : elles viennent régulièrement chercher des caresses ! En revanche, elles ne cessent de manger : plus de 150 kg par jour ! Cannes fourragères, brèdes*, bananiers – dont elles raffolent : chaque matin aux aurores Ahamada Nourdine parcourt son terrain ou les pistes de Mayotte pour couper des hautes herbes et ne cesse qu’une fois son pick-up plein. Bandraboua, il faut lui rendre cet hommage, a été déclarée comme la commune gérant le mieux son budget, en utilisant notamment 50% de sa partie « investissements », le plus haut taux de toute l’île ! Mais si cette tranquille commune du nord abrite quelques activités économiques, bientôt une maternité, un centre très moderne de déchets (CSDU) et un grand lotissement de logements mixtes, elle est encore loin de ressembler au rêve du maire : Ahamada Fahardine souhaiterait que la commune, grâce à la proximité du port de Longoni et de Sada, capitale de l’Ouest, via la CCT 2 qui traverse l’île, abrite une zone industrielle de transformation des produits arrivés par le port. Son autre rêve : que Bandraboua ressemble à Orléans, une ville métropolitaine qui l’a séduit par son équilibre, sa circulation fluide et sa douceur de vivre. Laurence de Susanne



PUBLI-communiqué

Les défis du Tourisme Interview Madi Chanfi Ahamada Président du Comité du tourisme de Mayotte (CDTM)

Mayotte magazine :

- Selon vous, l’île de Mayotte est-elle suffisamment connue à l’extérieur ?

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M. C. Ahamada : - Il y a encore quelques années, nombreux étaient les touristes qui ne savaient absolument pas situer Mayotte sur une carte ou qui pensaient que notre île était comorienne. Cette méconnaissance a été combattue grâce notamment à la participation du CDTM à de très nombreux salons, à La Réunion, en métropole et à l’étranger. Je me suis moi-même rendu sur certains d’entre eux en 2008 et je dois dire qu’à chaque fois nous avons été félicités quant à la qualité de nos stands et des éditions ou documents audiovisuels que nous y avons diffusés. Les visiteurs de ces salons sont

très attirés par les atouts touristiques exceptionnels de Mayotte, qui peuvent se résumer en trois mots : mer, terre, culture. Tout d’abord Mayotte offre aux vacanciers un immense lagon protégé, de fabuleux sites de plongée sous-marine, la possibilité d’observer les baleines de juin à septembre mais aussi les tortues et les dauphins toute l’année... Mayotte bénéficie également d’une nature préservée, de plages tranquilles bordées de baobabs... En enfin l’île rayonne au travers de sa culture originale, métissée et de ses traditions que les voyageurs peuvent entrevoir et découvrir au contact de la population mahoraise, hospitalière et généreuse. Mayotte est souvent considérée par les touristes comme l’intermédiaire idéal entre une destination tropicale offrant une grande qualité de confort comme les Seychelles et une destination totalement nature et sauvage comme l’est par exemple Mohéli. Nous pouvons dire aujourd’hui que le premier défi du tourisme à Mayotte, qui consistait à faire connaître notre île à l’extérieur, a été relevé. Nous poursuivrons bien sûr notre communication d’image à l’occasion des grands rendez-vous du tourisme. Reste maintenant le second défi : faire venir les touristes à Mayotte.


Mayotte magazine :

- La destination Mayotte peut-elle être compétitive dans la zone océan Indien où la concurrence touristique est si vivace ? M. C. Ahamada : - à Mayotte, se pose le problème du coût de l’accès aérien : les billets d’avion A/R ParisMayotte restent peu abordables (compter plus de 1 100 euros hors promotions). La piste longue d’atterrissage, qui rendra possibles les vols directs de gros porteurs entre Mayotte et la métropole, réduisant ainsi le coût des billets, sera achevée dans le meilleur des cas en 2015. Cette barrière du coût du transport aérien explique pourquoi aujourd’hui nos premiers touristes viennent de la région océan Indien : ce sont les Réunionnais. Le CDTM va d’ailleurs relancer dans les prochaines semaines une action de communication à La réunion. Du point de vue de l’hébergement, sommes-nous compétitifs ? Pas assez, car nous disposons d’une faible capacité d’accueil. 480 lits peuvent être proposés à la vente au niveau international, ce qui est très peu. Mayotte doit se doter rapidement d’au moins un grand hôtel haut de gamme de plus de 200 chambres. La loi du littoral a suspendu tous les dossiers en la matière. Or, le Plan d’Aménagement et de développement durable (PADD) venant d’être validé par le Conseil d’état, neuf sites sont à présent constructibles et pourront accueillir des projets d’établissements touristiques. Pour rendre Mayotte plus attractive face à ses voisins, nous devons commercialiser des « packages », c’est-à-dire des offres forfaitaires à tarifs promotionnels en basse saison, comprenant le vol A/R, le séjour en demipension ainsi que des activités ou excursions.

Tél : 02 69 61 09 09

Ces séjours tout compris à prix « cassés » qui seraient en vente dans les agences de voyage à La Réunion permettraient aux hôteliers d’accroître leur taux de remplissage en basse saison et de capter une nouvelle clientèle. En 2008, Mayotte a accueilli 43 000 touristes. Notre objectif n’est pas que l’île soit assaillie par le tourisme de masse car cela entraînerait des dégâts irréversibles sur un si petit territoire en terme de biodiversité. Nous ne sommes pas en mesure d’accueillir de bateaux de croisières de plus de 600 passagers car en l’état actuel des choses, Mayotte n’est pas prête : tous les croisiéristes empruntent le même circuit de découverte de Mayotte, avec les difficultés logistiques que cela suppose, alors que nous devrions canaliser les effectifs en proposant plusieurs itinéraires de visite.


Environnement

Rédaction et photos (sauf ©) : Alban Jamon

© Julien Wickel

évasion au geyser et à la zélée


Les eaux du lagon de Mayotte recèlent de nombreux sites d’exception pour la plongée sous-marine et la balade aquatique, dont un grand nombre demeurent méconnus. Pour

compléter ce grand terrain de découverte de la vie marine, à quelques heures de navigation s’offrent d’autres paysages coralliens pour les visiteurs qui tentent l’aventure.

Encadrés par des professionnels des activités nautiques et aquatiques, partez à la rencontre de ces sites éloignés : les bancs de la Zélée et du Geyser.

L

es bancs de la Zélée et du Geyser sont situés au nord du canal du Mozambique entre Mayotte et Madagascar au sein de la Zone économique Exclusive (ZEE) française. Ces deux hauts fonds coralliens sont relativement proches l’un de l’autre. La distance la plus courte les séparant est d’environ 6 miles nautique (environ 11 kilomètres). Ce sont en fait deux grands édifices volcaniques compre-

nant des formations récifales. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas unique dans la région… Le Geyser, situé à 125 km au nord-est de Mayotte, présente certains affleurements à marée basse. Lorsque le platier récifal se découvre, apparaissent des sortes de petits « îlots » de sable blanc. Le secteur principal du récif en forme de boomerang au Geyser est communément appelé « fer à cheval ».

63


© Karim Layssac

Plus à l’ouest, la Zélée est un véritable atoll immergé, qui s’étend sur 220 km² environ. L’accessibilité des sites pour la découverte de la faune et de la flore marines est souvent plus délicate par rapport au banc du Geyser… Des missions scientifiques pour apporter des éléments de réponse sur la géomorphologie, la biodiversité et l’état de santé des bancs de la Zélée et du Geyser sont ponctuellement menées depuis 1959. Pour tout comprendre sur l’origine et la structure de ces deux édifices volcaniques, un article est actuellement en cours de finalisation, Les

bancs du Geyser et de la Zélée (N.E. du canal du Mozambique) : les sommets d’un même volcan sous-marin (Thomassin B.A., com. pers ).


Diversité des sites Les sites d’exploration du Geyser sont nombreux : pente externe du récif barrière, platier récifal et dunes hydrauliques de platier, lagon et pâtés coralliens… Sur le secteur Est du lagon, il existe également un herbier dense de phanérogames marines.

Le saviez-vous ? Certains poissons très discrets se dissimulent parmi les algues et les herbiers… Si vous êtes bon observateur, avec un peu de chance vous rencontrerez le curieux poisson-fantôme moucheté (Solenostomus cyanopterus). Deux poissons-fantômes mouchetés

64 65

© Karim Layssac


Observation de la faune marine

1

Actuellement plus de 370 espèces de poissons ont été référencées sur les bancs du Geyser et de la Zélée, dont une vingtaine demeurent encore uniquement identifiées sur ces sites éloignés. Certaines espèces marines, devenues peu communes dans le lagon de Mayotte, sont fréquemment observées sur ces deux bancs récifaux… Ce baliste jaune (1) (Xanthichthys auromarginatus) a tout récemment été référencé à la Zélée vers

25 mètres de profondeur. Généralement absent des rivages continentaux, il vit par petits groupes et est rarement observé au-dessus de 20 mètres.

2

Le gaterin géant (4) (Plectorhinchus obscurus), le requin nourrice (3) (Nebrius ferrugineus) ou le poisson-épervier de corail (6) (Cirrhitus pinnulatus) observés régulièrement au Geyser sont relativement peu rencontrés dans le lagon de Mayotte. Sur les bancs du Geyser et de la Zélée, certains poissons présentent, encore aujourd’hui, des tailles moyennes sensiblement supérieures à celles observées dans notre lagon tels que le mérou sellé (2) (Plectropomus laevis).

3

Plusieurs espèces de mammifères marins peuvent être rencontrées à proximité de ce secteur récifal, notamment des groupes de dauphins toute l’année, ou des groupes actifs de baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) généralement entre juin/juillet et octobre/novembre. Tout récemment un grand groupe de péponocéphales ou dauphins d’électre (5) (Peponocephala electra) était présent au Geyser, offrant aux visiteurs un magnifique spectacle… Les petits « îlots de sable blanc » émergeants à marée basse constituent enfin une halte salutaire pour de nombreux oiseaux marins et des sites d’observation privilégiés.

4


Š Yannick Stephan

5

67

6


Š Julien Wickel



© Julien Wickel

Activités à pratiquer La grande diversité des habitats naturels du lagon de Mayotte ainsi que de la faune et de la flore marines associées impliquent un grand nombre de sites accessibles et adaptés à l’exploration en scaphandre ou en palme/masque/ tuba. Même pour les habitués, de nombreux sites du lagon restent à découvrir et à redécouvrir. Pour s’évader plus loin, l’horizon azur à 360° autour de soi, des escapades au Geyser sont régulièrement organisées depuis Mayotte pour la pratique de la plongée et la découverte de la faune ou tout simplement pour profiter de la navigation.

© J. W.

Réputés pour leurs sites de plongée, les bancs de la Zélée et du Geyser offrent un panel de paysages à explorer : des tombants vertigineux aux petits fonds parsemés de pâtés coralliens, le visiteur curieux pourra y découvrir des grottes ou bien encore des vestiges du passé… Au Geyser, certains secteurs du platier récifal à faible profondeur présentent des taux de recouvrement en corail vivant très élevés. Grâce à la lumière du soleil, les couleurs éclatantes des animaux illuminent ce secteur récifal à faible profondeur. En prenant garde aux courants, l’exploration en palme/masque/tuba (snorkelling) de cette partie du récif exposée à marée basse permet de délaisser les bouteilles pour quelques heures… Ces sites d’exploration sont également très prisés pour la photo et la vidéo sous-marines. Enfin, pour les amateurs de pêche sportive et de loisir, la Zélée vous réservera bien des surprises ! Pour tout renseignementsur la pêche, vous pouvez contacter Sébastien Labart (tatahi.fishing@orange.fr).

D’énormes ancres peuvent être observées à faible profondeur, colonisées peu à peu par la faune et la flore marines. Les amateurs de snorkelling et de l’image sousmarine se délecteront des couleurs vives des formations coralliennes dans une eau limpide, distante de toutes activités humaines terrestres…


© Karim Layssac © J. W.

© J. W.

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Comment s’y rendre ? Le Manga Be est un catamaran voilier de 14 mètres de long pour plus de 7 mètres de large (chantier Fontaine-Pajot). Ce bateau spacieux permet d’accueillir 8 passagers (plus l’équipage) en tout confort. Pour tout renseignement contacter Jacky à l’adresse mail : mayotte.lagoon@wanadoo.fr). Pour la pratique des activités subaquatiques, rappelons que ces sites éloignés souvent exposés à de forts courants demandent une certaine expérience et beaucoup de vigilance. L’encadrement par des professionnels assurera aux visiteurs chanceux de belles plongée en toute sécurité.

Les ressources marines de ce secteur de l’océan Indien ne sont malheureusement pas inépuisables, les résultats des suivis actuels en attestent… Bien qu’éloigné de l’île au lagon et de ses préoccupations « terrestres », ce patrimoine commun mérite une attention particulière en matière de gestion afin d’assurer pour les générations à venir une conservation et une exploitation durable de ses ressources. Alban Jamon

Merci à Julien Wickel, Karim Layssac et Yannick Stephan pour leurs photographies.

72

à bord du Manga Be, un départ vers 16h30 depuis Mayotte vous permettra d’arriver sur les sites magiques du Geyser et de la Zélée au petit matin.



Reportage

Port aux boutres Ă Moroni

RĂŠdaction et photos : Guy Monnot


grande comore Ngazidja, terre de lĂŠgendes et de traditions



E

lle est insulaire. Soit. Mais l’île Ngazidja (Grande Comore) est avant tout volcanique et comme ses sœurs comoriennes elle est issue d’une remontée magmatique qui a émergé à l’entrée du canal du Mozambique à mi-distance entre l’Afrique de l’Est et Madagascar. Cette particularité géomorphologique n’a pas seulement façonné ses somptueux paysages et fertilisé ses terres, elle a créé un relais naturel – véritable carrefour stratégique – où se sont rencontrées de nombreuses civilisations. Première île des Comores à être abordée par les Portugais, Ngazidja a su faire fi des flux et des reflux migratoires. Qu’ils soient originaires de l’Est africain, pirates malgaches ou sultans batailleurs de Shiraz, les nombreux envahisseurs ont tous abordé la Grande Comore par la mer déferlant par vagues successives sur ses côtes sauvages. Ces assaillants ont su contourner le danger des rives déchiquetées, des falaises abruptes et des éperons à fleur d’eau pour débarquer entre les roches basaltiques sur une crique anthracite, une échancrure littorale et fouler les plages de sable immaculé issues de la désagrégation corallienne du lagon turquoise.

amarres jusqu’au coucher du soleil qui embrase l’horizon derrière la nouvelle digue hérissée de mâts, de grues et de cargos au mouillage. Aujourd’hui, l’activité portuaire moderne et trépidante contraste avec le calme et la sérénité de la vieille ville.

Les secrets de la médina à l’heure de la prière, l’appel du muezzin masque les rires joyeux des enfants qui disparaissent dès que l’on s’enfonce dans le dédale de ruelles pavées de la vieille ville foulées par les hommes en djellaba blanche se rendant à la mosquée du Vendredi. à l’intérieur de l’édifice, sur des tapis richement colorés, des vieillards prosternés décodent des versets coraniques.

les boutres fatigués en forme de coquilles de noix usées par les

L’empreinte de l’islam et des civilisations arabes C’est sans doute l’image la plus emblématique de Ngazidja et la plus recherchée des amateurs d’authenticité : celle de la mosquée séculaire blottie contre les darses du port de Moroni encombré de boutres et adossée aux murs chaulés de la médina. La pureté des lignes architecturales de la mosquée du Vendredi, la noblesse de ses matériaux, l’élégance de son minaret témoignent de l’empreinte musulmane et de l’habileté des constructeurs arabes. La blancheur de l’édifice religieux qui se reflète dans les eaux portuaires contraste avec les teintes obscures des embarcations éventrées. Au milieu de ce cimetière des carcasses de bois, les enfants jouent les équilibristes sur les vieilles

embruns et le soleil

reposent, ancrés dans

le sable basaltique à

l’image des traditions

comoriennes dans l’Islam.

77



Médina de Moroni, prière à la mosquée

Continuant sa flânerie dans les ruelles tortueuses de la médina, le promeneur découvre ses secrets : un labyrinthe de venelles sombres, de vieilles bâtisses aux façades chaulées, des escaliers étroits, des jardins discrets, des portes intégrées dans des murs de pierres volcaniques jouxtées de ciment corallien. Parfois, les vieilles portes ornées de bois ou de bronze laissent entrevoir des scènes artisanales traditionnelles : tantôt c’est la tresse souple et torsadée du vannier, tantôt c’est la dentelle d’une brodeuse au visage emballé dans son chiromani ou encore la dextérité du bijoutier ciselant un bracelet d’or. Aussi l’amateur d’objets antiques sillonnant la médina ou le marché très coloré de Volo Volo sera surpris par la diversité de l’art comorien qu’il découvrira durant tout son périple. Dans la cité d’Iconi - première capitale de l’île au sud de Moroni - les tombes sont ornées de porcelaine de Chine ou de bois. Mais c’est à Mitsoudja - véritable centre de sculpture - que les artisans excellent dans la décoration des portes, des coffrets et autres objets en bois ou en pierre de laves. à gauche : minaret de la grande mosquée du Vendredi à Moroni Ci-contre : broderie à la médina

à partir du XIIIè siècle, les grands voyageurs arabes baptisent l’archipel

« les îles de la lune » (Djazaïr al-Kamar) ou komr (clarté lunaire), peut-être en raison des constellations neigeuses comme la voie lactée dont les lueurs sur

l’océan Indien permettaient aux navires de se repérer.

79


Jeux d’enfants à proximité de l’épave du Moroni



Des curiosités historiques et légendaires

82

Même si les itinéraires touristiques sont peu nombreux du fait d’un réseau d’infrastructures restreint - aucune route ne permet d’accéder facilement au dôme du Karthala - le touriste peut partir à la rencontre d’un peuple affable et d’une société multiculturelle à la fois africaine, orientale et indoeuropéenne issue du brassage des civilisations. L’histoire de l’île des ¨sultans batailleurs¨ a été marquée par l’édification des forteresses face aux incursions et aux razzias des pirates que le visiteur retrouvera parmi les vestiges chiraziens, dans les vieilles murailles de l’ancien sultanat d’Itsandra. Au Nord de l’île, la cité historique et culturelle de Mitsamiouli présente aussi les stigmates des remparts érigés par les sultans contre les envahisseurs malgaches. à cette extrémité insulaire, la barrière corallienne ceinture le lagon et protège les plus belles plages de Ngazidja, celles de Mouloudja et du Galawa bordées de cocotiers et localisées à proximité de sites naturels très appréciés pour leur beauté mais aussi pour leurs légendes. à Bangoi-Kouni, un vieux pêcheur aime raconter

la croyance ancestrale selon laquelle la mosquée miraculeuse serait sortie de terre en une nuit à proximité d’une crique naturelle où Mahomet serait venu prier et remercier les comoriens pour leur adhésion à l’islam. Depuis ce site original et légendaire est appelé le trou du prophète. Dans cette région, l’intense activité volcanique a donné naissance à des formations originales telles la Chaine du dragon, le kissing rock ou l’île aux tortues. Quant au lac salé perdu au sein d’un ancien cratère il est devenu un haut lieu de pèlerinage des animistes convaincus du pouvoir cicatrisant de ses eaux céladon. La partie sud de Grande Comore est sans doute la plus riche en sites naturels et en vestiges culturels. à Iconi sur la côte sud-ouest ou à Fomboni au sud-est, les enceintes du palais des sultans batailleurs, les forteresses sont construites en pierres de laves volcaniques.


Ancien cratère égueulé de la côte ouest

Des paysages au goût d’épices et d’aventure à l’intérieur des terres fertilisées par les laves volcaniques, au milieu d’une végétation luxuriante, les plantes exotiques (ylang-ylang, vanille, cannelle, muscade, clous de girofle...) sont omniprésentes et ravissent la vue comme l’odorat du randonneur. Intégrées dans la gastronomie variée (africaine, indienne, arabe, française ou comorienne), les épices excitent les papilles gustatives du gastronome qui gardera un excellent souvenir de la délicieuse langouste à la vanille ! Le long des pentes du volcan, les parfums des essences se confondent à ceux des Djinns. Sur ce sanctuaire de légendes, le guide comorien rapportera que dans ce lieu béni des dieux la reine Bilqis de Saba et le roi Salomon ont gravi le majestueux Karthala pendant leur voyage de noces. Enivrée par l’air des cimes - ou par l’amour -, Bilqis jeta la bague maritale dans le cratère, le plus grand de la planète, en promettant d’y revenir un jour. La souveraine promesse ne fut pas tenue et depuis, la terre gronde, le volcan explose de temps à autre comme s’il voulait régurgiter le joyau nuptial.

Noir anthracite des

coulées volcaniques, vert luxuriant de la

végétation tropicale,

bleu lapis de l’océan, blanc immaculé des plages paradisiaques une quadrichromie parfaite qui sait

séduire le visiteur. à gauche : pêcheur sur un galawa au Trou du Prophète dans le nord de l’île

:


Retour de pêche à Chindini dans le sud de l’île



à droite : cuisine traditionnelle

véritable sanctuaire de la nature, la

Grande

Comore a tous les

atouts pour attirer les

86

amateurs d’authenticité.

Un potentiel touristique qui peut susciter des convoitises Serpentant à travers des paysages volcaniques de toute beauté et des collines verdoyantes couvertes d’arbres fruitiers et de plantes aux parfums d’épices, la route en direction du sud dévoile des coulées de laves basaltiques tantôt parsemées d’une végétation pionnière, tantôt caressées par les eaux turquoises de l’océan.

Sur le lagon, des pêcheurs se balancent sur leurs galawas et remontent régulièrement des thons, des bonites, des mérous voire des espadons. Ici, les eaux très généreuses abritent également le mythique cœlacanthe, ce véritable fossile vivant de 370 millions d’années recherché par les scientifiques du monde entier. à l’extrémité sud, sur la plage de Chindini, les femmes trient les nombreux poissons fraîchement débarqués des pirogues tandis que les hommes s’affairent à la réparation de leurs filets ou à la préparation des excursions : plongées en apnée sur les récifs coralliens, visite des sites de ponte des tortues marines ou recherche des baleines à bosse venues ici pour se reproduire de juillet à octobre. Dans ce parc marin haut en couleurs, l’écotouriste en quête de nature sauvage comprend qu’au fil du temps les splendeurs minérales ou biologiques de Ngazidja aient engendrées – et engendreront encore - des convoitises. Guy Monnot



Pêcheur d’espadon


L’ H i s t o i r e de Grande Comore ...

en bref

à partir du VIè siècle

Dès fin XVIIIè siècle

1892

1 traces de peuplements bantous venant de la côte africaine.

1 invasions des pirates malgaches razziant l’archipel pour fournir des esclaves aux plantations des Mascareignes.

Protectorat français et abolition du sultanat.

è

Dès le XIIIè siècle Des lignées princières Chirazi, originaires de la côte swahili fondent les premiers sultanats et imposent l’islam.

Vers 1503 Les Portugais s’installent pendant environ trois ans, entraînant la fuite d’une partie de la population vers Mayotte.

è

Fin XIXè siècle L’esclavage est aboli et les confréries musulmanes connaissent le succès, expliquant la conversion de nombreux comoriens à l’islam.Le pouvoir est aux mains de nombreux sultans dits « batailleurs ».

1959 Moroni devient le siège de l’administration française. Les infrastructures s’y développent.

1974 Inauguration de l’aéroport international.

1976 Indépendance.


grande co m ore infos adresses bons plans

Itsandra

Chomoni

Le Karthala

à trois kilomètres au nord de Moroni, vous découvrirez la station balnéaire de l’île. Deux superbes plages s’étalent à perte de vue. De nombreuses activités nautiques sont proposées. L’hôtel Itsandra dispose d’une petite plage privée et de 23 chambres climatisées face à la mer.

Cadre paradisiaque très prisé des Comoriens qui viennent y pique-niquer le week-end, le site de Chomoni éblouit par sa très belle plage de sable blanc située à proximité du village de Mbashile, à 10 km au sud de Moroni. Un restaurant et des chambres d’hôtes permettent de séjourner dans cet endroit magique qui est vrai régal pour les yeux.

Le cratère de ce volcan culminant à 2 631 mètres est le plus grand du monde. Surplombant de son magnifique dôme la capitale Moroni, ce volcan bouclier de 30 km de longueur et de 15 km de largeur culmine à 2 361 mètres d’altitude. Un moyen d’avoir une vue de l’ensemble du Karthala est d’entreprendre un survol en avion de tourisme. Pour ceux qui préférent les randonnées en pleine nature, une excursion à pied d’un à trois jours pour réaliser l’ascension du volcan est aussi possible. L’ascension est longue (7 à 8 heures de marche) mais pas très difficile. De nombreux prestataires pourront vous y conduire. Vous pourrez bivouaquer et camper au sommet en toute saison. Attention, les nuits sont froides.

Plongée 90

L’unique club de l’île, Itsandra Plongée, situé sur la plage d’Itsandra, près de Moroni, vous accompagnera dans un environnement sousmarin diversifié et très beau, différent du lagon de Mayottte. Le Banc Vaiheu par exemple est un site de plongée exceptionnel, haut fond corallien en haute mer avec passages de pélagiques. Autre plongée spectaculaire : l’épave d’un ancien cargo de 80 mètres de long, situé dans le nord de l’île. La plongée s’effectue intégralement à l’intérieur. Tél : +269 734 409 Mobile : +269 334 409 www.itsandra-plongee.com

Le lac salé Le lac salé est un ancien cratère volcanique proche de la côte, au nord de l’île plus précisément dans la ville de Bangoua-Kouni. Une légende entoure ce lieu quasi désert : Mahomet y aurait demandé l’hospitalité aux pêcheurs dont le refus aurait précipité le village sous les flots...



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Internet 1

10 sites de jeux gratuits

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www.toilokdo.com Ces jeux sont variés et offrent des challenges intéressants (l’un de ces jeux est multijoueurs). L’un des meilleurs sites de jeux gratuits qui permet de gagner un grand choix de cadeaux tout en se divertissant.

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@ avec des cadeaux à gagner

Rubrique : Thierry Stoecklin

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Vous allez plonger dans le monde de la piraterie ! Ludokado est un nouveau site présentant principalement des jeux de grattage. Cinq tickets gratuits par jour vous rapporteront de nombreux points.

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www.tresorquest.com TresorQuest propose plus de Soixante jeux flash (trois modes d’obtention de cadeaux dont deux sans tirage au sort). Bien que très proches du site «Prizee», des innovations sont souvent présentes.

www.prizee.com Un site incontournable pour tout joueur aimant les jeux en ligne. Il est malheureusement difficile d’y gagner des cadeaux intéressants : ils sont désormais attribués par tirage au sort (- d’1 chance / 1000).


Les hémisphères de Magdebourg

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Bline revient dans la ville de son enfance où son père, un éminent spécialiste de la période seldjoukide a trouvé la mort dans de troublantes circonstances. Benedikt Centaure-Wattelet dit monsieur Ben mange des saucisses aux lentilles à minuit passé, tout seul dans sa cuisine à Rode-Saint-Genèse près de Bruxelles. Trafiquant d’art, spécialisé dans la période grecque pré-chrétienne, il prépare sa dernière affaire, l’apothéose de sa carrière. La jeune fille est loin d’imaginer que son père ait pu être en contact avec monsieur Ben.

Une odyssée américaine de Jim Harrisson Flammarion - Roman paru en mars 2009

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Cliff est à un tournant de sa vie. Plaqué par sa femme à soixante-deux ans, il décide de tout quitter et de prendre la route, à la recherche d’un nouveau souffle. Bientôt rejoint par Marybelle, une ancienne étudiante avec qui il vit une liaison enflammée, il poursuit son chemin au gré des obsessions américaines. Il s’attire les foudres ou l’incompréhension de l’Amérique bien pensante dans un pays qui n’est plus à un massacre près. Son voyage, ponctué de rencontres extravagantes et cocasses, lui apportera-t-il pour autant la renaissance tant recherchée ? Portrait des états-Unis et profession de foi en la littérature, ce livre est un chef-d’oeuvre d’une profonde humanité.

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Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du Président Sarkozy de Adame Ba Konaré - La Découverte Essai paru en octobre 2008

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Romans

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Tout sur nous, Almanach toute le livre de votre l’année de mes histoire d’amour à 10 ans de Véronique Schwab - Belin remplir à deux

Josh, 16 ans, travaille dans une librairie tenue par un couple, Nicolas et Perenelle. Un jour, quatre hommes détruisent la boutique et emportent un vieux livre. Josh et sa soeur découvrent que le libraire est un célèbre alchimiste du XIVè siècle. Lui et sa femme ont vécu jusque-là grâce au livre volé qui contient la recette de l’élixir de vie.

De la première rencontre à la découverte de l’autre, des sujets qui fâchent au meilleur qui reste à venir, autant d’éléments qui vous permettront de mieux vous connaître, pour (peut-être) mieux vous aimer ! Ce livre vous suivra comme un albumphotos, ou une boîte remplie de lettres d’amour...

Scott - Pocket Jeunesse

96

14,38 €

de Stéphane Ribeiro Le Livre de Poche

L’almanach fourmille d’informations, d’anecdotes et d’activités adaptées à l’enfant qui en fait petit à petit le livre de toute son année en le personnalisant. Ce véritable ouvrage compagnon garde la trace d’événements passés ou se projette vers ceux à venir tout en étant soi-même en scène entre actualité du quotidien, petites histoires et « grande » Histoire.

Petite mangue 13,75 €

Album jeunesse de Charlotte Demanie et Justine Brax éditions du Baobab Dans un village de l’Océan Indien, un petit garçon voit son univers chamboulé par l’arrivée prochaine d’une petite sœur. Il se réfugie dans un manguier où il va trouver un réconfort inattendu auprès d’une mangue toute ronde qui ressemble étrangement au ventre de sa maman... Jusqu’au jour où le fruit mûr tombe de l’arbre.


Mayotte &

océan Indien Droit du sol

de Charles Masson - Casterman - BD - 435 pages Quatorze personnes ont péri et 7 étaient portées disparues vendredi après le naufrage, au large de Mayotte, d’une barque chargée de clandestins venus chercher fortune sur l’île française de l’océan Indien. (...) Selon les témoignages des rescapés, le «kwassa», une barque de pêche traditionnelle, transportait 33 personnes, dont 7 enfants. Il a sans doute heurté un platier, c’est-à-dire un haut-fond de corail découvrant à marée basse. (...) Des milliers de Comoriens clandestins venus d’Anjouan tentent chaque année de s’installer à Mayotte, distante de seulement 70 km. L’île française, dont le produit intérieur brut est neuf fois supérieur à celui des Comores, représente pour eux un eldorado économique. Vendredi 21 nov. 2008, 10 h 26. MAMOUDZOU (AFP)

30,00 €

La Grande Comore en 1898 de Henri Pobéguin (photos) et Sophie Blanchy (textes) - Komedit

18,75 €

La société comorienne ancienne apparaît de manière tangible dans les clichés et les récits qui les accompagnent. Architecture, occupation de l’espace, scènes publiques, portraits privés, activités commerciales et maritimes, les thèmes abordés illustrent la dynmique interne de cette société et son inscription dans l’espace régional aux tout débuts de la colonisation.

Goma, polygame à la Courneuve

de Ibrahim Yacoub - éditions Buchet-Chastel

Ibrahim Yakoub s’insurge contre la polygamie. Né aux Comores dans une famille polygame, il en a gardé le souvenir cuisant de la guerre à laquelle se livraient sa mère et les autres épouses de son père. Depuis qu’il vit en France, il a observé les ravages causés par cette coutume. Pour en illustrer le caractère dramatique, il raconte l’histoire terrifiante, mais réelle, d’une famille de son quartier. Une histoire qui a conduit Goma, habitant de La Courneuve, à se marier quatre fois pour le plus grand malheur de Hamida, Sara, Moina et Salima. Ibrahim Yakoub dévoile la violence faite aux femmes, les contraintes imposées par les familles complices, le soutien que rencontrent les polygames, les souffrances des enfants... Un livre choc.

17,50 €


BD




A. L.







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Cette poterie marie préservation de l’art et tradition ancestrale.Voici pour vous de belles créations artistiques d’origine tunisienne faites d’argile et travaillées à la main... En vente chez : ASIE MOBILIER, les Hauts Vallons derrière Jumbo Score

108

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Notre équipe vous accueille et vous conseille du lundi au samedi de 8h30 à 20h00..

Fête des mères le

7 juin, fête des pères le 21 juin :

Fêtes-leur plaisir !

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Euphoria Calvin Klein Eau de parfum 100 ml Lait pour le corps 200 ml Déodorant 150 ml Gel douche 200 ml


Idée recette de Mayotte

Le kangue Ingrédients de base • 600 g de viande grasse • 400 g de riz

Le sakuwa peut être cuisiné en achards

• 3 oignons • 2 gousses d’ail • sel et poivre

Accompagnement • 2 papayes vertes

• 2 gousses de cardamone • 2 oignons • lait de coco

Pour 3/4 personnes Préparation : 15 minutes Cuisson : 35 minutes Recette bon marché et facile à réaliser

Cuisinier : Ismaël

• cuillère à soupe de massale • vinaigre blanc • curcuma

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• coriandre • sel et poivre

Achards sakuwa • 2 sakuwa

• 2 tomates • huile • cuillère à soupe de soja • sel et poivre

1

Coupez la viande grasse en morceaux, hachez l’ail et les oignons. Mélangez le tout et laissez cuire à feu doux dans une poêle sans matières grasses pendant environs 20 minutes.

2

épluchez les papayes vertes et faites-les tremper dans un saladier rempli d’eau. Nettoyez-les avec du vinaigre blanc. Emincez les papayes dans une casserole remplie d’eau et incorporez-y le curcuma, la coriandre et les gousses de cardamome. Mettez à cuire à feu doux pendant 25 minutes.


3

émincez les oignons, l’ail et le gingembre. Dans une poêle faites revenir le tout avec de l’huile. Rajoutez la poudre de massale. Incorporez les papayes émincées avec une cuillère de soja, une pincée de sel et de poivre. Versez le lait de coco et laissez cuire. En attendant faites bouillir le riz.

4

Vous pouvez accompagner cette délicieuse recette avec des achards de sakuwa. épluchez le sakuwa en lamelles ainsi que les tomates, puis ajoutez les oignons et le confit de gingembre. Dans un bol, mélangez la préparation avec de l’huile, du poivre et du sel. Bon appétit !

Astuce Un peu de confit de gingembre relèvera votre kangue d’une saveur épicée


Jeux Mot à trouver : PHOTOGRAPHE

114


es v o s g r il l

à

!!

Complétez les cases de la grille de Sudoku avec les chiffres de 1 à 9 de sorte que ces chiffres ne se répètent ni dans chaque colonne, ni dans chaque ligne ni dans chaque carré. Il n’ y a qu’ une seule solution. à vous de la trouver !

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Grille n°4 : niveau moyen Réponse p. 120



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RĂŠponse p.120




Résultats jeux SUDOKU TEST

Si vous avez de 36 à 65 points :

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Grille n°4

Vous aimez bien l’aventure, mais pas trop non plus. Partir pour les pays lointains ? Peut-être, mais uniquement pour les vacances. Parce que vous êtes parfaitement équilibré(e), vous savez qu’un changement de vie ne se fait pas sans risques, et ces risques, vous ne vous sentez pas prêt(e) à les assumer.

Vous savez vous contenter des joies de votre existence. Vous vous sentez parfois incompris(e), ceux qui vous aiment n’agissent pas toujours comme vous l’espéreriez, votre métier vous crée quelques soucis, mais n’est-ce pas le lot de chacun de nous ? Vous faites donc avec, enveloppé(e) dans une routine réconfortante. De plus, vous n’appréciez pas le changement : vous savez ce que vous possédez, vous y tenez et redoutez plus que tout de le perdre.

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Grille n°3

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Si vous avez de 0 à 35 points :

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Grille n°2

Vous voudriez bien tout recommencer, avoir une seconde chance, changer d’univers, de métier, sûrement, et peut-être même de pays. êtes-vous pour autant de la race des aventuriers qui vont toujours de l’avant sans se poser de questions ? Peut-être pas. De nombreuses interrogations assaillent encore votre esprit, ce qui explique que vous soyez toujours là pour répondre à ce test. Mais peut-être plus pour longtemps. Demain, c’est décidé, vous repartez de zéro !

Cela ne vous fait sans doute pas vraiment envie, même si parfois vous pensez le contraire. Plutôt que de détruire pour recommencer, vous avez la sagesse de modifier votre existence en douceur. Vous vous donnez du temps pour y parvenir. Et si vous ne réussissez pas, alors oui, vous irez voir ailleurs si on y est mieux qu’ici.

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Grille n°1

Si vous avez de 66 à 100 points :

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Le seul mensuel économique distribué dans tous les DOM-TOM (120 000 lecteurs).


Horaires des marées

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La prudence impose de confronter les données issues de ces grilles avec les documents officiels qu’il est obligatoire d’avoir à bord. On peut aussi consulter les prévisions du Service d’Hydrographie et d’Océanographie de la Marine à l’adresse : www.shom.fr




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