Mayotte Hebdo n°1048

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Le premier quotidien de Mayotte

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LES WEEK-ENDS À PARTIR DE 12 H PARIER

UN QUINTÉ+ JOUÉ = UN BON À GAGNÉ.PARIER *

*Hors Quinté+ spOt et limité à un bon à parier par transaction. Les 3, 4, 10, 11, 17, 18, 24 et 25 juin 2023, à partir de 12 h, pour tout récépissé Quinté+ joué (hors spOt) sur les bornes ou sur les terminaux des hippodromes et points de vente sélectionnés pour l’opération, un bon à parier surprise d’une valeur comprise entre 0,5 € et 12 € est offert systématiquement (sauf annulation du pari y ayant donné droit et dans la limite d’un bon à parier par transaction). Le bon à parier est valable dès le lendemain de son émission et jusqu’au 2 juillet 2023. Cette offre n’est pas ouverte aux parieurs en Compte Point de vente +, aux paris par SMS, Viber et AlloPari. Conditions de l’offre disponibles sur pmu.fr/point-de-vente. ** Montant minimum à partager entre les gagnants du rapport Ordre du Quinté+, chaque jour les 4, 11, 18 et 25 juin 2023. Le pari hippique comporte une part de hasard, le gain n’est donc pas garanti.

000€. Mayotte Hebdo • 1/2 Page Largeur FU • 190 x 130 mm • TEMPS FORT JUIN 2023 • Parution 02/juin/23 • Remise 30/mai/23 • Repasses 09/06/23 – 16/06/23 – 23/06/23 LUC - BAT
PMU G.I.E. SIREN 775 671 258 RCS PARIS. © Scoopdyga En
c‘est
juin,
le mois de la gagne.
quotidien Mayottediffusépar0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com Rien à déclaReR chiRongui les 82 chambRes de l’hôtel livRées sApeurs-pompiers le RetouR de nos héRos  quotidien Mayottediffusépar0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com tRois jeunes condamnés, don cousin de la maRiée Quinze aRtistes scène pendant tRois jouRs AménAgemen le stade de tsoundzou 1, une pieRRe pouR l’aveniR es appe s à p de l euRope pouR les mineuR nvironnement le lagon au patRimoine mondial de l unesco ?  quoti de yott sébonn nt 0269 61 20 04 doo.  quotidien Mayottediffusépar0269 61 20 04 secretariat@ mayottehebdo.com les juRidictions cées pa nouvelles aRRivées stewaRds dans e yachting, une foRmation en deveniR Anisme la solution aux pénuRies d’eau
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LE MOT DE LA RÉDACTION CONVERGENCE

Le secteur de la pêche, comme tant d’autres sur notre petite île, doit composer avec deux complications majeures. D’une part, il est grêlé de troubles externes et internes qui mettent à la mal la profession multiséculaire de pêcheur. D’autre part, la population, les entreprises et les institutions de Mayotte sont pressées par la nécessité de rattraper le droit commun français, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « départementalisation » . La convergence, si elle est évidemment souhaitable à terme, provoque de nombreuses craintes au sein des sphères économiques de l’île, qui doivent repenser leur mode de fonctionnement en tenant compte les normes françaises et européennes, auxquelles doivent d’ailleurs être formés les anciens et futurs professionnels. Cette urgence supplémentaire vient s’ajouter aux nombreuses autres déjà présentes sur le territoire mahorais. Parmi elles, notamment, la course contre la montre que les autorités mènent face à la croissance démographique du territoire, et à l’immigration constante –et contenue – à Mayotte. Mais cela, la députée Estelle Youssouffa l’évoquera plus longuement la semaine prochaine, dans nos pages.

3 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23
Bonne lecture à toutes et à tous.

tchaks

Interview exclusive d’Estelle Youssouffa

La semaine prochaine, dans le numéro 1049 de Mayotte Hebdo, retrouvez un grand entretien exclusif avec Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription de Mayotte. À l’occasion de la première année de son élection, la députée « poutou mgowa » reviendra avec nous sur son expérience des bancs de l’Assemblée nationale, son combat contre l’immigration et les revendications comoriennes, ainsi que sur diverses questions de société locales et nationales. Un entretien fleuve à ne surtout pas rater.

Ismaël Boura à Troyes

Tout juste vice-champion de France 2023, Ismaël Boura ne restera pas à Lens. Le Mahorais de presque 23 ans, qui a joué 84 minutes en championnat cette saison, était barré au poste d’arrière gauche par le Colombien Deiver Machado et le Malien Massadio Haïdara. Au terme de son contrat, le natif de Bandrélé a donc décidé de quitter le club où il est arrivé à l’âge de 14 ans. Il fera son retour en Ligue 2, là où il a performé l’année dernière lors de son prêt au Havre. En effet, Troyes, qui vient juste d’être relégué, a annoncé la signature du joueur pour deux saisons, ce mardi 6 juin. « Je suis très heureux de rejoindre l’Estac aujourd’hui. C’est un club qui a beaucoup d’ambitions et des valeurs qui correspondent aux miennes. Je suis prêt à me donner à 100% pour répondre aux attentes et rendre la confiance que le club m’accorde aujourd’hui », a réagi Ismaël Boura, sur le site de son nouveau club.

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C’est le nombre de candidats mahorais aux élections législatives de 2022 déclarés inéligibles, payant les manquements constatés dans leurs comptes de campagne. Au conseil constitutionnel, quatre candidats mahorais ont ainsi vu leurs comptes rejetés et des peines d’inéligibilité décidées à leur encontre, ce vendredi 9 juin. C’est le cas notamment d’Issa Issa Abdou (MDM). Arrivé au second tour dans la circonscription sud de Mayotte et battu par Mansour Kamardine, le directeur général de services de la commune de Chirongui n’a pas déclaré toutes les sommes reçues. « La commission a constaté qu’un certain nombre de dépenses d’un montant de 5 250 euros n’ont pas été inscrites au compte de campagne. Elle a également relevé que les recettes du candidat révélaient un don émanant d’une personne morale d’un montant de 3 500 euros, en méconnaissance des dispositions de l'article L. 52-8 du code électoral », constate l’instance, qui a donné une peine de trois ans d’inéligibilité au candidat. Autres candidats de cette circonscription, Ali Djaroudi, Mouhamed Abdou et Anli Madi Ngazi n’ont pas pu présenter de compte de campagne, le dernier arguant qu’il n’a pas pu ouvrir un compte à la banque. C’est pourtant une règle pour les candidats recueillant au moins 1% des suffrages exprimés. Ils sont donc inéligibles pour les trois prochaines années.

4 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

Tournoi de basket 3x3 ce week-end

Amateurs de basket rapide et intense, ce week-end est pour vous ! Samedi et dimanche aura lieu un tournoi de 3 contre 3 sur la place de la République de Mamoudzou. Organisé par le club du TCO Mamoudzou en partenariat avec la Ligue régionale de basket de Mayotte et la Fédération française, cette variante de la balle orange propose des matchs sur demi-terrain, avec un seul panier, et des possessions raccourcies de 12 secondes, pour toujours plus de dynamisme. Ouvert aux trios masculins et féminins, les intéressé.e.s peuvent s’inscrire en contactant Anthou (0639 69 59 99) ou la Ligue (0269 61 24 15). Quant aux spectateurs, ils sont les bienvenus pour assister à un show inédit sur l’île au lagon.

Des conseils gratuits en architecture

Le président de la Communauté de communes de Petite-Terre, Saïd Omar Oili, informe la population de la Petite-Terre de la tenue d’une séance de conseils gratuite avec les architectes du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) de Mayotte. Cet événement se déroulera dans les locaux de la CCPT, salle Ylang, le mercredi 28 juin 2023 de 9h à 11h. Trois architectes seront présents pour offrir des conseils personnalisés aux particuliers dans leurs futurs projets de construction. Une occasion unique de venir poser toutes les questions aux architectesconseils et de bénéficier de leur expertise. Afin de mieux organiser cette matinée d’échanges, il est vivement conseillé aux intéressés de signaler leur présence par mail à l’adresse suivante : urbanisme@ cc-petiteterre.fr ou en appelant le 0639 40 18 14.

Le proverbe

Quand l'eau monte, on ne la descend pas en pirogue

« Maji yajao kayashukidziwa laka »
5 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

« STOP WUAMBUSHU ! PLUS JAMAIS ÇA ! »

Le lundi 12 juin 2023, par Témoignages.re

Le 21 avril dernier, symboliquement le lendemain de la fin du Ramadan, le gouvernement français, sous la pression de quelques élus mahorais, donnait le coup d’envoi d’une vaste opération de destruction de cases et de déportation de la population. Plusieurs organismes français et comorienne, ainsi que des OGN, avaient instamment demandé à La France de renoncer à ce projet, en vain. A La Réunion, Le Mouvement Réunionnais Pour la Paix réclamait le dialogue au lieu de la violence gratuite.

L’opération a finalement bien été lancée et se maintient malgré l’amateurisme flagrant de son organisation. Depuis son lancement la situation sur place est encore plus catastrophique qu’avant. Cette opération était sensée ramener la sécurité mais les conflits et altercations publiques sont d’autant plus nombreuses, les forces de l’ordre se heurtent à une population hostile et prête à se battre. Les « décasages » , quand elles ne sont pas interdites par la justice, sont empêchées par la population, et quand elles ont lieu, même ceux qui sont en situation régulière se font casser leur case. La population se retrouve dans une situation de précarité et d’insécurité encore jamais vu. Le constat est le même du côté des expulsions du pays. Si auparavant les déportations vers les Comores étaient de l’ordre de 400 par semaine, cette fois-ci le port d’Anjouan est fermé aux sans-papiers et les déportations ne peuvent plus se faire. La conséquence se fait vite sentir à Mayotte, la surpopulation carcérale explose et les agents pénitenciers se mettent en congé ou font grève pour dénoncer des conditions de travail intenables, ils demandent du renfort, qui peine à arriver. La population sous pression en vient jusqu’à bloquer le centre de santé, privant tout le monde de soin.

Devant cette situation, une cinquantaine de réunionnais, de tous horizons, citoyens, syndicats, associations, partis politiques dont le Parti Communiste Réunionnais, a défilé dans les rues de la capitale ce samedi

matin. Les pas étaient rythmés au slogan : « Stop Wuambushu ! Plus jamais ça ! ». La marche a été clôturée par de nombreuses prises de paroles. Nous avons notamment pu entendre l’expression de, MZE SAID SAUD FATIMA, arrière-petite-fille du sultan SAID ALI qui était déporté sur notre île dans les années 1900 jusqu’en 1912. Elle implore d’arrêter cette ignominie ains que les nombreuses atteintes faites aux comoriens qui vivent à Mayotte. Il est temps effectivement d’arrêter cette mascarade et d’ouvrir enfin le dialogue !

6 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23
Ce samedi 10 juin matin à Saint Denis, se tenait le troisième rassemblement pour dire stop à l’opération Wuambushu qui se déroule actuellement à Mayotte.

LES PROWUAMBUSHU RÉUNIS À SAINT-PIERRE

SAINT-PIERRE. Hier, après un début de manifestation timide, plus d’une centaine de manifestantes se sont réunies au parc tardif pour apporter leur soutien à l’opération de police qui a lieu à Mayotte depuis le mois d’avril.

Après des manifestations dionysiennes, elles se sont donné rendez-vous à SaintPierre pour la première fois à l’appel d’un collectif d’une soixantaine d'associations mahoraises. Hier, dès 9h les Mahoraises prowuambushu se sont rejointes au parc tardif. Elles entendent montrer leur soutien à l’opération policière wuambushu lancée en avril sur l’île aux parfums. Cette opération, déclenchée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, vise à détruire les bidonvilles mahorais et à expulser les étrangers en situation irrégulière sur l’île. Elle est dénoncée par certaines associations comme "brutale" , "antipauvres" et violant les droits des migrants, mais soutenue par trois-quarts des Français (selon un sondage Harris Interactive).

Vers 10h, les manifestantes ne sont qu’une vingtaine. "On est venue pour notre île" , confie Moiroussi, assise dans l’herbe du parc, en tenue traditionnelle. Elle estime que "90 à 95% des Mahorais" soutiennent Wuambushu. Au cours de la journée, davantage de participants, en grande majorité des femmes, affluent vers le parc du boulevard Bank. Les organisateurs estiment le nombre de manifestants à 300 ou 400 sur l’ensemble de la journée. À 15h, ils étaient une centaine environ. Des femmes dansent et l’ambiance est festive, mais les prises de positions des participants appartiennent à un autre registre.

Un soutien politique réunionnais espéré

"La délinquance et les violences ne sont pas normales, ça doit absolument s’arrêter", martèle Mohamed Boura, l’un des organisateurs, "l’opération fait partie des solutions" . Ce Mahorais, installé à la Réunion, estime que l’opération "évite l’explosion du peuple" "L’État a compris que s’il ne fait pas ça, ça va exploser, car ce que vivent les Mahorais est insoutenable" , ajoute-t-il. Très engagé, il souhaite se rendre à Mayotte en juillet pour "un grand rassemblement" en faveur de l’action gouvernementale avec d’autres de ses compatriotes installés à la Réunion. "Qui mieux que le Mahorais pour savoir ce qui est bon pour Mayotte ?" , conclut-il.

Lissilamou Toumbou, lui aussi membre du comité d’organisation du rassemblement, espère un soutien politique réunionnais. "On a la chance d’avoir deux départements français dans l’océan indien et on estime que quand les choses vont mal sur l’une d’elles, l’autre île doit exprimer sa solidarité" . Il aimerait que des hommes politiques locaux soutiennent ouvertement l’opération wuambushu. "Nous sommes une large communauté et beaucoup votent ici. Nous avons un poids ici, autant sur le plan économique que social et politique" , faitil valoir.

Parmi les manifestants, se trouve Fatima Assoumani-Vitta, la présidente de l’association ANM qui regroupe des Mahorais installés à Saint-Benoît. Fatima Assoumani-Vitta habite à La Réunion depuis 8 ans et fait aussi partie du comité d’organisation. "Je soutiens l’opération pour qu’elle apporte la sécurité, la tranquillité et la santé" , confie-t-elle. Comme souvent, dans les manifestations mahoraises, les femmes forment le gros des troupes. "Dans notre pays, c’est comme ça" , explique la présidente d’ANM, "les femmes sont toujours intéressées par ce qu’il se passe. On peut dire que Mayotte, c'est les femmes !"

7 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23
Le dimanche 11 juin 2023, par Philippine Kauffmann pour Clicanoo.

PORTRAIT

Chara Philippe

Jean-Pierre Redjekra

PROVISEUR

GLOBE-TROTTER

PROVISEUR DU LYCÉE DE SADA, JEAN-PIERRE

REDJEKRA A TOUJOURS EXERCÉ AU SEIN DE L’ÉDUCATION NATIONALE. APRÈS AVOIR

TRAVAILLÉ DANS L'HEXAGONE, EN RÉPUBLIQUE

CENTRAFRICAINE ET EN GUYANE, IL DÉCIDE

EN 2016 DE S'INSTALLER SUR SA TERRE

D’ORIGINE : MAYOTTE. MAIS LE PROVISEUR A

L'ÂME VOYAGEUSE, ET S'APPRÊTE À FAIRE SES

VALISES POUR S'ENVOLER VERS UNE NOUVELLE

DESTINATION : BAMAKO, LA CAPITALE

MALIENNE.

PORTRAIT

10 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23
Le lycée polyvalent de Sada

PORTRAIT

plus de l’éducation scolaire, on doit s’occuper de faits sociaux et de problématiques sociales colossales. Quand on n'a pas les moyens d’aider les élèves et les familles, ça peut être très dur humainement. » Une situation qui ne décourage pas le proviseur, bien déterminé à améliorer les conditions d’apprentissage des élèves sur l’île.

Il avait promis qu'il ne serait « jamais professeur » à ses parents, tous deux enseignants. Et pourtant, JeanPierre Redjekra a fait toute sa carrière dans l'Éducation nationale, au service de laquelle il a parcouru les quatre coins du globe. Jeune adulte, il a l’opportunité de passer un concours de personnel de direction et d’encadrement de l’Education Nationale. Il cède alors à la tradition familiale en se lançant en tant que secrétaire général de la coordination des élèves et étudiants en République Centrafricaine. Très vite, il met ses aprioris de côté. Il s'épanouit dans ses fonctions, et se projette dans le métier.

« L’APPEL DU PAYS »

Tout au long de sa carrière, Jean-Pierre Redjekra bouge constamment. Pour lui, il est nécessaire de changer de lieu de travail tous les trois ou quatre ans, afin d’éviter de tomber dans la routine. Alors qu’il est cadre en métropole, il ressent le besoin de changer d’air. En 2006, le fonctionnaire met les voiles en Guyane pour exercer dans un collège en tant que Conseiller principal d'éducation. Trois ans plus tard, le voilà devenu principal adjoint, mais il décide pourtant de revenir dans l'hexagone, avant de partir pour Mayotte en 2016. Né en France métropolitaine, il désire visiter et connaître la terre d’origine de sa mère mahoraise. C’est au décès de cette dernière – en 2005 – qu’il décide qu’il ira y travailler un jour. « Je me sentais redevable envers ma mère et son pays d’origine. Elle était l'une des premières femmes enseignantes à Mayotte, je voulais continuer ce qu’elle avait commencé »

PROVISEUR À MAYOTTE : UNE EXPÉRIENCE HUMAINE

Jean-Pierre Redjekra dirige d'abord le lycée de Petite Terre jusqu'en 2018, et devient ensuite chef de cabinet du recteur de Mayotte. L'année suivante, il prend la tête du lycée de Sada. Il observe sur l’île un rapport spécifique à l’Éducation nationale et à l’enseignement. « La population scolaire est très différente de celle de la métropole. Elle est jeune et en demande de l’école, respectueuse. » Le proviseur relève également une relation toute particulière entre le corps enseignant et les familles. « Il faut prendre le temps d’expliquer aux parents d’élèves comment fonctionne l’école, quelles sont les attentes. Mais ils sont très impliqués, et à l’écoute. »

En dépit de cette ambiance de travail plaisante, JeanPierre Redjekra reconnait qu’il est plus difficile d’exercer son métier à Mayotte que sur le reste du territoire. « En

ENGAGÉ POUR LES JEUNES ET LES FEMMES

Donner l’occasion aux lycéennes et aux jeunes filles d’expliquer ce qu’elles traversent et subissent à Mayotte est l'un des objectifs de Jean-Pierre Redjekra. En dehors de sa profession, il est directeur de la « Fondation Juliette Bébé » , une association nommée d’après sa mère enseignante. Son but : participer à « l’émancipation des femmes » en donnant de la visibilité aux figures féminines de l’éducation mahoraise. Il souhaite lutter contre les discriminations, notamment celles subies par les élèves. Il explique avoir en effet remarqué une forte inégalité entre les femmes et les hommes à Mayotte. « Il y a une différence de traitement entre les garçons et les filles, qui sont souvent laissées derrière. En tant que chef d’établissement,

c’est important pour moi de donner la parole aux filles. » Jean-Pierre Redjekra finance et organise dans cette optique différents événements avec la Fondation Juliette Bébé, pour « promouvoir le droit à l'éducation des jeunes » et « l’épanouissement moral et physique de la jeunesse » . Au travers d’activités littéraires, de conférences ou encore de concours artistiques, le proviseur tente de lutter contre toute forme de violence.

EN ROUTE POUR LE MALI

Après sept ans d’exercice à Mayotte, le fonctionnaire exprime un « besoin de changement » . Toujours assoiffé d’aventure et de découverte, Jean-Pierre Redjekra s’envolera bientôt vers un nouveau pays : le Mali. Il mettra le cap pour Bamako à la fin de l’année scolaire, où il dirigera le lycée international français Liberté. Un choix qui ne doit rien au hasard : le proviseur tient à poursuivre sa carrière dans un territoire francophone, où il pourra « représenter la France et la faire rayonner avec honneur » au travers de l'enseignement. En attendant de rendre définitivement ses fonctions mahoraises, un pot de départ est organisé le vendredi 30 juin au lycée de Sada. n

11 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23
« L’ÉCOLE EST UN VECTEUR DE PROGRÈS SOCIAL »
« BAMAKO, C’EST UNE NOUVELLE AVENTURE »

Pêcheurs en eaux troubles

SANS MAUVAIS JEU DE MOTS, LES MAUX DES PÊCHEURS DE MAYOTTE SONT PROFONDS. LE SECTEUR, QUI A TOUJOURS ÉTÉ CENTRAL DANS LA CULTURE ET L’ÉCONOMIE MAHORAISES, EST AUJOURD’HUI EN PROIE À UNE CONCURRENCE INCONTRÔLÉE DE LA PART DES RÉGIONS VOISINES, UN MANQUE DE PERSONNEL QUALIFIÉ, DES MANIGANCES INTERNES OU ENCORE À UN DÉLAISSEMENT DE L’ÉTAT. CES TARES EMPÊCHENT LA PÊCHE LOCALE DE SE STRUCTURER, SANS PARLER DE VOIR L’AVENIR SEREINEMENT. ÉLÉMENTS D’UN CONTEXTE PARTICULIÈREMENT AGITÉ, SUR LESQUELS LES PROFESSIONNELS DOIVENT POURTANT NAVIGUER À VUE POUR SUBSISTER.

12 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23 DOSSIER
13 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

La pêche mahoraise, un serpent qui s'est mordu la queue

En état critique, la pêche mahoraise réussira-t-elle à renaître de ses cendres tel le mythique phénix ? Règlementations inadaptées aux réalités locales et féroces appétits de certains opérateurs de la filière font que le secteur de la pêche à Mayotte est un concentré de petites luttes intestines et de contradictions de toutes sortes. Quant à l'aquaculture marine, jadis fleuron d'un avenir économique hypothétique de Mayotte, elle est devenue le serpent qui s'est mordu la queue, victime trop rapide de sa renommée naissante.

Il y a de cela quelques mois, la presse locale fut conviée à couvrir un évènement important, une formation au profit des pêcheurs de la communauté de communes du sud, diligentée par le centre de formation maritime à Dzaoudzi, sous l’impulsion des services de l'État. Le vocable alors employé était « accompagnement des pêcheurs mahorais vers la modernisation de la flotte de pêche ». Il s'est avéré pour beaucoup de participants que cette formation sifflait la fin de la partie pour bon nombre des capitaines de navires de pêche opérant sur le territoire. Précision importante, ceux-ci sont presque tous étrangers, Comoriens en situation régulière à Mayotte depuis des décennies, disposant de qualifications faisant défaut aux « armateurs mahorais ». En d’autres mots, les sommes très importantes englouties depuis des décennies dans la formation des jeunes Mahorais aux différents métiers de la mer n'auraient débouché sur rien de concret, si ce n'est de tromper les statistiques locales sur l'emploi et le chômage. Et visiblement, le mot d'ordre actuel est de mettre fin à cette réalité en s'appuyant sur les nouvelles réglementations nationales et européennes, malheureusement sans dérogation aucune pour se coller aux réalités locales.

De Charybde à Sylla

Ce changement de paradigme pourrait ainsi coûter très cher aux pêcheurs mahorais dans un avenir proche, s'ils n'y prennent garde. La politique sélective de quotas de licences de pêche qui va leur être imposée est destinée à faire la part belle à d'autres pêcheurs, réunionnais pour l'essentiel et probablement nationaux ensuite, avec au final des conséquences évidentes sur le marché de l'emploi, mais aussi dans l'assiette du consommateur mahorais. Une assiette qui pourrait se remplir davantage de poissons surgelés – ce qui est déjà en partie le cas – que de produits halieutiques frais pêchés dans et hors du lagon. Cette sélection entamée pour désigner lesquels de nos pêcheurs auront le droit de pratiquer le métier s'opère sur fond de rivalités entre les petits pêcheurs traditionnels et les quelques patrons pêcheurs de taille moyenne. Coutumiers de stratagèmes divers pour conserver la représentation officielle de la filière, ces derniers ambitionneraient de capter encore plus de subventions publiques, d’après des acteurs du secteur.

« C'est après tout plus rentable que de pêcher réellement du poisson pour nourrir le Mahorais »,

14 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23 DOSSIER Économie SIAK

observe le candide sur le marché aux poissons de Four-àchaux, à Dzaoudzi-Labattoir. Et avec l’accroissement des aides européennes à Mayotte, le phénomène ne pourra que s'amplifier, sous le regard passif d'élus locaux de tous bords incapables de proposer des alternatives au drame qui se profile à l’horizon. Même si, dans un entretien fleuve accordé à notre journal, le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousseni, a expliqué avoir pris ce dossier à bras le corps, et guerroyer avec Bruxelles pour faire prendre en compte les besoins réels de notre département. Mais le naufrage de la pêche mahoraise est avant tout l'histoire du « serpent qui se mord la queue », l'histoire d'une filière trop longtemps laissée en léthargie

parce que son développement optimal pourrait faire le bonheur d'un grand nombre d'acteurs locaux. Ce qui, visiblement, n'est malheureusement pas le désir d'un petit groupe au bras long.

Aquaculture marine, du mirage au naufrage

D'ici que des jeunes Mahorais soient réellement formés et s'installent durablement dans ce secteur, il y aura plus d’une étape à franchir. Il faudra, en plus de se montrer patient, une volonté politique très forte pour réussir à franchir le passage qui mène de Charybde à Sylla. En effet, la pêche mahoraise paie le prix d'une absence de politique publique en la matière, notamment s'agissant de formations professionnelles diplômantes et qualifiantes, de l'incompétence de ceux ou celles qui ont la charge de veiller sur son développement dans les chambres consulaires, et du manque d’implication des collectivités locales dans un domaine pourtant crucial de la vie de tout habitant de l'île. Une île qui connaît l’ubuesque paradoxe d’être entouré d’un immense lagon en plein océan Indien, mais où le poisson est une denrée rare dans les assiettes, parce que l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande.

Les pêcheurs eux-mêmes ne sont pas exempts de tout reproche dans le naufrage de leur profession. Minés par des oppositions complexes, ils n'ont jamais su s'organiser véritablement, se mettant très souvent des bâtons dans les roues. Des accusations graves de corruption sont portées ici et là à l'encontre de personnes constituant des maillons essentiels de la profession. Et pour couronner le tout, le gâteau serait trop gros et trop bon pour que certains ne veuillent le partager avec des acteurs de longue date de la filière pêche. Plus dramatique encore est le sort funeste de l'aquaculture marine, présentée des années durant, à grand renfort de subventions publiques, comme l’une des bases du développement économique de Mayotte et de son rayonnement en Europe et ailleurs. Qu'est devenue la nurserie à poissons de Trévani financée par l'Europe ? Comment le matériel qu'elle contenait a-t-il disparu dans la nature sans faire réagir personne ? Y a-t-il encore une possibilité réelle de renaissance de ce secteur à court ou moyen terme ? Autant de questions auxquelles ce dossier entend contribuer à y apporter des réponses, ou du moins un éclairage. n

15 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

Pêche

Une réalité saisissante de contradictions

L'activité de pêche a-t-elle réellement un avenir garanti pour les Mahorais ? Une immersion dans la profession, certaines pratiques en vogue et les innombrables interdictions faites à ceux qui veulent encore croire à une pérennisation de cette activité laissent planer un doute sérieux.

« A Mayotte, il est bien loin le temps où la pêche nourrissait bien son homme. La surpopulation a fini par avoir raison de l'abondante ressource halieutique qui caractérisait notre lagon il y a seulement deux décennies. Face à cela, les plus téméraires ont entrepris progressivement d'aller pêcher toujours plus loin, délaissant les dispositifs de concentration de poissons (DCP) positionnés à leur intention à certains endroits par l'ancien service de pêche » observe le vieux Madi Combo, pêcheur dans la commune de Koungou. Toujours plus loin de la barrière de corail, ce sont les hauts fonds marins des bancs du Geyser et de la Zélée, sous gestion d'une administration virtuelle installée à La Réunion, la préfecture des TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises). En ce temps-là, soucieux de la paix sociale sur ce territoire et d'une autosuffisance alimentaire, le Conseil général de Mayotte avait voté d'importants crédits pour moderniser la flotte existante et accompagner le pêcheur mahorais dans sa transition de la pirogue à balancier vers le kwassa-kwassa, aujourd'hui tristement célèbre pour l'usage qu'en font les passeurs de migrants clandestins.

Ce geste hautement symbolique fut salué de tous et les retombées positives n'ont pas tardé à être au rendez-vous, pour la plus grande satisfaction du consommateur. « Le marché local fut florissant pendant un certain temps et les pêcheurs ont relativement bien gagné leur vie », reconnaît, avec une certaine nostalgie, notre bacoco. Vint ensuite le temps des erreurs et des excès, le recours à une main d'œuvre étrangère et une semi-professionnalisation partielle.

Le Mahorais n'a pas vraiment le pied marin

Il convient de reconnaître que le Mahorais n'a pas vraiment le pied marin. En dehors des eaux inoffensives du lagon, aller passer trois jours ou plus en haute mer pour cueillir le poisson de fond n'était pas à la portée de tous. Résultats des courses, la ruée vers le Geyser et la Zélée est devenu un concours entre marins comoriens, malgaches et mahorais. Pour des questions de facilité et d'abondance, certains de nos pêcheurs n'hésitaient pas à pousser la barque jusqu'aux Îles Glorieuses, chasse gardée de l'armée française. « Cette inconscience a eu pour effet de provoquer de plus en plus de contrôles des pêcheurs installés officiellement à La Réunion », note Charif Abdallah, vice-président de la CAPAM (Chambre d’Agriculture, de la Pêche et de l’Aquaculture de Mayotte) en charge des relations avec les institutions.

Ces institutions estimeraient d’ailleurs ces endroits comme réservés aux pêcheurs réunionnais, mieux lotis en équipements et embarcations que les Mahorais. Quoi qu'il en soit, cela est dénoncé par ces derniers, au premier rang desquels Abdoulkarim Saïd, le président de l’association des pêcheurs de la Petite-Terre. Difficulté majeure, la mer dans cette direction a très vite fait de prendre des allures de « Far West », avec une cohorte de combines en tout genre. Plus qu'une voie maritime vers la pêche aux poissons sauvages à haute valeur marchande, les uns et les autres ont commencé à confondre les produits de la mer avec le trafic de personnes et de marchandises de contrebande en provenance d'Anjouan. Un marché beaucoup plus lucratif, semble-t-il, que le thon, la bonite, le vivaneau, la carangue, le capitaine, ou autre daurade coryphène.

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SIAK

Glacières mahoraises, poisson malgache

Et lorsque des contrôles policiers et douaniers aboutissent à des condamnations judiciaires, des saisies et destructions de « navires de pêche », la vraie pêche au poisson, elle, prend une nouvelle tonalité, toujours plus lucrative. « Ça fait des années que 80 % du poisson vendu à Mayotte et supposé être pêché au grand large provient en réalité de Madagascar et des Comores. Qu'il soit vendu à la criée à Mtsapéré, à Hamouro, à Four-à-chaux, Majicavo Koropa, Koungou et ailleurs, il est au départ acheté à des pêcheurs de Nosy Bé, Diégo-Suarez et les environs, au prix imbattable de 2 € le kilo, par des rabatteurs venus de Mayotte » observe J.M., un acteur de la revente de poisson conditionné à M’tsapéré.

Ce dont il parle, nous avons pu le vérifier en amont de cette enquête, en allant à la rencontre de certains de

Aux origines du Kwassa-kwassa

ces « vrai-faux » pêcheurs dans les hôtels du nord de Madagascar, où ils réceptionnent leurs commandes à la vue de tous. Une tâche confiée la plupart du temps à des pêcheurs français ou disposant de titres de séjour à Mayotte, mais d'origine comorienne. De retour à Mayotte, les acteurs locaux confirment les informations recueillies dans le nord de Madagascar. « Le bénéfice net est là, le poisson est revendu à 6 € le kilo au moins sur les étals, quand ce n'est pas deux fois plus une fois traité, pour une clientèle aux revenus plus aisés dans des poissonneries chic de Mamoudzou et alentours. Mais bien sûr, tout ça n'est qu’un secret de polichinelle », admet J.M. Pour faire bien, de temps en temps, on dénonce aux autorités compétentes des cargaisons empruntant la même autoroute maritime, les saisies étant bien entendu très médiatisées, localement et même dans la région. n

Pour la petite histoire, cette embarcation aujourd'hui indissociablement liée au trafic de migrants entre Anjouan et Mayotte nous est venue du Japon, commercialisée par l'entreprise multinationale Yamaha. Les trois îles comoriennes avaient bénéficié d'un important programme d'aide à la restructuration et au développement de la pêche, financé par le Pays du Soleil levant. Les ingénieurs ayant travaillé sur ce projet avait fait évoluer la pirogue traditionnelle comorienne à deux balanciers (Ngawa ou Ngalawa) vers une version moderne motorisée et comportant un gros compartiment à glace pour mieux conserver la prise de pêche, baptisé « Japawa »

Adam Boudra, un jeune pêcheur local, s'en était procuré un exemplaire. Les élus mahorais de l'époque avaient voulu équiper de ce modèle les pêcheurs professionnels de l'île. Malheureusement, cette ambition avait vite été freinée par le fabricant japonais, qui mettait en avant une coopération entre les États japonais et comorien. Yamaha avait alors proposé de vendre un autre type de barque aux Mahorais. Celle-ci doit son légendaire surnom de « kwassakwassa » à une danse africaine endiablée qui faisait fureur dans les night-clubs locaux, au motif qu'elle slalomait sur les vagues comme les adeptes du « kwassa-kwassa» sur la piste de danse. Un jeune ingénieur comorien formé au Japon était revenu dans son pays avec une licence de fabrication de cette même barque Yamaha, légèrement modifiée. Cela permettait de différencier facilement la barque made in Japan de sa sœur jumelle fabriquée sur l’île d’Anjouan aux Comores. Son coût commercial, notamment, était extrêmement attractif pour les Comoriens, d'où l'usage intensif qui en est fait aujourd'hui dans tout l'archipel.

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« Les pêcheurs mahorais estiment être chez eux à la Zélée »

Premier vice-président de la CAPAM, en charge des relations avec les institutions européennes, Charif Abdallah n'a pas bonne presse auprès de certains décisionnaires locaux. Il entend défendre les intérêts globaux des pêcheurs locaux contre les intérêts partisans. Localement, il est honni par plus d'un, lorsqu'à Madagascar, il est perçu comme le meilleur avocat des pêcheurs mahorais.

Mayotte Hebdo : Comment définissez-vous la pêche à Mayotte en ce moment ?

Charif Abdallah : Je dirais que la pêche est un secteur en construction, avec énormément de problèmes à régler. À ce jour, le secteur comptabilise 300 barques Yamaha, professionnelles depuis la transformation de Mayotte en Région ultrapériphérique (RUP) de l'Union européenne en 2014. Elles devraient être soumises à des visites annuelles du service des Affaires Maritimes et du cabinet Véritas, qui n'a pas de représentation permanente sur l'île. À l'heure où je vous parle, ce sont simplement 150 barques qui ont subi une visite technique de cet ordre pour l'année en cours. Pour en arriver aux problèmes, je commencerais par le défaut de carburant détaxé dont ne bénéficient plus les pêcheurs alors même qu'il est supposé être compensé à raison de 1,90 € par litre tous les trimestres.

Il faut savoir que si aujourd'hui Mayotte comptabilise seulement 150 barques en règle, c'est qu'aux Affaires Maritimes à Dzaoudzi, il y eut un responsable dénommé Bruno Morin, lequel était complètement en phase avec les acteurs de la pêche sur le territoire. Lorsqu'à l'issue d'un concours national, il a été obligé de quitter nos latitudes, il n'a tout bonnement pas été remplacé. Cela s'est soldé par une

non-poursuite de la visite technique sur l'autre moitié de la flotte de pêche locale, soit 150 barques Yamaha. Une situation que M. Ibrahim Aboubacar, alors député de Mayotte, n'a cessé de dénoncer auprès des autorités européennes à Bruxelles. Nommé directeur des Affaires Maritimes dans la foulée, Michel Goron a géré cette situation en attribuant des numéros provisoires sous réserve d'un renouvellement de la flotte de pêche. Le souci est qu'il s'agit d'un accord purement verbal, non sanctionné par un procès-verbal. Il en a résulté une accusation d'illégalité à l'égard de ces 150 pêcheurs qui se vus soumis à un grand nombre de contraintes, en particulier une augmentation accrue des contrôles en mer. Officiellement, ceux-ci devraient être effectués par les seuls agents des Affaires Maritimes et à la brigade nautique. Dans la réalité, et quotidiennement, les pêcheurs ont eu à faire au Parc marin et à la gendarmerie nautique sur la zone des TAAF, à tel point qu'il leur est impossible de travailler sereinement. Cela a eu pour conséquence de décourager bon nombre d'entre eux qui ont retiré leurs barques de l'eau. Une discussion est prévue avec l'ensemble de ces acteurs en vue d'assoir une discussion commune avec les services compétents. Je rappelle qu'à l'époque de Michel Goron, il a été acté le principe que

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par SIAK

les pêcheurs mahorais puissent travailler sur les bancs du Geizer et de la Zélée pendant 30 ans au moins.

M.H. : Mais qu'en est-il concrètement aujourd'hui, alors qu’un vent de révolte et d'indignation monte chez les pêcheurs, qui affirment être malmenés à ces endroits ?

C.A. : Cela est absolument vrai ! Beaucoup de pêcheurs subissent des contrôles sur place qui donnent lieu à des procès-verbaux. Ils sont ensuite jugés en leur absence sur l'île de La Réunion, au motif que leurs embarcations ne répondent pas aux normes. Ils estiment, à juste titre, que ces jugements sont arbitraires, tout comme les condamnations qui en découlent. A titre d'exemple, un pêcheur comorien ou malgache dont la présence sur ces mêmes lieux est constatée par ces mêmes contrôleurs se voit seulement intimer l'ordre de retourner chez lui, alors que plus de 60 % des pêcheurs Mahorais se sont vus condamnés à payer des amendes allant jusqu'à 5000 €. Le problème de fond dans cette affaire est que les pêcheurs mahorais estiment de bonne foi être chez eux à la Zélée, et non à La Réunion. Au nom de quoi devraient-ils être pénalisés au profit de pêcheurs réunionnais qui, eux, viennent pêcher dans les eaux mahoraises sans risquer de subir les mêmes sanctions ?

Les autorités locales nous doivent indéniablement des explications cohérentes sur ce point. Si la Chambre d'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture de Mayotte (CAPAM) avait été préalablement consultée sur ce dossier, avant que de telles mesures radicales ne soient prises, évidemment nous aurions émis un avis favorable à la fréquentation de la Zélée par les pêcheurs mahorais. Cela coule de source. Notre ambition est que nous soyons autorisés à pêcher sur l'ensemble de la zone exclusive, de Mayotte jusqu'aux îles Glorieuses. Pour nous, le renouvellement prochain de la flotte de pêche locale doit être l'occasion d'aborder ce sujet et d’aboutir à une solution acceptable par tous.

M.H. : Parlons donc de ce renouvellement de flotte qui est dans toutes les discussions, qu'en sera-t-il réellement ?

C.A. : Ce qui est pour l'instant acté, c'est une participation à hauteur de 30 % État, 30 % Conseil départemental, et les 40 % restants devront être à la charge du pêcheur via des emprunts bancaires probablement. Nous attendons de l'IFRMER qu'il nous livre un état de la ressource halieutique car nous avons des inquiétudes sérieuses à ce sujet. Sans se soucier de l'état de cette ressource,

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Charif Abdallah, en costume gris au centre, pose avec le bureau directeur de la CAPAM.

l'Europe vient de renouveler les autorisations de pêche à huit thoniers seniors espagnols qui écument nos fonds marins dans une absence totale de contrôle. Et tout ce qu’ils reversent à la France, c'est seulement 130 000 € par an, ainsi que 1300 € sur la tonne de thons pêchés, soit seulement 10 centimes d'euros par kilogramme reversés à Mayotte. Ces fonds sont affectés à la préfecture, sur lesquels 350 000 € devraient théoriquement être reversés aux acteurs locaux de la pêche ou au Conseil départemental.

Ces navires espagnols ne respectent pas la règle des 24 miles nautiques et s'autorisent à pêcher dans la zone réservée. Toutes nos demandes de contrôle de cette situation sont restées lettre morte. Conformément aux accords passés, nous demandons l'intervention des contrôleurs locaux pour éviter un pillage systématique de la ressource halieutique. En outre, il faut savoir que ces navires refusent de communiquer la planification de leurs campagnes de pêche aux thons ou ne fournissent les données que des années plus tard. Mayotte, elle, n'a droit qu'à 100 tonnes de pêche de thon par an, et zéro pour les Comores voisines.

M.H. : Qui a bien pu négocier une pareille aberration ?

C.A. : Vous savez, la réunion annuelle 2022 du Conseil des RUP de l'Union européenne nous a permis de découvrir beaucoup de choses. Tout se décide au niveau de l'État,

à Paris. Il s'agit là d'une pêche bio qui n'est surveillée par aucune structure. Aucun organisme ne dispose d'informations ou de fiches détaillées, pas plus à l'IFREMER qu’au service des Affaires Maritimes. En pareilles circonstances, on peut aisément comprendre la récolte des pêcheurs mahorais, lesquels subissent les travaux dont sont exemptés les thoniers seniors. L'année dernière, lorsque je me suis rendu à l'IFREMER à Paris, les seules indications qu'on m'a fournies évoquaient des opérations de marquage dans toute la région, datant des années précédentes et concernant des poissons pélagiques. Or, nous sommes supposés être trois institutions à devoir disposer de chiffres sur l'état réel de notre ressource, nous la CAPAM, les Affaires Maritimes et le Parc marin.

M.H. : Quels sont les régimes d'aides mis en place pour accompagner cette transition de la pêche professionnelle à Mayotte ?

C.A. : Pour le moment, tout reste encore aux mains des politiques, nous attendons une décision de leur part, nous avons jusqu'à 2025 pour faire cela et toujours rien ne bouge pour le moment. C'est un retard considérable que nous essayons de pallier par une demande de dérogation à Paris, afin qu'un petit délai supplémentaire de deux ans puisse nous être accordé, c'est à dire déplacer la date butoir de 2025 à 2027. Rien n'est sûr pour le moment.

M.H. : Pourriez-vous nous éclairer au sujet de ces années de formation délivrées à nos

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DOSSIER

jeunes par le Centre de Formation Maritime et qui ne donnent aucun résultat tangible au final ?

C.A. : Cette situation résulte directement de la transformation du Centre de Formation Maritime de Dzaoudzi via une modification de ses statuts pour délivrer des diplômes de marine marchande. Le directeur actuel et certains de ses amis se sont offert ce luxe sans avoir consulté personne au préalable. Le bureau a été modifié avec l'introduction de nouveaux membres qui n'ont de professionnels de la pêche que le nom, il s'agit de Sélemani B de Chiconi, Bacoco Lahadji de Mtsahara/ Hamjago et Hadj Youssouf de Sada. C'est aussi le cas dans l'association des pêcheurs de Petite-Terre, où ce bureau a également placé ses pions.

De ce fait, la CAPAM et les syndicats de pécheurs et aquaculteurs sont relégués au simple statut d'observateurs, sans droit à aucune signature. Les promotions supposées être sorties de ce centre coûtent très cher mais on ne voit aucun résultat réel pour les entreprises de pêches mahoraises, qui peinent à trouver du personnel formé. Le directeur de ce centre a fait l'objet de plusieurs plaintes, assorties de condamnations d'amendes [80 000 € et 100 000 €, pour lesquelles les Affaires Maritimes se sont portées caution, NDLR], mais il s'obstine toujours. Il réagit de la même manière vis-à-vis des Affaires Maritimes. Les formateurs sont tous des Comoriens disposant d'une carte de séjour de 10 ans. Le plus ubuesque, dans cette affaire, c'est que le centre occupe des locaux appartenant au Conseil départemental, et il en a fait un bastion personnel. En 2022, la préfecture de Mayotte a finalement consenti à demander un audit sur la situation de cette structure, mais toujours aucun résultat de disponible à ce jour. Et comme ce n'est pas suffisant, nous apprenons que le centre va ouvrir un pendant sur l'île d'Anjouan

prochainement. Il est absolument scandaleux de voir qu'une formation dispensée à un Mahorais à Mayotte coûte 1400 € alors qu'elle n'est que de 400€ pour un Réunionnais et 0€ pour un Comorien. Allez chercher ce qui ne va pas dans ce tableau idyllique.

M.H. : Un autre sujet fait polémique en ce moment sur Petite-Terre, c'est la halle des pêcheurs de Fourà-chaux. Que s'y passe-t-il vraiment ?

C.A. : C'est un projet qui remonte à 2007, avec la définition d'un point de débarquement de poisson à Four-à-chaux. Durant la période du Covid, les Affaires Maritimes et les services du CD à Coconi se sont réunis et ont décidé de transformer ce projet en « halle à marée », dans le but de pouvoir contrôler les bateaux de plus de 40 tonnes et de leur fournir de la glace lorsqu'ils partent en mer. Les professionnels s'opposent aujourd'hui encore au caractère affecté à ce bâtiment, qui n'est toujours pas inauguré, ni opérationnel. Ce sont des décisions prises de façon arbitraires et sectaires.

Je vous donne une illustration de mes propos. Une réunion s'est tenue récemment à Pamandzi, dans les locaux de l'intercommunalité de Petite-Terre, au sujet justement de cette halle. Personne ne nous avait averti de sa tenue. Lorsque nous nous sommes présentés pour défendre les intérêts des pêcheurs, Mme Elisabeth Esniski des Affaires Maritimes et M. Ali Robert du CD se sont opposés à notre présence et ont sollicité l'aide de la gendarmerie pour nous y déloger de force. En vérité, les pêcheurs de la Petite-Terre ont besoin d'une halle à marée pour écouler leur poisson, et non d'un lieu dont l'objet n'est autre que de faire de la statistique et de la pesée. n

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L’avenir incertain de la pêche mahoraise

Enjeu crucial pour son développement, l'avenir de la filière pêche à Mayotte est davantage source d'inquiétude que d'espoir pour l'ensemble des acteurs de cette profession. Nombre de questions demeurent pour l'instant sans réponse aucune, les pêcheurs réclamant en attendant des dérogations à certains dispositifs réglementaires européens.

« À Mayotte, la pêche survit par des activités illégales à 80 %, et les différentes autorités en ont parfaitement connaissance. Nos bâtiments ne répondent plus aux normes requises, les zones de pêche sont très restreintes à cause de transformation en réserve des bancs du Geizer et de la Zélée », déplore Michel*, l’un des poids lourds du secteur, opérant dans le département depuis plusieurs années et porteur de divers projets ambitieux. Malheureusement, Michel estime que ceux-ci n’ont quasiment aucune chance de voir le jour, tant le secteur est miné par des dissensions de tous ordres, des jalousies mal placées et surtout des envies d'hégémonie – voire de monopole – de certains. Selon lui, l'argumentation officielle justifiant cette restriction de la zone de pêche autour de Mayotte serait une « surabondance » de poissons pélagiques tels que le thon, l’espadon ou la bonite. Mais elle est balayée d'un revers de main par les pêcheurs, qui dénoncent une législation – en particulier européenne – inadaptée et réductrice de leur capacité de travail. Ainsi, les textes indexés indiquent clairement que tout navire de pêche battant pavillon de l'UE doit avoir un capitaine ayant la nationalité d'un des 27 États membres.

Recherche capitaines européens désespérément

Sur le terrain local, la réalité est à l'opposé de cette réglementation, puisque la profession compte 90 % de capitaines étrangers,

comoriens pour la plupart. Conséquence immédiate, les armateurs locaux sont privés de subventions européennes jusqu'à effet contraire. Michel estime que la responsabilité première, dans cette affaire, incombe au service des Affaires Maritimes qui n’a « pas été capable de dresser une cartographie réelle du monde de la pêche à Mayotte ». Il ajoute que le plan de relance de la flotte, objet de toutes les discussions en ce moment, serait trop lourd et ne permettrait pas à la majorité des pêcheurs d'entrer dans les normes européennes. Et les armateurs se posent énormément de questions sur la prise en charge des futurs bateaux, les techniques de pêche, et les changements de normes et catégories. Ces dernières sont au nombre de cinq pour ceux opérant à l'intérieur de la barrière de corail, et de quatre hors du lagon.

Le débat en cours chez les pêcheurs mahorais porte sur la nécessité d'obtenir une dérogation à ces nouvelles dispositions européennes afin de permettre aux armateurs de conserver leur personnel comorien actuel, après formation adaptée, jusqu'à leur départ à la retraite. Sans cela, bon nombre affirment qu'ils seront dans l'incapacité de se projeter dans un avenir professionnel clair de long terme. Ils ne pourront pas assumer les fonctions de commandement de leurs navires, sauvegarder leurs investissements de plusieurs dizaines milliers d’euros, ni assurer la restructuration de la profession. « La pêche vient directement du pêcheur, ce n'est pas le cas de la paperasse à remplir », constate Michel.

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SIAK
Économie

Autre source d'inquiétude pour les pêcheurs mahorais, l'identification en cours des professionnels, qui doit s'achever en 2025 alors même que l'attribution de licences se trouve bloqué depuis plusieurs années. Pour une meilleure compréhension de tous, il importe de savoir qu'un quota de licences devra être attribué aux pêcheurs mahorais d'ici cette date.

Une « régression du petit pêcheur mahorais »

Dans la mesure où des coupes ont été opérées en métropole, à la suite des exigences européennes, et que le département voisin de La Réunion connaît une saturation de pêcheurs, les professionnels mahorais craignent fortement que les autorités n'attribuent le surplus à des collègues non-résidents, et par conséquent ne cotisant pas à la CAPAM, la Chambre d’agriculture, de pêche et d’aquaculture de Mayotte. S'invite également une autre question dans la foulée, combien de bateaux et de capitaines seront autorisés à exercer au final ?

Selon les affirmations de Michel, étayés par d'autres pêcheurs, notamment ceux de Four-à-chaux à Labattoir,

l'essentiel de la pêche produite pour Mayotte viendrait des eaux malgaches ou comoriennes. Ceci en raison des nombreuses assignations en justice à La Réunion des pêcheurs opérant aux bancs du Geizer et de la Zélée. « Cette situation provoque la régression du petit pêcheur mahorais. Si l’on n’obtient pas rapidement une adaptation des ces mesures européennes aux réalités de notre île, il n'y aura plus du tout de pêche dans ce département », martèle le professionnel du secteur.

D'ici la date butoir de 2025, la tâche reste ardue pour tout le monde. Il va falloir identifier l'ensemble des acteurs de la filière pêche dans le département, en commençant par déterminer ceux pouvant prétendre à la qualification de pêcheur, revendre des produits de pêche ou investir dans l'avenir de ce secteur.

Une longline pour continuer l’aventure ?

Les acteurs locaux de la filière pêche réclament un travail de fond pour « tout remettre à plat », à l'instar du président de l'association des pêcheurs de Petite-Terre, Abdoulkarim Mohamed, qui estime que les statistiques qui servent de base de travail aux pouvoirs publics sont erronées et

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DOSSIER

qu'elles reposent sur un flou artistique total.

« La démarche n'est pas bonne, il faut d'abord améliorer les conditions de travail du pêcheur Mahorais avant de s'attaquer à son activité ou à son statut, explique Abdoulkarim Mohamed. Ces statistiques n'ont d'autre visées que de tuer le métier de pêcheur à Mayotte. » Il estime en effet que la hausse conséquente et récente du prix du poisson résulte directement des

« tracasseries administratives et judiciaires » dont font l'objet les pêcheurs pratiquant les bancs du Geizer et de la Zélée. Il interroge également l'évolution de la profession et l'intégration des plaisanciers dans la catégorie des pêcheurs professionnels, après formation et normalisation de leurs navires.

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Pour rester on ne peut plus optimiste, Michel préconise comme solution aux problèmes actuels de la pêche à Mayotte le retour au système de la longline – ou palangre – qu'il estime beaucoup plus rentable, y compris pour d'éventuelles exportations, que la pêche « désastreuse » pratiquée par les thoniers seniors. À en croire sa théorie, la longline permettrait à Mayotte de disposer de petites unités de transformation de poisson pouvant employer jusqu'à 20 personnes. La valeur ajoutée serait garantie

à travers différentes déclinaisons de produits finis prêts à la consommation. Autre alternative selon Michel, contraindre les navires européens autorisés à pêcher dans la zone économique exclusive de Mayotte à s'immatriculer dans le département et à y dépoter leurs cargaisons : « Pourquoi c'est aux Seychelles de tirer avantage du poisson pêché dans nos eaux lorsque notre jeunesse est sans emploi ? n »

* Le prénom a été modifié.

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Aquaculture : une aubaine ratée pour le département

Développée à grand renfort de subventions publiques, l’aquaculture marine à Mayotte, uniquement basée sur l’élevage de l’ombrine tropicale, n’a pas fait long feu. Les cages sont encore visibles dans le lagon, du côté du port de Longoni ou encore aux alentours de Bandrélé, mais il y a belle lurette que plus personne ne s’intéresse à elles et que l’ombrine est redevenue sauvage.

Présentée comme l’un des fleurons du développement économique de Mayotte, avec une forte valeur ajoutée pour son rayonnement dans le monde, l’élevage de poissons en mer est une bulle qui a fini par exploser à la face des élus mahorais. Et pourtant le potentiel est bien là, toujours intact, dans un lagon reconnu par tous comme le bassin idéal pour mener une telle activité. Mais Aquamay, la ferme marine pilote de ce rêve, n’existe plus. Elle a fermé faute de ne pouvoir écouler sa production destinée à l’exportation. Et malgré des déclarations politiques positives qui n’engagent que les élus départementaux qui les prononcent, on note un manque manifeste de volonté pour relancer cette filière pourtant très

prometteuse, à la fois sur le plan économique, la création d’emplois, ainsi qu’en matière de formation professionnelle. « La filière aquacole a été victime de son propre succès, des visées hégémoniques de certains producteurs et de fortes implications politiques » explique Abdou*, qui a participé à cette fascinante aventure de l’aquaculture dans notre lagon.

Des subventions de 300 000 € par an

Selon ses dires, faute pour le secteur de n’avoir pu prendre son envol suffisamment tôt, son rapide déclin devenait inévitable avec la fermeture d’Aquamay. A travers cette production, les attentes de Mayotte étaient

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trop nombreuses, à l’échelle nationale et à l’international. Un paradoxe lorsqu’on sait que le marché local est largement sous-alimenté en poissons, l’offre étant inférieure à la demande. L’ombrine tropicale, espèce à la chair grasse nourrie aux farines, a souffert d’un déficit d’image auprès du consommateur mahorais, pour ne pas dire d’absence d’image. C’est donc la profession qui s’est elle-même coupée l’herbe sous le pied. « A l’inverse, dans l’Hexagone et les autres villes européennes où cette production avait commencé à se faire une grande place, l’offre était nettement inférieure à la demande. Nos voisins réunionnais ne voyaient pas d’un bon œil cette percée mahoraise et on a commencé à nous mettre des bâtons dans les roues à travers le transport aérien », se rappelle Mohamed*, un autre ancien fermier aquacole.

Aux dires de plusieurs acteurs de la filière avec lesquels nous avons pu nous entretenir, la mésentente entre eux, sur fond d’hégémonie désirée par une personne en particulier, a eu raison de cette aubaine qu’était

l’aquaculture marine. Un secteur qui a pourtant été subventionné jusqu’à 100 % par les pouvoirs publics (l’État et le Conseil départemental) à raison de 300 000 € par an. Il y a encore quelques mois, la relance de la filière était encore d’actualité. Une convention avait même été signée, laquelle plaçait la barre très haut avec une production annuelle de 600 tonnes (contre 300 tonnes annuelles exportées précédemment) dans le cadre d’un financement européen d’un montant de 1,2 million d’euros. Les aquaculteurs locaux qui rêvaient déjà de jours meilleurs tablaient sur une production de 1 500 tonnes d’ici 2030, rien que sur le seul site d’élevage de Longoni (anciennement Aquamay). Des espoirs complètement douchés puisque la convention en question est désormais caduque depuis le 31 décembre 2022. La copie est désormais à revoir de fond en comble si Mayotte désire réellement faire renaître l’aquaculture de ses cendres.

* Les prénoms ont été modifiés.

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UNE ÎLE EN TRAVAUX

LE GYMNASE DE LABATTOIR AVANCE BIEN

EN CONSTRUCTION DEPUIS PLUSIEURS SEMAINES, LA HALLE SPORTIVE BOUÉNI M’TITI, DU NOM DE LA CÉLÈBRE CHATOUILLEUSE ET DU COLLÈGE SE TROUVANT À QUELQUES ENCABLURES DU CHANTIER, AVANCE TRÈS BIEN. CE GYMNASE, QUI VIENDRA RENFORCER L’OFFRE D’INFRASTRUCTURES SPORTIVES DE LA COMMUNE DE DZAOUDZI-LABATTOIR, POSSÈDE DÉSORMAIS LE PLUS GROS DE SA CHARPENTE, EN TÉMOIGNENT CES GIGANTESQUES POUTRES DESTINÉES À SUPPORTER LA TOITURE. PORTÉ PAR LES ENTREPRISES ENDÉMIK, PLAC OI, ET LA SARL DIPAK, ET COMMANDÉ PAR LE RECTORAT DE MAYOTTE, CE BÂTIMENT A POUR PARTICULARITÉ D’ÊTRE BIOCLIMATIQUE.

Ses murs, notamment, sont composés des fameuses briques de terre compressées, que divers acteurs du territoire essaient de remettre au goût du jour ces derniers temps. De quoi ravir Dipak, qui produit ce genre de briques, ainsi que le cabinet d’architectes Endémik, qui ambitionne de proposer « des dispositifs architecturaux et techniques définis par des critères environnementaux ». La halle sportive Bouéni M’titi permettra ainsi d’accueillir les jeunes Petits-Terriens et d’allier l’écologie au plaisir.

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Axel Nodinot
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A MAYOTTE, « IL NOUS MANQUE UN QUART DES PRÉCIPITATIONS HABITUELLES »

Actuellement, l’île de Mayotte est confrontée à un déficit de pluviométrie. Inédite depuis 1997, cette situation fait suite à une saison des pluies exceptionnellement faible et à une sécheresse débutée en juillet 2022. Tour d’horizon sur les raisons et conséquences de cette saison des pluies 2022-2023 avec Floriane Ben Hassen, responsable du centre Météo France de Mayotte.

Flash Infos : Mayotte est confrontée à une période de sécheresse inédite depuis 1997, avec un niveau de pluviométrie très bas, pourriez-vous faire un point sur cette situation ?

Floriane Ben Hassen : L'année 2022, à l'échelle globale, était une année normale en termes de pluie, mais quand on regarde en détail la saison sèche, de mai à octobre, c'était déjà une saison déficitaire. Quand on regarde, mois par mois, depuis juillet 2022, on a un déficit de pluie sur le département qui se poursuit, puisque même ce mois-ci, en mai 2023, il nous manque à peu près 20 % des pluies. Si on s'intéresse vraiment à la période climatique de la saison des pluies, c'est-à-dire de novembre à avril, c'est là où normalement sur une année classique, on doit cumuler 75 % des pluies de l'année. C’est à ce moment qu’il est très crucial qu'il pleuve. Quand on regarde, pour le territoire de Mayotte, il nous manque à peu près un quart de pluie sur cette période-là. Ça veut dire qu'à l'échelle de l'année, c'est un gros pourcentage qui nous manque.

F.I. : Est-ce qu’on a déjà vécu pareille situation ?

F.B.H. : Les pluviomètres situés à côté des deux retenues collinaires, nous disent qu’à Dzoumogné, il a plu 34 % de moins que normalement et sur Combani, 27 %. En termes d'impact sur les ressources en eau potable ça a quand même été une année déficitaire. Si on regarde ce qui s'est passé depuis qu'on a des suivis, c'est-à-dire depuis 1962, à l'échelle du département, 2023 est une année exceptionnelle, la plus sèche en termes de saison des pluies. La saison des pluies 2022-2023 c'est la plus sèche depuis 1997. Sur toute la chronique, c'està-dire depuis 1962, c'est la deuxième période la plus sèche que l’on ait vécue. On est quand même sur une année climatiquement exceptionnelle, ça reste un aléa du climat normal, on n'est pas sur quelque

chose qui est complètement atypique, puisque c'est logique, le climat varie d'année en année. En météo, quand on dit une année normale, c'est une notion statistique, mais classiquement on va avoir des fortes variations de quantité de pluie à l'année et ça, ça fait partie des aléas normaux de la météo et du climat sur le globe.

En revanche, les scénarios qu'on peut établir pour le futur en termes d'impact pour le changement climatique à Mayotte nous indiquent que on va avoir petit à petit un raccourcissement de la saison des pluies. Donc ça veut dire que l'enjeu du stockage de l'eau à l'avenir sur Mayotte est un enjeu réel. La préservation de cette eau, elle aussi, puisqu'on va avoir une augmentation du nombre de jours de fortes températures. On mesure déjà une augmentation de la température à Mayotte. Ce sont des phénomènes qui seront encore plus accrus dans le futur, à la fois en termes de température globale et de nombre de jours de forte chaleur, c'està-dire qui dépassent les 32°. Quand on regarde à la station de Pamandzi qui est la plus vieille qu'on a, on a déjà multiplié par quatre depuis les années 60 le nombre de jours de forte chaleur à Mayotte. On subit déjà les effets du changement climatique sur notre département.

F.I. : L’île a donc vécu une saison des pluies 20222023 très sèche. Serait-il possible d’expliquer ce phénomène ?

F.B.H. : Normalement, pendant la saison des pluies, on a ce qu'on appelle un flux de Kashkazi. C'est un vent qui arrive du nord-ouest, qui passe par les côtes africaines, se charge en pluie, puis arrive jusqu'à nous. C’est l'équivalent du phénomène de mousson en Inde. Le flux qui normalement nous amène la saison des pluies est resté au nord de Mayotte. Il a fait quelques petites incursions, mais sans plus. Ça

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Agnès Jouanique

a été une première raison qu’il n’y ait pas de pluie. On a vu aussi à l'échelle globale du climat que les différents dipôles qu'on peut mesurer dans les océans étaient sur des configurations qui sont des années plutôt sèches et ça s'est vérifié. Un facteur aggravant également, ce sont les plusieurs cycles qui sont passés sur la zone, plutôt au sud du canal du Mozambique. On n'était pas dans la zone des bandes spiralées périphériques, c'est-à-dire dans les zones où il pleut. Ces cyclones ont eu plutôt tendance à aspirer à eux toute l'humidité du canal et donc à assécher notre région. Il aurait fallu qu'ils soient un petit peu plus au nord pour nous apporter des pluies. On a donc été pénalisé par ces gros cyclones.

F.I. : Pourquoi cette année, il a moins plu au Nord que précédemment ?

F.B.H. : Classiquement en saison des pluies, comme le flux de Kashkazi arrive par le nord-ouest, il arrose pas mal le nord, donc toute la région de Combani et Dzoumogné, les zones habituellement les plus pluvieuses de l’île. Comme cette année, les pluies qui nous ont été apportées ne sont pas venues de ce flux, mais plutôt de phénomènes orageux venus de Madagascar, on a eu l'inverse. Les pluies ont eu tendance à rester sur la zone Mamoudzou, Petite-Terre et de Dembéni. C'est là-bas que l’on a constaté qu'il y avait plus de pluie cette année, ce qui n'est pas une configuration classique.

F.I. : Est-ce que cette situation, d’un point de vue météorologique, est inquiétante ?

F.B.H. : D'un point de vue météorologique, non, c'est un aléa classique du climat. Cependant, sur ses impacts, effectivement, le fait qu'on ait un déficit en termes de pluie, ça a un impact direct sur la disponibilité des ressources en eau. On constate cette année que les aquifères souterrains se sont moins rechargés, que les rivières sont déjà très basses pour un mois de juin, alors que normalement elles atteignent leur étiage plutôt vers août, septembre et au plus bas en octobre. Comme hydrologiquement parlant, même s'il se remet à beaucoup pleuvoir pour la prochaine saison des pluies, il va y avoir un retard au rechargement de tous ces aquifères. L'impact d'une sécheresse, elle se joue quand même souvent sur une échelle pluriannuelle. En revanche, d'un point de vue des enjeux de ressources en eau, là oui, c'est quand même un sujet de préoccupation. Mais aussi d'un point de vue des risques, parce que la terre est très sèche, donc les premières pluies vont probablement partir au lagon et ne pas forcément s'infiltrer. En termes de climat, il est fort probable que les années qui viennent soient des années totalement normales. Cependant, on a déjà des effets du changement climatique à Mayotte et on les mesure. Ce qu'on est en train de vivre, c'est probablement une situation qu'on revivra dans le futur, c'est-à-dire d'avoir une pénurie en eau si on n'arrive pas à s'adapter.

F.I. : Est-il possible de faire un point sur la pluviométrie depuis le début de l’année 2023 ?

F.B.H. : Si on regarde de janvier à juin 2023, on voit que sur le département, au plus bas, il a plu 600 millimètres à Pamandzi et

au plus haut 916 mm sur le centre. Si on compare exactement la même carte l'année dernière, de janvier à juin, il avait déjà plu au minimum 900 mm à Pamandzi et au maximum 1.300 mm sur la zone de Combani. Donc, on a quand même là 400 millimètres de différence à peu près par poste pluviométrique.

F.I. : Quelles sont les prévisions qui attendent l’île de Mayotte ?

F.B.H. : Le mois de juin à priori sera un mois de juin assez normal, même si les modèles ne sont pas extrêmement tranchés, ils nous donnent un signal plutôt neutre. Quand on regarde un peu plus loin, c'est-à-dire les modélisations d'ensemble à l'échelle du globe, sur les trois mois qui viennent, on dit que c'est à peu près normal, donc une saison sèche assez classique. Quand on fait une descente d'échelle sur Mayotte, on voit que les modèles nous disent plutôt qu'il va pleuvoir un petit peu plus que normalement. Ça reste quand même à relativiser puisque la saison sèche et une saison où il pleut très peu. On est quand même sur une saison où normalement on perd plus d'eau qu'on en gagne et ça, c'est classique. Lorsque l’on regarde les grands pilotes du climat pour les mois à venir, avec une projection à trois mois, juin, juillet, août, dans le Pacifique, le phénomène El Niño est en train de s'installer. La plupart des indicateurs de son installation commencent à passer au vert.

F.I. : Qu’est-ce que le phénomène El Niño et que va-t-il nous apporter ?

F.B.H. : C'est une différence de température entre la partie est et ouest de l'océan Pacifique, et aussi curieusement que donc ça puisse paraître, cela a un impact sur la zone océan Indien. Donc l'installation du phénomène, couplé à ce qu'on appelle un dipôle de l'océan Indien positif, c'est plutôt favorable pour notre région du monde. En général, c'est lié à une année qui va être plutôt pluvieuse, en début de la saison des pluies. Cela se traduit par un début de la saison des pluies à l'heure et plutôt pluvieux. Donc là pour le début de la saison des pluies prochaines, ça veut dire qu'on aurait plutôt des indicateurs au vert. Donc nous ne sommes pas trop pessimistes.

F.I. : Outre les pluies à proprement dit, est-ce que d’autres problèmes peuvent impacter la ressource en eau ?

F.B.H. : C’est vrai que c’est un écosystème global et ce qui va faire que l’eau ne ruisselle pas complètement, c'est la présence de végétation et notamment d'arbres. Le fait qu'il y ait des systèmes racinaires et un couvert végétal, ça va limiter l'évaporation, ça va favoriser l'infiltration. Donc la déforestation a une conséquence directe sur la disponibilité de la ressource en eau, dans les rivières et dans les nappes souterraines. Après, sur la disponibilité de la ressource en eau, il y a vraiment la partie surconsommation entre guillemets, donc à partir du moment on prélève beaucoup dans les ressources naturelles, elles sont moins disponibles et se rechargent moins bien. Et comme on sait qu'on va avoir des jours de forte chaleur qui vont augmenter dans le futur, c'est certain que l'être humain aura besoin de plus en plus d'eau. n

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Recueil de nouvelles ou chronique romancée d'un Mahorais nommé Lodosomono, attachant et naïf ? Mais aussi, ana de pensées profondes : « Mieux vaut discuter avec un édenté que de se disputer avec un sourd » ? Ou encore contes revisités : « Le cavalier magique » ? Côté

anachronisme : « Ramsès II », « Machiavel », « La panthère rose » sont dans un jury désigné par « La Française des jeux ». Satire caustique : « Le Procureur pénal international souhaiterait le voir lapider »... Comment

définir ces textes ? Les anachroniques de Mayotte sont tout cela à la fois, avec l'humour en bonus : « Judas Iscariote veut vendre le verdict à CNN pour la modique somme de 30 piastres... »

NASSUR ATTOUMANI ET SES ANACHRONIQUES DE MAYOTTE (6/10)

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Le cinquième texte bref des Anachroniques de Mayotte (2012) s’intitule « Lodosomono et le sac de sucre ». L’horizon d’attente est alors double : s’agit-il d’une histoire sucrée, douce comme le produit lui-même ou au contraire d’une histoire amère, comme l’est celle des esclaves qui doivent récolter la canne ? Tout commence dans une mosquée : « Un jour, un événement incroyable a lieu dans le royaume de M’tzamboro. Le ramadan tire à sa fin. L’Aïd-el-fitr se rapproche à grandes enjambées. C’est un vendredi. À l’aube. Lodosomono se rend à la mosquée. Dans la birika (Note de l’auteur : petite piscine attenante à la mosquée.), Lodosomono est le premier à faire ses ablutions. C’est lui, le muezzin officiel du royaume. Lorsque Lodosomono se rince la bouche, il s’aperçoit que l’eau de la birika est pareille au miel d’abeille. ‘Allah récompense toujours les matinaux. Personne ne doit rater la première prière du jour’, se dit-il. » (p. 77-78)

L’eau sucrée apparaît donc d’abord comme un don de Dieu. C’est également l’interprétation d’un autre membre de la famille de Lodosomono :

« ‘Papa ! Goûte-moi ça ! C’est peut-être de l’eau bénite. Et si elle venait du… euhhh… du paradis des Justes. Tu sais ? Hier quand j’ai rempli les canaris, l’eau que j’ai ramenée de la rivière était sans odeur, sans couleur, sans saveur. Ce matin, le miel d’abeille semble amer à ses côtés. Et si c’était cette eau de Zem-Zem dont s’abreuvent les pèlerins qui se rendent à la Mecque ? Hein ? » (p. 79)

Jusqu’ici exemplaire, Lodosomono commet une double faute qu’il va devoir expier. La première est de ne pas avoir partagé sa trouvaille sucrée avec sa communauté et de l’avoir gardée pour lui-même – et les siens comme on vient de le lire. La seconde est de ne pas démentir son enfant car il a identifié la source du changement de goût de l’eau : « Comme la clarté du jour nouveau envahit la maison de Dieu, Lodosomono remarque un corps étranger au fond de la petite piscine. Il le pêche avec sa main. C’est un sac de jute grisâtre. Après l’avoir goûté avec son index, il se rend compte que c’est ce sac qui est à l’origine de ce goût de miel. Au lieu d’appeler les fidèles à la prière, le muezzin du roi transporte, sur la pointe des pieds, le sac

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Nassur Attoumani, Les anachroniques de Mayotte, éditions Ndze, 2013.
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dégoulinant de jus chez lui et verse le reste de son contenu dans les canaris. Il retourne ensuite à la mosquée. Comme si de rien n’était. » (p. 79)

Mais le secret ne met pas longtemps à être éventé par sa femme et Lodosomono perd son honneur et son statut de muezzin. Il part alors à l’aventure pour trouver un moyen de se faire oublier et de réparer sa mauvaise action : « Sans rien dire à personne, Lodosomono prend congé de sa femme et de ses enfants. Vêtu d’un chapeau de Sada, son pagne en sac de jute biodégradable en bandoulière et muni d’un coupecoupe, il émigre dans le royaume de Dzoumogné. Sur place, Lodosomono apprend que les colons cultivent une plante juteuse qui ressemble à un bambou. Mais ce n’est pas un bambou. Elle peut être plus haute que trois adultes debout les uns sur les épaules des autres. Cette plante est mince. On peut la croquer. On peut la sucer. Son jus est mielleux. Il est identique à cette eau paradisiaque qui lui a valu tant de déboires dans son royaume natal. Cette plante juteuse s’appelle : canne à sucre. Lodosomono s’en va voir les nouveaux rois de Dzoumogné. Bien que sans papier, sans adresse, sans aucune qualification, il réussit à se faire engager comme ouvrier spécialisé. À l’instar des autres ouvriers agricoles du royaume, Lodosomono trime du lever au coucher du soleil. Sa ration journalière est une

assiettée de riz blanc et un bol de kutchapé (Note de l’auteur : sirop de canne à sucre fort épais). Trois mois après son arrivée à Dzoumogné, Lodosomono reçoit son premier salaire. Un gros salaire de misère. Un salaire de sans-papier. C’est un sac de jute de 50 kg de sucre. » (p. 87-88)

Sur le chemin de l’exil, Lodosomono fait une expérience coloniale. Il découvre la canne à sucre et l’exploitation par le colon. Après un an de travail ou d’épreuve, on lui octroie un sac de sucre qui va lui permettre de faire amende honorable dans son village. Il rentre alors chez lui et convie la foule sur le bord d’une rivière dans laquelle il déverse le sucre pendant que les autres boivent jusqu’à satiété. Ainsi la nouvelle permet-elle de comprendre pourquoi les gens de M’tsamboro aiment le sucre ainsi que l’origine de M’ro wa n’guizi : la rivière sucrée. Mais plus que l’intérêt local du texte, c’est son énigmatique point aveugle qui retient notre attention. En effet, le cœur de la nouvelle consiste à montrer que le sucre colonial est une malédiction, mais le texte ne répond à une question : qui a jeté le sac de sucre dans la birika de la mosquée et pourquoi ?

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SPORT

Calendriers - classements - résultats

FOOTBALL

Régional 1

Journée 4

Bandrélé FC 0–1 Jumeaux de Mzouazia

USCEP Anteou 3–2 ASC Abeilles de Mtsamboro

AJ Mtsahara 1–4 AS Rosador de Passamaïnty

ASC Kawéni 3–0 Foudre 2000

AJ Kani Kéli 2–3 Diables noirs de Combani

FC Mtsapéré 1–1 US Kavani

Journée 5 – Samedi 24 juin à 15h

ASC Abeilles de Mtsamboro – AJ Kani Kéli

AS Rosador de Passamaïnty – FC Mtsapéré

Foudre 2000 – Bandrélé FC

US Kavani – USCEP Anteou

Jumeaux de Mzouazia – AJ Mtsahara

Diables noirs de Combani – ASC Kawéni

FOOTBALL

Régional 2

Journée 4

AS Sada – FC Chiconi

ASJ Handréma 3–1 FC Labattoir

AS Bandraboua – Tchanga FC

AS Neige de Malamani 1–1 UCS de Sada

Choungui FC 3–2 FC Majicavo

FMJ Vahibé 2–1 FC Dembéni

Journée 5 – Samedi 24 juin à 15h

FC Dembéni – Choungui FC

Tchanga FC – AS Neige

de Malamani FC Chiconi –
Bandraboua FC Majicavo – AS Sada UCS de Sada – ASJ Handréma FC Labattoir – FMJ Vahibé Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Kawéni 12 4 4 0 0 +8 2 Jumeaux de Mzouazia 10 4 3 1 0 +3 3 AS Rosador de Passamaïnty 9 4 3 0 1 +3 4 ASC Abeilles de Mtsamboro 9 4 3 0 1 +4 5 Diables noirs de Combani 9 4 3 0 1 +5 6 AJ Kani Kéli 6 4 2 0 2 +7 7 FC Mtsapéré 4 4 1 1 2 +4 8 US Kavani 3 3 0 3 0 0 9 USCEP Anteou 3 4 1 0 3 -5 10 Bandrélé FC 1 4 0 1 3 -3 11 AJ Mtsahara 0 3 0 0 3 -5 12 Foudre 2000 0 4 0 0 4 -10 Equipe Pts J G N P Dif 1 UCS de Sada 8 4 2 2 0 +4 2 ASJ Handréma 8 4 2 2 0 +3 3 FMJ Vahibé 8 4 2 2 0 +2 4 FC Dembéni 7 4 2 1 1 +1 5 Choungui FC 7 4 2 1 1 -1 6 FC Labattoir 6 4 2 0 2 +1 7 Tchanga SC 6 3 2 0 1 +1 8 FC Chiconi 4 3 1 1 1 +1 9 AS Sada 4 3 1 1 1 0 10 AS Neige de Malamani 2 4 0 2 2 -2 11 AS Bandraboua 0 3 0 0 3 -5 12 FC Majicavo 0 4 0 0 4 -5 34 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23
AS

FOOTBALL

Régional 1 féminines

Journée 3

Jumelles de Mzouazia 9–0 Olympique Miréréni

Club Unicornis Passamaïnty 8–1 EF le Daka

ASO Espoir Chiconi 2–2 ASJ Handréma

USC Labattoir 0–0 FC Mtsapéré

Devils Pamandzi 2–1 Olympique de Sada

Journée 4 – Dimanche 25 juin à 15h30

FC Mtsapéré – Devils Pamandzi Olympique de Sada – Club Unicornis Passamaïnty

EF le Daka – ASJ Handréma Jumelles de Mzouazia – ASO Espoir Chiconi Olympique Miréréni

FOOTBALL

Régional 1 Entreprises

Journée 4

ASC Sodifram 4–2 Mairie de Mamoudzou

AS Police – AS Cuisibains

OGC Tilt SOS 3–0 Mayotte air service

AS Emca 1–0 AS Colas

Mlezi Maoré – AS Département

ASC Tamandjema VCB 2–2 Entente CPSM

Journée 5 – Vendredi 23 juin à 18h

Entente CPSM – Mlezi Maoré

AS Colas – OGC Tilt SOS

AS Département – AS Police

Mayotte air service – ASC Tamandjema VCB

Mairie de Mamoudzou – AS Emca

AS Cuisibains – ASC Sodifram

– USC Labattoir Equipe Pts J G N P Dif 1 Club Unicornis 7 3 2 1 0 +11 2 FC Mtsapéré 7 3 2 1 0 +7 3 AS Jumelles de Mzouazia 6 3 2 0 1 +16 4 Devils Pamandzi 6 3 2 0 1 0 5 ASJ Handréma 5 3 1 2 0 +2 6 USC Labattoir 4 3 1 1 1 -2 7 ASO Espoir de Chiconi 4 3 1 1 1 -3 8 Olympique de Sada 3 3 1 0 2 -8 9 EF le Daka 0 3 0 0 3 -9 10 Olympique Miréréni 0 3 0 0 3 -14 11 ASC Kawéni 0 0 0 0 0 0 12 USCEP Anteou 0 1 0 0 1 -3 Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Sodifram 12 4 4 0 0 +17 2 OGC Tilt SOS 10 4 3 1 0 +8 3 AS Emca 7 4 2 1 1 +2 4 Mairie de Mamoudzou 6 3 2 0 1 +2 5 Entente CPSM 5 4 1 2 1 -1 6 AS Cuisibains 4 2 1 1 0 +3 7 ASC Tamandjema VCB 4 3 1 1 1 +2 8 AS Colas 3 4 1 0 3 -2 9 Mayotte air service 3 4 1 0 3 -5 10 Mlezi Maoré 0 2 0 0 2 -5 11 AS Département 0 3 0 0 3 -9 12 AS Police 0 1 0 0 1 -12 35 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

SPORT

Calendriers - classements - résultats

BASKET

76–84 Vautour club

78–67 Basket club

BASKET

Prénationale féminine

Fuz’Ellipse de Cavani 58–50 Basket club de

49–57 Fuz’Ellipse de

2022-2023 : Fuz’Ellipse de Cavani

Finales Match 1
Mtsapéré Match 2 : Basket
de Mtsapéré
Cavani
Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 27 14 13 1 +362 2 Fuz'Ellipse de Cavani 23 14 12 1 +585 3 Golden Force 22 14 8 6 +45 4 Magic Basket Passamaïnty 21 14 10 3 +262 5 Chicago club de Mamoudzou 19 14 5 9 +4 6 Partizan BCA 19 14 5 9 -288 7 Colorado Beetle Mtsahara 16 14 2 12 -459 8 Basket club Iloni 15 14 1 13 -491
:
club
Championnes
Prénationale masculine Finales Match 1 : Basket
Mtsapéré
de Labattoir Match 2 : Vautour
de Labattoir
de Mtsapéré Champions 2022-2023 : Vautour
de Labattoir Equipe Pts J G P Dif 1 Vautour club de Labattoir 34 18 16 2 +279 2 Étoile bleue de Kawéni 32 18 14 4 +297 3 Basket club de Mtsapéré 32 18 14 4 +198 4 Rapides Éclairs 29 18 11 7 +55 5 TCO Mamoudzou 28 18 10 8 +157 6 Gladiator de Doujani 26 18 8 10 -46 7 Fuz'Ellips de Cavani 24 18 8 10 -46 8 Colorado Beetle Mtsahara 22 18 4 14 -301 9 Basket club de Tsararano 17 18 3 15 -376 10 Jeunesse Canon 2000 16 18 2 14 -254 36 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23
club de
club
club

HANDBALL

Poule haute masculins

Acoua 31–31 AJH Tsimkoura HC Bandrélé 0–20 TCO Mamoudzou

Tchanga Handball 30–33 CH Combani

ASC Tsingoni 45–16 Bandraboua HC

Champions 2022-2023: ASC Tsingoni

HANDBALL

Poule relégation masculins

Bouéni 30–31 AJH Koungou

Hand 30–34 HC Kani Kéli

Labattoir 32–31 Sohoa Handball

Sada 35–29 AC Chiconi

HANDBALL

Prénationale féminine

0–20 AJH Tsimkoura

HC Kani Kéli 19–23 Haima Sada

Championnes 2022-2023: ASC Tsingoni

Dernière journée HC
Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 22 8 7 0 1 +123 2 CH Combani 22 8 7 0 1 +30 3 HC Acoua 19 8 5 1 2 +31 4 HC Bandrélé 17 8 5 0 3 +44 5 Tchanga Handball 16 8 4 0 4 +23 6 TCO Mamoudzou 13 8 3 0 5 -54 7 AJH Tsimkoura 9 8 0 1 7 -39 8 Bandraboua HC 8 8 0 0 8 -158
Dernière
PC
Alakarabu
Haima
Equipe Pts J G N P Dif 1 HC Labattoir 20 8 6 0 2 +34 2 PC Bouéni 20 8 6 0 2 +30 3 Haima Sada 18 8 4 2 2 +39 4 HC Kani Kéli 16 8 3 2 3 +4 5 Sohoa Handball 14 8 3 0 5 -11 6 AC Chiconi 14 8 3 0 5 -25 7 AJH Koungou 13 8 4 0 4 -51 8 Alakarabu Hand 10 8 1 0 7 -20
journée
HC
Dernière journée HC
HC
HC
HC
Select 976 20–0 Doujani
TCO Mamoudzou 23–42 ASC Tsingoni PC Bouéni 35–27 Moinatrindri HC
Passamaïnty – CH Combani
Bandrélé
Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 64 22 21 0 1 +355 2 HC Select 976 63 22 20 1 1 +323 3 CH Combani 55 21 17 0 4 +205 4 PC Bouéni 50 22 13 3 6 +37 5 Haima Sada 47 22 12 1 9 +40 6 HC Bandrélé 45 22 11 2 9 -27 7 AJH Tsimkoura 41 22 8 3 11 -72 8 HC Kani Kéli 40 22 8 2 12 -45 9 HC Passamaïnty 32 21 6 1 14 -104 10 Moinatrindri HC 29 22 4 1 17 -236 11 TCO Mamoudzou 25 22 3 0 19 -222 12 Doujani HC 22 22 1 0 21 -254 37 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

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aVIs D’aPPel PUBlIc À la concURRence - seRVIces

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Déclaration sur l’honneur pour justifier que le candidat n’entre dans aucun des cas d’interdiction de soumissionner

- Indication des mesures de gestion environnementale que le candidat pourra appliquer lors de l’exécution du contrat.

Technique d’achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 07 juillet 2023 - 10:00

Kawéni dans le cadre du NPRU Kawéni au terme de la Loi sur l’eau et l’Étude d’impact.

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Ville de Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20000883700011

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : Liouize NIDAL - Mail : n.liouize@mamoudzou.yt

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Capacité économique et financière : Bilans ou extraits de bilans, concernant les trois dernières années, des opérateurs économiques pour lesquels l’établissement des bilans est obligatoire en vertu de la loi

Capacités techniques et professionnelles :

- Liste des principales prestations effectuées au cours des trois dernières années, indiquant le montant, la date et le destinataire. Elles sont prouvées par des attestations du destinataire ou, à défaut, par une déclaration du candidat.

- Indication des titres d’études et professionnels de l’opérateur économique et/ou des cadres de l’entreprise, et notamment des responsables de prestation de services ou de conduite des travaux de même nature que celle ducontrat.

- Description de l’équipement technique, des mesures employées par l’opérateur économique pour s’assurer de la qualité et des moyens d’étude et de recherche de son entreprise.

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : non

Possibilité d’attribution sans négociation : oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : non Critères d’attribution : Renvoi à l’article 7.2 du règlement de la consultation.

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Prestation intellectuelle de protocole de suivi environnemental pour le projet des aménagements de la zone scolaire de Kawéni.

Classification CPV : 90711000

Type de marché : Services

Description succinte du marché : Conformément à l’arrêté préfectoral n°2022 - DEAL - SEPR - 1456 du 5 décembre 2022, nous sommes dans un marché de prestations intellectuelles relatif à la réalisation d’un protocole de suivi environnement pour le projet des aménagements de la zone scolaire de

RésUltat De maRché

Lieu d’exécution

Sur l’ensemble du territoire de la Cadema Caractéristiques principales

Type de marché

Services : Services comptables, d’audit et de tenue de livres

Type de procédure

Procédure adaptée

Informations sur l’attribution du marché

Le Greffier du Tribunal Administratif de Mamoudzou , Jardin les Haut du Collège , 97600 Mamoudzou , FRANCE. Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l’introduction des recours

Pour répondre aux observations dans le cadre de l’Étude d’Impact des aménagements de voirie, des bassins de rétention, ... et de l’Étude environnementale, il est prévu de réaliser un suivi sur l’ensemble du site projet qui représente 22ha.

Pour l’ensemble du site, il est à prévoir des relevés, analyses et rapports :

- Pendant le chantier d’aménagement (4 ans),

- En phase de fonctionnement (2 ans après la fin des travaux d’aménagement)

Le cahier des charges précise le contenu des missions attendues par le titulaire.

Lieu principal d’exécution : Kawéni

La consultation comporte des tranches : non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non

Marché alloti : non

Section 6 : Informations

complémentaires

Visite obligatoire : oui

Détails sur la visite : Renvoi à l’article 5.2 du Règlement de la consultation

Date d’envoi du présent avis 07 juin 2023

Pouvoir adjudicateur

Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976), Le Président Rachadi SAINDOU, Hôtel de Ville de Mamoudzou, BP 01 - Rue du Commerce, 97600 Mamoudzou , FRANCE. Tel : +33 269639100. E-mail : bm.ahmed@cadema.yt.

Principale(s) Activité(s) du pouvoir adjudicateur : Services généraux des administrations publiques.

Le pouvoir adjudicateur agit pour le compte d’autres pouvoirs adjudicateurs : non

Références de l’avis initial paru au BOAMP

Parution numéro : 2023_091 DIFF -

Annonce n° du 2023-04-01

Description du marché

Objet du marché :

Audit énergétique

Classification CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics)

79212000

Critères d’attribution retenus : Offre économiquement la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges (règlement de la consultation, lettre d’invitation ou document descriptif).

Une enchère électronique a été effectuée : non

Attribution :

Date d’attribution du marché : 08 juin 2023

Nombre total d’offres reçues : 5

Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué : CENTRE D’ETUDES ET D’INGENIERIE, 3 Rue de la Bibliothèque , 97640 , SADA , FRANCE.

Informations sur le montant du marché Montant (H.T.) : 150575 euros

Informations sur la sous-traitance

Pas de sous-traitance.

Procédures de recours

Instance chargée des procédures de recours

Tribunal Administratif de Mamoudzou, Jardin les Hauts du Collège , 97600 Mamoudzou , FRANCE. Date d’envoi du présent avis 08 juin 2023.

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DIRECTIVE 2014/24/UE

Section I : Pouvoir adjudicateur

I.1) NOM ET ADRESSES

Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976), 106 Boulevard HALIDI SELEMANI, 97600

Mamoudzou, FRANCE. Tél. : +33 269639100. Courriel : marchespublics@cadema.yt. Code NUTS : FR. Adresse(s) internet : Adresse principale :https://www. marches-securises.fr

Adresse du profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

I.2) PROCÉDURE CONJOINTE

I.3) COMMUNICATION

Les documents du marché sont disponibles gratuitement en accès direct non restreint et complet : https://www. marches-securises.fr

Adresse à laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s).

Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Point(s) de contact susmentionné(s).

I.4) TYPE DE POUVOIR ADJUDICATEUR

Organisme de droit public

I.5) ACTIVITÉ PRINCIPALE

Services généraux des administrations

publiques

Section II : Objet

II.1) ÉTENDUE DU MARCHÉ

II.1.1) Intitulé : Marché de conseil, d’assistance et d’accompagnement

II.1.2) Code CPV principal

79410000

II.1.3) Type de marché Services

II.1.4) Description succincte Marché de conseil, d’assistance et d’accompagnement des responsables politiques et de la direction générale des services administratifs de la CADEMA.

II.1.5) Valeur totale estimée

Valeur estimée hors TVA : 600000 euros.

II.1.6) Informations sur les lots

Division en lots : non

II.2) DESCRIPTION

II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s)

79411000

II.2.3) Lieu d’exécution

Code NUTS : FR

Lieu principal d’exécution : Sur le territoire de la Cadema

II.2.4) Description des prestations Marché de conseil, d’assistance et d’accompagnement des responsables politiques et de la direction générale des services administratifs de la CADEMA.

II.2.5) Critères d’attribution

Le prix n’est pas le seul critère d’attribution et tous les critères sont énoncés uniquement dans les documents du marché

II.2.6) Valeur estimée

II.2.7) Durée du marché, de l’accordcadre ou du système d’acquisition dynamique

Durée en mois : 36

Ce marché peut faire l’objet d’une reconduction : oui

Description des modalités ou du calendrier des reconductions : A l’issue de la période initiale le marché est reconductible tacitement pour une période d’une année.

II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer

II.2.10) Variantes

Des variantes seront prises en considération : non

II.2.11) Informations sur les options

Options : non

II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques

II.2.13) Information sur les fonds de l’Union européenne

Le contrat s’inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l’Union européenne : non

II.2.14) Informations complémentaires

Section III : Renseignements d’ordre juridique, économique, financier et technique

III.1) CONDITIONS DE PARTICIPATION

III.1.1) Habilitation à exercer l’activité professionnelle, y compris exigences relatives à l’inscription au registre du commerce ou de la profession

Liste et description succincte des conditions : Déclaration sur l’honneur pour justifier que le candidat n’entre dans aucun des cas d’interdiction de soumissionner

III.1.2) Capacité économique et financière

Liste et description succincte des critères de sélection : Déclaration concernant le chiffre d’affaires global et le chiffre d’affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles

III.1.3) Capacité technique et professionnelle

III.1.5) Informations sur les marchés réservés

III.2) CONDITIONS LIÉES AU MARCHÉ

III.2.1) Informations relatives à la profession

III.2.2) Conditions particulières d’exécution

III.2.3) Informations sur les membres du personnel responsables de l’exécution du marché

III.2.4) Marché éligible au MPS

La transmission et la vérification des documents de candidatures peut être effectuée par le dispositif Marché public simplifié sur présentation du numéro de SIRET : non Section IV : Procédure

IV.1) DESCRIPTION

IV.1.1) Type de procédure Procédure ouverte

IV.1.3) Information sur l’accord-cadre ou le système d’acquisition dynamique L’avis concerne l’établissement d’un accord-cadre Accord-cadre avec un seul opérateur

IV.1.4) Informations sur la réduction du nombre de solutions ou d’offres durant la négociation ou le dialogue

IV.1.5) Information sur la négociation

IV.1.6) Enchère électronique

IV.1.8) Marché couvert par l’accord sur les marchés publics (AMP) : ou

IV.2) RENSEIGNEMENTS D’ORDRE ADMINISTRATIF

IV.2.1) Publication(s) antérieure(s) relatives à la présente procédure

IV.2.2) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : Mercredi 12 juillet 2023 - 12:00

IV.2.3) Date d’envoi des invitations à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés

IV.2.4) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l’offre ou la demande de participation français.

IV.2.6) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre

IV.2.7) Modalités d’ouverture des offres

Date : jeudi 13 juillet 2023 - 10:00

Lieu : A la CADEMA.

Informations sur les personnes autorisées et les modalités d’ouverture : Babadi MOHAMED

Eva KERHARO

Moidjoumoi MALIDI

Section VI : Renseignements complémentaires

VI.1) RENOUVELLEMENT

Il s’agit d’un marché renouvelable : non

VI.2) INFORMATIONS SUR LES ÉCHANGES ÉLECTRONIQUES

VI.3) INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

VI.4) PROCÉDURES DE RECOURS

VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours

Tribunal Administratif de Mayotte Les Hauts du Jardin du Collège , 97600 MAMOUDZOU FRANCE.

VI.4.2) Organe chargé des procédures de médiation

VI.4.3) Introduction des recours

VI.4.4) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l’introduction des recours

VI.5) DATE D’ENVOI DU PRÉSENT AVIS : 08 juin 2023.

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aVIs De maRché

ANNONCES LégALES

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - SERVICES

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

: Déclaration concernant le chiffre d’affaires global et le chiffre d’affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles

Intitulé du marché : Marché d’assistance à l’élaboration, préfiguration et à la mise en oeuvre de la stratégie du Projet Alimentaire

Territorial ( PAT)

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20006045700013

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non Nom du contact : Coline MOLLARETMail : coline.mollaret@cadema.yt

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Déclaration sur l’honneur pour justifier que le candidat n’entre dans aucun des cas d’interdiction de soumissionner

Capacité économique et financière

Capacités techniques et professionnelles : Références spécifiques des intervenants en lien avec la mission

Technique d’achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Lundi 03 juillet 2023 - 12:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d’attribution sans négociation : oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : non

Section 4 : Identification du marché

Classification CPV : 79933000

Type de marché : Services

Lieu principal d’exécution : Sur le territoire de la CADEMA

La consultation comporte des tranches : non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non

Marché alloti : non

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : non

Date d’envoi du présent avis 01 juin 2023.

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - SERVICES

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation :

: oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : non

de la CADEMA

LOT :

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20006045700013

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : Soifouan SAID MELA - Mail : soifouan.said-mela@cadema.yt

Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Déclaration sur l’honneur pour justifier que le candidat n’entre dans aucun des cas d’interdiction de soumissionner

Capacité économique et financière : Déclaration concernant le chiffre d’affaires global et le chiffre d’affaires concernant les prestations objet du contrat, réalisées au cours des trois derniers exercices disponibles

Capacités techniques et professionnelles : Déclaration indiquant l’outillage, le matériel et l’équipement technique dont le candidat dispose pour la réalisation du contrat

Technique d’achat : Accord-cadre

Date et heure limite de réception des plis : Mercredi 05 juillet 2023 - 12:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d’attribution sans négociation

Identification des catégories d’acheteurs intervenant (accord-cadre uniquement) : Communauté d’agglomération

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Marché d’intégration de système de prétraitement par dégrillage et zone de décantation dans les réseaux et ravines eaux pluviales

Classification CPV : 45232410

Type de marché : Travaux

Lieu principal d’exécution : Sur le territoire de la CADEMA

La consultation comporte des tranches : non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : oui

Section 5 : Informations sur les lots

LOT :

CADEMA NORD: KAWENI -

MAMOUDZOU

Classification CPV : 45232410 Lieu d’exécution du lot : Sur le territoire

AVIS DE MARCHé - tRAVAUx

Organisme acheteur

Ville de Mamoudzou (976), ville de mamoudzou, Rue du Commerce BP 01, 97600 Mamoudzou, FRANCE.

Adresse(s) internet

Site du profil d’acheteur : https://www. marches-securises.fr

Objet du marché

Raccordement eaux usées - T16 Doujani

Caractéristiques

Type de procédure : Procédure adaptée.

Des variantes seront prises en considération : Non

Division en lots : non Date limite de réception des offres ou des demandes de participation Vendredi 16 juin 2023 - 12:00

Justifications à produire quant aux qualités et capacités du candidat

CADEMA CENTRE 1: CAVANIMTSAPERE

Classification CPV : 45232410 Lieu d’exécution du lot : Sur le territoire de la CADEMA

LOT :

CADEMA CENTRE 2: TSOUNDZOU 1 et 2 - VAHIBE - PASSAMAINTY

Classification CPV : 45232410 Lieu d’exécution du lot : Sur le territoire de la CADEMA

LOT :

CADEMA SUD:TSARARANO

-DEMBENI - ILONI -HAJANGOUA - ONGOJOU

Classification CPV : 45232410 Lieu d’exécution du lot : Sur le territoire de la CADEMA

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : non

Date d’envoi du présent avis 05 juin 2023.

Critères d’attribution

Aucun critère

Autres renseignements

Numéro de référence attribué au marché par l’organisme acheteur

Date d’envoi du présent avis 02 juin 202

40 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - SERVICES

non communément disponibles : Non

Nom du contact : Nidal Liouize

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité

professionnels de l’opérateur économique et/ou des cadres de l’entreprise, et notamment des responsables de prestation de services ou de conduite des travaux de même nature que celle du contrat.

prioritaire d’une entrée zone scolaire de Kawéni (phase 2)

Classification CPV : 79311000

Type de marché : Services

Description succinte du marché :

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Ville de Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20000883700383

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Groupement de commandes : Non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

Identifiant interne de la consultation : 2023DRUP0070

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : Oui

Utilisation de moyens de communication

professionnelle : Déclaration sur l’honneur pour justifier que le candidat n’entre dans aucun des cas d’interdiction de soumissionner

Capacité économique et financière : Bilans ou extraits de bilans, concernant les trois dernières années, des opérateurs économiques pour lesquels l’établissement des bilans est obligatoire en vertu de la loi

Capacités techniques et professionnelles :

1 - Liste des principales prestations effectuées au cours des trois dernières années, indiquant le montant, la date et le destinataire. Elles sont prouvées par des attestations du destinataire ou, à défaut, par une déclaration du candidat.

2 - Indication des titres d’études et

3 - Déclaration indiquant l’outillage, le matériel et l’équipement technique dont le candidat dispose pour la réalisation du contra.

Technique d’achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Lundi 17 juillet 2023 - 10:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : Non

Possibilité d’attribution sans négociation : Oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : Non

Critères d’attribution : Renvoi à l’article 8.2 du règlement de la consultation.

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Marché de maîtrise d’œuvre publique pour l’aménagement

Annonce dérivée - Marché de maîtrise d’oeuvre publique pour l’aménagement prioritaire d’une entrée

zone scolaire de Kawéni (phase 2)

Lieu principal d’exécution : Kawéni

Valeur estimée hors TVA : 100000 euros

La consultation comporte des tranches : Non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : Non

Marché alloti : Non

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : Oui

Détails sur la visite : Renvoi à l’article 6.2 du règlement de la consultation.

Date d’envoi du présent avis : 12 juin 2023.

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - tRAVAUx

Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication

Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

la consultation

Technique d’achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 23 juin 2023 - 12:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : non Possibilité d’attribution sans négociation : oui

Description succinte du marché : La fourniture, la pose et la mise en service d’horodateurs destinés à la gestion du stationnement payant sur la commune de Mamoudzou

Lieu principal d’exécution : Mamoudzou

La consultation comporte des tranches : non

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE TRAVAUX

Section 1 : Identification de l’acheteur

Nom complet de l’acheteur : Ville de Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20000883700011

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : Ville de Mamoudzou

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation : Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Voir le règlement de

L’acheteur exige la présentation de variantes : non

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : La fourniture, la pose et la mise en service d’horodateurs destinés à la gestion du stationnement payant sur la commune de Mamoudzou

Type de marché : Travaux

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non Marché alloti : non

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : non

Date d’envoi du présent avis 14 juin 2023

41 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

Pouvoir adjudicateur

Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976), Moidjoumoi MALIDI, 106 Boulevard

Halidi Sélemani, 97600 Mamoudzou , FRANCE. Tel : +33 269639100. E-mail : moidjoumoi.malidi@cadema.yt.

Principale(s) Activité(s) du pouvoir adjudicateur : Services généraux des administrations publiques.

Références de l’avis initial paru au BOAMP

Parution numéro : 2022_174 DIFFAnnonce n° du 2022-06-23

Description du marché

Objet du marché

La présente consultation concerne la réalisation des travaux d’aménagement du Campus Connecté de Hajangoua -

Phase 2

Lieu d’exécution

MJC DE HAJANGUA, 97660 Dembéni, MAYOTTE

Code NUTS : FR

Caractéristiques principales

Type de marché

résultat de marché

Travaux : Exécution

Type de procédure

Procédure adaptée

Informations sur l’attribution du marché

Critères d’attribution retenus : Aucun critère.

Attribution :

LOT N° 1 : sans suite

Intitulé :

LOT 1 : GROS OEUVRE -

METALLERIE - GOUTIERE

LOT N° 2 : sans suite

Intitulé :

LOT 2 : MENUISERIE BOIS ET ALUMINIUM

LOT N° 3 : attribué

Intitulé :

LOT 3 : PLÂTRERIE

Date d’attribution du marché : 18 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 3 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

PLACO PLUS SARL , 12 RUE

MROWAHANDRA MTSAPERE , 97600 , MAMOUDZOU , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 14158 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 4 : attribué

Intitulé :

LOT 4 : ELECTRICITE ET SECURITE

INCENDIE

Date d’attribution du marché : 18 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 10 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

SAS MAYLIGHT , 3 Rue Boubouni

M’tsapéré , 97600 , MAMOUDZOU , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 670202 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 5 : attribué

Intitulé :

LOT 5 : PLOMBERIE

Date d’attribution du marché : 18 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 4 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

ENTREPRISE LOUTFI , 30

LOTISSEMENT BAOBAB A

DEMBENI , 97660 , DEMBENI , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 9225 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 6 : attribué

Intitulé : LOT 6 : CARRELAGE/FAIENCE

résultat de marché

Lieu d’exécution

Tsararano

Caractéristiques principales

Type de marché

Travaux : Exécution

Type de procédure

Procédure adaptée

Informations sur l’attribution du marché

Date d’attribution du marché : 18 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 10

Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

ENTREPRISE LOUTFI , 30

LOTISSEMENT BAOBAB , 97666 , DEMBENI , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 13949 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 7 : attribué

Intitulé :

LOT 7 : PEINTURE

Date d’attribution du marché : 18 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 11 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

ENTREPRISE RAPIDE , RUE

QUARTIER MOSQUEE VENDREDI DEMBENI, , 97660 , DEMBENI , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 22918 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

Date d’envoi du présent avis 14 juin 202

Pouvoir adjudicateur

Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976), Moidjoumoi MALIDI, 106 Boulevard

Halidi Sélemani, 97600 Mamoudzou , FRANCE. Tel : +33 269639100. E-mail : moidjoumoi.malidi@cadema.yt.

Principale(s) Activité(s) du pouvoir adjudicateur : Services généraux des administrations publiques.

Références de l’avis initial paru au BOAMP

Parution numéro : 2022_194 DIFFAnnonce n° du 2022-07-13

Description du marché

Objet du marché

Aménagement et réhabilitation des bureaux de la Cadema.

Classification CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics)

45000000

Critères d’attribution retenus : Aucun critère.

Attribution :

LOT N° 1 : attribué

Intitulé :

Lot 1 : Maçonnerie

Date d’attribution du marché : 03 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 5 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

MASULAHA SARL , 06 RUE

MNARAJOU , 97660 , DEMBENI , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : Indéfini.

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 2 : attribué

Intitulé : Lot 2 : Menuiserie

Date d’attribution du marché : 03 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 1 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

ENTREPRISE LOUTFI , 28 Rue Grand Bois, , 97660 , DEMBENI , FRANCE

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 49825 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 3 : attribué

Intitulé : Lot 3 : Électricité

Date d’attribution du marché : 23 janvier

2023

Nombre total d’offres reçues : 8 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

BEN SARL, 97 RUE BELLE VUE , 97660 , BANDRELE , FRANCE.

Informations sur le montant du marché Montant (H.T.) : 49344 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 4 : attribué

Intitulé : Lot 4 : Plomberie / Sanitaire

Date d’attribution du marché : 03 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 4

Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

FROID CONCEPT , 54 RUE CCD3 , 97605 , Passamainty , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 11800 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

LOT N° 5 : attribué

Intitulé :

lot 5 : Peinture

Date d’attribution du marché : 04 novembre 2022

Nombre total d’offres reçues : 9 Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

ENTREPRISE RAPIDE , 13 RUE BANDAR DAMJI , 97660 , DEMBENI , FRANCE.

Informations sur le montant du marché

Montant (H.T.) : 20462 euros

Informations sur la sous-traitance Pas de sous-traitance.

Date d’envoi du présent avis 14 juin 2023

42 • Mayotte Hebdo • N°1048 • 16/06/20 23

MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com

Directeur de la publication

Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédacteur en chef

Axel Nodinot

# 1048

Couverture : Pêcheurs en eaux troubles

Journalistes

Axel Nodinot

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Agnès Jouanique

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN : 1288 - 1716

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

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