Etude sur les paysages marins et sous marins dans le Parc naturel marin d'Iroise

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Etude sur les paysages marins et sous-marins dans le Parc naturel marin d’Iroise

Cap de la Chèvre partie orientale -Maxime Aubinet Paysagiste DPLG-

Marché N°2014-PNMI-27



Sommaire Objectif de l’étude p4 Méthode p5 Carte des paysages p6

Partie 1 : Analyse des paysages Les paysages perçus depuis la terre Morgat à Porzh Leon p8 Porzh Leon à La grande roche p10 La pointe de St Hernot p12 L’île Vierge à Rostudel p14 La pointe de Rostudel p16 Rostudel au Cap de la Chèvre p18 Les paysages perçus depuis la mer Les grottes à marée de Morgat p20 La côte et la plage de l’île Vierge p22 Le jeu des marées p24 Sites choisis p26 Notes sur les représentations p29

Partie 2 : Les représentations

La grotte St Marine et la grotte des Normands p30 La Cheminée, La Chambre et l’Antichambre du Diable p32 L’île Vierge p34 La pointe de Rostudel p38 Men-Coz p40 Les herbiers de zostère p42 Mouillage écologique p44

Subjectivité des représentations

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Intérêt et limites des représentations

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Bibliographie et Sources p48


Objectif de l’étude :

Cette étude a pour objectif de tester la représentation des paysages marins et sous-marins dans le périmètre du Parc naturel marin d’Iroise. La notion de paysage sous-marin étant relativement récente cette étude revêt un caractère expérimental. La notion de paysage sous-marin et ses différentes représentations permet de sensibiliser le grand public à un milieu encore peu connu ; de faire comprendre la nécessité de protéger ces paysages en observant leur dynamique. Les différentes représentations auront pour objectif de faire découvrir au plus grand nombre le proche espace sous-marin, celui qui se situe dans la continuité des paysages terrestres du littoral. Les paysages littoraux seront alors perçus comme un ensemble et non plus comme l’opposition entre deux mondes. ‘‘Les gens protègent et respectent ce qu’ils aiment, et pour leur faire aimer la mer, il faut les émerveiller autant que les informer.’’ J.Y. Cousteau

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Méthode :

Avant de pouvoir représenter les paysages, il faut les identifier, les caractériser. La première partie de l’étude est une analyse des paysages perçus à la fois depuis la terre et la mer. Identifier les paysages, les perceptions, permet de savoir où le travail de représentation est le plus efficace et ce dans l’optique d’une communication. En effet pour qu’elles soient efficaces les représentations doivent être facilement compréhensibles, appropriables. En basant les représentations sur des sites emblématiques, fréquentés, on vient répondre à la question que peuvent se poser les visiteurs, qu’y a t il sous la surface ? La spatialisation est aussi plus aisée lorsque l’on a vu, où voit le site en question. Cette première analyse met en avant certains sites, certaines problématiques qui sont représentés dans la deuxième partie.

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Carte des paysages de Morgat au Cap de la Chèvre

Bâti Jardin Végétation arbustive haute (dominance des ajoncs) Boisement Végétation arbustive basse (dominance des fougères) Chemin de randonnée (GR 34) Végétation rase (dominance des bruyères) Roche Eléments sous-marins (roches et herbiers)

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Les paysages perçus depuis la terre :

Le départ sur le sentier se fait depuis Morgat : Un peu avant le port, le sentier s’éloigne du centre pour grimper dans le bois du Kador. Au début, la vue ne porte pas très loin, elle est limitée par la végétation, seules quelques fenêtres permettent d’avoir une vision du port et de sa digue. Sur l’ensemble du GR on peut distinguer deux types de perception sur le paysage, l’une proche et l’autre lointaine. 1 2

3 : Le sentier remonte, s’éloigne du bord, passe près des anciennes fortifications et du phare. Lorsqu’il redescend, le boisement est dense, les arbres constituent comme un rideau que l’on a envie d’écarter pour dégager la vue. 4 : Par moment, il est possible de passer de l’autre côté de ce rideau. On accède alors à un promontoire rocheux offrant un large panorama sur la côte. La vue s’étend jusqu’à la pointe de Rostudel. Par contraste quelques éléments se détachent, la grande roche et une habitation dominant la pointe de St Hernot. Leur couleur claire capte la lumière, les différenciant facilement des boisements de résineux, plus sombres.

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1 : L’observateur est ici en haut de la falaise, la vue légèrement obstruée par la végétation, les rochers situés en contrebas ne sont pas visibles, le regard porte sur le lointain. Le pin est un élément caractéristique de ces paysages, il va jouer un rôle plus ou moins intéressant dans le cadrage des vues. 2 : Le bord de la falaise est masqué par les jeunes arbres, l’ouverture guide le regard vers l’horizon.

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1 : Le sentier se poursuit sur le flanc de la falaise, il se rapproche du bord. La cime des pins, cache l’horizon le regard se dirige vers l’eau, vers le fond. Le regard se porte d’autant plus sur le fond que celui-ci attise la curiosité du promeneur, on voit aisément sous la surface de l’eau. 2 : Ce n’est pas uniquement la clarté de l’eau qui intéresse mais les différences de tons et le jeu des couleurs. Le contraste entre le sable, qui donne une couleur bleu vert, et les masses plus sombres des rochers permet de discerner des formes, des éléments sous la surface.

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Le sentier contourne la crique. Bien qu’il soit impossible d’y descendre, la plage de par ses faibles profondeurs permet d’avoir une vision progressive sur les fonds, mettant en exergue le contraste entre les différents éléments situés sous l’eau. 3 : Le sentier reprend ensuite de la hauteur, la marche est rythmée par des ouvertures dans le boisement. Ces ouvertures offrant de beaux cadrages sur la côte, notamment sur la pointe de St Hernot qui se détache sur la mer.

4 : Une comparaison des vues actuelles avec une aquarelle faite en 1902 par Henri Rivière montre bien la différence, entre un paysage ouvert visible en permanence et un paysage fermé rythmé par les ouvertures visuelles. Bien qu’il colonise la lande à grande vitesse, le pin apporte une perception différente du paysage, un effet de surprise, tout n’est pas perceptible d’un seul coup d’oeil. Toutefois, lorsque la densité des pins est trop importante, la vision devient aveugle au grand paysage et cela produit un effet sur la cadence du promeneur.

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En effet, le regard moins sollicité par des points de vue, le randonneur se focalisera plus facilement sur sa marche ou sur quelques éléments proches de lui. Cela démontre bien le rôle que peuvent avoir certains éléments dans la perception du paysage.

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1 : En sortant du bois, le sentier est en hauteur, il domine la mer. Ce sentiment est renforcé par la vision sur la cime des arbres, le regard porte au loin. La grande roche marque une étape intéressante. Le sentier monte progressivement vers cet affleurement rocheux et une fois arrivé au point culminant la vue se dégage.

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2 : La pointe de St Hernot, l’île Vierge, que l’on devinait auparavant est visible en entier. Le reste de la côte, au sud, n’est pas visible. La pointe avance loin sur la mer et elle est beaucoup plus basse que le reste de la falaise. Pour s’y rendre, le sentier descend progressivement, tout le long la vue est dégagée.

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Tous ces facteurs vont faire de l’île Vierge un des points marquants du parcours. Nombreux sont les randonneurs qui s’arrêtent pour faire des photos et les qualificatifs employés ne tarissent pas d’éloges quant à la beauté de cette pointe.

3 : Depuis ce point de vue on distingue également des taches sombres sous la surface, ce sont les herbiers de zostère. Les bateaux, qui profitent de l’anse créée par l’île vierge, viennent s’ancrer sur ces herbiers. Il est difficile de savoir l’impact de ces mouillages sur les herbiers mais il serait intéressant de savoir si les navigateurs ont conscience de cette végétation sous-marine. Le sentier arrive sur l’île vierge en surplombant la plage. Les eaux translucides laissant apparaître les rochers sont une vrai invitation à la baignade, à découvrir les fonds (si ce n’est les baigneurs déjà présents).

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4 : Une ancienne carte postale permet de visualiser encore une fois l’évolution de ce paysage. Aujourd’hui, les pins sont nombreux et recouvrent la falaise alors qu’autrefois la lande rase était l’élément dominant de ce panorama.

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1 : Outre le cadre idyllique de cette petite presqu’île, il est probable qu’elle ait occupé une position stratégique dans la défense de la baie. Sur la carte de Beautemps-Beaupré on remarque une construction sur les hauteurs de la pointe. Une maison occupe aujourd’hui cette position. Le sentier qui remonte longe le jardin situé en contrebas de cette habitation, mais il n’est pas possible d’accéder au jardin depuis le sentier. 2 : Depuis le bas de ce jardin, un large panorama permet d’embrasser du regard la baie et l’anse crée par l’île Vierge. Les herbiers de zostère se distinguent aisément par leurs formes atypiques. Ces formes très découpées viennent dessiner un paysage qui attire le regard et la curiosité. 2

4 : Le regard est attiré par les promontoires rocheux, la pointe de St Norgard et la pointe de Rostudel. Bien que plus massives que l’île Vierge leur forme est reconnaissable. L’observateur passe en hauteur de ces promontoires, les dominant du regard. Cette succession de pointes vient créer un rythme dans le trait de côte : une crique, une avancée, une crique...

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Chaque pointe permet de s’avancer sur la mer, de prendre du recul par rapport à la côte et d’observer ainsi la transition entre terre et mer.

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3 : Le sentier poursuit son ascension, il s’éloigne du bord. Il n’y a plus cette sensation de proximité avec l’eau.

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5 : L’île Vierge reste toujours visible, la roche claire exposée plein sud contraste sur le bleu de la mer. Encore une fois la pointe se démarque par sa différence de taille avec le reste de la côte.

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1 : A partir de St Norgard, le sentier traverse plusieurs boisements dense. Bien que la végétation des sousbois soit basse, la mer se situe derrière les arbres, on l’aperçoit par moments, à distance. Les arrêts sont moins fréquents, on se concentre plus facilement sur la marche. 2 : En coupant à travers les ajoncs et bruyères on peut accéder à la pointe de Rostudel, sur un espace ouvert qui permet d’apprécier une grande partie de la côte.

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3 : En regardant vers le Nord on peut voir l’ïle Vierge, encore proche ainsi que les affleurements rocheux de la côte. Le regard est tourné vers l’intérieur de la baie, vers les terres. 5

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4 : Si l’on se tourne vers le Sud le regard se porte plus vers le large, la côte est moins marquée, elle semble plus lointaine. 5 : En poursuivant le sentier on reste loin du bord. En traversant les espaces ouverts, la vue porte au loin, vers l’autre côté de la baie. La pointe du dolmen et les rochers immergés qui l’accompagnent ne sont qu’à peine visibles depuis le sentier.

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1 : Il faudra attendre un moment, traverser des boisements où sont installées des habitations, pour enfin avoir une vue dégagée. 1 2 3

2 : Au sortir du bois la côte change d’ambiance : il y a moins de pins, la roche change de couleur, elle est plus ocre et les affleurements rocheux sont moins massifs. On peut percevoir le tracé du sentier qui longe la côte. On pourrait supposer que la diminution des pins augmente le champ de vision mais le sentier circule principalement dans une végétation arbustive qui dépasse l’observateur, confinant la vue à des espaces réduits. Les fenêtres sur la mer sont alors moins spectaculaires. 3 : La départementale D255 passe à proximité, les silhouettes des voitures stationnées le long de la route se découpent dans le ciel, amoindrissant le caractère sauvage du paysage.

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4 : Lorsque le sentier reprend de la hauteur, la vue se dégage. Les roches apparentes sont plus linéaires que sur la partie nord du cap, moins impressionnantes. Il y a moins de plages. 5 : Sur le reste du GR qui mène vers le sémaphore, la vue est dégagée. La végétation rase (landes et ajoncs) et le fait que l’autre côté de la baie soit plus éloigné, projettent le regard vers la mer, vers le large. 6 : On notera toutefois la présence de rochers émergés, Men-Coz et la pierre plate, suffisamment proches pour attirer l’attention des promeneurs. Une entaille dans la roche, près du sentier, permet de profiter d’une assise naturel pour observer les variations du niveau de la mer sur la roche de Men-Coz. 2

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Les paysages perçus depuis la mer :

Depuis le port de Morgat il y a plusieurs possibilités pour visiter la côte depuis la mer.

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Au sortir du port, après avoir passé les rochers de la pointe de Morgat, on trouve plusieurs grottes suffisamment grandes pour pouvoir y pénétrer à l’intérieur. Les grottes les plus proches du port sont d’ailleurs accessibles à pied à marée basse.

Les vedettes Rosmeur proposent des visites en bateaux axées principalement sur les grottes à marées. La plupart des grottes sont trop étroites pour les vedettes et la visite s’avère peu intéressante, il est difficile de percevoir l’ensemble d’une grotte et ses ramifications (sauf peut être la grotte de l’Autel). Toutefois, la ballade autour de l’anse de l’île Vierge permet d’apprécier le paysage côtier depuis la mer.

2 : Les grottes situées sous le phare transforment la falaise compacte en un vrai gruyère. À l’intérieur l’accessibilité et l’ambiance varient avec les marées.

L’autre possibilité consiste à louer des kayaks de mer sur le port. Cette option est plus intéressante si l’on souhaite prendre le temps d’observer le paysage. L’observateur se trouve alors au niveau de l’eau, le rythme de la navigation peut être comparé à celui de la marche sur le sentier.

4 : À marée basse, la mer s’est retirée, rendant plus aisée la circulation à l’intérieur. On accède alors aux différents puits creusés dans la roche par lesquels la lumière vient éclairer ces galeries souterraines.

5 1 : Depuis la surface de l’eau, la vision sur le paysage est frontale, le regard vient buter sur la falaise. Celleci domine l’observateur, lorsque l’on se situe auprès de la falaise la sensation d’écrasement est forte. La hauteur fait qu’on ne peut voir qu’une petite partie du paysage terrestre, et ce même en prenant du recul.

3 : À marée haute, la mer remonte presque jusqu’au fond de la grotte, laissant libre une plage de galets sur laquelle on peut accoster. La grotte semble alors être éclairée par le fond et les eaux turquoises.

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5 : Sur le sentier du GR on trouve deux panneaux faisant référence à ces grottes et à leur formations. Leur compréhension n’est pas forcément aisée d’autant plus que ces grottes ne sont pas visibles depuis le sentier.

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Être sur l’eau permet un avantage considérable par rapport au parcours terrestre, celui de choisir son itinéraire et ainsi de varier sa vision sur le paysage. 1

1 : Longer la côte au plus près permet de découvrir les nombreuses grottes, plus ou moins profondes. Les ambiances de ces grottes sont variées, la lumière et les couleurs de la roche changeant d’une grotte à l’autre. 2

2 : Prendre du recul permet de percevoir le paysage dans son ensemble. Cette vision peut rendre la navigation plus monotone, en effet aucun élément proche ne vient masquer la vue. Certains éléments apparaissent plus marquants, à l’image des pointes rocheuses que l’on peut reconnaître par leur forme.

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3 : Depuis le sentier, la vision est en surplomb, l’observateur domine en quelque sorte le paysage qu’il regarde, les rochers peuvent paraître petits. À l’inverse, depuis la mer, les roches nous dépassent rapidement, paraissent beaucoup plus grandes. Lorsque cela est possible, l’aller-retour entre ces deux visions permet de prendre la mesure des éléments. À l’instar du parcours sur le GR, on peut marquer une transition dans la perception du paysage un peu après la pointe de Rostudel.

4 : Le paysage se différencie de la partie nord du cap, de par la forme de la côte moins marquée par les promontoires rocheux et la couleur de la roche. Le fait que cette partie soit uniquement visible et accessible depuis la mer en fait une réserve d’oiseaux marins, les grottes étant leurs abris de prédilection. Depuis le port de Morgat la distance à parcourir est grande, les occasions de s’arrêter en amont sont nombreuses. Les kayakistes ont tendance à s’arrêter sur les criques en amont de la pointe de Rostudel. Par son exposition et sa situation (la plage est exposée plein sud et à l’abri des vents dominants) l’île Vierge constitue l’endroit idéal pour faire un arrêt sur la terre.

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5 : L’île Vierge étant moins élevée que le reste de la falaise, le sentiment d’être écrasé par les hauteurs y est amoindri. Cette différence d’échelle permet une meilleur appropriation de l’île, de la visualiser plus facilement dans l’espace. 6 : La plage de l’île Vierge est aussi l’une des rares plages accessibles depuis le GR, elle permet ainsi aux randonneurs, outre le fait de leur offrir un lieu de baignade, de descendre au niveau de l’eau.

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C’est un avantage de pouvoir changer son point de vue sur un même endroit, de passer d’une vision surplombante à une vision au sol. Dans un premier temps de pouvoir observer le paysage dans son ensemble pour ensuite prendre la mesure des éléments par la mesure avec son corps. Ces variations de point de vue facilitent la compréhension de l’enchaînement des paysages du terrestre au sous-marin. La perception de cette transition est accentuée par le jeu des marées. Un arrêt prolongé sur un site permet d’observer les variations du niveau de la mer. Par exemple lorsque l’eau monte, des roches perçues hors de l’eau constituant un paysage ‘‘terrestre’’ deviennent des masses sombres, restant perceptibles au travers de la surface, figurant un paysage alors immergé. Il devient alors plus aisé pour l’observateur d’imaginer les paysages sous-marins, d’étendre cette vision à d’autres endroits et de visualiser plus facilement les paysages du littoral comme des lisières mobiles. Si l’on souhaite que les représentations soient efficaces, que leur compréhension soit aisée, elles doivent se baser sur des lieux qui attisent la curiosité de l’observateur.

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Le rocher de Porzh Pesk (Karreg Porzh Pesk) depuis la plage de l’île Vierge. Au fil des marées le paysage se modifie, tantôt terrestre, tantôt sous-marin.

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En conclusion, les lieux où les perceptions terre/mer sont les plus marquées se situent majoritairement dans la partie nord du Cap de la Chèvre, entre le port de Morgat et la pointe de Rostudel.

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Afin de représenter différents paysages et problématiques sur ce territoire, il convient de choisir plusieurs sites : -L’herbier du port de Morgat 1 -Les grottes situées au sortir du port de Morgat (St Marine, Chambre du Diable) -L’herbier de Zostères auprès de l’île Vierge

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-L’île Vierge 5 -La pointe de Rostudel 6 -Les roches de Men-Coz 7 Ces sites sont représentatifs des paysages perçus depuis la terre et depuis la mer. Ce sont pour la plupart des sites connus des touristes, des paysages qui attirent, qui reste dans les mémoires. 26

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Note sur les représentations :

Ce rapport compile toutes les illustrations produites pendant l’étude, de part leur mise en page elles peuvent paraître petites. En effet la grande majorité des représentations fonctionnent indépendamment des autres et dans un format supérieur au A3 (42x29.7cm). Il est donc possible de les imprimer sur de grands formats, des panneaux d’exposition ou de les projeter pour pouvoir profiter pleinement des détails. Ces représentations se basent sur des sites existants, des paysages connus (en tout cas pour la partie terrestre), leur compréhension est d’autant plus aisée pour l’observateur si celui-ci voit ou sera amené à voir les sites représentés. En effet même si les représentations permettent de percevoir, d’imaginer les paysages sous-marins, une comparaison avec la vision sur site, avec l’expérience du paysage permet à l’observateur de visualiser directement l’enchaînement des paysages, du terrestre au sous-marin. Toutefois ces représentations permettent de parler de paysage sous-marin dans un contexte plus général, de montrer cette relation entre paysages terrestres et paysages immergés afin de sensibiliser le public à la protection du littoral à la fois sur terre et sous la surface.

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Les Grottes à marée : La presqu’île de Crozon recèle de grottes, du petit creusement dans la falaise aux grandes cavités formant des galeries souterraines. La variation du niveau de la mer vient modifier l’ambiance de ces grottes (ainsi que leur accessibilité). Certaines de ces grottes sont emblématiques des paysages de la presqu’île , comme la Chambre du Diable, située sous le phare de Morgat. Depuis port de plaisance de Morgat il est possible de visiter les grottes en bateau ou de louer des kayaks pour s’y rendre.

Grotte St Marine

La grotte Sainte Marine et la grotte des Normands : Situées à la sortie du port de Morgat, ces grottes sont accessibles à pieds par grand coefficient lorsque la marée est basse. Lorsque la mer est haute la grotte St-Marine fait l’objet de visites en bateau. Il est possible à pied de passer de l’une à l’autre par l’intérieur en empruntant un étroit passage dans le fond des grottes.

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Plan des grottes

Grotte des Normands Coupe de la grotte St Marine à marée haute

Coupe de la grotte St Marine à marée basse

Bloc diagramme des grottes St Marine et des Normands

Différentes versions du bloc 31


La Chambre, l’Antichambre et la cheminée du Diable : Situées au pied du phare de Morgat, ces grottes transforment la falaise, massive et compacte, en un vrai gruyère. Les jonctions entre les grottes sont nombreuses, il est aisé de circuler à l’intérieur (à pied à marée basse ou en kayak à la marée montante). La lumière rentre à l’intérieur de ces galeries à la fois par la mer et par le ciel et vient, en fonction du niveau de la mer, se refléter sur l’eau ou les roches encore humides, créant ainsi de magnifiques ambiances souterraines. Le nom de ces grottes, d’origine récente, semble être lié au développement du tourisme à la fin du siècle dernier. Seul le ‘‘Trou du Diable’’ est encore désigné par sa forme bretonne ‘‘Toull an Diaoul’’.

Toull An Diaoul

Coupe de la Chambre du Diable à marée haute

Antichambre du Diable Cheminée du Diable

Chambre du Diable

Plan des grottes 32

Coupe de la Chambre du Diable à marée basse

Bloc diagramme des grottes du Diable

Différentes versions du bloc 33


L’île Vierge (An Enez Verc’h) : Cette pointe rocheuse (appelée également pointe de St Hernot) est un des lieux emblématiques de la presqu’île. Qu’ils viennent depuis la terre ou la mer, les visiteurs sont nombreux à profiter du cadre idyllique offert par la plage de galet et son ambiance sortie tout droit d’un livre de Stevenson. À marée basse les rochers situés au bout de la pointe se découvrent, les nageurs les plus aventureux pourront y découvrir, camouflées dans les algues, tout un tas d’espèces, de la vieille (Labrus) à l’araignée de mer (Majoidea).

Bloc Diagramme de l’île Vierge 34

Bloc Diagramme à marée haute

Bloc Diagramme à marée basse 35


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Vision des paysages sous-marins depuis le niveau de l’eau

Vision des paysages sous-marins depuis les hauteurs du sentier

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La pointe de Rostudel (Beg Ar Bous) : La pointe de Rostudel est beaucoup plus massive que la pointe de St Hernot. Elle marque la transition entre les parties nord et sud du Cap de la Chèvre. Elle est aisément reconnaissable, très peu boisée sur le bout, les couleurs de la lande (rouge et violet principalement) contrastent avec les émergences rocheuses claires qui forment de grandes lignes zébrant la pointe. Bazenn Beg Ar Bous, la base de Beg Ar Bous, est une avancée rocheuse sous-marine situé à l’avant de la pointe de Rostudel. C’est un endroit prisé par les pécheurs pour la pose des casiers.

Bazenn Beg Ar Bous

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Bloc diagramme à marée haute

Bloc diagramme à marée basse

Vision des paysages sous-marins depuis le promontoire de Beg Ilvit

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Men-Coz (Ar Golo kozh) : Dans la partie Sud du Cap de la Chèvre, la vision est le plus souvent projetée vers le lointain. La roche de Men-Coz est visible depuis le sentier et fait un point d’appel sur les fonds proches.

Enez Ar Froudig (l’île du petit courant)

Ici les courants sont plus forts, le calme de la baie est petit à petit remplacé par les vagues de l’océan. La végétation sous-marine est plus importante et constitue un repère idéal pour les espèces aquatiques.

Ar Golo Kozh (la vieille pierre)

Bloc diagramme à marée haute 40

Bloc diagramme à marée basse 41


Les herbiers de zostère : Les fonds sableux de la baie, entre Morgat et le Cap de la Chèvre, sont l’endroit idéal pour le développement des herbiers. Les herbiers jouent un rôle très original pour de nombreuses algues et invertébrés qui n’occupent normalement pas des substrats meubles, et qui les utilisent pour se fixer ou trouver refuge et abri. Les herbiers de zostère sont reconnus au niveau international et européen comme habitats remarquables, en raison de leur très grand intérêt écologique, patrimonial et économique, ainsi que de leurs fonctions de réservoir de biodiversité, de zone de reproduction et de nurserie. On pourrait également leur attribuer un intérêt paysager : depuis le sentier qui parcours le Cap, les herbiers sont visibles et forment des taches sombres qui contrastent avec les fonds sableux. Ces formes découpées, visibles depuis la surface, créent des paysages caractéristiques à la baie. Dans un espace aussi fréquenté, la question de la protection de ces herbiers se pose. Comment faire percevoir cette végétation sous-marine aux plaisanciers, comment leur faire prendre conscience de l’impact qu’ils peuvent avoir sur les herbiers ? Les représentations trouvent alors ici un intérêt éducatif. Elles se doivent de sensibiliser le public à ces questions de protection d’un habitat fragile. Le but ici étant de montrer ce qui se passe sous la surface mais également d’illustrer l’impact que peut avoir l’homme sur ces paysages (principalement par les mouillages forains). Une fois jetée à l’eau, l’ancre peut se transformer en un vrai engin de labour et détruire l’herbier.

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Vision de l’herbier depuis la surface et bloc diagramme illustrant l’impact de l’ancre sous la surface

L’impact du mouillage forain sur l’herbier

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Mouillage écologique : Avec le mouvement des marées, les lignes de mouillage classiques dégradent les herbiers. À marée basse, la lourde chaîne racle le fond et arrache les herbiers, laissant à nu des zones pouvant aller jusqu’à 100 m². Afin de limiter ce phénomène, un nouveau type de mouillage est mis en place : une grande partie de la chaîne reliant la bouée au corps -mort est remplacée par un cordage entouré de flotteurs. Ainsi, seule une petite partie de l’herbier est impactée par le mouillage.

Bloc diagramme illustrant l’impact des différents mouillages portuaires 44

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Subjectivité des représentations :

Les représentations présentées dans cette étude ont pour but d’évoquer des objets, des lieux, des paysages, en leur absence. Elles permettent à l’observateur de structurer mentalement l’espace, d’en percevoir une dimension ‘‘cachée’’ (la partie sous-marine des paysages). La perception et la connaissance de ces paysages reposent donc sur des constructions subjectives, celles du dessinateur. Ces perceptions d’un paysage encore peu connu, cette vision du ‘‘réel’’ n’existant pas en dehors de ces représentations, il ne peut alors exister de définition objective de l’espace. À cela s’ajoute le fait que les perceptions sous l’eau varient beaucoup plus d’un individu à un autre que sur terre. Lorsqu’il s’agit de représenter ses perceptions le plongeur fait travailler sa mémoire, son ressenti, mais il doit pour être compris s’abstenir des contraintes physiques inhérentes liées au milieu aquatique (turbidité, réduction du champ de vision, effet de grossissement de l’eau, distance d’observation), ainsi les représentations du milieu sous-marin ne font pas forcément consensus.

Intérêt et limites des représentations :

L’objectif principal de ces représentations est de permettre à un observateur de percevoir l’enchaînement des paysages littoraux, de lui proposer une vision des paysages qu’il ne peut voir au premier abord. Ces représentations sont pour la plupart des vues d’ensemble, avec un point de vue aérien, comme perçues par un oiseaux. À cette échelle de vision, le niveau des détails est restreint, à la fois par la distance du point de vue avec les éléments mais également par la taille du dessin. Première limitation, le point de vue : si l’on imagine un observateur dont le champ de vision engloberait un site en entier (une pointe avec la partie sous-marine), comment percevrait il les détails de la roche, de la végétation ? Deuxième limitation, l’échelle du dessin : dans quelles dimensions doivent être imprimées les représentations pour que l’on puisse à la fois percevoir l’ensemble du site représenté et les détails qui le composent ?

Cette échelle me permet d’apréhender l’ensemble du site.

Bien que dans leur réalisation les représentations ne soit limitées que par l’imagination, leur visualisation imposera des contraintes techniques. On doit avant tout se poser quelques questions : Que souhaite t on représenter ? Que souhaite-t-on faire percevoir et par quel moyens ? Quelle serait la taille d’impression si je veux pouvoir observer ces détails correctement ?

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Bibliographie :

Sources :

p11 Fig 4 Aquarelle d’Henri Rivière p13 Fig 4 Carte postale de l’île Vierge, auteur inconnu p14 Fig 1 Carte marine Beautemps-Beaupré, archives du SHOM

La vie sous-marine en bretagne A.Castric-Fey et al 2001 Bretagne magazine n°78 Le Télégramme 2014 La Bretagne de Henri Rivière Philippe Le Stum 2009 Etude des risques Grottes de Morgat CETE Lyon Carte top 25 0418 ET IGN

Toutes les autres figures ont été réalisées par l’auteur.

Maxime Aubinet Septembre 2014 48


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