Maxi-Basket-25

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POSTEaRns)

#25

Novembre 2010

(Orlé Amara Sy ) jia (Cholet Me el u & Sam

Du côté de chez Thierry Rupert

John Linehan

Le MVP de la défense

04 Mike Gelabale

20 Rudy Gobert

60 Dominique Juillot

Les fils à papa

74 Delaney Rudd

82 Mondial féminin

Enquête Médias et basket Le désamour

Joakim Noah, Jérémie Douillet, Kim Tillie, Joffrey Lauvergne, Luc-Arthur Vébobe, Thomas Larrouquis, Edwin Jackson….

Pingouin

M 03247 - 25 - F: 5,00 E

MAXI BASKET N°25 - Novembre 2010 DOM : 5,60 € - BEL : 5,40 € - Port.cont : 5,20 €

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www.basketNews.net


converse.fr


D.R. & Hervé Bellenger / IS

Édito • maxi-basket 03

Paradoxes médiatiques Par Pascal LEGENDRE

P

our une interview à BasketNews Jean-Pierre Goisbault, le président de l’UCPB (Union des Clubs Professionnels de Basket), évoquait récemment le déficit télévisuel du basket français. « Une anecdote qui m’a mis hors de moi » racontait-il. « Un midi je regarde L’Equipe TV avec en plateau trois personnes dont Pierre Salviac. Ils ont parlé d’un tas de sujets durant une heure. Tout d’un coup, je vois « basket » alors je reste devant ma télé. Le présentateur dit « pauvre basket », texto, et il continue : « Regardez par contre » et là, il nous montre une affiche du HTV avec une nana presque à poil, Masingue et Boungou Colo, où il est fait la promotion d’un sex toy en forme de canard. Ça a fait un tabac de trois minutes, tout le monde était d’accord « quelle bonne idée ! ». Je me suis dit « ce n’est pas vrai ! Le basket se résume à ça ?! » Le basket dans la France de ce début de XXIe est plongé dans un double paradoxe. Le fan n’a jamais eu autant d’infos à sa disposition. Que ce soit en presse écrite spécialisée, à la télé (merci Sport +), et sur Internet où foisonnent sites, blogs et vidéos, en français ou dans n’importe quelle langue. Seulement, sur les chaînes hertziennes, dans les médias de masse, plus rien, nada, quedalle. Pas un match. Plus un résultat (Stade 2 est considéré à juste raison comme une mascarade par les vrais sportifs), pas un passage dans une émission « grand public », people, sinon pour Tony Parker (le mari de Eva Longoria) et Joakim Noah (le fils de Yannick). Le résultat de la finale de la Pro A

est réduit à un bandeau déroulant sur les chaînes d’infos en continu. Quant à l’équipe de France, elle n’existe que dans une lucarne de deux semaines, à la fin de l’été, alors que les autres sports jaillissent régulièrement tout au long de l’année. L’autre décalage, c’est qu’en Province, le basket est, sur l’ensemble d’une année, le… 2e sport derrière le foot. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter la fameuse PQR, la Presse Quotidienne Régionale, ou de regarder dans chaque région le journal des sports de France 3. A Nancy, Bourges, Limoges, au Mans, l’équipe locale est une véritable institution et les joueurs/ joueuses des stars au même titre que les footeux. Seulement voilà. La France est un pays jacobin, hyper centralisé, où le pouvoir médiatique – comme le financier et le politique – est détenu entièrement à Paris. Or, les journalistes parisiens, le basket, ils s’en fichent comme de leur premier cocktail. C’est un fait, la presse nationale dénigre ou du moins snobe le basket. C’est pour comprendre ce phénomène que Florent de Lamberterie est allé enquêter auprès des rédactions parisiennes et nous apporte son analyse dans ce numéro. Édifiant. Seulement, ne soyons pas dupes : il n’y a pas de conspiration anti-basket dans les médias et si le basket n’est plus en France qu’un sport de deuxième zone, l’entière responsabilité est à imputer à ses dirigeants. D’ailleurs Jean-Pierre Goisbault est le premier à l’affirmer. Lui a le mérite de faire son mea culpa.

“Le basket se résume à ça ?!”

RÉDACTION DU MANS 75 Boulevard Alexandre & Marie Oyon BP 25244 - 72005 LE MANS CEDEX 1 Téléphone : 02-43-39-16-21 – Fax 02-43-85-57-53 Directeur de la publication Gilbert CARON Directeur de la rédaction Pascal LEGENDRE (p.legendre@tomar-presse.com) Rédacteur en chef Fabien FRICONNET (f.friconnet@tomar-presse.com) Rédacteur en chef-adjoint Thomas BERJOAN (t.berjoan@tomar-presse.com) MAXIBASKET est édité par NORAC PRESSE 3 rue de l’Atlas - 75019 PARIS RÉDACTION DE PARIS 3 rue de l’Atlas, 75019 Paris Téléphone : 01-73-73-06-40 – Fax 01-40-03-96-76

JOURNALISTES

Thomas BERJOAN, Thomas FÉLIX (01-73-73-06-47), Fabien FRICONNET, Florent de LAMBERTERIE (01-73-73-06-46), Pascal LEGENDRE (02-43-39-16-26), Antoine LESSARD, Pierre-Olivier MATIGOT, Laurent SALLARD. RÉDACTION AUX USA Jérémy BARBIER (Chicago), Pascal GIBERNÉ (New York). Correspondants à l’étranger David BIALSKI (USA), Giedrius JANONIS (Lituanie), Kaan KURAL (Turquie), Pablo Malo de MOLINA (Espagne), Streten PANTELIC (Serbie), Bogdan PETROVIC (Serbie); Yannis PSARAKIS (Grèce), Sran SELA (Israël), Stefano VALENTI (Italie).

A collaboré à ce numéro Yann CASSEVILLE. Secrétaire de rédaction Cathy PELLERAY (02-43-39-16-21 - c.pelleray@tomar-presse.com).

RÉALISATiON GRAPHIQUE Conception charte graphique Philippe CAUBIT (tylerstudio) Direction artistique Thierry DESCHAMPS Maquettiste Émilie CAILLAUD-HOUËL

ABONNEMENTS

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Novembre 2010 SOMMAIRE 25

4

Un contre Un :

Mickaël Gelabale

6 Contrôle surprise :

Frédéric Weis

8

Les fils à papa

20

Focus : Rudy Gobert

22 Thierry Rupert 28 Les médias nationaux 38 Photos : Knicks vs Wolves

60 Dominique Juillot 64

John Linehan

74 Delaney Rudd 80 Dans l’oeil des scouts: Thomas Abercrombie

82

Mondial féminin

90 Échos 98 Le baromètre POSTERS : Andrew Albicy (Paris-Levallois) & Samuel Mejia (Cholet)

PUBLICITÉ RÉGIE

Hexagone Presse 12 rue Notre-Dame des Victoires – 75002 Paris Patrick GOHET (01-42-60-36-35), hexagonesport@gmail.com Loïc BOQUIEN (06.87.75.64.23), lboquien.hp@gmail.com

IMPRESSION

ROTO PRESSE NUMERIS 36 Boulevard Schuman – 93190 Livry Gargan

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À JUSTE TITRES Benjamin Boutonnet (04-88-15-12-41 - b.boutonnet@ajustetitres.fr) COMMISSION PARITAIRE : 1110 K 80153 RCS : Paris B 523 224 574 ISSN : 1271-4534. Dépôt légal : à parution La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro est la propriété exclusive de Maxi-Basket qui se réserve tous droits de reproduction et de traduction dans le monde entier.


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un-contre-un

MIKE GELABALE

“J’ATTENDS UN ALLEY OOP” MickaËl Gelabale au réveil n’est pas forcément le meilleur client du monde. Mais au milieu du premier tour du Mondial dans l’hôtel des Bleus à Izmir, il nous livre quand même ses secrets Propos recueillis par Thomas BERJOAN, à Izmir

Quel est ton geste offensif préféré ?

Quel est l’adversaire le plus difficile que tu aies eu à Maintenant, c’est devenu le fade away jouer ? (jump shoot en reculant vers l’arrière). Parce que quand j’étais blessé au genou, c’est un mouvement que j’ai beaucoup travaillé quand je n’arrivais pas trop à courir, quand je ne pouvais pas trop forcer sur ma jambe. Donc, quand je suis revenu, j’ai commencé à en faire plus souvent en match.

Tu profites ainsi de ton avantage de taille et de détente sur les autres ailiers ?

Il y en a eu pas mal ! Dwyane Wade, Kobe, LeBron… Ce sont des joueurs durs, qui jouent à fond, qui ne s’économisent pas. On dit que Kobe ne défend pas trop mais quand il se met à défendre, tu n’arrives pas à faire un pas !

Quelle est l’action que tu préfères réaliser en match ?

Le alley oop ! Enfin, à la finition au dunk, hein ! Avant, c’était plus mon registre, j’allais haut, beaucoup Oui, je pense que je peux le faire à de claquettes. J’aime bien les chaque fois. Je ne suis pas l’ailier qui claquettes aussi ! Être en l’air et va enfoncer les autres. Donc, c’est un claquer un bon dunk, ça fait toujours geste plus adapté à moi. Ça me permet plaisir. aussi d’apporter de la fixation au poste bas pour mes équipes. C’est bien. Tu dis “avant“, tu sautes

À l’inverse, quel est le geste offensif que tu n’arrives pas à maîtriser ?

moins qu’avant ?

Non, ce n’est pas ça, mais je n’ai pas encore retrouvé mes sensations depuis que je suis revenu. Après, Celui que je n’arrive pas à faire… je suis aussi un peu moins fou. Bonne question ! (Il demande à J’attends encore mon premier alley Boris Diaw qui passe par là et qui oop depuis mon retour. répond en rigolant : « la passe »). Je ne sais pas trop maintenant. Je sais Peut-être que tes que j’aimerais bien progresser sur les coéquipiers ne croient plus actions de pick’n’roll, balle en main. en ta détente ? Ils se trompent ! (Il rigole)

Au cours de ta carrière, actuelle ou passée, quel est le coéquipier avec lequel tu as préféré jouer ?

Jean-François Mollière

Moustapha Sonko. Parce que quoi qu’il arrive, il s’arrange pour que tu sois bien. Franchement, quand on jouait ensemble au Real, il me mettait bien. Je ne peux pas le nier.

En défense, qu’est-ce qui te plaît le plus ? Arrêter les joueurs. Qu’ils ratent leurs tirs, qu’ils ne marquent pas. Je prends du plaisir à ça. Dès que je rentre sur le terrain, je n’aime pas qu’on me marque dessus. Ça arrive, c’est le jeu, mais je déteste ça. •



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Contrôle surprise !

FRED WEIS Par Fabien FRICONNET

de er pour le pivot fait tout bascul » 9 n tio es pie qu co « e sée ure. D’un La très controver ur vice de procéd rdera un point po co ac i ça tient ? Un lu oi On qu s. Limoge copie, 6/10. À e nn bo e un à e pass côté supporter correcte, 5/10, il e (question 7), le nd ma om léc té e r un à mort. Je suis à doigt qui ripe su peu, je m’y connais un vu as T’ « … 6) lorrain (question . » et sk ba le mort

6/10

ion ? oisi en première posit 1999, qui avait été ch ft, Dra ta de ée ann 1. L’ ❏ Paul Pierce sait. Bon, , mais en fait on les ❏ Elton Brand vis Da on qu’on ne les sait pas it Bar ❏ cro on , cs tru des a ça : il y « C’est la mémoire » à. déj 05 ? 1/10 t fai ça bronze européen de 20 mpique de 2000 et le oly t gen l’ar né gag s is ont à la foi 2. Combien de joueurs frança ❏4 je crois. ❏ 3 lian et Frédéric Weis, ne Rigaudeau, Cyril Ju toi ❏ 2 An ben Eh ? is ! Les tro « Je suis à fond, là lian. » trois, c’est Cyril Ju les s dan é, fér pré n Mo

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n dernier ?

3. Qui a gagné l’Eurocup l’a

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encia ❏ Power Electrics Val ale. lin Ber a t, Khimki était en fin Alb ❏ van d’a n, non, mais l’année No ❏ Khimki Moscou » t ! van d’a e tait l’anné « Alors Moscou, c’é ACB l’an dernier ? à l’évaluation en Liga l no pag Es ur ille me 4. Qui a été le oi, ❏ Alex Mumbru ro derrière ? Comme qu ❏ Juan Carlos Navar Suarez signe au Real . dre on rép pu ❏ Carlos Suarez ais ur st con, car là j’a « Je ne savais pas. C’e s un grand club. » and on veut signer dan qu n bo tre c’est utile d’ê

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5. Quelle était l’université de

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Chris Massie ?

❏ Texas na State ! » ❏ Arizona State trop facile, donc Arizo été t rai ❏ Memphis au xas Te nc do an, tex it ipes « Je savais qu’il éta ffilée, avec deux équ gagnée deux fois d’a s l’a tu ue isq pu te de la Coupe Korac en 2002 ? 6. Tu es un spécialisqu édition de l’histoire, i a gagné la dernière tu différentes. Sais❏ Aris Salonique isir que ça soit eux. ❏ Nancy ncy. Ça me ferait pla Na e… dir s vai je is ❏ Alba Berlin ma in, j’aurais dit Nancy « En tant que Lorra . » ux mie nt C’est Nancy ? Ta ndial ? finale du dernier Mo inée en huitième de élim été le -el a-t ie 7. Par qui la Croat ❏ Brésil ent, j’ai zappé ❏ Serbie é et, malencontreusem tél la à D DV en ie sér ❏ Slovénie e é. Je suis à 4/7 au plus. Je regardais un Donc bon, j’ai regard ! ile tu « De peu, je crois en La . tch ma is tombé sur le sur Sport+ et je su lancers-francs ! » pouvais faire ça aux je Si re… nai question 00 ? aller de Korac en 20 P a-t-il gagné la finale CS le s int po de ien 8. De comb ❏ 23 banderoles “22+1“ ou ❏ 22 retour, ils avaient des au a, lag Ma ’à ❏ 21 qu ais Ah, je me rappel « Combien ? 80-58 ? s plus… » nai uve so me “21+1“, je ne CSP. Derrière qui ? xième marqueur du 9. En 1998-99, tu étais le deu ❏ David Wood joué ensemble ! Il est ❏ Nenad Markovic od et moi, on n’a jamais Wo e qu ce par t opérer du ❏ Jerome Allen là, i uc cer quand je me suis fai ! Attends, il y a so ulière) pour me rempla « Euh… Jerome Allen rég de l’équipe ! » n so eur sai rqu de ma es ur tch ille lr : 4 ma t, c’était moi le me fai de Et, nt. venu en fin de saison (nd poi un x valide ! Donc je veu dos. Donc question pas ? ipe nationale italienne 10. Qui est le coach de l’équ ❏ Jasmin Repesa ❏ Simone Pianigiani i cat cal Re rlo Ca ❏

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Pascal Allée / Hot Sports



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Une filiation, parfois une dynastie

DANS L’OMBRE

DE PAPA

LEURS PÈRES ONT BRILLÉ SUR LES PARQUETS, LES TATAMIS OU LA TERRE BATTUE. TOUS ONT ATTRAPÉ LE VIRUS DE LA BALLE ORANGE. CERTAINS ONT RÉUSSI À S’ÉMANCIPER, À SE FAIRE UN PRÉNOM DANS LE BASKET. D’AUTRES Y ASPIRENT ENCORE. CE SONT LES FILS DE.

Chris Strong

Par Jérémy BARBIER, Thomas FELIX et Antoine LESSARD


DOSSIER • maxi-basket 09

Joakim et Yannick Noah. Comme un air de famille, non ?


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JOAKIM ET YANNICK NOAH

“MON PÈRE

EST MON MEILLEUR POTE” Par Jérémy BARBIER, à Chicago

U

n grand-père footballeur professionnel, un paternel champion de tennis, Joakim Noah pouvait difficilement échapper à son destin. « Il était mon premier enfant alors évidemment, je voulais partager avec lui ma passion pour le sport, l’entraînement et le goût de l’effort », expliquait récemment Yannick dans les colonnes du Chicago Tribune. « Nous jouions au foot, au basket, au tennis. » Bien vite lassé par les batailles au filet ou les percées devant le but, Joakim affirme rapidement sa préférence pour le cuir du ballon de basket. Qu’à cela ne tienne, Yannick installe un panneau et commence à défier sérieusement son fils en un-contre-un. « Je détestais perdre », se souvient le père. « Je suis maintenant guéri de cette maladie, mais pour être un athlète professionnel, vous devez être un mauvais perdant. Et Joakim avait déjà cela en lui. C’est ce dont je suis le plus fier. » C’est en effet dans ce jardin familial, face à un adversaire qui ne lui fait aucun cadeau, que Joakim commence à développer pour la première fois son instinct de compétiteur. « Je prenais des dérouillées », nous confiait le pivot des Bulls il y a quelques mois. « J’étais déjà meilleur que lui mais il

était beaucoup plus physique, donc j’en chiais pas mal. » Aujourd’hui encore, “Jooks“ évoque ces duels au sommet comme des moments privilégiés. Il faut dire que, pendant une grande partie de son enfance, Joakim aura composé avec les absences d’un père accaparé par ses obligations sportives sur le circuit professionnel. « Mais je savais que s’il perdait, il revenait plus vite à la maison. » Pourtant, même lorsque Noah senior raccrochera pour de bon, sa popularité grandissante l’obligera à consacrer beaucoup de son temps à ses nombreux supporters. « J’ai très vite compris que mon père était très aimé des gens », rappelle le NBAer. « Mais avec ma sœur, nous ne voulions pas le partager. Quand je regarde en arrière, je comprends que les gens respectaient mon père pour ce qu’il était. Il n’était pas seulement un champion de tennis, il était le champion des gens. »

Loin des yeux… À 13 ans, suite au divorce de ses parents, Joakim part s’installer avec sa mère aux États-Unis. À New York, noyé dans la masse, le “fils de“ redevient un adolescent comme les autres.


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Une vraie complicité Un homme plus proche que jamais de son paternel. « Je le considère comme mon meilleur pote », approuve Joakim. Si Yannick se garde bien de donner des conseils techniques à sa progéniture, il n’hésite pas en revanche à partager avec lui son vécu de sportif professionnel. « Je suis chanceux d’avoir un père à qui je ressemble, quelqu’un qui peut très bien comprendre ce que je vis au quotidien dans le sport de haut

niveau. » Lorsqu’en 2008, Joakim est arrêté en possession de marijuana sur son ancien campus de Gainesville, Yannick est ainsi le premier à recevoir un coup de téléphone. D’abord réprobateur au bout du fil, il sera dès le lendemain le premier à défendre bec et ongles son rejeton dans les médias. Son soutien, le chanteur l’apporte également depuis les tribunes des salles NBA. À Chicago, il n’est ainsi pas rare de le croiser dans les couloirs du United Center. Premier supporter de son fils aîné, l’ex-tennisman avoue retrouver chez le basketteur pro la même flamme qui animait autrefois les parties de basket dominicales. « C’est un passionné, il aime le travail d’équipe et, plus que tout, il veut gagner. Je connais des athlètes qui considèrent que cela devient un job lorsqu’ils deviennent professionnels. Ce n’est pas son cas. Il sacrifie tout ce qui est nécessaire pour s’améliorer et gagner. » Attachants, chambreurs, les Noah affichent aujourd’hui largement leur complicité en dehors de la sphère privée. En France, depuis peu, père et fils font ainsi campagne commune pour vanter les mérites d’un célèbre équipementier. Plus étonnant encore, Joakim s’occupe en personne de promouvoir outre-Atlantique la carrière d’artiste de son aîné. Au dernier training camp des Bulls, les plumitifs US ont ainsi eu droit à une séance de rattrapage improvisée sur le tour de chant donné par le père en septembre dernier. « Il m’a dit que je devais impérativement venir à Paris pour son concert. Il a joué au Stade de France. Je suis certain que c’est quelque chose que vous ne connaissez peut-être pas, mais c’est l’endroit où la France a gagné la Coupe du monde. C’est un stade de 85 000 personnes. Mon père m’a dit qu’il allait me renier si je ne venais pas à cet évènement, donc je devais bien y aller. C’était incroyable. Je suis très fier de lui. » L’inverse est sans aucun doute encore plus vrai.

Gary Dineen/NBAE via Getty Images

Ou presque. « J’étais un peu perdu. J’avais un accent, je ne parlais pas très bien anglais et je ne comprenais pas quand les autres enfants essayaient de me parler. » Très vite à son aise à Big Apple, cette ville qui l’a vu naître, le jeune Français insiste pour continuer à tâter le cuir. Dans l’annuaire, sa mère Cécilia trouve alors le numéro d’un certain Tyrone Green, un entraîneur entièrement dévoué à l’éducation sportive des gosses du quartier. « Les mentors sont importants », expliquait cet été Cécilia Rhode à nos confrères d’ESPN. « Nous avons tous rencontré des gens qui nous ont enseigné des choses précieuses en dehors de l’école. Tyrone était très important pour Joakim. Il l’a rencontré au bon moment, quand il avait 13 ans. » Sous le regard bienveillant de cette figure paternelle de substitution, Joakim passe l’ensemble de son temps libre enfermé dans le gymnase. Et chaque été, alors que sa petite famille retrouve l’Europe pour des vacances bien méritées, le grand échalas reste auprès de son mentor afin de parfaire son jeu sur les playgrounds de la Grosse Pomme. « Mon père était joueur de tennis, j’ai grandi dans l’un des plus chics quartiers en France et sans Mr. Green, je n’aurais peut-être jamais découvert cette autre facette. Jouer dans le parc ou dans les tournois de rue m’a aidé à devenir le joueur et l’homme que je suis aujourd’hui. »


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Fils DE CHAMPIONS

DE DESCENDANCE

ROYALE

Ils s'appellent Pinda, Tillie ou bien encore Douillet, des noms connus dans la France entière car les papas les ont portéS haut et fort en triomphant aux quatre coins de la planète. Ils s'appellent Kingsley, Kim ou bien encore Jérémie et ont choisi le basket pour se faire un prénom et pour assouvir le besoin viscéral de sport de compétition inscrit dans leurs gènes.

Par Thomas FÉLIX

D

es pères champions du monde, champions olympique ou bardés de sélections en équipe de France. Des palmarès longs comme le bras et un goût pour l’effort et le sport qui transpire par tous les pores, c’est l’héritage de certains, de Kim Tillie (2,11 m, 22 ans) joueur pro à l’ASVEL, Jérémie Douillet (2,05 m, 19 ans) espoir à Orléans ou encore Kingsley (1,95 m, 18 ans) et Levingson Pinda (1,89 m, 16 ans), actuellement au centre de formation de Nancy. « Je suis quasiment né dans une salle de volley », rigole Kim Tillie. « Ma mère étant volleyeuse comme mon père, on y était pour les entraînements, les matches, bref tout le temps. » À defaut d’être né dans une salle chez les Douillet ou les Pinda, le sport, ce sont d’abord les exploits du père et un principe d’éducation. « Je crois me souvenir de son titre de champion du monde au Japon en 95 », se remémore Jérémie né en 1991. « Mais le sport chez nous, c’est une obligation, tu avais le droit de choisir la discipline mais tu devais faire du sport. » Même son de cloche chez Kingsley Pinda, « je ne me souviens pas des titres de mon père, je n’étais pas né. Et s’il ne nous a pas obligés à faire du karaté, il nous a obligés à faire du sport, c’était obligatoire. »

Pas de pression paternelle Avec des pères qui se sont imposés comme des figures incontournables de leur sport respectif, les fistons savaient à quoi s’en tenir, suivre les traces paternelles ou trouver une autre voie. Le basket s’est imposé à tous comme une passion et aucun des parents n’y a vu à redire. « Ma mère était un peu déçue », relate Kim. « Mais mon père s’est mis au basket en me regardant. Résultat, si mon frère Kévin (20 ans) est parti pour faire volleyeur pro, le petit dernier Killian (12 ans) fait encore les deux et mon père aimerait bien qu’il se tourne vers le basket ». « J’ai bien essayé le judo », explique quant à lui Jérémie. « Mais mes parents avaient un peu peur de la comparaison et j’ai vite trouvé ma voie avec le basket ». Pour Kingsley, le karaté n’eut pas le droit de cité. Suivant, envieux, les exploits du plus grand frère, Emmanuel Pinda junior, espoir à Levallois et Paris et maintenant coach des cadets France à Chalon. Drogués au sport dès le plus âge, ces fils de champions n’ont pas renié le sport de leurs parents, ils ont juste trouvé leur voie dans l’amour de la balle orange. « Et tant mieux », tonne David Douillet. « Même si je suis certain qu’il aurait fait un bon judoka, je suis hyper fier qu’il ait trouvé une passion. Il a choisi sa voie, il se donne

“Jérémie est l’inverse de moi, très collectif alors que j’étais un individuel.”

À gauche : Emmanuel Pinda (en rouge) et ses fils. À droite : Jérémie Douillet, le fiston de l'ex homme le plus fort du monde.

Pascal Allée / Hot Sports

David Douillet


DOSSIER • maxi-basket 13 les moyens d’y arriver. Son choix ne m’a pas surpris car il correspond à son état d’esprit, partageur, collectif. L’inverse de moi en fait, qui ait du mal avec le collectif et qui, à son âge, était plutôt centré sur moi-même et formaté pour un sport individuel. »

Le poids du nom

rangé derrière lui. » Pour Kim, dont les deux parents étaient professionnels, pas de discussion mais une volonté de poursuivre les études comme le père Laurent, kiné, mais qui n’a jamais exercé. « Je suis parti en fac aux États-Unis pour ça, passer un diplôme tout en faisant du basket ». Chez les Pinda, passer pro est encore un rêve mais le karatéka n’a pas eu son mot à dire. « Il ne pouvait qu’accepter », sourit Kingsley. « J’en suis encore loin, mais il me soutient à fond, se met au basket, regarde des matches, s’instruit et nous pousse. » Descendance de champion ou pas, seul Kim Tillie est pour l’instant passé pro, pour Jérémie et les frères Pinda, la route est encore longue, mais tous partagent la même passion du sport et le même bonheur de pouvoir le pratiquer… comme papa.

“Je suis quasiment né dans une salle de sport”

Le basket comme passion, un sport différent de celui de papa qui permet aussi pour certains de se dédouaner d’un nom parfois lourd à porter. « Dans le judo, il aurait été intenable de soutenir la comparaison », avoue Jérémie. « Dans le basket, j’ai entendu quelques fois « c’est le fils Douillet » mais maintenant je n’ai plus de problèmes avec ça. » Kingsley Pinda n’était pas né lorsque son père raflait les titres planétaires en karaté, mais il a quand même subi quelques dommages collatéraux. « Quand j’étais petit, on m’en parlait tout le temps », lâche-t-il. « Ça me gonflait un peu mais maintenant je sais que mon père a fait des choses énormes, j’en suis fier et j’essaye de m’en inspirer. » À l’inverse, moins médiatique, le volley n’a pas l’aura nationale du judo et d’un titre de champion du monde. Le poids du nom “Tillie“ ne s’est jamais fait ressentir et Kim préfère rigoler sur le nombre de sélections en équipe de France de son père. « 406 sélections ! Si je dois faire mieux pour tuer le père, ça risque d’être compliqué. »

Kim Tillie

Papa, je veux devenir basketteur pro !

D.R.

« Il y a deux, trois ans, on a eu une discussion et il a compris mes envies et m’a soutenu », se souvient Jérémie Douillet. « Je lui ai pourtant dépeint le tableau noir du professionnalisme », rigole son père. « Les blessures, les échecs, le manque de niveau, mais j’ai vu aussi sa détermination, je me suis donc

Laurent, l’as du volley, et Kim Tillie, le néoVilleurbannais, avec une magnifique vue plongeante sur Chicago.

Palmarès et filiation Jérémie Douillet (Espoir à Orléans)

David Douillet, judo (champion du monde en 93, 95 - 2 titres - et 97, champion d’Europe en 94, champion olympique en 96 et 00)

Kingsley et Levingson Pinda (Centre de formation de Nancy)

Emmanuel Pinda, karaté (champion du monde en 84 et 88, champion d’Europe en 85 et 87)

Kim Tillie (ASVEL) Champion d’Europe junior 06

Laurent Tillie, volley-ball (406 sélections en équipe de France, argent championnat d’Europe 87, bronze 85, champion de France joueur de 81 à 83, 90-91 et de 96 à 98, entraîneur 2005, finaliste avec l’AS Cannes en 2010)


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FILS DE BASKETTEURS

ILS ONT PRIS

LE RELAIS

TOUS ONT EMBRASSÉ COMME LEUR PATERNEL UNE CARRIERE DE BASKETTEUR PROFESSIONNEL. SOUVENIRS DE GAMINS, ATTIRANCE POUR CE SPORT, HÉRITAGE GÉNÉTIQUE. ILS SE RACONTENT. LES ANCIENS PASSENT LA DEUXIÈME LAME. Par Antoine LESSARD

“Au début je ne voulais pas faire du basket parce que je disais que ça rendait triste mon papa” Joffrey Lauvergne

Je me souviens d’un match à Gerland. Pendant l’échauffement, j’étais passé derrière le banc pour dire à mon père : attention papa, le 15, c’est un grand shooteur ! Ce numéro 15, c’était Hervé Dubuisson ». Délicate attention que celle de John Beugnot, 8 ans à l’époque, de prévenir son papa Éric, alors à JET Lyon. C’est que le petit John n’avait pas conscience de l’aura de son père. Ses 212 sélections chez les Bleus – en compagnie de Dub’ pour l’immense majorité – ses 20 ans au plus haut niveau. Et pour cause, Éric n’en parlait pas à la maison. « Je n’ai jamais expliqué à mes enfants ce que j’étais dans le basket. Je n’avais pas de coupes, pas de médailles chez moi, pour qu’ils soient préservés de cela. Plus tard, ils m’en ont fait le reproche. » Joffrey Lauvergne aussi avait 8 ans quand son papa, alors à l’ASVEL, a perdu en finale du championnat contre Limoges. « Le gamin était plus que malheureux. Il répétait « enfoiré de Bonato », se marre Stéphane. Nick Pope a suivi toute la carrière française de son père, Derrick. De 1985 à Lorient - il avait quelques mois - jusqu’en 1999 à Gravelines. Mieux, le père et le fils ont joué ensemble. Deux saisons complètes avec les Coventry Crusaders, en championnat anglais. Nick avait 16-17 ans, son père une petite quarantaine. « Le moment qui m’a le plus marqué » dit Nick, c’est notre dernier match, juste avant que je parte aux États-Unis. On savait que c’était notre dernier match ensemble et on a vraiment pris du plaisir ».

LES 7 LE FILS

LE PÈRE

John Beugnot (2,01 m, 27 ans) Saint-Chamond (N1)

Éric Beugnot (2,00 m, 55 ans) 212 sélections en équipe de France

Edwin Jackson Skeeter Jackson (1,90 m, 21 ans) ASVEL, 12 sélections (2,04 m, 53 ans) 38 sélections Thomas Larrouquis (1,97 m, 25 ans) Vichy

Alain Larrouquis (1,86 m, 60 ans) 73 sélections

Joffrey Lauvergne (2,07 m, 19 ans) Chalon

Stéphane Lauvergne (1,98 m, 42 ans) 21 sélections

Benjamin Monclar (1,90 m, 22 ans) Dijon (Pro B)

Jacques Monclar (1,93 m, 53 ans) 201 sélections

Nick Pope (1,96 m, 25 ans) Le Havre

Derrick Pope (1,98 m, 49 ans) 14 saisons en France

Luc-Arthur Vébobe (2,02 m, 30 ans) Cholet

Saint-Ange Vébobe (1,98 m, 57 ans) 76 sélections

Le basket, une évidence ? « C’est venu complètement naturellement », assure Benjamin Monclar, le fils cadet de Jacques. Sa maman, Laurence Lebeau, fut recordwoman de France du 100 mètres haies. Alors “Benji“ a testé l’athlétisme pendant un an avant de prendre sa première licence basket à 5 ans, à Mougins, près d’Antibes. « Je jouais dans le jardin sur un panier avec mon grand frère Julien. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse nuit, même l’hiver. J’essayais de le battre. C’est vraiment avec lui que ça a commencé. » Contrairement à son frère aîné, Benjamin n’a jamais vu jouer Jacques, passé coach, à Antibes, juste après sa naissance. Lui non plus n’a pas connu son père joueur, pourtant Thomas Larrouquis a immédiatement attrapé le virus de la balle orange. « J’ai grandi à Pau entre 4 et 17 ans. J’allais voir l’Élan Béarnais. Cela me donnait envie de jouer dans cette équipe. » Alain y débutait sa carrière d’agent après une vingtaine d’années chez les pros. « Je n’ai jamais forcé mes trois enfants à jouer au basket. Mais Thomas adorait ça. Il était toujours en train de shooter tout seul sur un panneau suspendu à l’arbre dans le jardin. Sans que je ne lui dise absolument rien. D’ailleurs, j’étais un joueur naturel, d’instinct et je n’ai jamais trop aimé m’entraîner. Dès qu’il a pu, il a pris une licence à Pau Nord-Est.» « J’ai fait un peu de gymnastique mais ça m’a gavé, un peu de natation », se remémore Luc-Arthur Vébobe. « Dans le quartier, on était à fond dans le foot, mais j’étais super nul ». Alors le fils de Saint-Ange, encore un ex international, a mis sa taille au service du basket. Comme ses deux frères, Diego et Marvin. Le premier officie toujours, à Monaco en Nationale 2. Le petit dernier vient de reprendre le basket dans l’université canadienne de Laval, après un an d’arrêt. L’influence du père, forcément. « Mais il n’était pas tellement bavard sur sa carrière », précise bien Luca. Ce n’est pas le genre de personne à rabâcher ce qu’il a fait. » « Edwin a fait un peu de foot, de tennis avec ses sœurs. Mais il est rentré dedans à fond assez jeune », relate Skeeter Jackson. « Il me suivait un peu partout, il n’a presque jamais raté une rencontre quand je jouais à la maison. Il a passé son temps à regarder des matches de basket sur mes genoux ou à côté. Je ne sais pas si c’est inné mais il a toujours adoré la compétition. Je me souviens de ses petites colères quand il perdait avec ses équipes en poussin. » « Au début, je ne voulais pas faire du basket parce que je disais que ça rendait triste mon papa », raconte Joffrey Lauvergne. Le gamin a fait du judo, du tennis, du karaté, du hockey sur glace. Mais le basket était bien inscrit dans ses gènes. Comme toute la famille d’ailleurs, dont les week-ends sont rythmés par ce sport. Ses deux sœurs cadettes sont inscrites au CREPS de Vichy, sa maman s’y est mise sur le tard, à 36 ans. Chez les Pope, les filles font du volley, les garçons du basket. >>>


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Pascal Allée / Hot Sports

Hervé Bellenger / IS

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Stéphane Lauvergne à Joffrey : « Tu seras un basketteur, mon fils ! »

À gauche : Joffrey Lauvergne, quelques années plus tard. À droite : Benjamin, l'héritier de la dynastie Monclar.

Nick (en haut à gauche, en survêtement) et Derrick Pope (en haut à droite, avec le bandeau bleu), ont porté ensemble le maillot des Coventry Crusaders dans la ligue anglaise.


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“Deux-trois fois, je ne l’ai pas écouté et j’aurais certainement dû. Mais on s’en rend compte plus tard…” Luc-Arthur Vébobe

Nick n’a jamais touché à un autre sport. Ses deux frères sont également basketteurs. Bryson est sophomore à l’université de Tulsa, il a joué le Mondial 2009 avec les Bleuets. Nathan joue en High School. « Pour qu’il n’y ait pas de notion de chemin à suivre », Éric Beugnot n’a pas poussé ses deux fils, Cédric et John, vers le basket. N’empêche que le petit dernier a appris à marcher, littéralement, avec les ballons qui traînaient à la maison. « J’ai joué au tennis pendant un petit moment », dit John. « J’ai commencé relativement tard, en deuxième année de benjamin à l’ASVEL. »

Héritage génétique et valeurs transmises Les principales valeurs transmises par les pères basketteurs à leurs progénitures ? « Toujours donner le meilleur de soimême, ne rien lâcher » (Monclar et Larrouquis), « respecter tout ce qui est autour du jeu, le travail des autres, toujours travailler pour réussir, ne jamais renoncer » (Jackson), « ne pas tricher avec soi-même, envers les autres » (Beugnot), « toujours rester serein » (Pope). Stéphane Lauvergne avait la réputation d’un travailleur de l’ombre dur au mal, féroce défenseur. De l’aveu de son père, Joffrey « a autrement plus de basket que [lui]. Ça fait un peu vieux con, mais j’essaie d’inculquer à Joffrey les valeurs qui ont été les miennes.» Les graves blessures qui ont frappé Joffrey en ont fait « un monstre de travail ». Façon de rattraper le temps perdu. Chaque été, il s’entraîne avec son père, aujourd’hui coach sportif au sein de la société FTSport. « Il est encore bien. Il me bastonne encore ! » « Je me souviens de lui comme étant un battant, toujours prêt à se sacrifier pour son équipe », dit John Beugnot à propos de son père. « J’ai hérité de ses qualités mentales. Et puis, il y a toujours les mêmes réflexions des anciens, sur notre ressemblance. Les mêmes épaules, le même physique… » « Des Beugnot, il faut mieux qu’il prenne les épaules plutôt que le pif », se marre Eric. « Ce qu’il y a aussi en commun, c’est l’envie de gagner

en permanence. Intuitivement, j’ai prolongé la notion de compétition dans l’éducation de mes enfants. Comme mon père. Et j’ai essayé de reproduire des notions d’honnêté, de charisme, qui étaient le leitmotiv de Jean-Paul. » L’héritage laissé par le «shérif» Alain Larrouquis à Thomas ? « Son shoot et son caractère, malheureusement un petit peu », rigole Thomas. « Il ne se laissait pas faire. De nos jours, ce n’est pas trop bien vu, il faut se faire discret. » Même atavisme chez les Vébobe. « On m’a toujours dit que mon père avait de la détente, qu’il était très intense. Je me retrouve là-dedans. Au niveau du caractère, je suis une forte tête tout comme lui », consent Luca « Il aurait voulu me voir ne pas faire certaines erreurs qu’il a pu faire. D’ailleurs, il y a deux-trois fois où je ne l’ai pas écouté et où j’aurais certainement dû. Mais on s’en rend compte plus tard. »

L’influence du père Les pères sondés sont unanimes sur un point. Pas question de dicter les choix de carrière de leur rejeton. Leur rôle est celui d’un conseil, pas d’un décideur. « Quand John a voulu partir aux États-Unis à 16 ans, sa maman et moi savions qu’on le perdait pour longtemps. Ce qui a primé, c’est que je n’aurais pas supporté plus tard qu’il me le reproche (...) La seule chose que je préconise, c’est qu’il prenne du plaisir, peu importe le niveau. Le basket, c’est fait pour être joué et pas regardé.» Après trois saisons de Pro B, John est descendu en Nationale 1. Il joue 30 minutes à Saint-Chamond. « On a passé un deal avec Joffrey », dit Stéphane Lauvergne. « Je lui donne toujours mon avis sans langue de bois. Après, Joffrey prend la décision finale parce que c’est lui qui doit l’assumer. » Au sortir de l’INSEP, Joffrey a choisi l’Elan Chalon. « De toute la vie de basketteur de mon père, les deux noms que j’ai le plus entendus, ce sont Beugnot et Rebatet… » Position singulière, et inconfortable, que celle d’Alain Larrouquis, agent de son propre fils. « Pour moi, c’est plus

“Parfois, si je n’étais que son agent, ce serait plus facile” Alain Larrouquis

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LE POIDS DU NOM

Papa Éric Beugnot portait alors le maillot de Jet Lyon. À gauche, Cédric, qui n’a pas fait carrière. À droite, John, actuellement à Saint-Chamond, en NM1.

Monclar, Beugnot. Deux célèbres lignées de basketteurs dont Benjamin et John sont les représentants de la troisième génération. D’ailleurs, John s’est fait tatouer « Third Generation » entre les omoplates. « C’est assez couillu de faire ce qu’il a fait parce que ce n’était pas forcément simple de passer derrière Jean-Paul, derrière Greg et moi », note Eric. « Évidemment que c’est dur à porter. Je me rappelle (Jacques) Monclar qui a dit à son père Robert quand il l’a dépassé en sélections : « maintenant, le chef c’est moi ! ». J’ai toujours cru que Jean-Paul avait 101 sélections (en fait 98). À ma 102e, j’ai été ôté d’un vrai poids. C’est aussi futile que ça. » Cela n’a pas été un cadeau pour John de débuter à l’ASVEL à l’époque où son père en était le directeur général et son oncle l’entraîneur. Ce poids du nom, il l’a subi de plein fouet. « Il y a toujours eu un peu de jalousie », dit-il. « Je me battais sur le terrain pour gagner ma place et des réflexions venaient un peu gratuitement. C’était frustrant à force. » Son départ pour une High School américaine à l’âge de 16 ans n’y est pas forcément étranger. Aux États-Unis, John pouvait se faire plus facilement un prénom. « Cela a des inconvénients, forcément », abonde Benjamin Monclar « mais j’ai toujours vécu avec ce nom-là, je ne connais pas autre chose. Les gens sont plus sévères mais, d’un autre côté, ils font peut-être plus attention à moi. J’essaie de ne pas me prendre la tête avec ça, et de faire mon petit bonhomme de chemin sans trop y penser.»


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Les relations pères-fils

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Luca Vebobe et Joffrey Lauvergne ont été éloignés des terrains pendant près de deux ans à la suite de graves blessures. « ll fait partie des gens qui m’ont aidé à remonter la pente. Depuis cette période difficile, on s’appelle plus souvent », dit Luca. Stéphane Lauvergne a remué ciel et terre pour que l’on diagnostique précisément la blessure au pied de son fils. « Je pensais que je n’allais plus pouvoir jouer au basket », assure Joffrey « Il m’a dit qu’il n’y avait jamais de blessure insurmontable.» Basé à ClermontFerrand, Stéphane continue de distiller de précieux conseils à son fils. « Il a la chance que je sois passé avant lui. J’aime bien l’appeler après les matches. Je ne cesse de lui dire qu’il faut toujours se remettre en question. Le gamin a des objectifs élevés, il ne doit pas s’en écarter. » Skeeter Jackson a une explication à la période délicate que traverse Edwin à l’ASVEL. « Cela fait un an et demi, deux ans qu’il n’a pas arrêté. Il y a une saturation physique

FILS DE… BASKETTEUSE

Martin Diaw (1,98 m, 31 ans), le frère aîné de Boris a rejoint les JSA Bordeaux (N1), club présidé par Boris, après trois années de break entre la France et les États-Unis. Leur maman, Elisabeth Riffiod, 247 sélections, appartient au Hall of Fame des basketteuses françaises : « J’ai suivi la fin de sa carrière, quand elle est arrivée à Mont-de-Marsan,en N2. On faisait quelques déplacements avec mon petit frère. Jusqu’à 13-14 ans, moi c’était le foot. J’ai commencé le basket en 92 à l’époque de la Dream Team. Avec Boris, on allait s’amuser sur les playgrounds avec des potes du quartier. Boris a un peu touché à tout, foot, judo, escrime, athlétisme, rugby. Il a commencé à peu près en même temps que moi. Sauf qu’il avait quatre ans de moins. Notre mère ne nous a jamais vraiment poussés. Même si c’était de la compétition, cela restait du loisir. Pour ma mère, avant le basket, l’important c’était d’avoir le bac. Elle ne m’a ni poussé, ni freiné quand je suis parti aux États-Unis (4 ans à California University of Pennsylvania). L’héritage de ma mère ? Elle était assez athlétique, elle sautait haut. J’ai hérité de sa détente.»

et mentale. » Sa présence dans l’encadrement du club favorise évidemment les échanges. « Il a toujours trouvé les ressources mentales, je lui fais confiance. » Depuis son retour en France en 2007, Eric Beugnot a rarement assisté aux matches de John. L’éloignement géographique, bien sûr, mais pas seulement. « Je suis vraiment mal à l’aise dans les tribunes quand il est sur le terrain », concède Eric, « et j’ai le sentiment que ça crispe un peu John quand je suis présent. » Les comptes-rendus se font par téléphone. « Il ne m’appelle pas quand il perd. Je connais, j’étais comme lui », conclut le patriarche de la lignée des Beugnot. « Les gens qui sont avant tout des compétiteurs, sont des grandes gueules. Et quand on se fait bâcher, on se fait tout petit. »

À gauche : Alain et Thomas Larrouquis, le shoot dans le sang. À droite: Luc-Arthur Vébobe, fils d'international.

Pascal Allée / Hot Sports

facile, parce que j’ai une confiance aveugle en lui », dit Thomas. « Mais le connaissant, il doit se mettre un peu plus la pression pour me trouver un club. » Ce que confirme Alain « Oui, c’est un peu compliqué d’être les deux à la fois. J’ai toujours envie, comme tous les parents, que ça marche pour mes enfants. Parfois, si je n’étais que l’agent, ce serait plus facile. La relation père-fils est un peu plus complexe, mais ça se passe bien entre nous deux. »


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FILS DE COACHES

COACHES

À DOMICILE Ils ont choisi eux aussi d'embrasser la vocation de papa. Oui mais voilà, généralement ancien joueur, le père n'a pas encore lâché les planches et entraîne encore et toujours. Pour William Hervé (2,00 m, 20 ans) et Benjamin Sousa (1,92 m, 20 ans), c'est en Pro A dans le club du père, Orléans et Le Havre, qu'ils sont choyés, pour Anthony Racine (1,89 m, 16 ans), c'est encore l'heure du centre fédéral avant, qui sait, de rejoindre papa à Clermont, en Pro B. Par Thomas FÉLIX

Régis Racine, un coach qui s’affirme après une longue carrière de joueur, et Anthony, qui était à 12,7 pts de moyenne cet été à l’Euro U16.

Moi, je n’aurais jamais pu, même si je m’entends bien avec mon père », s’exclame Jérémie Douillet. « On a rencontré Orléans dernièrement en espoirs et, justement, je me suis fait la réflexion et c’est non », rajoute Kingsley Pinda. Les fils de champions sont unanimes, c’est pour William Hervé et Benjamin Sousa que cela doit être le plus dur. Apprentis basketteurs, ils sont tombés dedans alors qu’ils savaient à peine marcher ; depuis, ils n’ont eu de cesse de vouloir réussir eux aussi une carrière et n’ont plus quitté les traces du père. « Je me suis tout de suite pris au jeu », se souvient William Hervé. « Je traînais sous le panier dès la fin du match et, dans ma deuxième année au pôle espoir, j’ai su que je voulais devenir basketteur. » Idem pour Benjamin Sousa, « je suis né avec un ballon dans les mains, ça fait partie de ma vie, je ne me vois pas faire autre chose. » Apprentis tous les deux, ils évoluent en espoir avec la ferme intention de passer pro. Leur particularité, c’est qu’en plus de porter un nom connu dans le microcosme du basket, ce sont sous les ordres de leur père respectif qu’ils ont décidé d’apprendre leur métier. Une double relation s’est ainsi installée, père-fils et joueur-entraîneur, et ce n’est pas tous les jours très simple. « Non, ce n’est pas facile à gérer pour moi »,

avoue ainsi Jean-Manuel Sousa, coach du Havre et père de Benjamin. « Je le traite comme les autres professionnels mais je suis son père et, pourtant, je suis son entraîneur également. Alors quand je l’engueule à l’entraînement parce que ce n’est pas bien, je m’efforce de me dire que c’est le joueur. Mais, derrière, il y a le fils, et ce n’est pas facile d’assumer. » Loin de ne pouvoir assumer, Philippe Hervé, coach d’Orléans, n’y voit lui aucun souci. « J’ai un mode de fonctionnement égalitaire dans mon groupe donc la relation joueur-entraîneur se passe bien et, en dehors, la relation père-fils est bonne, donc cela ne complique en rien notre vie. »

“Sur le terrain c’est mon entraîneur, en dehors c’est mon père.”

Rester ou partir

Pour les jeunes joueurs encore en formation, le discours est également différent. William pense qu’Orléans est avant tout l’endroit qu’il lui sied le mieux. Élevé aux méthodes de son père, le jeune Hervé ne se voit pas encore partir. « Je sais qu’à un moment, je vais aller ailleurs mais pour le moment, cela a beau être le club de mon père, la politique me convient donc je ne ressens pas le besoin de partir. » Du côté du Havre, si Benjamin se sent bien, il pense tout de même que l’herbe serait plus verte ailleurs. « Il y a plein de petites choses qui ont été délicates », avoue-t-il. « Ici, je me

William Hervé


sens bien mais, être dans son équipe c’est difficile, du moins ça l’était en espoir. À chaque fois que je vais jouer quelque part, on me parle de mon père, mes coéquipiers mettent plus de temps à venir me voir car je suis le fils du coach, des petits trucs. Et si je suis bien ici, je me dis aussi que je n’ai peut-être pas le niveau Pro A et que je vais donc devoir aller voir ailleurs pour trouver une équipe qui aura besoin de moi. »

Une relation privilégiée ?

passion commune. Il me conseille beaucoup. » À l’opposé ou presque, Jean-Manuel Sousa et son fils essayent de ne pas ramener le basket chez eux. « On évite le sujet basket hors terrain », soupire Benjamin. « Enfin, on parle basket mais pas trop de moi. J’aimerais bien passer des heures avec lui sur le terrain et qu’il m’apprenne ce qu’il connaît. » Pour finir, William Hervé, le seul à grappiller quelques minutes en Pro A, dit avoir réussi à se détacher de l’image du père. « Je n’habite plus chez eux, j’ai mûri, je suis plus pro dans ma tête. Sur le terrain c’est mon entraîneur, hors c’est mon père et, pour lui, c’est pareil. » William, Benjamin et Anthony vivent donc différemment leur relation avec leur coach de père. Une relation délicate où le statut de joueur se mêle à celui de fils et où l’entraîneur se confond avec le père. Reste au milieu de tout ça la même volonté pour les fils comme pour les pères, exister au travers de la balle orange.•

“J’aimerais bien passer des heures avec lui sur le terrain.”

Anthony Racine est loin de ces préoccupations. À 16 ans il apprend son métier dans la pépinière de l’INSEP mais il a pris en compte son nom prévenu par son père, Régis. « J’ai un nom connu dans le basket mais je n’ai aucun souci avec ça », détaille-t-il. « Mon père me l’a expliqué et, en fait, cela se passe très bien. On a développé une relation privilégiée. On passe des heures devant la télé à regarder plusieurs matches à la suite, à en discuter, on partage vraiment une

Benjamin Sousa

Benjamin Sousa, sous les ordres de son paternel.

DAO

DE PÈRE EN FILS Pour ceux qui l'ignorent, Stéphane Dao est l'entraîneur de Sorgues en Nationale 1. Petite équipe du Vaucluse, montée cette année et qui, après un début de championnat tonitruant, rame un peu. Pour ceux qui l'ignorent, Stéphane Dao est le fils de l'immense Pierre Dao, coach de Tours, Limoges et de l'EdF. « Ma venue au basket s’est faite naturellement, mais je suis le seul de la fratrie à avoir épousé la carrière de coach. L’influence de mon père est indéniable bien qu’il n’ait été coach que pendant dix ans en fait. Il a été un grand coach et a effectué une grande carrière, mais je n’ai pris conscience de ça qu’à la toute fin de son parcours. Je me rappelle, à Limoges, je me cachais sous son bureau pour entendre les tractations. Je savais en premier qui venait, qui signait, qui ne viendrait pas. Je suis d’ailleurs maintenant passionné par le recrutement. Il me montrait aussi quelques analyses vidéo, c’était un précurseur. Mon nom n’est ni un handicap, ni un avantage et il y a bien sûr toujours un imbécile pour m’apostropher dans les salles car mon père soit on l’aimait, soit on le détestait. Je n’ai pas eu à tuer le père pour exister car je coache en N1 donc pas franchement au même niveau qui était le sien et si, un jour, j’ai la moitié de son palmarès, je serai content. Il me conseille toujours car il aime ça, on échange beaucoup… enfin je l’écoute beaucoup. »

Pierre Dao

Champion de France avec Tours en 76, 80 Champion de France avec Limoges en 84,85 Entraîneur de l’équipe de France de 1975 à 1983

Pascal Allée / Hot Sports & Jean-François Mollière

Pascal Allée / Hot Sports & FIBA Europe

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RUDY GOBERT (CHOLET)

TOUT À PROUVER Quasi inconnu, Rudy Gobert (2,12 m, 18 ans), vient de se placer cet été sur la carte des prospects très en vue. Pas attendu, il a effectué deux très belles sorties avec l’équipe de France des moins de 18 ans. D’abord au tournoi de Mannheim puis au championnat d’Europe où la France ne s’est classée que 8e nation. Après cet été radieux, c’est maintenant que le plus dur va se jouer, d’abord en espoir et qui sait, peut-être chez les pros. Par Thomas FÉLIX

La promesse a des jambes, le don a des mains .» Un peu osé mais l’adage est celui qui colle le plus à la peau du jeune Rudy Gobert. Grand, très grand, Rudy est annoncé à 2,12 m et devrait culminer à 2,18 m en fin de croissance. Mais ce qui fait saliver plus d’un recruteur, c’est la particularité de l’intérieur qui, s’il est loin d’être imposant dans la raquette, possède une très bonne technique balle en main. Couvé depuis trois ans dans le cocon du centre de formation de Cholet, le gamin vient d’exploser cet été et a confirmé l’embellie entrevue au Trophée du Futur en fin de saison. « Au Trophée, il a tenu la dragée haute à Bangaly Fofana de l’ASVEL qui a joué en Pro A », rappelle son coach Jean-François Martin. « C’était sur un match, mais cela dit, il a trois ans de moins que Fofana et plus de bagage technique. »

Meilleur marqueur bleu de l’Euro

Formé au poste d’ailier au pôle espoir de Picardie, Rudy Gobert a ensuite pris la direction de Cholet. Au centre de formation, Jean-François Martin a pris en main la destinée du géant qui a connu une croissance exponentielle, ce qui l’a immanquablement orienté vers le poste 5. « Formé sur le poste 2-3, il en a gardé des facilités motrices », détaille Jean-François Martin. « En grandissant, son format a évolué et il est devenu un intérieur mais avec de très bonnes mains. » Reste que les premières années choletaises ne sont pas folichonnes. Il y a un peu plus de six mois, Rudy Gobert se contentait de faire les beaux jours des cadets France et surtout, ses douleurs de croissance et une vilaine blessure l’ont arrêté près d’une année et demie. De la saison dernière, il ne garde que quelques apparitions en espoirs, toutes à domicile. Près de 11 minutes en moyenne pour 1,9 point, 2,7 rebonds, rien de bien transcendant avant son été. Vincent Pourchot, autre géant de 2,20 m, blessé, Rudy Gobert devient la première option intérieure de

Philippe Ory, coach des moins de 18 ans, pour préparer le championnat d’Europe. Rudy prend la direction de Mannheim et se révèle. 7,3 points, 5,5 rebonds et 1,8 contre sur le tournoi et une perf à 23 points et 13 rebonds contre, il est vrai, de modestes Japonais. À l’Euro lituanien, le pivot prend ses responsabilités dans une EdF dévastée par les blessures. Meilleur marqueur (9,2 pts), meilleur rebondeur (9,0 rbds) des Bleuets, il s’éclate, il éclate. Une révélation pour Philippe Ory, une satisfaction pour Jean-François Martin. « C’est encourageant », analyse-t-il, « car il a su élever son niveau de jeu donc, cela veut dire que sa marge de progression existe bel et bien. »

La NBA en forme de rêve

La suite, s’exposer et apprendre un maximum en espoir. Le jeune homme avait deux challenges pour réussir à s’épanouir. Le premier réussir son bac, condition imposée par son entourage pour pouvoir poursuivre son rêve de devenir basketteur. Le deuxième, prendre ses responsabilités en espoir pour devenir enfin une arme de dissuasion massive. Si on regarde les premiers matches de l’équipe espoir de Cholet, Rudy Gobert doit être un fier bachelier. Lors de la première journée, il a pris sa destiné en main pour passer près de 23 minutes sur le parquet et, pendant que les seniors dépeçaient de frêles Palois, Rudy a passé 12 points, 15 rebonds, 2 contres aux espoirs venus du Béarn. Autant dire que le pivot s’est placé sur la carte de sa division. À l’heure actuelle Rudy Gobert présente une feuille stats bien remplie. 10,7 points, 9,3 rebonds, 1,0 contre pour près de 27 minutes sur le parquet. Autant dire que l’avenir s’annonce radieux pour Rudy qui, bien entendu, s’endort comme tous les jeunes de son âge en pensant traversé l’Atlantique un jour. Comme le fit son père, Rudy Bourgarel qui, au milieu des années 80, porta le maillot du Marist College. Mais Rudy Junior, c’est la NBA qu’il vise. n


FOCUS • maxi-basket 21

« Il possède des mains » Jean-François Martin

Castoria / FIBA Europe

responsable du centre de formation de Cholet


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DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 23

“J.D., c’est mon coach & aussi mon ami”

Du côté de chez…

Thierry Rupert 33 ans le Rup, déjà. Il est dans le circuit professionnel français depuis 16 ans, sans discontinuer. Huit maillots différents, y compris celui du Mans pour la deuxième saison d’affilée où il constitue un fameux quatuor avec Alain Koffi, J.P. Batista et Ryvon Covile. Un paratonnerre. Avec lui, un panier n’est jamais assuré tant qu’il n’a pas pénétré dans le cercle. Propos recueillis par Vincent BONNAY, au Mans Reportage photos par Jean-François MOLLIERE


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CÔTÉ COUR

Ton enfance Je suis né dans le Val-d’Oise et mon père est mort quand j’avais 9 ans. Ma mère travaillant à Boulogne, on y a déménagé. Malgré ce que l’on peut penser, j’ai eu une enfance heureuse et même si ma mère ne gagnait pas des mille et des cents, elle a toujours tout fait pour nous. On habitait un quartier tranquille, et même s’il y avait la tentation de faire des conneries, j’étais bien entouré par mon frère et ma sœur. Ma mère nous a inculqué de très bonnes valeurs et quand je repense à tout ce qu’elle a fait, je le redis, c’est une femme extraordinaire. J’ai eu tout ce que j’aurais pu vouloir, je n’échangerais donc mon enfance pour rien au monde.

Tes débuts dans le basket J’ai longtemps joué au foot dans mon quartier à BoulogneBillancourt. À ce moment-là, le basket commençait à prendre une certaine ampleur et des gars me disaient : « Viens jouer avec nous, tu vas nous servir, en plus t’es grand ». Un été, je ne suis pas parti en vacances et je n’ai fais quasiment que jouer ! J’ai laissé le foot de côté et je me suis découvert un petit truc, alors j’ai pris une licence à l’ACBB à Boulogne, et voilà. J’avais 13 ans. J’ai joué un an là-bas, ça s’est assez bien passé, avec ma taille je faisais plein de contres, je prenais plein de rebonds. J’ai donc commencé à me faire remarquer dans “le cercle parisien“. À l’époque, il y avait le Paris Basket Racing et Poissy qui voulaient de moi. J’ai hésité mais je connaissais un gars qui m’a dit de venir à Poissy, alors j’y suis allé et j’ai fait cadet, espoir, puis Pro B et voilà, tout est parti de là. Au début, ce n’était que pour jouer, je ne m’attendais pas à ça. Quand j’étais en espoir, je m’entraînais avec les pros et je voyais bien que j’avais des capacités, et puis les gens t’en parlent, les agents commencent à traîner. Je me suis dit que c’était possible. Sylvain Lautié, qui était mon entraîneur en espoir, me poussait en me disant que j’avais un potentiel et j’ai franchi un cap. Toute cette équipe espoir, c’était une bande de copains et ils restent de très bons amis, ils étaient tous à mon mariage. Il y avait le basket mais on s’amusait vraiment beaucoup et c’est ce qui a fait que ça a marché.

et j’hésitais vraiment. Limoges, c’était “gros“, je n’allais pas jouer, alors que si j’avais été bon à Antibes, c’est parce que j’avais du temps de jeu. Maintenant, avec le recul, je me dis qu’il n’y avait aucune hésitation à avoir ! (rires). Limoges a été une année à part ! Je commence à avoir plusieurs saisons au compteur et je n’en ai pas connue d’aussi belle. Avec coach Ivanovic, on travaillait très dur mais derrière on s’entendait tous super bien, on était toujours ensemble. Un bon groupe de Français avec Stéphane Dumas, David Frigout, Yann Bonato, Frédéric Weis, deux très forts Ricains (NDLR : Marcus Brown et Harper Williams) bien intégrés aussi, et un Yougo qu’il ne faut pas oublier, Stjepan Stazic. Gagner un titre dans une saison c’est énorme et tu te rends compte au final que c’est bien rare, alors là, trois titres, qui plus est dans une salle comme Beaublanc, dans une ville comme Limoges qui vit le basket, c’est vraiment génial. En plus, il y a eu l’histoire des salaires, on était médiatisés à cause de ça et on ne savait pas si, d’un jour à l’autre, on n’allait pas partir, si le club n’allait pas exploser. Mais malgré tout, on a continué à s’entraîner comme des bourrins avec coach Ivanovic, sans savoir ce qui allait se passer. Bonato nous a bien tenus aussi, c’était notre leader pour qui on avait vraiment beaucoup de respect, et il a tout donné pour la gagne. C’est lui qui a fait le plus de sacrifices financiers aussi. Plus le temps passait et plus on avait de plus en plus de soutien et au final, champion de France, Coupe de France et Coupe Korac, on a tout gagné !

“Jamais je n’aurais imaginé que Tony Parker allait faire la carrière qu’on lui connaît.”

Repères Né le 23 mai 1977, à Gonesse • Taille : 2,02 m • Poste Intérieur • Clubs : Poissy-Chatou (Pro B)’94-97 Antibes’97-99 Limoges’99-00 Paris Basket Racing’00-03 Strasbourg’03-04 Pau Orthez’04-08 Chalon’08-09 Le Mans’09-10 • Palmarès : Vainqueur de la Coupe Korac en 2000 Champion de France en 2000 Vainqueur de la Coupe de France en 2000 et 2007 • Équipe de France : 35 sélections Eurobasket’03

L’entrée dans le monde pro / Poissy-Chatou Je passe pro à Poissy et je fais une année complète qui s’est super bien passée. En Coupe de France, on bat Montpellier, une équipe de Pro A entraînée à l’époque par Hervé Dubuisson, alors que nous n’étions pas une grosse équipe de Pro B. J’ai fait un bon match, je ne me rappelle plus des stats, mais Hervé m’a remarqué et m’a dit de venir à Antibes l’année suivante. Il a fait le forcing pour m’avoir et j’y suis allé. À ce moment-là, je découvre un milieu un peu plus professionnel parce que, même si c’est la Côte d’Azur et que c’est plutôt sympa, c’était surtout un bon club de Pro A.

Antibes C’est le début. J’ai signé un contrat pro, parce que même à Poissy j’étais stagiaire, et là on te demande des comptes. Je jouais avec des joueurs référencés. La deuxième année, j’ai joué avec Ostrowski. Antibes a été une bonne première expérience et, à partir de là, je me dis que c’est ce que je voulais faire, que ça allait être ma vie. Je fais une bonne saison pour un débutant et Limoges me contacte à l’intersaison.

Limoges Je me rappelle qu’au même moment, j’avais une touche avec Besançon et que, pendant l’été, j’étais en Martinique

Le retour à Paris Retour à Paris encore plus près de chez moi puisque Coubertin, c’est juste à côté de Boulogne. J’habitais en face de chez ma mère et ça a été trois années à part. Être à Paris c’était être avec ma famille et mes amis, j’avais le basket et une vie sociale parce qu’à Paris, tu t’évades très vite du basket et c’est d’ailleurs assez symptomatique du basket parisien. Nicollin avait des projets mais ce n’est pas facile de fédérer les gens. On a fait des saisons correctes mais pas exceptionnelles. On se qualifiait pour les playoffs mais ça n’allait pas plus loin. J’ai connu plein de gens bien, comme Mamoutou Diarra. D’ailleurs je lui fais une petite dédicace parce que c’est resté un très bon ami, quelqu’un que j’apprécie beaucoup, on a passé trois années ensemble. J’ai eu des hauts et des bas dans toute ma carrière mais j’en retire toujours quelque chose de positif. Même s’il n’y a pas eu de titre, Paris restera comme un très bon souvenir pour moi, pour les rencontres et puis, à partir de là, je me suis vraiment installé dans le professionnalisme. Paris est une ville que j’apprécie beaucoup, et même si maintenant je suis à la campagne, j’en garde vraiment un très bon souvenir. J’ai connu Jacques Monclar, Ron Stewart, Erik Lehmann. Ça n’a pas été d’une grande stabilité mais c’est parce qu’à Paris, tu n’as pas l’engouement que tu peux trouver ailleurs. Le lendemain d’une défaite, le boulanger ne va pas te dire « alors qu’est-ce qui se passe ? », tout le monde s’en fout. En plus, comme j’ai dit, j’aime le football, je suis fan du PSG et ça m’a toujours suivi. Que se soit à Pau avec Laurent Foirest qui supporte l’OM, Fred Fauthoux lui, c’est Bordeaux et là maintenant il y a Antoine (Diot) le Lyonnais.

Tony Parker Super joueur. Je l’ai connu lors de sa dernière année en France et tu sentais le potentiel mais jamais, jamais je le dis encore, je n’aurais imaginé qu’il allait faire la carrière qu’on lui connaît. On voyait qu’il avait énormément confiance en lui, un mental de dingue pour un petit jeune. Pour faire


DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 25 une comparaison avec Antoine (Diot), tu sens le gars qui va faire quelque chose. Il a confiance en lui, il est fort, il le sait, il le sent mais quand on me parlait de Tony en NBA, je n’y pensais même pas. Pour moi la NBA, c’était Michael Jordan, All Star, champion, et je ne pouvais pas me dire que le gars avec qui je m’entraînais, allait être du même acabit. Tony, j’étais persuadé que ce serait un très fort joueur parce qu’avec nous, il était déjà énorme mais je suis resté bouche bée quand j’ai vu ce qu’il réalisait et, encore maintenant, j’en reste bluffé.

Strasbourg Alain Weisz. Je l’avais connu en équipe de France des moins de 22 ans et je suis parti pour lui, je voulais vraiment travailler avec lui. Il avait déjà voulu me faire venir au Mans avant que j’aille à Paris. Jamais quand j’étais à Paris, que je jouais en équipe de France, jamais je n’ai rêvé de Strasbourg surtout que l’équipe allait descendre en Pro B et, même s’il y avait un projet, je ne m’y voyais pas. Mais Alain Weisz est un coach avec qui je m’entendais bien, et il a fait en sorte que je le rejoigne. Je n’ai pas été déçu et c’est aussi grâce à cette année que j’ai pu signer à Pau, donc vraiment une belle saison.

j’avais une offre pour trois ans à Pau. Pau, c’était une grosse équipe qui visait les titres et jouait l’Euroleague, donc c’était une progression idéale pour moi, l’occasion de pouvoir connaître le très haut niveau européen. Au final, j’y reste quatre ans. C’est aussi le moment où je me blesse (rupture du tendon d’Achille) et aussi la découverte d’une exigence encore plus élevée : à Pau, il faut gagner ! Et c’était le début du déclin pour le club donc ça n’a pas toujours été simple. J’ai eu du mal à revenir de blessure, j’ai connu le personnage Pierre Seillant, quelqu’un que je respecte énormément, on a eu des hauts et des bas, il m’est parfois rentré un peu dedans mais ça n’enlève rien à l’expérience que j’ai vécue. En plus, j’ai connu une belle région parce que j’ai quand même pas mal voyagé en France et Pau, c’est un coin que je suis content d’avoir connu. On perd en demi contre Le Mans alors que je pense qu’on était plus fort qu’eux mais on n’y arrive pas et ils sont champions. Besok nous élimine quasiment à lui tout seul. Ça aurait pu être mieux, comme ça aurait pu être pire. J’essaye toujours de me souvenir des bonnes choses et je mets de côté les mauvaises, et il y en a eu, mais Pau a été un bon moment quand même.

“Dîner avec mon père, Jésus et Mahomet.”

Pau J’aurais pu rester à Strasbourg mais, à l’intersaison, j’ai reçu une proposition de l’Espagne à Alicante qui était une bonne équipe mais pas “la grosse“ équipe espagnole. En plus, le contrat proposé était pour une seule saison alors qu’en face,

Chalon J’arrivais quand même à un moment de ma carrière où les gens commençaient à se poser des questions à mon sujet, moi aussi d’ailleurs puisque je ne jouais plus beaucoup à Pau. J’avais encore confiance en moi, je savais que je pouvais apporter et Greg Beugnot voulait travailler avec moi. >>>


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Si tu étais  • Un animal Un lion. Sage, tranquille mais il ne faut pas l’embêter. • Une ville Paris • Un héros de fiction Ça fait gamin mais j’aime bien Naruto. • Un des 5 sens La vue, en fait non, l’ouïe ! C’est important d’entendre ce qu’on me dit. • Une série Il y en a tellement… Heroes ! J’aurais des pouvoirs comme ça.

J’ai découvert un groupe avec qui j’ai passé une très bonne année et j’ai commencé à retrouver de super sensations sur le terrain. J’ai connu Stéphane Risacher, Philipe Braud, Jérôme Schmitt, Moussa Badiane... J’ai vraiment repris beaucoup de plaisir à jouer au basket. Une très belle année humainement et aussi sportivement parce que, même si l’on a pas eu de titre, par rapport à l’équipe, on a réussi à finir septième, et faire les playoffs. Ça a été une réussite qui m’a permis de rebondir.

Le Mans Quand j’arrive, Le Mans est un club qui venait de gagner la Coupe de France et la Semaine des As, et il leur avait manqué peu de chose pour réaliser le triplé. Avec le départ d’Alain Koffi, ils avaient besoin de reconstruire un peu et J.D. (Jackson) avait confiance en moi. J'arrive donc dans une belle équipe avec Dee Spencer, Antoine Diot et Zach Wright qui venait avec moi de Chalon. Je sentais qu’on avait vraiment un groupe pour faire quelque chose. Ça s’est plus ou moins bien passé puisqu’on perd en finale et, même si c’est déjà bien, une finale ça ne se perd pas, ça se gagne ! En plus, en championnat, on finit deuxième aussi, c’est donc une bonne année “mais“.

J.D. Jackson Je le connais depuis mes débuts à Poissy, on a aussi joué ensemble à Antibes. Il était à mon mariage, j’ai vu ses enfants grandir, nos femmes s’entendent très bien. C’est une relation particulière (qu’il soit mon entraîneur) mais je ne pense pas qu’il me fasse de cadeaux et je n’en joue pas non plus. Il me fait confiance, m’a donné un rôle, sans être le capitaine, je suis un peu son relais dans le vestiaire. Je

suis content pour lui, première année deux titres, deuxième année, une finale. C’est un coach qui continue de progresser et qui, tout en apprenant, gagne. Ça me fait plaisir parce que c’est mon coach mais c’est aussi mon ami.

L’équipe de France Porter le maillot bleu, c’est une fierté. Je ne suis pas le meilleur joueur de la planète, je pense être malgré tout un bon joueur et je suis très fier d’avoir eu ce nombre de sélections, fier de dire que tu as fait partie des douze gars qui représentaient la France. Malheureusement au moment où je commençais vraiment à être au taquet, je me blesse, ça a été dur de revenir. J’ai eu une période un peu creuse et après, mon temps était passé. Au moins je peux dire « j’ai connu » parce que je me rends compte qu’il y a de très bons joueurs qui n’ont pas connu la sélection. J’ai participé à l’Euro 2003, qui s’est mal terminé, ou aurait dû avoir la médaille, on aurait dû aller aux JO après, « on aurait dû, on aurait dû » mais c’est comme ça. Moi j’en garde une belle expérience et je reste fier de mes … (il hésite 30-35)… 35 sélections.

8 maillots en 15 ans, mais uniquement en France Après Paris, j’avais eu une petite touche en Espagne. Après Strasbourg, il y avait Alicante. Ça a été les deux seuls moments où j’aurais pu partir à l’étranger. À l’époque, on n’était pas porté sur la NBA, on pensait plus à l’Euroleague et la France était plus compétitive que maintenant aussi, alors je n’avais pas de raison de partir en quelque sorte. Je ne dis pas que je n’ai pas voulu mais au moment où ça aurait pu vraiment se faire, j’ai choisi Pau. Ce sont plus les circonstances qu’un choix. •


DU CÔTÉ DE CHEZ • maxi-basket 27 La vie après le basket Je commence à y penser de plus en plus. J’ai plein d’idées qui fourmillent mais rien de bien précis. Il y a le côté entraîneur mais entraîneur “professionnel“, ça ne m’attire pas énormément et je ne sais pas si c’est vraiment quelque chose pour moi. Former les jeunes, oui, ça j’aime bien mais je ne sais pas si c’est ce que je ferai. Peut être que je quitterai complètement le milieu du basket, honnêtement je ne sais pas, mais j’y pense parce que ça se rapproche. Je vais essayer de faire un bilan de compétences, peutêtre que ça m’ouvrira d’autres domaines, on verra. Il faut que je m’y mette ! Mais quand tu joues encore, ce n’est pas évident. Je m’en rends compte ! Il y a pas longtemps, je jouais avec Stéphane Risacher, il a arrêté, cet été j’ai parlé avec Laurent Foirest qui est blessé et qui commence à penser à l’après basket. J’ai encore envie de jouer mais c’est bientôt mon tour.

Le meilleur joueur contre qui tu as joué

Si tu n’avais pas joué au basket

Celui pour lequel tu payerais pour le voir jouer

Trois personnes avec qui dîner

Michael Jordan ! (rires) Malheureusement je n’ai pas pu le voir jouer et il n’est pas à l’affiche en ce moment ! Mais si j’avais pu, j’aurais payé. Maintenant, ça serait pour aller voir Kobe à Los Angeles. J’aime beaucoup LeBron James mais pour moi, Kobe a un truc en plus, il me rappelle Jordan justement. Tu sens qu’il s’amuse, physiquement il est au top et à la différence de James, lui, il gagne. Bon, à Miami, il s’est bien entouré (rires)…

Mon père pour pouvoir parler avec lui. Ensuite, comme je suis croyant, je vais dire Jésus et, comme ma belle-famille est marocaine, je commence à lire le Coran et voir les similitudes et bref, tout ça pour dire : mon père, Jésus et Mahomet.

Ton cinq de copains

Ton film préféré

• Spalding ou Molten ? Spalding. Les Molten neufs, ce sont des savonnettes (rires) • Mer ou montagne ? Mer • James Bond ou Indiana Jones ? James Bond • J.D. Jackson ou Alain Weisz ? De Monclar à Ivanovic, en passant par Beugnot, Weisz, ils m’ont tous apporté mais je vais quand même dire J.D. parce que c’est un ami et j’espère qu’il deviendra un très grand coach.

Ton plat préféré Je vais en dire deux, comme ça, pas de jaloux : le couscous de ma belle-mère et le colombo de ma mère.

J’en regarde tellement en déplacement, mais il y en a un que je peux voir et revoir et qui me fera toujours autant rire c’est « Le dîner de cons ».

Un voyage que tu voudrais faire Là, je partirais tout de suite en Martinique ! C’est mon île et ça fait deux, trois ans que je n’y suis pas allé et je sens que ça me manque. J’ai besoin d’un retour aux sources.

Ce que tu voudrais qu’on retienne de toi en tant que joueur

Toi dans 10 ans

Déjà que ce n’était pas un mauvais joueur, qu’on ne dise pas qu’il était nul (rires) mais surtout que c’était un bon

Avec ma famille, mes enfants qui auront bien grandi et… point d’interrogation à côté mais j’espère que j’aurai bientôt une réponse.•

3

• NBA ou Euroleague ? Euroleague

Ce que tu ne ferais pas même pour 10 millions d'euros Me séparer de ma famille. Les trahir, ne plus les voir c’est impossible ! Et même pour 30 ! Si j’ai 10 millions d’euros, je veux pouvoir en profiter avec eux.

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L’un ou l’autre

Quand j’étais petit, j’allais à l’école, je faisais mon sport à droite à gauche mais je n’avais pas de grand rêve. Je n’avais pas d’idées. Un matin ceci, un matin cela. Forcément avec ma passion pour le foot, j’aurais bien aimé être footballeur mais maintenant, s’il y a bien un métier que j’aurais aimé faire, c’est kiné. J’aurais pu côtoyer les sportifs en les soignant, et en les écoutant.

Je n’ai pas joué les LeBron James et compagnie mais contre Dirk Nowitzki, et franchement, il est vraiment très fort.

À l’aile, je mettrais les deux pattes gauches FoirestRisacher, à l’intérieur avec moi je mettrais… olala, (Thierry est tiraillé !) je n’ai pas envie de vexer du monde… Il y a Mamoutou ! Bah tant pis, je me décale en 5 et Mamoutou en 4. Et en meneur… c’est dur, il y a tellement de gens qui auraient leur place dans l’équipe ! Je dirais Stéphane Dumas ! Je pense aussi à Antoine (Diot) avec ses jambes de feu, et à beaucoup d’autres que je n’ai pas pu citer.

CÔTÉ JARDIN

coéquipier avec qui c’était sympa de jouer. Je ne dis pas qu’il faut être tout gentil, mielleux mais j’aimerais qu’on garde cette image du gars bien. Pas qu’on dise « ah ! non lui il était trop con, chiant »…Qu’on dise : « lui, c’était un type bien »… (il laisse un silence puis rigole)… tout en disant que c’était un bon joueur !

5

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Photos : D.R.

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1. La Martinique 2. Naruto 3. Le dîner de cons, par Francis Veber 4. Heroes 5. Paris 6. Le lion


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LES MÉDIAS NATIONAUX ET LE BASKET

L’IMPOSSIBLE CONCILIATION Déserté des grandes chaînes, ignoré des journaux, délaissé au profit d’autres sports jugés plus vendeurs, le moins que l’on puisse dire c’est que le basket ne fait pas vraiment recette auprès des médias nationaux. Et visiblement, ce n’est pas prêt de changer. Par Florent de LAMBERTERIE

Les tables de presse lors d’une finale de Pro A/Pro B à Bercy.


Hervé Béllenger / IS

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«

Le sport de l’an 2000 ! » Telle devait être la place du basket si l’on en croyait les prédicateurs de l’époque. Or dix ans après la fameuse date fatidique, force est de constater que le raz-de-marée n’a pas eu lieu. Alors que les petites phrases lâchées dans les vestiaires de l’équipe de France de football font les Unes des journaux et que les différents JT rediffusent à foison les buts de l’OL, du PSG ou de Marseille, le basket demeure superbement ignoré par l’ensemble des médias nationaux. « Ça n’intéresse personne », « ça ne fait pas vendre », « ce n’est pas grand public », entend-on un peu partout. Au moins, le message est clair. La balle orange est privée d’exposition et reste confinée au seul cercle fermé des amateurs purs et durs. Un sport invisible, ou presque. Comme pour n’importe quelle autre discipline sportive, le basket se regarde, avant même de se lire. Sauf que pour voir du basket en France, à part se rendre directement dans les salles les soirs de match, il n’y a pas 36 solutions. Actuellement, deux chaînes diffusent du basket à la télévision. Le “groupe Canal” (Canal+, Canal+ Sport, Sport+) qui propose sur ses chaînes, la Pro A, l’Euroleague et la NBA ainsi qu’Orange Sport, qui diffuse cette année quatre matches de NBA par semaine. Deux diffuseurs de qualité, qui proposent au final plus de 300 matches par an, mais il y a nécessité de payer un abonnement pour en profiter. Un panorama qui, malgré de bonnes audiences annoncées par chacun des deux protagonistes sur leurs rendez-vous basket respectifs, prive de fait une immense majorité de la population de toute image de ce sport. Une situation qui, si l’on en croit les intéressés, n’est pas prête d’évoluer. « Le basket n’est clairement pas un sport de chaînes hertziennes », glisse David Cozette, le rédacteur en chef de Sport+, principal vecteur de diffusion basket du groupe Canal. « C’est juste l’évolution générale. Il y a de moins en moins de sport sur les chaînes hertziennes et il est probable qu’à terme, il n’y aura plus que les grands rendez-vous du patrimoine français que l’on y retrouvera. Il existe de

« On ne suit pas le championnat de France. » Stéphane Mandard, Le Monde plus en plus de chaînes avec la TNT et ces chaînes-là se positionnent partout, y compris au niveau du sport. De toute façon, le sport n’est plus rentable parce qu’il coûte très cher et, à quelques exceptions près, ne fait pas tant d’audience que ça, l’équation ne fonctionnant plus. » Le basket au-delà des chaînes à péage, une époque définitivement révolue ? Du côté de France Télévisions, qui diffusait encore la Pro A dans les années 90, on partage visiblement cet avis. « C’est loin tout ça », juge Lionel Chamoulaud, présentateur de l’émission Stade 2. « On était les premiers déçus mais le basket ne faisait pas beaucoup d’audience donc on sentait que ça n’intéressait pas tellement les gens. Un truc est incontournable aujourd’hui, c’est l’audimat et quand un programme fait 4 ou 5% de part de marché, nos dirigeants nous disent que ce n’est plus possible. De plus, la division des droits assèche les marchés. Maintenant, même pour les sports qui n’apparaissent pas “grand public”, vous vous rendez compte que les droits sont détenus par telle chaîne. » Cela semble être un fait, le basket n’attire pas suffisamment le téléspectateur pour survivre sur les chaînes hertziennes. D’ailleurs, le passage de la finale LNB sur un match sec à Bercy, censé créer un gros évènement basket susceptible

d’intéresser le réseau hertzien n’a pas eu l’effet escompté, faute d’audience suffisante lors des finales 2005 et 2006 diffusées sur France 3.

Le troisième sport collectif majeur

Si, indéniablement, le basket a régressé à la télévision, le constat est plus large que ça. En plein “boom” dans les années 90, la balle orange a vu depuis d’autres disciplines lui passer devant, et pas que sur le petit écran. « Le basket a régressé et fortement même pendant la décennie 2000 », reconnait Xavier Colombani, journaliste basket sur lequipe.fr. « Avant, une belle performance d’un Français de NBA ou d’un club français en Euroleague pouvaient prendre la première place sur la page d’accueil, maintenant on ne l’a plus jamais, ou très rarement. Ça peut être pour le lancement de la NBA ou pour les matches de l’équipe de France. Le reste du temps, le basket passe quasi automatiquement derrière le foot, le tennis, le rugby et même la Formule 1. En clair, le basket est au même niveau qu’une belle course de ski. » Un constat peu reluisant mais partagé par tous, que ce soit en télé, en radio, sur Internet et même en presse écrite. Un exemple parmi d’autres, celui du quotidien L’Équipe, référence française en matière de presse sportive généraliste où, de 1999 à 2003, le basket possédait son propre service indépendant. « Il y avait une volonté de valoriser les sports capables de faire des têtes de page avec


Dossier • maxi-basket 31 régularité et le basket était un groupe isolé, on ne faisait que ça », se souvient François Brassamin, chef du service basket à L’Équipe. « Il y avait un contexte favorable à la montée du basket, d’autant plus qu’à l’époque, le rugby n’avait pas totalement décollé. » Aujourd’hui, le constat est différent et au sein du quotidien, le basket est désormais fondu dans une rubrique communément appelée “BHV“ (Basket, Hand, Volley), qui réunit les trois sports ainsi que le hockey sur glace et, de manière plus confidentielle, le football américain et le baseball. Si le basket se taille encore la part du lion dans ce groupe de sport collectif, il reste loin, très loin derrière le football, le tennis et le rugby, grand gagnant des années 2000. « Le rugby a pris très clairement la place de sport collectif numéro 2 et le basket en souffre. Et aujourd’hui, c’est presque la menace du handball qu’il faut redouter », poursuit François Brassamin. En clair, le basket n’est plus que le “troisième” sport collectif, et pas que dans la presse écrite. « La hiérarchie est claire, si tu as une blessure du milieu remplaçant du PSG qui va durer une semaine, c’est-àdire Clément Chantôme victime d’une entorse de la cheville, tu peux avoir facilement 150 commentaires pour une brève aussi peu importante », détaille Xavier Colombani. « Par

contre, 50 points de Tony Parker en NBA, on sera très content si on fait 30 commentaires. »

Placardisé par les généralistes

Si le basket n’est pas franchement mis à l’honneur dans les médias sportifs, le constat est encore pire chez les généralistes. Bien difficile de glisser un mot de basket dans les rubriques sportives des médias traditionnels, surtout quand le sport n’est pas spécialement valorisé. « Le sport n’est plus une rubrique quotidienne, il est classé dans une rubrique intitulée « ET VOUS », qui fusionne le sport avec tout ce qui est mode de vie, santé, mode, voyage… », nous explique Stéphane Mandard, chef du service en question au sein du quotidien Le Monde. « On ne suit pas le championnat de France ou les coupes d’Europe. On fait très peu de papiers purement sportifs, c’est en fonction de l’actualité et de notre capacité à trouver des sujets inédits ou hyper anglés. Pendant les championnats du monde, on avait fait une page autour du match Iran – ÉtatsUnis qui allait au-delà du basket, un papier autour de la diplomatie, on a fait des papiers dans les pages entreprises sur le modèle NBA : comment elle réagit à la crise, un› › ›

« On se fout de notre gueule, clairement. » David Cozette, Sport+

Hervé Béllenger / IS

Jacques Monclar, David Cozette et Georges Eddy du groupe Canal.


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Le reporter de L’Équipe, Arnaud Leconte, surnommé “le Chinois du Pont de Sèvres“ par Jacques Monclar, compulsant les archives du journal.

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championnat où il n’y a pas de sponsors sur les maillots… Mais il n’y a pas de suivi à long terme sur le basket. » La méthode est sensiblement la même chez les principaux concurrents (Libération, Le Figaro…) où le basket peut servir de toile de fond mais, à moins d’un événement vraiment important (grosse performance de l’équipe nationale…), l’actualité sportive en tant que telle n’est pas traitée. Une présence que l’on retrouve sur les principaux JT des grandes chaînes à l’image de TF1, qui annonçait cet été les résultats des équipes de France de basket masculine et féminine lors des Mondiaux.

La NBA et le reste

Si le basket est si peu présent dans les médias et n’intéresse pas grand monde, c’est en grande partie à ses faiblesses propres qu’il le doit. À commencer par la curieuse dichotomie NBA/reste du monde, unique en son genre pour un sport collectif qui compte plus de 400.000 licenciés sur le territoire français. Pour beaucoup, le basket rime avant tout avec NBA, d’où l’importance relative accordée à la grande ligue américaine par rapport au basket français. « En basket, la NBA est le meilleur produit qui existe », juge Pierre Robert, directeur d’Orange Sport. « Pour nous, c’est une qualité de jeu exceptionnelle et, par ailleurs, un spectacle. La Pro A est préemptée par un diffuseur mais d’une façon générale et pas que pour le basket, on a des progrès à faire en termes de spectacle en France. » Outre les matches, en direct et en différé, Orange Sport propose chaque semaine une émission consacrée au basket, exclusivement NBA. Idem pour le groupe Canal qui ne prévoit pas de faire d’émission “Pro A” malgré l’acquisition des droits télés. « Parce que ça n’intéresse pas assez de monde », lâche David Cozette en guise d’explication. « Pathé Sport a fait une émission basket par le passé, TPS aussi et entre ce que

ça coûtait et le monde qui regardait… Effectivement, les fans vont nous reprocher de ne pas faire d’émission mais en dehors des fans, ça n’intéresserait personne. » Le basket français est donc laissé pour compte et à y réfléchir, c’est en grande partie à ses propres faiblesses qu’il le doit. Car qu’il s’agisse de l’équipe de France ou des clubs français en Euroleague, les performances tricolores ne plaident pas en leurs faveurs. « Il y a quelques temps, les journalistes nous demandaient à nous, les “experts basket“, ce qu’ils pouvaient espérer quant à l’Euroleague », témoigne Xavier Colombani. « Maintenant, ils ne le demandent quasiment plus, ils viennent juste se moquer quand ils voient les résultats. On a besoin d’évidence et, dans le basket français, on n’en a pas beaucoup si ce n’est qu’on va perdre en Euroleague, que le championnat est dense mais que c’est difficile d’isoler quelque chose là-dedans et que l’équipe de France va nous faire des promesses et se planter au dernier moment. » Pas facile dans ces conditions de vendre du basket au sein des rédactions, même avec toute la meilleure volonté du monde. « On ne traite le basket qu’en donnant les résultats, quand on les donne. Mais ça s’arrête souvent là », se lamente Gaëlle Millon. Présentatrice sur L’Équipe TV, Gaëlle avait réussi à faire une émission spéciale d’une heure consacrée à la nouvelle saison de Pro A début octobre. Une rareté. « Sincèrement, on l’a fait parce que je me suis battue. La NBA a deux, trois, quatre fois plus de place sur notre antenne que la Pro A. L’an dernier, on avait une émission qui s’appelait NBA hedbo tous les jeudis, on n’a jamais, avant la spéciale Pro A de cette année, fait une émission consacrée au basket français. Quand j’essaie de vendre du basket à l’antenne, mes collègues me disent que la Pro A, c’est vieux, c’est ringard… Regarde L’Équipe du soir qui est notre émission phare, on ne parle

« Le basket est au même niveau qu’une course de ski. »

Xavier Colombani, L’Équipe.fr


Dossier • maxi-basket 33

LE BASKET À LA UNE de l’équipe

SYDNEY TOUT EN HAUT Q

uoi ? Du basket à la Une de L’Équipe ? Non, vous ne rêvez pas. Notre sport préféré continue de revenir régulièrement sur la première page du quotidien sportif, même si, bien entendu, tout dépend de ce que l’on appele “faire la Une”. « Depuis deux ans, il y a une volonté de mettre le foot à sa véritable place et ça s’est fait forcément au détriment des autres sports », nous explique François Brassamin. « Mais le basket a sa place en Une. Ce matin, il y avait un appel en une sur Limoges et Pau (le matin même du match pour la troisième journée, ndlr) » Le plus souvent en manchette, ou en simple appel, le basket n’a que très rarement l’honneur de la pleine page. La dernière tentative en date fut dans l’édition du 26 octobre dernier, jour de la reprise de la NBA. Une pleine photo des stars NBA ainsi que la première double page consacrée à la ligue américaine, excusez-du peu. « En revanche, il est vrai qu’il y a des tentatives de mettre le basket en pleine Une qui n’ont pas été des

triomphes. » Si le nombre de ventes fluctuent grandement en fonction du jour de la semaine, du mois de l’année ou encore des événements au moment de la sortie (Coupe du monde de football, J.O…), globalement, les Unes consacrées au basket ne rencontrent pas vraiment de gros succès commerciaux, nous précise-t-on au journal. Sans compter que comme pour l’ensemble de la presse papier, L’Équipe a enregistré de fortes baisses avec le temps et la comparaison d’une décennie à l’autre ne signifie pas grand-chose. Sachez que la médaille d’argent des Jeux Olympiques de Sydney reste aujourd’hui le plus gros tirage enregistré pour une couverture dédiée au basket, même si ce dernier se situe bien loin du record d’1.581.024 exemplaires vendus, réalisé au lendemain de la victoire des Bleus au Mondial de 1998. Et pour l’anecdote, le numéro sorti au lendemain du titre de champion d’Europe des Françaises en 2009 fut… la plus mauvaise vente du mois. l

Le numéro sorti au lendemain du titre de champion d’Europe des Françaises en 2009 fut la plus mauvaise vente du mois...

F.d.L.

Samedi 30 septembre 2000

Vendredi 16 abril 1993

Samedi 25 juin 2005

La France en finale des J.O.

Limoges champion d’Europe

2e titre NBA pour Tony Parker.

411.914 ventes

398.674 ventes 332.519 ventes

Lundi 2 octobre 2000

La France médaille d’argent aux J.O.

Les chiffres indiqués correspondent aux ventes en kiosque, indépendantes des abonnés.

Mardi 17 juin 2003

Jeudi 14 janvier 1999

Dimanche 21 juin 2009

1er titre NBA pour Tony Parker.

Michael Jordan arrête

Les filles remportent l’Euro

284.707 ventes 276.763 ventes 260.536 ventes

Photos : Presse Sports/L’Équipe

459.927 ventes


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maxi-basket

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jamais de basket sauf pour faire une blague dessus en disant qu’on est nul. » Il n’est décidément pas facile d’aimer le basket quand on est journaliste. Même au sein de la maison Canal, pourtant ardente défenseuse de la balle orange depuis les débuts de la chaîne, la raillerie est assez courante si l’on en croit nos confrères. « On se fout de notre gueule, clairement », avoue David Cozette. « On se fait taquiner sur le côté loser éternel. Ça m’est même arrivé, lors de séminaires organisés par Canal +, d’avoir le directeur des sports sortir une petite blague sur le basket, et seulement sur le basket, tellement c’est la lose. »

« Le basket ne joue pas le jeu »

Pourtant, il n’y a pas que sur les parquets que les clubs français ont du mal à briller. Le football s’en sort certes un peu mieux mais en termes de palmarès européen, nos clubs n’ont pas grand-chose à envier à leurs homologues footballistiques. Quant au rugby, rappelons qu’il ne s’agit pas de trophées européens, mais plutôt francobritanniques… Sauf que ces deux sports, pour ne citer que ces deux-là, ne boxent pas dans la même catégorie que le basket, qui ne fait pas forcément tout pour y remédier. « Les clubs ne jouent pas le jeu », estime Gaëlle Millon. « Quand j’ai fait la spéciale Pro A, j’ai appelé presque partout. À Cholet, ils avaient le match des champions. À l’ASVEL, il n’y avait que Pierre Grall de disponible, à Pau et Limoges, Didier Gadou et Fred Forte m’ont dit que ce n’était pas possible parce que c’était la veille d’un match, seul le PL

Hervé Béllenger / IS

Xavier Colombani (L’Équipe.fr), Gaëlle Millon et Stéphane Garabed, (L’Équipe TV).

a joué le jeu en m’envoyant Jean-Marc Dupraz. Au bout d’un moment, tu te dis aussi que les gens du basket n’ont pas envie. Donc effectivement, nous autres médias on en parle peu mais le Max Guazzini du basket français, on ne l’a pas trouvé non plus. Quand tu connais le désert médiatique du basket, une émission qui t’offre une heure de parole, tu te bouges un peu pour y aller. » D’autant plus que ce type d’émission ne court pas les rues. Alors que la plupart des radios et chaînes télévisées multiplient des émissions de talk où experts et acteurs débattent de l’actualité des heures et des heures durant en football comme en rugby, le basket se voit privé de programme de ce type, à l’exception notable de Carrément Basket, sur RTL-L’Équipe. Chaque mercredi, Frédéric Schweikert et ses invités traitent du basket NBA, français et étrangers sur cette radio diffusée sur Internet, avec un certain succès. « L’émission est l’une des plus téléchargées en podcast sur notre site, c’était même la deuxième derrière celle consacrée au foot pendant longtemps », se félicite l’animateur. Un intérêt qui a même poussé le groupe à émettre des commentaires en live pour certains événements. « On essaie de se déplacer tant que c’est possible et ça fait deux ans qu’on fait la semaine des As en intégralité », poursuit “Fred” Schweikert. « On pourrait très bien commenter des matches de championnat mais vu qu’il y a le multiplex de Ligue 1 en même temps le samedi soir, le problème est réglé. »

Sport des villes contre sport des champs

Outre la mauvaise volonté, le chevauchement des disciplines et le poids de la NBA, un autre élément explique la désaffection des médias nationaux pour le basket français.

« On ne traite le basket qu’en donnant les résultats, quand on les donne. » Gaëlle Millon, L’Équipe TV


À l’exception des journaux et télévisions locaux, la quasi-totalité des rédactions et des journalistes se trouvent à Paris, région où le basket n’a presque aucune visibilité malgré la présence du Paris Levallois. Les places fortes françaises se trouvent en province, et pas toujours dans des grands villes. « Si vous aviez un Olympique de Marseille basket, avec une salle de 15.000 places, c’est sûr que ce serait autre chose que de jouer à Hyères ou Toulon. Ce n’est pas méchant mais Roanne, Gravelines, Cholet, ce sont, au mieux, des souspréfectures », analyse Lionel Chamoulaud. « On fait des trucs tout petits, ce sont des conseils généraux ou des notables de province qui montent un petit club. Ce sont donc des gens qui font attention à l’argent et qui construisent des salles de 4 ou 5.000 places. Résultat, on ne peut pas s’identifier facilement, il n’y a pas de public fort qu’on peut retrouver. Franchement, comment se passionner pour Roanne si vous n’êtes pas du coin ? On s’en fout de Roanne ! » Sport de petites villes, clubs issus de patronages laïques ou confessionnaux, le basket est certes bien ancré dans des régions où souvent, ils constituent la grosse entité sportive du coin. Du coup, si globalement les médias régionaux les traitent continuellement et plutôt largement, il n’en est pas de même pour les rédactions parisiennes à vocation nationale. Un phénomène de snobisme de la capitale envers la province qui peut, en partie, expliquer le désamour des médias nationaux pour les clubs français et le basket en général. « Le basket a décroché au niveau national, il y avait d’ailleurs plus de journalistes couvrant le championnat

Pascal Allée / Hot Sports

Dossier • maxi-basket 35

Il y a en revanche un joueur qui semble échapper à ce carcan, à savoir Joakim Noah. Bien que très éloigné de la France et de son équipe nationale, pour laquelle il n’a pour le moment participé qu’à trois matches officiels (lors du tournoi de Strasbourg, en juillet 2009), le fils de Yannick Noah arrive à faire le buzz, comme on dit. En mai dernier, Noah faisait la couverture de l’hebdomadaire gratuit, Sport, pourtant loin d’être réputé pour son amour pour le basket. Mais surtout, sa récente prolongation de contrat qui en fait désormais le sportif français le mieux payé a connu un certain retentissement. Télés, radios, journaux, tout le monde, ou presque, a relayé l’information, y

« Franchement, comment se passionner pour Roanne si vous n’êtes pas du coin ? On s’en fout de Roanne ! » Lionel Chamoulaud, France Télévisions

d’Europe de handball en janvier dernier que de journalistes couvrant le championnat du monde de basket en Turquie cet été », relate François Brassamin. « C’est un signe. De même que lors du dernier Final Four de l’Euroleague à Paris qui, purement sportivement, était un événement majeur, les médias nationaux l’ont très peu traité. »

Le phénomène Noah

Dans ce désert médiatique, le basket se raccroche à ce qu’il peut. Sachant que les résultats collectifs ne sont pas fameux, il ne reste plus que les exploits individuels pour faire parler un tant soit peu de basket. Même si, là-aussi, l’intérêt s’essouffle avec le temps. Les succès de Tony Parker, de l’autre côté de l’Atlantique, n’ont plus le même retentissement. « Paradoxalement, quand il avait gagné son dernier titre en 2007, on s’était habitué à la réussite de Tony », avance Xavier Colombani. « C’était le 3e titre donc ça ne paraissait plus exceptionnel. La NBA reste la NBA, un truc compliqué où, quand tu as déjà gagné 45 matches, tu n’es toujours pas qualifié. Et puis c’est un sport qui se passe la nuit, on ne voit jamais de matches en direct. On a besoin de se créer des souvenirs et quand on voit Lyon gagner en ligue des champions, tout le monde s’en souvient. Alors que pour la NBA, on se souvient juste des grosses stats d’un joueur. C’est autre chose. »

compris le magazine Stade 2. « On a fait un sujet sur lui récemment parce qu’il y a un potentiel phénoménal », relate Lionel Chamoulaud. « D’abord, il prend un énorme contrat qui fait parler et puis il a une histoire, c’est le fils de son père qui est un super communicant, ça parle aux gens. » À tel point qu’Orange Sport n’a pas hésité à en faire son partenaire privilégié depuis l’an dernier pour ses programmes NBA. « Il était très légitime parce que c’est un sportif exceptionnel et puis parce qu’il correspondait bien aux valeurs que l’on voulait travailler chez nous : proximité, échange », détaille Pierre Robert. « Il a aussi ce côté un peu étudiant, baba-cool à l’image de son père, on est donc arrivé à se dire qu’on adorerait travailler avec Joakim Noah. » Bien que de fait, très peu de gens l’aient vu jouer, de visu comme à la télé, Joakim Noah bénéficie déjà d’une vraie notoriété. Pour son aura plus que pour ses performances sportives, que finalement très peu de monde est capable de juger. « On n’a pas besoin de le présenter parce qu’il a un côté presque people », conclut Lionel Chamoulaud. Reste qu’aujourd’hui, l’équipe de France attend toujours de voir Noah, et c’est tout le basket français qui reste en rade des médias. l

Deux documents qui appartiennent au passé : du basket sur France Télévisions (cidessus Patrick Montel et Richard Dacoury en 2000) et à la Une d’un quotidien national généraliste (Libération en 1993).


e qualifiée de complexe. Complexe d’un omique car il s’agit d’un ensemble de cinq es dépendantes les unes des autres, et dans sa biomécanique et les traitements en rééducation. Quand on évoque l’épaule ellement � l’articulation qui réunit la t�te cavité gléno�de de l’omoplate, la glénoune articulation qui présente une grande ussi une articulation dite suspendue, � anche par exemple. Ceci explique ses neuses au volley-ball du fait de la répétition s frappes.

IES

re pathologie de l’épaule du volleyeur. Par nite se caractérise par une inflammation ciée � une douleur plus ou moins intense flammatoire, et parfois un d�me, le tout une limitation de mouvement de certains

vons signalé plus haut, la répétition du peut entraîner une hypersollicitation des n conflit entre os (acromion) et tendons. plus exposés sont au volley le sus-épineux, le long biceps. Ces tendinites peuvent a rupture partielle ou totale du tendon, e de ne pas les négliger d�s les premiers parition.

sus-scapulaire e chez le volleyeur et souvent découverte , car sa manifestation clinique n’est pas au début. On peut observer des douleurs baisse de performance, une plus grande . Les signes révélateurs sont une diminution ateurs externes, et une fonte au niveau es muscles sus et/ou sous épineux. Le a le plus souvent consulter quand les ciées, comme les tendinopathies, le conflit seront déclarées. cette atteinte neurog�ne sont nombreuque le geste d’attaque, o� le bras croise axe du corps pour terminer vers l’épaule l’inverse les attaques décroisées avec

rotation brusque opposée de la t�te comme certains joueurs aiment le faire (!), provoquent un étirement de ce nerf, ce qui peut la longue avoir des conséquences LES�PATHOLOGIES DE L’ÉPAULE néfastes.

UN PROBLÈME COM

Les entorses - Les luxations Elles sont rares en volley-ball. On les rencontre plus souvent dans les sports o� les chutes sont importantes (judo, rugby, ski). L’entorse est une atteinte d’un ou plusieurs ligaments, allant du simple en étirement jusqu’� rupture totale. Très présentes volley-ball, les la blessures liées àL’épaule l'épaule frappent aussi les pathologie basketteurs, moindres. est exposée � cette du et fait non de sades configuration Complexe dans son fonctionnement, anatomique mettant en présence unel'épaule sph�rel'est (la tout t�te autant pour ce qui est du traitement. humérale) sur une surface quasi plane (la cavité gléno�de). La luxation est la perte totale de contact entre ces deux os, wayne Wade, Nicolas Batum, Alain concernant le joueur, c’est que les blessures l’articulation est déboitée. Le traitement est beaucoup plus Digbeu… La liste compte tout de à l’épaule sont toujours un peu particulières. long etmême lourd, pouvant déboucher sur dans les effetl’opération l’articulation la plus complexe du quelques belles victimes. Sans C’est en corps humain, ou plutôt un ensemble de cinq être le mal le plus fréquent, les pathologies cas de récidives.

D

liées à l’épaule frappent aussi le petit monde du articulations toutes dépendantes les unes des basket. « Ça représente tout de même 3 à 4% autres. « L’épaule c’est, en résumé, une boule des pathologies dans le basket professionnel », dans une cavité », synthétise Marc Orlu. « Ça LE TRAITEMENT précise Marc Orlu, kinésithérapeute au sein des peut donc aller dans tous les sens : en flexion, Aéquipes l’exception des entorses, sont endes en extension, rotationaccidents interne ou externe,de en de France de basket. « Ce n’est pas énorme qui élévation latérale et en plus, tous ces mouvements mais c’est plus que les blessures au poignet, ou terrain, le traitement des tendinopathies ou de l’atteinte au bras par exemple. » Et les conséquences, peuvent être combinés. » Forcément, dès qu’un neurog�ne seraÀ d’autant plus efficace courtdéraille, qu’ill’équation sera élément de laet mécanique elles, sont bien réelles. tel point que l’ailier des Portland TrailBlazers, Batum, avait se complique très vite. Concernant le basket, entrepris le plusNicolas tôt possible. été sérieusement enquiquiné par son épaule on peut distinguer deux types de pathologies Ildurant pourra reposer sur :d’Europe en principales. Les traumatismes liés à des chocs les derniers championnats •2009. uneEn phase de repos subisrelative lors des contacts (luxation, subluxation…), phase qualificative, l’ancienabsolue Manceau ou d’ailleurs dû quitter l’équipe de France et les tendinopathies liées à une usure, du fait •avait le glaçage pour un aller-retour dans l’Oregon, les Blazers de la répétition de certains gestes tels le shoot •craignant un diagnostic précis dupoulain. ou des tendons« atteints en suspension. Chez les professionnels, on pour la santé de leur jeune suite futligaments finalement sanspour conséquences pour s’entraîne deux, voire trois fois par jour, avec •La(des les entorses) Bleus mais une fois l’Euro terminé, Batum des grosses séries de shoot qui, d’un point de •les un bilan musculaire pouvant mettre en évidence des s’était résigné à l’opération et avait manqué une vue médical, sont mauvaises pour l’articulation déséquilibres entredemuscles et antagonistes peuvent engendrer des tendinopathies », bonne partie de la saison régulière NBA. « Il etagonistes d’une épaule instable, d’une reconnaît Marc Orlu. « Les contres aussi sont •souffrait Le recentrage dec’est-à-dire l’articulation d’épaule qui partait et revenait en permanence mauvais car un bras lancé qui est stoppé net •etLa proprioception qui devenait de plus en plus douloureuse », se entraîne des risques de traumatismes. On peut •souvient La correction, adaptation, geste technique se luxer l’épaule. » La médecine a ses Marc Orlu. « En fait, la blessure dataitdu même du milieu de saison précédente, il avait peut-être préoccupations mais le sport de haut niveau a rejoué un peu trop vite et au final, Nicolas a été aussi les siennes, pas toujours compatibles. opéré comme pour une vraie luxation. » Trois à quatre rouleaux de strapping Afin de minimiser les risques, il existe tout L’articulation la plus complexe de même quelques recommandations assez du corps humain Si Portland s’était montré si précautionneux efficaces. Un bon échauffement de l’articulation,

D.R.

de l’épaule font partie de la trilogie des volleyeur : genou, épaule, dos, dans les d’installation. us souvent � faire � des tendinopathies, ntes neurologiques, et plus rarement des re des luxations. ment, doivent �tre abordés le plus tôt que de voir s’installer complications, ions initiales.

Communiqué


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bien sûr, mais aussi une musculation ciblée, afin de renforcer l’épaule, de même qu’un travail de proprioception. « En faisant des pompes sur des ballons pour travailler les déséquilibres », explique Marc Orlu. « L’épaule va ainsi apprendre à bien réagir. » Reste que malgré toutes les précautions, la blessure est toujours possible et concernant les soins, les choses virent très vite au casse-tête. En cas de luxation par exemple, l’opération s’avère bien vite nécessaire. « On a tendance à dire qu’on opère au bout de la troisième », nous dit notre kiné. « La première luxation, on la traite souvent de façon orthopédique, immobilisation et ensuite rééducation. Mais si la même épaule sort une deuxième fois, le sportif pro n’attend généralement pas la troisième pour se faire opérer. » Les tendinopathies sont certes moins grave mais le problème n’en demeure pas moins complexe. « On procède par anti-inflammatoire, kinésithérapie, ultrasons et on peut aussi revoir le geste », rappelle Marc Orlu. « Sauf que c’est très difficile pour un basketteur pro. D’un côté, le technicien va travailler le geste pour que ça rentre, de l’autre le médical va dire que le geste n’est pas anatomique. C’est compliqué. » Mais le vrai problème demeure le strapping de l’épaule, un exercice particulièrement ardu. « C’est une véritable galère », soupire le kiné. « On est obligé d’aller ancrer de l’autre côté avec tous les problèmes respiratoires que cela peut engendrer puisqu’on serre le bandage autour du torse, et il faut arriver à stabiliser l’épaule sans limiter les mouvements. Sans compter que ça coûte une fortune ! Un strapping correct, c’est trois ou quatre rouleaux à chaque fois ! » La solution alternative réside dans l’achat d’une épaulière, qui va stabiliser l’épaule via un effet compressif permettant à la tête humérale de moins bouger. Une solution que certains basketteurs pros commencent à adopter. « Honnêtement, j’avais du mal à voir l’utilité de l’épaulière en match », avoue Marc Orlu. « Et puis finalement, j’ai vu qu’Alain Digbeu l’avait utilisé une bonne partie de la saison dernière après sa luxation. Il ne semblait pas gêné, il se sentait en confiance car stabilisé avec cette épaulière. Ça ne lui posait pas de problème. » Et contrairement au strapping, ça n’arrache pas les poils quand on l’enlève, un atout que bon nombre de basketteurs apprécieront.•

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NBA en Seine


PORTFOLIO • maxi-basket 39

Les Knicks s'immortalisent devant la Tour Eiffel. Le 6e à partir de la gauche, c’est Ronny Turiaf.

Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

C’était pourtant l’an dernier deux des cancres de la ligue et, au fil des années, l’organisation d’un match de pré-saison NBA n’ÉTAIT plus en France un concept original. pourtant, ce New York Knicks vs Minnesota Timberwolves de début octobre a fait le plein de Paris-Bercy (15.000 spectateurs). On retiendra à peine que les Loups du Minnesota ont croqué la Grosse Pomme (106-100) et davantage quelques "flashes" de ce grand Barnum que nous vous offrons dans ce portfolio.


Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

David Sherman/NBAE via Getty Images

David Sherman/NBAE via Getty Images

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Sebastian Telfair et sa (charmante) épouse s’apprêtent à prendre l’Eurostar pour Paris.


PORTFOLIO • maxi-basket 41

David Sherman/NBAE via Getty Images

Lazar Haywood et Wesley Johnson ne communiquent ensemble que par e-mail.

Moi aussi je veux être en photo avec Amaré Stoudemire ! Le New Yorkais animait un Clinic des Knicks à Levallois. Comme tous les touristes américains, Kevin Love et Lazar Haywood se sentent obligés de poser devant la Tour Eiffel.

Amaré Stoudemire cherche comment il va dépenser sa prime de match.

Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

Catherine Steenkeste/NBAE via Getty Images

Qui a reconnu John Starks ?


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David Sherman/NBAE via Getty Images

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Le match débute, les Knicks jouent à Bercy. Un «rêve se réalise » pour Ronny Turiaf selon ses déclarations au micro. Une photo pour faire croire aux copines que l’on est pote avec Karim Benzema.

David Sherman/NBAE via Getty Images

Pascal Obispo chante en plein match.

Hugo Lloris serre quelques pognes avant de se faire siffler – lui et ses petits camarades de l’équipe de France de foot – par les spectateurs de Bercy rancuniers.


David Sherman/NBAE via Getty Images

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Amaré Stoudemire et Kevin Love ne sont pas venus à Paris uniquement pour blaguer.

Nathaniel S. Butler/NBAE via Getty Images

David Sherman/NBAE via Getty Images

David Sherman/NBAE via Getty Images

Michael Beasley veut absolument enrhumer Danilo Gallinari.


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PORTRAIT • maxi-basket 61

DOMINIQUE JUILLOT, UN C.V. ET DES IDÉES

Le passionné En politique comme dans le basket, sur le terrain ou en coulisses, Dominique Juillot est toujours resté fidèle à son caractère, son foutu caractère qui a fait du Chalonnais un homme politique, un président de club reconnu, une figure du basket français. Et un candidat potentiel aux élections de juin 2011 pour la présidence de la LNB. Par Yann CASSEVILLE

U

ne petite partie de Pyramide, ça vous tente ? Allez, en un mot. Dominique Juillot ? « Passionné ». Tout pile. Dans la bouche de tous nos intervenants, ce mot revenait en rafale. L’homme est ainsi, passionné. Par tout un tas de choses, mais par le basket avant tout. D’ailleurs pour s’en persuader, il suffit d’assister à une rencontre au Colisée. Placé à quelques mètres du banc de l’Élan, sur son siège, il trépigne, il bouillonne, parfois il explose. Le stress pendant les matches, « ça ne passe pas » avoue-t-il. Ce trait de caractère est sa force, pour faire avancer les choses, tout autant que son péché mignon. « Je vais même dire que c’est un problème ! » lance Gregor Beugnot. « Il apprécie trop le basket pour son poste. Pendant le match, il est dedans, il arbitre, il coache, il joue, il fait tout, donc il arrive un moment où il peut s’enflammer. » « Il venait souvent dans le vestiaire après les matches, il écoutait le discours du coach. Parfois quand il avait quelque chose à dire, il le faisait savoir directement après ou avant le coach. Certaines fois, ça peut aller à l’encontre du discours de l’entraîneur », ajoute Bernard Sangouard, ancien coéquipier de Juillot et assistantcoach de Beugnot. « C’est envahissant mais l’échange est constructif. On parle, parfois ça pète, mais après, c’est réglé », nuance Beugnot. Juilot a « conscience d’être désagréable » pendant les matches mais cela ne changera plus, le basket restera sa passion. Dans sa famille pourtant, nul ne pratiquait ce sport devenu le fil rouge de sa vie. « J’en suis à ma 50e licence », ironise l’intéressé, né en 1954, qui a commencé à 6 ans à Mercurey, commune de Saône-et-Loire, dans un club géré par des vignerons - qui s’appelait le Football Club de Mercurey. « Il est né sur le playground de Mercurey. Son père était maire, la légende veut que ce terrain a été fait pour Dominique », raconte Jean-Pierre Rougelet, ancien du Journal de Saône-et-Loire, qui a de sa plume écrit plus de 20 ans de l’histoire de l’Élan. « Le basket prenait une grande place dans ma vie au grand dam de mes parents. Ils m’avaient un peu brimé, mais j’avais les clés du lycée pour aller m’entraîner quand d’autres allaient au bistrot, je les rejoignais après. »

Un joueur offensif À force de privilégier le fouetté du poignet au lever de coude, le petit Dominique, surclassé voire double-surclassé, se fait un nom dans la région. « C’était un joueur vif, toujours à chercher les interceptions, très adroit de loin », se souvient Sangouard. « S’il y avait eu la ligne à 3-pts, il aurait fait des ravages », acquiesce Rougelet. Arrive 1970, et la fusion du club de Mercurey avec le Chalon du président Gabriel Bernard, puis l’inauguration de la Maison des Sports. « Je me

souviens très bien du match d’inauguration, contre Nilvange. C’était le début du passage au basket sérieux, on n’était plus dans le basket de villages. » Juillot jouera jusqu’en N2 (la Pro B de l’époque) avec le regret de n’avoir jamais évolué au plus haut niveau, mais aura côtoyé les Sénégal, Éric Beugnot, Monclar, Recoura ou encore Dacoury. Blessé au genou, à 30 ans il coupe avec le basket et se consacre à son travail en entreprise. Peu après, l’Élan, en difficulté financière, l’appelle au secours. Sans hésiter, il se lance dans un pari à pile ou face : maintenir ce club – « à l’époque archaïque » rappelle Rougelet – en vie. « Dominique Perben arrivait à Chalon comme maire, je lui ai dit : je vais reprendre le club mais il y a un trou financier », détaille Juillot. « Il m’a dit : combien ? C’était 1,8 million de francs, je me suis rendu compte après que c’était plus. Je lui ai dit : t’en fais la moitié, j’en fais la moitié. Il a dit d’accord. » Les dés sont lancés, l’aventure peut commencer autour du trio Juillot (président à partir de 1993), Denis Poyol (ex-GM) et Philippe Hervé (ex-joueur et entraîneur du club). « On était en N1, on a fait venir Limoges, qui venait d’être champion d’Europe, pour un math amical parce qu’on avait le même partenaire », relate Hervé. « Ce soir-là, on s’est dit : un jour, on ne les paiera pas pour les faire venir, on les battra chez nous et on les battra chez eux. C’est ça l’histoire d’un club, un pari un peu fou à un moment donné. » Et l’histoire de l’Élan, l’Élan en lui-même, « c’est Juillot de A à Z » certifie Rougelet. « Joueur, entraîneur, dirigeant, président, il a tout fait, je crois même qu’il a déjà conduit le bus », rigole Rémy Delpon, le directeur général de Chalon. Il ne croit pas si bien dire. « Philippe Hervé avait été licencié de Villeurbanne, je suis allé avec un camion de la scierie de chez moi pour transporter ses meubles », explique Juillot. « Il est venu à Miribel, en haut d’une côte » se marre Hervé.

Un dirigeant novateur Juillot, cet agitateur d’idées. « Sa plus grande avancée a été de structurer le club, il a été visionnaire, on montait en Pro B, on avait déjà un GM », rappelle Hervé. Un côté visionnaire loué par Delpon : « Quand j’étais à Cholet, on venait voir Chalon, par exemple au niveau de la structure VIP. C’est le premier qui en a fait une de 650 m² avec salons de réception, installation vidéo-informatique-lumière.» Boosté, l’Élan prend son envol, atteint la Pro B en 1994, est champion en 1996 et donc promu en Pro A. Depuis, l’histoire est connue et Juillot a un lot de souvenirs, parfois heureux, comme sa 2e inauguration de salle, le Colisée, et parfois douloureux, comme la finale de la Saporta en 2001, perdue 72-74 contre Maroussi. « On a perdu en partie parce que l’establishment préférait que ce soit un club grec qui gagne >>>


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Pascal Allée / Hot Sports

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De gauche à droite : Dominique Juillot & Greg Beugnot

plutôt qu’un français, qui plus est complètement inconnu. Ça me reste en travers de la gorge parce que j’ai horreur des potentats et de la nomenclatura. C’est ce que je déteste le plus dans le sport, tous ces gens qui gravitent autour, qui se sont nourris, groinfrés du travail des autres. » Quant à son bilan à la tête de l’Élan, reste toujours ce dilemme du verre à moitié plein ou à moitié vide, entre la satisfaction de la longévité en Pro A et la déception de ne pas avoir un titre. Juillot a choisi la voix de la raison, arguant que « la plus belle ambition d’un dirigeant n’est pas de construire un palmarès mais toute une vie autour d’une entreprise avec des salariés, des partenaires, les abonnés, des gens qui sont là ensemble depuis des années, quelque part ça vaut toutes les médailles du monde. » Mais dans l’univers du sport, nul ne peut s’empêcher de penser qu’un coup de folie est parfois utile. « On n’a pas pris des risques démesurés, c’est peut-être un tort. On l’a fait une fois, en allant chercher Gulyas, Ostrowski, Owens, Jackson, on a fait la finale de la Saporta mais même si on s’est fait plaisir, on n’était pas champion d’Europe, et il manquait après 200 ou 300.000 euros. »

Un président potentiel Aujourd’hui, son nom est évoqué pour la présidence de la Ligue Nationale de Basket, où des élections auront lieu en juin 2011. Lui n’a jamais eu un plan de carrière défini, aussi il n’a dit ni oui – « On fait de la consanguinité depuis trop de

temps, il faut aller chercher des gens un peu atypiques ! J’étais partisan d’une espèce de rupture avec le passé sur la nature du président, rupture qu’un Jacques Monclar représentait » – ni non : « Comme Jacques n’y va pas, regardons dans nos rangs des gens qui aient l’histoire, l’envie, la capacité de fédérer autour, alors pourquoi pas moi ? » Hervé estime que « ça peut être une très bonne chose pour le basket français. C’est quelqu’un qui a des idées, qui s’investit, qui est communicant, qui a ses entrées dans le monde politique, et qui connaît et aime profondément le basket. » Juillot assure être prêt à laisser la présidence de l’Élan, un sujet qu’il a déjà abordé avec Rémy Delpon. « J’ai pris du recul au club, Rémy a tous les pouvoirs. Et quand Blanco était président de la ligue de rugby, il était proche de Biarritz. Pierre Seillant aurait pu devenir président de la ligue, pourtant on connaît sa mauvaise foi par rapport à Pau (rires) ! » Que Juillot devienne ou non président de la LNB, une chose, outre son foutu caractère, est immuable : sa volonté de faire bouger le basket français. Il siège à la ligue depuis 2008, après un premier passage entre 1995 et 2004. Il s’est notamment battu pour défendre Strasbourg, lors du passage de la Pro A à 18, « parce que s’ils étaient descendus, il n’y aurait plus de basket à Strasbourg mais du hand. » « Il rêvait d’une ligue forte », se souvient Sangouard. Et aujourd’hui encore d’ailleurs, il espère, plus que jamais peut-être, bousculer le lit des habitudes trop faciles par >>>


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maxi-basket

lesquelles le basket français s’est laissé border. « Une ligue, c’est un endroit où on est en ébullition, un espace de réflexion, de propositions, or aujourd’hui la Ligue n’est plus cet espace, elle est un espace de gestion. On n’a pas uniquement besoin de gérer le basket, on a besoin de le faire respirer, le promouvoir, le rendre plus fun. On manque d’enthousiasme, d’ambition et de réseau. Si ça n’avance pas vite, c’est notre faute, les acteurs du basket, c’est nous qui avons accepté cet endormissement. »

Un homme à casquettes

De gauche à droite : Nicolas Lang, Blake Schilb

Juillot n’est pourtant pas homme à faire la sieste. « Pendant un moment il avait six casquettes », s’amuse Rougelet. Président de club et acteur de la LNB donc, mais aussi chef d’entreprise (dirigeant d’une scierie et parquetterie de 70 personnes), ancien président de la fédération du bois, mais encore homme politique (maire et député), un monde où il a baigné dès son enfance. « Mon arrière grand-père était communiste, mon grand-père était radical-socialiste, maire pendant 25 ans, mon père était plutôt giscardien et a été maire pendant 18 ans. » Dominique, lui, est à l’UMP, maire de Mercurey depuis 1995, ancien président de l’agglomération de Chalon, élu député suppléant de Dominique Perben en 2002, ce dernier étant nommé ministre, il est devenu député entre 2002 et 2007.

L’occasion pour lui qui n’avait jamais quitté la Bourgogne (lycée à Chalon, école du bois puis du commerce à Dijon) – mais qui a rêvé de monter un club à Paris ou à Marseille – de découvrir l’Assemblée Nationale. « La première fois, j’ai regardé la coupole comme un enfant. Après, j’allais à l’Élysée comme j’allais au bistrot du coin ou presque, je n’ai jamais galvaudé le fait d’y aller mais j’essaie toujours d’avoir ce recul, cette dérision à certains moments. » Aussi ne comptez pas sur lui pour afficher fièrement sa médaille du mérite national ou celle du mérite agricole. Pendant ces cinq années, lui qui a toujours soutenu Chirac a travaillé sur le programme du président actuel, aussi avec François Fillon sur l’intéressement des salariés, a publié plusieurs rapports, notamment sur le bois, les agents sportifs, a rencontré de grands noms. « On disait toujours en rigolant : tu seras Président de la République, parce qu’il aimait serrer les mains, et ça s’est un peu vérifié », se marre Rougelet. Pourtant petit, il s’imaginait basketteur plus que président. Et, en 2007, il ne sera pas réélu, devancé par Christophe Sirugue (maire PS de Chalon) de… 232 voix, après en avoir compté plus de 3.600 d’avance au 1er tour. « C’était innatendu, un problème local, il y a eu quelques chicaneries », commente-t-il. S’il a accusé le coup au début, sa femme « n’a pas beaucoup pleuré », car son homme a un peu plus de temps libre. À moins qu’en juin prochain… •

Photos : Pascal Allée / Hot Sports

64



Jean-François Mollière

64 maxi-basket


PORTRAIT • maxi-basket 65

John Linehan

Le MVP de la

défense

« Le Virus » est un cas d’espèce dans le basket français. Un défenseur qui peut changer à lui seul le cours d’un match. Quatre personnalités du basket apportent leur expertise afin de mieux le cerner et répondre à trois interrogations majeures. La parole à Pascal Dorizon (directeur national de l’arbitrage), Jean-Luc Monschau (coach du SLUC Nancy), Philippe Hervé (coach de Orléans Loiret Basket) et Jean-Jacques Gallouedec (médecin de Cholet Basket) Par Thomas BERJOAN & Pascal LEGENDRE


maxi-basket

Pierre Misandeau / Stadium

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John Linehan est-il un défenseur exceptionnel ?

Le compliment absolu est venu de Kobe Bryant, le plus féroce attaquant de la planète NBA de ce XXIe siècle. « John Linehan est le joueur qui m’a posé le plus de problème défensivement » a lâché la l’astre des Lakers. Un commentaire inattendu de prime abord puisque l’Américain

Un palmarès en béton armé John Linehan a obtenu plusieurs trophées de « Défenseur de l’Année » notamment aux États-Unis, ce qui atteste qu’il n’est pas qu’un phénomène de l’Hexagone mais mondial. - National Defensive Player of the Year en 2002 (1). - Big East Defensive Player of the Year en 2001 et 2002. - Record d’interceptions (385) sur une carrière en NCAA (2). - Défenseur de l’année en Pro A en 2006 et 2010 (3). - Défenseur de l’année en EMKL (Estonie) en 2009. (1) Le NABC Defensive Player of the Year est un trophée décerné par l’association des coaches pour récompenser le meilleur défenseur universitaire de l’année. Au palmarès figurent notamment Tim Duncan (95, 96, 97), Shane Battier (99, 00), Emeka Okafor (03, 04) ou encore Greg Oden (07). John est le seul meneur à avoir reçu cette distinction depuis Tommy Amaker en 1987. (2) John devance Desmond Cambridge (Alabama A & M, 98-02), Eric Murdock (Providence, 87-91) et Pepe Sanchez (Temple, 97-00). (3) Le trophée organisé par Maxi-Basket puis BasketNews était réservé aux Français lors de la première saison de John à Paris (2004-05). Cette saison-là, le site de référence eurobasket.com le reconnu officieusement comme le meilleur défenseur de Pro A.

du SLUC n’a jamais fréquenté les parquets de la Grande Ligue. En fait, les deux hommes se sont affrontés du temps du lycée, à Philadelphie lorsque Kobe portait le maillot de Merion et John celui de Chester. Kobe Bryant n’a jamais oublié la formidable pression que lui mettait ce petit homme de 1,75 m qui, en civil, n’a l’air de rien. Il serait fallacieux d’écrire que John est l’un des meilleurs défenseurs du Monde car il n’a jamais exercé ses talents au plus haut niveau. Pas de NBA, pas plus d’Euroleague ou de compétitions d’équipes nationales. Pas de vrais repères donc. En revanche, on peut écrire, sans risquer de démenti, que jamais un tel phénomène n’était apparu dans la ligue française. L’influence de John Linehan est tel qu’il a littéralement détruit à lui seul la mécanique mancelle lors de la finale du championnat en juin dernier. Zack Wright, qui sortait pourtant d’une «série» diabolique face à Roanne en demi-finale, a complètement perdu ses sens. Après les premiers tours de manivelle de cette saison, on se rend compte combien Cholet Basket est orphelin de son garde du corps et on se dit tout autant que le SLUC a eu le nez creux en le rappelant en Lorraine. On peut même s’enhardir en affirmant que John Linehan est davantage qu’un role player. Même si sa force offensive ne sera jamais au niveau de son pouvoir de destruction, il est devenu avec l’âge un basketteur complet. « John, quand il défend, on a l’impression qu’il est dédoublé, en énergie et en vivacité de gestes. C’est comme s’il avait quatre mains, quatre jambes, quatre chevilles » s’extasie le Docteur Jean-Jacques Gallouedec, qui poursuit : « Il a une très bonne endurance, un gabarit de sprinter, et il est surtout très explosif et il a un mental en acier extraordinaire. Il entraîne les autres, c’est vraiment un leader. » >>>


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« C’est un excellent joueur, brillantissime, et qui applique à la perfection ce que le règlement permet en termes défensifs » souligne Pascal Dorizon. « Ce garçon a des cannes, une vitesse d’appuis très au-dessus de la moyenne. À part Marc-Antoine Pellin, les autres sont des défenseurs soft. John est capable de tenir une distance entre l’attaquant et lui inférieure à 10 centimètres alors que les autres ont besoin d’une petite distance de sécurité de 40, 50 centimètres, un demi-bras. Ce qui fait que John et Marco Pellin sont atypiques dans notre championnat. Lorsque je fais des stages avec mes arbitres, je montre des images de ces deux joueurs, des images d’école de ce qu’on enseigne dans le basket en matière de défense légale. John a le profil de top défenseur. Il ne défend pas avec les bras, mais avec les jambes. C’est un boulot extraordinaire. » Et le patron des arbitres français de faire une précision qui s’impose : « Ce n’est pas pour rien qu’il était déjà le meilleur défenseur en NCAA. Il ne s’est pas fabriqué un statut de défenseur quand il est arrivé en Europe. Il était déjà largement référencé en arrivant ici. » Jean-Luc Monschau, qui l’a fait transférer de Paris il y a quatre ans et qui l’a convaincu de revenir en Lorraine cet été, ne peut que se féliciter du comportement de son petit général qui aime à revêtir l’habit de simple troufion. « Son impact défensif est d’abord un impact individuel, certes,

sur le joueur adverse, mais cela se mesure surtout par sa capacité à transcender ses coéquipiers, à les entraîner dans ce secteur-là, il a un effet catalytique » remarque t-il. « C’est d’autant plus net que c’est également relayé par une envie de coach qui consiste à dire aux autres, « vous n’allez pas le laisser mettre les bouchées doubles et le regarder. » Globalement, on peut parler de charisme en parlant de John. Il est meneur déjà, il exprime un leadership sur le groupe qu’il affirme volontiers. Son autorité est naturelle et elle est accentuée par l’exemple qu’il donne sur le terrain et qui force le respect à lui seul. » Philippe Hervé abonde totalement dans le sens de son collègue. « John Linehan, le plus gros impact qu’il a, c’est sur ses partenaires. Par l’investissement défensif qu’il met avec sa pression sur le porteur de balle, il est entraînant. Surtout que le meneur de jeu est souvent le premier amené à défendre, donc les autres le voient s’investir pleinement, ça encourage à le faire aussi derrière. Et ce, sans parler des interceptions et des contre-attaques » constate le coach d’Orléans. De fait, John fut encore une fois le topintercepteur de la Pro A en 2010 (2,84 de moyenne) et il est parti cette saison sur des bases encore plus élevées. « Ce qui le caractérise, c’est sa vivacité » juge son coach actuel. « Qui lui donne la capacité d’être présent là où se trouve le ballon, bien sûr, mais sur le chemin du porteur du

Pascal Allée / Hot Sports

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BOURGES

n Var Basket de Toulon (4500 places) Hyères Toulo : Palais des Sports

Shaun FEIN # 1,91 m. Né le 13/07/78. . Poste 2-3. Américain 9. Saison en LNB : Club 2009-10 : Fos (Pro B)

Salle places) à Hyères (2200 et Espace 3000 Aubry Président : Philippe er : Francis Beaux General Manag

Adresse : – 18000 Bourges 6 rue du Pré Doulet Tél : 02.48.70.13.29 Fax : 02.48.70.53.37 : Site Internet sket.com www.bourgesba E-mail : rgesbasket.com secretbb@bou

Rick HUGHES # 2,04 m. Né le 22/08/73. . Poste 5. Américain 2. Saison en LNB : Club 2009-10 : Apoel Nicosia (CHY)

al Joffre

A# Damir KRUPALIJ 2,05 m. Né le 13/06/79. . Poste 4-5. Bosniaque 3. Saison en LNB : Dijon Club 2009-10 :

Coach : Alain Weisz : Assistant coach Miguel Calero

SIGNE LE .. LIVRE D’OR.

C Maja MILJKOVI 1,75 m. Née le 11/04/88. Poste 1. Serbe. 0. Saison en LFB : Club en 2009 : Sopron

COACH : Départs :

Le 5 Majeur

Alain WEISZ Né le 29/05/53. 11. Saison en LNB : Club 2009-10 : Hyères-Toulon

Coach :

Salle :

Zeb Cope (arrêt), (Boulazac), Malick Badiane (Dijon), Jonathan Tornato Pro A) Evan Fournier (Poitiers,

Marc JUDITH #5 1,93 m. Né le 19/01/87. Poste 2. Français. : 1. Saison en LNB Club 2009-10 :

places)

Derrick ROSE#1 . 1,91 m. Né le 04/10/1988 . Poste 1. Américain Saisons NBA : 2. Club 2009-10 : Chicago Bulls.

Nanterre

Jannero PARGO#2 . 1,85 m. Né le 22/10/1979 . Poste 2. Américain Saisons NBA : 7. Club 2009-10 : Chicago Bulls.

Omer ASIK#3 . 2,13 m. Né le 04/07/1986 Poste 5. Turc. Saisons NBA : 0. Club 2009-10 : Fenerbahçe (Turquie).

#9 Xavier COROSINE 1,83 m. Né le 12/03/85. Poste 1-2. 8. Saison en LNB : Club 2009-10 :

C Paoline SALAGNA 1,76 m. Née le 13/03/84. Poste 2. Française. 7. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges

#7 Antoine GOMIS 2,05 m. Né le 02/04/89. Poste 4. Français. : 2. Saison en LNB Club 2009-10 :

Nanterre

Nanterre

Nanterre

#15 Wills DANIELS 2,03 m. Né le 21/04/86. . Poste 3-4. Américain 0. Saison en LNB : Club 2009-10 : Bakersfield (NBDL)

LOKO Margaux GAILLOU1,82 m. Née le 12/04/93. Poste 3. Française. 0. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges

6 Keith BOGANS# . 1,96 m. Né le 12/05/1980 . Poste 2-3. Américain Saisons NBA : 7. Club 2009-10 : San Antonio Spurs.

Nanterre

Mykal RILEY #10 1,98 m. Né le 14/07/85. Poste 3. 1. Saison en LNB : Club 2009-10 :

#8 Guillaume PONS 1,98 m. Né le 13/11/79. Poste 2-3. 10. Saison en LNB : Club 2009-10 :

Nate CARTER #4 1,99 m. Né le 27/11/83. Poste 5. 2. Saison en LNB : Club 2009-10 :

DUCTEIL #13 Johan PASSAVE 2,00 m. Né le 13/07/85. Poste 5. Français. : 7. Saison en LNB Club 2009-10 :

Carlos BOOZER#5 . 2,06 m. Né le 20/11/1981 . Poste 4. Américain Saisons NBA : 8. Club 2009-10 : Utah Jazz.

GALLE #12 Alexis DESEPRIN 1,92 m. Né le 31/01/91. Poste 2. Français. : 2. Saison en LNB Club 2009-10 :

Taj GIBSON#22 . 2,06 m. Né le 24/06/1985 . Poste 4. Américain Saisons NBA : 1. Club 2009-10 : Chicago Bulls.

Nanterre

Kyle KORVER#26 . 2,01 m. Né le 17/03/1981 . Poste 2-3. Américain Saisons NBA : 7. Club 2009-10 : Utah Jazz.

C.J. WATSON#32 . 1,88 m. Né le 17/04/1984 . Poste 1. Américain Saisons NBA : 3. Club 2009-10 : Golden State Warriors.

... S............ LIMOGES - ORLÉAN UNKERQUE . . . NANCY - GRAVELINES-D .... - ASVEL. . . . . . . PARIS LEVALLOIS E............ STRASBOURG - ROANN

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Joakim NOAH#13 . 2,11 m. Né le 25/02/1985 Poste 5. Français. Saisons NBA : 3. Club 2009-10 : Chicago Bulls.

OCTOBRE 2010

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V D DIFF. PTS Classement ____________ V D DIFF. PTS __________________ Classement ____________ _______ 19 ______ __________________ __________________ ____________ 1 ____________ _______ 10 ______ __________________ __________________ 2 ____________ _______ 11 ______ __________________ ______ ______ ______ ______ ______ _ 12 ______ ____________ 3 ____________ __________________ __________________ ______ ______ ______ 13 ______ _ 4 ______ ______ __________________ __________________ _ 14 ____________ ____________ 5 ____________ ______ ______ ______ ____________ ____________ ____________ 6 ____________ _______ 15 ______ __________________ __________________ 7 ____________ _______ 16 ______ __________________ 8 ____________

Limoges

Nanterre

Le 5 Majeur

Luol DENG#9 . 2,06 m. Né le 16/04/1985 e. Poste 3. Britanniqu Saisons NBA : 6. Club 2009-10 : Chicago Bulls.

11 Ronnie BREWER# . 2,01. Né le 20/03/1985 . Poste 3. Américain Saisons NBA : 4. Club 2009-10 : Memphis Grizzlies.

9 OCTOBRE 2010

V D DIFF. PTS Classement ____________ V D DIFF. PTS __________________ Classement ____________ _______ 19 ______ __________________ __________________ ______ 1 ____________ _______ 10 ______ __________________ __________________ ______ _ 11 ____________ 2 ____________ __________________ __________________ ______ ______ ______ ______ 12 ______ 3 ______ _______ __________________ __________________ 13 ____________ _ ____________ 4 ____________ ______ ______ ____________ __________________ 5 ____________ _______ 14 ______ __________________ ______ ______ ______ ______ ______ ____________ 6 ____________ _______ 15 ______ __________________ __________________ ______ ______ 16 _ ______ 7 ______ __________________ 8 ____________

Tom Thibodeau

m

United Center (21.711

Nanterre

A Ilona BURGROV 1,96 m. Née le 15/03/84. Poste 5. Tchèque. 1. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges

U Styliani KALTSIDO 1,88 m. Née le 12/01/83. Poste 3. Grecque. 1. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges

Gar Forman

www.chicagobulls.co

Loïc AKONO #6 1,76 m. Né le 01/06/87. Poste 1. Français. : 6. Saison en LNB Club 2009-10 :

Jennifer DIGBEU 1,90 m. Née le 14/04/87. Poste 3-4. Française. 5. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges

Endéné MIYEM 1,88 m. Née le 15/05/88. Poste 4. Française. 4. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges

# Kevin HOUSTON 1,79 m. Né le 21/06/85. . Poste 1. Américain 3. Saison en LNB : Rouen Club 2009-10 :

COLO #10 Nobel BOUNGOU . 2,02 m. Né le26/04/88 golais. Poste 2. Franco-con 3. Saison en LNB : Club 2009-10 : Hyères-Toulon

#9 Laurent LEGNAME 1,85 m. Né le 13/08/77. Poste 1-2. Français. 14. Saison en LNB : Club 2009-10 : Hyères-Toulon

Catherine JOENS 1,80 m. Née le 12/02/82. e. Poste 2. Américain 1. Saison en LFB : Club en 2009 : Rivas Ecopolis (ESP)

# Tony WASHAM 1,98 m. Né le 07/01/82. . Poste 3. Américain 0. Saison en LNB : Club 2009-10 : (ISR) Elitzur Maccabi Netanya

# Jonte FLOWERS 1,96 m. Né le 12/04/85. . Poste 2. Américain 1. Saison en LNB : Vichy Club 2009-10 :

: Site Internet

er :

General Manag

Franck Le Goff

Départs :

Entrées :

Anaël LARDY 1,70 m. Née le 24/10/84. Poste 1. Française. 5. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges Emmeline NDONGUE 1,90 m. Née le 25/04/83. Poste 5. Française. 10. Saison en LFB : Club en 2009 : Bourges

Jerry Reinsdorf

West Madison Street, United Center, 1901 60612, USA Chicago, Ilinois,

Coach : ieu Pascal Donnad : Assistant coach

Ducteil Johann Passave (Limoges), Will Daniels (Bakersfield, NBDL)

SIGNE LE .. LIVRE D’OR.

Le 5 Majeur

E #13 Vincent MASINGU 2,04 m. Né le 31/01/76. Poste 5. Français. 16. Saison en LNB : Club 2009-10 : Hyères-Toulon

Tel : 01.47.24.31.85 Fax : 01.47.24.64.58 : Site Internet .com www.jsfnanterre E-mail : wanadoo.fr esn-jsfn.basket@

.... .............. CHALON - VICHY. .... CQ-ORTHEZ . . . . CHOLET - PAU-LA .... - POITIERS. . . . . HYÈRES-TOULON . .............. LE MANS - LE HAVRE

Président :

Adresse :

Salle (1500 places) Donnadieu Président : Jean ieu er : Pascal Donnad Général Manag

avenue du Maréch Adresse : 14 e 92000 Nanterr

places) Salle : du Prado (3100 Palais des Sports Président : Pierre Fosset Coach : Pierre Vincent : Assistant Coach Hervé Bouty

1re JOURNÉE :

S CHICAGO BULL

de Nanterre ve des Fontenelles Jeunesse Sporti : Palais des Sports

et Bourges Bask

Toulon 420 des Sports de Adresse : Palais Toulon Aube – 83000 avenue Amiral 15 94 Tel : 04 94 15 15 95 Fax : 04 94 15 : Site Internet .com www.htv-basket E-mail : fbeaux@yahoo.fr

rier nd2011 Cale SAISON 2010-

13:16 Page71 FB 16/09/10

p58A75-ProB_L 7 0 13:11 Page10 QXP_LFB 16/09/1

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LON HYÈRES-TOU

5 13:13 Page13 FB 16/09/10

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Ronald MURRAY# . 1,91 m. Né le 29/07/1979 . Poste 1-2. Américain Saisons NBA : 8. Club 2009-10 : Chicago Bulls. 135

40

photos : D.R.

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X! U A N R U O J E D ND A H C R A M E R T Z VO E H C E T N E V N E Entrées : (Rouen), Kevin Houston (-), Paccelis Morlende B), Pro Shaun Fein (Fos, Jonte Flowers (Vichy),Maccabi Tony Washam (Elitzur Netanya, ISR), (Dijon), Damir Krupalija Nicosia, CHY) Rick Hughes (Apoel

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E# Paccelis MORLEND 1,89 m. Né le 19/04/81. Poste 1-2. Français. 7. Saison en LNB : Club 2009-10 :

(Zadar, CRO), Hrovje Perincic B), (Saint Vallier, Pro Florent Tortosa (Trabzonspor, Derrick Obasohan (Aris, GRE), TUR), Pierre Pierce (Charleroi, BEL), Mouhamed Sene UKR), Curtis Millage (Khimik, Thomas Terrell

IS/FFBB photos : Bellenger/

IS/FFBB photos : Bellenger/

(HON)

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Jean-François Mollière

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PORTRAIT • maxi-basket 73 ballon avant que ce dernier n’y soit. Le meneur adverse a beau renverser son dribble, John est encore là, devant lui. Au-delà de la vivacité, il y a aussi la volonté de créer des difficultés chez l’adversaire. Cela gêne beaucoup de choses, la montée de balle, la mise en place de l’attaque adverse. Et quand ça ne gêne pas, au moins ça ralentit, et donc ça limite les possibilités. Au-delà de ces aspects techniques qui relève presque du détail, ce qui est intéressant, c’est que par son harcèlement, il renverse en quelque sorte le rapport classique de l’attaquant avec la balle et le défenseur. C’est l’attaquant qui se retrouve à se mettre en position de défense contre l’agression de John. Agression, dans le bon sens du terme. L’attaquant n’a pas son confort pour se mettre dans une volonté d’attaque. » « L’impact qu’il a par rapport à l’adversaire, c’est qu’il va obliger l’équipe d’en face à adapter une partie de son jeu, la montée de la balle » confirme Philippe Hervé qui donne un tuyau : « Pour ne pas subir Linehan, il faut faire monter la balle par quelqu’un d’autre que son adversaire direct. C’est évident si on a un autre joueur pour le faire, ça l’est beaucoup moins si on ne dispose pas d’un arrière capable de remplir cette tâche. Par son point fort, il oblige à s’adapter. Et c’est rare qu’un joueur oblige à changer vraiment quelque chose dans l’attaque à ce point-là. »

John Linehan est-il protégé ?

9 janvier dernier. Cholet torpille l’ASVEL à l’Astroballe sur un dernier missile à la sirène, 84-82. C’est John Linehan qui a remis en deuxième mi-temps son équipe dans le sens de la marche alors qu’elle avait fait preuve jusqu’alors d’une étrange passivité en défense (50 points encaissés en 20 minutes). La méthode Linehan n’est pas du goût de Vincent Collet, le coach villeurbannais, qui en conférence de presse ne retient pas son émotion. « Ce soir, je ne peux pas occulter la part de responsabilité qui incombe au corps arbitral » lance-t-il à la cantonade. « En deuxième mi-temps, Cholet fait cinq fautes en dix-neuf minutes avec un joueur qui met des gifles en permanence, qui s’appelle John Linehan. » Le coach des Verts et des Bleus précise sa pensée : « Il y a un amendement Linehan en Pro A. Parce que c’est un monstre défensif et qu’il s’appelle Linehan, il a droit de faire ce qu’il veut.» Dicté par la frustration et la colère, le jugement de Vincent Collet est excessif. Pourtant une rumeur qui veut que John Linehan bénéficie de la mansuétude du corps arbitral – un peu à l’image de son compatriote Shawnte Rogers qui profite de sa… petite taille pour asséner quelques coups court dans les kops de supporters, les salles de rédaction et aussi quelques vestiaires. La question posée à notre trio d’experts n’a pas valeur de sondage mais constatons qu’ils sont tous les trois en phase : John Linehan n’est pas un usurpateur. L’avis de Pascal Dorizon est forcément le plus légitime : « Je vais faire taire tous ceux qui voudraient se faire les détracteurs de ce joueur, il n’y a aucun vice chez Linehan. Très clairement. Jamais une vacherie chez lui, jamais un croche-pied à un adversaire, jamais il n’accroche avec le bras. Jamais. » C’est dit par le juge suprême. Forcément, Jean-Luc Monschau ne va pas animer la contestation. « J’ai eu John comme adversaire. J’ai vécu des deux côtés » rappelle JLM. « Je ne voudrais pas aujourd’hui prendre une position d’intérêt immédiat. Mais franchement, quand même, je n’ai jamais déclenché de polémique en étant adversaire. C’est vrai qu’il pose un problème à solutionner. Certains collègues pensent ce qu’ils veulent mais John n’est pas dans le contact. Il faut lui donner ce crédit. Il ne touche pas l’adversaire, il ne retient pas avec les bras, il n’accroche pas. Il s’en rapproche, il se met sur le chemin, mais ce n’est pas lui qui provoque les contacts. Il a les mains très mobiles, il a les appuis très bas, il a les corps en opposition,

il se déplace très vite, c’est ça qui fait sa défense. Mais il ne triche jamais. » Et donc Philippe Hervé conforte son collègue lorrain : « Pour moi, sa défense est légale » dit-il. « Elle est déstabilisante pour son adversaire direct, mais ce n’est ni méchant ni hors-la-loi. C’est limite mais légal. Le débat vient de la frustration que peut vivre l’adversaire direct ou l’équipe si elle n’a pas les réponses collectives pour faire face. C’est un faux problème. » « En tant qu’arbitre » conclut Pascal Dorizon, « ce qu’on ressent en revanche, c’est la frustration monter chez ses adversaires. Sur le terrain, dans les duels, il y a un rapport de force. Et il est très important de déceler le moment où l’attaquant adverse plie. Il rompt. Il a perdu. Psychologiquement, il a perdu. Et je demande toujours à mes arbitres d’être très vigilants, parce quand ce momentlà arrive, c’est là que vont se produire des réactions. Quand il n’y arrive plus, quand il s’est fait voler trois ou quatre ballons, il va péter les plombs. Et pourtant John n’aura rien fait d’illégal. C’est un premier défenseur hors pair. » Point final.

John Linehan est-il fragile ?

Cela ne se sait pas forcément mais John Linehan a été medical redhirt lors de son année junior à l’université de Providence. En clair, après six matches, il était resté sur le flanc à cause d’une hernie discale et d’un poignet fracturé. Ce qui est connu de chacun, c’est que lors de la 12e journée de la saison 2006-07, il fut victime d’une rupture du tendon rotulien. Réapparu en toute fin de saison régulière, le gentil Américain fut touché au même genou lors du premier match de playoffs face à Gravelines. Sa saison suivante fut entièrement blanche et son retour au plus haut niveau paraissait compromis. Avant d’emmener Cholet Basket au titre 2010, John n’a pas été épargné par les bobos. Un mollet douloureux l’empêcha d’honorer sa sélection au All-Star Game à Bercy avant que sa cheville l’oblige à passer entre les mains du kiné après chaque séance d’entraînement. Fragile John ? Son coach au SLUC estime que non. « Je ne crois pas qu’il y ait plus de risques avec lui qu’avec un autre. Déjà, sa blessure au genou lors de son premier passage chez nous était sa première grosse blessure (NDLR : sa deuxième en fait). Il s’est battu pour revenir vite, trop vite sans doute, car il s’est re-blessé au même endroit au premier match de playoffs. Mais les blessures qu’il a subies l’année dernière à Cholet, ce sont des petites blessures auxquelles tous les joueurs s’exposent, John pas plus que les autres. Même s’il n’a pas joué tous les matches, ces blessures n’expriment pas plus que ça une fragilité à mon sens. » Le Docteur Gallouedec qui a eu John comme patient pendant une saison est moins affirmatif. « Il se vide véritablement en un match. Il se donne à 100% et il est lessivé. C’est vraiment la bouteille que vous remplissez en début de match et, à la fin, il n’y a plus rien » observe-t-il. « C’est aussi ça qui est responsable des pathologies microtraumatiques que l’on trouve chez lui. Le problème, c’est que ses qualités sont un peu entre guillemets son talon d’Achille. C’est quelqu’un de peu ordinaire sur le plan physique mais il a quand même besoin que son entraînement soit adapté à son âge – John a 32 ans -, à son passé de blessures. C’est un bon professionnel dans ses soins. Il est très sérieux, il est toujours venu à l’heure aux rendez-vous, il a toujours accepté les soins. C’est un formidable joueur mais c’est aussi un homme qui sait se prendre en charge. » En conclusion, on pourrait écrire que John Linehan a probablement choisi le bon plan avec le SLUC et l’EuroChallenge plutôt que d’affronter la terrifiante EuroLeague sous le maillot de CB. •


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QUAND BEUGNOT RACONTE RUDD

INOUBLIABLE « MISTER D » Le meilleur meneur de jeu de l’histoire de la Pro A ? Pas loin. Un leader ? Fabuleux. Un compétiteur ? Inoubliable. Et fidèle. Pendant six ans (1993-94 à 1998-99), Delaney Rudd a magnifié une ASVEL renaissante et laissé une trace indélébile dans les cœurs. Greg Beugnot, l’homme qui le connaît certainement le mieux en France, revient pour nous sur ce phénomène. Et ce mec formidable. Par Fabien FRICONNET

Pascal Allée / Hot Sports

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écembre 1997, Evreux. Il reste une quinzaine de secondes à jouer, la Madeleine et Villeurbanne sont au coude à coude, 68-68. Balle à l’ASVEL. Balle à Rudd, donc. Laurent Sénéchal, affecté à la défense du phénomène, est malin et reste à distance, histoire de contrôler les événements. Forcément, il s’attend à ce que Rudd l’attaque en dribble pour aller chercher la faute. Greg Beugnot aussi. À cinq secondes, “Mister D“ enclenche son mouvement. Il prend ses appuis et choisit de... s’élever trois mètres derrière l’arc. Neuf mètres et deux secondes plus

En NBA en 1990, Delaney évolua 5 ans dans la Grande Ligue au Utah Jazz.

loin, les joueurs de Villeurbanne lèvent les bras, et ceux d’Evreux les baissent, écœurés. Buzzer. Ça, c’est côté caméras. La scène est d’ailleurs très facilement disponible à la vision sur le site Internet www.dailymotion. com. Côté coulisses, la joie laisse place à un petit échange verbal. Beugnot : « Pourquoi tu prends ce tir ? Pourquoi tu ne vas pas chercher la faute ? » Rudd : « Tu maîtrises les arbitres, toi ? Moi, je maîtrise mon shoot ! » Non, il n’y a pas d’eau dans le gaz entre la “star“ et son coach. Il y a du dialogue. « Une seule fois, j’ai dû le recadrer », confie

« Tu maîtrises les arbitres, toi ? Moi, je maîtrise mon shoot ! » Delaney Rudd

Greg. « La première année. Lui et Ron Curry ont eu droit à un entraînement supplémentaire, long, et une grosse amende. Je pouvais comprendre leur frustration par rapport au fait qu’on n’avait pas une grosse équipe mais ce qui s’était passé n’était pas acceptable. Il avait tellement l’esprit de compétition qu’il sortait trop du collectif pour sauver la baraque, et ça allait à l’encontre de l’évolution nécessaire de certains joueurs dans l’équipe. C’était à prendre ou à laisser et j’étais prêt à aller au clash. À partir de là, les relations ont complètement changé entre Delaney et moi. Et quand il a perçu que j’étais dans le vrai et qu’il fallait passer par des sacrifices, notamment la première année, ça a été hyper bénéfique. Ceci dit, il n’était pas un croqueur. Il aurait pu être meilleur marqueur du championnat et de l’Euroleague tous les ans...»

Tim de Frisco / Allsport-Getty Images

On le surnommait “Le Cube“

Il aurait pu, sans aucun doute. Rudd était un joueur hors norme, un meneur-scoreur-passeur-leader de classe, le genre de ceux qui ne resteraient pas en France très longtemps de nos jours, surtout après les cartons impensables qu’il a passés aux meilleurs équipes continentales (voir par ailleurs), des coups de 30-35 points contre le Pana, le Barça… En France, des saisons à 22-23 points et 7-8 passes. « Il avait le physique, les appuis et la vélocité. Une grande qualité de passe car il était vite de bras, de jambes et d’appuis, et il était résistant au niveau du contact car il était dur. Delaney, quand il était agressé physiquement, il parvenait à rester dans son jeu grâce à ses caractéristiques physiques. » Un sacré coffre, un taureau fessu et puissant. Pas loin de 90 kilos pour 1,88 m, des rondeurs musculeuses. Mais fluide. On le surnommait “Le Cube“. Un grand pro, qui prenait soin de lui, sans en faire une obsession. « Ce n’était pas un fou d’alimentation. Il n’aimait pas trop les préparations physiques. Mais à l’entraînement, attention ! Il aimait le jeu, les exercices, le travail des fondamentaux, les oppositions. On était obligé de mettre des objectifs sur l’entraînement pour qu’il y ait de la compétitivité. Il était tellement compétiteur qu’il en avait besoin. Ça a déteint sur ses coéquipiers et c’est l’une des raisons de notre réussite. Il poussait ses coéquipiers. Il ne faisait rien pour rien, Delaney. Même quand il jouait aux cartes, il fallait gagner, jouer de l’argent. Il lui fallait un objectif. » Et forcément, sur les fins de matches, tout cela ressortait. Limoges, Pau, Evreux donc (deux fois), les cadors européens, ils y sont tous passés. Tirs au buzzer, lancers-francs, passes improbables pour blouser la défense, et autres roublardises… Tout l’attirail du serial killer. « Avec lui, on est allé chercher des matches qu’on n’aurait pas dû gagner. Il n’a jamais accepté la défaite. » C’est que le bonhomme était fier. « Sa fierté est liée à ses ›››


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10 CHOSES À SAVOIR SUR “MISTER D “ • Delaney Rudd est né le 8 novembre 1962 à Halifax, en Caroline du Nord. Il a été formé à Wake Forest, d’où il est sorti en 1985. Il a été drafté en 83e position par le Utah Jazz. Il a évolué en NBA (Utah et Portland), en CBA, en Grèce (PAOK Salonique), en France (PSG Racing et ASVEL), et a signé en 1999-2000 avec Ülker Istanbul mais n’y a pas joué. • L’université de Wake Forest n’a jamais gagné le championnat NCAA mais n’en est pas moins réputée pour la qualité de son programme. Son plus célèbre “produit“ est Tim Duncan mais sa spécialité reste les meneurs de jeu, comme Delaney Rudd. Ainsi, ont été Demon Deacons : Chris Paul, Muggsy Bogues et, outre Delaney, trois autres point guards passés par la France : Danny Young, Franck Johnson et Randolph Childress. • La Draft 1985, celle de Delaney, n’a pas nécessairement été la plus prolifique de l’histoire, mais en sont tout de même sortis Pat Ewing (premier choix), Chris Mullin, Karl Malone et autre Joe Dumars. Ainsi que de nombreux futurs joueurs du championnat de France : Carey Scurry, “Big George“ Montgomery, Voise Winters, Sam Mitchell, Harold Keeling, Jim Deines et Mike Schlegel. À noter que Delaney a été drafté avant Spudd Webb et Mario Elie. • Delaney a disputé 239 matches de saison régulière NBA, plus 24 de playoffs, entre 1989 et 1993 ; la plupart d’entre eux avec Utah, où il était le remplaçant de John Stockton, et 15 seulement avec Portland. Ses stats moyennes : 3,4 points et 2,2 passes en 10 min. Sa “meilleure“ production chiffrée date du 7 février 1990, lors d’un déplacement victorieux du Jazz chez les Nets. Delaney avait cumulé 18 points, 6 passes, 5 rebonds et 3 interceptions en 35 min. • Son moment de gloire en NBA a eu lieu le 26 mai 1992, à l’occasion du cinquième match de la finale de conférence Ouest, à Portland. John Stockton s’étant blessé, Delaney a dû prendre le relais pendant 28 minutes, terminant avec 8 points et 9 passes, et, surtout, le panier à trois-points pour arracher la prolongation, visible à cette adresse : http://www.youtube.com/watch?v=U79Dk-P4MHI, ou en tapant “delaney rudd“ sur le site www.youtube.com. • Delaney a été élu deux fois MVP étranger de Pro A, en 1996 et 1997. Depuis, aucun autre joueur n’a reçu deux fois le trophée. Seuls quatre autres joueurs ont

été couronnés à plusieurs reprises : Ed Murphy et Don Collins trois fois, Michael Brooks et Michael Young deux fois. • Delaney a été une seule fois le meilleur passeur de la saison, en 1993-94 (7,53 pds), sa première année complète en France. Étonnant dans la mesure où il ne s’agit pas de sa meilleure moyenne (8,68 pds en 1996, 7,73 pds en 1997, 7,54 pds en 1995) mais il est ensuite tombé sur des “clients“ (Laurent Sciarra puis Bruno Hamm). • Ses “cartons“ en coupes d’Europe ont contribué à sa légende. Pêle-mêle, on citera ses 58 points et 11 passes en deux matches contre le Panathinaikos (Euroleague 1996-97), ses 56 points et 10 passes en deux matches contre le Barça la même année, ou ses 51 points et 12 passes en deux matches de huitième de finale de Coupe Saporta, contre Badalone, en 1997-98. Pas mal aussi ses 48 points et 13 passes en deux matches contre l’Alba Berlin en Korac 1996, ou ses 41 points et 11 passes en deux matches de la même compétition, en demifinale, contre le Milan de Tanjevic, Bodiroga et Fucka. • La fille de Delaney, Tierra, a été une basketteuse renommée en high-school, où ses qualités d’attaquante étaient reconnues dans l’état de Caroline du Nord. Mais sa carrière en college a été plus anonyme, à Winston Salem en NCAA2, d’où elle est sortie en 2007. • Après sa retraite sportive, Delaney est retourné dans son état natal, où il a ouvert, à Greensboro, un vaste complexe sportif, avec salles de fitness, piscines, terrains de basket, etc. Il entraîne et conseille de jeunes basketteurs en herbe, parfois en difficulté. « Il renvoie beaucoup l’ascenseur », dit Greg Beugnot. « Il a le cœur sur la main. » Delaney, qui possède une licence d’agent NBA, organise également des camps d’exposition pour les joueurs, qu’il avait même coutume d’emmener en tournée en Europe. l

F.F. Pascal Allée / Hot Sports

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Pascal Allée / Hot Sports

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Delaney Rudd terrorisa la Pro A avec l’ASVEL entre 1993 et 1999 (ci-dessus avec Alain Digbeu et Crawford Palmer). Néanmoins, il ne remportera que deux coupes de France dans le Rhône en 1996 et 1997 (photo).

origines, j’en suis sûr », analyse Greg. « Delaney a des origines indiennes. Avec ce que les Indiens ont souffert, Delaney, avec ses doubles origines indiennes et black, a envie de reconnaissance, d’existence, de défendre ses origines. Il a toujours beaucoup parlé de la culture indienne. Il a besoin de se sentir ambassadeur. Il voulait imposer une forme de reconnaissance, à travers le basket. Cela lui a donné cette agressivité, dans le bon sens du terme, qu’on voyait sur le terrain. »

« Le tueur se met en route »

Fier aussi dans les duels, tout bêtement. « Il était tout le temps dans le challenge. Tout le temps ! Que ce soit sur des joueurs confirmés, que ce soit sur des étoiles montantes, que ce soit sur des équipes montantes, ou des grosses équipes. Que ce soit ponctuellement quand le meneur d’en face prenait feu, que ce soit… Tout le temps ! Il y avait une sorte de suprématie à défendre. En trois minutes de temps, il pouvait changer le match avec cette mentalité. Ça, il le transmettait, y compris dans les discours, à la mi-temps, tout le temps ! C’était systématique. Il n’oubliait rien, les circonstances d’un match, même si ça avait lieu deux ans après. S’il y avait eu des circonstances particulières dans une rencontre, quand on rejouait cette équipe, même deux ans après, même si ce n’était pas les mêmes joueurs, il se rappelait de tout. Bon, on le sait, il n’a jamais été un grand défenseur, mais il avait une telle croyance en ses qualités offensives… Quand il prenait un panier par son adversaire direct, les trois ballons d’après, tu étais sûr qu’il allait les jouer pour déstabiliser, détruire son adversaire. Quand il était face à un meneur pas très performant offensivement, tu ne voyais pas trop Delaney en attaque non plus, il faisait jouer, sans

penser à ses stats, mais s’il prenait un panier sur la tête, si le joueur d’en face essayait d’avoir un ascendant psychologique sur lui, alors là attention, il le détruisait en trois ou quatre actions. Là, c’est le tueur qui se met en route. »

Il réglait ses comptes

Et Greg, on s’en doute, ne s’est pas privé d’user de la chose. « Comme je suis un peu comme lui… ça m’allait bien. Je jouais beaucoup là-dessus dans les discours de match, les déclarations dans les journaux, tout… Il y a un jour, je ne sais plus de quel joueur il s’agissait, mais il en avait parlé toute la semaine précédent le match, toute la semaine, alors je lui ai dit : « ok, Delaney, on commence le match en jouant trois fois cette situation… » Et hop, le gars d’en face, il avait trois fautes après les trois premières possessions. Delaney m’avait regardé sur le banc, il était heureux comme tout. Il avait réglé ses comptes. » Pas besoin d’être devin pour comprendre qu’il a contribué à faire prendre l’ascenseur à l’ASVEL. En étant un peu provocateur, on pourrait presque dire que certains de ses coéquipiers lui doivent une partie de leur carrière. « La première année, on est une petite équipe, on joue autour de la 10e place, et il croit en mon discours, quand je lui dis de ne pas s’inquiéter, que le club va grandir, qu’on va construire une grande équipe, mais c’est dur pour lui de perdre autant de matches. Il en est à imposer à ses coéquipiers plus de travail à l’entraînement. C’est remarquable car il aurait pu démissionner, ou ne pas me croire, mais pas du tout. Il y a des joueurs qui ont fait des carrières car Delaney leur a imposé cette croyance, cet investissement, ce travail pour gagner, gagner, gagner encore, gagner toujours. » l

« Même quand il jouait aux cartes, il fallait gagner, jouer de l’argent »

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Greg Beugnot


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Photos : Pascal Allée / Hot Sports et Andrew D. Bernstein / NBAE via Getty Images

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DAN S L’UŒTIL S DES SCO

UN OVNI CHEZ LES KIWIS ABERCROMBIE N’EST PAS QU’UNE MARQUE DE FRINGUES US À LA MODE. C’EST AUSSI LE PATRONYME DU PLUS GRAND ESPOIR NÉO-ZÉLANDAIS. CET OVNI A FAIT UN MAL FOU À L’ÉQUIPE DE FRANCE LORS DU MONDIAL. Par Antoine LESSARD

Sandra Mu/Getty Images

S

’il y a un Néo-Zélandais parfaitement crédible dans l’exercice du Haka, c’est bien ce bon Pero Cameron, âme et chef de meute des Tall Blacks. Quelques rangs derrière, visage d’adolescent, 40 kilos de moins que son valeureux capitaine, Thomas Abercrombie n’effraie pas franchement ses adversaires. Le match commence et on comprend de suite pourquoi cet inconnu fait partie du cinq de départ des Kiwis. Premier choc visuel : le numéro 10 passe son temps le nez au cercle. Abercrombie est constamment en activité. Avec ou sans le ballon. Un athlète exceptionnel qui vient défier les grands dessous, jaillit au rebond offensif, contre en deuxième rideau et vous pose accessoirement quelques alley-oop à très haute altitude. Celui réalisé face au Liban reste comme l’une des actions les plus spectaculaires du premier tour à Izmir. Formé à l’école du volley, Abercrombie sait user de sa détente de 89 centimètres. Des qualités athlétiques horsnorme, mais également un vrai basketteur avec une belle mécanique de tir, une réussite décente, dans la zone intermédiaire ou derrière l’arc. Les Bleus ne s’en souviennent que trop bien. C’est lui qui, d’un tir à trois-points à 7 secondes de la fin de leur dernier match de poule, les a envoyés dans la gueule du loup turc en huitième. Abercrombie, ce sont encore et surtout de la justesse dans le jeu, du discernement, sans quoi le jeune Kiwi n’aurait jamais pu atteindre ce degré de performance au plus haut échelon mondial (19 points et 6 rebonds contre l’Espagne, 23 points et 7 rebonds contre le Liban). « Personne n’avait imaginé qu’il jouerait à ce niveau », nous avoue Jared Grellet, un des deux journalistes Néo-Zélandais présents au Mondial. « En Nouvelle-Zélande, on savait qu’il était bon. La saison dernière, on ne parlait que du duo Penney-Abercrombie chez les New Zealand Breakers mais franchement… »

à Washington State. Des stats faméliques : 1,2 point et 1,5 rebond. Et aucune perspective d’évolution pour la suite de son cursus après en avoir discuté avec son coach d’alors. Son ancien mentor, Tab Baldwin, aujourd’hui sélectionneur du Liban, fut un témoin privilégié de cette période difficile, et un acteur important. « Il m’avait appelé longuement et j’ai découvert à quel point il était prêt à arrêter. Quand il a reçu une bourse pour partir en College, Tom était un des jeunes les plus excités de la planète. Deux ans plus tard, il était l’une des plus grandes désillusions. » Abercrombie est rentré au pays, s’est reconstruit auprès des siens, a rejoint les Waikato Pistons dans le modeste championnat néo-zéolandais, et parallèlement les NewZealand Breakers, la seule équipe professionnelle du pays évoluant en ligue australienne. « Ils m’ont laissé tranquillement me développer, sans me mettre de pression. Ils m’ont redonné de l’enthousiasme et la passion du jeu. Je leur dois beaucoup », dit-il. « Lorsque vous vous entraînez chaque jour avec ces gars, Kirk Penney, Phill Jones, vous ne pouvez que progresser. » « Tom joue de plus en plus dur », note Kirk Penney, la star des Tall Blacks, deuxième meilleur scoreur au Mondial (24,7 pts) et top scoreur de la NBL avec les Breakers (23,2 pts). « Je défends sur lui chaque jour, je sais ce qu’il peut faire. » « C’est le garçon du futur », ose coach Baldwin. « Comme tous ses coéquipiers néo-zélandais, il a beaucoup de cœur. Quand vous associez cela à des qualités athlétiques, son futur est sans limite. » Et le nouveau sélectionneur des Kiwis, Nenad Vucinic, de souligner qu’un « joueur néo-zélandais de 23 ans, c’est comme un Européen de 18 ans, en termes de maturité physique et de basket. » Tom a tout l’avenir devant lui. Encore sous contrat pour une saison avec les Breakers, l’ailier va essayer de reproduire en club ce qu’il a démontré cet été. Son début de championnat (15,0 pts et 9,0 rbds après deux matches) tend à le confirmer. « J’aimerais bien sûr jouer un jour en NBA. Je sais que la prochaine étape est de partir en Europe. Mais pour le moment, je joue pour une super équipe chez moi, je veux continuer à progresser en attendant que les opportunités se présentent. » n

« C’EST LE GARÇON DU FUTUR »

Repères Né le 5 juillet 1987 à Auckland (Nouvelle-Zélande) • Néo-Zélandais • Taille : 1,97 m • Poste : Ailier • Clubs : Washington State (2007-08), New Zealand Breakers et Waikato Pistons (2008-10). • Palmarès : • Ses stats en NBL (Australie) : 8,9 pts à 39,3%, 20/56 à 3-pts (35,7%), 72,6% aux LF, 3,9 rbds en 21 min • Ses stats au Mondial : 12,7 pts à 49,1%, 6/17 à 3-pts (35,3%), 69,6% LF, 6,8 rbds, 14,0 d’évaluation en 26 min

Tab Baldwin

Il revient de loin

Dire qu’il y a deux ans, Abercrombie avait songé très sérieusement à mettre sa carrière entre parenthèses. Le grand espoir du pays en catégories de jeunes s’était planté en NCAA. 7 minutes par match lors de son année freshman


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Marty Melville/Getty Images

Thomas ABERCROMBIE (Waikato Pistons )


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Le Mondial

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Raconté par Marion Laborde, Clémence Beikes & Florence Lepron Elles sont actuellement en train de batailler avec leurs clubs respectifs. Clémence à Saint-Amant, Marion à Basket Landes et Florence à Tarbes. Il y a un mois, elles ont disputé un Championnat du monde et vu de près une demi-finale. Les trois internationales nous le font revivre de l’intérieur avec parfois des questions un peu décalées.

Hervé Bellenger / IS

Propos recueillis par Pascal LEGENDRE, à Karlovy-Vary

Marion Laborde, Clémence Beikes et Florence Lepron dans le vestiaire de la KV Arena après l’ultime match face à l’Australie.


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e qu’il te restera comme image principale de ce Mondial dans vingt ans ?

Marion Laborde : La première Marseillaise. Je ne suis pas habituée aux sélections ! Florence Lepron : Je pense, j’espère, que j’aurai oublié ce quart de finale et donc ça sera ce que l’on a encore réussi à faire ensemble avec peu de moyens et les valeurs que l’on véhicule. Clémence Beikes : Après le match contre la Biélorussie lorsque l’on sait que l’on a un bon pied en quart de finale. Une espèce d’euphorie car on sent que l’on a quasiment atteint l’objectif.

Quand Pierre Vincent a annoncé que tu étais retenue dans les 12, tu as voulu lui faire une bise ?

M.L. : (Rires) Il l’a annoncé devant tout le monde en fin de stage. J’étais très contente, mais je me suis retenue. Au point de faire la bise, non quand même pas. Je me suis davantage exprimée lorsque j’étais dans ma chambre avec Clémence. J’ai d’abord téléphoné à mes parents et ensuite à mes amis les plus proches. F.L. : Non, quand même pas à ce point là ! (rires) C’est vrai que cette fois à cause des blessures, ça s’est dessiné autrement. Si je dois être objective, je dois dire que je savais un peu plus tôt que l’énoncé des douze serait bon pour moi et que le dernier choix se ferait sur une ailière. C’est horrible à dire mais tu es moins concernée au premier degré, même si le coach est le roi des surprises. C.B. : (Rires) Non… J’étais contente, voilà. C’était un soulagement. J’ai été tendue jusqu’au bout car on savait que la dernière qui ne serait pas retenue serait une ailière et on n’était pas cinquante.

La joueuse la plus impressionnante ?

M.L. : Je suis fan de Diana Taurasi que j’avais l’habitude de voir à la télé. De jouer contre elle, de défendre sur elle, c’était énorme pour moi. Et le peu que je l’ai vue de l’extérieur, elle est facile. On m’avait prévenue mais c’est vrai qu’on est surprise au premier contact, c’est très physique. Pourtant avec Sue Bird, c’est la moins dessinée des Américaines, mais elle fait mal ! F.L. : Céline Dumerc... Intrinsèquement, c’est (Sylvia) Fowles mais elle n’a pas été ultra dominante car son équipe n’en avait pas forcément besoin. Sur la compétition, c’est (Hana) Horakova. Respect. On en fait des tonnes sur Sue Bird, mais si je suis coach, je prends mille fois Horakova. C’est une vraie leader. Si la Tchéquie va en finale, elle peut lui dire merci. C.B. : Taurasi. De par ses attitudes, sa confiance, elle a tout gagné.

L’équipe qui donne le plus de coups ?

M.L. : L’Australie. Je ne peux pas trop juger pour l’Espagne car je n’ai pas joué contre elle. F.L. : Je ne vais pas me faire des amis, mais le Sénégal ne joue pas au basket, ce qui est dommage car elles ont des joueuses de qualité. Et celle qui donne des coups pour une équipe entière, c’est Lauren Jackson ! C.B. : Les Australiennes. Il y a un peu de jeu sale et, en même temps, elles ont les qualités physiques pour mettre une dureté dans le jeu qui rend la partie spécialement physique.

Ce à quoi tu as pensé lorsque tu as appris le forfait d’Émilie Gomis après celui de Sandrine Gruda et tous les autres ?

M.L. : J’avais mal au cœur pour elle, surtout qu’elle s’est

fait ça dans les dix dernières secondes. Je me suis dit « oh ! là ! là ! », elle a passé toute la préparation avec nous et là, on est la veille du départ, elle se fait mal. En plus, elle souffrait. Après pour le groupe, c’était un élément majeur en moins. On s’est dit qu’on avait la poisse. F.L. : Avec Marielle (Amant), on est reparti de Beauvais très vite avec une voiture de loc’ avec l’info « c’est grave, mais c’est quelque chose qui lui arrive ». C’est Cap’s qui me l’a annoncée deux heures plus tard par SMS et bêtement j’ai dit « tu blagues ? » Elle m’a demandé si je croyais qu’elle pouvait blaguer avec ça et moi je lui ai dit que je n’avais pas envie de le croire. Miss Go, quoi. La fille qui a été la plus performante sur la préparation. À une minute 25 de la fin de la préparation, sur un replacement en défense. Et puis tu te dis que l’équipe ne va ressembler à rien. « Qu’estce qu’on va faire ? » C.B. : J’ai été autiste pendant une matinée quand j’ai appris pour Sandrine, et pareil ensuite pour Émilie. Pendant trois ou quatre heures, je me suis trituré le cerveau à me demander comment on allait faire. Autiste, sérieux.

Ce à quoi tu as pensé en te réveillant le lendemain du match contre l’Espagne ?

M.L. : Je me suis dit que c’était à nous de jouer à leur place, enfin que l’on aurait pu le faire. Le lendemain, on était toutes tristes d’avoir perdu. Quand on est à plus 6 à 24 secondes de la fin, tout le monde se voyait déjà en demi-finale. Très déçue et se dire en même temps qu’on avait encore une 5e place à jouer. Nous, les Françaises, on n’aime pas trop les Espagnoles, alors on était assez dégoûté. J’avais le sentiment qu’il fallait qu’elles se montrent, qu’elles ont un peu la grosse tête, et les filles me l’ont confirmé. Bref, sur le terrain et en dehors, elles se la pètent un peu. F.L. : Pftt… Le brouillard. En te disant que tu aurais pu te lever en étant au matin d’une demi-finale d’un Championnat du monde, en plus contre les États-Unis, donc tu n'en aurais rien eu à foutre, rien n’aurait pu nous arriver. C.B. : Je n’ai pas pensé, j’ai soufflé. « Oh ! merde ! Qu’estce qu’on a raté ! » . La veille, on ne s’endort pas avant quatre heures, cinq heures, sauf apport… artificiel. Le lendemain, je n’étais pas en forme mais on fait avec. Il faut être concentrée pendant une heure et demie pour jouer le match de classement contre la Corée et après tu sais que tu auras un peu de temps pour te reposer. Tu te débrouilles avec ton mental.

Ce qui t’a choqué dans l’organisation ?

M.L. : Qu’il n’y ait pas de cérémonie de clôture pour un Championnat du monde. J’ai été très étonnée. On nous avait pourtant dit qu’il y aurait quelque chose et finalement, rien. On avait joué à 14h15 et on était reparti à l’hôtel pour ne pas regarder le match pour la 3e place, évidemment. On est revenu pour la finale pour l’ambiance et, en plus, c’était un joli match. F.L. : L’organisation très bien, les arbitres scandaleux. Le gros point noir. On en a croisé pas mal sur ces dix jours avec de l’arrogance couplée avec de l’incompétence. J’ai du mal à gérer ça. Ils ont fait des choix, sincèrement, et je ne dis pas uniquement contre nous, où je ne peux pas croire que ça soit de l’équité et de la justice. Tout ça tranquillement devant leurs pseudo-observateurs. Je veux bien admettre que FIBA Monde doit s’ouvrir mais tu ne peux pas ramener un arbitre des Bahamas ou de je ne sais où sur des compétitions comme ça. Ça fait deux mois que l’on s’entraînait, on ne peut pas donner le pouvoir à des gens incompétents ! Ah ! Si, il y avait aussi l’hôtel soviétique à Karlovy-Vary. Quand tu arrivais dans les chambres, c’était flippant même si avec Elo (Godin), nous nous sommes retrouvées par hasard dans une suite.


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DOSSIER • maxi-basket 85 C.B. : Le déplacement en avion entre Ostrava et KarlovyVary avec toutes les délégations, en se levant à 5h du matin, le tout en jouant un quart de finale le lendemain.

S’il y a un move, un geste que tu prendrais à une joueuse, ça serait lequel et à qui ?

M.L. : À Céline Dumerc. Elle a une capacité à ralentir son dribble et à repartir, poum ! Elle met tout le monde dans le vent à chaque fois. F.L. : Le tir à trois points après dribbles de Cap’s. Je suis incapable de le faire. Elle maîtrise tout, c’est normal de lui en piquer un ! C.B. : Le shoot derrière l’écran de (Evina) Maltsi. J’ai défendu un peu dessus mais c’est Flo qui s’en est occupé. C’est énorme ce qu’elle fait, dans la lecture de jeu, l’accélération, les prises d’appui. J’aimerais bien y arriver. C’est ce qui me vient tout de suite à l’esprit. On ne va pas parler toujours de Taurasi !

Il y avait deux jours de repos durant le Mondial. Pourquoi pas dix matches en dix jours ?

M.L. : Dix matches en dix jours ? Ah non ! Pas Possible. Déjà trois matches, un jour de repos, trois matches, c’est assez dur. Même s’il y a des kinés et tout ce qu’il faut, j’ai vu la fatigue qu’il y avait chez les filles qui jouaient 36 minutes par match. Même moi, j’étais fatiguée alors je n’imagine même pas les titulaires. Il y a les entraînements et même si on ne joue pas, on vit les matches à fond. C’est une fatigue nerveuse aussi. Les filles disaient qu’elles avaient eu plus de repos au Championnat d’Europe l’année dernière, que c’était mieux. . F.L. : (Rires) C’est impossible ! Les gens ne se rendent pas compte. C’est pourquoi les cyclistes se dopent, eux qui font un match tous les jours pendant trois semaines. Peut-être du fait qu’on n’a pas de grands talents offensifs, on dépense énormément d’énergie en défense. Heureusement que les jours de repos étaient calés au moment où il le fallait. C.B. : (Silence) Pardon ? Dix matches en dix jours ? Et pourquoi pas cinquante en cinquante jours. (Elle réfléchit) Après, n’est-ce pas ce qui fait le charme des compétitions, le fait que les organismes soient poussés dans leurs retranchements, savoir quelle équipe va pouvoir aller au

bout, voir les failles, les solidarités. Il y a une variable stratégique. Est-ce que tu mets ton cinq majeur pendant tout le tournoi, tu joues à six, à sept, à plus ? Si on avait un match tous les quatre jours, est-ce que ça serait aussi marrant ? Après, on peut trouver un juste milieu, avoir un jour de récup’ en plus, un match en moins. J’ai senti la fatigue contre l’Australie, la vraie, quand tu as du mal à reprendre ton souffle, à sprinter pour revenir. J’ai essayé de surpasser ça mentalement car si tu t’écoutes tout le temps, t’es morte ! (rires)

“Nous, les Françaises, on n’aime pas trop les Espagnoles” Marion Ta réaction quand tu as vu les Espagnoles sauter de joie sur le podium?

M.L. : Je n’ai pas applaudi ! Certaines filles de chez nous sont même parties pour ne pas voir le podium. Je voulais voir la cérémonie mais de les apercevoir sur le podium, j’étais dégoûtée. F.L. : Je n’ai pas regardé. On est parti à la fin de la finale, on a fait les frustrées. (Soupir) J’avais vu les Américaines monter sur le podium et je n’ai pas regardé à leur droite. C.B. : Un goût amer. Quand j’ai vu les quatre, cinq filles partir, j’ai pris ça à la rigolade. Et quand les Espagnoles sont montées sur le podium, je me suis dit que j’aurais dû partir moi aussi. Ça m’a fait mal au cœur.

Ce que tu penses des nouvelles tenues des Biélorusses ?

M.L. : J’aime bien. Ça change. On est des filles et quand je vois les shorts des Japonaises qui leur font des pantacourts, ce n’est pas beau. Je préfère cette robe avec le cycliste en dessous aux combinaisons moulantes qu’avaient avant les Australiennes. F.L. : Les pauvres ! En plus les couleurs sont moches.

BONUS AVEC MARION Où as-tu appris ce shoot arc-en-ciel ?

De mon père, qui a joué à Amou (Nationale 2) et qui shootait aussi à 3-pts avec un tir assez haut comme moi. Je n’ai jamais eu de panneau de basket chez moi. En fait, mon père qui est forgeron m’en avait fabriqué un et le papa de l’un de mes meilleurs amis était venu voir si je n’avais pas un cercle, et je lui ai donné le mien ! Après, je n’étais qu’à deux cents mètres de la salle, je n’avais pas de problèmes pour aller shooter. Les tirs où je ne lève pas, ça ne rentre pas.

Avec cette sélection au Mondial, tu vas avoir une statue à l’entrée du Palais des Sports de Saint-Sever ?

Une statue ? Quand même pas ! Bon, c’est vrai que le club est très heureux de mon parcours et je suis très contente pour lui. Ça va peut-être le faire grandir aussi. Il y a déjà eu une internationale à Mont-de-Marsan, au Stade Montois, Christiane Carrère (3 sélections en 1966).

Ça ne te donne pas de regrets de ne pas être dans un grand club, en EuroLeague ?

J’avoue que c’est mon objectif car si je veux progresser, je serai obligée de partir du club. Les dirigeants le savent. Après, nous avons cette année des objectifs qui sont très intéressants. Se qualifier pour l’EuroCup, ça serait déjà bien. J’ai resigné pour un an. On va voir comment ça se passe cette année. Peut-être que je bougerai l’année prochaine, dans deux ans, trois ans. En fait, j’ai joué à Amou avant d’arriver à Tarbes pour ma première année senior. J’étais avec le groupe pro et je doublais en Nationale 3. C’est l’été où je partais à Tarbes où j’ai été sélectionnée en équipe de France juniors avec les “86-87“. Je n’ai jamais intégré un centre de formation, je ne suis jamais allée dans un pôle espoir. J’y suis arrivée sans passer par là, je suis fière de ça aussi.


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DOSSIER • maxi-basket 87 Je ne comprends pas cette volonté de féminiser à ce point le sport féminin. Que l’on ait des tenues exagérément grandes, non, mais on n’est pas là pour faire plaisir aux spectateurs masculins de 40 ans qui sont contents de voir des jeunes filles en jupe. Je crois que l’on ne demande pas suffisamment leur avis aux joueuses. Je suis quand même fan du short au genou bien bas. C.B. : Je n’aime pas trop. À la limite, je préférais les combis des Australiennes. La jupe qui tombe droite, non. Ce n’est pas le fait que ça dévalorise la femme, au contraire, c’est juste une question de goût. Ceci dit, je préfère ça aux longs shorts qui descendent au-dessous du genou où l’on ne fait pas la différence entre les hommes et les femmes.

Ta principale occupation pendant deux mois en dehors du basket ?

M.L. : Internet et téléphone. Et puis dormir, récupérer. On ne faisait pas grand-chose d’autres ! F.L. : Rester en contact avec les proches, lire et regarder un film de temps en temps. Je lis presque de tout sauf les romans policiers. Ce qui m’a donné envie de lire beaucoup c’est « Si c’est un homme » de Primo Lévi. J’ai beaucoup lu sur la Shoa, les goulags. Sur un Championnat du monde, je lis des romans qui, entre guillemets, sont faciles à lire. C.B. : Rigoler avec les autres filles, regarder des films, lire des magazines, un roman que m’a prêté Yacine (Sene), Facebook.

Tu as visité Ostrava et Karlovy-Vary ?

M.L. : Pas du tout. Sinon lors d’un footing à KarlovyVary avec Fred (Aubert), le préparateur physique, Pauline (Jannault-Lo) et Anaël (Lardy). C’était le matin après le quart de finale, il y avait entraînement facultatif. Le peu que j’ai vu en courant, c’était sympa. F.L. : Je suis allée marcher le lendemain de la demi-finale dans les deux rues principales de Karlovy-Vary pour m’aérer. C’est tout. Il y a longtemps que j’ai fait le deuil de pouvoir visiter les villes dans lesquelles on fait des compétitions. C.B. : Non, sinon le dernier soir à Karlovy-Vary avant la finale. Nous sommes tellement habituées à ne voir que les salles de basket dans les pays où l’on va que je ne me pose

plus la question. C’est comme le Championnat du monde au Brésil, il y a quatre ans, super ! En fait, on n’a rien vu.

Ce que tu as rapporté comme souvenir ?

M.L. : Une veste zippée des États-Unis qu’elles mettaient en dehors. En fait, je l’ai échangée avec une joueuse contre mon sweat. C’est juste marqué « USA » en gros derrière et « USA » en petit devant, le logo et le sigle Nike. Je voulais à tout prix revenir avec quelque chose de cette équipe-là. F.L. : Pas de médaille ! Les shorts, les maillots australiens. Même si elles ont fini 6e, l’Australie, c’est mythique. Elles n’échangent même pas, elles en ont tellement qu’elles les donnent en allant te chercher la taille qu’il te faut. C.B. : Du chocolat. Enfin, ce n’est pas un souvenir. Je n’ai pas cherché à échanger des tenues, j’étais tellement fatiguée qu’aller taper aux portes des chambres, quémander, non. Par fainéantise en fait. Même si j’aurais bien aimé avoir une tenue canadienne. J’ai un peu d’affection pour ce pays-là.

“On a croisé pas mal d’arbitres avec de l’arrogance couplée avec de l’incompétence.” Florence Ce que tu penses de l’idée de la Fédération Internationale évoquée durant le Mondial de baisser le cercle pour les filles ?

M.L. : Je ne le savais même pas ! Je trouve ça nul. Je ne vois pas pourquoi ils baisseraient le cercle alors que la ligne à 3-pts vient d’être reculée. On a peut-être moins de force que les garçons mais jusque-là, nous nous sommes bien débrouillées avec un cercle à la même hauteur. F.L. : Non, il y a des limites à tout. On ne va pas dénaturer notre sport pour faire plaisir aux diffuseurs, aux sponsors. Bien sûr qu’il ne faut pas comparer aux garçons mais notre sport devient intéressant si on se base sur les qualités athlétiques, non ? Et puis, si tu ne parles que de qualités athlétiques, je peux dire que parfois quand tu regardes la Pro A,

BONUS AVEC FLORENCE Tu aimes l’odeur du sang ?

Ça se passe plutôt mieux pour moi quand ce sont des rencontres importantes, même si je n’ai pas été bonne contre l’Espagne. Je sais que l’on commence à dire ça de moi car il y a eu deux ou trois faits qui vont dans ce sens, mais il arrivera un jour où je serai mauvaise sur les matches chauds, les moments décisifs, et je ne voudrais pas alors qu’on me jette la pierre. Ça se passe comme ça pour le moment, peut-être qu’étrangement, je me sens mieux dans ces matches-là, mais de là à dire que je le programme, ce serait prétentieux et faux. Même les très grands joueurs - dont je ne fais pas partie - font parfois des fins de matches compliquées.

ça ne cogne pas de plus en plus fort dans le basket féminin ?

Ça ne fait pas longtemps que je côtoie le haut niveau et puis ma morphologie fait que je suis vite impactée, mais je pense quand même qu’avec l’arrivée de nouveaux physiques, ça déménage pas mal. Plus qu’il y a une quinzaine d’années. Quand on voit la densité physique des filles et l’intensité qu’il y a, ça ne peut être que plus dur. Dans la pose des écrans, au rebond. Violent, ça arrive sur deux ou trois actions pas plus, mais pour le reste, ça reste du basket. Il n’y a plus n’importe quel homme qui peut venir sur le terrain avec nous. Il faut être un minimum sportif.

Lauren Jackson, elle n’est pas surfaite ?

Elle a dominé entre les JO de Sydney et pendant sept-huit ans et là, voici qu’arrivent des filles comme (Sylvia) Fowles, (Elizabeth) Cambage, ça va être difficile pour elle. Elle est certainement sur la pente descendante, elle enchaîne, dix ans au plus haut niveau, il faut assurer tous les jours. Elle doit certainement être fatiguée, mais c’est un peu hâtif de l’enterrer. Elle a été élue MVP de la WNBA. Peut-être là a-t-elle eu des problèmes familiaux, personnels, t’enchaînes, t’es pas bien, tu t’écoutes plus que d’habitude, t’as une lassitude mentale et c’est terminé. Au-delà de son comportement de pétasse sur le terrain, ça fait de la peine car t’es pas bien et on te passe quand même tous les ballons pour faire la même chose que les jours où tout va bien pour toi. C’est incroyablement difficile.


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DOSSIER • maxi-basket 89 oui, ils sont athlétiques, ils courent, ils sautent, mais bon pfttt, tu t’ennuies. La jupe, le panier baissé, pourquoi pas un terrain plus petit. Il y a des limites à tout. C.B. : Pftt… S’ils pouvaient arrêter de changer les règles, ça nous arrangerait. On change les ballons, les raquettes, les lignes à 3-pts, c’est bon. À chaque fois, il faut se réadapter. Et puis, on ne nous explique pas l’intérêt de ses changements, comment ça a été décidé, par qui, pourquoi. T’imagines un match de filles à 18h30 et ensuite un match de garçons à 20h30 ? Ce sont des contraintes pour les municipalités, les gens qui décident de ça là-haut, ils ne se rendent pas compte.

La reprise de l’entraînement avec ton club ?

M.L. : Je suis rentrée le lundi soir, j’ai eu mon mardi et le mercredi matin. J’ai repris les entraînements le mercredi soir. Avec Benita Diouf qui était aussi au Championnat du monde, le coach nous a laissé l’entraînement du matin libre. C’est bizarre de se dire qu’il faut repartir avec notre club, oublier tous les systèmes que l’on a eus pendant deux mois, en intégrer de nouveaux. Je sens que je suis fatiguée, oui. F.L. : Difficile car la reprise était dès le mercredi. Je me suis fait un truc mineur au poignet, ce qui m’a permis d’avoir deux jours supplémentaires sans basket et ça m’a fait un bien fou. Avec une bonne dose de sommeil, ça va. On verra plus tard ! C.B. : Dur. Il faut s’adapter à un nouveau jeu, un nouveau rôle, une nouvelle équipe, un entraîneur qui n’a pas la même façon de jouer que Pierre (Vincent). Ça prend un peu de temps. Et comme la patience n’est pas l’une des qualités premières du sportif de haut niveau, c’est un peu difficile. Et puis il manque forcément un peu de fraîcheur puisque nous étions parties depuis le 5 août.

Maintenant que tu as joué contre elles, tu vas suivre la carrière des stars de ce Mondial en EuroLeague, en Russie ou en WNBA ?

M.L. : Des Françaises oui, des autres non. Une fille comme Céline Dumerc, je ne la connaissais que par le fait d’avoir joué contre elle, il y a deux ans, quand elle était à Bourges. Je pense que je vais davantage suivre sa saison à Ekaterinbourg. F.L. : J’avais joué contre toutes les grosses stars, sauf Lauren Jackson. J’étais fière de la voir en vrai. C’est un

mythe. Elle n’a pas été bonne et c’est là que tu te rends compte que ces gens-là sont humains. Quand tu en fais trop, tu craques. Tu peux être mauvaise avec une certaine classe, mais apparemment de la classe, elle n’en a jamais eu beaucoup. On joue le Spartak (Moscou) cette année, je ne sais même pas qui est dans l’effectif. C’est ce que je disais toute à l’heure, j’ai dix fois plus de respect pour une Horakova que pour une Sue Bird. C.B. : Je regarde beaucoup le basket à la télé, les filles, les garçons, j’adore ça. Peut-être un peu moins la WNBA.

“Pardon ? Dix matches en dix jours ? Et pourquoi pas cinquante en cinquante jours.” Clémence Le Championnat d’Europe l’an prochain en Pologne, ça t’inspire quoi ?

M.L. : Il y a une sélection qui sera faite avant et moi, j’attends déjà ça ! Il y a des blessées qui vont revenir, comme Émilie Gomis, Pauline Krawczyk. A moi déjà de faire une bonne saison ici et on verra ensuite si je suis rappelée. Sinon, c’est un Championnat d’Europe qualificatif pour les JO, il ne faut pas se planter. F.L. : L’équipe de France, que j’y sois ou pas, pourra faire quelque chose de magnifique. Là, on a la rage. On rêve de revenir avec l’équipe au complet et de tout dévaster. Ça ne se passera pas comme ça, évidemment, mais notre motivation sera décuplée. Après, c’est ça qu’il faudra gérer, l’envie de trop bien faire. Ça va redescendre d’ici là. Mais on a envie d’y être très vite. Ça sera très compliqué d’être championnes d’Europe, il faudra surtout être dans les cinqsix pays qualifiés pour le tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques. Tout le monde le sait, le projet est pour 2012. C.B. : Un défi intéressant dans le Championnat d’Europe lui-même et la qualif’ pour les JO. Ça sera un tournant énorme pour cette équipe de France mais il y a plein de choses qui vont se passer d’ici là. Ce que Pierre a développé depuis des années, c’est qu’il n’y a pas d’équipe fixe et de joueuses qui sont assurées de leur place, à part Céline (Dumerc), Emmeline (Ndongue). En mai 2011, j’aurai ma place à gagner comme tous les ans. Et c’est bien car comme ça, il n’y a pas de vieux meubles. •

BONUS AVEC CLéMENCE

La reprise des cours (en licence d’économie), c’est un bon moyen de revenir sur terre ?

Oui, un bon moyen d’être rattrapé par la réalité. Terminé la télé, les interviews. Même si on ne s’est pas envolé, ce n’est pas notre style, on n’a fait qu’un quart de finale, il ne faut pas s’enflammer. Je suis entrée à la fac, personne ne sait que j’ai fait un Championnat du monde, même si je sais que deux-trois profs ont lu les journaux, un qui m’a vu sur BFM, en plus je n’ai pas trop envie de m’étaler là-dessus. Je reprends ma petite vie normale. Je vais faire ma licence en deux ou même trois ans. Ça fait huit heures de cours par semaine quand je suis fatiguée et dix si je suis en forme (rires).

T’aimes bien aller dans la peinture pour prendre des coups par plus grande et plus costaude que toi ?

Oui. C’est mon côté soldat et un peu bourrine. J’aime bien le travail de l’ombre, défendre. On n’a pas le temps de réfléchir. Il faut y aller, tu y vas. Cette année, on était un peu friable au rebond, tu te jettes dans le bain vaille que vaille. Parfois, je manque de centimètres. J’ai l’impression d’avoir le ballon et il y a une grande qui passe par-dessus et qui me la pique.

Finalement Diana Taurasi, de près, qu’est-ce qu’elle a de plus que toi ?

Tout. Une adresse et une confiance exceptionnelles. Elle a une bonne lecture de jeu et, en même temps, elle peut shooter à sept mètres. Elle a des épaules vachement dures, après au niveau des jambes, des quadris, du fessier, ce n’est pas surdimensionné. Et le fait qu’elle ne soit pas lourde fait qu’elle combine vitesse et puissance, et là c’est dur à arrêter.


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maxi-basket

LES ÉCHOS Alain Koffi

LE RETOUR DU MVP

Jean-François Mollière

• WAOUH ! Si Alain Koffi n’a pas fait son trou en Espagne, il a peut-être mangé du lion avec Badalona. Son début de championnat avec Le Mans est tout bonnement incroyable. Le gentil Alain s’est mué en arme atomique. Trois premiers matches incroyables, qui font de lui, déjà, un prétendant au titre de MVP français. 28 d’évaluation, un chiffre hors norme ; d’ailleurs, comme l’atteste le tableau ci-dessous, il faut remonter à l’automne 2002 pour voir un Français, sur ses trois premiers matches, tourner à plus de 20 d’éval, il s’agissait de Laurent Sciarra. Le meneur est l’un des rares à avoir été sacré deux fois MVP français de Pro A. Koffi, MVP 2008 avec le MSB avant son départ pour l’Espagne, a opéré le départ idéal pour l’imiter.

Les stats d’Alain Koffi après 3 journées Saison

Équipe

2010-11

Le Mans

Min

%

Rbds

Pds

Éval

Pts

30

63,9

12,0

1,0

28,0

19,0

Min

%

Rbds

Pds

Éval

Pts

Les stats des MVP français après 3 journées Saison

MVP

Équipe

2009-10 2008-09

Ali Traoré

ASVEL

21

60,6

4,7

1,3

16,7

15,3

Alain Koffi

Le Mans

28

52,0

8,3

0,7

13,7

8,7

Nando De Colo

Cholet

28

21,7

2,3

4,0

5,0

6,0

2006-07

Cyril Julian

Nancy

29

60,0

10,7

0,7

19,7

14,0

2005-06

Cyril Julian

Nancy

10

37,5

3,0

0,0

3,3

2,0

2004-05

*Laurent Sciarra

Gravelines-Dunkerque

36

40,0

3,7

8,3

17,0

8,0

2003-04 2002-03

Laurent Foirest

Pau-Orthez

26

37,8

3,7

2,7

14,3

13,3

Boris Diaw

Pau-Orthez

17

45,4

1,3

2,3

4,0

4,7

Paris

38

45,4

4,0

7,7

23,3

19,7

Laurent Sciarra

* Sciarra était arrivé au BCM à la 9 journée. (En gras, les meilleures perfs dans chaque catégorie statistique.) e


maxi-basket 91

Par Yann CASSEVILLE, Frédéric GONELLA et Antoine LESSARD

Nouvelle ligne à trois-points

SIMPLE ADAPTATION ?

Raphaël Desroses (Limoges) est à l’aise à 3-points, même avec la nouvelle ligne.

• Alors, la ligne à trois-points à 6,75 m, plutôt que 6,25 m, simple formalité, vraiment ? Après trois journées, Cedrick Banks était à 4/23 à longue distance, Rasheed Wright à 3/20 et Samuel Mejia à 2/12. Pas joli joli pour ces joueurs qui sont d’ordinaire de sacrés clients quand il s’agit de faire mouche. Bon, cela ne durera certainement pas, et ces mauvaises performances s’expliquent sûrement plus par un coup de moins bien plutôt que par le recul de la ligne. Car il y a des contreexemples, comme Raphaël Desroses à 8/14, Aurélien Salmon à 7/12 et Andrew Albicy à 6/11. Néanmoins, à la lecture du tableau ci-dessous, on s’aperçoit que les équipes de Pro A et Pro B shootent un peu moins à trois-points, et avec un peu moins de réussite. Ainsi, comme la plupart des coaches et joueurs l’avaient prédit, si la révolution n’aura pas lieu, la ligne étant peu reculée, un temps d’adaptation sera tout de même nécessaire pour trouver ses nouveaux repères.

TIRS à 3-pts

Tentés/rentrés par équipe/match

34,6

30,7

34,3

31,4

2009-10

2010-11

2009-10

2010-11

7/21

PRO A

7/21

6/19

Jean-François Mollière

8/23

PRO B

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maxi-basket

LES ÉCHOS

Par Yann CAZEVILLE, Frédéric GONELLA et Antoine LESSARD

SPÉCIAL EUROLEAGUE UN AVANT-GOÛT D’EURO

Ales Fevzer/EB via Getty Images

• L’Olimpija Ljubjana a abandonné la vénérable Halle Tivoli, datant de 1965, pour s’installer dans la Stozice Arena, d’une capacité de 12.500 places. Elle accueillera l’Euro 2013, la Slovénie étant seule candidate à l’organisation depuis le retrait de l’Italie. Ljubljana a inauguré de belle manière sa nouvelle salle en Euroleague en s’imposant 95-90 contre Efes Pilsen après double prolongation.

FIGURE NON AUTORISÉE

• Boban Marjanovic (CSKA Moscou) percute… un fessier milanais

Mikhail Serbin/EB via Getty Images

Rodolfo Molina/EB via Getty Images

• Ricky Rubio pris en sandwich entre Roger Grimau et un adversaire du Cibona.

LE CARTON DU MOIS

• Dans le duel des mascottes, victoire sans appel du “Green Dragon“ de Ljubljana contre “Pam“ la bougie de Valencia.

EN APESANTEUR

• Le dunkeur en costard

Ales Fevzer/EB via Getty Images

Juan Navarro et Ales Fevzer/EB via Getty Images

IL N’Y A PAS PHOTO


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LES ÉCHOS La Pro A sur Internet

Du neuf sur la toile

La LNB a dévoilé la nouvelle version de son site, tandis que plusieurs clubs ont aussi profité de la nouvelle saison pour refaire leur vitrine Internet. Revue de web.

LNB (www.lnb.fr)

• L’ancienne version était depuis longtemps obsolète et ne valait guère que par les lives statistiques les soirs de match. La nouvelle mouture, toujours réalisée par e-TF1, apporte de réelles améliorations au niveau du design et de l’ergonomie, mais il reste encore un bon bout de chemin à faire, en terme de contenu principalement, pour combler les fans. Points positifs, la page de garde met davantage en valeur l’image, les box scores sont finalement présentés de manière lisible (et plutôt réussis, avec les logos des clubs) et l’accès aux résumés de match de LNB TV est beaucoup plus intuitif. Toutefois, si on laisse de côté le fil de dépêches AFP, le contenu exclusif produit par la Ligue reste assez pauvre. Toujours pas de possibilité d’acheter des tickets en ligne non plus. Bref, un bon outil à développer.

Note : 7/10

Hyères-Toulon (www.htv-basket.com)

• Une vraie bonne surprise. Une page de garde qui pète avec des photos plein pot, une structure claire et bien hiérarchisée, un contenu multimédia riche (photos de match, vidéos d’après match…), des news mises à jour très régulièrement et une billetterie en ligne. Du bon boulot.

Note : 8/10 Nancy (www.sluc-basket.fr)

• Les supporters des Couguars réclamaient depuis un moment un site à la hauteur du nouveau statut acquis par le club. Leur vœu a finalement été exaucé, le club abandonnant la vieille plateforme “basketzone”. Visuelle, la nouvelle page de garde est plutôt réussie, avec l’apparition de quelques vidéos exclusives et un espace réservé aux photos de fans. Une billetterie en ligne est également dispo. Globalement positif.

Note : 7/10

Poitiers (www.pb86.fr)

• Club leader du basket français sur Internet, le PB 86 confirme son rang avec un nouvel outil de toute beauté, réalisé par les sociétés Hippocampe Studio (graphisme) et Altern-Active (technique). Aussi bien sur le plan du design que du contenu, original et varié (revue de presse, vidéos insolites, web-série « Vis mon match »), le site est le plus riche de Pro A. Seuls petits bémols (car il en faut bien) : des portraits de joueurs un peu trop succincts et l’absence de boutique.

Note : 9/10 Orléans (www.orleansloiretbasket.fr)

• Comme Nancy, le club méritait depuis un moment un site plus en accord avec ses nouvelles ambitions. Moyennement réussie sur le plan esthétique, la nouvelle version offre assez peu de contenu écrit, mais beaucoup de multimédia, avec des vidéos et des photos de bonne qualité rapidement disponibles après les matches à domicile. En outre, la boutique en ligne est probablement la mieux achalandée de Pro A. Pas mal.

Note 7/10



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Par Yann CASSEVILLE, Frédéric GONELLA et Antoine LESSARD

LA CHEMISE DE LA DISCORDE

« POURVU QU’IL SIGNE EN TURQUIE »

• Nouvelle saison, nouvelle tenue pour Philippe Hervé et le staff orléanais. Chemise saumon, cravate raccord... Faute technique ? Jesse D. Garrabrant/NBAE via Getty Images

• Le « il » désigne bien entendu Allen Iverson, qui était, au moment d’écrire ces lignes, sur le point de parapher un contrat avec le club turc de Besiktas. Et celui qui espère qu’A.I. signe en Europe, c’est Mickaël Gelabale. Avec l’ASVEL, l’ailier aux dreadlocks va en effet affronter Besiktas en Eurocup, « avouez qu’il y aurait vraiment de quoi se consoler de pas jouer l’Euroleague cette année », continue-t-il sur son blog (gelabale.blog.lemonde.fr). Pas certain qu’il chante le même refrain si le lutin Iverson colle 30 points pour arracher la victoire à l’Astroballe…

LES LYONNAISES EN ROBE

Pascal Allée / Hot Sports

• On connaissait la tenue moulante, voici maintenant la robe. Les filles de l’Union Lyon Basket Féminin, en plus d’avoir démarré leur saison de L2 en trombe (7 victoires, 0 défaite au moment d’écrire ces lignes), ont innové lors de leur 7e match en jouant en robe, dans le style de celles que portent les tenniswomen. Et apparemment, cela ne leur a pas posé trop de problèmes, puisqu’elles ont fessé Pleyber-Christ 93-52. « Aucune fille de l’équipe ne s’est plainte ! », a confié Carole Leclair au site Ladyhoop, « Elles (les robes) sont courtes et le shorty qu’on a en-dessous l’est aussi et a tendance à remonter mais ce ne sont que des détails. Le coach nous a fait nous entraîner avec toute la semaine pour qu’on arrive au match sans y penser et c’est ce qui est arrivé. »

ULBF

Jean-François

Mollière

LA PHRASE


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LE BAROMÈTRE DU MOIS : LE VIRUS A FRAPPÉ Par Florent de LAMBERTERIE

1

John Linehan (Nancy)

L’hiver se rapproche, le temps se rafraîchit… La saison préférée du “Virus", John Linehan, qui sévit cette année en Lorraine. Et malheureusement, il n’y a pas de vaccin.

2

Alain Koffi (Le Mans)

Meilleur marqueur (à égalité, certes), meilleure évaluation, meilleur contreur et deuxième rebondeur. Le MVP français 2008 est de retour, pas de doute là-dessus.

3

Rick Hughes (Hyères-Toulon)

Une solution au problème des retraites ? Rick Hughes et ses 37 ans semblent l’avoir trouvé. S’il continue comme ça, il va cotiser au HTV encore longtemps. Jusqu’à 65 ans ? Chiche !

4 5 6 7 8

17 points à 62,5% (5-11 à 3-pts), 5,7 rbds, 5,7 pds, 23,3 d’éval après trois matches. Yannick Bokolo (Gravelines-Dunkerque) Le mieux dans tout ça, c’est que Yannick se dit fatigué après son été en Bleu…

Tremmell Darden (Nancy)

C’est vrai qu’il a un peu foiré son match contre Poitiers. Mais ses 18 rebonds contre Gravelines et ses 20 points à Orléans, il ne les a pas loupés ! Il a eu l’Alsace, il a déjà la Lorraine derrière lui. À Roanne, c’est bien simple : Rivers met les paniers, Uche prend les rebonds, Diabate

Pape-Philippe Amagou fait les passes et Bogdanovic fait du Dylan Page. Mais le vrai taulier, en fait, c’est (Roanne) Amagou. Andrew Albicy (Paris Levallois)

Solide rotation au PL l’an dernier, MVP de l’Euro Espoir cet été, annihilation de Ricky Rubio en Turquie et 20,7 d’éval sur les trois premières journées. Et il n’a que 20 ans. 36 points d’écart, c’est le tarif du BCM cette saison à domicile, pour le champion de

Dounia Issa France comme pour Vichy. Cette hausse des prix soudaine ? Dounia Issa, alias inflation (Gravelines-Dunkerque) man.

9

Akin Akingbala (Nancy)

Marcus Slaughter parti, le grand Nigérian règne en maître dans la raquette nancéienne. Top rebondeur (15 rbds) et 3e à l’évaluation (23,5), dommage qu’il ait manqué un match.

10

K.C. Rivers (Roanne)

Choulet avait prévenu : « c’est un gros shooteur plus qu’un gros scoreur. » Verdict : 47,7% aux shoots et 18 points par match. Rectification : gros shooteur ET gros scoreur.

11

Wes Wilkinson (Le Havre)

Il ne fait pas beaucoup de bruit mais, à la fin du match, il a marqué sa quinzaine de points et pris ses 6 rebonds ni vu ni connu. Si Le Havre en est là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à lui.

12

Steed Tchicamboud (Chalon)

Encore un qui retrouve des couleurs après être rentré au bercail. De l’adresse, des rebonds, des passes, des points, 15,3 d’évaluation, on lui pardonne même sa petite sortie face à Roanne.

13

Lamont Hamilton (Paris Levallois)

Dans le top 15 aux points, aux contres, aux rebonds, à l’évaluation, et deuxième à l’adresse globale (67,9%). Les stats ne disent pas tout, mais elles en disent quand même beaucoup.

14

Fabien Causeur (Cholet)

En voilà un à qui l’équipe de France a fait du bien. En progrès dans tous les compartiments du jeu, il s’impose comme le nouveau leader des Choletais, y compris en Euroleague.

15

Il n’est certes pas le meilleur marqueur de son équipe, ni même le meilleur passeur,

Cyril Akpomedah pas même le meilleur rebondeur d’ailleurs. Cyril est plus que ça : il est indispensable (Gravelines-Dunkerque) au BCM.

16

Kareem Reid (Vichy)

Comme d’habitude, Vichy souffre en ce début de saison et comme d’habitude, Kareem Reid est le meilleur passeur du championnat.

17

Justin Hawkins (Strasbourg)

Bon esprit, bon joueur, adroit de près (52,0%) comme de loin (37,5% à 3-pts) et accessoirement, meilleur marqueur de son équipe. Pas mal pour un mec que Strasbourg voulait virer.

18

Samuel Mejia (Cholet)

Certes, il a bu le bouillon contre Gravelines mais en dehors de ça, pas grand-chose à lui reprocher. 18 points contre Pau, 19 contre Orléans, Mejia reste un redoutable basketteur.

19

Chris Massie (Limoges)

Limoges a mis du temps à démarrer, pas Chris Massie. 15 points, plus de 8 rebonds, 18 d’éval après trois matches, le CSP a un sacré client dans la raquette.

20

Kenny Younger (Poitiers)

Poitiers peine en ce début de saison mais difficile de rejeter la faute sur son intérieur américain. S’il continue comme ça, le PB86 ne restera pas capot longtemps.


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NICOLAS BATUM



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