Portfolio 2020 - Mathilde Jacquot

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Mathilde Jacquot Portfolio


Urbagricole Projet de diplôme, BTS Design textile, ESAA Duperré, Paris, 2017 Ce projet parle d’un dialogue entre la campagne et la ville qui à priori sont deux mondes aux antipodes mais qui essayent de s’imbriquer. Il parle aussi d’un dialogue entre les paysages de mon enfance, les plaines agricoles de Franche-Comté, et les paysages dans lesquels j’évolue actuellement : le milieu urbain et son maillage. J’ai réalisé un travail d’assemblage et de photomontage de photographies de champs agricoles avec des architectures recolorisées animées par des citadins et jardiniers. Il s’agit d’espaces imaginaires représentant des milieux «entre deux» sortes d’éco-quartiers, alliant paysages agricoles et paysages urbains. Proposer ce nouveau paysage hybride, c’est aussi proposer une illustration à un nouvel art de vivre soumettant des solutions à un changement climatique de plus en plus préoccupant : la tendance «agricole lifestyle» : l’agriculture urbaine, les jardins partagés. Toutes ces pratiques agricoles exercées en ville permettent de créer des liens et des intéractions sociales au sein d’un espace commun.






Les couleurs du Tonkin Projet de diplôme, DSAA Design textile, ESAA La Martinière-Diderot, Lyon, 2019 Le designer peut-il agir dans un cadre social ? Cette question m’a poussé à réfléchir sur le design social qui est une façon de pratiquer le design de manière participative, collective et collaborative. C’est concevoir par des pratiques qui mettent les relations humaines au coeur d’un projet favorisant une horizontalité entre le concepteur et l’usager. Bien souvent, l’importance du projet réside dans les échanges humains et les cohésions sociales qui se produisent. Pour répondre à ce questionnement personnel, je me suis rendue toute les semaines au Tonkin, un quartier populaire à Villeurbanne en région lyonnaise, pour y créer des actions de solidarités avec les habitants. J’ai ainsi vécu une première rencontre avec ce quartier et les habitants qui y vivent. Puis, au travers d’une oeuvre collective, une fresque qui permet à chacuns de s’exprimer, des liens se sont tissés, des échanges se sont crées, et une histoire s’est racontée... Ce projet propose avant tout une réflexion sur un soin qui se veut relationnel et social. Le vivre ensemble, l’entraîde mutuelle, le partage, les paroles et gestes échangés, ces formes de précautions et d’attentions qui parraissent peu mais qui sont importantes pour soi et pour les autres.


Le premier atelier menant à la réalisation de la fresque commune consistait à produire un vocabulaire de formes dans des couleurs (des papiers colorés). La couleur est perçue ici comme un outil pour échanger, parler, s’exprimer et se raconter. Elle est support de paroles. Il a fallu ensuite disposer les formes colorées produites sur un support affiché à l’emplacement de la future peinture murale.



Cet atelier offre des moments de sociabilité pour les habitants du quartier. Les enfants échangent entre eux à travers le choix des couleurs et le découpage des formes, les parents aident leurs enfants dans les différentes tâches à réaliser... Une dame agée est venue voir ce qu’il se passait, attirée par ses couleurs, et a aidé les enfants pour créer les formes. Elle était heureuse d’avoir partagé ce temps de créativité. Ce temps d’échange est aussi un temps de retrouvailles pour les mamans qui accompagnent leurs enfants. Assisent sur un banc, elles discutent en arabe, leur langue d’origine. C’est pour elles, un temps intime. Ces illustrations tentent de capter ces présences partagés en saisissant les gestes, les postures et les regards de chacun.


Dans un second atelier, l’idée était de travailler en collectif pour construire ensemble la composition de la fresque. Nous avons donc agrandi les formes découpées pour ensuite les peindre sur le mur. Ici aussi, les moments d’échanges étaient nombreux.



Ces couleurs apposées sur le mur sont devenues le symbole d’un point de rencontre des habitants. Elles témoignent de présences partagées, de discussions, de regards, elles forment un élément graphique du quartier.



Tout à coup, les enfants ont commencé à peindre les jardinières au pied des immeubles avec la peinture qu’il restait. Les couleurs de la fresque commune se sont propagées dans le quartier ont commencé à s’échapper de leur cadre établi.



Animée par les corps en mouvement des habitants, cette identité colorée cherche à prendre vie, s’envoler, s’émanciper. Des bribes de ce lexique formel et coloré s’échappent, prennent peu à peu des distances avec le territoire du Tonkin.



«el guisador del zarza» cuisines mobiles Projet de co-construction réalisé en stage chez ENORME Studio, Madrid, quartier de Valdezarza, 2018 http://enormestudio.es/mobile-kitch Cuisiner ensemble, c’est s’ouvrir aux autres, partager des recettes, des histoires et des saveurs. Cuisiner est un acte créatif et éducatif où chacun s’ouvre à une expérience sensorielle, ludique et collective. «Cocinar Madrid» est un projet qui vise à développer une carte culinaire de Madrid en organisant des ateliers de cuisine collective. C’est aussi un moyen pour créer du lien social, des espaces de rencontres et d’échanges dans certains quartiers de la ville. ENORME Studio a donc collaboré à ce projet pour concevoir et créer des cuisines mobiles réalisées dans le cadre d’un atelier avec l’aide des habitants de Valdezarza, un quartier au Nord de Madrid. Mon travail en amont de cet atelier était d’imaginer plusieurs motifs de fruits et légumes pour les appliquer en peinture sur les cuisines. Nous avons pu peindre collectivement les motifs à l’aide de pochoirs pour que chacun puisse apporter son aide à la création graphique.



Cet atelier était également un moment d’échanges et de cohésion sociale. C’est cette coopération qui crée du lien et l’entraide mutuelle qui rapproche les gens. Tout le monde construit et laisse la trace de ses émotions et c’est cette charge émotionnelle qui va donner de l’enchantement. L’ouvrage sera chargé de la substance de ceux qui l’ont produit. Construire avec l’autre c’est aussi savoir l’écouter, le rencontrer, et respecter sa différence.






Grigri Pixel derecho a la ciudad Participation au workshop international Designer graphique de l’énènement Grigri Cultural projects, Medialab Prado, Madrid, octobre 2018 https://www.grigripixel.com/grigri-pixel-2018-2/ Grigri Pixel est un programme de résidences, d’ateliers et de séminaires visant à explorer les pratiques de coopération culturelle et de citoyenneté entre l’Afrique et l’Europe par le biais de pratiques artistiques et de la fabrication numérique avec un caractère collaboratif et expérimental des deux continants. «Grigri» est le nom donné en Afrique de l’ouest aux objets utilisés comme amulette. Un «grigri» est donc un objet auquel on accorde des vertus de protection ou qui porte chance. Grigri Pixel est un projet qui vise à créer collectivement des objets magiques, afin de protéger et de réenchanter les espaces urbains. Cette magie, ce sont les pratiques pour construire, les processus collectifs, les apprentissages qui émergent dans les limites de l’imprévu et qui sont capables de nous changer nousmême en modifiant notre environnement. Cette magie, elle est présente parce que grâce aux objets et dispositifs construits, on peut réenchanter une aire urbaine et faire rencontrer les citoyens d’un même espace.


J’ai participé à la co-construction de différents dispositifs urbains destinés à «réenchanter» une place publique à Madrid. Ma mission lors de ce workshop était également de réaliser la médiation de l’atelier. J’ai donc créer différentes illustrations véhiculant les idées fortes du workshop (co-construction, échanges, partages, liens,...).


A l’issue du workshop, nous avons organisé une parade suivie d’un évènement festif urbain destiné à faire vivre le quartier et la place publique. J’ai donc crée l’affiche de l’évènement !


P.L.U

plan local d’urbanisme

Projet de DSAA Design textile première année, ESAA La Martinière - Diderot, Lyon, 2017-2018 Le plan local d’urbanisme est un plan de planification de l’urbanisme au niveau communal et intercommunal. Il détermine les orientations sur l’évolution de la ville à l’horizon. Cette notion de «projet d’avenir» peut être mise en relation avec les projets et orientations personnelles, les chemins et décisions à choisir. Entre parcelles et pièces d’un puzzle, trames et hachures rapides machinales, ce projet parle d’un passage entre le plan commun, connu, global et le plan subjectif, imaginaire, personnel.





Roues, mécaniques, et engrenages Projet de motifs, DSAA Design textile première année, ESAA La Martinière - Diderot, Lyon, 2017 Ce travail est une expériementation du motif et une recherche graphique sur la forme circulaire de la roue du vélo ainsi que la structure organique et texturée de l’engrenage. Formes colorées, dessinées, retravaillées ou texturées s’imbriquent traduisant une ambiance de mécanique urbaine.



Soin social Mémoire de recherche professionnel et projet d’édition, DSAA Design mention textile, ESAA La Martinière-Diderot, Lyon, 2019 Ce mémoire de recherche constitue la base de réflexion de mon projet de diplôme Les couleurs du Tonkin. Il possède comme point de départ la question suivante : Le designer peut-il agir dans un cadre social ? Ce questionnement s’appuie et prends encrage par mon action de bénévolat au sein d’une association appelée «AFEV». En menant des actions de solidarité et de cohésion sociale dans le quartier populaire du Tonkin-Nord à Villeurbanne, je rencontre des personnes avec des cultures très diverses, je prends connaissance d’une certaine architecture et prends conscience de notions telles que la frontière, la différence mais également le tissage de liens, l’échange et le partage. Cette expérience menée sur le terrain sert dans ce mémoire de témoignage et permet d’interroger ma place de designer social dans ce quartier spécifique. Le design a une place au cœur du social dans la mesure où sa pratique est centrée sur l’humain. Comme le bénévole social, le designer social conçoit par des pratiques qui mettent les relations humaines au centre d’un projet, favorisant une horizontalité entre lui et le citoyen. Il doit s’immiscer au quotidien, découvrir l’autre, savoir l’écouter, l’accompagner, travailler et créer avec lui dans une approche participative et collective. L’importance du projet réside alors dans les rapports humains et les liens sociaux qui se produisent. Cette recherche au sein du Tonkin part d’une volonté et d’un besoin de se rendre utile, de soutenir l’autre, le plus faible, par le design.



Paysages ligne d’horizon Expérimentation plastique ESAA Duperré - ESAA La Martinière-Diderot Paris - Lyon, 2017 - 2018 «Le paysage, c’est l’endroit où le ciel et la terre se touchent» Michel Corajoud, paysagiste français Inspirée de cette citation, j’ai réalisé des «modules paysages» en mousse et papier peints ou coloriés représentant la séparation ciel et terre. La mousse, qui symbolise le ciel, est tranchée de différentes manières suggèrant divers reliefs. Cette tranche est la frontière entre le ciel et la terre, la ligne d’horizon. La terre est manifestée par le papier inséré dans la mousse. La trace laissée par le médium suggère un effet de texture agissant en contraste avec la mousse qui possède une structure uniforme et homogène. Ces modules sont placés sur la ligne d’horizon de photographies de paysages imprimés permettant de changer ludiquement leurs reliefs.





Cette ligne d’horizon, c’est celle que j’observais durant mon enfance. Née en Franche-Comté, j’ai vécu dans un petit village haut-saônois perdu au milieu de champs agricoles où la ligne d’horizon s’étendais à perte de vue. C’est de cette campagne avec les couleurs et textures de ses plaines que je puise mon inspiration dans mes divers projets de design. Paysages, ligne d’horizon raconte une rencontre entre la technique de la maille et la photographie paysagère.



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