IN MOTION / STILL - Trajectoires en mouvement dans l'art contemporain

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Entretien avec Marc Petitjean, cinéaste et photographe, réalisateur de Intersection Conique (1975) toutes les photos qui apparaissent dans ces pages ont été gracieusement fournies par Marc Petitjean Paris, 16 mai 2013

Je dois admettre que j’ai eu des difficultés à retrouver vos vidéos en version complète en ligne ou ailleurs. Je connais donc votre travail qu’à partir de textes où de petits extraits et photos. C’était un défi pour moi de réussir à retracer votre intervention… Oui en effet je n’ai pas encore prévu d’insérer mes vidéos sur internet. Par rapport à la vidéo Intersection Conique, elle a commencé à circuler en Janvier 1976, quand elle a été montrée pour la première fois comme premier témoignage de l’œuvre de Matta-Clark en format vidéo, lors d’une exposition au Centre Culturel Américain. J’ai encore une invitation qui témoigne de ça. Gordon, vu qu’il n’avait

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pas encore terminé son film, m’a demandé si je pouvais exposer le mien à la place et c’est ce que j’ai fait. Beaucoup d’années après, je pensais d’avoir perdu tout le matériel que j’avais tourné sur la bande vidéo. Ensuite, un jour je suis passé au Centre Pompidou, à l’époque où je travaillais sur un documentaire à propos de Renzo Piano, et j’ai découvert que là bas ils conservaient encore les machines avec lesquelles j’avais réalisé mon film, donc on a décidé de sauvegarder la pellicule et la faire survivre au passage du temps.

Je crois avoir lu qu’il existe deux versions de la vidéo d’Intersection Conique… Oui car récemment j’ai pensé que ça aurait été intéressant de revoir cette vidéo et son montage pour l’interpréter à travers mon histoire et à travers le regard des gens qui habitaient le quartier, comme moi. Il s’agit d’une vidéo un peu plus courte, où j’ai inséré aussi pas mal de photos que j’avais prises à l’époque. J’ai cherché à rendre plus compréhensible ce que Gordon avait fait. Quel est votre rapport avec le territoire de la ville de Paris ? Je suis arrivé à Paris en 1970, j’avais environ 18 ans, et j’ai déménagé précisément dans un endroit où la ville était en profonde transformation. Le marché des Halles, par exemple, commence à voir son déménagement en 1969. La rue Beaubourg révélait encore des traces qui nous faisaient comprendre l’ancienne identité de ce lieu. Il y avait encore des emplacements pour stocker des chariots et un petit restaurant appelé Le rendez-vous des routiers, un endroit où les camionneurs allaient manger après avoir déposé leurs marchandises. Au lieu de l’actuel Centre Pompidou on pouvait


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