Graduation Thesis / Marta D'Elia

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L’impact des séismes sur le patrimoine culturel immobilier Analyse du cas de L’Aquila Marta D’Elia



L’impact des séismes sur le patrimoine culturel immobilier Analyse du cas de L’Aquila

Travail de fin d’études de Marta D’Elia Sous la direction de Michel Provost Deuxième année du grade de master en architecture Année académique: 2011 / 2012, session de juin 2012 Faculté d’Architecture [ La Cambre - Horta ], Université Libre de Bruxelles Place Flagey, 19 - 1050 Bruxelles

Image de couverture: Fig. 1.1 Le Cinema Massimo, dans le centre historique de L’Aquila



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| Table des matières

7 | Introduction 11 | Le comportement des structures en cas de séisme 15 | L’Aquila: introduction · Histoire de la ville · Histoire des tremblements de terre · Les modes de construction et les mesures parasismiques médiévales

21 | L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

· · · · · ·

Le séisme L'impact du séisme sur le patrimoine culturel immobilier Analyse de bâtiments exemplaires Après le séisme: la gestion de l'urgence La mise en sécurité provisoire La reconstruction

53 | Analyse et application: Palazzo Margherita et le Beffroi · · · · · ·

Histoire et configuration Les effets du séisme Causes des dommages subis Mise en sécurité provisoire Projet de renforcement, et vérification Hypothèses de travaux de renforcement préventif

73 | Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif · · · ·

Lignes directrices d'intervention L'évaluation de la vulnérabilité sismique et les projets de renforcement Hypothèses de retrofit parasismique à L'Aquila Conclusion

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91 | La reconstruction: lignes directrices et enjeux · · · · ·

Plan de reconstruction des centres historiques de L'Aquila et province Travaux sur la maçonnerie portante Travaux sur les éléments horizontaux: dalles, voûtes, toitures Le rôle social de l'architecte dans le processus de reconstruction Conclusion

99 | Conclusion

102 | Annexe A | Tableau d’analyse de bâtiments exemplaires de L’Aquila 116 | Annexe B | Fiche « AeDES » pour l’Evaluation de l’Accessibilité et Dommages dans l’Urgence Sismique 121 | Bibliographie

126 | Table des illustrations

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Introduction

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| Avant - propos

L’Aquila fait partie de l’histoire de ma famille. Lorsqu’en 2009 elle a été dévastée par un tremblement de terre, j’ai senti le besoin d’en étudier les causes, de comprendre l’origine de dégâts si importants sur l’architecture et la population. Les séismes m’ont toujours intéressée, car je suis originaire de Naples, ville qui présente un grand risque tellurique. Pendant mon année Erasmus à Valence, en Espagne, j’ai pu approfondir le sujet en étudiant les effets des tremblements de terre et du vent sur l’architecture. C’est ainsi que j’ai commencé à m’approcher de ce thème, et j’ai décidé d’en faire le sujet de mon travail de fin d’études. Etant donné que ma langue maternelle est l’italien, et que la majorité de mes sources d’information sont étrangères, veuillez excuser d’ores et déjà les éventuelles « licences poétiques » que vous pourriez rencontrer le long du travail.

| Remerciements A mon promoteur Michel Provost et mon co-promoteur Lorenzo Fanale, car c’est grâce à leur suivi et leur disponibilité que j’ai pu développer mon travail. A Camilla, Carlotta et Paola Inverardi ainsi qu’à Danilo Rocchi, qui m’ont accompagnée et aidée lors de mon séjour à L’Aquila. A Lucia Milano et Andrea Venezi, pour les informations sur la gestion de la reconstruction du patrimoine de la ville. A Stefano Gizzi, Surintendant pour les Biens Architecturaux, le Paysage et le Patrimoine historique de Naples, pour son ample connaissance de L’Aquila, sa ville d’origine. Et encore merci à Armande Hellebois, José Vicente García Blanquer, Roberto Fedele, Annamaria Paparella, Catherine Van Huele, Magali Souris, Sandro, Annamaria et Simone, sans lesquels je n’aurais pas pu achever mon travail.

◄ Fig. 1.2 Maison particulière endommagée, dans le centre historique de L’Aquila

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Introduction

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| Introduction Les tremblements de terre d’une certaine ampleur affectent la population, les infrastructures et surtout l’architecture des villes touchées. Dans le cas des villes historiques, ceci implique également des pertes importantes pour le patrimoine culturel immobilier. De plus, les bâtiments du patrimoine sont inévitablement exposés au vieillissement de certaines composantes structurelles, et donc à la dégradation. Les séismes ne peuvent pas être anticipés, mais est-il possible de limiter leurs effets en intervenant sur l’architecture de façon préventive? Il existe en effet des mesures parasismiques qui peuvent être intégrées dès la phase de conception, ou utilisées ensuite pour remettre en état une structure à risque et réduire les dégâts en cas de tremblement de terre. Lorsqu’il s’agit d’architecture historique, la prévention est possible, mais dévient plus complexe à mettre en œuvre à cause des précautions à prendre pour ne pas endommager le bien et sa valeur architecturale.

« 95% des décès provoqués par les tremblements de terre sont le résultat de défauts dans les bâtiments 1 . »

Le 6 avril 2009, la ville de L’Aquila, en Italie, et sa province ont été touchées par un séisme de magnitude 6.3, un des plus forts que la région ait jamais connu. Les dommages à l’architecture ont été très élevés, surtout dans le centre historique, cœur fonctionnel et administratif de la ville. Aujourd’hui la phase de reconstruction commence lentement, avec toute la difficulté de travailler sur le patrimoine immobilier : celui-ci est plus vulnérable que l’architecture contemporaine, les dommages qui en résultent sont souvent plus graves et donc plus coûteux à réparer, et toute intervention doit respecter le caractère historique du bâtiment. L’exemple de L’Aquila, pour son histoire et ses particularités, a été le point de départ d’une analyse sur l’impact des séismes sur le patrimoine culturel immobilier. Le but est de comprendre si on aurait pu, et comment, intervenir avant le séisme pour limiter les dommages au patrimoine de la ville. La recherche a été développée tout d’abord avec une étude de notions d’architecture parasismique, pour avoir des fondements théoriques sur lesquels baser les futures réflexions. Ensuite, un séjour à L’Aquila m’a permis de prendre connaissance des réels effets d’un séisme sur l’architecture historique, de conduire une étude de terrain, et d’approfondir les notions étudiées. Il existe plusieurs analyses détaillées de certains bâtiments importants de la ville, mais il semblerait qu’aucun parallèle n’a été fait entre leurs structures et leur réaction au 1. ALEXANDER, D., The health effects of earthquakes in the mid-1990s, Disasters, 20:231–47, Septembre 1996

◄ Fig. 1.3 L’Aquila

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Fig. 1.4 Le Palazzo Margherita

Fig. 1.5 Le centre historique de L’Aquila, abandonnÊ


Introduction

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tremblement de terre. Sur ces bases, j’ai ainsi développé une étude de cas qui compare 50 exemples significatifs, pour pouvoir connaître plus en détail l’architecture de L’Aquila. Cela m’a permis, au travers d’une analyse objective basée sur les modes de construction utilisés et sur les dégâts relevés en 2009, de comprendre quel type de travaux on aurait pu réaliser avant le tremblement de terre pour améliorer la performance sismique des bâtiments historiques. En collaboration avec le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila, j’ai pu examiner encore plus en détail un bâtiment en particulier, le Palazzo Margherita, siège de la mairie. En analysant la structure, les effets du séisme, et le futur projet de reconstruction, j’ai formulé des hypothèses de renforcement préventif. L’étude menée sert de base pour tirer des conclusions sur un éventuel retrofit parasismique qui aurait pu être effectué à L’Aquila. Celui-ci peut, aujourd’hui, être intégré aux travaux de reconstruction. Mais on devrait surtout en tenir compte dans d’autres villes à risque sismique, comme Ferrara ou toute l’Emilie-Romagne, touchées par plusieurs tremblements de terre en mai 2012, de façon à intervenir avant un possible séisme et limiter les dommages à l’architecture.

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Le comportement des structures en cas de séisme

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| Le comportement des structures en cas de séisme L’analyse de la réaction des immeubles aux sollicitations sismiques est fondamentale pour comprendre les causes des dégâts survenus à L’Aquila, et la façon de les éviter. Un séisme est une secousse du sol due à la libération d’énergie. Les ondes qui se propagent à travers la croûte terrestre provoquent des vibrations en surface, lesquelles sont transmises aux éléments qui se trouvent en contact direct avec le sol. C’est le cas des bâtiments : les fondations sont entrainées dans le mouvement, tandis que la partie supérieure réagit par inertie avec une oscillation opposée. En fonction de l’intensité du séisme et de la nature du sol, les sollicitations peuvent induire des déformations plastiques dans la structure porteuse: celle-ci se fissure, et en fonction du niveau de dommage on peut atteindre la ruine 2. Les séismes peuvent être classés selon l’échelle de Richter, basée sur la magnitude, donc sur l’énergie libérée lors du tremblement de terre. Un séisme est défini « Léger » à partir d’une magnitude de 4 ML, produisant des secousses notables et pouvant causer des dommages aux édifices. Cependant l’ampleur des effets d’un tremblement de terre sur une structure ne dépend pas uniquement de la magnitude de l’onde: il affecte également le terrain, qui peut se déformer et provoquer l’effondrement d’une structure qui était, en soi, résistante. De plus, le type de sous-sol influence la transmission de l’onde sismique: un sol sablonneux la ralentit en augmentant son amplitude, alors qu’une zone rocheuse peut contribuer à absorber une partie des ondes. La sollicitation sismique agit sur les bâtiments sous 3 formes: · Une accélération horizontale, qui entraine un effort de cisaillement auquel la structure ne résiste pas, car elle a été conçue pour supporter des charges verticales. · Des charges cycliques, alternées, qui provoquent des fissures en croix et contribuent à une dégradation progressive de la résistance de la structure. · Une sollicitation dynamique, due à la réaction décalée des étages supérieurs à cause de leur inertie, ce qui entraine des vibrations et oscillations de la structure. De plus, en fonction de la fréquence du séisme et de la fréquence propre de la construction, le bâtiment peut entrer en résonance, ce qui augmente l’amplitude des ondes sismiques et donc leurs effets. Sous l’action des sollicitations horizontales du séisme, les dalles se déplacent en suivant le comportement d’une masse. Les éléments verticaux réagissent et, s’ils sont suffisamment contreventés, donnent de la raideur au bâtiment. Les autres éléments qui composent la structure du bâtiment, comme les cloisons ou les revêtements, contribuent à amortir la déformation globale, en absorbant l’énergie. 2. BACHMANN, H. , Conception parasismique des bâtiments - Principes de base à l’attention des ingénieurs, architectes, maîtres d’ouvrage et autorités, Berne, Directives de l’OFEG, 2002

◄ Fig. 2.1

Immeuble d’habitations, L’Aquila

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Fig. 2.2 Contreventement insuffisant

Fig. 2.5 Colonne captive

Fig. 2.3 Fissures en croix

Fig. 2.6 Martèlement

Fig. 2.8 Eglise de San Marciano, à L’Aquila

Fig. 2.4 Etage souple

Fig. 2.7 Ruine par perte d’appui


Le comportement des structures en cas de séisme

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Les réponses des structures à un séisme peuvent être très variées. On peut néanmoins classer les dégâts dans une série de catégories, en fonction de leur cause: · Contreventement insuffisant (Fig. 2.2), donc une structure pas assez résistante face aux sollicitations horizontales, ce qui mène souvent à l’effondrement. · Faiblesse de la maçonnerie portante: la basse résistance à la traction provoque des fissures en croix, à 45°, sous l’effort horizontal cyclique (Fig. 2.3). · Etage souple, c’est-à-dire une variation de raideur ou une discontinuité dans la structure verticale. C’est le cas, par exemple, des rez-de-chaussée commerciaux libérés de structures de contreventement efficaces (Fig. 2.4). Cette configuration concentre les efforts sur l’étage de discontinuité, et souvent le bâtiment s’affaisse sur lui-même. · Colonne captive, qui n’a pas de joints qui permettent le déplacement. Si un élément latéral, comme un mur en maçonnerie, empêche sa déformation sur une partie de la hauteur (Fig. 2.5) il se crée des déformations plastiques qui peuvent entraîner la rupture et l’effondrement. · Torsion, à cause d’un plan asymétrique, où le centre de masse ne coïncide pas avec le centre de cisaillement. Ceci entraine des forces latérales plus importantes. · Manque de joint entre deux bâtiments voisins, ou un joint insuffisant, provoquant un martèlement entre les deux (Fig. 2.6). Si les structures ont une hauteur différente, elles n’oscillent pas de façon synchronisée, ce qui entraine une collision. Si les étages sont décalés, les dégâts seront encore plus importants. · Longueur d’appui insuffisante (Fig. 2.7), dans le cas des appuis fixes pas élastiques. L’élément appuyé risque de se déplacer de façon opposée, et de tomber. · Liquéfaction du sol au niveau des fondations, qui entraine un tassement de la structure. De plus, les bâtiments voisins se décollent au niveau du joint, avec une inclinaison de toute la structure. Les défauts peuvent se présenter tant sur des constructions nouvelles que dans les bâtiments anciens. Lorsqu’il s’agit de bâtiments récents, ils auraient dû être construits en tenant compte des principes de construction parasismique. La structure et les éléments non-porteurs sont conçus en fonction du degré de sismicité de la zone, ou renforcés en cas de nécessité. Les bâtiments historiques, en fonction du type de structure et de l’usage du bien, possèdent chacun une façon propre de répondre au séisme. Globalement ils sont plus vulnérables que les bâtiments contemporains, et lors d’un séisme ils subissent des dégâts plus importants. La cause est à rechercher dans le mode de construction utilisé: le plus commun, surtout à l’époque du Moyen Age, était la maçonnerie de pierres ou de briques crues. Elle a une faible résistance aux efforts horizontaux, et le vieillissement des joints entre les blocs crée des points de discontinuité qui ne permettent pas un comportement monolithique du mur (Fig. 2.8). De plus, les bâtiments les plus anciens ont souvent été fragilisés par des modifications apportées au cours de l’histoire, et les mesures parasismiques existantes, la plupart intuitives ou issues de l’expérience tirée des tremblements de terre du passé, ont été supprimées ou altérées. Il en résulte que les immeubles du patrimoine sont vulnérables et à risque, mais également que leur comportement lors d’un séisme dépend d’une série d’éléments connus, dont on peut tenir compte.

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L’Aquila: introduction

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| L’Aquila: introduction |

Histoire de la ville

L’Aquila est une des plus importantes villes médiévales du centre d’Italie. Située dans la vallée de l’Aterno, entre les montagnes des Apennins, elle est la capitale de la région des Abruzzes et compte 72000 habitants. Sa fondation remonte à 1254, quand les paroisses et châteaux de la région se réunirent pour créer un nouveau système économique et politique, liant une nouvelle ville avec les villages 3. Selon la légende ce furent 99 châteaux qui se réunirent, raison pour laquelle la ville est formée de 99 places, 99 églises et 99 fontaines 4. L’agrégation des châteaux, une soixantaine dans la réalité, a défini l’urbanisme de la ville (Fig. 3.2): à chaque château il était assigné une aire pour construire une zone d’habitat, une église et une fontaine dans la place d’en face. Pour cette raison, le centre historique est très riche en églises et en couvents, parmi lesquels certains sont aujourd’hui destinés à d’autres usages. Remontent à l’époque de la fondation la Fontaine des 99 Cannelle, symbole des 99 châteaux d’origine, l’église de Santa Maria di Paganica, et l’église de Santa Giusta. Jusqu’à la moitié du XIV siècle L’Aquila n’arrêta pas son développement, avec la construction de l’église de Collemaggio par Célestin V. L’emplacement de la ville était stratégique, dans une vallée au centre de la péninsule, ce qui aida le développement économique: elle était traversée par marchands étrangers, par des voyageurs, et des marchés permanents s’y tenaient. En 1529, on construisit le Fort Espagnol, de plan carré avec 4 bastions et une douve (Fig. 3.3). De la même époque est le Palazzo Del Capitano, construit pour Marguerite d’Autriche, gouvernante jusque 1586, et qui aujourd’hui est le siège de la mairie. Avec l’unification d’Italie, la ville a connu une nouvelle période de croissance. Ensuite, entre 1932 et 1936, sous le régime fasciste, elle fut enrichie par plusieurs travaux publics, des infrastructures telles que piscines et fontaines, et par un intense développement de la périphérie. En 1970, L’Aquila est officiellement nommée capitale de la nouvelle Région des Abruzzes, et en 1975 on définit le Piano Regolatore Generale Comunale: un plan directeur qui a permis la construction de l’autoroute et de 3 pôles industriels et de bâtir les zones vides encore présentes à l’intérieur de l’enceinte.

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Histoire des tremblements de terre

Les Abruzzes sont une région très sismique, traversée par la chaîne de montagnes des Apennins et située à proximité de deux plaques tectoniques 5. L’Aquila a donc été touchée par plusieurs tremblements de terre importants au cours de l’historie. Chaque séisme a été le point 3. Comune de L’Aquila, La Storia, [online, avril 2012], www.comune.laquila.gov.it/pagina7_la-storia.html 4. CLEMENTI, A., PIRODDI, E., L’Aquila, Bari, Editori Laterza, 2009 5. FRISCH, G. J., L’Aquila, Non si uccide così anche una città?, Naples, Clean Edizioni, decembre 2009

◄ Fig. 3.1 Vue aérienne de L’Aquila centrée sur le centre historique, delimité par l’enceinte médiévale

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Fig. 3.2 L’Aquila à l’époque de la fondation (1254) : la subdivision

Fig. 3.4 L’Aquila en 1600, carte de Fonticulano

Fig. 3.3 L’Aquila en 1575, carte de Fonticulano


L’Aquila: introduction

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de départ d’une reconstruction complète de la ville, souvent rasée au sol: l’architecture et les espaces urbains ont subi plusieurs modifications, mais on a également commencé à bâtir en intégrant des mesures pour améliorer la performance des bâtiments face aux séismes. Les tremblements de terre plus importants ont eu lieu en 6: · 1315: Le premier après la fondation de la ville. A cette époque remonte la construction de l’enceinte. · 1349: Un an après la peste qui avait décimé la population, très violent: 6.5 sur l’échelle Richter. Toutes les maisons et presque toutes les églises de la ville s’effondrèrent. · 1461: C’était l’âge d’or, avec la fondation de l’Université et la première monnaie officielle. Le séisme fut violent, il détruisit des églises importantes comme San Bernardino, endommagée au niveau des colonnes et du transept, ou Collemaggio, où l’autel fut retrouvé en ruine. Les routes étaient inaccessibles à cause des débris, un quart des bâtiments s’était effondré et le reste présentait lésions et fissures. Les morts furent 80 à L’Aquila, 150 au total. · 1703: Après un essaim sismique d’une durée de 5 mois, un fort tremblement de terre détruisit complètement le caractère médiéval et renaissant de la ville. Les victimes furent 6000. Comme en 2009, on nomma un commissaire chargé de la reconstruction, du traitement et de la récupération des débris, et de l’assignation des réductions fiscales. Dans la phase de reconstruction qui a suivi, on garda la même structure urbaine, mais avec un style baroque dans la plupart des bâtiments. · 1915: Ce séisme eut lieu à Avezzano, dans la province, il fut également ressenti à L’Aquila. Habituée aux tremblements de terre, la population dressa des camps de tentes pour s’y réfugier, et effectua une mise en sécurité préventive des bâtiments les plus importants, avec un étançonnement au sol et un chaînage des façades. Grâce à ces mesures de sécurité, il n’y eut pas de dégâts importants. · 2009: Le 6 avril un fort tremblement de terre a endommagé L’Aquila et plusieurs autres communes dans la vallée de l’Aterno. Le séisme avait la même intensité que celui survenu en 1703: une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter.

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Les modes de construction et les mesures parasismiques

L’évolution historique, les guerres, les séismes et les reconstructions ont fait évoluer la configuration urbanistique et l’architecture de la ville. Le caractère médiéval d’origine s’est mélangé avec plusieurs styles et techniques, qui se sont superposés au fur et à mesure. Dans les travaux de reconstruction qui suivaient chaque séisme, surtout après celui de 1703, qui a été le plus destructeur, on tenait compte des mesures de prévention face aux futurs tremblements de terre 7. On intégrait à la construction des principes de conception parasismique et des éléments structurels voués à améliorer les performances de l’ensemble. Ils étaient moins avancés technologiquement qu’aujourd’hui, mais tout aussi performants. Les modes de construction les plus utilisés dans l’architecture médiévale de L’Aquila étaient · La maçonnerie portante, en pierres ou en briques crues. On retrouve souvent un appareillage mixte qui superpose 20 cm de pierres calcaires et 10 cm de briques, ce qui 6. ANTONINI, O., I terremoti aquilani, Todi (PG), tau Editrice, mars 2010 7. CERONI, F., Edifici in muratura e centri storici, Università degli Studi del Sannio, octobre 2009

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Fig. 3.5 Maçonnerie de type « à sachet »

Fig. 3.6 Chaîne d’angle en pierre de taille, Palazzetto dei Nobili

Fig. 3.7 Tirants en bois, église de Santa Maria di Paganica

Fig. 3.8 « Ruelle » entre deux bâtiments


L’Aquila: introduction

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rend le mur élastique et résistant aux sollicitations horizontales. Pour rappel la maçonnerie résiste bien à la compression, mais elle a une faible résistance à la traction et aux sollicitations horizontales. De plus, les joints entre les éléments constituent une série de discontinuités, qui deviennent des points faibles face aux sollicitations en dehors du plan. · La maçonnerie de type « à sachet » (Fig. 3.5): un appareillage typique de la région de L’Aquila, composé de deux parements en pierres ou briques, avec remplissage de gravats calcaires et chaux. Les deux parements étaient connectés par des briques traversantes, et rendus plus compacts grâce à un enduit structurel renforcé. · Les arcs et voûtes, très utilisés car ils permettent de franchir une grande portée et ils résultaient faciles à construire. Ce qui a rendu ces structures fragiles sont les modifications apportées au cours de l’histoire: on a souvent modifié les points d’appui, élargi les arcs sans augmenter leurs hauteur, ouvert des portes dans les murs d’appui. Ces interventions ont affaibli une structure qui était construite pour être solide. · Le plancher continu, bien encastré dans les façades et pas simplement appuyé. Ceci permet à la dalle de répartir les efforts de manière équilibrée, de connecter les façades opposées, et de contribuer à donner au bâtiment un comportement monolithique. · La bonne connexion entre façades ou parois orthogonales (Fig. 3.6), avec des éléments de connexion transversaux, ou une chaîne d’angle en blocs de pierre de taille, utilisée pour raidir les coins du bâtiment. Les murs contigus devaient être bien adossés, et les parois orthogonales connectées par une dalle rigide avec un chaînage, généralement en bois. · L’enduit renforcé: une technique qui a été reprise aujourd’hui avec des matériaux modernes comme la fibre de verre ou de basalte. A l’époque du Moyen Age, il était utilisé pour consolider les deux parements du mur « à sachet », et la façade entière. · Les tirants (Fig. 3.7): il s’agit de la technique la plus utilisée dans L’Aquila médiévale, pour éviter le basculement en dehors du plan des façades, en tout ou en partie. Dans les constructions les plus anciennes, les tirants étaient des poutres en bois, qui n’ont pas toujours été remplacées par des poutres métalliques lors de la reconstruction. Le bois s’est dégradé au fil du temps, ce qui a provoqué l’effondrement lors du tremblement de terre, comme dans le cas de l’église de Santa Maria di Paganica. · Les « rues ou ruelles » (Fig. 3.8) entre les bâtiments mitoyens: l’ancêtre du joint de dilatation utilisé aujourd’hui. Les architectes séparaient les bâtiments par un interstice de 50 cm / 1 m, continu sur toute la hauteur, pour leur permettre de vibrer pendant les tremblements de terre sans battre contre le voisin. Cette technique s’est révélée inefficace aujourd’hui car, dans la plupart des cas, on a bâti cet interstice pour y créer des pièces supplémentaires, ou des salles de bain. On a donc adossé les bâtiments, en les privant de toute autonomie. · Le bas gabarit: au Moyen Age on construisait surtout des immeubles de maximum deux étages, car on était conscient qu’avec les techniques de l’époque on ne pouvait pas monter encore plus sans risquer d’affaiblir la structure. Pour preuve, le fait que la plupart des constructions qui ont gardé jusqu’à aujourd’hui leur hauteur initiale ont résisté au tremblement de terre, alors que les surélévations ajoutées dans les siècles suivants ont subi plus de dégâts.

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L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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| L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009 |

Le séisme

L’Aquila et toute la chaîne de montagnes des Apennins se situent entre la plaque africaine et la plaque eurasienne (Fig. 4.2), dans une zone sismique de niveau 2: à « sismicité moyenne » selon l’Institut National de Géophysique et Vulcanologie 8 (Fig. 4.3). Néanmoins, la valeur de dangerosité de la région de L’Aquila se trouve à la limite avec la zone de haute sismicité 9. Cela correspond à des tremblements de terre de valeur VII sur l’échelle de Mercalli, qui ont une probabilité de se produire une fois tous les 30 ans, selon l’histoire de la région 10. A partir de décembre 2008, la région des Abruzzes et plus en particulier la province de L’Aquila a été intéressée par un essaim sismique constant, avec des secousses assez proches de la surface et de magnitude comprise entre 2 ML et 4 ML. Le 6 avril 2009, à 3h32, s’est produite la secousse la plus puissante, avec une durée de 23 secondes et une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter. Elle a été suivie par 18000 répliques pendant un an 11. La faille à l’origine du tremblement de terre se trouve à 3 km N-O du centre de L’Aquila (Fig. 4.3), au pied du complexe montagneux du Gran Sasso 12. Il s’agit d’une faille normale située à une profondeur très réduite: entre 1-3 km, et 12-14 km dans la partie la plus profonde. Aux extrémités inferieure et supérieure se trouvent les failles qui ont provoqué respectivement les tremblements de terre de 1703 et 1349. L’activation de la faille principale a provoqué la réactivation de plusieurs failles mineures, situées plus près de la montagne et parallèles à la direction NO-SE. Il s’agit du tremblement de terre le plus fort et destructeur que l’Italie ait connu depuis 1980. Il a concerné en particulier la ville de L’Aquila et toute sa province, en faisant 308 victimes13 et plus de 1600 blessés, avec des dommages estimés à plus de 10 milliards d’euros14 . On a vu que les Abruzzes ont été touchés par d’autres tremblements de terre importants dans l’histoire. Cependant, ce séisme a eu des effets dévastateurs, en détruisant quartiers et villages. A une échelle macroscopique on peut définir plusieurs éléments qui sont à l’origine de l’impact si fort du séisme.

8. Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia, Dangerosité sismique de référence pour le territoire national, [online, avril 2012] http://zonesismiche.mi.ingv.it/ 9. 0,25g < PGA ≤ 0,275g, où PGA: « Accélération de pic au sol, avec une probabilité de dépassement de 10% en 50 ans » 10. Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia, Database Macrosismique Italien 2004 [online, mai 2012], http:// emidius.mi.ingv.it/DBMI04/ 11. InAbruzzo, [online, avril 2012], www.inabruzzo.com/?p=34230 12. CIMELLARO, G. P., Field reconnaissance following the April 6, 2009, Politecnico di Torino, juin 2009 13. Il Centro, Les victimes du tremblement de terre [online, avril 2012], http://racconta.kataweb.it/terremotoabruzzo/index.php 14. IGN, Estime des dommages [online, mai 2012], http://www.adnkronos.com/IGN/News/ Cronaca/?id=3.0.3427974570

◄ Fig. 4.1 Les effets du séisme à Onna, L’Aquila

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Fig. 4.2 Plaques tectoniques dans la mer Méditerranée

Fig. 4.3 Carte de dangerosité sismique en Italie

Fig. 4.4 Faille qui a provoqué le tremblement de terre

Fig. 4.5 Sous-sol de L’Aquila


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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· La profondeur. Souvent la longueur d’une faille correspond à une certaine distance par rapport au niveau de surface, ce qui implique un certain type d’effets. Or la faille à l’origine de la secousse du 6 avril était superficielle, située à environ 5 km de profondeur. Ceci a causé un impact encore plus fort en surface, dévastateur. Pour comparaison: en janvier 2012 la région de Reggio Emilia a été touchée par un séisme de magnitude similaire, mais son origine était beaucoup plus en profondeur : à 50 km en dessous de la surface. La secousse a été avertie, mais elle a provoqué beaucoup moins de dégâts. Par contre le séisme qui a intéressé la même région le 20 mai 2012 trouve son origine à environ 5 km de profondeur, et la secousse la plus forte a été de magnitude 6,0 Richter : des caractéristiques très proches de celles du tremblement de terre de L’Aquila. Les effets sur l’architecture ont également été très similaires. · La durée de la secousse principale. Elle s’est étendue entre 23 et 30 secondes, un temps assez long pour que la plupart des bâtiments entrent en résonance. Ils ont été sollicités pendant une période continue par des vibrations constantes, ce qui a augmenté l’amplitude des ondes qui ont traversé la structure, et donc les effets de l’oscillation. De plus les nombreuses répliques qui se sont succédé pendant les mois suivants n’ont fait qu’aggraver les dégâts déjà survenus sur la plupart des bâtiments. · L’amplitude des ondes. Les ondes horizontales et verticales avaient approximativement la même amplitude. Les vibrations similaires des bâtiments contigus ont provoqué des battements, ce qui a amplifié les oscillations et les dégâts. · La proximité de centres habités. L’épicentre de la secousse principale se trouve à environ 6 km du centre historique de L’Aquila15 , du pôle hospitalier, des communes de Coppito et Bazzano, au-delà duquel se trouvent les villages d’Onna et Paganica. Tous ont été endommagés de façon grave, avec des conséquences importantes sur la population. · Le type de sous-sol. (Fig. 4.5) L’Aquila et la vallée de l’Aterno se trouvent dans une zone avec un sous-sol très riche et stratifié, donc très varié16 . Les zones de bedrock sont résistantes et performantes face aux séismes, mais les zones à prévalence de sable, gravier, pierre calcaire ou les dépôts pluviaux amplifient les ondes superficielles de 2 à 3 fois. Par exemple la zone de Campo di Fossa, sur laquelle se trouvait la maison des étudiants de L’Aquila, était une vallée remplie des débris du tremblement de terre de 1703: un type de sous-sol irrégulier et fragile.

La force du séisme, couplée avec la faible résistance du site, ont contribué à déplacer la ville de L’Aquila. Le centre s’est déplacé par rapport à janvier 2009 de 15 cm en profondeur, et 35 cm en surface17 .

15. Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia, Tremblement de terre à L’Aquila 16. MONACO, P., TOTANI, G., BARLA, G., Geotechnical Aspects of the L’Aquila Earthquake, CERFIS, Alexandria, Egypt, octobre 2009 17. MANFREDI, G., Il terremoto de L’Aquila: esperienze e lezioni per l’Ingegneria sismica, Università degli studi di Napoli Federico II, Dipartimento di Ingegneria strutturale

23


Fig. 4.6 Plan de la zone rouge de L’Aquila Bâtiments de toute la région touchée

Bâtiments dans le centre historique de L’Aquila

Fig. 4.7 Bâtiments endommagés dans toute la province, et dans le centre historique de L’Aquila


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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L’impact du séisme sur le patrimoine culturel immobilier

L’Aquila est la sixième ville italienne pour la valeur de son patrimoine artistique. Le 6 avril 2009 le centre historique a été complètement détruit. Symbole de la ville, cœur fonctionnel et administratif, il hébergeait 15% de la population de la ville en plus des travailleurs et des étudiants18 . Il s’agit de la zone la plus touchée par le tremblement de terre, mais également de la plus ancienne. Construit à l’époque médiévale, il se caractérise par des bâtiments en maçonnerie, qui ont résisté à plusieurs séismes au cours de l’histoire ou qui ont été adaptés et reconstruits après chaque catastrophe. Le tremblement de terre a endommagé de façon grave 80% du patrimoine culturel immobilier du centre ville, 63% des bâtiments ayant été classés comme inaccessibles. La majorité des rues du centre historique ainsi que certaines zones proches de l’ancienne enceinte ont été délimitées comme « zone rouge » (Fig. 4.6). Il s’agit d’une aire d’environ 218 ha dont l’accès est interdit pour raisons de sécurité, contrôlée par l’armée et de fait devenue une zone fantôme. Tous les bâtiments de la ville et des communes limitrophes ont été inspectés et classés en fonction du niveau de dommage et de l’accessibilité au bien. Pour l’évaluation des bâtiments historiques, la Protection Civile Nationale a fourni une fiche déjà utilisée lors du tremblement de terre en Ombrie et Marches en 1997. Il s’agit des fiches AeDES: « Accessibilité et Dommages dans l’Urgence Sismique» 19, spécifiques aux églises et hôtels particuliers, qui permettent d’identifier l’immeuble et d’en analyser la structure et les matériaux, les dommages, l’accessibilité et les mesures d’intervention. Après l’étude de terrain conduite par le SGE: Structure pour la Gestion de l’Urgence, les bâtiments ont été regroupés en 6 classes en fonction du risque qu’ils présentaient juste après le séisme. Plus de la moitié des immeubles de l’aire touchée par le tremblement de terre a été endommagée, et dans la zone rouge du chef-lieu seulement 12% des bâtiments ont été classés comme accessibles. (Fig. 4.7) Classe

Description

A

Accessible

B

Bâtiments dans la région touchée

Bâtiments dans le centre historique

Pourcentage dans le centre historique

38.105

129

11,9 %

Temporairement inaccessible, mais accessible avec mesures de première intervention

9.398

175

11,0 %

C

Partiellement inaccessible

1.978

18

2,2 %

D

Temporairement inaccessible, à revoir plus en détail

600

10

0,5 %

E

Inaccessible

19.510

1256

62,8 %

F

Inaccessible pour causes externes

3.893

234

11,5 %

Tableau 4.1. Sources: Protection Civile Nationale:

20

, 21

18. FRISCH, G. J., L’Aquila, Non si uccide così anche una città?, Naples, Clean Edizioni, decembre 2009 19. Un extrait de la fiche AeDES pour les hôtels particuliers se trouve en Annexe B 20. MARTINELLI, A., CIFANI, G., PETRUCCI, G., Sisma Abruzzo 2009, ITC-CNR L’Aquila 21. Protezione Civile Italiana,Verifiche di agibilità al 3 novembre, [online, mai 2012], http://www.protezionecivile.gov.it/ cms/attach/editor/verifiche.pdf

25


Fig. 4.8 Hôpital San Salvatore

Fig. 4.9 Discontinuités dans la maçonnerie

Fig. 4.10 Appareillage irrégulier


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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Tous les types de structures ont été touchés de façon plus ou moins grave par le séisme, y compris des bâtiments récents et destinés à la gestion de l’urgence, comme l’hôpital San Salvatore (Fig. 4.8). Le niveau de dommage relevé démontre un manque de mesures de prévention sismique dans l’architecture, tant historique que contemporaine. Dans le cas du patrimoine immobilier, l’analyse des dommages et de leurs causes est rendue encore plus complexe par la grande variété de structures, et leurs différentes façons d’évoluer dans l’histoire.

Comme déjà cité, les bâtiments du centre historique sont construits en maçonnerie 22 . Il s’agit d’un mode de construction particulièrement vulnérable face aux séismes, car il résiste mal à la traction et aux sollicitations horizontales, qui tendent à provoquer un flambement en dehors du plan. De plus, ils présentent un point faible au niveau des joints de mortier, lesquels avaient déjà subi une dégradation dans plusieurs bâtiments, ce qui a créé une série de points de discontinuité dans la masse des murs.

La faiblesse de la maçonnerie porteuse a été une des causes principales des dommages à L’Aquila: les murs, colonnes et voûtes structurelles ont réagi de façon très différente au séisme, ce qui a fragilisé l’ensemble du bâtiment, et dans certains cas a provoqué la ruine. En particulier la vulnérabilité des structures se retrouve dans: · Les discontinuités dans la maçonnerie. (Fig. 4.9) Ceci peut être dû à des remplissages dans l’appareillage effectués avec un type de brique différent ou incompatible avec celui prédominant, ou à la présence de cheminées ou portes bouchées, qui représentent un creux dans la maçonnerie. Il s’agit de points faibles à partir desquels ont démarré les fissures qui ont provoqué les dégâts ou l’effondrement. · Un appareillage irrégulier (Fig. 4.10). Parfois il manque des éléments horizontaux transversaux, ou alors le mur présente plusieurs petits éléments appareillés avec beaucoup de vides, ce qui constitue des discontinuités. De plus, souvent la maçonnerie n’était pas de bonne qualité dès sa construction, avec des petits éléments mélangés à la pierre ou un appareillage irrégulier, ce qui a effrité le mur. · Un manque d’éléments ponctuels, tels que chaînes d’angle et tirants pour empêcher le basculement des façades. · La mauvaise qualité du mortier (Fig. 4.11), qui a vieilli et séché et cède très facilement car il n’est pas élastique. On retrouve également des mortiers non uniformes, présents depuis la construction. · Les points faibles de la construction, comme les escaliers qui cèdent facilement, une fois qu’il manque un des deux points d’appuis.

22. Pour un rappel des modes de construction de L’Aquila voir chapitre L’Aquila: introduction

27


Fig. 4.11 Mauvaise qualitĂŠ du mortier

Fig. 4.13 Mauvaise jonction entre façades orthogonales

Fig. 4.12 Arc rendu vulnerable


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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· Les arcs (Fig. 4.12). Comme déjà cité, il s’agit d’un élément très utilisé dans les maisons et églises de L’Aquila, et pourtant trop souvent fragilisé par des modifications apportées au niveau des points d’appui, ou par un élargissement de la portée sans modification du rayon de la courbe, ou encore par l’ouverture de baies et portes près des points d’appui. · La mauvaise jonction entre les murs orthogonaux (Fig. 4.13), ainsi qu’entre les dalles et les façades. · La présence d’éléments horizontaux tels que dalles ou voûtes qui exercent une poussée excessive sur les points d’appui, souvent à l’origine d’un basculement du plan du mur.

La fragilité de la structure porteuse a empêché un comportement monolithique de la plupart des bâtiments, lesquels ont subi plusieurs types de dégâts. Le Tableau 4.2, extrait des Lignes Directrices pour la réduction du risque sismique du patrimoine immobilier 23 regroupe et explique de façon plus détaillée les dommages les plus fréquents.

23. MORO, L., Linee guida per la valutazione e riduzione del rischio sismico del patrimonio culturale, Rome, Gangemi Editore, juliet 2007

29


Type de dommage 24

D1

Croquis 25

Photo

Explication du dommage

Basculement de façade

Fig. 4.14

D2

Instabilité / flambement de façade

Façade détachée des parois en tout ou en partie, à cause d’éléments poussant (voûtes, arcs, éléments de toiture) ou de grandes ouvertures. Mécanismes de fissuration ou rupture, dus à la présence de grandes ouvertures ou à la faible résistance au flambement.

Fig. 4.15

D3

Rupture dans le plan du mur

Fig. 4.16

D4

Ouverture de la jonction entre deux parois

Cisaillement dans le plan, souvent en correspondance d’une discontinuité dans la maçonnerie ou de grandes ouvertures.

Basculement au niveau de la chaîne d’angle, dû au manque d’élasticité de la connexion entre les éléments. Fig. 4.17

Rupture dans les architraves D5 Fig. 4.18

D6

Fissures / ruine du plancher

Cisaillement de l’architrave et de la maçonnerie au-dessus de celle-ci, à cause des poussées de la charpente ou du poids excessif.

Dommages dus au basculement des façades et murs porteurs, ou au battement des poutres sur la maçonnerie Fig. 4.19

D7

Fissures / ruine des arcs et voûtes

Fig. 4.20

D8

Dégâts aux arcs triomphaux / colonnades / loggias Fig. 4.21

D9

Fissures dans les escaliers

Fissures à cause du détachement des arcs ou parois latéraux, de la présence de discontinuités, de charges concentrées, ou au contraire au poids trop faible de la voûte. Fissures aux piliers / colonnes, par tassement ou flambement dû à l’effort exercé par les étages supérieurs; lésions aux arcs et voûtes. Fissures ou détachement, dû à la mauvaise connexion avec la paroi ou au poids excessif.

Fig. 4.22

Tableau 4.2. Sources: ,

24 25

24. MORO, L., Linee guida per la valutazione e riduzione del rischio sismico del patrimonio culturale, Rome, Gangemi Editore, juliet 2007 25. Protection Civile Nationale, Manuale per la compilazione della scheda di primo livello di rilevamento danno, pronto intervento e agibilità per edifici ordinari nell’emergenza post-sismica (AeDES), Rome, juin 2009


Type de dommage 24

D10

Croquis 25

Photo

Explication du dommage

Dommages aux éléments de couverture / au revêtement Fig. 4.23

D11

Dégâts causés par une discontinuité en façade

Mécanismes de rupture dans les éléments de couverture ou directement en dessous de celle-ci, comme des fissures aux extrémités des poutres, le déplacement de celles-ci, ou le détachement de la charpente et de la maçonnerie. Fissures ou déplacement en correspondance des irrégularités ou discontinuités dans le plan de façade (ouvertures, baies)

Fig. 4.24

D12

Dégâts causés par une discontinuité dans la structure / la maçonnerie Fig. 4.25

D13

Dégâts causés par des irrégularités dans la forme Fig. 4.26

D14

Dégâts aux éléments élancés

Fig. 4.27

D15

Dégâts causés par un effort réciproque

Effondrements locaux dus à des discontinuités dans la structure ou dans le matériau, surtout dans le cas de maçonnerie à plusieurs parements. Fissures, martèlement entre structures, basculement ou ruine dus à une forme déséquilibrée / à l’interaction entre bâtiments de proportions différentes / à une excessive différence de rigidité entre les deux éléments.

Dommages aux éléments tels que tours, clochers, pinacles, à cause de leur tendance au flambement, d’une mauvaise connexion à un bâtiment voisin, à la différence de hauteur, ou à une forme asymétrique. Fissures dues au martèlement réciproque exercé par deux bâtiments contigus.

Fig. 4.28

Tassement

Au niveau des fondations, dû à la mauvaise isolation du bâtiment par rapport au sol.

D16 Fig. 4.29

D17

D18

D19

Fig. 4.30

Fissures dans les arcs de la nef, cisaillement des voûtes ou tassement des colonnes, dus au flambement des parois latérales ou à la présence d’arcs ou de voûtes.

Fig. 4.31

Flambement des colonnades séparant nef et collatéraux, lésions dans les arcs, tassement, lésions à la base, à cause du poids excessif de la voûte du vaisseau.

Dégâts dans les églises , à la nef

Dégâts dans les églises , aux collatéraux

Dégâts dans les églises , au dôme Fig. 4.32

Fissures qui peuvent mener à la ruine du dôme; souvent démarrées à proximité des ouvertures, continuées dans le tambour.


28

31 9 29 8 10

19 17 16 15

18 13 14 6

26 12 11

7

4 3

27 2 5

23

30 34

25 24

21

20 22

1

32 Eglises Hôtels particuliers, Tour, Bâtiments

Fig. 4.33 Plan des bâtiments analysés

33


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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Analyse de bâtiments exemplaires

Les dommages détaillés dans le Tableau 4.2 ont été relevés dans la plupart des bâtiments de L’Aquila et de la province. Nous avons analysé certains exemples plus représentatifs de façon plus détaillée, pour avoir une vue globale sur l’architecture de la région et sur les effets du séisme sur celle-ci. Il s’agit d’une étude axée sur deux objectifs: comprendre si le bâtiment présentait un risque sismique important, et étudier son comportement lors du tremblement de terre en 2009. Le Tableau 4.3 26 résume les caractéristiques examinées pour chacun des exemples, avec le bilan final des dégâts. La totalité des cas étudiés est reportée en Annexe A. Les informations récoltées proviennent de visites sur le terrain, d’évaluations effectuées par la Protection Civile, et d’études menées par plusieurs universités italiennes, surtout après le séisme. Les bâtiments analysés ont été sélectionnés parmi les immeubles les plus significatifs de L’Aquila, et la plupart font partie des 45 bâtiments « adoptés » par les membres du G8 en 2009 27 . Il s’agit en prévalence d’églises et d’hôtels particuliers, le type de constructions le plus répandu dans le centre historique de L’Aquila. Ils sont classés en fonction de leur emplacement dans la ville, de façon à prendre en compte éventuelles interactions entre bâtiments contigus. En effet, ils présentent souvent des corps adossés: des structures élancées comme des clochers ou des tours, un cloître intérieur, ou un bâtiment d’habitation construit en mitoyenneté avec une église. La plupart des exemples étudiés ont été bâtis entre la fondation de la ville au XIII siècle, et le XVII siècle; seulement 1/5 a été construit après le fort tremblement de terre en 1703. Néanmoins, presque la totalité avait été endommagée de façon grave par le séisme, et avait fait l’objet de travaux de reconstruction.

26. Sources: Cf. Bibliographie 27. Suite au sommet du G8, qui a eu lieu à L’Aquila en Juliet 2009, 45 bâtiments du chef-lieu ont été « adoptés » par un pays étranger, lequel a pris en charge une partie de l’aspect économique de la reconstruction.

33


34 edifices

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

50 bâtiments

1. Collemaggio

TYPOLOGIE

Eglise

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1288

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

Murs porteurs, Piliers Colonnade; Voûtes Cupole; Clocher-mur P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Structure trop rigide

(1972 / 1997) MODIFICATIONS PARASISMIQUES EVOLUTION DE LA STRUCTURE MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

Bonification de la maçonnerie; Chaînage; Contreventement; Amortisseurs en acier (1703 / 1950 / 1970) Reconstruction; Remplacement d’éléments; Modifications à la structure R3: Ruine partielle

REPONSE AU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME A RISQUE APRES SEISME

HYPOTHESES DE RETROFIT

Bilan des informations récoltées

TYPOLOGIE: Eglise Château Clocher Tour Bâtiment Cloître

Eglises: 36% Bâtiments: 30% Tour / Clocher: 14% Chateau: 2% Cloîtres: 18%

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE

EFFETS DU SEISME

Légende

Dégâts: D1, D7, D8, D10, D13, D14, D17, D18, D19 P1: Basse Mesures parasismiques insuffisantes; Structure trop rigide; Fragilisée par les modifications M2: Moyenne Appareillage régulier, mais dégradation

OUI E: inaccessible

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Tableau 4.3 . Extrait du Tableau reporté en Annexe A

RP1, RP8

STRUCTURE PORTEUSE: Murs porteurs Planchers intermédiaires Voûtes Piliers Colonnade PERFORMANCE DE LA STRUCTURE: P1: Basse = vulnérable / manque de P1: 50% mesures parasismiques (ou insuff.) P2: Moyenne = résiste aux sollicitations P2: 48% moins importantes P3: Elevée = résiste à sollicitations P3: 2% importantes MODIFICATIONS PARASISMIQUES: Tirants Amortisseurs Contreforts / contreventement Bonification de la maçonnerie Chaînage

OUI: 62% NON: 38%

MODIFICATIONS PAS PARASISMIQUES: Reconstruction Remplacement d’éléments Agrandissement / Surélévation Modifications à la structure Modifications à la maçonnerie Entretien REPONSE AU SEISME:(cf.Tableau4.2) R0: Rien R1: Légers dommages R2: Dégât = graves lésions, ruine d’éléments non-structurels R3: Ruine partielle = ruine structurelle R4: Ruine complète = ruine d’une partie entière du bâtiment / étage / toiture

OUI: 84% NON: 16%

R0:

R1:

0%

4%

R2: 36% R3: 52% R4:

8%

PERFORMANCE DE LA STRUCTURE: P1: Basse = vulnérable / manque de P1: 56% mesures parasismiques (ou insuff.) P2: Moyenne = résiste aux sollicitations P2: 38% moins importantes P3: Elevée = résiste à sollicitations P3: 6% importantes PERFORMANCE DE LA MACONNERIE: M1: Basse = appareillage irrégulier, discontinuités, dégradation M2: Moyenne = appareillage régulier, mais dégradation M3: Elevée = appareillage régulier, compacte; bonifiée / joints réarmés

M2: 26%

RISQUE APRES SEISME: OUI / Non Classes: de A à F

100 % à risque aprés séisme

MESURES PARASISMIQUES A ADOPTER: Cf. Tableau 6.1

Grace à des interventions ponctuelles, préventives: 45 % des dégâts aurait pu être évité

M1: 60%

M3: 14%


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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L’analyse montre comment la plupart des immeubles du centre historique a été endommagée: seulement 4% des cas étudiés ont reporté de légers dommages, le reste ayant subi au moins la ruine d’éléments non-structurels. La catégorie qui a subi le moins de dégâts est celle des bâtiments, car dans 33% la ruine n’a pas intéressé la structure porteuse, alors que c’est le cas pour les 3/4 des églises. Toute l’architecture historique de L’Aquila est construite en maçonnerie porteuse, avec un usage fréquent de voûtes et arcades, à la fois structurelles et décoratives. L’analyse a mis en évidence que plus de la moitié des bâtiments avait fait l’objet de travaux de renforcement parasismiques, surtout après le séisme de 1703 et au XXème siècle. Ceci a contribué à améliorer la performance des structures lors du tremblement de terre en 2009, ou à contraster le vieillissement de la construction. Cependant, dans 60% des cas, les renforcements effectués n’ont pas évité les dégâts, surtout à cause des multiples modifications apportées au cours de l’histoire sans se préoccuper de la performance sismique. De fait, la plupart des bâtiments a fait l’objet d’interventions de reconstruction, agrandissement, surélévation, ou remplacement d’éléments structurels et de toiture. Lors du séisme du 6 avril 2009, la majorité des bâtiments analysés étaient vulnérables, avec des mesures parasismiques absentes ou insuffisantes, et dans la moitié des cas, ceci était dû également aux altérations historiques. Dans le chapitre 6: « Retrofit parasismique » on analysera les options de renforcement préventif des structures, synthétisées dans la partie finale du tableau. La fragilité des bâtiments dépendait en partie du mode de construction utilisé: la maçonnerie. Dans la plupart des exemples analysés, celle-ci était de mauvaise qualité et pas performante face aux sollicitations sismiques. Ceci est dû d’une part à un appareillage irrégulier, interrompu par des discontinuités ou des parties reconstruites avec une technique incompatible; d’autre part au vieillissement de la structure, à la dégradation des joints de mortier qui ont perdu toute propriété liante, et aux modifications apportées qui ont fragilisé l’ensemble. Seulement environ 1/5 des bâtiments avait été construit en utilisant une maçonnerie de bonne qualité, avec un appareillage régulier et compact, bien que la structure se soit en partie détériorée. Certains bâtiments ont été renforcés au cours de l’histoire pour résister aux séismes, mais les travaux sur la maçonnerie n’étaient pas fréquents. Dans 1/10 des cas, on a remplacé et parfois armé les joints, ce qui a rendu les murs plus compacts et performants. Le séisme a endommagé la quasi totalité du patrimoine culturel immobilier de L’Aquila: selon les statistiques 75% des constructions de la ville présentent un risque et ont été classées comme inhabitables ou à démolir 28 . La majorité a subi des dommages graves, affectant la structure, et la ruine d’éléments porteurs ou pas. Parmi les exemples analysés, 60% ont subi la ruine d’une partie entière du bâtiment ou d’un étage, et 36% ont été endommagés de façon grave, alors que seulement deux structures, un clocher et un bâtiment, ont résisté au séisme et ont reporté des dommages légers. Les dégâts relevés ont touché les murs porteurs et les façades, les dalles et les toitures, et les nombreuses arcades et loggias. Il s’agit des dégâts étudiés dans le Tableau 4.2: nous analysons ici leur fréquence plus en détail.

28. Cf. Tableau 4.1

35


Fig. 4.34 Bibliothèque Provinciale

Fig. 4.35 Palazzo Margherita

Fig. 4.36 Centre historique

Fig. 4.37 Collemaggio

Fig. 4.38 Fort Espagnol

Fig. 4.39 Santa Maria di Paganica


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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· D1, D2, D3, D4: Dégâts en façade (Fig. 4.34) Tous les exemples ont reporté des fissures en croix en façade ou dans le plan des murs internes, dues aux sollicitations horizontales cycliques. Le manque de chaînage a permis le basculement des façades et la rupture du joint entre murs orthogonaux. C’est le cas de la Bibliothèque Provinciale, où les façades étaient mal connectées entre elles, et appuyées sur un rez-de-chaussée en colonnade, donc moins stable qu’un mur continu. Le basculement de façade est le dommage le plus fréquemment relevé, avec les dégâts aux voûtes et aux arcs. · D5, D6: Fissures aux architraves et aux planchers (Fig. 4.35) Les structures horizontales telles que dalles et voûtes structurelles ont subi moins de dégâts graves, et seulement dans certains cas le dommage a mené à la ruine du plancher. Les structures qui ont résisté avaient été renforcées par des travaux préventifs, comme le chaînage. Le battement des poutres du plancher contre la façade n’est pas très fréquent, car le plus souvent ce sont les façades qui ont basculé vers l’extérieur en se détachant de la dalle. Néanmoins dans le cas du Palazzo Margherita les façades, externes et internes dans la cours, étaient stables grâce au double chaînage. Le déplacement des planchers sous l’action horizontale du séisme a provoqué des fissures en façade en correspondance des poutres. · D10: Dommages aux éléments de couverture (Fig. 4.36) Les toitures ont été endommagées, mais pas toujours de façon grave. On remarque surtout que beaucoup de charpentes avaient été remplacées ou renforcées, ce qui leur a permis de résister au séisme. · D7, D8: Fissures à arcs et voûtes, et à colonnades et piliers (Fig. 4.37) On retrouve très fréquemment des voûtes, structurelles ou décoratives: elles sont appuyées sur des colonnades dans le cas des églises et des cloîtres, et sur des murs pleins dans les hôtels particuliers, où il s’agit le plus souvent de voûtes ornementales. Dans la totalité des exemples analysés les voûtes ont été endommagées par le séisme, et ceci est souvent couplé à des dégâts aux colonnades. On retrouve des fissures à la base des piliers et colonnes ou au pied des arcs, mais pas de fractures sur toute la hauteur. Lorsque le dommage était plus grave, il a entraîné la ruine de la colonne, comme dans les églises de Collemaggio et de Santa Maria di Paganica. · D12: Dégâts causés par une discontinuité dans la maçonnerie (Fig. 4.38) En analysant les discontinuités dans la forme et la structure des bâtiments, il en résulte que les irrégularités dans la maçonnerie n’ont pas toujours été la cause primaire de dégâts graves: c’est le cas de 15 bâtiments sur 50. Néanmoins dans 2/3 des constructions, la maçonnerie était de mauvaise qualité, et même si ceci n’a pas été la source du dégât, sous l’effort sismique les murs se sont décomposés et effrités, ce qui a aggravé le niveau de dommage du bâtiment. C’est le cas du Fort Espagnol ou de la Bibliothèque Provinciale, pour lesquels les discontinuités dans l’appareillage étaient connues bien avant le séisme. · D13, D15: Dégâts causés par une forme irrégulière: effort réciproque (Fig. 4.39) L’étude sur les structures couplées telles que églises et clochers, ou bâtiments et tours, a montré l’absence de joints de désolidarisation entre les deux. Sous l’effet des sollicitations cycliques, il y a eu un martèlement réciproque entre les deux structures, amplifié par la différence de rigidité, et les dégâts les plus graves se sont produits dans les deux ou dans le bâtiment qui a subi le battement. C’est le cas de l’église de Santa Maria di Paganica ou du Palazzo Margherita, mais également de l’Institut Micarelli, où le battement a eu lieu entre le bâtiment et l’église.

37


Fig. 4.40 San Silvestro

Fig. 4.41 Tour, Sessanio

Fig. 4.43 Cathedrale

Fig. 4.44 Anime Sante

S.

Stefano

di

Fig. 4.42 Sant’Agostino

Fig. 4.45 Collemaggio


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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· D14: Dégâts aux éléments élancés (Fig. 4.40) Les éléments élancés tels que tours, clochers, clochers-murs ou lanternes ont été endommagés, surtout dans la partie supérieure. Dans la plupart des cas le flambement est dû à l’excessif élancement de la structure, ou à la réaction du bâtiment principal, dans le cas de clochers et tour adossés. · D16: Tassement (Fig. 4.41) Le tassement est rare dans les bâtiments historiques et plus fréquent dans les bâtiments de nouvelle construction 29, bien que cela dépende du type de sous-sol et moins de la construction. Il a été à l’origine de la ruine de la Tour de Santo Stefano di Sessanio, nonobstant celle-ci avait été renforcée et se présentait en bon état avant le séisme. · D17, D18: Dégâts dans les églises, à nef et collatéraux (Fig. 4.42, Fig. 4.43) Les églises de L’Aquila ont presque toutes un plan basilical. Toutes celles qui présentent des collatéraux ou chapelles latérales en plus du vaisseau central ont subi des dégâts à la nef, alors que les églises de plan plus simple ont été moins endommagées. Ceci est dû aux différences entre les structures, car les bâtiments de dimensions plus réduites ont eu un comportement plus unitaire que les églises plus grandes. · D19: Dégâts dans les églises, au dôme (Fig. 4.44,Fig. 4.45) Tous les dômes et coupoles ont subi des dégâts de grave entité, et dans la plupart des cas la cause est l’endommagement ou la ruine des piliers et points d’appui. Le cas le plus significatif est la basilique de Collemaggio, dans laquelle les deux piliers monumentaux soutenant le dôme se sont effondrés, et ils ont entraîné la ruine complète de la coupole et du tambour. Parmi les nombreux exemples étudiés, le plus représentatif est celui de l’église de Santa Maria di Paganica, à L’Aquila (Fig. 4.46). Les nombreux travaux d’agrandissement et reconstruction effectués entre 1550 et 1960 ont révolutionné le bâtiment en plan et en élévation. Ils ont été couplés à des renforcements, effectués au niveau de la charpente avec des tirants, et au niveau du dôme avec un cerclage métallique. Cependant la maçonnerie n’a jamais été unifiée ou bonifiée, et elle s’est dégradée et est devenue incohérente suite à interventions qui ont combiné des techniques incompatibles. De plus, la structure du dôme avait été renforcée, mais la charpente n’était pas assez encastrée dans les murs porteurs, et n’avait aucun rôle de contreventement. Suite à la ruine d’un des piliers soutenant le dôme lors du séisme, toute la structure s’est peu à peu effondrée. Par contre le clocher faisant partie du transept était une structure solide, réduite en hauteur pour en diminuer le risque sismique. Il n’a donc pas subi de dégâts si importants, bien que sa structure monolithique ait contribué à fragiliser celle de l’église, car aucun joint n’absorbait le battement entre les deux constructions contiguës. On a vu comment la majorité des bâtiments a subi des altérations au cours de l’histoire, lesquelles ont souvent fragilisé la structure. Cependant les travaux de renforcement effectués sur certains d’entre eux se sont montrés performants lors du séisme. C’est le cas du Palazzo Dragonetti (Fig. 4.47, Fig. 4.48), qui a subi plusieurs interventions de bonification de la maçonnerie, d’installation de tirants métalliques et de mise en place de chaînage. Le bâtiment a également reporté des dommages suite au séisme, surtout en ce qui concerne le flambement des façades et les lésions dans les ouvertures et aux éléments élancés. Néanmoins les travaux préventifs effectués ont permis d’éviter le basculement en dehors du plan des façades, la rupture des chaînes d’angle, et l’effritement de la maçonnerie. 29 Entre autres, la ruine d’une aile de la maison des Etudiants à L’Aquila.

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Fig. 4.46 Santa Maria di Paganica: ruine d’une partie importante de la charpente, du dome et de la nef

Fig. 4.47, Fig. 4.48 Palazzo Dragonetti: prÊsence de tirants dans la cour, et en façade


8. Santa Maria di Paganica

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

TYPOLOGIE

Eglise

Clocher

Bâtiment isolé

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1300

1200

1300

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

MODIFICATIONS PARASISMIQUES

Murs porteurs; Piliers; Colonnade; Voûtes; Dôme

Murs porteurs

P2: Moyenne

P1: Basse

Résiste aux sollicitations moins importantes; Tirants en bois

Résiste aux sollicitations moins importantes; hauteur élevée

Manque de mesures parasismiques; Ne résiste pas aux sollicitations

(1960)

(1557)

(1710 / 1920 / 1985)

Diminution de l’hauteur

Tirants; Cerclage du dôme en acier

(1703/1790) MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME

/

R2: Dégâts

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME

Dégâts: D1, D3, D8, D10, D12, D15, D17, D18, D19

P3: Elevée Massive; Pas trop élancée

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

A RISQUE APRES SEISME HYPOTHESES DE RETROFIT

Dégâts: D3, D14

P1: Basse Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Tableau 4.4 . Extrait du Tableau reporté en Annexe A

Renforcement et remplacement de la charpente; Tirants métaliques Chaînage (1400)

Reconstruction; Remplacement charpente; Agrandissement; Surélévation; Modifications à la maçonnerie R4: Ruine complète

REPONSE AU SEISME

Murs porteurs, colonnade Planchers intermédiaires Voûtes

P2: Moyenne

EVOLUTION DE LA STRUCTURE

EFFETS DU SEISME

23. Palazzo Dragonetti

M2: Moyenne Appareillage régulier, mais dégradation

Reconstruction; Agrandissement; Modifications à la structure

R2: Dégâts Dégâts: D2, D3, D5, D7, D8, D9, D10, D11, D14 P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais dégradation

M2: Moyenne Maçonnerie mixte; Dégradation

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

RP4, RP5, RP6

/

RP4, RP5


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L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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L’étude réalisée met en évidence l’état vulnérable et de dégradation dans lequel se trouvait la majorité des bâtiments du patrimoine de L’Aquila lors du tremblement de terre. L’importance d’effectuer des travaux de renforcement préventifs était connue, mais dans la majorité des cas, les interventions étaient ponctuelles et elles n’intéressaient qu’une partie de la structure du bâtiment. Les transformations apportées en plan ou à la structure ont, dans la plupart des cas, fragilisé les bâtiments, bien que dans d’autres elles les ont rendus plus équilibrés et résistants. Donc, il est souvent approprié d’effectuer des travaux pour restituer la structure d’origine, et de façon générale il s’avère utile de consolider les éléments qui subissent un vieillissement avec le temps, comme la maçonnerie au niveau des joints, ou les structures en bois. Les travaux de renforcement devraient être conçus en fonction de l’histoire et de l’évolution de chaque bâtiment, pour être compatibles avec les matériaux existants et intervenir là où la structure d’origine s’est montrée le plus vulnérable. Bien qu’il s’agisse d’œuvres coûteuses de longue durée, elles pourraient être effectuées par étapes intégrées aux travaux de restauration artistique, de façon à limiter les coûts.

Après le séisme, tous les bâtiments du centre historique ont été mis en sécurité : la Protection Civile et la Surintendance pour les Biens Architectoniques et Paysagers ont analysé l’état de chaque construction, pour intervenir dans l’urgence et pour prévoir un projet de reconstruction. Néanmoins peu d’études préalables avaient été menées pour définir la fragilité des structures existantes, mis à part certains cas isolés. Il n’existait donc pas de classement des bâtiments historiques en fonction du risque sismique qu’ils représentaient, ni d’analyse plus détaillée pour définir les interventions visées à rétablir la construction d’origine ou à renforcer les structures les plus vulnérables. L’étude que nous avons réalisé a été effectuée après le tremblement de terre et sans les instruments d’analyse dont disposent les universités et le Ministère pour les Biens Culturels. Cependant elle a mis en évidence comment la plupart des bâtiments présentaient un risque important face aux séismes, qui n’a pas toujours été pris en compte lors des travaux effectués à l’époque récente. Le recensement réalisé, limité à une partie du patrimoine de L’Aquila, n’est qu’une première étape: pour acquérir une pleine connaissance de chaque bâtiment il faudrait détailler l’analyse, en fonction du niveau de conservation de chaque structure. Néanmoins, une étude approfondie devrait être effectué dans toute région sismique, pour disposer d’un inventaire de tous les bâtiments historiques et vulnérables sur lesquels intervenir de façon systématisée pour renforcer tout le patrimoine culturel immobilier du Pays.

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Fig. 4.49 Hébergement des refugiés, à Paganica

Fig. 4.51 La maison des étudiants effondrée

Fig. 4.50 Projet C.A.S.E. à Bazzano

Fig. 4.52 Hotel Duca degli Abruzzi


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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Après le séisme: la gestion de l’urgence

Quelques heures après la secousse principale du 6 avril, la Protection Civile italienne a défini un programme de gestion de l’urgence 30, avec la collaboration de la Police, des Pompiers de tout le territoire national, et de l’Armée. En trois phases on a apporté les soins nécessaires aux blessés, hébergé les 67500 refugiés (Fig. 4.49), et procédé à la mise en sécurité provisoire des bâtiments endommagés, historiques et modernes Le gouvernement a émané un décret-loi31 pour la gestion de l’urgence et de la reconstruction, concernant des aides financières et une forte réduction des impôts pour la population touchée, ainsi que les mesures à prendre pour la construction des habitats d’urgence et pour la reconstruction des bâtiments endommagés. Cependant les prescriptions concernant un plan de reconstruction et la conservation des biens architectoniques n’étaient pas claires ni exhaustives, comme elles avaient été lors du tremblement de terre d’Ombrie et Marches en 1997 32. L’attention nationale et internationale donnée au tremblement de terre a apporté plusieurs donations financières, surtout dans le but de la mise en sécurité et de la reconstruction des bâtiments. Ces subventions ont également été utilisées pour la construction d’habitat provisionnels à haute résistance sismique: le projet C.A.S.E. et le projet M.A.P. 33 (Fig. 4.50). Il apparaît une volonté assez claire, de la part du gouvernement et du commissariat pour la gestion de l’urgence, de déplacer la population en dehors de la ville, et cela de façon non provisoire. La population s’est opposée au plan de relogement, surtout en ce qui concerne le projet C.A.S.E., en créant des comités de défense du centre historique et en faisant appel à la reconstruction. Ils s’opposent surtout au risque de désagrégation sociale et à l’abandon du centre historique. Les subventions internationales vont permettre, un jour, la reconstruction de certains des bâtiments historiques de L’Aquila. Cependant aucun financement n’a été établi pour la reconstruction de bâtiments modernes qui n’ont pas résisté au séisme, comme l’Hôpital San Salvatore, l’Université, la Maison des Etudiants (Fig. 4.51), ou l’Hotel Duca Degli Abruzzi (Fig. 4.52). Bien qu’il soit fondamental de reconstruire le patrimoine architectural des Abruzzes et de le préserver d’une future catastrophe de cette ampleur, il est tout aussi important de reconstruire les maisons et immeubles d’appartements. Un déplacement forcé de la population, prolongé dans le temps, mènera à une perte d’intérêt de la part de la population-même, et à un ralentissement si pas à l’arrêt définitif de la reconstruction. On risquerait, ainsi, de transformer L’Aquila en une ville fantôme.

30. VENEZI, A., Struttura per la Gestione dell’Emergenza, Protezione Civile Nazionale 31. Parlamento Italiano, Decreto-legge 28 aprile 2009, n. 39, [online, mai 2012], http://www.camera.it/parlam/leggi/ decreti/09039d.htm 32. FRISCH, G. J., L’Aquila, Non si uccide così anche una città?, Naples, Clean Edizioni, decembre 2009 33. C.A.S.E.: « Complexes Antisismiques Durables Ecocompatibles », construits avec une technologie parasismique très avancées, mais surdimensionnée. Les quartiers de C.A.S.E. se trouvent loin du centre ville et du réseau de transports en commun, dépourvus de services et infrastructures. M.A.P.: « Modules d’Habitats Provisoires » modules préfabriqués utilisé surtout dans les villages dans la périphérie de L’Aquila.

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Technique utilisée

Photo

Explication

Etançonnement

Transfère l’effort au sol. Structures en bois ou en acier, utilisées surtout pour rendre l’intervention plus durable et pour ne pas encombrer le trottoir.

Fig. 4.53

Etançonnement barre - joint

Une structure plus chère, mais également utilisée, surtout par les entreprises privées.

Fig. 4.54

Poutre-tirant en acier

Fig. 4.55

Soutènement des voûtes et arcs

Poutres en acier disposées sur deux façades opposées, souvent dans le sens vertical sur une paroi interne et dans le sens horizontal sur une façade. La grille permet de repartir les efforts sur toute la maçonnerie. Les poutres sont appuyées contre la paroi, et connectées par des câbles-tirants en acier, qui passent souvent à travers une baie pour ne pas percer la maçonnerie. Etançonnement barre - joint en acier, ou etançonnement en bois, qui soutiennent sans induire un effort supplémentaire sur la voûte.

Fig. 4.56

Sangles en polyester ou aramide

Utilisées surtout sur les colonnes et les structures élancées comme les clochers, pour entourer la structure et éviter le tassement.

Fig. 4.57

Tableau 4.5


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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Les coûts et les temps de reconstruction sont estimés à 10 milliards d’euros pour 10 ans de travaux, si pas davantage. Les effets du séisme sur l’architecture ont été désastreux, et ont été amplifiés par de graves responsabilités historiques, surtout du gouvernement tant national que local. De plus, des structures contemporaines, dont celles nécessaires pour affronter l’urgence, comme l’hôpital, se sont écroulées. Au moment du tremblement de terre il manquait un plan clair pour affronter l’urgence et la reconstruction, et celui-ci n’a été défini que partiellement après la catastrophe. Le manque d’un plan de gestion explicite se reflète dans les conditions actuelles de la ville de L’Aquila. Mis à part certains bâtiments de construction récente et qui avaient subi peu de dommages, aucun édifice n’a été reconstruit : la période d’inactivité qui suit les désastres naturels de telle ampleur a eu ici une durée de trois ans. On commence, seulement aujourd’hui, à accepter certains projets de reconstruction, bien que rien n’ait encore été réalisé.

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La mise en sécurité provisoire

Suite à la phase d’aide et d’hébergement de la population, la Protection Civile et les Pompiers ont procédé à la mise en sécurité des bâtiments endommagés. Il s’agit d’une phase importante, car elle peut anticiper les travaux de reconstruction à effectuer ensuite. La Protection Civile a géré l’estimation des dommages et des coûts de reconstruction, ainsi que les adjudications pour la mise en sécurité et la future reconstruction. Dans la plupart des cas, on a privilégié certaines entreprises connues, plutôt que de favoriser la reprise de l’économie locale et donner en charge les projets aux architectes de la région. On a créé l’organisme du Commissaire Délégué à la Reconstruction, formé par: · SGE: Structure pour la Gestion de l’Urgence · SRE: Structure pour la Reconstruction ·Groupe de travail pour la Sauvegarde et la Prévention des Biens Culturels des risques naturels. Le vice-commissaire de la Protection Civile travaille avec des fonctionnaires du MiBAC: Ministère pour les Biens et les Activités Culturelles 34, pour assurer le respect du patrimoine architectural. Le Vice-Commissariat a défini trois procédés d’intervention pour la mise en sécurité des différentes typologies de bâtiments du patrimoine: · les églises où les travaux ont été réalisés par les Pompiers. · les églises sécurisées par des entreprises privées. · les hôtels particuliers et palazzi, dont la mise en sécurité a été gérée par les communes.

Les interventions les plus utilisées ont été celles d’étançonnement et de pose de tirants, pour empêcher le basculement des façades. Le Tableau 4.5 décrit en détail le fonctionnement de chaque technique. 34. MILANO, L., Gruppo di Lavoro per la Salvaguardia e la Prevenzione dei Beni Culturali dai Rischi Naturali

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Fig. 4.58 Ecole De Amicis, mise en sécurité

Fig. 4.59 Maison particulière, mise en sécurité

Fig. 4.60 Eglise de Collemaggio, mise en sécurité: détail


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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Bien que la plupart des bâtiments aient été sécurisés avant la fin de 2010, les travaux continuent encore aujourd’hui, surtout pour faire face à la dégradation due à trois ans d’abandon, et aux agents naturels. Les structures mises en place par le Vice-Commissariat se sont révélées performantes, mais dans la plupart des cas, on a relevé un surplus de matériau en ce qui concerne les structures d’étançonnement qui n’ont aucune fonction structurelle et qui encombrent le sol public. De plus, plusieurs éléments en bois se sont montrés inadaptés par leur taille et dimensions, et sont tombés des échafaudages. Ceci est dû aux adjudications qui ont été données aux entreprises privées, payées en fonction du nombre d’éléments utilisés; il y a eu donc un fort intérêt économique dans la conception du projet de mise en sécurité. Il en résulte un manque de réflexion sur le travail à long terme : la mise en sécurité, fondamentale pour préparer les bâtiments à la reconstruction, a été effectuée de façon approximative, destinée seulement à assurer la stabilité immédiate et pas à consolider la structure de façon plus durable.

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Fig. 4.61 Plan de reconstruction, subdivision de la ville en ilots

Fig. 4.62 InactivitĂŠ des chantiers de reconstruction, 29 janvier 2012


L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009

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La reconstruction

En décembre 2011 a été défini un Plan Stratégique officiel pour la reconstruction. Jusqu’à cette date, seuls les bâtiments classés B et C avaient été réhabilités, avec une priorité donnée aux écoles et aux infrastructures 35. Le Plan Stratégique concerne surtout une prévision des temps et des coûts de la reconstruction de la ville, basés sur les projets que la population peut introduire. Il s’agit d’une procédure plutôt complexe, qui se base sur la formation d’« aggregati » (Fig. 4.61): chaque îlot est défini par un seul projet, qui doit être approuvé par 6 organismes communaux. Trois étapes ont été rajoutées spécifiquement pour la reconstruction après le tremblement de terre. Elles ont pour but de vérifier la conformité, la performance et les coûts du projet. Si celui-ci est approuvé, il bénéficiera d’un financement de l’Etat pour la reconstruction et l’amélioration sismique du bien. Cela implique que le bâtiment n’est pas renforcé à 100% en ce qui concerne la résistance face aux tremblements de terre, comme requis par la norme pour les nouvelles constructions. Dans le cas de la consolidation, le financement couvre l’adéquation sismique à 60% 36, le reste étant éventuellement à la charge du propriétaire. Les « aggregati » sont classés en fonction de l’accessibilité du bien le plus endommagé. De ce fait, la majorité a été classée dans la catégorie E: « bâtiments qu’on peut réhabiliter seulement après avoir réalisé les travaux pour rétablir l’usage, et la capacité de résister à des tremblements de terre d’intensité au moins égale à la secousse qui a provoqué le dommage». Le manque de prescriptions concernant la reconstruction dans les premiers mois qui ont suivi le tremblement de terre a entraîné des dépenses excessives, par exemple dans la mise en sécurité de bâtiments qui ont été démolis par la suite. L’approbation d’un projet de reconstruction d’un îlot d’habitations demande un investissement important et des procédures longues, ce qui a donné la priorité aux bâtiments publics, surtout aux églises, mais en créant des quartiers abandonnés. Tous ces inconvénients auraient pu être évités, ou limités: on analysera les techniques de renforcement préventif, et les lignes directrices pour la reconstruction des villes historiques.

35. Commissario Delegato per la Ricostruzione, Una chiesa per Natale, commissarioperlaricostruzione.it/Informare/Una-Chiesa-per-Natale 36. NTC08: Norme Tecniche per le Costruzioni, 14 janvier 2008

[online, mars 2012], http://www.

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Analyse et application: Palazzo Margherita et le Beffroi

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| Analyse et application: Palazzo Margherita et le Beffroi Le Palazzo Margherita, connu également comme Palazzo Madama, fait partie des bâtiments étudiés au cours du chapitre précédent. Grâce à la collaboration du Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila, à des recherches personnelles et à des visites sur le terrain, nous allons analyser plus en détail les effets du séisme et le projet de consolidation élaboré par le Département. Cela nous permet de formuler des hypothèses concernant un éventuel renforcement préventif, qui aurait pu être effectué avant le tremblement de terre.

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Histoire et configuration

Le Palazzo Margherita, siège de la mairie jusqu’au 6 avril 2009, se trouve en plein centre historique de L’Aquila, entre Piazza del Palazzo et Piazza Santa Margherita (Fig. 5.2). Il fut bâti dans sa configuration actuelle en 1573, à l’honneur de la duchesse Marguerite d’Autriche. Il remplace un complexe construit en 1294 comme siège de l’administration juridique de la ville, qui fut reconstruit dans son entièreté, mise à part la tour du Beffroi.37 Entre 1823 et 1846 le bâtiment fut objet d’importants travaux de reconstruction, entre autre pour réparer les dommages causés par le fort tremblement de terre en 1703, mais sans apporter de modifications au volume global. Les travaux concernèrent le déplacement de l’accès, des modifications à la cour interne, et une surélévation. La tour, englobée dans le volume, fut réduite dans son hauteur à cause des dommages reportés et de la ruine de la partie supérieure. Les dernières interventions ont eu lieu en 1974, avec la définition de l’entrée sur la Piazza del Palazzo, le renforcement de certains éléments structurels, et le déplacement définitif de la mairie dans le bâtiment.

Le Palazzo Margherita est un bâtiment de plan rectangulaire (Fig. 5.7), avec une cours interne. Les dimensions de l’ensemble sont d’environ 40 m sur 60 m, pour une hauteur sous corniche de 15,7m. Il se développe sur trois étages. La charpente en bois a été renforcée en 1991 avec des poutres en lamellé-collé et un chaînage en béton armé sur le périmètre interne et externe (Fig. 5.3). La structure porteuse est formée de murs en maçonnerie de pierres et briques crues, et les colonnes de la cour sont en blocs de pierre avec un remplissage de gravats à l’interieur. Au dernier étage la maçonnerie a été renforcée avec du béton et une grille métallique, ainsi que des tirants métalliques. 37. CENTOFANTI, M., Il palazzo di Margherita d’Austria all’Aquila e l’immagine della città, Rome, 2003

◄ Fig. 5.1 Le Palazzo Margherita et le Beffroi, vus dépuis la Piazza del Palazzo

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Fig. 5.2 Vue aérienne du Palazzo Margherita, avec la Piazza Palazzo et la Bibliothèque Provinciale à l’est

Fig. 5.3 Chainage, dans le bâtiment

Fig. 5.4 Tirants, dans la tour

Fig. 5.5 Chainage, dans la tour


Analyse et application: Palazzo Margherita et le Beffroi

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La tour du beffroi, construite en 1300 avec une hauteur d’environ 52 m, se présente aujourd’hui intégrée dans le volume du Palazzo Margherita (Fig. 5.6, Fig. 5.7). Elle a une base carré de 7 m de coté, pour une hauteur de 41 m 38. A l’interieur un escalier en bois mène à la salle de contrôle de l’horloge. La maçonnerie portante se caractérise par des murs de grande épaisseur, environ 1,7 m , composés de deux parements de pierre de taille remplis par des gravats compacts. On retrouve également des mesures parasismiques: tirants métalliques sur la partie supérieure (Fig. 5.4), et sur toute la façade sud; une toiture en bois, probablement remplacée en même temps que celle du Palazzo Margherita, avec un chaînage en briques (Fig. 5.5).

38. Informations fournies par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila

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Fig. 5.6 Elevation du Palazzo Margherita et du Beffroi

Fig. 5.7 Plan du rez-de-chaussée du bâtiment, avec la tour à l’extremité S-E


13. Palazzo Margherita

CLASSIFICATION DU BATIMENT

TYPOLOGIE

Bâtiment isolé

Cloître

Tour - Beffroi

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1573

1573

1294

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

MODIFICATIONS PARASISMIQUES

Murs porteurs Planchers intermédiaires; voûtes

P1: Basse

P1: Basse

Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable

Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable

Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable

(1974)

(1974)

(1846 / 1974)

Renforcements; Chaînage; Tirants

(1846) Reconstruction; Modifications à la façade; Entretien

R3: Ruine partielle REPONSE AU SEISME

EFFETS DU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME

Dégâts: D1, D2, D3, D6, D7, D9, D10, D13, D15 P1: Basse Mesures parasismiques en partie insuffisantes; Structure déséquilibrée

Tirants; Renforcements; Chaînage

(1846) Reconstruction; Modifications à la structure; Entretien

R2: Dégâts

Tirants; Renforcements; Diminution de l’hauteur (1846) Modifications à la structure; Remplacement d’éléments

R2: Dégâts

Dégâts: D1, D2, D7, Dégâts: D2, D3, D13, D8 D14, D15 P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais structure déséquilibrée

P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais structure irrégulière, déséquilibrée

M2: Moyenne

M2: Moyenne

M2: Moyenne

Appareillage régulier, mais dégradation surtout au niveau des joints

Appareillage régulier, mais dégradation surtout au niveau des joints

Appareillage régulier, mais dégradation surtout au niveau des joints

OUI

A RISQUE APRES SEISME HYPOTHESES DE RETROFIT

Murs porteurs

P1: Basse

EVOLUTION DE LA STRUCTURE MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

Murs porteurs Colonnades Voûtes

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Tableau 5.1. Extrait du Tableau reporté en Annexe A

E: inaccessible RP4, RP5, RP6

RP4

RP6, RP8


Fig. 5.8 Basculement de façade, vu dépuis l’interieur

Fig. 5.9 Ruptures dans le plan de façade

Fig. 5.10 Basculement de la chaine d’angle

Fig. 5.11 Ruine du plancher du deuxième étage


Analyse et application: Palazzo Margherita et le Beffroi

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Effets du séisme

Suite au tremblement de terre le Palazzo Margherita et le Beffroi ont été inspectés par un groupe de volontaires formé d’ingénieurs provenant de l’Université de Turin, de l’Université de Buffalo aux Etats-Unis, et des Pompiers. A l’aide de la fiche « AeDES » 39 ils ont pu relever les dégâts provoqués par le séisme, et le niveau de dommage de l’ensemble. Les dommages survenus, en référence au Tableau 4.2 40, sont ici décrits. Palazzo Margherita: • D1: Basculement de façade (Fig. 5.8) Le dommage a été relevé sur la façade nord, et surtout sur la façade sud, à coté de la tour, probablement dû à la section réduite de la maçonnerie. La façade nord interne a également subi un basculement vers l’interieur de la cours, provoquant la fracture des tirants métalliques placés sous les arcades. • D3: Rupture dans le plan de façade (Fig. 5.9) Dans la façade est on retrouve des fissures en croix, dans la maçonnerie entre les baies. Des fissures de la même nature sont également présentes sur les murs internes. • D4: Ouverture de la jonction entre deux parois (Fig. 5.10) Le basculement des façades a provoqué des fissures au niveau de la jonction entre les façades nord et ouest, et les façades sud et ouest. Ceci est visible également à l’interieur. La chaîne d’angle en pierre, sur les arêtes du bâtiment, présente des évidents signes de basculement. • D6: Ruine du plancher (Fig. 5.11) Le plancher métallique d’une des pièces du deuxième étage s’est effondré, à cause du basculement de la façade nord qui ne présentait pas de tirants, et à cause du mauvais encastrement des poutres dans la maçonnerie. Sur la façade principale qui donne sur Piazza del Palazzo on peut voir des fissures provoquées par le battement des poutres du plancher sur la façade. Ceci est dû encore une fois au faible encastrement des poutres, qui ont réagit aux sollicitations de façon indépendante par rapport aux façades portantes. • D7: Fissures des arcs et voûtes (Fig. 5.12) On retrouve des fissures longitudinales dans les voûtes de la loggia, provoquées par le basculement de la façade nord. • D8: Dommages aux colonnades, loggias • D10: Déplacement du chaînage (Fig. 5.13) Les colonnes ont reporté des fissures par compression, et le chaînage interne a subi des dégâts, a cause du basculement de la façade interne. 39. Fiche AeDES pour l’évaluation du dommage au patrimoine culturel immobilier, fournie par la Protection Civile. Cf. Chapitre « L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009» 40. Tableau analysant les dommages provoqués par le tremblement de terre, cf. chapitre «L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009»

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Fig. 5.12 Dégâts aux arcs, voûtes et colonnes de la loggia

Fig. 5.13 Basculement de la façade interne et du chainage

Fig. 5.14 Dégâts aux voûtes internes

Fig. 5.15 Dégâts aux escaliers


Analyse et application: Palazzo Margherita et le Beffroi

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• D7: Fissures aux arcs et voûtes internes (Fig. 5.14) Les voûtes internes présentent des fissures de grave entité, qui ont provoqué la ruine dans le cas des voûtes non structurelles, moins épaisses. • D9: Fissures dans les escaliers (Fig. 5.15) Le grand escalier en pierre a subi des graves dommages à la structure porteuse, proches de la ruine. Ceci est dû au basculement de la façade nord, point d’appui de l’escalier. • D12: Dégâts causés par une discontinuité dans la structure (Fig. 5.16) Dans les murs internes on a relevé des dégâts aux architraves et à la maçonnerie, provoqués par des discontinuités : il s’agit surtout de cheminées ou d’interstices, qui avaient été remplis avec un appareillage incompatible avec le reste de la maçonnerie. Beffroi: • D13: Dégâts causés par des irrégularités dans la forme • D15: Dégâts causés par un effort réciproque (Fig. 5.17) A la base de la tour, sur l’arête externe, sont visibles des fissures de grave entité, avec un déplacement allant jusqu’à 2 cm. Cela est dû au battement entre la base de la tour et le bâtiments en réaction aux sollicitations sismiques. De plus, le Palazzo Margherita a exercé un effort seulement à la base de la tour, car la moitié supérieure est libre. Ceci a créé des efforts irréguliers sur l’ensemble de la structure, concentrés dans le coin sud-est, opposé au bâtiment. • D3: Rupture dans le plan du mur (Fig. 5.18) Sur la façade est se trouve un écusson en pierre, de différente qualité par rapport à la pierre de taille qui constitue le mur. Cela a provoqué des fissures supplémentaires, à cause de la différence de rigidité entre les deux matériaux. • D3: Rupture dans le plan du mur, à l’interieur (Fig. 5.19) On retrouve des fissures dans le parement de briques et enduit situé sur les façades internes, et réalisé pendant les travaux de reconstruction en 1840. • D10: Dommages aux éléments de couverture La charpente en bois et le revêtement de toiture ont subi de légers dommages. Dans son ensemble Palazzo Margherita présente des dégâts de moyenne entité, que nous avons classés comme « ruine partielle » à cause de l’effondrement du plancher du deuxième étage. La plupart des dommages est due au basculement des façades, à cause du mauvais encastrement des planchers dans la maçonnerie, et au manque de tirants dans le bâtiment. Au contraire, ceux-ci ont permis le comportement monolithique de la tour, qui a subi moins de dégâts. Le chaînage présent dans Palazzo Margherita a été performant, et il a limité le basculement des façades, vers l’extérieur et dans la cours. Suite à l’inspection effectuée après le tremblement de terre 41 le bâtiment a été classé dans la catégorie « E: inaccessible ». Selon les prévisions, les travaux de reconstruction et renforcement s’élèvent à plus de 6 millions d’euros, pour une durée de 40 mois. 41. Evaluation effectuée en date 27/04/2009, reportée dans une fiche « AeDES » pour l’évaluation du dommage au patrimoine culturel immobilier

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Fig. 5.16 Discontinuités dans les parois internes

Fig. 5.17 Vue d’ensemble de la tour

Fig. 5.18 Fissures à la base de la tour

Fig. 5.19 Fissures internes, dans la tour


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Causes des dommages subis

En analysant plus en détail l’origine des dégâts relevés, on peut se rendre compte que le basculement des façades est dû à la fois à l’absence de tirants entre façades et cloisons internes, à la faible liaison entre façades orthogonales, et à la section réduite de la maçonnerie dans la partie supérieure. De plus, les voûtes présentes au premier étage exerçaient une poussé sur les points d’appui, surtout sur la façade nord. Les fissures en croix relevées sur les cloisons internes sont dues principalement à un effort de traction dans le plan des murs, mais n’ont pas provoqué de dégâts structurels Le battement des poutres en façade 42 et la ruine du plancher du deuxième étage sont dus au mauvais encastrement des planchers, dans la façade nord et dans le mur interne qui constituait le deuxième point d’appui. Le chaînage limitait le basculement des façades sous les sollicitations sismiques, mais le plancher ne participait pas au comportement monolithique de l’ensemble. Sous l’effort horizontal le plancher s’est déplacé de façon autonome, ce qui a provoqué dans certains cas un effort sur la façade, et dans d’autres le déplacement des poutres jusqu’à la perte de l’appui, et donc l’écroulement. Les dégâts relevés dans le beffroi sont dus à l’effort réciproque exercé par le Palazzo Margherita et la tour-même. Les deux structures n’étaient pas indépendantes l’une de l’autre, et elles présentaient deux formes disproportionnées. Les caractéristiques du sous-sol n’ont pas influencé le comportement du bâtiment lors du séisme: il s’agit de dépôts de sable et gravier très compacts, classés dans la catégorie B 43. Selon les analyses du Département d’Ingénierie de l’Université de L’Aquila le niveau de sécurité global de Palazzo Margherita avant le séisme était de 44,5 % par rapport à la norme NTC08, c’est-à-dire insuffisant par rapport aux prescriptions de la norme.

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Mise en sécurité provisoire

Suite à l’inspection pour l’évaluation des dommages, on a procédé à la mise en sécurité provisoire du bâtiment et de la tour, dans l’attente des travaux de reconstruction. Les structures utilisées ont été d’étançonnement et de tirant, et elles sont décrites comme suit. • Poutres - tirants en acier: des poutres placées à chaque étage sur tout le périmètre du bâtiment et sur les murs porteurs internes (Fig. 5.9, Fig 5.11). Elles sont appuyées contre le mur, sur des poutres en bois orthogonales utilisées pour protéger la maçonnerie, et elles sont connectées par des tirants métalliques. Ceux-ci traversent la pièce, et passent souvent à travers les baies, pour ne pas percer la maçonnerie. Il s’agit d’une structure qui permet de repartir les efforts sur toute la maçonnerie et d’assurer la stabilité des mur sans encombrement au sol, tant à l’extérieur que dans les pièces intérieures. Les tirants résultent particulièrement efficaces dans le cas de la façade nord, dépourvue du contraste du plancher au deuxième étage, écroulée lors du tremblement de terre. 42 DE STEFANO, A. et al., Palazzo Comunale - Palazzo Margherita, Université Polytechnique de Tourin, L’Aquila, 17 - 19 décembre 2009 43. NTC08: Norme Tecniche per le Costruzioni, 14 janvier 2008

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Fig. 5.20 Projet de renforcement des façades du Palazzo Margherita: élévation

Fig. 5.21 Projet de renforcement des façades du Palazzo Margherita: plan


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• Echafaudages métalliques: utilisés à l’interieur, dans les pièces et dans les espaces de circulation, pour soutenir les planchers instables et les architraves au-dessus des portes (Fig. 5.16). Dans certains cas on peut observer une surabondance de matériaux, avec un encombrement du sol pas négligeable. • Echafaudages en bois: employés pour soutenir les arcs de la cour (Fig. 5.12), et toutes les baies en façade. Des structures en bois ont été utilisée également pour renforcer l’escalier en pierre, très vulnérable après le séisme (Fig. 5.15). • Poutres en acier sur le beffroi: on a placé des poutres verticales sur les arêtes, sur toute la hauteur de la tour (Fig. 5.17). Elles sont fixée à l’aide de cornières sur les arêtes, de tirants métalliques placés en croix dans la partie supérieure, et de poutres horizontales à la base de la tour, qui est englobée dans le volume du bâtiment. Nous n’avons pas d’information sur le type de renforcement utilisé à l’interieur.

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Projet de renforcement, et vérification

Le Département d’Ingénierie de l’Université de L’Aquila a formulé le projet de reconstruction et consolidation de Palazzo Margherita, en suivant les prescriptions des Lignes Directrices 44 du Ministère pour les Biens Culturels. Il a été choisi une ligne d’intervention non invasive, qui respecte la structure existante et améliore la performance de la maçonnerie portante. Les travaux prévus concernent le Palazzo Margherita et la tour. Palazzo Margherita: (Fig. 5.20, Fig. 21) • Bonification de la maçonnerie. La structure portante n’est pas composée de maçonnerie de mauvaise qualité, ce qui est le cas pour d’autres bâtiments de L’Aquila. Cependant, des travaux sont prévus à fin de rendre l’appareillage plus homogène. En travaillant par étapes, il faudra remplacer les briques ou les blocs aux endroits où ils sont endommagés; nettoyer les joints; réinjecter le mortier; effectuer des injections ponctuelles dans le noyau entre les deux parements de briques. Le mortier utilisé sera à base de chaux hydraulique naturelles, pour garantir la compatibilité avec les matériaux existants. • Tirants en façade (Fig. 5.22). Pour limiter le flambement des façades en cas de sollicitation horizontales, on prévoit l’application de bandes UHTSS composées de brins d’acier galvanisé. Elles seront posées avec le même mortier à base de chaux, de façon à combiner technologie et compatibilité dans un même système. Ceci permet d’améliorer le comportement monolithique du bâtiment, et éviter le déplacement des planchers. • Régularisation du système porteur (Fig. 5.23). On prévoit de rajouter des nouvelles cloisons portantes en briques crues, pour rendre la structure plus équilibrée, surtout au premier et deuxième étage. De plus, cela permettra de réduire la déformabilité de l’ensemble de la structure, et de réduire les charges verticales sur les murs existants. 44. MORO, L., Linee guida per la valutazione e riduzione del rischio sismico del patrimonio culturale, Gangemi editore, Rome, juillet 2007

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Fig. 5.22 D1: détail du renforcement des façades du Palazzo Margherita: plan et élévation

Fig. 5.23 Nouvelles cloisons portantes dans le bâtiment

Fig. 5.24 Fibre de basalte utilisée, sous forme de filet, dans la technique de l’enduit structurel

Fig. 5.25 Fibrannes métalliques

Fig. 5.26 Essai d’insertion des barres métalliques dans les fondations. il faudra ensuite couper la partie qui déborde de la façade.


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• Enduit structurel en façade. Pour améliorer les propriétés mécaniques de la maçonnerie en pierres, on utilisera un filet en fibre de basalte (Fig. 5.24) appliqué sur les deux faces du mur. Cela permettra d’obtenir une meilleure résistance à la traction et une ductilité plus élevée, de façon à améliorer la résistance de toute la structure. La fibre de basalte, similaire à la fibre de verre, assure une meilleure résistance et un poids plus réduit. Les filets seront fixés à l’aide de fibrannes en fibre de basalte (Fig. 5.25), utilisés comme connecteurs et injectés avec du mortier à base de chaux. • Renforcement des voûtes en berceau. Les voûtes du premier étage nécessitent un renforcement, qui sera effectué à l’extérieur, avec l’application de bandes en acier ancrées dans la maçonnerie avec des connecteurs. Le travail sera recouvert par une chape de compression, le remplissage et le carrelage. • Reconstruction du plancher effondré. Le plancher du deuxième étage écroulé sera reconstruit en utilisant la même technique de poutrains en fer et entrevous en briques. Pour éviter le défilage des poutres on va insérer des connecteurs entre le plancher et la maçonnerie, ancrés à des bandes en fibre de carbone placées entre les poutrains. Cela permet également d’augmenter la capacité porteuse du plancher. Beffroi: Les travaux de reconstruction prévus pour la tour sont finalisés à rendre la structure plus homogène, et autonome par rapport au bâtiment. Ils se développent sur cinq niveaux. • Barres horizontales « diwidag » (Fig. 5.27). Il s’agit de barres métalliques qui traversent la tour en plan, de façade à façade, pour assurer le comportement monolithique de la structure. Elles seront ancrées sur deux façades parallèles, et placées tous les 8 m, sur toute la hauteur de la tour. • Tirant en acier (Fig. 5.28). Placés tous les 2 m, en suivant une trame plus serrée par rapport aux barres « diwidag », ils permettront de connecter les deux parements en pierre du mur « à sachet ». Généralement le rôle de connecteur est représenté par des blocs de pierre placés transversalement, mais ceux-ci se sont montrés insuffisants dans le cas de la maçonnerie épaisse de la tour. • Joints armés (Fig. 5.29). Pour éviter le délaminage de la maçonnerie on prévoit l’insertion par l’extérieur de barres métalliques d’environ 35 cm de longueur, placées transversalement à l’appareillage dans les joints entre deux blocs de pierre. En suite on va réinjecter le mortier pour couvrir les connecteurs, et pour retravailler les joints endommagés ou dégradés. Cette technique permet de garder l’aspect extérieur de la tour, où la pierre est à vue. • Enduit structurel. (Fig. 5.30) A l’interieur on utilisera la technique de l’induit structurel, renforcé en fibre de verre, compatible avec la structure existante car les façades présentent déjà un enduit. • Renforcement des fondations. Pour rendre la tour indépendante du bâtiment et éviter un martèlement sous les sollicitations sismiques, on prévoit un joint de désolidarisation entre les deux. En suite, pour améliorer l’ancrage au sol de la structure, on utilisera de fines barres métalliques « feed steel tube »: (Fig. 5.26) elle seront insérées à la base de la tour, dans une

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Fig. 5.27 Renforcement de la tour: tirants

Fig. 5.28 Renforcement de la tour: maçonnerie

Fig. 5.29 Renforcement de la tour: maçonnerie

Fig. 5.30 Renforcement de la tour: maçonnerie

Fig. 5.31 Schematisation de la structure porteuse

Fig. 5.32 Analyse dynamique linéaire


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cannelure, et fixées avec du mortier. Vérification du niveau de sécurité atteint après le renforcement (Fig. 5.31) Le travail effectué sur la maçonnerie permettra d’augmenter ses propriétés mécaniques, notamment d’avoir une résistance à la traction cinq fois plus élevée. Au travers d’une analyse dynamique linéaire (Fig. 5.32) effectuée par l’Université de L’Aquila 45 , on a pu remarquer que le centre de masse et le centre de rigidité 46 du bâtiment ne coïncident pas: sous la sollicitation sismique cela crée un effort de torsion. En suite une analyse statique linéaire effectuée pour définir la contrainte dans la maçonnerie a donné des résultats très élevés, égales à environ cinq fois la contrainte prévue en fonction des simples charges verticales. Cela est dû probablement à une concentration des charges après le basculement de la façade. La troisième étape a été une analyse statique non-linéaire, vouée à définir le niveau de sécurité face aux sollicitations sismiques. Sur base des propriétés mécaniques des matériaux existants, et de la performance des travaux effectués, les calculs montrent que les travaux de renforcement permettront d’atteindre un niveau de sécurité sismique de 80% par rapport à la norme NTC08.

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Hypothèses de travaux de renforcement préventif

Le Palazzo Margherita et le Beffroi avaient fait l’objet de travaux de renforcement parasismique, surtout à la fin du XXème siècle, mais cela n’a pas évité que la structure soit fortement endommagé lors du tremblement de terre. Néanmoins, les précautions prises, notamment au niveau de la charpente avec un chaînage, ont évité la ruine du bâtiment, et elles ont limité les dégâts aux façades, aux planchers et aux escaliers. Nous imaginons qu’un renforcement supplémentaire, effectué dans les dernières années avant le séisme, aurait réduit la vulnérabilité du bâtiment. La réalisation de travaux de consolidation sur un bâtiment existent doit être précédée par une étude détaillée de l’ouvrage. Cela permet d’avoir des informations précises sur la géométrie, l’histoire, le mode de construction d’origine et l’état actuel de la structure, le type de sous-sol et l’influence de ceci sur le comportement de la structure. L’étude de l’Université de L’Aquila a fourni plusieurs informations utiles à la conception des renforcements: à partir de 1840, date des derniers travaux de reconstruction de grande ampleur, il n’y a pas eu de modifications qui ont fragilisé la structure porteuse, bien que le renforcement effectué sur la maçonnerie au dernier étage soit incompatible avec le mode de construction d’origine; la charpente avait été remplacée dans les années ‘90 et elle était encore en bon état; le chaînage placé à la base de la charpente a été très efficace lors du séisme; la maçonnerie présente une légère dégradation des joints, mais cela n’a pas été source de dégâts importants; de plus, seulement des portions de la structure en sont concernées, et pas de façon critique. Sur base de l’analyse des dommages relevés sur le bâtiment, de leurs causes, et du projet de consolidation, nous pouvons formuler des hypothèses de retrofit parasismique, voué à améliorer le comportement de l’ensemble de la structure. Il s’agit de renforcements 45. Analyse développée sur un modèle mathématique composé de macroéléments, lesquels résument les murs porteurs et les architraves. 46. Centre de torsion des éléments structuraux, sous l’effort sismique.

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Fig. 5.33 Tirants qu’on peut inserer dans le plancher, encaissés dans la maçonnerie en façade

Fig. 5.34 Réinjection de liant détérioré pour améliorer la performance de la maçonnerie


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peu complexes, qui s’intègrent à la structure existante, et qui peuvent être réalisés à l’aide de plusieurs techniques. • Améliorer les connexions entre façades orthogonales. Il faut assurer le comportement monolithique de la structure, pour que tous les éléments porteurs aient la même réaction face au séisme, dans la même direction, et pour éviter le basculement des façades. · Mesures parasismiques à utiliser: tirants métalliques, discrets et non apparents (Fig. 5.33); filet métallique en façade; chaînage à la base de la charpente. · Ce type d'intervention aurait pu éviter: le basculement des façades, externes et internes; les fissures en croix; les dommages aux colonnes et aux loggias dans la cour; les dommage aux escaliers et aux voûtes. • Améliorer les connexions entre planchers et façades. Cela aurait permis un comportement d’ensemble des façades et des planchers sous l’effort horizontal. De plus, les planchers améliorent la connexion des façades orthogonales. Il faut également éviter que le chaînage ne se déplace pas de façon autonome: il doit être bien connectée à la maçonnerie qui la supporte, pour éviter fissures et efforts supplémentaires. · Mesures parasismiques à utiliser: tirants dans le plancher, ancrés dans les murs porteurs. · Ce type d'intervention aurait pu éviter: le battement du plancher en façade; ruine du plancher au 2e étage; les dommages aux escaliers et voûtes; le déplacement du chaînage. • Réduire la poussée des voûtes. Il s’agit d’une source de vulnérabilité, car la poussée horizontale augmente le risque de basculement des façades. · Mesures parasismiques à utiliser: tirants placés aux appuis de la voûte, si la conformation de l'espace le permet; contreforts, bien que de fort impact visuel. · Ce type d'intervention aurait pu éviter: le basculement des façades internes, dans la cour; les fissures en croix en façade. • Dans la tour: améliorer la qualité et la résistance de la maçonnerie. Remettre en état la maçonnerie détériorée permet d’améliorer les propriétés mécaniques de l’entièreté du mur porteur. · Mesures parasismiques à utiliser: réinjection de liant (Fig. 5.34); remplacement d'éléments détériorés; remplacement et remplissage des discontinuités; remplacement des briques ou blocs placés transversalement à l'appareillage, ou insertion de petits tirants, pour mieux connecter les deux parements du mur « à sachet ». · Ce type d'intervention aurait pu éviter, ou limiter: les fissures à la base de la tour. Les travaux décrits n'auraient pas évité la totalité des dégâts provoqués par le séisme. Cependant, il s'agit d'intervention peu invasives, qui auraient réduit la vulnérabilité de la structure, et qui auraient pu être définies sans l'élaboration d'un projet de reconstruction détaillé comme celui réalisé aujourd’hui par l'Université de L'Aquila, complexe et donc coûteux. La réflexion que nous avons mené n'est qu'une étude théorique, élaborée sans outils technologiquement avancés et sans connaissance complète du bâtiment. Elle peut, néanmoins, servir de point de départ pour une réflexion plus ample sur le renforcement de l'architecture historique.

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Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

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| Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif Les effets dévastateurs du tremblement de terre de L’Aquila trouvent leurs origines dans plusieurs facteurs, liés au site, à l’histoire de la ville et aux caractéristiques propres à l’architecture. Toute la ville a été touchée par le séisme, et elle connaît aujourd’hui un lent procès de reconstruction. Mais L’Aquila n’est pas le seul centre historique à présenter un risque sismique important. Il suffit de citer la ville de Ferrara, inscrite au patrimoine de l’humanité et située en zone à sismicité moyenne. En mai 2012 elle a été touchée, comme toute la région de l’Emilie-Romagne (Fig. 6.2), par un essaim sismique d’intensité et de caractéristiques comparables à celui de L’Aquila 47 . Le bilan des dégâts n’a pas encore été formulé, mais les effets sur l’architecture ont été équivalents: églises, châteaux, tours ont été détruits ou endommagés dans toute la région. Bien que le niveau de dommage semble moins grave que dans les Abruzzes, le fait que la plupart des bâtiments historiques soit concerné démontre encore une fois un manque de mesures de prévention parasismique. Après trois ans du tremblement de terre de L’Aquila, une autre catastrophe a endommagé le patrimoine italien, et provoqué des dégâts qui vont engendrer des délais et frais de reconstruction importants. Mais le séisme des Abruzzes a été analysé de façon approfondie, et aujourd’hui il peut servir d’exemple pour agir ailleurs: sur base de ses caractéristiques et effets on peut intervenir pour éviter la destruction d’autres villes situées en zone sismique et riches en patrimoine immobilier.

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Lignes directrices d’intervention

Un tremblement de terre ne peut pas être prévu avec certitude, mais il est possible de prévenir ses conséquences sur base d’études approfondies sur la zone concernée. L’Italie a été subdivisée en zones sismiques par l’INGV, l’Institut National de Géophysique et Vulcanologie: chacune possède un risque sismique propre, c’est-à-dire la probabilité qu’un séisme d’une certaine intensité se produise sur une période de 50 ans. En plus chaque ville a des caractéristiques propres, une histoire, une situation géologique qui définissent la vulnérabilité de son architecture. En particulier les villes riches en bâtiments historiques comme L’Aquila sont encore plus fragiles face aux séismes, et se caractérisent par une grande variété de structures uniques, qui ont évolué chacune différemment au fil des siècles. Pour pouvoir entreprendre des travaux de renforcement parasismique, il est donc fondamental d’analyser en détail l’architecture de la ville: il faut classer les bâtiments, définir la vulnérabilité de chacun, connaître le patrimoine pour savoir où intervenir. Un outil qui peut être utilisé est la fiche d’analyse « AeDES » pour l’évaluation des dommages aux bâtiments 47. La Repubblica, Chiese crollate, torri in macerie, [online, mai 2012], http://bologna.repubblica.it/cronaca/2012/05/20/ news/chiese_crollate_torri_in_macerie_gravi_danni_al_patrimonio_storico_e_artistico-35540694/index. html?ref=search

◄ Fig. 6.1 Eglise de Santa Maria di Roio, L’Aquila

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Fig. 6.2 Clocher à Finale Emilia, en Emilie-Romagne, endommagé par le séisme du 20 mai 2012


Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

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du patrimoine, fournie par la Protection Civile après le séisme 48. Celle-ci a été employée lors des inspections des bâtiments endommagés, et permet de récolter des informations utiles et complètes concernant la géométrie, la structure, l’évolution, la vulnérabilité des bâtiments et l’éventuelle présence de mesures parasismiques. Sur base d’un inventaire préalable, des travaux de renforcement et reconstruction peuvent être prévus, à court terme ou sur une période plus longue. Il s’agit de retrofit parasismique: modifier les structures existantes pour les rendre plus résistantes face aux sollicitations sismiques. L’objectif est double: d’une part, intervenir pour améliorer la performance du projet initial, qui n’avait pas été conçu avec les connaissances d’aujourd’hui, comme l’architecture médiévale de L’Aquila ; d’autre part, supprimer les modifications apportées au cours de l’histoire et qui ont fragilisé les bâtiments, comme les changements d’affectation, l’élimination d’éléments structurels, le rajout de poids ou volumes disproportionnés, ou la juxtaposition de techniques de construction incompatibles. En effet, l’analyse des dégâts survenus à L’Aquila a mis en évidence comme les interventions successives et le vieillissement des matériaux de construction n’ont fait que déstabiliser encore plus des structures déjà vulnérables.

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L’évaluation de la vulnérabilité sismique et les projets de renforcement

Lorsque le retrofit est effectué sur des bâtiments classés ou faisant partie du patrimoine immobilier d’une ville, comme dans le cas de L’Aquila, un soin particulier doit être apporté à la façon d’intervenir sur la structure. Le caractère historique du bâtiment doit être préservé le plus possible, en limitant l’impact et la visibilité des travaux. En 2007, le Ministère pour les Biens et les Activités Culturelles italien a édité les Lignes Directrices pour l’évaluation et la réduction du risque sismique au patrimoine culturel immobilier 49. Toutes les techniques d’intervention décrites sont vouées à garder le caractère d’origine du bâtiment, en limitant l’insertion d’éléments externes dans la structure. Ceci doit être fait au travers d’interventions ponctuelles, de faible ampleur, toujours respectueuses de la vue d’ensemble du projet. Dans la mesure du possible, les transformations ne devraient pas être permanentes, ni radicales, et s’intégrer aux techniques de construction originales. A titre d’exemple: le projet de reconstruction et renforcement de Palazzo Margherita a été conçu dans le plein respect des Lignes directrices, sur base d’interventions ponctuelles employant des matériaux compatibles et durables. Les projets de renforcement doivent être conçus pour être respectueux, mais sans que cela limite l’efficacité des mesures adoptées. Cependant la norme en vigueur en matière d’architecture historique, mise à jour suite au tremblement de terre de 2009, n’impose pas d’atteindre une résistance totale face aux séismes. En effet, selon la norme technique 50, les bâtiments de nouvelle construction doivent être « adaptés sismiquement », c’est-à-dire construits en utilisant des mesures qui garantissent une résistance à 100% aux sollicitations prévues pour la zone en question. Par contre, les anciennes constructions peuvent être « améliorées sismiquement », sans pour autant devoir éviter des dommages légers. 48. Cf. Chapitre « L’aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009 » 49. MORO, L., Linee guida per la valutazione e riduzione del rischio sismico del patrimonio culturale, Rome, Gangemi Editore, Julliet 2007 50. NTC08: Norme Tecniche per le Costruzioni, 14 janvier 2008

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Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

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Il s’agit de projets complexes, auxquels s’imposent les limitations définies par les Lignes Directrices, et qui entraînent des coûts importants. De fait, dans le cas des normes de reconstruction formulées pour L’Aquila, les financements de l’Etat vont couvrir une amélioration sismique à 60%, de façon à permettre le renforcement de la plupart des immeubles de la ville. L’élaboration d’un projet de renforcement et d’amélioration sismique se base tout d’abord sur la définition du niveau de risque que le bâtiment présente, dû tant à la structure qu’à la zone où il se trouve. Il faut donc développer une série d’analyses détaillées, avant de concevoir le projet. Elles peuvent être résumées comme suit : · Définir les effets locaux: chaque portion du territoire national et régional présente des caractéristiques géologiques qui influencent la transmission des ondes sismiques. Il est donc important de connaître le sous-sol de l’aire concernée, et de définir des « microzones » le plus détaillées possible. Il a été démontré que dans la seule aire urbanisée de L’Aquila les sous-sols étaient très différents, et cela a provoqué des dommages inattendus. · Définir un niveau de protection sismique de référence, théorique, en fonction des propriétés de la structure et de l’action sismique de la zone. · Connaître l’ouvrage et le niveau de sécurité actuel: l’analyse est plus complexe que dans le cas de bâtiments contemporains car, comme nous avons pu l’analyser, les structures subissent des altérations parfois difficilement identifiables. · Elaborer un modèle théorique: en fonction du niveau de vulnérabilité du bâtiment, il est possible de schématiser la structure dans un modèle. Celui-ci sera soumis à des analyses statiques linéaires et non linéaires pour définir les propriétés de la structure, ainsi qu’à des analyses dynamiques linéaires pour étudier son comportement en cas de sollicitation sismique. · Confronter les résultats: les analyses plus précises effectuées sur le bâtiment permettent de vérifier les données obtenues sur base du niveau de référence, et éventuellement de les modifier. · Conception du projet: c’est seulement sur base des informations obtenues qu’on peut définir un vrai projet de renforcement, respectueux des Lignes Directrices. La phase la plus importante est sûrement celle de la prise de connaissance de l’ouvrage, qui doit être la plus détaillée possible. Il faut prendre en compte deux aspects: · L’histoire du bâtiment: souvent il y a eu plusieurs phases constructives qui ont juxtaposé techniques et matériaux différents. Ensuite, l’usage et les transformations ont pu modifier le risque sismique, ce qui doit être vérifié. Si on a effectué des renforcements au cours de l’histoire, il est important de les identifier et de les étudier pour s’assurer de leur efficacité; si, au contraire, des modifications ont miné la résistance de la structure, il faut identifier ce qui a augmenté le risque sismique de l’ensemble. · L’état actuel: un encadrement du bâtiment à l’échelle de l’îlot permet de définir les risques

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Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

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de poussée ou de torsion dus aux bâtiments contigus, qui peuvent avoir été construits à des époques successives. Comme nous avons pu le constater, à L’Aquila les structures anciennes présentent souvent des discontinuités ou irrégularités, tant dans la structure porteuse que dans la composition des matériaux. De plus, le vieillissement contribue à affaiblir la performance des matériaux plus périssables, comme le bois ou les joints de mortier de la maçonnerie. Pour prévoir au mieux le comportement du bâtiment lors d’un séisme, aucun de ces détails ne peut être négligé : des essais sur la totalité de la structure, et sur la composition de la maçonnerie, permettent de définir l’exacte capacité porteuse et résistante des matériaux, de façon à déterminer les modalités d’intervention.

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Hypothèses de retrofit parasismique à L’Aquila

Avant d’entamer la conception de projets de renforcement pour tous les bâtiments historiques de la ville, l’analyse, effectuée pour acquérir la pleine connaissance des biens, peut servir de base pour définir des stratégies d’intervention. L’étude de terrain ne donne pas d’informations sur le comportement exact des structures lors d’un séisme, mais décrit les caractéristiques principales du bâtiment et permet à l’architecte ou l’ingénieur de repérer les endroits les plus vulnérables. Sur base d’indications simples mais précises, on peut prévoir des travaux de faible ampleur ayant pour but d’améliorer la performance de l’ensemble du bâtiment. L’analyse des dégâts relevés à L’Aquila permet, en effet, de reconnaître une série d’indices de vulnérabilité dans la configuration des bâtiments. Ces éléments révélateurs peuvent aider à concentrer les travaux de renforcement sur les points les plus faibles de la structure, de façon à améliorer sa performance sismique dans un premier temps, et dans l’attente d’un projet plus précis. Nous pouvons confronter les notions théoriques des Lignes Directrices du Ministère avec les dégâts les plus fréquents à L’Aquila, pour repérer les défauts et erreurs sur lesquels on aurait pu intervenir. Il s’agit surtout d’une réflexion qui peut servir de base pour une procédure de prévention efficace et pointue, à mettre en place dans d’autres villes à risque sismique. Le Tableau 6.1 indique, pour chaque dommage relevé à L’Aquila 51, les éléments qui affichaient une vulnérabilité dans la structure, et les possibles mesures de renforcement qui auraient pu être adoptées en conséquence.

51. Cf. Tableau 4.2

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Indices de vulnérabilité

Dommage qui peut être induit 52

Renforcements parasismiques à adopter

50

Eléments poussants: voûtes, charpente.

D1

Basculement de façade

RP 1

Tirants transversaux

Grandes ouvertures aux extrémités des façades.

D2

Instabilité / flambement de façade

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

D3

Rupture dans le plan du mur

RP 3

Chaînage à la base de la charpente

D4

Ouverture de la jonction entre deux parois

RP 4

Améliorer l’encastrement de façades et murs orthogonaux

D5

Rupture dans les architraves

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

RP 4

Améliorer l’encastrement des façades et murs orthogonaux

RP 4

Améliorer l’encastrement des façades et murs orthogonaux

RP 5

Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie

RP 1

Tirants transversaux

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

RP 3

Bonification de la maçonnerie

RP 1

Tirants transversaux

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

RP 4

Améliorer l’encastrement des façades et murs orthogonaux

RP 5

Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

RP 3

Chaînage à la base de la charpente

RP 5

Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie

RP 1

Tirants transversaux

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

RP 4

Améliorer l’encastrement des façades et murs orthogonaux

Grandes ouvertures en façade. Chaînage ou charpente trop lourds. Section de la maçonnerie trop réduite. Charges concentrées. Grandes ouvertures.

Mauvais encastrement des poutres dans les façades et parois porteuses.

Charges concentrées.

D6

D7

Lésions / ruine des arcs et voûtes

D8

Dégâts aux arcs triomphaux / porches / loggias

Voûtes ornamentales, trop légères. Discontinuités ou irrégularités.

Lésions / ruine du plancher

Charges concentrées. Mauvais encastrement des deux points d’appui dans les façades et parois porteuses.

D9

Fissures dans les escaliers

Voûtes ornamentales, trop légères. Chaînage ou revêtement trop lourd.

Poussée de la charpente pas reprise aux appuis.

D10

Chaînage ou revêtement trop lourd.

Dommages aux éléments de couverture / au revêtement

Grandes ouvertures aux extrémités des façades. Grandes ouvertures dans le plan de façade. Section de la maçonnerie trop réduite. Tableau 6.1 . Sources: 49, 50

D11

Dégâts causés par une discontinuité en façade


Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

Indices de vulnérabilité

Dommage qui peut être induit 52

|

81

Renforcements parasismiques à adopter

50

RP 4

Améliorer l’encastrement des façades et murs orthogonaux

RP 5

Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie

RP 7

Bonification de la maçonnerie

RP 1

Tirants transversaux entre les 2 volumes.

Différence de rigidité importante.

RP 6

Joint de dilatation

Volume disproportionné : trop élancé.

RP 1

Tirants transversaux

RP 5

Améliorer la connexion au volume principale

RP 7

Bonification de la maçonnerie

RP 1

Tirants transversaux entre les 2 volumes.

RP 6

Joint de dilatation

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

RP 4

Améliorer l’encastrement des façades et murs orthogonaux

RP 5

Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie

RP 1

Tirants transversaux

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

Présence d’arcs et voûtes trop légers.

RP 3

Chaînage à la base de la charpente

Section de la maçonnerie trop réduite.

RP 4

Améliorer l’encastrement des façades et murs orthogonaux

RP 5

Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie

RP 7

Bonification de la maçonnerie

RP 2

Eléments de contraste: contreforts, corps adossés

RP 8

Cerclage externe

Discontinuités dans l’appareillage. Modifications apparentes qui montrent une intervention effectuée avec une technique différente.

D12

Dégâts causés par une discontinuité dans la structure / la maçonnerie

Forme déséquilibrée. Volumes de proportions différentes.

Emplacement décentré par rapport au volume principal.

D13

D14

Dégâts causés par des irrégularités dans la forme

Dégâts aux éléments élancés

Grandes ouvertures. Absence de joint / séparation entre deux volumes contigus.

D15

Différence de rigidité importante.

Dépend du sous- sol, mais peut être suggéré par des irrégularités dans la structure.

Charpente et chaînage trop lourds.

Grandes ouvertures.

Grandes ouvertures. Charges concentrées.

D16

D17

D18

D19

Dégâts causés par un effort réciproque

Tassement

Dégâts dans les églises, à la nef

Dégâts dans les églises, aux collatéraux

Dégâts dans les églises, au dôme


Fig. 6.3 Renforcement de la jonction entre façades, Bibliotheque Provinciale

Fig. 6.4 Meilleur Palazzo Margherita

Fig. 6.5 Renforcement de toiture et façade principale, église de Santa Maria del Suffragio

Fig. 6.6 Cerclage du dome, église de Santa Maria del Suffragio

encastrement

du

plancher,


Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

|

Les dégâts survenus à L’Aquila trouvent leur origine dans des défauts de la structure qui souvent n’étaient pas apparents, ou qui étaient sous-estimés. Néanmoins la plupart des bâtiments présentaient des irrégularités, encore visibles aujourd’hui car elles ont permis de comprendre la cause des dommages. Il s’agit surtout de manques structurels ou discontinuités, qui ont rendu fragiles les façades, les dalles et les charpentes. Les défauts de la structure auraient pu être limités par un retrofit préventif, qui aujourd’hui peut être effectué sur d’autres bâtiments à risque sismique. Comme déjà mentionné, tout renforcement doit être respectueux du caractère historique du bâtiment, et s’intégrer à la structure avec les mêmes techniques et matériaux. Ceci réduit la gamme de travaux possibles, en évitant toute intervention trop radicale, moderne ou encombrante qui pourrait être effectuée sur un bâtiment de nouvelle construction. Les mesures parasismiques citées ne sont que des options qu’on peut prendre en compte pour améliorer la performance de la structure, mais qui peuvent bien évidemment être couplées à d’autres techniques plus spécifiques pour effectuer un renforcement plus complet. Comme dans le cas du Palazzo Margherita, les travaux ponctuels que nous suggérons concernent: l’installation de tirants, de contreforts ou de chaînage; le renforcement de l’encastrement entre façades orthogonales, ou entre façades et planchers; la désolidarisation de deux structures contiguës; la bonification de la maçonnerie; le renforcement des dômes à l’extérieur. Il s’agit d’un nombre limité de techniques, qui peuvent être employées pour résoudre plusieurs types de faiblesses structurales. On peut les regrouper en fonction des vulnérabilités les plus communes relevées à L’Aquila. Il s’agit d’interventions destinées à: · Réduire le manque de liaisons: · RP 1: Tirants métalliques: insérés dans les deux sens de portée, au niveau des dalles et dans les murs porteurs. Permettent d’augmenter la cohésion entre les éléments orthogonaux, et évitent le basculement des façades. · RP 2: Eléments de contraste: contreforts, corps adossés, pour autant qu’ils ne soient pas trop visibles et qu’ils soient bien fixés à la maçonnerie. · RP 3: Chaînage à la base de la charpente: améliore l’encastrement entre les façades à l’endroit où il y a le moins de compression: le sommet du mur. Il peut être réalisé en maçonnerie / béton armé, ou en acier pour un gain de légèreté. · RP 4: Améliorer l’encastrement de façades et murs orthogonaux (Fig. 6.3), en vérifiant la performance des joints et en renforçant les coins du bâtiment, où généralement on retrouve déjà une chaîne d’angle en pierre de taille, plus rigide que la maçonnerie du reste du bâtiment. · RP 5: Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie: une bonne connexion entre façades et dalles garantit un comportement monolithique de l’ensemble. Il faut limiter les chaînages aux niveaux intermédiaires, car ils risquent de fragiliser la maçonnerie. · RP 8: Cerclage externe: appliqué généralement sur les coupoles et dômes, peut être réalisé sur l’entièreté d’un bâtiment de dimensions réduites, comme dans le cas de Palazzo Margherita. Permet d’améliorer la connexion entre les façades et répartit les efforts sur toute la maçonnerie.

83


Fig. 6.7 Bonification de la maçonnerie, église de Santa Maria di Paganica

Fig. 6.8 Tirants pour reprendre les poussées au niveau du transept, basilique de Collemaggio

Fig. 6.9 Renforcement des piliers, ecroulés aujourd’hui, basilique de Collemaggio

Fig. 6.10 Désolidarisation des deux structures contigues: le Palazzo Margherita et le beffroi


Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

|

· Réduire la déformabilité des planchers (Fig. 6.4): · RP 1: Tirants métalliques. · RP 5: Améliorer l’encastrement des poutres dans la maçonnerie: lors d’un séisme, les dalles se déplacent parallèlement à la sollicitation horizontale. Il faut éviter qu’elles soient trop rigides, mais veiller à encastrer les poutres pour qu’elles ne se détachent pas de la paroi, et pour améliorer le comportement monolithique de tout le bâtiment. · Renforcer la toiture (Fig. 6.5): · RP 3: Chaînage à la base de la charpente, pour répartir les poids de façon uniforme, et améliorer l’encastrement entre les façades orthogonales. · RP 1: Tirants métalliques à la base des fermes, lorsque la structure en bois n’assure pas le contreventement. · RP 8: Cerclage externe de dômes et coupoles, en acier (Fig. 6.6). · Augmenter la résistance des murs (Fig. 6.7): · RP 7 : Bonification de la maçonnerie, pour la rendre plus homogène et de bonne qualité. Il s’agit d’un procédé plus cher et complexe. Cependant, il est nécessaire pour empêcher le vieillissement des composantes à base de chaux et la dégradation, et améliorer les propriétés mécaniques de la maçonnerie. Plusieurs techniques sont possibles: · « Découdre - recoudre » pour récréer la continuité dans la maçonnerie, lors de discontinuités et vides. · Injection de mortier, lorsqu'il perd ses propriétés de liant. · Réparation des joints en profondeur, dans le cas de murs peu épais. · Tirants ponctuels, utilisés pour connecter les deux parements du mur « à sachet ». · Enduit structurel, renforcé de fibres de verre, pour améliorer la résistance à la traction. · Réduire l’effort de pression d’arcs et voûtes (Fig. 6.8): · RP 1: Tirants métalliques, pour compenser l’effort de poussée de l’arc et éviter le déplacement des points d’appui. · RP 2: Eléments de contraste, à utiliser seulement s’ils peuvent être occultés. · Renforcer colonnes et piliers (Fig. 6.9): · RP 1: Tirants métalliques insérés dans les arcs et voûtes supportés par la colonne, pour limiter les efforts horizontaux dans celle-ci. · RP 8: Cerclage externe invisible: similaire au cerclage effectué avec des bandes de polyester lors de la mise en sécurité provisoire, pour éviter le tassement et le flambement, et concentrer les charges normales dans la section de la colonne. · Rendre stable la structure (Fig. 6.10): · RP 6 : Joint de dilatation ou un vide entre deux volumes contigus, comme un bâtiment et une tour. Ceci permet l’oscillation indépendante de chaque volume, et évite le battement de l’un sur l’autre. Il s’agit d’un procédé souvent plus difficile et coûteux, mais qui peut être remplacé par l’amélioration des performances de chacun des bâtiments, et en renforçant les fondations.

85


2. Anime Sante

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

TYPOLOGIE

Eglise

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1719

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

MODIFICATIONS PARASISMIQUES EVOLUTION DE LA STRUCTURE MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

REPONSE AU SEISME

EFFETS DU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME

Murs porteurs; Piliers Colonnade; Voûtes Dôme P2: Moyenne Plan régulier; Tirants métalliques; Maçonnerie compacte

/

(1775 / 1805) Surélévation: dôme; Modifications à la structure

R3: Ruine partielle Dégâts: D3, D4, D8, D14, D10, D19

P1: Basse Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications

M3: Elevée PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME A RISQUE APRES SEISME HYPOTHESES DE RETROFIT

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Tableau 6.2 . Extrait du Tableau reporté en Annexe A

Appareillage régulier, compacte, élastique

OUI E: inaccessible RP1, RP4, RP8


Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

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En référence à l’étude menée sur l’architecture de L’Aquila, et plus en détail sur le Palazzo Margherita, nous pouvons formuler des hypothèses de retrofit parasismique qui aurait pu être effectué pour limiter les dégâts. Il s’agit de mesures préventives, simples et peu coûteuses, définies sur base des dommages survenus, et visant à réduire le niveau de dommage de chaque bâtiment 52. Nous excluons tous les travaux de réorganisation de la structure porteuse, d’élimination d’excentricité et de bonification complète de la maçonnerie, qui nécessitent un projet et des ressources économiques importantes. Les travaux pris en compte sont de plus simple réalisation: il s’agit d’insertion de tirants, du chaînage de la charpente ou du renforcement des arêtes et des chaînes d’angle. Nous avons évalué, au travers de l’analyse comparée, que dans la plupart des bâtiments objet de l’étude environ le 50% des dégâts aurait pu être évitée ou limitée. Un exemple représentatif est celui de l’église de Santa Maria Del Suffraggio, dite des « Anime Sante ». Suite au tremblement de terre, elle a reporté des dommages de grave entité au dôme, aux façades et à la structure interne. La faible résistance du tambour, probablement à cause de la présence de grandes ouvertures ou à la mauvaise qualité de la maçonnerie, a provoqué la ruine d’une partie du dôme. Cela a entraîné des dommages importants à l’arc triomphal située à la croisée du transept; à la charpente, en proximité du dôme; à la lanterne, qui s’est effondrée complètement. De plus, les murs en maçonnerie ont subi des dégâts, et la façade principale a subi un basculement vers l’extérieur à cause de la poussée des façades latérales. Cependant, l’église ne se présentait pas très vulnérable avant le séisme, car la maçonnerie était plutôt compacte, et le dôme était renforcé par un cerclage métallique. Mais une analyse plus détaillée aurait pu révéler la fragilité du tambour soutenant la coupole, ainsi que le manque d’encastrement entre les façades. Sans prévoir des travaux complexes sur la maçonnerie portante, nous imaginons que l’amélioration de l’encastrement entre les façades orthogonales, ainsi que l’insertion de tirants dans la charpente (Fig. 6.5), et le renforcement du cerclage du dôme (Fig. 6.6), auraient contribué à réduire les dégâts à la structure, et à éviter la ruine du dôme. La plupart des bâtiments analysés avaient déjà été renforcés, surtout avec des tirants métalliques et le chaînage de la charpente. Lorsque ces mesures se sont révélées insuffisantes, c’est-à-dire dans la plupart des cas, c’est parce qu’elles avaient été affaiblies par d’autres modifications ou par le vieillissement des matériaux. C’est le cas de la basilique de Collemaggio: depuis 1350, une série de modifications apportées à la structure ont fragilisé le dôme et surtout les piliers en pierre qui le soutenaient. Au cours du XXème siècle l’église a fait l’objet de travaux de bonification de la maçonnerie, de contreventement, et de renforcement de la nef, avec un chaînage et des amortisseurs en acier. Cependant, les piliers se sont effondrés lors du séisme, ce qui a provoqué la ruine du dôme, de l’arc triomphal, et de la partie de charpente qui prenait appui sur ce dernier, ainsi que d’une partie des colonnades de la nef. Il s’agit de dégâts importants, difficiles à éviter sans un projet de consolidation spécifique. Néanmoins, l’insertion de tirants au niveau de la croisée du transept (Fig. 6.8), et un renforcement du dôme effectué en même temps que celui de la nef (Fig. 6.9), auraient pu réduire la vulnérabilité de la structure, affaiblie au cours de l’histoire.

52. Cf. Tableau en Annexe A

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34 edifices

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

50 bâtiments

1. Collemaggio

TYPOLOGIE

Eglise

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1288

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

Murs porteurs, Piliers Colonnade; Voûtes Cupole; Clocher-mur P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Structure trop rigide

(1972 / 1997) MODIFICATIONS PARASISMIQUES

Bonification de la maçonnerie; Chaînage; Contreventement; Amortisseurs en acier

EVOLUTION DE LA STRUCTURE MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

REPONSE AU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME

(1703 / 1950 / 1970) Reconstruction; Remplacement d’éléments; Modifications à la structure

R3: Ruine partielle Dégâts: D1, D7, D8, D10, D13, D14, D17, D18, D19 P1: Basse Mesures parasismiques insuffisantes; Structure trop rigide; Fragilisée par les modifications M2: Moyenne Appareillage régulier, mais dégradation

A RISQUE APRES SEISME HYPOTHESES DE RETROFIT

Eglises: 36% Bâtiments: 30% Tour / Clocher: 14% Chateau: 2% Cloîtres: 18%

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE

EFFETS DU SEISME

Bilan des informations récoltées

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Tableau 6.3 . Extrait du Tableau reporté en Annexe A

P1: 50% P2: 48% P3: 2%

OUI: 62% NON: 38%

OUI: 84% NON: 16%

R0:

R1:

0%

4%

R2: 36% R3: 52% R4:

8%

P1: 56% P2: 38% P3: 6%

M1: 60% M2: 26% M3: 14%

OUI E: inaccessible RP1, RP8

100 % à risque aprés séisme Grace à des interventions ponctuelles, préventives: 45 % des dégâts aurait pu être évité


Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif

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Nous avons étudié les exemples en ne pensant intervenir qu’avec des renforcements complémentaires à ceux déjà existants, et sans imaginer de travaux sur la maçonnerie. Ceci réduit fortement l’éventail d’interventions possibles, qui seraient sûrement beaucoup plus efficaces grâce à un travail soigneux sur la maçonnerie portante et toutes les structures de colonnades et arcs. De plus, il faut considérer les possibles erreurs, les facteurs externes, et les limitations économiques que les travaux préventifs subissent, lorsqu’ils ne sont pas ressentis comme urgents et nécessaires. Compte tenu des restrictions citées, l’analyse démontre qu’environ 45% des dégâts causés par le séisme à L’Aquila auraient pu être évités, et cela grâce à des interventions ponctuelles et modestes.

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Conclusion

Le renforcement parasismique du patrimoine immobilier est un sujet complexe qui, pour être efficace, doit être abordé avec tous les instruments d’analyse nécessaires. Cependant, il s’agit d’un vrai enjeu, et les séismes qui se succèdent en Italie mettent en évidence un grave manque de précautions face aux dommages causés par les séismes. Puisque les travaux de renforcement demandent un investissement de ressources important, ils pourraient être précédés, et remplacés dans une première phase, par une analyse des bâtiments les plus à risque dans les régions sismiques. Tant pour l’architecture historique que contemporaine on peut mener une évaluation de la vulnérabilité des structures, pour définir les priorités d’intervention. Pour assurer une résistance basique de la plupart des immeubles du patrimoine, il faudra progressivement intégrer des travaux parasismiques aux travaux d’entretien effectués d’habitude. Il s’agit d’interventions ponctuelles comme celles étudiées pour L’Aquila, qui n’assurent pas un rendement performant à 100% face aux séismes, mais qui ne demandent pas non plus d’analyses structurelles détaillées. Lorsqu’il y a la possibilité d’intervenir de façon plus durable et incisive, un projet de renforcement doit être élaboré pour chaque bâtiment nécessitant plus qu’une remise en état. Un investissement préalable permettrait de préserver, au moins en partie, le patrimoine culturel immobilier du Pays, et d’éviter les surcoûts entraînés par le relogement de la population, l’ampleur des dégâts et les temps de reconstruction. Il a été relevé qu’à L’Aquila certains bâtiments isolés avaient été renforcés et ont résisté au séisme. Trois ans après, on a vu de nouveau qu’un manque de prévention peut détruire l’histoire d’une région, comme dans le cas de Ferrara et de toute l’Emilie-Romagne. Intervenir dès aujourd’hui est la seule façon d’essayer d’éviter de nouvelles pertes aussi importantes, en Italie comme ailleurs.

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La reconstruction: lignes directrices et enjeux

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| La reconstruction: lignes directrices et enjeux Le patrimoine culturel immobilier de L’Aquila nécessite aujourd’hui une efficace procédure de reconstruction, destinée à restituer à la ville une partie de son architecture, et à la renforcer de façon à ce qu’elle devienne moins vulnérable. Les travaux de reconstruction de bâtiments historiques se développent à travers trois étapes, destinées à acquérir la pleine connaissance du bien avant d’intervenir. 1. Classement en fonction du niveau de risque 53: la phase d’étude des bâtiments est fondamentale pour déterminer l’accessibilité au bien, analyser sa structure, et détecter l’éventuelle présence d’œuvres d’art ou fresques à préserver. Dans le cas de bâtiments moins endommagés, comme ceux qui ont été classés B ou C, on peut intervenir déjà lors des études de terrain pour réparer les dégâts légers et permettre à nouveau l’accessibilité à l’immeuble. 2. Mise en sécurité provisoire: la présence d’un architecte spécialisé dans la conservation du patrimoine est essentielle pour concevoir des structures respectueuses du bien et efficaces aux endroits les plus endommagés. A L’Aquila, la plupart des renforcements n’ont pas toujours été effectués dans le respect du bâtiment, et jamais sur base d’un futur projet de reconstruction. Ceci aurait impliqué des coûts et un temps de conception plus longs, mais aurait évité les difficultés rencontrées aujourd’hui lors des premiers travaux de renforcement. En effet, plusieurs échafaudages, tirants et structures métalliques ont été placés de façon dissymétrique ou en perçant la maçonnerie, ce qui a lentement endommagé le bien. 3. Renforcement: on a vu que selon les « Normes techniques pour les constructions » (février 2009) 54 et les « Lignes directrices pour le patrimoine culturel » (mise à jour: novembre 2010) 55 les bâtiments existants ne doivent pas être « adaptés sismiquement », mais « améliorés » de façon à résister aux sollicitations à 60%. Les travaux de reconstruction doivent assurer simultanément le renforcement face aux séismes et la conservation du caractère architectural. Dans la mesure du possible, on devrait reconstruire chaque immeuble « comme il était, où il était » 56, pour ne pas dénaturer la vue d’ensemble de la ville.

53. Cf. Tableau 4.1 54. NTC: Norme Tecniche per le Costruzioni, Décret du Ministère du 14 janvier 2008 55. MORO, L., Linee guida per la valutazione e riduzione del rischio sismico del patrimonio culturale, Rome, Gangemi Editore, juliet 2007 56. CENTOFANTI, M., BRUSAPORCI, S., L’Aquila: Invisible City, IX International Forum S.A.V.E. Heritage, Aversa Capri, 9 - 10 - 11 juin 2011

◄ Fig. 7.1 Basilique de Collemaggio, L’Aquila

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Fig. 7.2 Plan de reconstruction, subdivision de la ville en zones d’intervention


La reconstruction: lignes directrices et enjeux

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Plan de reconstruction des centres historiques de L’Aquila et province57

Les lignes directrices pour la reconstruction se basent sur les mêmes principes de renforcement et conservation que les directives pour le retrofit parasismique. Dans le cas d’une reconstruction post-séisme, il est fondamental de travailler sur base d’un projet détaillé et unique pour chaque bâtiment. Cela permet de comprendre non seulement les dommages provoqués par le tremblement de terre, mais également les causes principales qui les ont provoqués, de façon à intervenir pour les éviter dans le futur. On distingue deux séries de prescriptions concernant la reconstruction 58.

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Travaux sur la maçonnerie portante

Comme déjà remarqué, la maçonnerie subit la dégradation de certaines de ses composantes, ce qui altère la performance de l’entièreté du mur. Toutes les stratégies de renforcement ont le but de rendre la maçonnerie homogène et compacte, comme dans le cas du projet de consolidation du Palazzo Margherita. Les techniques à employer sont les suivantes: · Injection d’un mélange liant: le remplacement du mortier endommagé améliore la cohésion entre les blocs, en favorisant le comportement monolithique du mur. · Remplissage des joints: effectué lorsque l’appareillage présente des discontinuités. · Fibrannes: des barres transversales en fibre de carbone, insérées ponctuellement pour assurer la connexion entre les deux parements, surtout dans le cas des murs « à sachet ». · Enduit structurel: un enduit renforcé par une grille en fibre de verre. Reprend une technique ancienne, utilisée pour unifier les performances de toute la façade. · Placage: effectué sur les façades au moyen d’une grille soudée électriquement. Il s’agit d’une technique invasive, qu’il faudrait limiter. · Joints armés: insertion d’un câble en acier, très fin, entre les blocs et fixé avec du mortier. C’est une technique utilisée aux endroits les plus endommagés. · « Découdre - recoudre »: remplacement d’une entière portion de maçonnerie, souvent lorsqu’il faut supprimer des modifications incohérentes. · Tirants: la technique la plus utilisée dans L’Aquila médiévale et de la Renaissance, et qui est largement utilisée encore aujourd’hui pour relier les façades aux planchers et assurer le comportement monolithique du bâtiment. Si les tirants sont déjà présents dans la structure il faut vérifier leur performance.

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Travaux sur les éléments horizontaux: dalles, voûtes, toitures

Les structures horizontales doivent être reconstruite et renforcées, surtout pour assurer le contreventement de l’entièreté du bâtiment. Les techniques les plus respectueuses sont: · Placage des voûtes: effectué en fibre de carbone, à l’extérieur, et recouvert d’enduit. Cela permet de renforcer la structure, et d’améliorer sa capacité porteuse. 57. Comune de L’Aquila, Il piano di ricostruzione, Annexe A, [online, mai 2012], http://www.comune.laquila.gov.it/ pagina199_il-piano-di-ricostruzione.html 58. Lignes Directrices du MiBAC: Ministère pour les Biens et Activités Culturelles

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94

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Fig. 7.3 Projet « An Idea For L’Aquila »

Fig. 7.4 L’Aquila, état d’abandon du centre historique, 29 janvier 2012


La reconstruction: lignes directrices et enjeux

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· Renforcement des charpentes: dans les toitures en bois il faut vérifier le bon encastrement des éléments, et entre la charpente et les parois porteuses. Si le contreventement n’est pas assuré, on insère des tirants métalliques à la base des fermes. · Chaînage: en béton armé, à la base de la charpente. Permet d’assurer la liaison entre façades orthogonales, et le comportement monolithique du bâtiment. · Maçonnerie armée: des blocs de pierre renforcés par l’acier, qui assurent une continuité entre la paroi et le chaînage. Cette technique donne moins de rigidité et de surpoids que le béton armé. Il faut préciser que les Lignes Directrices officielles pour la reconstruction dans les centres historiques touchés par le séisme n’ont été diffusées qu’en décembre 2011. Avant cette date, les seules prescriptions données pour entamer un projet de reconstruction concernaient les possibles financements publics et les étapes à suivre pour l’obtention du permis d’urbanisme. Ceci a ralenti le début des chantiers, et limité la participation de la population aux initiatives de reconstruction de la ville.

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Le rôle social de l’architecte dans le processus de reconstruction

A L’Aquila beaucoup d’initiatives publiques et privées ont été menées pour donner une visibilité médiatique aux bâtiments touchés par le séisme: financements internationaux, hypothèses de reconstruction, projets publics et collectes de fonds. Ceci a permis d’entamer la reconstruction de plusieurs églises et bâtiments publics importants dans la ville, mais sans donner la même importance aux quartiers d’habitations en ruine. On a vu qu’à L’Aquila, depuis sa fondation, chaque église est destinée aux maisons qui l’entourent. Reconstruire le symbole du quartier et préserver sa valeur historique est très important, mais ceci ne doit pas remplacer la reconstruction de l’habitat, qui a la même valeur architecturale, et qui, si restitué à la population, permet d’empêcher l’abandon de la ville. Le processus de reconstruction peut également servir à donner une nouvelle vie à L’Aquila. Le bureau d’architecture terraemutatae a élaboré le projet « An Idea for L’Aquila » 59 (Fig. 7.3) qui propose de conjuguer la reconstruction du patrimoine de la ville avec des travaux d’infrastructure : transports publics, services développés en souterrain et attention au développement durable. Il s’agit seulement d’un concept, mais c’est une des façons pour ne pas voir le tremblement de terre uniquement comme une catastrophe, mais aussi comme une opportunité de retrouver l’ancienne ville tout en innovant. En decembre 2009, quelques mois après le séisme, le projet « Une église pour Noël » a permis l’ouverture d’environ 60 églises dans tout le territoire de la province de L’Aquila. Il s’agit d’une initiative du Vice-Commissariat à la reconstruction destinée à renforcer et rendre accessibles les structures religieuses les moins endommagées, à temps pour les festivités 60. Le projet avait le but social d’éviter l’abandon de la ville et des villages par la population refugiée, en restituant à chaque quartier son symbole. Il s’agit d’une des seules résolutions vouées à la reconstruction de bâtiments historiques publics. 59. Terraemutatae, An Idea For L’Aquila, [online, mai 2012], http://www.terraemutatae.it/an-idea-for-laquila/ 60. Environ 60 églises classées B ou C, sélectionnées sur tout le territoire touché par le séisme de façon proportionné aux habitants de chaque commune.

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Fig. 7.5 Mise en sécurité nuisant à l’architecture


La reconstruction: lignes directrices et enjeux

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|

Conclusion

La reconstruction du patrimoine culturel immobilier est un processus complexe, car il doit tenir compte du caractère historique des bâtiments et du renforcement face aux éventuels séismes futurs, et à sollicitations importantes. Pour cette raison, lorsque une ville historique est touchée par un tremblement de terre, il faudrait intervenir le plus rapidement possible pour démarrer les travaux et en même temps éviter l’ultérieure dégradation des structures. On a vu, également, qu’un investissement dès la phase de gestion de l’urgence permettrait d’effectuer la mise en sécurité provisoire des bâtiments en fonction du futur projet de reconstruction. De cette manière, on pourrait intervenir de façon pointue et efficace, sans gaspillages et sans autres endommagements (Fig. 7.5). L’architecte doit mettre ses connaissances au service des organismes chargés de la reconstruction des bâtiments publics, mais également et surtout au service de la population. En tant que professionnel, il peut veiller au respect des Lignes Directrices, et en même temps mettre l’accent sur l’importance d’une reconstruction rapide et efficace qui éviterait l’abandon de la ville, la désagrégation sociale et la spéculation immobilière, comme c’est le cas à L’Aquila aujourd’hui.

97



Conclusion

|

| Conclusion Le tremblement de terre du 6 avril 2009 a provoqué des dégâts importants à l’architecture de L’Aquila et à tout le centre historique, car il a endommagé la presque totalité du patrimoine culturel immobilier de la ville. Celui-ci était particulièrement vulnérable face aux séismes, à cause du manque de mesures parasismiques dans la construction d’origine, mais également, et surtout, à cause de l’évolution de la structure, affaiblie au cours de l’histoire. Les Abruzzes sont une région sismique, et on a pu constater que des travaux de prévention avaient effectivement été réalisé, surtout durant le XXème siècle. Pourtant, ces interventions n’ont pas toujours été accompagnées de précautions tenant compte du caractère historique du bien, ni d’une attention visant à empêcher le vieillissement des éléments structuraux non renforcés. De plus, il n’y a pas eu de vérifications périodiques de la performance des travaux réalisés; au contraire on a permis des modifications de toute sorte, qui ont fragilisé ultérieurement les immeubles. En conséquence, les interventions de prévention sismique qui avaient été réalisées n’ont pas été suivies d’un travail continu de monitorage, ce qui a rendu la plupart des bâtiments à nouveau vulnérables. La subdivision de l’Italie et d’autres Pays en zones sismiques, permet d’évaluer le risque de chaque ville face aux tremblements de terre. Sur cette base, des travaux de renforcement peuvent être réalisés sur les bâtiments les plus vulnérables du patrimoine culturel immobilier, ce qui permettrait de limiter les dégâts lors d’un séisme, et ainsi réduire les temps et les coûts de reconstruction.

La consolidation des bâtiments historiques nécessite une attention particulière, à cause de la valeur architecturale du bien. Il faut veiller au respect du caractère d’origine du bâtiment, à utiliser des matériaux compatibles, et à intervenir avec des travaux de faible ampleur, qui ne soient pas permanents et qui s’intègrent aux techniques originales de construction. Néanmoins, le retrofit parasismique du patrimoine ne concerne pas nécessairement des travaux complexes et coûteux. On peut réduire le risque d’endommagement d’une structure avec des simples interventions ponctuelles, intégrées aux œuvres d’entretien périodique, et souvent en se limitant à supprimer les modifications apportées au cours de l’histoire, sans la nécessité de développer un projet de renforcement détaillé. Au cours du travail nous avons réalisé une étude assez ample sur le tremblement de terre de L’Aquila, basée sur des visites sur le terrain, des recherches et études de cas, et sur l’analyse du Palazzo Margherita et le projet d’amélioration sismique. Cela a révélé qu’on aurait pu éviter une partie importante des dégâts survenus dans la ville à cause du tremblement de terre, que nous estimons à environ 45% des dommages étudiés. Ils auraient pu être limités grâce à des renforcements ponctuels, légers et voués surtout à contraster la dégradation des structures. De plus, cela aurait rendu chaque construction plus stable et résistante, ce qui aurait

◄ Fig. 8.1

L’Aquila

99


100

|


Conclusion

|

probablement évité d’autres dégâts moins importants, qui ont néanmoins contribué à rendre la plupart des bâtiments inaccessible.

L’Aquila est une ville très riche en patrimoine immobilier, mais de dimensions relativement réduites. Il y avait, et il existe toujours, la possibilité d’effectuer un recensement des bâtiments les plus importants, comme par exemple l’inventaire qui a été réalisé après le tremblement de terre pour relever les dommages, ou l’étude de cas développée dans ce travail. De la même façon, le patrimoine d’autres villes situées en zone sismique peut être répertorié en fonction du risque que chaque bâtiment présente. Cela peut servir de base pour déterminer quel type de travaux de renforcement réaliser à court terme avec un investissement reduit, et ensuite définir les priorités d’intervention pour consolider progressivement tout le patrimoine de la ville. On ne peut pas éviter la totalité des dégâts provoqués par les séismes, surtout dans le cas de l’architecture historique, qui est très vulnérable. Mais un travail de prévention et de vérification périodique peut aider à éviter d’autres pertes importantes, comme dans le cas de L’Aquila, ou récemment de l’Émilie-Romagne.

101


102

|

Annexe A | Tableau d’analyse de 50 bâtiments exemplaires de L’Aquila

Cf. chapitre: «L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009»

Fig. 9.1 Plan des bâtiments analysés


28

31 9 29 8 10

19 17 16 15

18 13 14 6

26 12 11

7

4 3

27 2 5

23

30 34

25 24

21

20 22

1

32 Eglises H么tels particuliers, Tour, B芒timents

33


104

| 34 edifices

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

50 bâtiments

1. Collemaggio

2. Anime Sante

3. Cathédrale

4. San Biagio d'Amiternum

TYPOLOGIE

Eglise

Eglise

Eglise

Eglise

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1288

1719

1257

1254

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

Murs porteurs, Piliers Murs porteurs; Piliers Murs porteurs; Piliers Murs porteurs Colonnade; Voûtes Colonnade; Voûtes Colonnade; Voûtes Piliers Cupole; Clocher-mur Dôme Dôme Colonnade; Voûtes P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Structure trop rigide

P2: Moyenne

P1: Basse

P1: Basse

Manque de mesures parasismiques

Manque de mesures parasismiques; Structure fragile

(1920)

(1980)

/

Contreforts en béton armé

Tirants; Chaînage; Remplacement de la charpente

(1775 / 1805)

(1708 / 1827 / 1928)

(1326 / 1661 / 1722 / 1920) Reconstruction; Remplacement d’éléments; Modifications à la structure; Entretien

Plan régulier; Tirants métalliques; Maçonnerie compacte

(1972 / 1997) MODIFICATIONS PARASISMIQUES EVOLUTION DE LA STRUCTURE MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

REPONSE AU SEISME

EFFETS DU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME A RISQUE APRES SEISME

HYPOTHESES DE RETROFIT

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Bonification de la maçonnerie; Chaînage; Contreventement; Amortisseurs en acier (1703 / 1950 / 1970) Reconstruction; Remplacement d’éléments; Modifications à la structure

Surélévation: dôme; Modifications à la structure

Reconstruction; Remplacement d’éléments; Surélévation; Modifications à la structure

R3: Ruine partielle

R3: Ruine partielle

R3: Ruine partielle

R3: Ruine partielle

Dégâts: D1, D7, D8, D10, D13, D14, D17, D18, D19

Dégâts: D3, D4, D8, D14, D10, D19

Dégâts: D3, D4, D7, D8, D10, D17, D18, D19

Dégâts: D1, D3, D4, D6, D7, D8, D10, D11, D12, D18

P1: Basse

P1: Basse

P1: Basse

P1: Basse

Mesures parasismiques insuffisantes; Structure trop rigide; Fragilisée par les modifications M2: Moyenne

Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications M3: Elevée

Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications; Structure déséquilibrée M1: Basse

Appareillage régulier, Appareillage régulier, Discontinuités; mais dégradation compacte, élastique Dégradation

Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

OUI

OUI

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

RP1, RP8

RP1, RP4, RP8

RP3, RP4, RP8

RP4, RP5


Annexe A: Tableau d’analyse de 50 bâtiments exemplaires de L’Aquila

5. San Marco

6. Ecole De Amicis

7. San Bernardino

| 8. Santa Maria di Paganica

Eglise

Bâtiment isolé

Cours interne

Eglise

Eglise

Clocher

1400

1457

1457

1472

1300

1200

Murs porteurs; Piliers Murs porteurs Planchers inVoûtes Cupole termédiaires; Voûtes P2: Moyenne Plan régulier; Structure massive; Tirants métalliques (1970 / 2005) Tirants; Chaînage; Remplacement de la charpente; Renforcement façade et voutes (1750 / 1970 / 2005) Reconstruction; Agrandissement; Surélévation; Modifications à la structure; Entretien

Colonnades Planchers intermédiaires; Voûtes

P2: Moyenne Structure régulière; Tirants métalliques

P2: Moyenne Structure régulière; Tirants métalliques

Tirants métalliques; Chaînage

Reconstruction; Remplacement charpente; Agrandissement

/

R2: Dégâts

Dégâts: D3, D7, D8, D11, D19

Dégâts: D1, D2, D4, D6, D7, D9, D10, D11, D12

Dégâts: D3, D4, D6, D7, D8, D12

P2: Moyenne

P1: Basse

P2: Moyenne

Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

Manque de mesures parasismiques; Structure fragile

/

(1587)

R3: Ruine partielle

M1: Basse

P1: Basse

/

R3: Ruine partielle

Mesures parasismiques performantes, mais dégradation et ruine de la structure d’origine, pas renforcée

Murs porteurs Colonnade; Voûtes Dôme; Clocher

Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications; Structure déséquilibrée

Structure régulière; Tirants métalliques

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

Reconstruction; Remplacement charpente; Modifications à la façade

R3: Ruine partielle Dégâts: D7, D14, D17, D18, D19

P1: Basse Mesures parasismiques absentes ou insuffisante

M1: Basse Discontinuités; Dégradation

Murs porteurs; Piliers; Colonnade; Voûtes; Dôme

Murs porteurs

P2: Moyenne

P2: Moyenne

Résiste aux sollicitations moins importantes; Tirants en bois

Résiste aux sollicitations moins importantes; hauteur élevée

(1960)

(1557) Diminution de l’hauteur

Tirants; Cerclage du dôme en acier

(1703/1790) Reconstruction; Remplacement charpente; Agrandissement; Surélévation; Modifications à la maçonnerie

/

R2: Dégâts

R4: Ruine complète

Dégâts: D1, D3, D8, Dégâts: D3, D14 D10, D12, D15, D17, D18, D19 P3: Elevée

P1: Basse Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications

Massive; Pas trop élancée

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

M2: Moyenne Appareillage régulier, mais dégradation

OUI

OUI

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

RP8

RP2, RP4, RP5

RP1, RP2, RP4, RP5

RP1, RP3

105

RP4, RP5, RP6

/


106

| 9. Palazzo Ardinghelli

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

10. Palazzo Carli Benedetti

TYPOLOGIE

Bâtiment 3 façades

Cloître

Bâtiment isolé

Cloître

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1743

1743

1494

1494

Colonnades Planchers intermédiaires; Voûtes

Murs porteurs Planchers intermédiaires; Voûtes

Colonnades / Murs porteurs Planchers intermédiaires; Voûtes

P2: Moyenne

P1: Basse

P1: Basse

P1: Basse

Résiste aux sollicitations moins importantes; Structure régulière

Manque de mesures parasismiques; Structure irrégulière

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

Murs porteurs Planchers intermédiaires

Manque de mesures Manque de mesures parasismiques; parasismiques Structure irrégulière (1940)

MODIFICATIONS PARASISMIQUES EVOLUTION DE LA STRUCTURE

Reconstruction; Agrandissement; Entretien

/

R3: Ruine partielle REPONSE AU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME A RISQUE APRES SEISME

HYPOTHESES DE RETROFIT

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Tirants; Renforcements

(1750)

(1955) MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

EFFETS DU SEISME

Tirants; Renforcements

Tirants

Tirants

(1940)

Reconstruction; Agrandissement; Surélévation; Subdivision interne

/

R3: Ruine partielle

R3: Ruine partielle

Dégâts: D1, D6, D10, Dégâts: D2, D3, D6, D14, D15 D7, D8

Dégâts: D1, D2, D3, D4, D5, D6, D7, D9, D10

R3: Ruine partielle Dégâts: D1, D2, D3, D7, D8, D10

P2: Moyenne

P1: Basse

P1: Basse

P1: Basse

Mesures parasismiques performantes, mais dégradation et ruine de la charpente, pas renforcée

Manque de mesures parasismiques; Structure déséquilibrée

Mesures parasismiques insuffisantes; Fragilisée par les modifications

Mesures parasismiques insuffisantes; Structure irrégulière, déséquilibrée

M1: Basse

M1: Basse Maçonnerie mixte; Discontinuités; Dégradation

Maçonnerie mixte; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

M1: Basse Appareillage régulier, maçonAppareillage régulier, maçonnerie nerie mixte; mais mixte; mais disconti- discontinuités, nuités, fragilisée par fragilisée par les les modifications modifications M1: Basse

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

RP3, RP4, RP5, RP6

RP3, RP5

RP2, RP3, RP4, RP5

RP3


Annexe A: Tableau d’analyse de 50 bâtiments exemplaires de L’Aquila

|

11. Palazzo Persichetti

12. Santa Maria di Roio

Bâtiment 3 façades

Eglise

Bâtiment isolé

Cloître

Tour - Beffroi

1700

1391

1573

1573

1294

Murs porteurs Planchers intermédiaires Voûtes P2: Moyenne Résiste aux sollicitations moins importantes; Tirants en bois

Murs porteurs Colonnades P2: Moyenne

13. Palazzo Margherita

Murs porteurs Planchers intermédiaires; voûtes P1: Basse

Résiste aux sollicitations Manque de mesures moins importantes, mais parasismiques; structure vulnerable Structure vulnerable (1974)

/

/

(1846)

(1700 / 1888 / 1900) Agrandissement; Surélévation; Modifications à la structure

R3: Ruine partielle Dégâts: D1, D2, D3, D5, D6, D7, D9 P1: Basse

Reconstruction; Diminution des dimensions en plan; Modifications à la structure R2: Dégâts

Appareillage irrégulier; Discontinuités; Maçonnerie mixte

Reconstruction; Modifications à la façade; Entretien

R3: Ruine partielle

Dégâts: D1, D2, D3, D14 Dégâts: D1, D2, D3, D6, D7, D9, D10, D13, D15 P2: Moyenne

Manque de mesures parasi- Résiste aux sollicitations moins importantes, mais smiques; structure vulnerable Structure déséquilibrée; Fragilisée par les modifications M1: Basse

Renforcements; Chaînage; Tirants

P1: Basse Mesures parasismiques en partie insuffisantes; Structure déséquilibrée

Murs porteurs Colonnades Voûtes

Murs porteurs

P1: Basse

P1: Basse

Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable

Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable

(1974)

(1846 / 1974)

Tirants; Renforcements; Chaînage

(1846) Reconstruction; Modifications à la structure; Entretien

R2: Dégâts

Tirants; Renforcements; Diminution de l’hauteur (1846) Modifications à la structure; Remplacement d’éléments

R2: Dégâts

Dégâts: D1, D2, D7, Dégâts: D2, D3, D13, D8 D14, D15 P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais structure déséquilibrée

P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais structure irrégulière, déséquilibrée

M3: Elevée

M2: Moyenne

M2: Moyenne

M2: Moyenne

Appareillage régulier, compacte, élastique; Résiste aux sollicitations moins importantes

Appareillage régulier, mais dégradation surtout au niveau des joints

Appareillage régulier, mais dégradation surtout au niveau des joints

Appareillage régulier, mais dégradation surtout au niveau des joints

OUI

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

RP1, RP3, RP4, RP5

RP1, RP3, RP4

RP4, RP5, RP6

RP4

RP6, RP8

107


108

| 14. Bibliothèque Provinciale

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

TYPOLOGIE

Bâtiment 2 façades

Cours interne

Clocher

Bâtiment isolé

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1877

1200

1200

1650

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

MODIFICATIONS PARASISMIQUES

Murs porteurs Colonnade Planchers intermédiaires; Voûtes

Murs porteurs

REPONSE AU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME

P3: Elevée

P2: Moyenne

Manque de mesures parasismiques; Structure déséquilibrée

Manque de mesures parasismiques; Structure déséquilibrée

Structure compacte; Résiste aux sollicitations importantes

Résiste aux sollicitations moins importantes, mais structure vulnerable

/

/

/

/

/

(1715)

Reconstruction Agrandissement

/

R3: Ruine partielle

Dégâts: D1, D2, D3, D4, D6, D7, D8, D9, D10, D12, D13, D15

Dégâts: D1, D3, D6, D7, D8, D10, D12

P1: Basse

P1: Basse

P3: Elevée

P2: Moyenne

Manque de mesures parasismiques; Structure déséquilibrée

Manque de mesures parasismiques; Structure déséquilibrée

Structure compacte; Résiste aux sollicitations importantes

Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes; Structure pas renforcée

M1: Basse

M1: Basse

M2: Moyenne

M2: Moyenne

Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

RP1, RP3, RP4, RP5, RP6

Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

R1: Légers dommages

Reconstruction; Modifications à la structure; Entretien

R3: Ruine partielle

A RISQUE APRES SEISME MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Murs porteurs Voûtes

P1: Basse

(1817 / 1877) MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

HYPOTHESES DE RETROFIT

Murs porteurs Colonnade Voûtes

P1: Basse

EVOLUTION DE LA STRUCTURE

EFFETS DU SEISME

15. Palazzetto dei Nobili

Dégâts: D3, D14

R2: Dégâts Dégâts: D2, D3, D5, D6, D7

Appareillage régulier, Appareillage régulier, mais mais dégradation dégradation

OUI

OUI

E: inaccessible

D: temporairement inaccessible

RP1, RP3, RP4

/

RP1, RP3, RP4


Annexe A: Tableau d’analyse de 50 bâtiments exemplaires de L’Aquila

16. Palazzo Camponeschi

17. Santa Margherita

| 18. Palazzo Pica Alfieri

Bâtiment 3 façades

Cloître

Eglise

Clocher

Bâtiment isolé

Cloître

1639

1639

1692

1750

1460

1460

Murs porteurs Colonnade Voûtes

Murs porteurs Voûtes

P2: Moyenne

P2: Moyenne

Murs porteurs Piliers Colonnade; Voûtes

Murs porteurs

P2: Moyenne

P2: Moyenne Résiste aux sollicitations moins importantes; Structure massive, proportionnée

Résiste aux sollicitations moins importantes, mais structure vulnerable

Résiste aux sollicitations moins importantes, mais structure vulnerable

Résiste aux sollicitations moins importantes; Contreforts

(1950)

(1950)

(1939 / 1980)

Tirants; Renforcements; Contreventements dans la charpente

Tirants; Renforcements; Contreforts

(1708 / 1860 / 1931)

(1860) Reconstruction; Modifications à la structure

Reconstruction; Agrandissement; Surélévation; Modifications à la structure

Murs porteurs Colonnade Voûtes

P2: Moyenne

P2: Moyenne

Résiste aux sollicitations moins importantes

Résiste aux sollicitations moins importantes

(1717)

Renforcements de la voute et des murs porteurs (1720 / 1933) Agrandissement; Modifications à la structure; Remplacement d’éléments internes

Murs porteurs Planchers intermédiaires; voûtes

/

Renforcements de la façade

/

(1928)

(1690 / 1850)

(1850)

Remplacement d’éléments

Modifications en façade; Subdivision interne; Modifications à la structure

Remplacement d’éléments; Entretien

R2: Dégâts

R3: Ruine partielle

R3: Ruine partielle

R2: Dégâts

R3: Ruine partielle

R2: Dégâts

Dégâts: D1, D3, D4, D6, D7, D15

Dégâts: D1, D2, D3, D7, D8

Dégâts: D1, D2, D4, D7, D10, D12, D15

Dégâts: D3, D7, D15

Dégâts: D1, D4, D5, D6, D7, D8, D9, D10

Dégâts: D1, D2, D7, D8

P1: Basse

P1: Basse

P2: Moyenne

P1: Basse

P1: Basse

Mesures parasismiques en partie insuffisantes; Structure irrégulière, déséquilibrée

P1: Basse Mesures parasismiques insuffisantes; Structure irrégulière, déséquilibrée, fragilisée par les modifications

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

Mesures parasismiques insuffisantes

Résiste aux sollicitations moins importantes

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes

Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes

M2: Moyenne

M2: Moyenne

Appareillage régulier, Appareillage régulier, mais dégradation mais dégradation

OUI

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

RP3, RP5, RP6

RP3, RP4

RP1, RP3, RP6

RP6

RP1, RP2, RP3

RP1, RP2

109


110

| 19. Palazzo Quinzi

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

Bâtiment isolé

Eglise

Clocher-mur

Bâtiment isolé

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1726

1254

1420

1776

Murs porteurs Planchers intermédiaires Voûtes

Murs porteurs Colonnade; Piliers Voûtes

P2: Moyenne

P1: Basse

P1: Basse

P2: Moyenne

Résiste aux sollicitations moins importantes

Manque de mesures parasismiques; Ne résiste pas aux sollicitations

Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable

Résiste aux sollicitations moins importantes; Structure solide

GEOMETRIE

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

(2005) MODIFICATIONS PARASISMIQUES EVOLUTION DE LA STRUCTURE

Renforcements de la charpente; Bonification de la maçonnerie (1888)

MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

Modifications en façade

R1: Légers dommages REPONSE AU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME

HYPOTHESES DE RETROFIT

21. Palazzo Centi

TYPOLOGIE

STRUCTURE PORTEUSE

EFFETS DU SEISME

20. Santa Giusta

Dégâts: D3, D7

P3: Elevée Mesures parasismiques performantes; Structure solide M3: Elevée Appareillage régulier, compacte; Bonifié, joints réarmés

A RISQUE APRES SEISME

OUI D: temporairement inaccessible

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

/

Murs porteurs

(1735) Renforcement et remplacement de la charpente; Renforcement de la façade

(2003) /

Renforcement de la charpente; Tirants métaliques (1950 / 2003)

(1620 / 1735) Remplacement d’éléments; Modifications à la structure; Modifications à l’interieur R3: Ruine partielle

Murs porteurs Planchers intermédiaires; voûtes

/

Remplacement d’éléments; Entretien

R4: Ruine complète

R2: Dégâts

Dégâts: D1, D2, D8, D13, D14

Dégâts: D2, D3, D5, D7, D9, D12, D13

P1: Basse

P1: Basse

P2: Moyenne

Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes

Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes; Structure trop élancée

M2: Moyenne

M1: Basse

Dégâts: D1, D2, D3, D7, D8, D12, D14, D17, D18

Maçonnerie mixte; Dégradation

Appareillage irrégulier; Dégradation

Mesures parasismiques performantes, lésions pas structurelles M3: Elevée Appareillage régulier et compacte, de briques artificielles

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

RP1, RP2

RP1

RP4, RP5


Annexe A: Tableau d’analyse de 50 bâtiments exemplaires de L’Aquila

|

22. Palazzo Gualtieri

23. Palazzo Dragonetti

24. Siège de la Préfecture

25. San Agostino

26. San Filippo Neri

Bâtiment 3 façades

Bâtiment isolé

Bâtiment 3 façades

Eglise

Eglise

1480

1300

1727

1725

1651

Murs porteurs Planchers intermédiaires Voûtes P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Ne résiste pas aux sollicitations (1900) Renforcement de la charpente; Chaînage; Tirants; Bonification maçonnerie (1712) Reconstruction; Remplacement d’éléments; Entretien

R2: Dégâts

Murs porteurs, colonnade Planchers intermédiaires Voûtes

Murs porteurs Colonnade Planchers intermédiaires

P1: Basse

P1: Basse

Manque de mesures parasismiques; Ne résiste pas aux sollicitations

Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable

P2: Moyenne Résiste aux sollicitations moins importantes; Contreforts, tirants en bois

P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable, inachevée

(1980)

(1710 / 1920 / 1985) Renforcement et remplacement de la charpente; Tirants métaliques Chaînage

Murs porteurs; Piliers Murs porteurs Voûtes Colonnade; Voûtes Dôme Dôme

/

Remplacement de la charpente; Chaînage Tirants métaliques

/

(1400) Reconstruction; Agrandissement; Modifications à la structure

Reconstruction; Agrandissement; Subdivision interne

/

Changement d’affectation; Subdivision interne

R2: Dégâts

R4: Ruine complète

R2: Dégâts

R2: Dégâts

Dégâts: D2, D3, D5, D7, D8, D9, D10, D11, D14

Dégâts: D1, D3, D5, D6, D9, D10, D13, D15

Dégâts: D1, D3, D5, D8, D11, D14, D19

Dégâts: D1, D3, D7, D8,D10, D11, D13, D14, D19

P2: Moyenne

P2: Moyenne

P1: Basse

Mesures parasismiques performantes, lésions pas structurelles

Mesures parasismiques performantes, mais dégradation

M2: Moyenne

M2: Moyenne

Dégâts: D2, D3, D7, D13

Maçonnerie mixte; Dégradation

Maçonnerie mixte; Dégradation

Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes; Structure vulnerable M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais dégradation M2: Moyenne

P1: Basse Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes; Structure fragilisée par les modifications M1: Basse

Appareillage régulier Appareillage irrégulier; et compacte pour les Discontinuités; voutes; Dégradation Maçonnerie mixte pour les murs porteurs

OUI

OUI

OUI

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

RP4, RP5

RP4, RP5

RP1, RP3, RP4, RP5

RP4, RP5, RP8

RP1, RP3, RP4, RP5, RP8

111


112

| 27. San Marciano

CLASSIFICATION DES BATIMENTS

28. San Silvestro

29. Santa Maria du Secours

TYPOLOGIE

Eglise

Eglise

Clocher

Eglise

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1266

1340

1860

1465

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

Murs porteurs Arcs P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Ne résiste pas aux sollicitations

Murs porteurs Murs porteurs Colonnade; Piliers Voûtes P2: Moyenne Résiste aux sollicitations moins importantes; Structure solide

P1: Basse

Murs porteurs Piliers Voûtes P2: Moyenne

Manque de mesures Résiste aux sollicitations moins imporparasismiques; Structure vulnerable tantes; Tirants en bois

(1967) MODIFICATIONS PARASISMIQUES EVOLUTION DE LA STRUCTURE MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

/

Renforcements; Chaînage; Tirants métaliques

/

(1313 / 1720 / 1920)

(1539 / 1967)

(1967)

Reconstruction; Réaménagement interne

R3: Ruine partielle REPONSE AU SEISME

EFFETS DU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME A RISQUE APRES SEISME

HYPOTHESES DE RETROFIT

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Dégâts: D1, D2, D3, D8, D10, D13, D14, D17 P1: Basse Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes; Structure vulnerable M3: Elevée Appareillage régulier et compacte

Reconstruction; Agrandissement

R2: Dégâts

Reconstruction

R3: Ruine partielle

Dégâts: D1, D2, D3, D17

Dégâts: D1, D3, D13, D14

P2: Moyenne

P1: Basse

Mesures parasismiques performantes

Mesures parasismiques absentes ou insuffisantes; Structure trop rigide

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités

/

Remplacement de la façade

R2: Dégâts Dégâts: D1, D3, D4, D7, D13 P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes

M1: Basse

M3: Elevée

Appareillage irrégulier; Discontinuités

Appareillage régulier et compacte

OUI

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

RP1, RP2, RP3, RP4, RP5

RP4, RP5

RP1, RP4

RP1, RP3, RP4, RP5


Annexe A: Tableau d’analyse de 50 bâtiments exemplaires de L’Aquila

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30. Institut Micarelli

31. Fort Espagnol

Bâtiment 3 façades

Cloître

Eglise

Château

Cloître

1465

1465

1465

1567

1567

Murs porteurs Planchers intermédiaires P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable (1990 / 2005) Renforcements des murs porteurs, des voûtes et de la charpente; Chaînage; Tirants métaliques Reconstruction; Remplacement d’éléments; Agrandissement

R3: Ruine partielle Dégâts: D1, D3, D7, D11, D12, D13, D15 P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais dégradation

M1: Basse

Colonnade Voûtes P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable (1990 / 2005) Renforcements de la charpente; Chaînage; Tirants métaliques

/

R2: Dégâts Dégâts: D3, D7, D8

P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais dégradation M1: Basse

Appareillage irréguAppareillage irrégulier; lier; Discontinuités Discontinuités

/

Murs porteurs

Murs porteurs Planchers intermédiaires Piliers

P1: Basse Manque de mesures parasismiques; Structure vulnerable (2004) Renforcement de l’arc; Tirants métaliques

Reconstruction; Remplacement d’éléments

R3: Ruine partielle Dégâts: D1, D7, D8, D12, D13, D15 P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais dégradation

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités

Colonnade Voûtes

P2: Moyenne

P1: Basse

Résiste aux sollicitations moins importantes; Structure massive

Tirants

Manque de mesures parasismiques

(1950) /

(1846)

(1846 / 1950) Reconstruction; Remplacement d’éléments; Modifications à la structure; Modifications à la maçonnerie R2: Dégâts

Remplacement d’éléments; Modifications à la structure

R3: Ruine partielle

Dégâts: D1, D3, D5, D6, D8, D9, D10, D11, D12

Dégâts: D3, D7, D8, D11

P2: Moyenne

P1: Basse

Structure massive; Tirants

Manque de mesures parasismiques

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation; Fragilisée par les modifications

M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

/

RP2

RP3, RP4, RP5

RP4, RP5

113


114

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CLASSIFICATION DES BATIMENTS

32. Santa Giusta - Bazzano

33. Sant'Eusanio Forconese

34. Tour de Santo Stefano de Sessanio

TYPOLOGIE

Eglise

Eglise

Tour

ANNEE CONSTRUCTION PRINCIPALE

1238

1198

1590

GEOMETRIE

STRUCTURE PORTEUSE PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE D'ORIGINE

Murs porteurs Colonnade; Voûtes Clocher-mur P2: Moyenne Résiste aux sollicitations moins importantes; Structure équilibrée

Murs porteurs; Piliers Colonnade; Voûtes Dôme P2: Moyenne Résiste aux sollicitations moins importantes; Tirants en bois

Murs porteurs Planchers intermédiaires P1: Basse Structure vulnerable; Manque de mesures parasismiques

(1915 / 1926 / 2008) MODIFICATIONS PARASISMIQUES EVOLUTION DE LA STRUCTURE

Renforcement de la nef; Remplacement de la charpente; Bonification de la maçonnerie, reinjection de mortier (1710 / 1910)

MODIFICATIONS SANS PREOCUPATION PARASISMIQUE

Reconstruction; Modifications à la façade Reconstruction des collateraux

R3: Ruine partielle REPONSE AU SEISME

EFFETS DU SEISME

PERFORMANCE SISMIQUE DE LA STRUCTURE PORTEUSE AU MOMENT DU SEISME PERFORMANCE SISMIQUE DE LA MACONNERIE AU MOMENT DU SEISME A RISQUE APRES SEISME

HYPOTHESES DE RETROFIT

MESURES PARASISMIQUES QUI AURAIENT PU ETRE ADOPTEES

Dégâts: D1, D2, D3, D4, D8, D14 P2: Moyenne Mesures parasismiques performantes, mais structure fragilisée par les modifications: vulnerable M3: Elevée Appareillage régulier et compacte; Bonifiée, joints réarmés

/

Chaînage

(1465 / 1970) Reconstruction; Remplacement d’éléments; Modifications à la structure

Remplacement d’éléments

R3: Ruine partielle

R4: Ruine complète

Dégâts: D1, D2, D3, D7, D8, D10, D12, D14, D17, D19

Dégâts: D2, D12, D14, D16

P1: Basse

P1: Basse

Mesures parasismiques dégradées ou absentes; Structure fragilisée par les modifications M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités; Dégradation

Mesures parasismiques insuffisantes; Structure pas assez rigide, désequilibrée M1: Basse Appareillage irrégulier; Discontinuités

OUI

OUI

OUI

E: inaccessible

E: inaccessible

E: inaccessible

RP1, RP4, RP5, RP6

RP1, RP2, RP3, RP4, RP5

RP4, RP5


Annexe A: Tableau d’analyse de 50 bâtiments exemplaires de L’Aquila

Légende

Bilan des informations récoltées

TYPOLOGIE: Eglise Château Clocher Tour Bâtiment Cloître

Eglises: 36% Bâtiments: 30% Tour / Clocher: 14% Chateau: 2% Cloîtres: 18%

STRUCTURE PORTEUSE: Murs porteurs Planchers intermédiaires Voûtes Piliers Colonnade PERFORMANCE DE LA STRUCTURE: P1: Basse = vulnérable / manque de mesures parasismiques (ou insuff.) P2: Moyenne = résiste aux sollicitations moins importantes P3: Elevée = résiste à sollicitations importantes

P1: 50% P2: 48% P3: 2%

MODIFICATIONS PARASISMIQUES: Tirants Amortisseurs Contreforts / contreventement Bonification de la maçonnerie Chaînage

OUI: 62% NON: 38%

MODIFICATIONS PAS PARASISMIQUES: Reconstruction Remplacement d’éléments Agrandissement / Surélévation Modifications à la structure Modifications à la maçonnerie Entretien REPONSE AU SEISME:(cf.Tableau4.2) R0: Rien R1: Légers dommages R2: Dégât = graves lésions, ruine d’éléments nonstructurels R3: Ruine partielle = ruine structurelle R4: Ruine complète = ruine d’une partie entière du bâtiment / étage / toiture PERFORMANCE DE LA STRUCTURE: P1: Basse = vulnérable / manque de mesures parasismiques (ou insuff.) P2: Moyenne = résiste aux sollicitations moins importantes P3: Elevée = résiste à sollicitations importantes

OUI: 84% NON: 16%

R0:

R1:

0%

4%

R2: 36% R3: 52% R4:

8%

P1: 56% P2: 38% P3: 6%

PERFORMANCE DE LA MACONNERIE:

M1: 60% M1: Basse = appareillage irrégulier, discontinuités, dégradation M2: 26% M2: Moyenne = appareillage régulier, mais dégradation M3: Elevée = appareillage régulier, compacte; bonifiée M3: 14% / joints réarmés RISQUE APRES SEISME: OUI / Non Classes: de A à F

100 % à risque aprés séisme

MESURES PARASISMIQUES A ADOPTER: Cf. Tableau 6.1

Grace à des interventions ponctuelles, préventives: 45 % des dégâts aurait pu être évité

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Annexe B | Extrait de la Fiche « AeDES » pour l’Evaluation de l’Accessibilité et des Dommages dans l’Urgence Sismique

Source: Protection Civile Nationale, Manuale per la compilazione della scheda di primo livello di rilevamento danno, pronto intervento e agibilità per edifici ordinari nell’emergenza post-sismica (AeDES), Rome, juin 2009


Annexe B: Extrait de la Fiche « AeDES » pour l’Evaluation de l’Accessibilité et des Dommages dans l’Urgence Sismique

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Annexe B: Extrait de la Fiche « AeDES » pour l’Evaluation de l’Accessibilité et des Dommages dans l’Urgence Sismique

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Bibliographie

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| Bibliographie | Ouvrages ANTONINI, O., I terremoti aquilani, Todi (PG), tau Editrice, mars 2010 BACHMANN, H. , Conception parasismique des des ingénieurs, architectes, maîtres d’ouvrage et

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|

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Bibliographie

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| Table des illustrations | Couverture Fig. 1.1: Photographie personnelle

| Chapitre 1: Introduction Fig. 1.2: Photographie personnelle Fig. 1.3: Photographie personnelle Fig. 1.4: Photographie personnelle Fig. 1.5: Photographie personnelle

| Chapitre 2: | Le comportement des structures en cas de séisme Fig. 2.1: Photographie personnelle Fig. 2.2: Dessins personnels Fig. 2.3: Dessins personnels Fig. 2.4: Dessins personnels Fig. 2.5: Dessins personnels Fig. 2.6: Dessins personnels Fig. 2.7: Dessins personnels Fig. 2.8: Photographie personnelle

| Chapitre 3: L’Aquila: introduction Fig. 3.1 : Photo-manipulation, image de base: Google Maps, [online, mai 2012], http://maps.google.com Fig. 3.2 : CLEMENTI, A., PIRODDI, E., Le città nella storia d’Italia: L’Aquila, Bari, Editori Laterza, novembre 2009 Fig. 3.3 : CLEMENTI, A., PIRODDI, E., Le città nella storia d’Italia: L’Aquila, Bari, Editori Laterza, novembre 2009 Fig. 3.4 : CLEMENTI, A., PIRODDI, E., Le città nella storia d’Italia: L’Aquila, Bari, Editori Laterza, novembre 2009 Fig. 3.5 : BORRI, A., Il “Caso dei casi”: La qualità muraria, Università di Perugia, “L’Aquila - 6 aprile 2009”, ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 3.6: CIMELLARO, G.P., Field reconnaissance following the April 6, 2009 L’Aquila Earthquake in Italy, Politecnico di Torino, 11 juin 2009 Fig. 3.7 : AUGENTI, N., BORRI, A., Caso di studio: Santa Maria di Paganica, Università di Perugia, “L’Aquila - 6 aprile 2009”, ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 3.8: Photographie personnelle

| Chapitre 4: L’Aquila: tremblement de terre du 6 avril 2009 Fig. 4.1: Photographie personnelle Fig. 4.2: INGV: Institut National de Géophysique et Vulcanologie, [online, mai 2012], http://ingvterremoti.wordpress.com/i-terremoti-in-italia Fig. 4.3: INGV: Institut National de Géophysique et Vulcanologie, [online, mai 2012], http://zonesismiche.mi.ingv.it/mappa_ps_apr04/italia.html Fig. 4.4: CIMELLARO, G.P., Field reconnaissance following the April 6, 2009 L’Aquila Earthquake in Italy, Politecnico di Torino, 11 juin 2009 Fig. 4.5 : Protezione Civile Italiana, Microzonazione Sismica dell’area aquilana, [online, mai 2012],


Table des illustrations

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http://www.protezionecivile.gov.it/cms/view.php?dir_pk=395&cms_pk=17356 Fig. 4.6 : Comune dell’Aquila, Zona Rossa, [online, mars 2012], http://www.comune.laquila.gov.it/pagina52_zonarossa-della-citta.html Fig. 4.7 : FRISCH, G. J., L’Aquila, Non si uccide così anche una città?, Naples, Clean Edizioni, decembre 2009 Fig. 4.8 : L’Aquila Nuova, [online, mai 2012], http://www.laquilanuova.org/tag/ospedale/ Fig. 4.9 : Photographie personnelle Fig. 4.10 : Photographie personnelle Fig. 4.11 : Photographie personnelle Fig. 4.12 : Photographie personnelle Fig. 4.13 : Photographie personnelle Fig. 4.14 : DE LUCA, A., et al., Il come e il perchè dei danni ai monumenti: Palazzo Centi, Università di Napoli Federico II, 17 - 19 décembre 2009, «L’Aquila - 6 aprile 2009», ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr. it Fig. 4.15 : Photographie personnelle Fig. 4.16 : Photographie personnelle Fig. 4.17 : Photographie personnelle Fig. 4.18 : Photographie personnelle Fig. 4.19 : Photographie de Camilla Inverardi Fig. 4.20 : Photographie personnelle Fig. 4.21 : BORRI, A., Caso di studio: Palazzo Carli Benedetti, Università di Perugia, «L’Aquila - 6 aprile 2009», ITCCNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 4.22 : Photographie personnelle Fig. 4.23 : Photographie personnelle Fig. 4.24 : Photographie personnelle Fig. 4.25 : DE LUCA, A., et al., Il come e il perché dei danni ai monumenti: Palazzo Centi, Università di Napoli Federico II, 17 - 19 décembre 2009, «L’Aquila - 6 aprile 2009», ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr. it Fig. 4.26 : CALIO, I., et al., Il come e il perché dei danni ai monumenti: Palazzo Gualtieri, 17 - 19 décembre 2009, «L’Aquila - 6 aprile 2009», ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 4.27 : CIMELLARO, G.P., Field reconnaissance following the April 6, 2009 L’Aquila Earthquake in Italy, Politecnico di Torino, 11 juin 2009 Fig. 4.28 : CIMELLARO, G.P., Field reconnaissance following the April 6, 2009 L’Aquila Earthquake in Italy, Politecnico di Torino, 11 juin 2009 Fig. 4.29 : Photographie personnelle Fig. 4.30 : Photographie personnelle Fig. 4.31 : Photographie personnelle Fig. 4.32 : AUGENTI, N., BORRI, A., Caso di studio: Santa Maria di Paganica, Università di Perugia, «L’Aquila - 6 aprile 2009», ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 4.33 : Photo-manipulation, image de base: Google Maps, [online, mai 2012], http://maps.google.com Fig. 4.34 : CIMELLARO, G.P., Field reconnaissance following the April 6, 2009 L’Aquila Earthquake in Italy, Politecnico di Torino, 11 juin 2009 Fig. 4.35 : Photographie personnelle Fig. 4.36 : Photographie personnelle Fig. 4.37 : Photographie personnelle Fig. 4.38 : CIMELLARO, G.P., Field reconnaissance following the April 6, 2009 L’Aquila Earthquake in Italy, Politecnico di Torino, 11 juin 2009 Fig. 4.39 : AUGENTI, N., BORRI, A., Caso di studio: Santa Maria di Paganica, Università di Perugia, “L’Aquila - 6 aprile 2009”, ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 4.40 : BORRI, A., Caso di studio: Chiesa di San Silvestro, Università di Perugia, “L’Aquila - 6 aprile 2009”, ITCCNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 4.41 : InAbruzzo, Santo Stefano di Sessanio: torre, [online: mai, 2012], http://www.inabruzzo.it/santo-stefano-disessanio-torre.html Fig. 4.42: CALDERINI, C., et al., Chiesa di S. Agostino, “L’Aquila - 6 aprile 2009”, ITC-CNR, [online, avril 2012], http:// terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 4.43 : Protezione Civile, L’Aquila, i danni ai beni culturali - 7 aprile 2009, [online: mai 2012], http://www.protezionecivile.gov.it/gallery/dettaglio.php?id=1024&GALLERY_PK=4067 Fig. 4.44 : Protezione Civile, L’Aquila, i danni ai beni culturali - 7 aprile 2009, [online: mai 2012], http://www.protezionecivile.gov.it/gallery/dettaglio.php?id=1024&GALLERY_PK=4051 Fig. 4.45 : Photographie personnelle Fig. 4.46 : AUGENTI, N., BORRI, A., Caso di studio: Santa Maria di Paganica, Università di Perugia, “L’Aquila - 6 aprile 2009”, ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 4.47 : MORABITO, G., et al., L’università e la ricerca per l’Abruzzo: Palazzo Dragonetti, Università La Sapienza di Roma, 17 - 19 décembre 2009 Fig. 4.48 : MORABITO, G., et al., L’università e la ricerca per l’Abruzzo: Palazzo Dragonetti, Università La Sapienza di Roma, 17 - 19 décembre 2009 Fig. 4.49 : La Repubblica, L’Aquila: i leader tra le macerie, [online, mars 2012], http://www.repubblica.it/archivio/repubblica/2009/07/09/aquila-leader-tra-le-macerie-contate.html Fig. 4.50 : Photographie personnelle Fig. 4.51 : La Repubblica, L’Aquila: così crollò la Casa dello studente, [online, mai 2012], http://www.repubblica.

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it/cronaca/2010/01/06/news/l_aquila_mancava_un_pilastro_cos_croll_la_casa_dello_studente-1851831/ Fig. 4.52 : La Repubblica, L’Aquila: i leader tra le macerie, [online, mars 2012], http://www.repubblica.it/archivio/ repubblica/2009/07/09/aquila-leader-tra-le-macerie-contate.html Fig. 4.53 : Photographie personnelle Fig. 4.54 : Photographie personnelle Fig. 4.55 : Photographie personnelle Fig. 4.56 : Photographie personnelle Fig. 4.57 : Photographie personnelle Fig. 4.58 : Photographie personnelle Fig. 4.59 : Photographie personnelle Fig. 4.60 : Photographie personnelle Fig. 4.61 : Comune de L’Aquila, Il Piano di Ricostruzione, [online, avril 2012],http://www.comune.laquila.gov.it/ pagina199_il-piano-di-ricostruzione.html Fig. 4.62 : Photographie personnelle

| Chapitre 5: Analyse et application: Palazzo Margherita et le Beffroi Fig. 5.1: Photographie personnelle Fig. 5.2: Google Maps, [online, mai 2012], http://maps.google.com Fig. 5.3: KIROVA, T.K., et al., Palazzo Comunale: Palazzo Margherita, Politecnico di Torino Fig. 5.4: CIMELLARO, G.P., et al., Torre Civica, Politecnico di Torino, 18 décembre 2009 Fig. 5.5: CIMELLARO, G.P., et al., Torre Civica, Politecnico di Torino, 18 décembre 2009 Fig. 5.6: Information fournie par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.7: Information fournie par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.8: Photographie personnelle Fig. 5.9: Photographie personnelle Fig. 5.10: Information fournie par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.11: Photographie personnelle Fig. 5.12: Photographie personnelle Fig. 5.13: Information fournie par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.14: Photographie personnelle Fig. 5.15: Photographie personnelle Fig. 5.16: Information fournie par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.17: Photographie personnelle Fig. 5.18: CIMELLARO, G.P., et al., Torre Civica, Politecnico di Torino, 18 décembre 2009 Fig. 5.19: Photographie personnelle Fig. 5.20:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.21:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.22:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.23:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.24: Photographie personnelle Fig. 5.25: Information fournie par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.26: Photographie personnelle Fig. 5.27:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.28:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.29:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.30:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.31:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila Fig. 5.32:Projet de renforcement et amélioration sismique, élaboré par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila


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Fig. 5.33 : DE LUCA, A., et al., Il come e il perchè dei danni ai monumenti: Palazzo Centi, Università di Napoli Federico II, 17 - 19 décembre 2009, «L’Aquila - 6 aprile 2009», ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr. it Fig. 5.34 : Dessin fourni par le Département d’Ingénierie des Structures, des Eaux et du Territoire de l’Università degli Studi dell’Aquila

| Chapitre 6: Retrofit parasismique: hypothèses de renforcement préventif Fig. 6.1: Photographie personnelle Fig. 6.2: La Repubblica, Chiese crollate, torri in macerie, [online, mai 2012], http://bologna.repubblica.it/cronaca/2012/05/20/news/chiese_crollate_torri_in_macerie_gravi_danni_al_patrimonio_ storico_e_artistico-35540694/index.html?ref=search Fig. 6.3 : Photo-manipulation, image de base: Photographie personnelle Fig. 6.4 : Photo-manipulation, image de base: Photographie personnelle Fig. 6.5 : Photo-manipulation, image de base: Protezione Civile, L’Aquila, i danni ai beni culturali - 7 aprile 2009, [online: mai 2012], http://www.protezionecivile.gov.it/gallery/dettaglio.php?id=1024&GALLERY_PK=4051 Fig. 6.6 : Photo-manipulation, image de base: Protezione Civile, L’Aquila, i danni ai beni culturali - 7 aprile 2009, [online: mai 2012], http://www.protezionecivile.gov.it/gallery/dettaglio.php?id=1024&GALLERY_PK=4052 Fig. 6.7 : Photo-manipulation, image de base: AUGENTI, N., BORRI, A., Caso di studio: Santa Maria di Paganica, Università di Perugia, «L’Aquila - 6 aprile 2009», ITC-CNR, [online, avril 2012], http://terremotoabruzzo09.itc.cnr.it Fig. 6.8 : Photo-manipulation, image de base: Photographie personnelle Fig. 6.9 : Photo-manipulation, image de base: Photographie personnelle Fig. 6.10 : Photo-manipulation, image de base: Photographie personnelle

| Chapitre 7: La reconstruction: lignes directrices et enjeux Fig. 7.1: Photographie personnelle Fig. 7.2 : Comune de L’Aquila, Il Piano di Ricostruzione, [online, avril 2012], http://www.comune.laquila.gov.it/pagina199_il-piano-di-ricostruzione.html Fig. 7.3: TerraeMutatae, An Idea For L’Aquila, [online, avril 2012], http://www.terraemutatae.it/an-idea-for-laquila/ Fig. 7.4: Photographie personnelle Fig. 7.5: Photographie personnelle

| Chapitre 8: Conclusion Fig. 8.1: Photographie personnelle

| Annexe A Toutes les illustrations sont des dessins personnels. Fig. 9.1 : Photo-manipulation, image de base: Google Maps, [online, mai 2012], http://maps.google.com

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