14 minute read

Unité 5

Effacer les frontières, cela reviendrait à effacer des siècles de conflits entre des peuples. On ne peut pas faire comme si ça n’avait pas existé. Si? Examinatrice: Ça dépend, les frontières sont en réalité des lignes très abstraites sur des cartes… Ça n’est pas comme un monument commémoratif. Marco: Je me suis peut-être mal exprimé. Je ne sais pas... Mais ce qui est sûr, c’est que, quand je voyage, j’aime l’idée de «passer une frontière». C’est comme si le voyage était plus réel quand on a l’idée d’une limite franchie. Il faut dire aussi que je suis un privilégié, car je n’essaie pas de fuir mon pays vers un autre, alors mon point de vue est peut-être naïf. Mais vous avez raison sur un point, les frontières sont des réalités abstraites. Les vraies barrières, ce sont celles que les gens, entre eux, construisent. Examinatrice: C’est-à-dire? Marco: Je ne suis pas sûr de pouvoir l’expliquer clairement. Le débat est assez difficile. Examinatrice: Vous avez raison, revenons à des choses plus concrètes. Vous connaissez des exemples où l’ouverture des frontières s’est passée, ou se passe, sans problème? Marco: L’exemple le plus connu est celui de l’Union européenne. Comme je l’ai évoqué dans mon monologue, c’est un symbole intéressant de libre circulation. Mais il y a quand même des problèmes entre les pays du Nord et du Sud. Peut-on vraiment espérer que des pays qui n’ont pas les mêmes richesses ou les mêmes salaires soient ouverts sans que cela ne provoque aucun mécontentement? Examinatrice: Donc, selon vous, il faudrait que tous les pays aient le même niveau économique? Marco: Ce n’est pas ce que j’ai dit. Mais, de fait, la fin des frontières, à très long terme, pourrait peut-être signifier la fin des inégalités, comme je vous le disais au début de cet échange. Mais bon, ce n’est vraiment pas simple.

UNITÉ 5

Advertisement

Piste 20

Document sonore A

Journaliste: Qui sont les réfugiés climatiques? C’est la question que nous partageons aujourd’hui avec vous dans notre émission « Ici et ailleurs ». On accueille Sophie Girard, sociologue, pour en parler. Bonjour Sophie, on entend de plus en plus parler de réfugiés climatiques, qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Qui sont ces réfugiés et pourquoi? Sophie Girard: Bonjour Marc, merci de me recevoir. Oui, c’est un terme dans l’air du temps, malheureusement. Les réfugiés climatiques sont des personnes qui ont dû quitter l’endroit où elles vivaient à la suite de catastrophes comme des tempêtes à répétition, la montée des eaux, des tremblements de terre, une grande sécheresse... Aujourd’hui, de plus en plus de personnes sont poussées à fuir leur pays pour se protéger, pour survivre tout simplement. Journaliste: Est-ce que vous avez une idée du nombre de réfugiés climatiques aujourd’hui? Comment estimet-on ce chiffre? Sophie Girard: Plusieurs études sont réalisées. Par exemple, il existe un Observatoire des situations de déplacement interne. Il a recensé plus de 17,2 millions de nouveaux déplacements dans 144 pays et territoires en 2019. Journaliste: C’est énorme! Sophie Girard: Oui, c’est un vrai problème qui ne fait que s’accroître. Depuis presque quinze ans, ce sont en moyenne 26,4 millions de personnes qui, chaque année, sont contraintes de migrer à la suite de catastrophes naturelles. Cela équivaut tout de même à un individu déplacé chaque seconde. Journaliste: Et quelles sont les catastrophes les plus courantes qui poussent les gens à fuir? Sophie Girard: La cause la plus importante, c’est les inondations. Ensuite, les tempêtes, les séismes et les températures extrêmes. Journaliste : Du coup, ce sont des phénomènes qu’on ne peut pas contrôler ! Quel pays sont les plus touchés, Sophie ? Sophie Girard: C’est sans conteste l’Asie où l’Inde a par exemple comptabilisé à elle seule 2,7 millions de nouveaux déplacements en 2019. Il y a ensuite le continent américain, surtout touché par des tempêtes. Et enfin, l’Afrique qui est particulièrement victime de sécheresse et de violents épisodes de pluie. Journaliste: Donc en Europe, si je comprends bien, on ne court pas de risques et on ne dénombre pas de réfugiés climatiques? Sophie Girard: Non pas du tout Marc, on a aussi des problèmes en Europe. Toujours selon l’Observatoire des situations de déplacement interne, en 2019, 41000 personnes ont dû fuir suite à des catastrophes naturelles. Journaliste: Oui tout de même! Et est-ce qu’on peut être optimiste pour les prochaines années? Sophie Girard: Eh bien, non pas tellement… Avec l’accélération du réchauffement climatique et

l’augmentation de la population mondiale, vous l’aurez compris, le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter... L’ONU prévoit 250 millions de réfugiés climatiques dans 50 ans si aucune mesure n’est prise. Journaliste : 250 millions ! Mais comment aider toutes ces personnes ? D’ailleurs, je m’interroge : où en eston de la reconnaissance juridique de ce nouveau type de migrants ? Sophie Girard: Cela reste encore très flou... Contrairement aux réfugiés politiques, les réfugiés climatiques n’ont pas encore de statut juridique international. Aux yeux de la loi, ils n’existent donc pas. Et ne bénéficient de ce fait d’aucun droit. Un vide juridique qu’il serait temps de combler pour permettre la prise en charge de ces dizaines de millions de femmes, hommes et enfants, qui migrent chaque année.

Piste 21

Document sonore B

Journaliste: On peut se demander où nous amènent la robotique et ses progrès. On n’en parle pas beaucoup et pourtant les robots sont de plus en plus performants: automatisation des calculs, caméras ultra puissantes, stockage de données, etc. Bref, ils accomplissent une quantité de choses souvent méconnues du grand public. Par exemple, certains robots assistent des chirurgiens lors d’opérations complexes telles que des opérations du cœur. Aujourd’hui, dans divers secteurs, industriel, scientifique, médecine, aérospatial... les robots se banalisent. Et cela peut susciter inquiétude, étonnement ou admiration. Souvent, on considère le robot comme un objet inquiétant que l’on ne contrôle pas. Sentiment renforcé avec l’humanoïde, qui prend une forme plus humaine, et qui fait peur car on a l’impression qu’il pourrait nous remplacer. Estce qu’arrivera le jour où les robots humanoïdes remplaceront les animateurs télé par exemple? Peutêtre qu’au final ces derniers seront mieux acceptés car ils nous ressemblent? Il existe déjà au Japon des robots humanoïdes musiciens et en Chine des robots qui font des hamburgers. D’ailleurs, certains laboratoires ont commencé à travailler sur la conversation avec les robots et ont obtenu des résultats satisfaisants: si le robot connaît le vocabulaire que vous utilisez, il peut vous poser d’autres questions pour aller plus loin. Alors, avoir un robot à la maison pour discuter avec lui, bientôt possible? Piste 22

S’entraîner, Compréhension de l’oral, exemple Document 1

Présentateur: L’espace urbain a complètement changé et chacun devrait pouvoir circuler sans problème en ville. On en parle aujourd’hui avec Maryse, de l’association La route est à nous, qui défend les cyclistes de la ville de Lyon et Jean, un commercial qui se déplace en voiture tous les jours. Bonjour Maryse, bonjour Jean! Maryse: Bonjour. Merci de me donner l’occasion de parler de La route est à nous. Nous revendiquons notre place en tant que cyclistes en ville. Maintenant, il y a des vélos, des trottinettes, des rollers... La route, ce n’est plus que pour les voitures! Il faut partager l’espace, et que cela se fasse dans le respect mutuel. Jean : Écoutez, je comprends mais c’est aussi de plus en plus compliqué de conduire en ville. Vous voyez passer des cyclistes d’un côté et de l’autre de la voiture. Et puis, des fois, je vois même des piétons qui doivent s’écarter pour laisser passer les vélos sur les trottoirs. Comme si toute la ville n’était que pour vous ! Alors que vous avez plein de pistes cyclables pour vous ! Maryse: Vous savez, il y a plein de créations de pistes cyclables qui ont été annulées par arrêté préfectoral. Et pourquoi? Parce qu’on ne sait plus où garer les voitures, il faut donc de la place et on prend la nôtre. Présentateur: Bon, on voit qu’il reste encore pas mal de choses à faire pour la sécurité de tous en ville!

Document 2

Éleveur bovin: Moi, je pense qu’il est tout à fait impossible d’arrêter l’élevage bovin! Vous imaginez bien qu’il y a des consommateurs qui ne se passeront jamais de viande! Et nous les éleveurs, que ferionsnous? On a toujours élevé des vaches et ce n’est pas près de s’arrêter! Pour moi, ça fait tout simplement partie de la chaîne alimentaire et les végétariens qui pensent le contraire me font bien rire! Je ne remets pas en question cette pratique mais ça ne doit pas devenir une dictature de l’assiette! Et je ne pense pas non plus être complètement fermé, tenez, je me suis renseigné, dans le rapport de l’ONU, on estime que nous serons 9,8 milliards d’êtres humains en 2050, et plus de 11 milliards en 2100. Il faut bien nourrir tous ces gens! Et on va tous manger des plantes? Quelle idée! Végétarien: Moi aussi, je connais ces chiffres et je ne les remets pas en question mais maintenant on a plein d’alternatives à la viande! Le tofu, les

légumineuses comme les lentilles, les céréales… Quand on sait que produire de la viande nécessite autant d’eau et crée tant de pollution je ne comprends pas qu’on ne s’interroge pas plus. Dans le monde, la production de viande a été multipliée par 5 depuis le milieu du XXe siècle! Il faut donc clairement réduire la consommation. Éleveur bovin: Et comment voulez-vous que je gagne ma vie, moi? Végétarien: Il faut qu’il y ait un accompagnement des politiques à ce sujet...

Document 3

Bénévole festival: Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue dans notre première édition du Festival Zéro Déchet! Aujourd’hui, c’est l’occasion pour tous les visiteurs d’aller à la rencontre de start-up et associations qui ont mis en place des projets pour lutter contre le gaspillage! Commençons notre visite par le stand de Pascal, créateur de la récente start-up Ne jetons plus! Pascal : Bonjour ! Chez Ne jetons plus !, notre objectif principal est de lutter contre le gaspillage alimentaire. On a développé un système qui met en relation les épiceries, restaurants et commerces de proximité avec des personnes de la région qui vivent modestement et ne peuvent pas faire leurs courses régulièrement. Du coup, au lieu de jeter les invendus, on les redistribue à ces personnes ! On a un grand hangar dans lequel on stocke les produits invendus qui se périment sous quatre jours et ensuite on organise les collectes. Tout cela grâce à notre application qui a déjà 1 600 abonnés ! On a aussi mis en place un projet éducatif pour sensibiliser le plus grand nombre aux bonnes pratiques alimentaires, aux coûts de production, aux nouvelles tendances culinaires… Comme ça on met aussi en avant le travail des producteurs locaux, des restaurateurs et des commerçants et on donne envie aux habitants de la région de s’approvisionner localement. Bénévole festival: Super! Eh bien, on espère que vous allez trouver de nouveaux abonnés pendant notre festival!

Piste 23

S’entraîner, Compréhension de l’oral, exercice 1 Document 1

Présentatrice: Bonjour à tous, aujourd’hui, nous recevons sur notre plateau la réalisatrice Sandra Mariotti pour parler de son dernier documentaire: SOS planète. Vous avez parcouru plusieurs pays pour recueillir des témoignages sur les solutions qui existent ou peuvent exister pour préserver la planète. Alors Sandra, tous les jours dans les médias on entend que la planète est perdue. Dites-nous, pour vous, elle est perdue notre planète? Sandra Mariotti: Mais, non, elle n’est pas perdue pour moi. Ni pour tous les enfants que j’ai rencontrés partout dans le monde. D’ailleurs, c’est ce que j’ai voulu partager dans mon documentaire. Mon message est optimiste. J’ai donc donné la parole aux enfants et je leur ai demandé ce qu’ils feraient, eux, s’ils pouvaient apporter des solutions. Présentatrice: Et vous en avez eu, des solutions? Sandra Mariotti: Oui, des solutions parfois extraordinaires, optimistes et aussi naïves mais... ce n’est pas cela qui fait changer le monde? Et puis, vous savez, ils ont une grande conscience environnementale... Présentatrice: Ils vous parlent beaucoup de dialogue interculturel... Sandra Mariotti: Oui, je ne m’y attendais pas! Ils sont bien conscients du besoin d’agir collectivement. Quand j’étais petite, je ne voyais que mon quartier! Présentatrice: Et la technologie dans tout ça? On pourrait penser qu’ils ne conçoivent la vie qu’au travers des écrans... Sandra Mariotti: Détrompez-vous. Ils vous parlent des innovations comme les imprimantes 3D comme une solution dans certains contextes, mais aussi de l’importance de l’affectif et d’avoir de bons copains et apprendre à être une bonne personne!

Document 2

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la pandémie de Covid-19 a eu certains effets positifs sur la planète. Moins de transports routiers, pratiquement aucun vol d’avions, moins de production… donc moins de pollution! Et ce ralentissement, cette parenthèse, a permis à beaucoup d’entre nous de comprendre qu’il fallait agir et prendre soin de notre planète. Nous l’avons vue fleurir à nouveau, devenir verdoyante. La nature a repris le dessus et on a pu entendre à nouveau le chant des oiseaux en ville. La Covid-19 a donc été l’occasion de nous faire réaliser qu’un changement était possible. Que la diminution de la consommation et de nos déplacements était réalisable et avait un réel impact sur l’environnement. Réfléchir au modèle économique que nous voulons, éteindre les lumières lorsque nous quittons la maison, trier nos

déchets, c’est bien. Mais il faut plus que cela! Seronsnous capables de modifier nos habitudes? Et, pourronsnous nous rappeler que l’être humain n’est là que pour quelque temps et que vivre en harmonie avec la nature et les autres est possible si on veut relever le défi? Ou allons-nous continuer notre course à la consommation et accélérer encore plus? Mais... pour aller où?

Document 3

Présentatrice : Nous recevons aujourd’hui monsieur Baye, enseignant au lycée Camille Claudel de Blois. Bonjour monsieur Baye, merci de nous consacrer du temps. Monsieur Baye : Bonjour, merci à vous de me recevoir. Présentatrice : Vous avez créé l’éco-parlement des jeunes. Pouvez-vous nous expliquer ce projet ? Monsieur Baye : Il s’agit d’un projet dans lequel les jeunes du lycée prennent la parole et partagent leur prise de conscience. Ils vont mesurer quantitativement l’impact écologique de leur manière de vivre et présenter des projets à leur échelle pour proposer des solutions. Début novembre, nos jeunes retrouveront les élus locaux et exposeront leurs propositions qui, on l’espère, seront validées. Après, ils passeront à l’action et feront part de leurs résultats, ce qui nous montrera les chemins à suivre. Présentatrice : Excellente initiative ! Et nous, en tant que parents, avons-nous aussi un impact sur l’éducation de nos enfants ? Que pouvons-nous faire ? Monsieur Baye : Il est très important que les parents ne laissent pas tout le poids de l’éducation à l’école. On doit parler des enjeux environnementaux à la maison, même avec les tout-petits. Les enfants apprennent en miroir, c’est-à-dire qu’ils voient comment on agit et ils nous imitent. De là l’importance de nos actes. Et aussi, il faut mettre à leur portée des informations, se promener avec eux dans la nature pour leur apprendre à l’aimer et vouloir la préserver.

Piste 24

S’entraîner, Production orale, exemple

Examinatrice: Très bien, nous allons alors passer à la partie débat. Êtes-vous d’accord avec l’idée que l’on doit changer souvent de téléphone portable pour suivre la mode? Marco: Non, je ne suis pas d’accord avec cette idée. Il me semble que, si tout le monde changeait de téléphone dès qu’un nouveau modèle sortait sur le marché ce serait une vraie catastrophe pour l’environnement à cause de la production de déchets! En revanche, je pense que, parfois, on est forcé de changer de téléphone alors qu’on ne le veut pas à cause de l’obsolescence programmée de nos appareils. Examinatrice: Oui, malheureusement, c’est quelque chose qui arrive. Et seriez-vous d’accord pour vous passer totalement de téléphone? Que penseriez-vous du fait de vivre sans téléphone? Marco: Cela me paraît très compliqué. Je pense que l’usage du téléphone est devenu indispensable. Moi, par exemple, je m’en sers tous les jours pour envoyer des messages, aller sur les réseaux sociaux, suivre les infos ou même utiliser les cartes en ligne pour m’orienter quand je ne sais pas où aller. Je trouve que le portable est devenu un outil quotidien très utile! Je ne vois pas comment on pourrait vivre sans aujourd’hui. Examinatrice: Et que pensez-vous des gens totalement accros à leur téléphone? Moi, je trouve que c’est très néfaste pour la vie sociale des utilisateurs. Marco: Je ne sais pas trop quoi penser sur ce point car, moi-même, j’utilise beaucoup mon téléphone. Par exemple, le soir, je joue au moins une ou deux heures aux jeux vidéo. Mais il me semble que les personnes accros à leur téléphone se coupent de leur vie sociale, comme vous dites, ce qui n’est pas mon cas… Je pense que j’ai trouvé un équilibre entre mon usage quotidien du téléphone et ma vie sociale avec mes amis. Je crois que ne pas se couper de la vie réelle est le plus important. Examinatrice: Donc vous pensez que le fait de passer trop de temps sur son téléphone peut couper les gens du monde réel? Marco: Oui, tout à fait. C’est ce que je voulais dire, mais je me suis mal exprimé. Si on passe des heures sur son téléphone, on est comme dans un autre univers. Les heures passées sur le téléphone sont des heures qu’on ne passe pas avec nos vrais amis, ou notre famille, ou à faire des activités, comme du sport. Donc ça coupe du monde réel. Examinatrice: Merci beaucoup pour vos réponses sur ce sujet! Marco: Merci à vous, à bientôt.

This article is from: