Rapport de stage Architecture

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toujours et encore heureux [collectif] rappor t de stage de fin d’Êtudes

manuel henry


ensag - février 2012 sources iconographiques toutes les images sont des photographies personnelles, hormis celles por tant la mention “©encore heureux”. J’ai par ticipé à la réalisation de la majeure par tie de ces dernières, hormis cer taines (celles de la présentations des projets).

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sommaire

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fiche | résumé

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démarche de recherche

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structure professionnelle

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travail effectué

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ciné 32 exposition vieilles charrues petits travaux

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mise en perspective

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annexes

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ciné 32 mus pôle max jacob domolab petit bain herbes folles photomaton remerciements

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fiche | résumé

organisme d’accueil : maître de stage : directeur de stage : période de stage :

programme de la convention :

collectif encore heureux Nicola Delon Huber t Guillaud septembre à décembre 2011

“Manuel assiste les chefs de projets dans toutes les étapes de réalisation des projets : par ticipation aux équipes de concours, suivi des différentes phases des projets, dessin sur ordinateur, réalisation de plans, d’images, de maquettes, suivi des chantiers, travail sur des détails d’aménagement des projets.”

- travail sur les ambiances et l’aménagement intérieurs d’un complexe de 5 salles de cinéma. - travail de détail pour divers projets. - travail de visuels 3d pour divers projest, dont un concours pour un équipement culturel. activité durant le stage :

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- mise au point d’un photomaton pour les 10 ans de l’agence.


démarche de recherche J’ai volontairement choisi de ne pas réaliser mon stage durant le cursus de master, estimant que les deux mois libres entre les deux années n’étaient pas une période suffisamment longue pour valider un stage pratique, préférant donc prendre un peu plus de temps quitte à redoubler ma cinquième année. J’ai donc commencé à rechercher un stage au cours du mois de juin 2011, peu après avoir validé mon projet de fin d’études au sein du master architecture et culture constructives. La recherche s’est faite exclusivement par envoi de mails accompagnés d’un extrait de 10 pages de mon por tfolio présentant succintement mes travaux. Me laissant donc un an supplémentaire pour valider mon diplôme, je me suis montré assez exigeant quant au type d’agence auxquelles j’ai envoyé ce “por tfolio light”. J’ai eu trois entretiens, un chez LAN architecture, un chez Hamonic+Masson, et un chez Encore Heureux. Chez LAN, n’ayant nulle par t présenté mes travaux de dessin informatique au trait (2d), cela a été disqualifiant puisqu’ils cherchaient quelqu’un pour travailler sur un permis / dce / chantier.

Chez Hamonic+Masson, j’ai été reçu par les deux gérants de l’agence, un entretien simple de fin d’après midi d’été dans un appar tement haussmanien à la fin duquel on s’est donné rendez vous en décembre. Ils me signifiaient que pour eux c’était d’accord pour m’accueillir. J’ai démarché Encore Heureux car nous les avions déjà contacté lors de la mise en place de notre petit collectif d’étudiants architectes. Leur réponse d’alors, rapide et for t sympathique, m’a poussé à les relancer. Un premier contact avec Glennie, chargée de direction, pour fixer un rendez vous fin août avec elle et Julien, l’un des gérants de l’agence. Premier entretien très concluant, menant un second avec Nicola, l’autre gérant jusqu’alors en vacances. Début septembre le nouvel entretien avec mon book complet à leur présenter mène à un accord. Le stage commence quelques jours après. J’ai alors rappelé Hamonic+Masson avec qui j’étais resté en contact pour décliner cordialement leur offre, ce qu’ils ont parfaitement compris, m’invitant à ne pas hésiter à les recontacter.

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structure professionnelle Histoire Le collectif Encore Heureux a été inventé par Julien Choppin et Nicola Delon en 2001. À la fin de leurs études d’architecture, ils commencent des projets ensemble, dont les herbes folles (voir annexes), installation urbaine sur les ventilations du métro parisien. Le collectif n’était pas alors une structure formelle, représentant plus un état d’esprit. Les domaines de travail sont orientés sur les installations, interventions et les équipements culturels. Les différents projets questionnent l’architecture dans son fondement, dans sa por tée et dans ses moyens. L’idée de collectif est de travailler en réseau, s’ouvrant aussi souvent que possible sur des collaborations. Ce travail en réseau por te ses fruits, chaque collaboration faisant rebondir à son tour vers un autre projet. Une cible avec les différents liens entre les projets au fil des ans a été

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mise en place et souligne cet effet “rebond” via le réseau. Ce réseau est effectif tant par des projets livrés que par ceux avor tés. Moyens Au fil des projets, le collectif est devenu une sarl qui emploie aujourd’hui 5 salariés : 4 chefs de projets (3 architectes, une designer) et une chargée de direction. Installés à deux pas de la place de la République à Paris, ils disposent de locaux pouvant accueillir jusqu’à 9 personnes (2 gérants, 5 salariés, 2 stagiaires), une salle de réunion et un espace maquette. Une cave ser t d’archivage, de matériauthèque, de stockage, de débarras... Chacun dispose de son poste informatique, tout le travail étant stocké en réseau accessible par tout un chacun. Une imprimante laser A3 est à disposition de tous, les impression grand format se faisant chez un imprimeur à quelques rues de là. Une grande bibliothèque (faite maison) vient habiller la salle de réunion. Très fournie, elle offre une source d’inspiration explorable pour tout projet, ou par simple curiosité. Un autre mur recouver t par une tôle laquée blanc ser t de mur d’affichage des travaux en cours.


structure professionnelle Postion du stagiaire dans l’agence Le premier entretien s’est fait avec Julien, et le second avec Nicola. Bien qu’il y ait une répar tition des tâches dans l’équipe, et que Nicola est le maître de stage sur le papier, tout le monde s’occupe du stagiaire, et inversement le stagiaire réfère des choses auprès du chef du projet sur lequel il travaille et non uniquement au maître de stage. Il est clairement énoncé que les stagiaires sont là pour assister les chefs de projet à chaque phases de projet, mais aussi pour des petits boulots de recherche, recherche d’ambiances, de références, d’appareillage de briques... L’exploration faisant par tie de la conception, le travail du stagiaire est d’essayer des solutions évoquées, de les modéliser, d’en faire des maquettes, pour faciliter la prise de décision finale. Ma position dans l’équipe a donc évolué au fil du stage, m’occupant de diverses choses. Les missions qui m’ont été confié ont été tant de la recherche de références, de l’exploration spatiale ou d’ambiance via des visuels 3d ou encore la réalisation de détails, de maquettes, d’un photomaton...

définir dans une telle agence où tout est ouver t à discussion, entrainant un foisonnement d’idées, d’avis, mais parfois une cer taine difficulté à savoir où aller. Toutefois, il est impor tant de souligner les bienfaits d’une telle méthodologie, où chacun appor te une réelle valeur ajoutée au projet. D’entrée de jeu on m’a demandé mon avis, la vision de mon œil neuf sur les ambiances et couleurs des salles du cinéma en construction à Auch. Difficile toutefois de se prononcer dans une structure où l’on débarque à peine, mais révélateur d’un état d’esprit ouver t à tout avis. La pression ne se ressent pas sur les épaules du stagiaire, le droit à l’erreur étant reconnu comme une façon d’apprendre. Pour autant, le travail du stagiaire est valorisé en prenant par t aux rendus, les images servent tant au concours qu’aux discussions de chantier telles qu’elles sont finalisées par le stagiaire.

Les décisions sont un point clef, parfois un point difficile à

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travail effectué Ciné 32 Le projet ciné 32 est situé, comme son nom l’indique, dans le Gers, à Auch. L’envie de réunir les divers salles de l’association présentent dans la ville a poussé le conseil d’administration à lancer un concours restreint.

©encore heureux

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La proposition d’encore heureux l’a empor té par l’histoire qu’elle racontait, entre histoire locale des séchoirs à tabac et relecture contemporaine des façades de cinéma des années 1920/30. C’est cette double inspiration qui donne son esthétique extérieure si par ticulière au bâtiment, entre frontons en “chapeau de Napoléon” et le bardage en chevrons. Je suis arrivé alors que le chantier était déjà en cours, les salles devant être livrées en juin 2012. La première de mes missions a été de travailler sur une recherche sur la moquette

du déambulatoire, travaillant sur différents motifs pour habiller ce long couloir qui mène au salles. Ce travail s’est vu augmenté d’une première modification des couleurs des salles pour décider des ambiances intérieures, les échanges entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre ayant mené à une septième version. Au final, l’option adoptée a été de reprendre au commencements le travail d’inspiration qui avait rendu evidentes les façades, le transposant à l’intérieur. Un travail par tant donc d’ambiances, de planches de références a mené logiquement à une proposition élaborée à plusieurs (tant à l’intérieur de l’agence qu’en faisant appel à une “consultante” extérieur, travaillant dans la mode). Le travail s’est aussi concentré sur des recherches autour du mobilier propre au divers lieux du cinéma : le hall, son escalier, sa double hauteur ; le déambulatoire et son mobilier multi-fonction ; le bar, son meuble bar/caisse, ses murs en briques BTC... J’ai aussi amorcé un travail sur le réemploi d’affiches de cinéma pour décorer les sanitaires que je n’ai malheureusement pas eu le temps de mener à bien avant mon dépar t de l’agence.


travail effectué D’entrée de jeu je me suis retrouvé à produire des vues intérieures des salles et de leur différentes ambiances (couleurs principalement, la question des luminaires n’ayant pas encore été abordée). Ce fût une expérience for t enrichissante sur le point méthodologique : la question des salles était dans une impasse, trouvant toujours quelque chose qui n’irait pas à l’une ou l’autre par tie (chaque par tie étant multicéphale, le problème était multiplié d’autant). Pour sor tir de ces allers retours insatisfaisants, l’idée a été de recommencer un travail d’inspiration à la source. Pour cela, le collectif a fait appel à une spécialiste des couleurs, de leur choix, dans le domaine de la mode. Elle a fait une intervention pour toute l’équipe, prenant le temps de nous expliquer sa méthode de création. Elle a ensuite par ticipé activement au travail de recherche et de concepetion des ambiances des salles.

de ces ambiances. Tant que les architectes ne trouvent pas d’issue, pas de cer titude dans ce qu’ils présentent, cela se ressent et l’acceptation est plus dure du point de vue de la maîtrise d’ouvrage. La version finale a été acceptée, por tée pleinement par le travail d’inspiration réalisé au préalable. Pour les autres missions, le travail avançait en douceur, se mélant à d’autres petites tâches pour d’autres projets (traités par la suite). Toutefois, j’ai eu un premier temps du mal à me faire à la latence de la décision, référant au chef de projet (Amaury), lui même référant au gérant qui suivait le projet (Nicola). Cela m’a dérouté puis j’ai compris que je gardais mes avancées sous le coude pour le jour où la question serait évoquée.

©encore heureux

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Ayant la mission de réaliser les visuels 3d de ces salles, le travail a été de faire en sor te de retranscrire les différentes ambiances et couleurs définies en vue d’une présentation à l’association ciné 32. La leçon principale a été sur la question de la décision autour

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travail effectué

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Exposition Vieilles Charrues Le programme du concours est un “centre de valorisation des vieilles charrues”, du nom du festival de musique à Carhaix qui vient de fêter ses 20 ans.

d’exposition permanente (divisé en 4 par ties : général, parcours “ar tistes”, parcours “bénévoles”, parcours “staff”), un espace d’exposition temporaire, et un espace d’accueil/boutique.

Je suis arrivé à l’agence alors qu’il était dit qu’elle avait été retenue après examen des candidatures à y par ticiper, conjointement à Paul-Éric Schrir-Bonans et à l’atelier de design/scénographie JES. Deux autres équipes étaient retenues pour par ticiper à ce concours.

Ce qui nous a tous impressionné ce sont les rayonnages de stockage du festival, occupant actuellement l’ex-kar ting (grande halle). Désordonnés, ils confèrent au lieu une véritable identité. Le travail s’est donc enrichi par une proposition d’un 4ème parcours mettant en valeur ce stock.

Après examen du programme, j’ai par ticipé à la visite du site à Carhaix (un complexe bowling/ kar t racheté il y a peu par l’association) et à la réunion de présentation du déroulement des phases de concours à venir.

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L’idée de ce concours vient de la fréquentation du site du festival hors des 4 jours que dure ce dernier. Le centre de valorisation vise donc à faire revivre et par tager les expériences et l’ambiance du festival. Le programme expliqué et appliqué au site nous a permis une meilleure compréhension de ce dernier : un espace

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Ma par ticipation à ce projet a été dans un premier temps plus de suivre les débats au sein de la grande équipe (une petite dizaine de personne, dont 5 au sein de l’agence), étant parallèlement pris sur d’autres projets. À la fin du stage je m’y suis mis à plein temps, modélisant le projet sous sketchup pour en sor tir une première version des visuels et intégrer le travail de l’équipe de scénographie. Je n’ai pas par ticipé à l’ultime charrette, mon stage se finissant peu avant, mais suis par ti alors que le projet était fixé, les visuels quasi terminés, ne manquait plus qu’un travail de reprise sur le diaporama de présentation pour bien faire comprendre le projet au jury.


travail effectué N’ayant pas par ticipé “à plein temps” à la phase de conception, j’ai tout de même assisté à quelques réunions/brainstorming autour de ce projet. Le foisonnement d’idées venant des composantes variées de l’équipe m’est apparu for t impor tant dans une première phase de projet. Je n’ai pas suivi ensuite la répar tition exacte du projet, mais j’ai exécuté ce que l’on m’a demandé de produire. Toutefois, si la séparation entre scénographie et architecture était assez fluide, entre les deux agences d’architecture, cela semblait plus compliqué. Encore Heureux étant mandataire du projet, la synthèse se faisait au sein de l’agence, mais les choses changeaient selon le moment et le son de cloche de que l’on écoutait. La richesse d’Encore Heureux réside dans la direction bicéphale. Nicola et Julien sont deux personnes complémentaires, mais parfois cela est déroutant car leurs avis peuvent être contraires. Si on y ajoute un troisième architecte, cela peut par tir un peu dans tous les sens. Ce foisonnement était bénéfique pour la phase de recherche d’idées, il s’est révélé troublant dans la phase d’esquisse et d’avant projet.

Lors de la réalisation des visuels, mon travail s’est trouvé devenir celui de sor tir les rendus bruts pour ensuite les passer à Julien qui les habillait avant de les intégrer au diaporama. Ce travail s’est révélé délicat, passant d’un rendu sombre, allant vers la référence du musée du quai branly pour la mise en lumière, à un rendu clair, car “il est plus facile d’assombrir que de déboucher”.

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Sur la méthode de travail, je n’ai jamais ressenti la pression du temps, même si les rendus finaux se sont fait attendre par la complexité de cer taines textures. Mais pour cela, je n’y pouvais rien. J’en ai retiré qu’il faut minimiser les effets de texture sur les moteurs de rendu. En voyant le résultat final de l’image, le plus gros du travail se fait sur photoshop.

©encore heureux

Donc pas de raison de faire trop d’aller et retour sur les matières, les ombres. Tant que l’ambiance principale est là, un maximum de choses peut se faire sur photoshop, bien moins gourmand en temps de rendu (pas de calcul).

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s 4 m

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travail effectué

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détail 3.

vue en plan

élévation depuis la rue J.Jaurès

détail 1. éch. 1/5

BASE paysagistes G i nger ETCO bureau d'étude TCE RFR él ém ents bureau d'étude HQE Acoust i bel bureau d'étude acoustique Labeyri e & associés scénographe

©encore heureux détail 3. éch. 1/5

détail 2. éch. 1/5

échelle : 1/50

Jardin pédagogique Portails coulissants

Portail accès Ty Ar Vro DET-SER-01

Planche n°

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04 nov 2011 indice

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PRO

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Petits travaux Hormis le projet ciné 32 et le concours des vieilles charrues, on m’a confié tout au long du stage des petites missions sur divers projets.

projets livrés récemment par l’agence : Petit Bain, une salle de concer t au pied de la BNF à Paris (voir annexes) et Domolab, le showroom de Saint-Gobain à Aubervilliers.

J’ai donc eu la chance d’aborder différentes phases de projets, suivant des programmes différents (pôle culturel, musée d’histoire urbaine...). Mais comme Encore Heureux est à multiple facettes, j’ai aussi par ticipé à d’autres activités n’étant pas directement du projet architectural.

Sur ce dernier projet, j’ai aussi eu la chance de faire deux autres travaux : un travail photographique mettant en parallèle les vues 3d réalisées pour l’apd/dce et le bâtiment fini, et un travail de coupe détaillée sur le bâtiment, une rénovation BBC, pour le dossier de presse.

Pour commencer, ma toute première mission en tant que stagiaire a été de faire une recherche sur de jeunes photographes français en vue d’une exposition à Timisoara dont le collectif encore heureux était commissaire. Ensuite j’ai pu suivre le tournage de deux vidéos pour les deux

Pour le projet du musée d’histoire urbaine de suresnes, ma par ticipation a été plutôt limitée. J’ai réalisé des mises en couleurs d’une façade pour aider au choix et j’ai commencé un travail d’organisation de poincons sur les plaques de tôle ondulées, repris par une autre personne. Le projet conduit en collaboration avec l’agence nantaise Béranger-Vincent situé à Quimper (29) étant en phase dce, j’ai pu m’atteller à Autocad pour réaliser deux détails de por tails pour le lot serrurerie. Enfin, au vu de mon diplôme de photographe, j’ai eu à réaliser cer taines prises de vues (vues de l’agence pour la communication) dont la réalisation et le montage du photomaton pour les 10 ans de l’agence.


travail effectué Ce travail de coups de mains (plus que réllement chargé de suivre un projet pas à pas) a été très enrichissant. J’ai pu prendre mon temps pour découvrir ce que signifiait les phases, les impératifs du chantier, le degré de détail attendu d’un dce... J’ai pu utiliser mes différentes compétences à des tâches jusque là inexplorées. Cela m’a permis d’approfondir mes connaissances techniques et de les appliquer à des situations qui allaient déboucher à la construction, à un choix qui serait mis en œuvre, réalisé, ou du moins discuté. Ce que je retire principalement des ces petites missions a été l’impor tance de l’image, tant pour la communication interne aux différents acteurs du projet que la diffusion au sens plus large (presse, site web...). C’est une des grande problématique qui m’a toujours poursuivie au cours de mes études que j’ai pu observer appliquée dans le travail au jour le jour d’une agence d’architecture régulièrement publiée dans les revues spécialisées. Mais au-delà de la diffusion auprès des rédactions de ces revues, ce travail d’image pose aussi la question de la finalité de l’architecture, d’un projet, du point de vue du maître d’œuvre.

Voir le projet sor tir de terre, le voir investi par les usagers est un but que tous par tagent. Mais comment traduire cela ? Des témoignages vivants comme imagés en sont le premier retour. Des critiques passent aussi par la façon de faire voir une architecture, que cela passe par des schémas, une photo, une vidéo... Dans cette optique, j’ai profité des deux projets quasi “iconiques” livrés par l’agence il y a peu pour réaliser des prises de vues personnelles en vue d’établir un protfolio pour mettre en avant mes atouts en tant que photographe d’architecture.

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Toutefois, retrouver la prise de vue, et sentir que l’on m’attendait sur ce point, fût assez délicat, étant celui qui a fait une école de photo, je ressentais plus la pression que pour mes travaux d’architecture au sein de l’agence.

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mise en perspective Cette nouvelle confrontation à la pratique de l’architecture en agence a fait remonter tout un tas de réflexions que déjà j’avais pressenties. La pratique n’amène-t-elle pas à une expression précise de compétences ? L’ouver ture à d’autres disciplines devient elle une simple collaboration connue et reconnue ? C’est pour cela que j’ai souhaité m’ouvrir à une expérience dans ce collectif, toujours avide de collaborations diverses, se nourrissant des rencontres et des oppor tunités pour ne pas se reposer sur une pratique préétablie de l’architecture. Bien que n’abordant pas cer tains domaines qui me paraissent essentiels pour ma pratique de l’architecture, ce stage m’a appor té énormément, tant dans la façon de travailler que d’aborder les projets, de les communiquer, d’avoir l’envie de faire.

C’est l’essence même de ce « faire » que je cherchais à aborder. Cette ambivalence, entre une approche intégrée à un territoire et une réalité par le faire, c’est ce qui me pousse à faire de l’architecture ma discipline aujourd’hui. Pour tant, cette capacité de faire ne s’est pas ressentie pleinement tout au long de mon stage. Je me suis souvent retrouvé à dessiner des perspectives, des détails, à cliquer tout au long d’une journée. Il est établi que la position de stagiaire entend un peu la “petite main”, mais j’ai eu l’impression qu’arrivé un cer tain stade le travail en agence le devient aussi. Je m’explique : le projet qui a donné naissance à encore heureux (herbes folles, voir annexes), et ceux qui ont suivi, ont été réalisés avec une énergie par tant de l’essai, du prototype, qui donnait ensuite lieu à une discussion (ou non) et à des rebonds. La force vient de la capacité à réaliser ces projets, autofinancés, subventionnés, qu’impor te, tant qu’ils voient le jour. Cet exercice est aujourd’hui grandeur nature, le collectif venant de livrer deux bâtiments majeurs dans leur parcours : le petit bain et le domolab (voir

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mise en perspective annexes). L’agence est aussi en train de réaliser deux autres projets (ciné 32 et le musée d’histoire urbaine et sociale de Suresnes). Les voilà donc confrontés au chantier au jour le jour, aux relations au maître d’ouvrage, à la comptabilité des marchés publics.

histoire, deviennent comme des habitudes dont parfois on s’absout devant l’urgence de la décision à prendre, de la deadline du concours à rendre…

Le quotidien est donc fait de détails, de réunions, de choix et de décisions, de discussions et de concer tations. C’est là le réel cœur du métier d’architecte, entouré de tous ces par tenaires pour faire aboutir le projet.

Pour le concours, tout un travail de recherche sur les séchoirs à tabac et sur l’esthétique a été réalisé pour donner cette forme si significative aux frontons. C’est d’ailleurs en « racontant cette histoire » qu’encore heureux a rempor té le concours. Le projet est situé, il réponds à une histoire, à un programme, et acquier t sa force de la narration qu’il entraîne chez chacun.

Cette nature de l’exercice d’architecte était bien sûr pressentie, mais le vivre pendant quatre mois l’a rendu d’autant plus clair. Je ne remets pas en cause la valeur de cette façon de produire l’architecture. Elle est hautement qualitative, par ticipative et instructive. Ce qui m’a fait plus douter de sa force a été la per te la ou la façon de délaisser cer taines choses que l’on apprend pour tant en école d’architecture comme les fondements d’un projet (d’étudiant, donc uniquement intellectuel, au delà de rares exceptions, comme les réalisations de prototypes par exemple).

Ce travail était pour tant là chez encore heureux. Le cinéma de Auch en est un bon exemple, dans les deux sens.

Mais face à cela, il y a une question sur le travail intérieur qui n’avait pas été évoqué plus en avant pour le concours. La question de l’intérieur des salles a donc été un sujet à de longues discussions entre maîtrise d’ouvrage (comité d’une vingtaine de personnes)

Les recherches sur le site, sur la valeur d’une topographie, sur une ambiance, sur une

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mise en perspective et maîtrise d’œuvre. Après sept versions, aucune n’empor tait l’enthousiasme de chacun. Un travail avec une professionnelle de la mode nous a fait faire un retour aux sources, par tant de planches de références, de travail sur les couleurs, les ambiances, les lumières. Cette version des salles n’a soulevé que de petites objections plus techniques, mais a satisfait tout le monde. Une des employées de l’agence, lors de l’élaboration de ce travail a posé une question qui a résonné tout au long de mon stage : “Je ne comprends pas, on faisait cela pendant nos études, alors pourquoi ne le fait-on pas maintenant que l’on travaille ?”. C’est ce questionnement qui est impor tant. Comment ne pas se laisser entraîner par l’urgence, par les choix faits au fur et à mesure et qui se révèlent parfois sans rappor t final les uns aux autres ? La difficulté d’un tel travail, plus global et mieux

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défini dans le temps apparaîtelle par la taille d’une agence, ou de son organisation ? De savoir faire l’équilibre entre temps de recherche et temps de production, entre concer tation et décision ? Et maintenant ? Maintenant, après un stage dans une structure qui m’attirait par son état d’esprit, vers quel avenir professionnel s’orienter. Les questions de projet global, abordées au cours de mes études, se montrent oubliées par manque de temps. Je mesure la richesse qu’on a en tant qu’étudiant de pouvoir développer tous les aspects d’un projet, de l’intégrer tout en jouant de compromis (avec les camarades entre autres). Malheureusement cela se révèle déconnecté de la réalité, d’une nécessité de production et de rentabilité du temps investi. Toutefois, l’expérience d’encore heureux m’a marqué sur un point en par ticulier : leur volonté de faire (des interventions, des projets…) tels qu’ils les entendaient. Pour cela, il y avait donc un travail de démarchage impor tant, de faire marcher les réseaux, trouver la bonne ficelle sur laquelle tirer… Et un travail de rentabilité par des activités annexes (en l’occurrence des


mise en perspective perspectives pour d’autres agences).

ou tel projet est aussi là, pouvoir répondre au coup par coup.

Cette volonté de faire, je l’ai et la par tage avec plusieurs personnes. Nous travaillons ensemble sur de petits projets qui n’aboutissent pas. Et cela qui nous manque à tous. La réalisation mais sur tout un manque de temps, que l’on n’arrive pas à se dégager menant en parallèle une activité professionnelle à plein temps.

De plus, cela me permet de dégager du temps pour tenter de renouer avec la photographie et de proposer mes services en tant que photographe d’architecture.

C’est pour cela que je me pose des questions entre l’alimentaire qui pourrait faire perdre cer tains plaisirs quant à l’architecture et continuer à faire ce qui me (nous) donne envie sans pouvoir en faire une activité à plein temps. Et quand bien même y arriverions-nous, ne serions nous pas trop loin des élans des premiers temps ? Après sont aussi venues les questions plus pratiques, tournant autour d’un choix entre une pratique salariée au sein d’un agence et en indépendant à la mission. Sur ce point je suis actuellement en train de tenter l’aventure du freelance pour plusieurs raisons.

Je pense donc profiter d’un temps pour essayer de “faire” les choses. Cela revient à construire cer tains projets que l’on a développé à plusieurs qui n’ont pas aboutis, à tenter de trouver d’autres structures qui pourraient être intéressées par leur réalisation... C’est cet élan qui “donne envie de faire des choses” que je retiendrait avant tout de ce stage, tout en restant bien conscient que derrière la représentation finale, il y a tout un tas de travail bien éloigné de la simplicité que l’on lit pour tant au travers des images qui communiquent le projet. Mettons la main à la pâte !

Tout d’abord pour pouvoir développer d’autres façons de faire de l’architecture que celle de l’exercice salarié dans une agence bien hiérarchisée. L’envie de pouvoir dire oui ou non à tel

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annexes

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ciné 32 lieu : quar tier espagne, auch. programme : 5 salles de cinéma, bureaux, bar, restaurant. maître d’ouvrage : association ciné32. maître d’œuvre : encore heureux architectes, chef de projet : amaury greig. surface : 2700m2 budget : état : chantier en cours.

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annexes mus lieu : suresnes. programme : musée d’histoire urbaine et sociale. maître d’ouvrage : ville de suresnes. maître d’œuvre : encore heureux architectes associés à aavp, chef de projet : sonia vu. surface : 900m2 budget : 2,8 millions d’€. état : chantier en cours.

©encore heureux

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annexes

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pôle max jacob lieu : quimper. programme : théâtre, conservatoire, bar, salles... maître d’ouvrage : ville de quimper. maître d’œuvre : encore heureux architectes associés à bva, chef de projet : s. vu / a. chiron. surface : 2300m2 budget : 4,4 millions d’€. état : dce en cours.

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annexes domolab lieu : aubervilliers. programme : showroom, espace de réunion, de demonstration. maître d’ouvrage : saint gobain recherche. maître d’œuvre : encore heureux architectes, chef de projet : agathe chiron. surface : 1500m2 budget : état : livré en septembre 2011.

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annexes petit bain lieu : quais de seine, paris. programme : salle de concer t flottante, bar, restaurant. maître d’ouvrage : association la guinguette pirate. maître d’œuvre : encore heureux architectes, chef de projet : margot cordier. budget : 2,2 millions d’€. état : livré en juin 2011.

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annexes herbes folles lieu : bouches de métro, paris. programme : intervention ar tistique par ticipative. maître d’ouvrage : sans, nuit blanche 2001. maître d’œuvre : encore heureux surface : budget : état : réalisé en 2001 ©encore heureux

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annexes photomaton voilà quelques images du photomaton que j’ai réalisé pour l’anniversaire des 10 ans d’encore heureux. le thème de la soirée était “couleurs” et l’idée était de n’avoir qu’à appuyer sur un bouton pour laisser un souvenir de son passage.

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annexes remerciements à toute l’équipe d’encore heureux pour leur accueil, leur patience, et leur bonne humeur : à agathe pour m’avoir soutenu dans mon calvaire autocad, à amaury pour m’avoir évité la réalisation de la maquette de sanitaires, à clémence pour avoir occupé le poste vide à côté du mien, à glennie pour toutes ces petites choses qui dépannent, à julien pour ses patisseries orientales, à margot pour son café du matin, à nicola pour m’avoir confié la réalisation de la maquette de sanitaires, et à sonia pour m’avoir lancé sur autocad. à alex et pauline pour ce tour dans le monde de la photo.

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ensag

fĂŠvrier 2012


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