Regarsd croisés : Femmes d'asie

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Femmes d'Asie

Graphisme : Bibliothèque de Toulouse – Impression : Mairie de Toulouse

Dans le cadre de la manifestation Femmes d’Asie organisée par la Médiathèque José Cabanis, en partenariat avec le festival Made in Asia, du 19 janvier au 7 mars 2010. Naître, grandir et être femme en Asie. Une réalité qui recouvre une grande diversité de situations bien sûr mais aussi des problématiques communes. Victime de nombreuses brimades et discriminations, comme encore dans trop d’endroits dans le monde, le statut des femmes d’Asie est parfois plus complexe et nuancé, comme le montre l’existence de sociétés matriarcales ou la figure des concubines. Quel regard portons nous sur les femmes d’Asie ? Que savons nous d’elles, des défis auxquels elles sont confrontées, de nos différences ? Portraits de femmes… La Bibliothèque de Toulouse vous propose une sélection de romans, documentaires et films qui illustrent ce thème des femmes d’Asie. © Axelle de Russé

© Nadia Ferroukhi


romans

documentaires

TROUéE DANS LES NUAGES Chi Li, Actes Sud, 1999

Nakusha l’indésirable : femmes d’asie opprimées Laurence Binet, La découverte Syros, 1997

« Rien n’échappe à la clairvoyance des foules », dit une maxime maoïste. L’existence de Zeng Shanmei et de son époux Jin Xiang, tous deux employés de l’Institut de recherches métallurgiques de Wuhan, connaît un véritable assentiment collectif parmi les voisins, amis et collègues. Jin Xiang gagne de l’argent sans conviction ni passion, « presque pour faire comme tout le monde ». Quant à Shanmei, sa féminité peut-être un peu trop magnétique est heureusement tempérée par une figure suffisamment ordinaire pour échapper au « destin amer des femmes trop belles ». Ainsi, lové dans une vie à la taille de cette excellente réputation - cette seconde peau, sans doute plus chère aux Chinois que la première - le couple vit paisiblement comme « deux feuilles vertes sous le soleil ». Mais voilà que Shanmei, au détour d’une conversation, apprend que son mari a omis de lui dire dit certaines choses de son passé… Chi Li, le regard teinté du pessimisme des enfants de la Révolution culturelle, s’attache à faire vivre dans ses récits le quotidien des habitants de Wuhan, l’immense capitale provinciale du Hubei. Outre sa qualité, l’œuvre de Chi Li a ceci de précieux qu’elle sait réparer nos yeux abîmés par les couleurs franches et sans nuances de cette Chine que nous côtoyons si souvent dans nos médias…

Laurence Binet nous fait toucher ici du doigt le quotidien de plus d’un tiers des femmes dans le monde. Partant de deux témoignages auxquels on voudrait tant ne pas croire – c’est alors que l’expression « la réalité dépasse la fiction » prend tout son sens – l’auteure monte un dossier sur la condition des femmes en Asie, comme un état des lieux des oppressions, des violences, des humiliations dont les femmes sont les victimes. En Inde, en Afghanistan, en Chine, où naître femme est culturellement et parfois même légalement une « malédiction », les guerres et la pauvreté exacerbent la situation.

EO CHI disponible à Cabanis CHI disponible à Saint-Cyprien LA CANGUE D’OR, LUST CAUTION, ROSE ROUGE ET ROSE BLANCHE Zhang Ailing, Bleu de Chine, 1999 © Nadia Ferroukhi

© Nadia Ferroukhi

Femmes d’Asie

Au milieu des convulsions de l’histoire contemporaine chinoise, des explosions de violence, des mutations économiques, des foules enfiévrées ou du vacarme assourdissant des grues, il y a une petite voix, précieuse et rare, qui, depuis plus de cinquante ans serine des histoires intemporelles. Une femme, un homme, des chassés-croisés amoureux, le trouble, les frémissements, la tragédie, des vies que hante l’être absent. Mais il y a surtout la langue finement ciselée de l’écrivaine Zhang Ailing, ce souffle droit, cet allant, cette liberté de ton, cet esprit, cet équilibre qui tient du miracle, l’évidence éclatante d’un talent qui l’eût probablement conduite au prix Nobel si… Zhang Ailing fut une mauvaise Chinoise : elle ne s’abstint pas d’écrire lors de l’occupation japonaise. Plus encore, elle fut une mauvaise communiste. Elle émigra en 1952 à Hong Kong, puis aux ÉtatsUnis, connut des décennies d’exil et de censure en Chine continentale. Aujourd’hui, dans les librairies de Shanghai à Pékin, de Xi’an à Chengdu, au rayonnage Zhang Ailing, se presse du matin au soir un essaim sans cesse renouvelé de jeunes lecteurs - souvent idolâtres - animés par une troublante et mystérieuse connivence avec cette Chine que ne cessa d’écrire la grande dame expatriée, décédée en 1995 à Westwood, Californie. Seule.

EO ZHAN disponible à Cabanis

Lire ce petit livre est très douloureux. D’un point de vue de femme, il engage une grande colère mêlée d’incompréhension et d’impuissance. On se révolte contre l’idée même d’être chanceuse de ne pas être née là bas. Et puis, au fil de la lecture et la réflexion qu’elle amène, on prend toute la mesure de la complexité et de la gravité de la situation. Dans une société où la question de la lutte des femmes et l’idée de féminisme fait encore, au mieux sourire, mais souvent agace, il est important de ne pas oublier que nous vivons tous dans un monde où il est toujours nécessaire de rappeler que les droits de l’homme sont aussi ceux de la femme.

305.4 B disponible à Cabanis J 950 B disponible à Cabanis RJ BIN disponible à Fabre


Une maison sans fille est une maison morte : la personne et le genre en sociétés matrilinéaires et-ou uxorilocales Marie-Claude Mathieu, Éditions de la maison des sciences de l’homme, 2007 « Une maison sans fille est une maison morte » est une étude ethnologique qui pose la question du genre et de la personne dans les sociétés rares que sont les sociétés matrilinéaires et uxorilocales présentes dans le monde entier et notamment en Asie. La matrilinéarité désigne la transmission de la filiation par le mère quand l’uxorilocalité indique que l’homme quitte sa famille pour vivre dans celle de son épouse. Sous la direction de l’anthropologue Nicole-Claude Mathieu, les différentes enquêtes menées ici interrogent ce que ces structures sociales engagent d’inégalités ou d’équités dans le rapport entre les sexes. Elles questionnent les rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes, l’image du corps de la femme et sa symbolique. Elles redéfinissent le notion de matriarcat contre l’idée communément admise qu’il en est une forme de pouvoir des femmes sur les hommes. Cette approche très objective de la positions des femmes nous conduit à réinterroger nos certitudes en la matière. Montrant une grande hétérogéneité des situations, ces enquêtes engagent à aborder la question de la condition des femmes dans toute sa complexité. Ces sociétés rares nous renvoient à nos propres structures et nous aident à les déconstruire pour mieux les saisir.

306.8 M disponible à Cabanis

© Axelle de Russé

La fabrique des femmes : du village à l’usine : deux jeunes chinoises racontent Frederick Taylor, JC Lattès, 2009 À travers la vie de migrante de deux adolescentes, l’auteure elle-même d’origine chinoise nous fait découvrir le monde impitoyable de ces « cités-usines » où une ouvrière en remplace une autre très rapidement. Vie harassante ou pour moins de 30€ ces filles travaillent 7 jours sur 7 mais aussi découvrent la liberté loin du village natal et de ces coutumes ancestrales. Raison qui fait que les filles plus que les garçons ont envie de tester l’aventure de la ville avec l’ambition de s’élever dans l’échelle sociale et de devenir riche un jour. Ouvrage captivant car on est au cœur de la vie de ces jeunes filles et le lecteur peut partager leurs sentiments. Entre roman et documentaire.

305.4 C disponible à Cabanis

Femmes d’Asie

DVD Celles qui ont de petits pieds Film réalisé par Bai Budan Bibliothèque Publique d’Information Durant près de deux heures, Bai Budan nous donne à voir ce qu’est le quotidien d’un couple octogénaire installé dans un village de la province de Shanxi à l’ouest de Pékin. Nous sommes en 2003/2004, et nous suivons pendant toute une année la vie de Madame Bai, qui à l’âge de sept ans a eu les pieds bandés selon le respect de la coutume ancestrale. Ce documentaire à la fois riche et troublant dresse le portait de la société traditionnelle chinoise, à dix mille lieues de la chine contemporaine. Ce conflit intergénérationnel est d’ailleurs présent tout au long du film. Le défilement des images est assez lent. Lenteur justifiée puisque Bai budan nous donne à voir la misère de la vie paysanne (à près de quatre-vingt dix ans Madame Bai et son mari sont encore contraints de travailler la terre pour survivre) dans cette région reculée - voire coupée du monde – et de ce couple représentatif d’une chine rurale qui ne vit pas à la même allure que leur petits enfants. Ce n’est qu’en toute fin que nous avons enfin la réponse à notre question : pourquoi les pieds des jeunes filles étaient-ils bandés ? Alors les images se font plus vives et les dialogues plus rapides, nous comprenons cette vie de soumission qu’ont enduré et endure encore « celles qui ont de petits pieds ». Le bandage des pieds était pratiqué à des fins érotiques, dans le but de satisfaire le futur époux. D’emblée ces générations de chinoises étaient vouées à une existence d’asservissement et de souffrance. La douleur est omniprésente ; qu’elle soit physique ou moral. Madame Bai peine énormément à se mouvoir, cette douleur est suggérée, à aucun moment notre octogénaire à laquelle nous nous attachons ne revendique sa souffrance. Elle subit encore et toujours malgré son grand âge. Alors que son mari ne s’en prive pas, il se plaint sans cesse de sa mauvaise santé, et exprime clairement l’importance de SA torture quotidienne. À l’image de sa démarche bancale, la vie de Madame Bai a été une lutte permanente contre son désir de liberté, d’évasion, une vie de soumission à un système archaïque proche de l’absurde. Ce film a obtenu le prix des bibliothèques du festival Cinéma du réel 2006.

305.26 B disponible à Cabanis


Entre tradition et modernité : Les femmes japonaises, xie et xxie siècles Femmes galantes, femmes artistes dans le Japon ancien : XIe-XIIIe siècle Pigeot, Jacqueline Gallimard, 2003 (Bibliothèque des histoires)

© Axelle de Russé

Dans le Japon du XIe-XIIIe siècle, loin d’être vilipendées ou méprisées, les courtisanes furent admirées par les lettrés et les poètes et suscitèrent même la réflexion des moines bouddhistes. L’auteur, spécialiste du Japon, nous livre une étude approfondie du statut de ces femmes, qui plus que de simples « femmes de divertissement », furent également considérées comme de véritables artistes représentatives de la culture japonaise.

709.5 P disponible à Cabanis

Cinéma Les actrices sont un bon moyen de rendre compte de la vitalité et de la diversité du cinéma asiatique. Beaucoup se sont fait connaître par des films d’action, des épopées historiques, d’autres ont choisi un registre réaliste ou poétique, voire onirique. Si certaines ont acquis une renommée internationale dans les nombreux festivals, elles restent néanmoins très attachées à leurs origines : elles contribuent à sublimer les différences culturelles des pays d’Asie et à faire connaître cet immense et multiple entité.

2046 Réalisé par Wong Kar wai

Gothic & Lolita : Photos de Masayuki Yoshinaga et Katsuhiko Ishikawa Phaidon, 2007

Hong Kong, 1966. Dans sa petite chambre d’hôtel, Chow Mo Wan, écrivain en mal d’inspiration, tente de finir un livre de science-fiction situé en 2046. À travers l’écriture, Chow se souvient des femmes qui ont traversé son existence solitaire. Passionnées, cérébrales ou romantiques, elles ont chacune laissé une trace indélébile dans sa mémoire et nourri son imaginaire.

R 791.49 WON disponible à Cabanis Épouses et concubines Réalisé par Zhang Yimou

Plongeon dans le Japon contemporain avec le mouvement « Gothic & Lolita » apparu dans les années 1990 qui illustre par son extravagance une jeunesse avide de liberté et de création. Fuyant le modèle parental, ces Lolitas à l’affût de toute innovation, proposent dans leurs choix vestimentaires, un exutoire à une société marquée par la crise économique.

766.2 Y disponible à Cabanis

Femmes d’Asie

Chine du nord dans les années 20, Songlian, 19 ans, est contrainte d’abandonner ses études à la mort de son père. Pour subvenir à ses besoins, elle se résigne à devenir la quatrième épouse du riche maître Chen. Arrivée dans la demeure de ce dernier, elles est aussitôt impliquée dans les luttes impitoyables auxquelles se livrent les autres femmes. L’enjeu de cette rivalité : la lanterne rouge, signe de la faveur du maître et donc du pouvoir dans la maison… Festival de Venise : Lion d’argent, 1991

EPOU disponible à Cabanis, Empalot, Saint-Exupéry En février, découvrez tous les films du cyle de projection Made in Asia : Féminin et plurielles, à la Médiathèque José Cabanis.


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