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La question de l’autorité
La question de l’autorité est fondamentale dans l’étude de la théologie. Tous ceux qui se situent à l’intérieur du concept large de théologie «chrétienne» admettent sans doute l’autorité de Dieu comme norme suprême de la vérité. Mais la manière dont cette autorité est conçue et exprimée diffère beaucoup à l’intérieur du christianisme.
I. L’autorité dans le libéralisme Le subjectivisme est la caractéristique du libéralisme, même si le centre de ce subjectivisme varie selon les individus. Quelqu’un a ainsi pu déclarer: «La Parole de Dieu inclut ‘tout acte de Dieu qui établit une communication entre Dieu et l’homme’.»1 Cette communication s’opère par la raison, les sentiments ou la conscience de l’homme.
A. La raison La raison a toujours occupé une place prépondérante dans la pensée libérale. C’est évidemment dans la sphère de la raison que s’élaborent les concepts qui servent de base pour la communication entre des personnes. La raison est le canal nécessaire pour délivrer et recevoir la vérité, et les évangéliques l’admettent. Mais le libéralisme a certainement érigé la raison humaine en juge de la vérité, et souvent même en créatrice de la vérité. La raison devient autonome, n’est soumise à aucune autorité supérieure ou extérieure, mais elle est aussi sérieusement limitée par sa finitude et sa faillibilité.
B. Les sentiments En réaction au rationalisme, Schleiermacher (1768-1834) développa sa théologie du sentiment. Il mit l’accent sur l’analyse de l’expérience religieuse et fonda la religion sur le sentiment de dépendance ou la conscience subjective. Sa théologie devint de l’anthropologie et de la psychologie. C’est pour cela que Karl Barth considérait Schleiermacher comme le champion du libéralisme religieux.
1 L. Harold DeWolf, The Case for Theology in Liberal Perspective, Philadelphie, Westminster, 1959, p. 17.
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