Sécurité Privée #17

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Sécurité Privée septembre / novembre 2011 #17

Le magazine d’information des acteurs de la profession

Alternance

Tous gagnants ! protection rapprochée

Un secteur étroit difficile à cerner

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Scoop à la Une rentrée 2011

APS, télésurveillance… une rentrée sous le signe de la nouveauté !

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2 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

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éditorial éditorial

L

a rentrée rime souvent avec nouveautés. Et cette rentrée 2011 ne nous décevra pas ! Notre secteur est en effet à l’aube d’une vaste transformation qui va modifier en profondeur les comportements de la profession. Une mutation polycéphale dont les répercussions vont rejaillir sur la façon d’exercer notre métier mais aussi créer des convergences et nécessiter de véritables indicateurs économiques de la sécurité privée. Autant d’éléments qui conduisent l’USP à évoluer.J’y reviendrai...

Par Claude tarlet, président de l’USP, Union des entreprises de sécurité privée et vice-président de la coess, confédération européenne des services de sécurité

Le CNAPS va remodeler le paysage de la sécurité privée Depuis plus d’un an, le CNAPS occupe et préoccupe tous les acteurs de la profession. Contesté, critiqué, défendu ou plébiscité ; machin ou épouvantail, il alimente tous les fantasmes. Mutatis mutandis, le CNAPS devient une réalité le 1er janvier 2012. Il s’agit désormais de consacrer les quelques mois qui nous séparent de cette échéance à l’explication, à la pédagogie, à l’information.Un des rôles de toute organisation professionnelle consisteen amont - à débattre, dialoguer et négocier avec les autorités compétentes lors de la proposition de mesures nouvelles mais aussi - en aval - à accompagner ses adhérents et toutes les entreprises dans leur mise en œuvre.Nous sommes rentrés dans cette phase concrète et décisive.Nos entreprises disposent

La sécurité privée en mutation de trois mois pour « digérer »,comprendre et apprivoiser l’animal CNAPS.L’USP va les accompagner. Dans ce cadre, Sécurité Privée y consacrera son prochain numéro. Nous organiserons également un colloque au mois de décembre dans ce but. Hommes et technologies : convergence en voie de développement Autre fait marquant de cette rentrée,la convergence encore et toujours renforcée entre les hommes et les technologies, modifie la stratégie marketing de nos entreprises. Qu’on le veuille ou non, cette évolution s’apparente aujourd’hui plus à un organisme transgénique qu’à une forme de convergence tant les deux agents qui le composent sont devenus indissociables. Rien d’étonnant en cela. Cette transformation n’est qu’une réponse que les professionnels de la sécurité adressent à la demande d’un marché qui s’est considérablement modifié : les risques auxquels sont confrontées les entreprises et les particuliers nécessitent de plus en plus la mise en place de solutions technologiques des plus performantes aux plus éprouvées. C’est ainsi que la télésurveillance fait un grand retour en force. En effet, quelle solution mieux que la télésurveillance permet de prévenir les risques incendie, les malveillances ou encore de veiller sur les personnes qui se voient contraintes de rester à domicile ?

Le salon APS en est le témoin visible (lire en page 28).Nous y serons. Mais nous ne nous arrêterons pas là. À l’aune de ces enjeux, l’USP a pris une décision stratégique. Nous avons donc décidé de faire vivre au sein de notre organisation une nouvelle branche : USP Télésurveillance (lire en page 34). Disposer de repères économiques fiables La rentrée, c’est aussi l’heure des bilans… et des résolutions. Plus fourmi que cigale cet été, j’ai pu échanger avec de nombreux dirigeants, élus et journalistes sur notre métier. Et ils sont unanimes : la sécurité privée manque cruellement de repères et d’indicateurs économiques fiables. Le morcellement du marché et l’abondance des effectifs n’expliquent pas tout. Sur ce point, une démarche intéressante a été lancée, donnant le jour à une nouvelle catégorie d’entreprises : les Safimo, secteurs à forte intensité de main d’œuvre opérationnelle (lire en page 16). Ce nouveau-né porté par le MEDEF et le Groupement pour les Services va nous apporter de nombreux atouts notamment en matière « d’existence économique ». L’USP y contribue fortement. Nous vous informerons de l’avancée des travaux en cours. Je disais que cette rentrée allait être mouvementée… Elle le sera. Mais je suis convaincu que les mouvements évoqués (quelquesuns seulement !) sont favorables. A nous de les suivre !

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Sommaire

Sommaire

ISSN 1055 - 1606 Dépôt légal à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Claude Tarlet Sécurité Privée “Le magazine de référence des acteurs de la profession” est un titre appartenant à l’USP (Union des entreprises de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous ce nom depuis 2007.

rentrée 2011

Scoop à la Une

24, rue Firmin Gillot 75015 Paris Tél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18 E-mail : contact@uspsecurite.org Site Internet : www.securite-privee.org COMITÉ DE RÉDACTION Dominique Legrand, Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez, Annabelle Ripoll, Claude Tarlet Sécurité Privée est édité par Fluide 5 rue Saint Joseph 75002 Paris Tél. : 01 78 09 68 82 - Fax : 01 72 10 00 71 E-mail : contact@fluide-com.fr Site Internet : www.fluide-com.fr RÉDACTION redaction@fluide-com.fr Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-Diez Tél. : 01 78 09 68 82 - E-mail : sld@fluide-com.fr Conception graphique : Fluide Crédits photographiques : Fotolia, Fluide. Ont collaboré à ce numéro : Stéphanie Bergouignan, Jean-Claude Delage, Michel Eynaud, Remi Fargette, Philippe Frasier, Xavier Latour, Dominique Legrand, Nicolas Le Saux, Stéphanie Macedo, Franck Namy, Pierre Moreau, Annabelle Ripoll, Claude Tarlet. PUBLICITÉ Chef de publicité : Lionnel Bennegent 01 78 09 68 85 E-mail : lb@fluide-com.fr ABONNEMENT ET DIFFUSION Le magazine est vendu par abonnement. Pour toute demande d’achat au numéro, contactez : Annabelle Ripoll 01 78 09 68 83 E-mail : ar@fluide-com.fr IMPRESSION Imprimerie Montligeon 61400 St Hilaire le Châtel Téléphone : 02 33 85 80 00

Formation L’alternance, tous gagnant !

décryptage Protection rapprochée, un secteur étroit difficile à cerner éditorial

Instantanés Entreprises Facts&Figures Analyse Innovations Rendez-vous

Décryptage

Protection rapprochée. Un secteur étroit difficile à cerner

En couverture

Rentrée 2011. Scoop à la Une

Dura Lex, Sed Lex L’actualité du droit

Cahier spécial vidéoprotection

Vidéoprotection urbaine. Nouveauté et prespective

Formation

Alternance, tous gagnants !

Cosmopolitis

Mexique. Les grands chantiers du président Calderon

Lu pour vous Sélection

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Entreprise Instantanés NOMINATION

CESSION

Securitas France décide de relancer son activité Accueil en nommant Marc Goetz, professionnel de l’hôtellerie, directeur général de Securitas Accueil au 1er septembre 2011.

Le groupe de sécurité Gunnebo vient de signer un accord avec le fonds Procuritas Capital Investors IV pour lui céder sa division «Perimeter Protection». Cette division a pour activité principale la fabrication et la commercialisation de solutions et produits de haute sécurité en clôtures et portails destinés aux marchés allemands, français, suédois, norvégiens, danois et finlandais, de même qu’à un certain nombre de marchés d’exportation. Elle emploie 400 collaborateurs et représente un chiffre d’affaires annuel net d’environ 70 millions d’euros. Gunnebo restera cependant actionnaire minoritaire et participera à certains financements. « La cession de la division «Perimeter Protection» est cohérente avec notre stratégie consistant à reconcentrer les activités du Groupe autour des Business Areas Security & Cash Handling, Entrance Control,

Securitas France désigne le nouveau directeur général de sa filiale Accueil, Marc Goetz

A 42 ans, diplômé de l’ESSEC, Marc Goetz débute sa carrière chez Orly Restauration en 1992 en qualité de gérant. Il rejoint ensuite la société Nouvelles Frontières où il évolue de 1993 à 2010 dans le secteur hôtelier. Il commence par la fonction de directeur d’hôtel, puis directeur régional hôtellerie en 1997, et directeur général de la division hôtelière en 2005, pour finir par une mission commerciale pour un partenaire hôtelier du groupe basé à l’Ile Maurice. A travers cette nomination, Securitas France souhaite donner un nouveau souffle à sa filiale Securitas Accueil. « Nous avons développé une filiale Accueil en 1989 en raison de la réglementation française sur les sociétés de sécurité privée, nous obligeant à exercer uniquement des activités sécuritaires (loi du 12 juillet 83). C’est à la fois une activité à part entière et complémentaire de nos métiers de sécurité » déclare Michel Mathieu.

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Aujourd’hui 40% des entreprises en France externalisent leur accueil. Un taux qui monte à 90% lorsque les structures comptent plus de 150 personnes sur site. Ces données donnent de réelles perspectives de développement sur un marché qui confirme une reprise en 2011 après avoir résisté à la crise économique. « Ma priorité est de reprendre des parts de marché en donnant à notre activité Accueil - qui me sera directement rattachée - une totale indépendance et une nouvelle dynamique commerciale. L’objectif est maintenant de proposer à nos clients un service d’excellence et une offre différenciante. C’est le défi que Marc Goetz et ses équipes devront relever dans les années à venir » conclut Michel Mathieu.

Gunnebo vend ses activités « Perimeter Protection » Secure Storage et Services, a déclaré le président et CEO de Gunnebo, Per Borgvall. Avec Procuritas Capital Investors IV, la division Perimeter Protection disposera d’un propriétaire solide et décidé à soutenir son développement en accord avec ses propres objectifs. » La vente sera effective au troisième trimestre 2011.

DéTECTION

Sorhea vise loin avec le laser de Seris

Le leader français de la protection périmétrique a annoncé avoir repris l’activité de lasers télémétriques de Seris, de façon à compléter son offre de produits basés sur le concept de détection précoce d’un intrus avant qu’il ne pénètre dans le bâtiment protégé.

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Le Groupe Seris, qui s’est fortement développé ces dernières années en tant que prestataire de services européen proposant des solutions globales de sécurité-sûreté, a modifié sa stratégie et décidé de céder cette activité à Sorhea. De son côté, Seris Technologies poursuit le développement de son activité de conception et d’installation de systèmes de sécurité multi-technologies. Dans le cadre de cette reprise, Sorhea s’engage à garantir une continuité de service et à se substituer à Seris pour assurer les garanties matérielles en cours, le cas échéant.

Selon Yves Monneret, président de Sorhea, cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de Sorhea d’innovation constante et de croissance externe ; la société rassemblant des technologies électroniques complémentaires pour apporter une offre complète : barrières infrarouge, câble de détection de chocs sur clôture et sur bardage, détecteurs doubletechnologie, barrières hyperfréquence, clôtures détectrices, analyse vidéo et maintenant laser télémétrique.


HYPERVISION

Axone : les nouveaux neurones de la sécurité L’activité de la nouvelle société Axone est centrée autour des applications en Europe et en Afrique d’un hyperviseur situationnel 3D développé en collaboration avec la société canadienne Feeling Software, qui possède un important savoir-faire en simulation 3D. Naoufal El Ouali (ex-Novadis) en est le président et actionnaire majoritaire aux côtés de Novadis.

ACQUISITION

Safran acquiert L-1 et devient n°1 Pass de contrôle d’accès par reconnaissance faciale en 3D. Les gammes des deux sociétés seront préservées et enrichies, grâce aux complémentarités existantes, et offertes ensemble dans de nouveaux packages. Le support client sera renforcé, grâce à la base installée globalement plus importante. Safran, la maison mère des sociétés Morpho et MorphoTrak spécialisées dans la biométrie, a finalisé l’acquisition de leur concurrent L-1 Identity Solutions, comprenant toutes les divisions de L-1 : biométrie, accès d’entreprise, identification sécurisée et services d’enregistrement. La transaction s’est montée à 1,09 milliards de dollars, L-1 réalisant un chiffre d’affaires de plus de 450 millions de dollars

Cet hyperviseur de sécurité électronique intègre la vidéosurveillance, le contrôle d’accès, les informations de détection incendie, la RFID active, les données GPS et de SIG, et comprend des fonctionnalités de gestion prévisionnelle des risques et de situation management. Le logiciel permet d’afficher les images et les données pertinentes d’un point d’intérêt par simple clic sur ce point dans un plan, et d’’inclure les vidéos directement dans les vues 3D des espaces protégés. Il est orienté vers les besoins des infrastructures militaires, des aéroports, des villes, des universités et des applications possédant des besoins complexes en sécurité. Axone prend un bon début avec la mise en place d’une plate-forme expérimentale dans une gare importante des transports parisiens,qui sera complètement modélisée en 3D.

en 2010. Safran devient ainsi le leader mondial des solutions d’identité biométriques. Dans le portefeuille de L-1, société d’à peine cinq ans, figurent les gammes de sociétés acquises par L-1 en 2008 lors d’une importante phase de croissance externe : Digimarc, devenue la division d’identification sécurisée, et Bioscrypt, devenue la division d’accès d’entreprise, dont la gamme comprend notamment les excellents systèmes 3D Fast-

BTP

110 caméras pour Evitech Evitech, en partenariat avec la société Telem du groupe Onet Sécurité, est en train de finaliser le déploiement de la protection d’un très gros chantier avec pas moins de 110 caméras thermiques couplées avec la solution Jaguar d’Evitech, pour la protection périmétrique par analyse vidéo intelligente d’un site français de production d’énergie isolé et vallonné, avec une périmétrie de plus de 5 km. Sur ce site la solution d’Evitech assure l’intégralité de la surveillance anti-intrusion, en complément de la clôture grillagée. Sur événement les alarmes sont remontées à l’opérateur de télésurveillance qui en retour se connecte à Jaguar pour visualiser les images live ou enregistrées sur alarme. L’analyse intelligente permet de n’enregistrer que les

évènements pertinents, ce qui facilite le travail des agents de télésurveillance. Le système Jaguar est équipé d’un serveur web auquel se connectent les télésurveilleurs via un client léger dans un navigateur web. Cette commande a permis à Evitech de réaliser un trimestre exceptionnel.

Les entités de L-1 seront intégrées sous le nom MorphoTrust aux côtés de Morpho et MorphoTrack dans le monde entier, à l’exception des US où certaines entités en relation avec le gouvernement opèrent dorénavant dans le cadre juridique d’un proxy. Robert Eckel, auparavant Président de la division d’identification sécurisée de L-1 et exPrésident de l’activité systèmes d’identification de Digimarc, a été nommé à la tête de MorphoTrust USA.

CONTRôLE D’ACCéS

Castel chez les bretons Castel, acteur français historique du contrôle d’accès et de l’interphonie de sécurité, s’implante en Grande-Bretagne avec la création de sa nouvelle filiale Castel Communication & Security UK Ltd. Filiale depuis 2010 de FDI Matelec, membre du groupe Urmet, Castel poursuit sa croissance en se développant à l’export, et a également renforcé son équipe export basée en France. La nouvelle filiale britannique est dirigée par Stuart Hibberd, qui dispose d’une longue expérience sur le marché britannique de l’interphonie professionnelle, assisté d’une personne au service technique. CASTEL UK bénéficie également de tout le support technique et commercial de CASTEL France.

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Facts & Figures Instantanés

BIOMéTRIE

LéGISLATION

Beau temps pour le brouillard dans les ERP La Commission Centrale de Sécurité du ministère de l’Intérieur a autorisé dans son avis du 7 avril dernier la mise en place de générateurs de brouillard opacifiant dans les établissements recevant du public, selon certaines modalités. Les systèmes utilisés doivent être conformes à la norme NF EN 50131-8 de mai 2009 relative aux « Systèmes d’alarme - Systèmes d’alarme contre l’intrusion et les hold-up - Partie 8 : Systèmes/ dispositifs générateurs de fumée ». Ils peuvent être implantés et utilisés sans restriction dans les ERP de la 5ème catégorie ainsi que dans les réserves, ou zones inaccessibles au public des ERP du 1er groupe, isolées par des parois verticales et des portes fermées. Dans tous les autres cas, les systèmes peuvent être installés sous réserve d’être désactivés pendant la présence du public. Cette évolution de la position de la CCS fait suite à un souhait des buralistes d’inclure ces matériels dans le périmètre de l’aide financière à la sécurité des débits de tabac prévue par le décret n° 2006-742 du 27 juin 2006, et à la prise en compte de la récente norme NF EN 50131-8, encadrant notamment l’innocuité du brouillard généré, et garantit en France par l’attestation de conformité CNPP Approval. Pour en savoir plus : www.cnpp. com/fr/Evaluer/CNPP-Approval

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MorphoAccess® VP, premier terminal de contrôle d’accès biométrique multimodal à obtenir une autorisation de la CNIL

EAUX TROUBLéES

La piraterie maritime se renforce

La CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) vient d’autoriser pour la première fois en France l’utilisation du premier terminal biométrique multimodal, MorphoAccess® VP, pour contrôler l’accès à une entreprise. MorphoAccess® VP est le premier dispositif au monde à allier la reconnaissance des empreintes digitales et du réseau veineux des doigts. La CNIL a estimé que les mesures de sécurité proposées par le dispositif permettaient de réduire considérablement le risque d’usurpation d’identité et de détournement de finalité. Morpho a conçu le produit selon le principe de « Privacy by Design » en collaboration avec le service d’expertise de la CNIL, afin de respecter les exigences en matière de sécurité et de protection des données. L’autorisation a été accordée pour une utilisation en mode « identification », où les données biométriques sont conservées dans le terminal. Morpho a reçu le « Security Innovation Award » au salon Security Essen 2010 pour cette technologie multimodale avancée. Consultez le site Internet de la CNIL pour obtenir plus d’informations, www.cnil.fr.

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Selon le nouveau rapport du Bureau maritime international (BMI), les attaques contre les navires se sont intensifiées au premier semestre 2011. Le BMI recense 266 incidents, soit 196 de plus que l’année dernière pour la même période. Les eaux somaliennes détiennent encore le record des attaques avec 60 % des cas, en l’occurrence 163 contre 100 en 2010. 20 navires et 420 membres d’équipages sont détenus par les pirates somaliens. 361 marins ont été capturés cette année, 13 étant gardés en otage. Le BMI souligne que le niveau de violence des agressions augmente et que les pirates n’hésitent plus à agir en cas de météo dangereuse comme pendant la mousson. En revanche, le nombre de détournements diminue, passant de 27 à 21, une conséquence du déploiement de plus en plus important des marines de guerre

de différents pays. A travers le monde, le bilan est élevé, 495 marins otages, sept tués, trenteneuf blessés. 99 navires abordés, 76 incendiés mais 62 attaques repoussées Les assauts très dangereux, notamment avec des lance-roquettes sont aussi en augmentation. Pour les côtes africaines, notamment le Bénin, 12 attaques ont été organisées contre aucune en 2010. 50 autres incidents sont à déplorer en Asie du Sud-Est et une dizaine en Amérique latine. Malgré les efforts déployés par la communauté internationale, la piraterie est toujours un danger qui nécessite la mise en oeoeuvre de mesures de sécurité effectives sur les navires afifin d’éviter le pire pour les personnes et les biens. Source : GEOS


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Facts & Figures Instantanés

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C’est dit !

197 000

C’est le nombre de sapeurs pompiers volontaires (sur le 250 000 que compte la France). 197 000 sapeurs pompiers qui depuis le 21 juillet dernier ont enfin acquis un nouveau statut juridique. Cette nouvelle loi précise ainsi que l’activité « repose sur le volontariat et le bénévolat» et « n’est pas exercée à titre professionnel, mais dans des conditions qui lui sont propres». Et ajoute que les pompiers volontaires ne toucheront dorénavant plus de « vacations », mais des « indemnités ».

Créée pour faciliter l’engagement des pompiers volontaires et pour les protéger davantage sur le plan social et pénal, le danger n’est pour autant pas complètement écarté. En effet, un directive européenne actuellement en discution menace encore le système français du volontariat. Cette directive envisage d’assimiler l’activité des pompiers volontaires à du travail avec encadrement du temps d’activité, versement d’un salaire, cotisations et CSG.

Alors que 80% des pompiers français sont volontaires, cette directive pourrait avoir des conséquences lourdes sur l’organisation des secours en France. A suivre ...

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« Alliance Police Nationale ne cesse de réclamer, comme aujourd’hui bon nombre de parlementaires de la majorité présidentielle et de professionnels de la sécurité, l’arrêt de la RGPP, actuellement en vigueur au ministère de l’Intérieur. Chacun imagine sans peine la portée d’une décision visant à lancer, dès 2012, une nouvelle phase de réduction des effectifs policiers. Une telle initiative ne manquerait pas de mettre en difficulté le ministère de l’Intérieur, au moment où l’action de celui-ci deviendra un sujet majeur du débat présidentiel. Il est clair qu’à ce jour, policiers et gendarmes, engagés quotidiennement sur la voie publique, assurent sans faille leur mission de protection des personnes et des biens. Ceux-ci restent mobilisés, malgré une réforme de la garde-à-vue inadaptée qui complique considérablement leur travail, une certaine pression hiérarchique de plus en plus pesante qui provoque chez eux un stress certain, et des missions indues encore trop nombreuses. Une poursuite de cette révision générale serait catastrophique, en terme d’image offerte à la population, et insupportable pour tous ceux qui subissent, dans leur service d’affectation, la rigueur de ces décisions. Les policiers peuvent comprendre l’effort exigé, car ils sont aussi des citoyens éclairés, mais ils ne pourront accepter de voir cette situation perdurer sans se décourager. S’ils baissent les bras, c’est le service public de sécurité qui sera mis à mal. Et l’État sera alors affaibli… et justement critiqué ! » Jean-Claude Delage, secrétaire général d’Alliance Police Nationale.

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CNIL

Des établissements scolaires sont mis en demeure de modifier leurs dispositifs de vidéosurveillance jugés excessifs Plusieurs établissements scolaires ont été mis en demeure par le Président de la CNIL de modifier leurs dispositifs de vidéosurveillance. Lors de contrôles, la CNIL a constaté que ces dispositifs filmaient en permanence des « lieux de vie ».Les élèves et les personnels de l’établissement étaient ainsi placés sous une surveillance permanente. Certains établissements scolaires utilisent maintenant depuis de nombreuses années la vidéoprotection afin de renforcer la sécurité de leurs abords. Ces dispositifs, parce qu’ils filment la voie publique, doivent être autorisés par le préfet. Depuis quelques mois, la CNIL reçoit un nombre croissant de plaintes d’associations, de parents d’élèves ou d’enseignants concernant l’installation de caméras au sein même d’établissements scolaires et non plus seulement sur la voie publique. La CNIL a effectué des contrôles auprès de certains des établissements mis en cause afin d’apprécier la régularité de ces dispositifs.


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Facts & Figures Instantanés élection

Philippe Frasier est élu président national de l’ADMS, Association nationale Des Métiers de la Sécurité

Philippe Frasier, dirigeant de l’entreprise AFG spécialisée dans les alarmes et les automatismes, vient d’être élu par ses pairs président de l’Association nationale Des Métiers de la Sécurité (ADMS). L’ADMS regroupe les entreprises de tous les métiers de la sécurité. Au programme de ce nouveau mandat : lutter contre le travail illégal et faire reconnaître les professions de la sécurité. Philippe Frasier, 53 ans, débute sa vie active à 16 ans en tant qu’électricien.A 20 ans,il intègre le monde de la sécurité en qualité de technicien en alarme. Il crée sa première société d’alarme à 24 ans. A 36 ans, il fonde une nouvelle société, AFG, dont il est toujours le dirigeant. Philippe Frasier est un homme d’engagement. A la fonction de Président de l’ADMS depuis juin dernier, s’ajoutent d’autres mandats. Administrateur à la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et à la CGPME Oise, il est également Vice-président de la Chambre de Métiers et de l’artisanat (CMA) de l’Oise. La société AFG est spécialisée dans les alarmes et les automatismes.AFG est basée dans l’Oise à Verberie et dans le Val de Marne à Vitry sur Seine. Aujourd’hui, AFG compte 20 collaborateurs, plusieurs milliers de clients sur les deux sites et réalise un chiffre d’affaire de 1.5M€. L’Association nationale Des Métiers de la Sécurité (ADMS) représente les entreprises de l’ensemble des métiers de la sécurité. Elle a pour mission d’apporter conseil et assistance à ses membres en suscitant une synergie interprofessionnelle des métiers de la sécurité dans le cadre de la législation en vigueur, notamment en matière de protection des biens et des personnes.

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L’objet de cette association est de favoriser les échanges d’informations entre professionnels de la sécurité et les organismes publics et privés, en vue de promouvoir la connaissance et la définition des différentes prestations, d’améliorer leurs qualités en fonction de l’évolution et de l’avancée des technologies nouvelles. « Je crois profondément au rassemblement et aux échanges entre hommes et femmes de même profession. L’ADMS m’a beaucoup apporté dans mes missions de dirigeant d’entreprise. Aujourd’hui, en prenant la Présidence de l’association à la suite de Michel Malabre, je m’engage à écouter chacun des membres, prendre le temps d’étudier chaque requête, continuer à travailler à la reconnaissance de nos métiers de la sécurité avec les autorités, et cela, au plus haut niveau. Je porterai plus particulièrement mes efforts sur la lutte contre le travail illégal. Je souhaite également développer la notoriété de notre association pour faire reconnaître les professions de la sécurité. Pour cela, il faut être représentatif et je souhaite donc développer le nombre d’adhérents » déclare Philippe Frasier.

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Sur 4 entreprises victimes d’un incendie, près de 3 ne reprennent pas leur activité.

En route vers le PV électronique… Par note de service, datée du 9 août 2011, la DCSP annonce la généralisation du procès-verbal électronique (PVe) d’ici fin juin 2012. Cette mise en place s’effectuera à l’issue de deux phases d’expérimentation qui se sont déroulées en mars et août 2011. Le PVe traitera, à terme, toutes les contraventions des quatre premières classes soumises à la procédure de l’amende forfaitaire, voire celles de 5e classe.

nouvel acteur

TRAKKA s’implante en France TRAKA, leader mondial de solutions innovantes pour la gestion des clefs et des ressources matérielles, a décidé de développer sa marque en France. En effet,A7 PROTECTION deviendra TRAKA dès septembre. À suivre…

NOMINATION

Gérard PARDINI est nommé directeur adjoint de l’INHESJ Par décret du Président de la République en date du 1er septembre 2011, Gérard PARDINI, sous-préfet hors classe, est nommé directeur adjoint à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice à compter du 1er septembre 2011. Il était jusqu’à présent chef du département « Risques et Crises » de l’INHESJ.


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Les rencontres des acteurs de la SĂťretĂŠ/SĂŠcuritĂŠ


Analyse Instantanés repères

Une vision économique actualisée de la sécurité privée

L’un des signes de maturité d’un marché est la qualité de l’information économique le concernant. Sur ce critère, force est de constater que nous sommes probablement encore très immatures ! Manque d’intérêt des pouvoirs publics, manque de qualité de beaucoup d’analyses et classements réalisés à ce jour, peu d’intérêt de notre part, données non challengées de la part des clients, sont autant de facteurs qui expliquent cette situation. Ce ne sont malheureusement pas les seuls. Le manque de cohérence entre les définitions et périmètres juridiques et économiques mis en place par les services de l’Etat rendent la lecture difficile. Par Nicolas Le Saux Quelques rappels macroéconomiques sont nécessaires pour apprécier les enjeux auxquels nous devons faire face aujourd’hui. Le secteur de la Securite Privée tel qu’il est défini par l’INSEE recouvre des activités de services aux entreprises.C’est-à-dire « la mise à disposition d’une capacité technique ou intellectuelle.A la différence d’une activité industrielle, elle ne peut pas être décrite par les seules caractéristiques d’un bien tangible acquis par le client » 1. La prise en compte effective du secteur des services par le ministère de l’Économie et des Finances (MINEFI) n’est institutionnalisée que depuis août 2009. C’est en effet seulement à cette date

qu’a été fondée la Commission Permanente de Concertation des Services (CPCS), pendant très tardif de la Commission Permanente de Concertation de l’Industrie (CPCI), en place, elle, depuis quinze ans. Notons que la création de cette commission est le résultat d’un travail de lobbying acharné du Groupement Pour les Services (GPS) au sein du MEDEF, GPS dont l’USP est adhérente et contributrice active depuis sa création. La place et la reconnaissance des services par les pouvoirs publics est encore faible si l’on tient compte du fait qu’en 2010, le secteur représente 79,5% du Pro-

duit National Brut (PNB) français (18,5% et 2% pour l’industrie et l’agriculture respectivement) 2. Les chiffres de l’INSEE comme références Nous avons pris le parti de nous appuyer sur les chiffres de l’INSEE. Outre le fait que ce sont les seuls disponibles pour le moment au niveau macroéconomique,ils ont le mérite d’être traçables et crédibles lors de nos échanges avec les représentants de Bercy. Ces chiffres sont d’ailleurs globalement cohérents, si l’on n’oublie pas de prendre en compte quelques réalités de notre secteur. La base Alice de l’INSEE donne

pour notre secteur (code NAF 80.10Z) un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros pour 6 142 sociétés faisant travailler 124 879 salariés. On a par le passé argumenté que le nombre de sociétés ne tenait pas nécessairement compte de l’arrêt de l’activité économique d’entreprises, leurs responsables ne prenant pas toujours le temps de les liquider. C’est peut être le cas,mais le chiffre d’affaires générant de l’impôt et le nombre de salariés déclarés à l’URSSAF sont eux peu susceptibles de surestimation. Le nombre de salariés (124 879) est assez proche de celui disponible auprès de l’AG2R (119 360 salariés), organisme

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de prévoyance quasi unique du secteur. Sur la base d’un chiffre d’affaires hors taxes moyen par salarié de 33 000 euros, on arrive à un chiffre d’affaires total du secteur de 4,3 milliards. L’écart de 30% avec le CA INSEE s’explique, à mon sens, par à la fois la soustraitance externe et les refacturations internes entre sociétés d’un même groupe (la sous-traitance interne, en place pour cantonner des acquisitions et minimiser jusqu’à récemment encore l’impact de la taxe professionnelle). La prise en compte tardive des services retarde d’autant l’acceptation de réalités très diverses au sein de ce secteur.Y cohabitent à la fois le secteur financier et ceux de la propreté et de la sécurité, des activités qui se situent aux antipodes les unes des autres en termes de marge et de résultat. Les services représentent 47 % de la valeur ajoutée (PIB) de la nation et sont avec 8,6 millions d’emplois le premier employeur en France et le premier financeur de la protection sociale 3. Sur les vingt dernières années, les entreprises de service ont en outre créé neuf emplois sur dix (2,3 millions d’emplois) alors que sur la même période l’agriculture et l’industrie combinée en perdait près de 1,7 million. Il est intéressant de prendre la mesure des services en France car cela permet de relativiser le profil du secteur de la sécurité privée. Au 31 décembre 2009, les services comprenaient 1,23 million d’entreprises,dont seulement 84 grandes entreprises, 1400 ETI, 38 000 PME et 1,2 million de TPE. Une répartition finalement assez similaire à celle de notre secteur comme l’illustre le graphique 1,

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Segmentation Sociétés de Sécurité Privée vs. Total Sociétés de Services Sécurité Privée

Total Services

TPE

98,4 %

96,8 %

PME

0,81 %

3,07 %

ETI

0,73 %

0,11 %

GE

0,03 %

0,01 %

Sources : GPS, Atao Consulting même si la sécurité privée compte proportionnellement plus de grandes entreprises et d’ETI et moins de PME 4. Cette comparaison souligne que notre secteur n’est pas si différent de celui des services en général. La sécurité privée : un SAFIMO par excellence En ce qui nous concerne,ce n’est qu’au cours de l’an dernier que les SAFIMO sont réellement apparus sur l’écran radar des pouvoirs publics. Si vous dirigez une société de sécurité privée vous appartenez au SAFIMO. L’acronyme, qui signifie «secteurs à forte intensité de main d’œuvre opérationnelle», n’est pas seulement un euphémisme pour désigner des entreprises offrant des emplois peu qualifiés et à faible valeur ajoutée. Les SAFIMO regroupent des secteurs tels que la propreté, la sécurité privée, l’intérim, les services aux particu-

16 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

liers, la restauration collective et l’hôtellerie. Les SAFIMO sont un acteur de poids en termes d’activités et d’emplois en France. Ils font travailler plus de 1,7 million de salariés dans plus de 248 000 entreprises 5. Soit 20% des salariés des services et 15% des employeurs. Ceux-ci comptabilisent un chiffre d’affaires global d’environ 317,5 milliards d’euros, réalisent plus de 76,5 milliards d’euros de valeur ajoutée, et dégagent un EBE de 16 milliards d’euros 6. Ces chiffres attestent que les SAFIMO contribuent positivement à la création de la valeur (richesse/croissance) et qu’ils sont de « grands » pourvoyeurs d’emplois en France. Un groupe de travail consacré aux SAFIMO En avril dernier, la Commission Economie du MEDEF et le GPS ont lancé un groupe de travail sur les problématiques des SAFI-

MO, les deux organisations étant particulièrement conscientes des difficultés économiques de ces secteurs.Une situation qui n’a fait que se dégrader pendant l’été, avec une pression des pouvoirs publics sur le coût pour la collectivité des mécanismes d’allègements Fillon et autres. D’après une analyse récente, environ 70 sociétés totalisent 2,8 milliards de chiffre d’affaires en 2009 pour un effectif total de 75 000 salariés et un résultat net moyen de 1,5% 7. La plus petite de ces 70 sociétés a un effectif de 90 agents. Si l’on rapproche ces données, toutes vérifiées individuellement auprès des greffes des tribunaux de commerce, de celles de l’INSEE, cela veut dire que moins d’une centaine de sociétés représenteraient près de 70% du secteur 8. Au sein des SAFIMO, la sécurité privée (code NAF 80.10Z) présente des caractéristiques similaires à l’ensemble avec une ten-


dance à tendre vers les extrêmes. Ainsi le travail mené par les fédérations professionnelles des SAFIMO adhérentes du GPS ou du MEDEF montre que ceux-ci sont souvent vecteurs d’intégration et d’insertion avec des marges faibles. De même que les autres secteurs de service SAFIMO (propreté, restauration, services à la personne, intérim, hôtellerie, etc.), la sécurité privée a une longue histoire d’intégration et d’insertion. Nous sommes un secteur point d’entrée dans le marché du travail, un lieu d’apprentissage et de formation, parfois un tremplin pour d’autres horizons,mais aussi des métiers de carrière pour une vie professionnelle stable. Ainsi, à l’instar des autres secteurs SAFIMO, nous contribuons à maintenir certains équilibres sociaux et sociétaux (escalier social, alternative au travail au noir, école de la seconde chance, etc.). Il n’est pas rare dans certaines sociétés de trouver un pourcentage important de personnels titulaires de formations supérieures, mais dans l’incapacité de trouver des emplois permanents ailleurs que dans notre secteur. Une réalité économique inquiétante Si le modèle économique des SAFIMO a fait ses preuves, ses marges restent faibles. La sécurité privée, avec 3%, enregistre le plus faible taux par rapport à une moyenne de 16,8% pour l’ensemble des SAFIMO 9.Nous sommes aussi le secteur dont le poids de frais de personnel par rapport au résultat est le plus important : 93,67% (par rapport à un ratio global moyen de 76,58%). La réalité économique des SAFIMO, et plus encore celle de la sécurité privée, est que le système des allègements représente

la perfusion sans laquelle une grande partie des entreprises déposeraient le bilan et près de 200 000 emplois seraient détruits. Le secteur de la sécurité perdrait 30 000 emplois avec de plus 10 000 emplois nouveaux non créés et le développement massif du travail au noir, déjà endémique, avec les surcoûts associés pour l’état. Et ce, alors même que notre secteur contribue pour 1,1 milliard d’euros annuel en matière de charges sociales, patronales et salariales 11. Comme le souligne l’analyse du comité SAFIMO GPS - MEDEF «les SAFIMO sont réputés être majoritairement non délocalisables et implantés sur tout le territoire France». Ceci explique en partie le manque d’intérêt que leur porte les pouvoirs publics. La réalité est malheureusement toute autre. La première délocalisation des SAFIMO est le travail au noir, une situation particulièrement prégnante pour notre secteur. Lorsque le coût du travail augmente dans nos secteurs, tout le monde est affecté ce qui implique une absence de transfert par exemple de la propreté vers la sécurité ou vice versa. La demande du client n’ayant, elle, pas changé en général, c’est vers le travail illégal (parfois par l’intermédiaire de sous traitance en cascade) que se déplace la main d’œuvre que nous ne pouvons plus employer. C’est un phénomène que connaît bien la direction du travail. Ce n’est pas un hasard si les Français citent la réduction du coût de l’emploi pour les services réalisés au domicile comme étant la mesure, juste après les contrôles, la plus efficace pour lutter contre le « travail au noir » 12.De la même manière, la baisse de la TVA dans le secteur du bâtiment montre l’impact positif d’une baisse des

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coûts sur la réduction du travail illégal. Comme le soulignait lors d’une réunion de la CPCS Lawrence Canu,ancien président de l’UFISS et ancien membre du Comité Exécutif du MEDEF, tendre sa sébille en direction du législateur ou de Bercy pour demander des aides n’est pas le mode de fonctionnement recherché par un chef d’entreprise. Il existe cependant un consensus sur l’efficacité des allègements de charges sur les bas salaires en termes de politique de l’emploi. Selon l’économiste Patrick Artus, « les allègements de charges sur les bas salaires ont sauvé au moins 400 000 emplois, peut-être plus. Il ne faut donc pas accroître le coût du travail peu qualifié ». La réalité c’est que plus que de maintenir des allègements au travers de véritables «usines à gaz» dont la gestion elle-même génère des surcoûts, c’est vers une véritable réduction du coût du travail qu’il faut s’orienter. L’alternative sera sinon une disparition d’emplois légaux et le développement encore plus massif d’un travail au noir que le CNAPS doit déjà participer à juguler.

NIcolas Le Saux est administrateur de l’USP, membre de la Commission des affaires économiques et financières du MEDEF et pilote le groupe de travail «Coût du travail des SAFIMO» mis en place par le MEDEF et le GPS.

Rapport 2010 CPCS page 27, Les services en France - INSEE Références,édition 2008 2 CIA World Factbook 2011 3 Source : GPS, Comptes Nationaux 2010 – base 2000 - INSEE 4 GE > 4 999 salariés, ETI de 250 à 4999 salariés, PME de 20 à 250 salariés,TPE < 20 salariés, définition INSEE 5 Hors secteur du bâtiment 6 INSEE données disponibles 2008, GPS, MEDEF 7 Analyse Atao Consulting «Sécurité Privée et Rentabilité» 2010 8 Si l’on ne prend pas en compte l’hypothèse de double comptage lié à la sous -traitance et aux intercos, elles représenteraient la moitié du secteur, pour 0,1% du nombre de sociétés. 9 Taux de marge INSEE 10 En particulier tous ceux destinés à la reconversion des adjoints de police/gendarmerie,etc.,qui resteront au chômage et à la charge de leurs institutions d’origine 11 Source: INSEE, base Alice 12 GPS- MEDEF Comité SAFIMO,TNS-Sofres, Baromètre des services à la personne (Vague 3), Le travail non déclaré en France, 2008. 1

Sécurité Privée 17


Innovations Instantanés

Les nouveautés du trimestre Parmi les nouveautés de ce trimestre, une nouvelle technologie d’imagerie, plusieurs caméras et enregistreurs toujours plus perfectionnés, et surtout des annonces importantes en imagerie thermique.

Par Michel Eynaud, journaliste spécialisé Voir également l’article sur les nouveautés adaptées à la vidéoprotection urbaine en page 54, qui présente des produits particulièrement adaptés à la VPU, et non exclusivement à celle-ci.)

Focus sur les nouveautés les plus marquantes Vidéo : nouvelles caméras

Pelco a annoncé sa nouvelle technologie d’imagerie SureVision, qui conjugue une plage dynamique large, des capacités de fonctionnement en basses lumières et une réduction des artefacts. Les caméras IP Mégapixel Surevision gèrent la lumière presque comme l’œil humain, s’ajustant automatiquement aux conditions pour fournir un haut niveau de détails et la meilleure image possible, même dans des conditions d’éclairage difficiles. L’idée est de ne plus raisonner en nombre de mégapixels mais en termes de vraie qualité image, surtout dans les cas difficiles où une scène comporte simultanément certains éléments clairs, certains dans les ombres, et d’autres intensément éclairés. La technologie SureVision est disponible dans les gammes de caméras Sarix IX et de mini dômes Sarix IM. Le nouvel enregistreur Moxa MxNVR-IA8 présenté par ADM21 est un enregistreur pour réseaux industriels spécialement conçu pour les environnements difficiles. Installable en rack 19», il est protégé contre les perturbations électromagnétiques importantes et les surtensions. Conçu sans ventilateur ni radiateur, il dispose quand même d’une plage de température étendue de -40°C

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à +75°C, quand il fonctionne avec des disques SSD. Le MxNVR-IA8 enregistre sur 2 disques 2,5» internes les flux de jusqu’à 8 caméras IP en temps réel, en continu, sur programmation ou sur évènement. Il est pourvu d’une interface Modbus/TCP pour les systèmes SCADA et de 2 ports série pour périphériques externes.

Cossilys 21 a conçu sa solution Icare Parc pour les entreprises à succursales multiples comme les franchises, les multi-concessionnaires ou les chaînes de fast-food, pour qui une gestion centralisée de tous les sites est souvent indispensable. Fruit de l’expérience en milieu bancaire de Cossilys 21, Icare Parc fournit une visualisation multi-site et un rapatriement programmé de séquences vidéo, une gestion et une centralisation en temps réel des défauts techniques d’un parc d’enregistreurs Icare, une supervision des mises à jour Windows, Icare et de l’antivirus, une distribution de configuration type et un paramétrage des sites distants.

18 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

Samsung a lancé plusieurs nouvelles caméras, dont en particulier la nouvelle caméra réseau extérieure SNO-5080R en HD 720p et 1,3 Mp, proposée en touten-un dans un caisson entièrement étanche d’indice de protection IP66 avec pare-soleil et support,et qui intègre un objectif varifocal ainsi que des Leds infrarouges. Basée autour du DSP WiseNet1, la SNO-5080R dispose de fonctionnalités d’analyse vidéo intelligente et d’amélioration de la qualité image.

Le nouveau dôme PTZ réseau intérieur SNP-5200, également basé sur le DSP WiseNet1 possède les mêmes caractéristiques et est équipé d’un zoom 20x. Par ailleurs un ensemble de 10 nouveaux dômes PTZ analogiques a été présenté, construits autour des DSP W-5 et SV-5 et équipés de zooms 27x, 33x ou 37x.

Chez March Networks,le nouveau dôme intérieur VideoSphere MegaPX WDR MiniDome fonctionne dans les conditions d’éclairage difficiles, comme un important contre-jour, sans compromis sur la résolution en Full HD 1080p, grâce à une large plage dynamique et à un balayage progressif à haute résolution.

Par ailleurs, ce mini dôme, qui fonctionne avec les logiciels Command ou VideoSphere VMS et les NVR hybrides de March Networks, supporte la fonctionnalité de Shadow Archiving qui donne un accès transparent aux données enregistrées sur le serveur d’enregistrement ou sur sa carte SD interne en cas de défaillance réseau, celles-ci étant copiées ensuite sur le serveur central.

Les nouvelles caméras AV1115 et AV1115 DN de Arecont Vision, sont des caméras IP compactes en 1,3


Mp, capables de fonctionner en balayage progressif en 1280x1024 à 42 ips et en Full HD 1080p à 32 ips,ce qui les rend bien adaptées à la surveillance des casinos, par exemple. Leur format de compression H.264 est totalement compatible avec le standard. Ces caméras ne consomment que 3 W, ce qui leur ouvre la voie vers de nombreuses applications où l’alimentation est limitée, par exemple en extérieur sur batterie. De nouveaux caissons à dôme D4F/D4S sont destinés à héberger les caméras Arecont de la série AVx115 équipées de l’objectif varifocal MPL3312. Chez IQinVision, la nouvelle version des caméras extérieures IQeye Sentinel en HD et Mégapixel est disponible en 1,3 Mp, 2 Mp, 3,6 Mp et 5 Mp, et intègre

Honeywell a dévoilé trois nouvelles caméras en HD 720p H.264 et vrai jour/nuit : la caméra en boîtier traditionnel HCD5MIHX, le mini-dôme d’intérieur HD3MDIHX et le mini-dôme anti-vandale HD4MDIHX. Ces caméras présentent un faible bruit dans les images en faible luminosité, ce qui génère un signal plus léger.

un caisson IP66 tout temps, avec un choix de montages au plafond et en applique. Elles sont alimentées en PoE et permettent un réglage de mise au point à distance depuis un PC, pour un temps d’installation plus court. ACTi a lancé d’intéressantes caméras prêtes à être installées

N’importe quel train. Mais pas n’importe quelle caméra.

en extérieur. Les nouvelles KCM5211E en 4 Mp avec zoom 18x, à l’instar des 5311E en 2Mp avec zoom 35x, intègrent un caisson de protection et des Leds infrarouges, possèdent une plage dynamique supérieure et sont pourvues de fonctionnalités de réduction de bruit numérique avec un filtre 3D.

Embarquez l’expert de la vidéosurveillance à bord. Axis dispose de caméras réseau et d’enregistreurs spécialement conçus pour les bus et les trains. Ils sont résistants aux vibrations, à la poussière, à l’humidité et équipés d’une alarme automatique anti-vandalisme. Les caméras ont une forme extrêmement compacte, sans angles pointus, elles fournissent une très bonne qualité d’images et les capacités de flexibilité du réseau. Ainsi vous pouvez rapidement savoir ce qui s’est passé et obtenir des preuves claires. Il suffit juste de rejoindre Axis, le leader mondial de la vidéo sur IP. Avec Axis, gardez une longueur d’avance. Retrouvez-nous sur le salon APS 2011 : Du 20 au 22 Septembre, Hall 8 allée C stand 40 www.axis.com/transportation

Les cameras réseau AXIS M31-R et les enregistreurs vidéo en réseau AXIS Q8108-R pour la surveillance embarquée.

Sécurité Privée 19


Innovations Instantanés

Caméras thermiques : ça bouge

Flir a annoncé la disponibilité prochaine de ses nouvelles caméras thermiques de poing BHS pour la sécurité et le maintien de l’ordre, qui sont binoculaires à la différence de la série HS monoculaire. La technologie binoculaire permet de mieux distinguer

les objets à peine visibles, même en arrière-plan. La prise en main est également meilleure, ce qui joue surtout pour les grandes distances de prise de vue. La BHS-X utilise un capteur en 320x240, et la BHS-XR un capteur de 640x480 pour une portée supérieure. Elles ont un poids juste inférieur à 1 kg, piles incluses, et possèdent un œilleton pare-lumière autour du viseur,de façon à rester à couvert dans l’obscurité totale.

sur la plateforme Sarix, avec des fonctionnalités d’analyse intégrées, la gamme Sarix TI comprend des modèles fixes et PTZ, et se distingue par la facilité d’intégration en réseau et un choix de résolutions et d’objectifs. Pelco semble vouloir être particulièrement compétitif avec cette nouvelle gamme thermique, profitant de la baisse actuelle des prix des composants thermiques.

Pelco a annoncé la disponibilité de ses nouvelles caméras thermiques IP hybrides Sarix TI à l’automne 2011. Construites

Thermoteknix dispose désormais dans sa gamme MicroCam de caméras thermiques miniatures à microbolomètres de deux

nouveaux modèles en 640x480 pixels avec un pitch de 17 microns, qui ne pèsent que 44 g et consomment moins de 1 W. Ils sont pourvus ou non d’un obturateur, le modèle en étant dépourvu étant complètement silencieux et fournissant une vision ininterrompue.

Vidéo : nouveaux enregistreurs

Chez Aasset Security, les nouveaux enregistreurs GVD de Grundig, disponibles en 8, 16 ou 32 voies, ont des caractéristiques qui permettent d’être conforme à la législation française, avec en particulier une traçabilité complète des actions pour les forces de l’ordre. Ils permettent de piloter à la souris jusqu’à 4 écrans, affichant par exemple les alarmes, la ou les mosaïques, et la poursuite. L’audio est enregistré de façon synchronisé. Les GDV disposent d’une interface simple et d’une grande richesse de paramétrage, en particulier pour les transmissions et la sécurité. Ils peuvent être consultés par la plupart des navigateurs et smartphones du marché, iPhone, Blackberry, Android, sans logiciel dédié.

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Chez TEB, la nouvelle version 5.20 de l’enregistreur numérique DigiPryn, pour 4 à 32 flux vidéo analogiques ou IP, intègre d’intéressantes nouvelles fonctionnalités et est compatible avec l’accès à distance par iPhone ou iPad. La gestion de système de caisse (PoS), associe les données transactionnelles à la vidéo pour contrôler les opérations de façon synchronisée. Cette nouvelle version est compatible avec les objectifs panomorphes de Immervision, et une fonction de tracking avancé permet d’associer la détection d’un incident dans le champ d’une caméra

20 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

fixe en grand angle au positionnement asservi d’un dôme Bulle Caméra de TEB et au suivi de l’incident.

Les nouveaux enregistreurs SRD852D et SRD-1652D de Samsung, en 8 ou 16 canaux en H.264, s’adressent aux clients disposant d’un petit budget et n’ayant pas besoin de certaines fonctionnalités avancées rencontrées sur

d’autres appareils de la gamme SRD, leur promettant une bonne qualité image. Ils sont accessibles à distance via un navigateur web, un i-Phone ou un smartphone Android, et sont assortis du logiciel Net-i Viewer de gestion vidéo.

Chez ACTi, le nouveau NVR GNR-2000 pour 16 canaux IP en temps réel possède 5 baies pour 5 disques Sata facilement extractibles et remplaçables, pouvant être utilisés en Raid 0, 1, 5 ou 10. Jusqu’à 4 canaux peuvent être synchronisés en relecture jusqu’à la vitesse de 500x.


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COLLOQUE ANNUEL DU CDSE

Les entreprises face aux désordres mondiaux

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Le troisième colloque européen des directeurs de sécurité organisé par le CDSE aura lieu à MILIPOL l’OCDE. Lors de cet événement, Salon mondial de la interviendront des directeurs sécurité internationaux, des sécurité intérieure présidents de grandes entreprises, des hauts-fonctionnaires et tes les solutions des Étatset les innovations pour la sécurité urbaine des universitaires. Du 18 au 21 octobre / Paris, 2011, une année de crises ? Porte de Versailles Révoltes dans le monde arabe, Milipol Paris 2011 accueillera crise nucléaire au Japon, crise plus de 1000 exposants de 43 financière pays et attend la venue de 30 edition des États… L’année 2011 a été marquée par 000 visiteurs. Milipol Paris est le point de rencontre incontesté en un nombre ahurissant de crimatière d’innovations techno- sur ses majeures. Les entreprises Pré-enregistrement visiteur avaient-elles anticipé ces crises logiques pour la sécurité des www.milipol.com et y étaient-elles suffisamment personnes et des biens. préparées ? Faut-il envisager Le salon couvre près de 18 Votre code : SECPRIV la mise en place de nouvelles secteurs d’activité, il offre ainsi, méthodologies d’analyse des au fil des stands, un éventail complet des solutions, évolutions et services permettant aux États de protéger leur population.

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Pour en savoir plus : www.milipol.com

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Colloque « Sécurité, prévention et territoires » 26 et 27 octobre / Paris Le FFSU, en partenariat avec Ville & Banlieue et la mairie de Paris, vous donne rendez-vous les 26 et 27 octobre pour le moment phare de la rentrée. Sécurité, prévention et territoires seront les thématiques centrales abordées par les différents experts. Cet évènement sera clôturé par la remise du Prix Prévention Délinquance. Pour en savoir plus : www.ffsu.org

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au 01 44 70 70 85 ou à contact@ cdse.fr. Et pour toute information www.cdse.fr

L’organisation d’un centre superviseur

Lundi 3 octobre 2011, de 14h à 17h30 / Paris La question de l’organisation d’un centre superviseur est un sujet rarement abordée lors des rencontres traitant de la vidéoprotection. C’est pourtant un sujet extrêmement important pour tous ceux qui ont à exploiter des images en temps réel. La réunion organisée par l’AN2V propose de abordera ce thème sous deux angles à travers deux tables-rondes : - l’organisation humaine d’un centre superviseur. Quelles procédures ? Comment recruter, former et encadrer des opérateurs ? Quelles consignes, quelle stratégie de visualisation ? - les moyens techniques mis en

22 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

œuvre dans un centre superviseur. Quelles interfaces ? Quels outils de visualisation ? Quelle ergonomie respecter ? Cette réunion bénéficiera de l’intervention de représentants du ministère de l’Intérieur, de collectivités locales équipées de CSU et de l’expertise d’entreprises spécialisées dans les techniques mises en œuvre dans les CSU. Pour consulter le programme détaillé : www.an2v.org/documents/ AN2V_03102011.pdf Contact : Rémi Fargette au 06 28 45 04 27 ou par mail : rf@an2v. org.


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Décryptage Décryptage

PROTECTION RAPPROCHéE

Un secteur étroit difficile à cerner

A

Le secteur de la protection rapprochée est une niche très spécialisée au sein de la sécurité privée française. En faire une analyse économique est loin d’être aisée. Les données fiables concernant ce secteur sont en effet difficiles à obtenir et demandent un travail de vérification important. L’analyse des quelques classements existants souligne que plus de la moitié des données présentées ne correspondent pas aux comptes déposés auprès des greffes des tribunaux de commerce et reflètent plus souvent les espoirs optimistes des dirigeants que le réel poids économique des acteurs listés.

Par Stéphanie Bergouignan, directeur d’Atao Consulting

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24 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

lors même que les articles 1 et 2 de la Loi de 83 exigent que les activités consistant à protéger l’intégrité physique des personnes soient exclusives de toute autre activité, il n’a pas été jugé pertinent de mettre en place un code NAF spécifique à cette activité dans les bases de données de l’INSEE. Une situation étonnante car les agences privées de recherche ont elles un code qui leur est propre dans la base INSEE. Cette méconnaissance des nécessités du monde économique, trop fréquente dans l’environnement sécuritaire français,favorise le maintien d’un environnement opaque, propice à la concurrence déloyale et aux libertés que

prennent certains acteurs avec les exigences de la loi. L’UNA3P milite en faveur de plus de transparence L’UNA3P (ancienne ACOSE), le syndicat professionnel des agents de protection rapprochée en France, a souhaité au travers du colloque organisé avec l’Université Paris Descartes «États des Lieux de la Protection Rapprochée», obtenir plus de transparence économique sur son secteur. Dans ce cadre, Atao Consulting a contribué au colloque en donnant son éclairage. Les points clés de l’analyse qui suit résultent d’entretiens avec les principaux dirigeants des groupes spécialisés en sécurité rapprochée ainsi que d’une vérification systématique des données existantes du secteur et des


sociétés concernées. En 2009 , le secteur regroupait une trentaine de sociétés identifiables, c’est-à-dire s’affichant comme exerçant l’activité de protection rapprochée - pour rappel, celle-ci doit, de par l’article 2 de la Loi de 83, être exercée de manière totalement distincte de toute autre activité,qu’elle soit de sécurité ou non. Sur la base des données INSEE (base Alice), ces sociétés représenteraient environ 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit environ 1% du secteur de la sécurité privée en chiffre d’affaire et 0,5% en nombre d’entreprises. Parmi les sociétés identifiées, près d’un tiers exercent parallèlement des activités de sécurité privée classiques. Les entretiens réalisés ainsi que les échanges entre participants lors du colloque ont d’ailleurs montré que la distinction entre sécurité privée classique et protection rapprochée était parfois difficile à faire. Quelle est la définition d’une prestation de protection physique des personnes? S’agit-il de la protection de la tenue d’une assemblée générale, d’un concert ? Et dans de tels évènements, quelle est la définition exacte de la protection rapprochée par rapport à une prestation de sécurité classique ? En effet, si je me contente, en tant que prestataire de sécurité, de surveiller la bonne tenue et la sécurité d’une assemblée générale, je suis dans une prestation de sécurité classique et ne rentre pas dans la définition générale de prestation de protection rapprochée. En revanche, si tout ou partie de mes agents sont en charge de la sécurité personnelle du président ou des membres du conseil d’administration, je suis là dans le cadre d’une presta-

6 sociétés représentent à elles seules près de 60% du marché. Effectifs moyens : 25 agents Plus gros opérateurs < 90 agents

tion de protection rapprochée. Ce qui commence comme une prestation de sécurité classique peut parfois évoluer très vite en sécurité physique. Des réalités économiques disparates Par ailleurs, comme l’illustre le graphique 1, le secteur et ses acteurs représentent des réalités très disparates. Six sociétés sur trente représentent à elles seules près de 60 % du chiffre d’affaire total du marché. Les plus gros opérateurs emploient en moyenne plus de 90 personnels, l’effectif moyen des sociétés du secteur étant de 25 agents seulement. On retrouve malheureusement dans ce secteur un travers bien connu de beaucoup de sociétés de sécurité privée. En effet, 30% des sociétés de protection rapprochée ne déposent pas leurs

comptes, en infraction avec la réglementation en vigueur, et, fait intéressant, la moitié des sociétés qui n’avaient pas déposé leurs comptes en 2008 ont disparu depuis. Preuve s’il en est de la nécessité pour le client de vérifier ce type d’information. En termes de rentabilité, on trouve des résultats différents de ceux du reste de l’ensemble du secteur. La rentabilité nette moyenne est d’environ 3,74%, à comparer avec une moyenne proche de zéro en ce qui concerne la sécurité privée dans son ensemble. Enfin, comme l’indique le graphique 2, il existe bien une prime à la taille : les sociétés les plus importantes en termes de chiffre d’affaire sont aussi celles aux résultats les plus élevés. Un environnement concurrentiel qui se dégrade Cette situation économique fa-

vorable semble se dégrader face à une évolution de l’environnement concurrentiel du secteur. D’après les opérateurs les plus sérieux, l’offre disponible serait désormais supérieure à la demande des clients avec l’apparition de taux journaliers de 200 euros au lieu des 600 euros traditionnels. Des éléments économiques constatés et confirmés par de nombreux opérateurs présents lors du colloque du 14 juin dernier. Cette situation ne serait pas le résultat de la crise économique ambiante, mais serait générée par une distorsion de la concurrence. La crise économique ne fait qu’accélérer et accentuer la détérioration de la rentabilité du marché. Cette distorsion de la concurrence est marquée par l’absence d’un contrôle efficace de la part des pouvoirs publics. Il faut noter tout d’abord un non respect

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manifeste de la directive Bolkestein sur la libre prestation de service dans l’espace économique européen, et ce, en contravention à l’article 2K de la directive 2006/123/CE. Cette directive protège les activités de sécurité privée en Europe de la libre prestation de service de concurrents européens. Par exemple, un opérateur britannique ne peut, en théorie, en aucun cas fournir des prestations de protection rapprochée ou de sécurité privée sur le territoire français à partir du territoire britannique. Si l’on se rend bien compte qu’en termes de sécurité privée classique, cette directive est difficile à contourner (les missions sont longues, généralement pérennes), ce n’est pas le cas pour la protection rapprochée. Il est aisé, pour un opérateur britannique d’envoyer des gardes du corps assurer depuis Londres la protection d’un chef d’état ou d’un chef d’entreprise important (britannique ou français) sur le territoire français. Malheureusement, en procédant de cette manière, cette société enfreint la directive européenne et par là-même, met en place une concurrence déloyale par rapport à ses concurrents français, en particulier du point de vue du coût du travail. Respecter la loi serait faire appel à des agents de protection sous droit français dès que la personne dont ils sont en charge a passé la frontière. Des agents au profil et au statut hétérogènes Les agents de protection rapprochée ne sont pas armés en France et bien qu’ils puissent dans certaines conditions obtenir des autorisations de port d’arme, celles-ci sont rarement accordées. Or il semblerait d’après certains

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opérateurs français, qu’il y ait plus de ports d’armes délivrés à des agents de sociétés européennes opérant en France qu’aux agents français. On peut comprendre que l’offre d’une société anglo-saxonne dans ces conditions soit très attrayante pour des clients français. D’autant plus que la mise en place de gardes du corps pour une personnalité du monde économique répond assez fréquemment à l’exigence de compagnies d’assurance. Ce type de risque, qui exige une très grande spécialisation, est généralement souscrit auprès de courtiers britanniques, eux-mêmes prescripteurs de sociétés de sécurité. A ces agents de protection rapprochée opérant en libre prestation de service, on voit depuis peu s’ajouter des fonctionnaires de l’état. Ceux-ci s’appuient pour exercer cette activité complémentaire sur la circulaire N°2157 du 11 mars 2008 sur la loi du 13 juillet 1983 sur le cumul d’activités dans la fonction publique. Celle-ci permet bien à des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur d’avoir un emploi complémentaire dans le privé. Pour beaucoup d’opérateurs et d’observateurs du secteur de la sécurité privée, la question déontologique du conflit d’intérêt reste ouverte. Enfin, les rémunérations qui seraient demandées par ces «free lance» seraient très inférieures aux pratiques du marché, tirant celui-ci vers le bas. Une profession en quête de changements Pour améliorer cette situation et restaurer la rentabilité du secteur dans les temps incertains où nous vivons, il est primordial que deux changements prennent place rapidement. Le premier

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propose la mise en place d’un code NAF distinct, par exemple 8040Z : celui-ci permettrait de mieux suivre le secteur, d’en mesurer le poids économique distinct et ainsi de mieux en défendre les intérêts et de permettre un réel contrôle de ses activités. Le second consiste tout simplement à faire respecter la réglementation en vigueur pour maintenir un secteur français indépendant. On a pu constater lors du colloque que de nombreux participants britanniques venaient se renseigner, s’informer, et manifestement, d’après certains témoignages relevés en direct, opèreraient déjà en toute impunité sur le territoire français. Or, notre connaissance de la réglementation britannique et des contrôles en place nous laisse penser que l’inverse n’est probablement pas vrai, ni possible.

Stéphanie Bergouignan est cofondateur du cabinet de conseil Atao Consulting. Titulaire d’un Executive MBA HEC, elle possède une expérience de plus de 15 ans de carrière internationale au sein d’entreprises de services. Elle est aujourd’hui spécialisée dans l’analyse du secteur de la sécurité et de ses acteurs. Son domaine de recherche couvre aussi la capacité d’innovation dans les services. sbergouignan@ ataoconsulting.com

L’UNA3P, Union Nationale des Acteurs de la Protection Physique de Personnes est présidée par Romain Guidicelli et est membre associé de l’USP. Pour en savoir plus : www.una3p.fr ou rguidicelli@inteldefense.com

à propos du colloque « État des lieux de la protection rapprochée en France » Le 5 juillet dernier, l’université Parsi Descartes organisait un colloque avec l’ambition de dresser un «État des lieux de la protection rapprochée en France». Cette journée d’étude a permis de passer en revue de nombreuses interrogations liées à ce secteur en devenir. Vous souhaitez en savoir plus sur le colloque organisé par l’Université Paris Descartes ? Vous pouvez télécharger les actes de cette journée sur le site Internet de l’université, à partir du lien suivant : http://mediatheque.univ-paris5.fr


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Rentrée 2011

Scoop à la Une

APS, télésurveillance…une rentrée sous le signe de la nouveauté !

Ce mois de septembre sera celui de l’étonnement ! APS ouvre le feu de cette ère nouvelle. Le salon biennal propose en effet toute une gamme de nouveautés en matière de solutions et systèmes pour accompagner les entreprises et collectivités dans leur lutte contre la malveillance. Nous y serons ! Mais ce mois de septembre se fera également l’écho d’une annonce importante : celle de la création d’une nouvelle organisation : « USP Télésurveillance ». Le tout nouveau président de cette toute nouvelle entité a accordé une interview à Sécurité Privée… L’occasion pour le magazine de consacrer quelques pages supplémentaires afin de faire le point sur le marché des logiciels de télésurveillance. Car comme le dit le dicton populaire « on reconnait le bon ouvrier à ses outils »…

dossier réalisé par sandrine legrand-diez, rédacteur en chef

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Spécial APS En couverture

EN DIRECT DU SALON

Sécurité et web, le début d’une belle histoire ? Tous les deux ans, à Paris, Alarmes Protection Sécurité (APS) est l’événement dédié à la mise en relation des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de solution de lutte contre les actes de malveillance. Pour les entreprises, collectivités et administrations qui s’y retrouvent, APS est un salon à taille humaine, un espace de rencontres et d’échanges qui favorise le dialogue direct entre ceux qui recherchent les solutions de sureté/sécurité les plus performantes et ceux qui les conçoivent. Découvertes des enjeux qui vont animer cette nouvelle édition !

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zoom sur ...

Le contrôle d’accès et le Web

A

border la gestion du contrôle d’accès autrement : un défi que les dernières solutions relèvent en tirant parti de la richesse fonctionnelle du Web et de la souplesse des architectures informatiques. La gestion du contrôle d’accès est en train d’évoluer sous l’influence de plusieurs facteurs technologiques. D’une part, les apports technologiques du Web 2.0 font leur chemin dans tous les domaines : nouvelles interfaces, nouvelles manières de rechercher et d’accéder à un contenu, développement de services, de l’interactivité et de la convivialité, etc. D’autre part, au niveau des réseaux informa-

tiques, le développement des architectures « client léger » (par opposition aux architectures « client lourd » ou client-serveur traditionnelles) est en train de modifier la donne. C’est une autre conception de la gestion et de l’exploitation des systèmes qui se met en place et fait évoluer l’ordre établi dans la trilogie serveur-base de donnéesIHM. Les dernières solutions de contrôle d’accès cumulent ainsi les avantages du client léger, de la flexibilité et de l’évolutivité du Web. S’affranchir d’un poste dédié, de l’installation d’un logiciel aux mises à jour contraignantes et bénéficier d’une interface graphique conviviale, c’est ce que proposent les systèmes « tout-en-un » du marché, dédiés pour la plupart aux petites et moyennes installations.


lité d’offrir de nouveaux services associés à leurs prestations. De tels systèmes sont donc conçus pour ouvrir le contrôle d’accès à la simplicité d’usage et à l’ergonomie. Toutefois, ils n’offrent pas tous les mêmes niveaux de fonctionnalités. De la solution pour 1 à 2 accès au système puissant intégrant toutes les applications de sécurité, le marché répond à une vaste échelle de besoins. Émergence et croissance des architectures « client léger »

chargé. A l’inverse, dans le cas d’une architecture client léger, le serveur central envoie des données déjà traitées au niveau d’un client presque dépourvu de logique d’application, qui se contente de les afficher. Il dépend donc surtout du serveur central pour le traitement. Le réseau est donc beaucoup plus sollicité pour le transfert de données. Cela dit, il est important de souligner la demande croissante du marché en faveur de serveurs non dédiés à un seul applicatif et les

En matière de contrôle d’accès, les apports du Web 2.O sont importants, tant du point de vue technologique qu’au niveau des réseaux informatiques. Des systèmes qui intègrent de plus en plus d’applications Les applications d’envergure sont également possibles, avec la recherche d’un niveau de performance équivalent aux architectures client-serveur traditionnelles. Ces différents systèmes ont la particularité d’intégrer de plus en plus d’applications : autour du contrôle d’accès, l’intrusion, la vidéo et même les applications de GTC, GTB peuvent être intégrées et gérées via une interface unique. Dans tous les cas, la mobilité du poste opérateur est proposée : tout ordinateur disposant d’un navigateur Web peut devenir client. Les avantages sont aussi manifestes en matière de simplicité d’installation, d’administration et de maintenance, laquelle peut, au besoin, être effectuée à distance. Enfin, ces solutions sont conçues pour être conviviales, « user friendly » et, pour certaines d’entre elles, personnalisables. C’est un gain d’efficacité pour les utilisateurs, mais aussi de temps, dans la mesure où la prise en main se réduit à quelques rudiments.Pour les intégrateurs, c’est un nouveau champ de possibilités qui voit le jour avec, notamment, la possibi-

Tout PC équipé d’un navigateur peut devenir client d’une solution de contrôle d’accès basée sur le Web. Le modèle des architectures client-serveur commence à céder une part croissante au modèle des architectures client léger. Ces deux modèles d’architectures ont leurs caractéristiques propres et leurs différences influencent l’organisation d’un système informatique, comme son exploitation. « Une architecture clientserveur permet d’optimiser les flux transitant par le réseau, résume Christophe Chambelin (Siemens Building Technologies). En client-serveur, tout est intégré, le serveur transfère des données quasi-exécutables à un client “lourd”, chargé de traiter ces données et de les rendre exploitables par l’opérateur, via une interface logicielle. Dans ce cas, le réseau n’est pas sur-

charges de flux réseau impliqués. En effet, de plus en plus d’utilisateurs, DSI et gestionnaires de gros sites, préfèrent aujourd’hui disposer d’un seul et unique serveur aux capacités importantes. Ce serveur consolidé, sécurisé et redondé, est conçu pour centraliser tous les types d’applications : toutes applications de sécurité, incendie, mais aussi GTC, GTB. » Ensuite, une architecture clientserveur nécessite une installation logicielle sur chaque poste client. C’est une démarche longue car la configuration d’un poste client peut demander autant de temps à l’intégrateur que la configuration d’un serveur.

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une solution davantage adaptée aux petites et moyennes installations. Une architecture client léger simplifie énormément l’installation, dans la mesure où la majorité des tâches de traitement de l’IHM sont assurées par le serveur, en direction d’un client limité à des fonctions d’édition et d’affichage. Il s’agit donc d’une solution facilement extensible, plus adaptée aux grosses installations. Dans le cadre d’applications de sûreté, ces deux types d’architectures sont majoritairement exploitées sur des réseaux locaux maîtrisés et sécurisés. Cependant, une architecture client léger (et les solutions de contrôle d’accès basées sur ce principe) permet d’étendre l’exploitation d’un système sur réseau Internet et réseaux sans fil type Wi-Fi ou 3G. Dans ce cas, il est nécessaire de veiller à la sécurisation des communications. Via, notamment, l’usage du protocole HTTPS, de certificats d’authentification SSL, de clés de cryptage appropriées. Si les solutions de gestion de contrôle d’accès offrent beaucoup de potentiels en matière de mobilité, leur exploitation hors d’un réseau local peut susciter quelques réserves. Comment gérer des actions à distance en toute sécurité, malgré les précautions prises ? Selon Christophe Chambelin, dans le cadre d’une utilisation distante, il reste souhaitable de restreindre le champ des fonctionnalités : « Le Web doit rester, autant que faire se peut, un outil de consultation synthétique, conçu pour des applications simples. Mieux vaut restreindre la gestion avancée d’un système, de sa base de données à un réseau local et véritablement sécurisé. »

Installation simplifiée En résumé, une architecture client-serveur traditionnelle est

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étude de cas En couverture

ILLUSTRATIONS

Solutions de pointe… Surfant sur la vague du web 2.0, certains acteurs ont lancé de nouvelles solutions en vogue. Sélection … Web Server (Tech-Eden) : plus de confort dans la gestion des installations autonomes Web Server est une solution de gestion de contrôle d’accès conçue, à l’origine, pour les microsites sécurisés par des systèmes autonomes. Ce sont des sites comportant moins de dix utilisateurs, équipés de un à deux lecteurs dont la gestion est assurée par une interface écran-clavier. Ce type de gestion se révélant, dans certains cas, assez limité, Tech Eden a développé une solution basée sur serveur Web pour optimiser et simplifier l’exploitation via TCP/IP. Parmi les fonctionnalités offertes, il y a la gestion de groupes, la gestion de plages horaires, la visualisation des événements, la gestion des statuts utilisateurs, la gestion du contact de porte. La prochaine évolution des solutions de contrôle d’accès Tech Eden, baptisée Evidence, sera destinée aussi bien aux PME-PMI qu’aux installations plus vastes. NetAXS 123 (Honeywell) : la solution évolutive et intuitive Le système de contrôle d’accès NetAXS 123 d’Honeywell est conçu pour fonctionner nativement de manière totalement autonome, sans connexion au réseau ou PC dédié. La gestion des badges ou l’administration du système ne nécessite qu’une liaison USB ou un câble réseau standard, relié à un PC disposant d’un navigateur

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Internet. La grande simplicité de déploiement de ce système le destine, avant tout, aux petites installations. Le contrôleur NetAXS 123 permet, comme son nom l’indique, de gérer une, deux ou trois portes avec un ou deux lecteurs par porte, en entrée et/ou en sortie. Mais il est également possible, via des cartes d’extension dédiées, de faire évoluer le système rapidement et simplement (jusqu’à 93 accès). Deux modes d’exploitation sont possibles en fonction des besoins de l’utilisateur : un fonctionnement en mode autonome ou, pour des besoins plus développés, l’intégration d’un serveur Web qui permet de déployer une solution évolutive dont les fonctionnalités peuvent être enrichies, notamment avec une application de gestion de plans. Access Easy Control System (Bosch) : simplicité du Web et fonctionnalités puissantes L’Access Easy Control System (AEC) est une solution tout-enun, qui intègre de nombreuses applications de sécurité telles que la vérification vidéo et la détection d’intrusion. Ainsi, le système Bosch entend répondre à la majorité des demandes du marché. Le contrôleur de cette solution packagée est doté d’un serveur Web intégré permettant un accès distant à partir de n’importe quel PC, via un réseau LAN, WAN, intranet ou Internet. Priorité a été donnée à l’ergonomie de l’inter-

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face graphique, accessible via une page Web à tout utilisateur détenant les droits d’accès. Le contrôleur de la dernière version de la solution AEC prend en charge jusqu’à 32 lecteurs de badges et gère jusqu’à 64 entrées-sorties. Les fonctions de gestion vidéo disponibles permettent d’afficher les images des zones de haute sécurité en temps réel. Le mode vérification vidéo permet de prendre en charge jusqu’à trois caméras par porte dans les zones indiquées. L’intégration des détecteurs d’intrusion aux entrées supervisées permet de simplifier la surveillance simplifiée des alarmes. Gamme de centrales Intrunet SPC4000/SPC5000/SPC6000 (Siemens) : l’intrusion et le contrôle d’accès à portée de main La gamme développée par Siemens combine, en un même produit, des fonctions anti-intrusion et de contrôle d’accès. Le processeur ARM, qui équipe chaque modèle, permet des fonctionnalités et des possibilités de connectivité étendues (RTC, GSM/PGRS, Ethernet) avec un PC de télésurveillance, l’utilisateur ou l’installateur. En effet, les centrales Siemens sont équipées de modules de communication interchangeables, autorisant de nombreuses combinaisons.Chaque centrale permet ainsi les connexions à distance dans tous les canaux de communication pour la télémaintenance et la gestion d’un site à distance. En intrusion, la gamme permet, en fonction des modèles, la gestion de 32, 128, 512 points de détection répartis dans 4 à 60 zones de surveillance, le contrôle de 30 à 512 sorties programmables. En gestion d’accès, il est possible de contrôler de 4 à 64 portes.

Le serveur Web intégré aux centrales laisse à tout utilisateur la liberté de se connecter à distance à partir d’un navigateur Internet pour effectuer quelques manipulations de base. iPerflex (Evolynx) : le système 100 % client léger En développant le système iPerflex, Evolynx a souhaité intégrer à un système de sûreté complet les possibilités offertes par le Web. Les objectifs du système sont multiples : faciliter l’ajout de nouvelles fonctions, développer l’ouverture aux applications tierces par le développement de nouvelles interfaces, optimiser l’échange de données avec les systèmes d’information. Enfin, proposer une solution suffisamment évolutive pour accroître sa pérennité. Pour répondre à ces enjeux, iPerflex a été développé sur un modèle d’architecture client léger 3-tier (1 IHM accessible via un navigateur Web, un serveur d’applications et une base de données), conçu pour faciliter les évolutions et la maintenance. La sécurité des communications est assurée par l’usage de standard HTTPS entre IHM et serveur, serveur et automates. L’authentification aux postes clients est assurée par des certificats SSL. Le principal atout du système iPerflex réside dans la présence d’une IHM puissante, flexible et évolutive, exploitant la technologie Rich Internet Applications (RIA). Cette interface intègre une couche métier supplémentaire qui lui permet de s’affranchir des limites rencontrées en Web 1.0 (c’est-àdire, un environnement réseau dans lequel l’IHM est soumise à des échanges constants avec un serveur concentrant l’intelligence du système).


Référence du projet

22 tunnels à Paris À l'abri des accidents et des ralentissements Client Direction Interdépartementale des Routes d'Île-de-France (France)

Technologie Détection automatique des incidents (DAI) Système au protocole IP

Marché cible Trafic

Défi Mise en oeuvre d'un système CCTV via IP avec détection automatique d'incidents et enregistrement, dans 22 tunnels répartis dans Paris

Solution Serveurs vidéo Siqura Siqura i-NVR

Malgré les avancées technologiques, les bouchons restent le cauchemar d'innombrables usagers de la route, même dans les villes les plus illustres. Les ingénieurs et les autorités publiques en charge du transport ne sont toutefois pas restés les bras croisés pendant que les embouteillages s'étendaient sur nos routes. Le fruit de leurs efforts s'est concrétisé dans une des mégapoles les plus renommées au monde. Le résultat est qu'il est maintenant beaucoup plus facile d'éviter les accidents et les embouteillages de Paris qu'il y a un an. Sur une période de cinq ans, Siqura, fabricant des solutions avancées de vidéosurveillance, et l'expert en DAI (détection automatique d'incidents), Traficon, travailleront avec d'autres intégrateurs majeurs de systèmes, des installateurs et des fournisseurs industriels pour mettre en place un système de vidéosurveillance pour l'acquisition, l'analyse, la transmission et l'enregistrement vidéo dans vingt-deux tunnels dans et autour de la ville de Paris. Dirigé et financé par la Direction Interdépartementale des Routes d'Île-deFrance (DIRIF), le système couvre 45 kilomètres de tunnels routiers et est le plus grand projet de surveillance de trafic de ce type jamais installé en Europe. « La mise en oeuvre de ce système est une étape cruciale pour la DIRIF » a déclaré Christophe Lemierre du département Études de la DIRIF. « D'une part, nous passons d'un système analogique traditionnel aux toutes dernières technologies en matière

d'informatique et de vidéosurveillance, telles que les techniques de compression MPEG et H.264. Et, d'autre part, c'est une avancée majeure dans le cadre d'un projet plus vaste visant à améliorer la sécurité dans les tunnels de la région d'Île-de-France. »

Détection immédiate d'un bouchon Alors qu'une pléthore de divers systèmes de transport intelligent (ITS) prolifère sur les routes du monde entier, les systèmes de DAI sont devenus de plus en plus populaires ces récentes années et de nombreuses recherches indiquent qu'une détection instantanée et précise des incidents est impérative pour améliorer la sécurité sur les routes et dans les tunnels. En général, les systèmes de DAI ont recours à des algorithmes intelligents pour analyser en continu les images provenant des caméras et pour avertir les opérateurs en quelques secondes du type d'incident et de sa localisation. À partir d'un poste de contrôle centralisé, l'opérateur qui a été alerté peut vérifier visuellement la situation et l'évaluer afin d'y réagir de manière adéquate. Cela peut inclure la commande des signaux routiers de voie de circulation, les signaux variables de limitation de vitesse ou encore les messages dynamiques ainsi que l'information aux autorités telles que la police, les pompiers ou les services médicaux d'urgence. Le trafic peut alors rester plus fluide et plus sûr, malgré les bouchons ou les accidents.

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Regards croisés En couverture

« USP TÉLÉSURVEILLANCE »

Une nouvelle organisation qui fait sens ! L’approche globale d’un système d’alarme ne peut se concevoir sans la transmission des alertes vers des centrales de réception d’appels où des opérateurs formés aux technologies de pointe prennent les décisions d’urgence lorsque les conditions l’exigent. La télésurveillance a pour ambition d’apporter aux clients la certitude que tout événement détecté sera traité dans les plus brefs délais par des professionnels de la sécurité, voire les forces de l’ordre en cas de levée de doute positive. Un constat de convergence évident qui a conduit à la création de « USP Télésurveillance», une nouvelle organisation dont l’ambition est de rassembler les acteurs de la télésurveillance tout en effectuant un rapprochement constructif et durable avec les adhérents de l’USP. L’annonce de la création de cette nouvelle structure sera faite lors du salon APS. Regards croisés entre Claude Tarlet, président de l’USP et Franck Namy, président de « USP Télésurveillance ».

À l’aune de votre expérience, comment définiriez-vous le marché de la télésurveillance en France aujourd’hui ? Quels sont les grands enjeux auxquels ce secteur est confronté ? Franck Namy. En France, le marché de la télésurveillance est en constante progression. Et force est de constater que cette croissance s’accélère encore qu’il s’agisse du marché professionnel ou du résidentiel. Notre rôle, en tant que professionnels, est donc de nous organiser pour construire une offre toujours plus qualitative et capable de répondre à cette montée en puissance. Claude Tarlet. A l’instar du secteur de la surveillance humaine, la télésurveillance souffre d’une mauvaise image et d’une forme de méfiance. Elle doit se donner les moyens pour être reconnue et valorisée.

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Vous avez décidé de créer une nouvelle entité, USP-Télésurveillance. Quels éléments ont motivé cette décision ? Franck Namy. Depuis quelques temps, nous constatons que les attentes du marché évoluent. Nos clients souhaitent de plus en plus travailler avec des prestataires qui leur proposent des solutions de sécurité globale. Parallèlement, le marché dit « résidentiel », en forte expansion, est en attente d’un interlocuteur de référence, fiable et représentatif, capable de répondre aux questions des utilisateurs. C’est pour répondre à ces différentes attentes que nous avons décidé de créer cette nouvelle structure. Claude Tarlet. C’est un fait, la problématique sécuritaire est devenue globale. À tout instant, où qu’il soit, chaque citoyen souhaite vivre en sécurité. La création de cette nouvelle or-


ganisation professionnelle va permettre de rapprocher les entreprises de surveillance, adhérents historiques de l’USP, les conseils (à travers le SCS), les acteurs de la vidéoprotection (avec l’AN2V) et, désormais, les professionnels de la télésurveillance. Quelle est l’ambition de cette nouvelle organisation? Franck Namy. L’ambition de « USP Télésurveillance » est tout d’abord de fédérer. Fédérer les acteurs de la télésurveillance d’abord. Mais aussi rapprocher ces acteurs de leurs partenaires que sont les entreprises de surveillance, de conseil et de la vidéoprotection. Ainsi structurée, cette organisation sera plus à même de représenter l’ensemble de la profession et de défendre ses intérêts. Claude Tarlet. Il s’agit de créer

une émulation entre les différents acteurs de la sécurité privée. Nous sommes convaincus qu’ensemble, nous travaillerons mieux et que nous pourrons mettre en place des stratégies plus efficaces pour représenter le secteur dans sa globalité.C’est un offrant une image d’unité que nous pourrons avancer. Quels sont les acteurs que vous souhaitez fédérer ? Franck Namy. Nous allons tout d’abord nous tourner vers les professionnels qui travaillent dans le secteur de la télésurveillance : constructeurs, conseils, éditeurs, installateurs, télésurveilleurs, intervenants. Nous verrons ensuite s’il est opportun ou non d’ouvrir les portes de « USP Télésurveillance » à d’autres opérateurs ou partenaires… Claude Tarlet. Nous allons en

effet fédérer l’ensemble de ces acteurs… qui vont pouvoir travailler et échanger avec les adhérents de l’USP, du SCS et de l’AN2V. Allez-vous vous appuyer sur une charte ? Sur un code de déontologie ?... Franck Namy. Oui. C’est au programme ! Nous travaillons à la mise en place d’une charte de déontologie que l’ensemble de nos adhérents signeront… et qu’ils s’engagent à respecter. Claude Tarlet. La mise en place d’une charte est en effet indispensable. Et ce d’autant plus à l’heure de la mise en place du CNAPS.

bale. Il n’est plus question que chaque professionnel travaille dans son coin. C’est pourquoi nous avons choisi d’adosser cette nouvelle structure à l’USP dont les travaux et la philosophie sont en parfaite adéquation avec notre démarche. Claude Tarlet. Depuis plusieurs mois, l’USP a entrepris un travail de rassemblement des acteurs de la sécurité privée. Le fait d’accueillir les professionnels de la télésurveillance s’inscrit dans le prolongement de cette démarche. L’USP mettra aussi à la disposition de « USP Télésurveillance » le réseau qu’elle a construit et les appuis dont elle dispose.

Pourquoi avoir choisi de vous adosser à l’USP ? Franck Namy. Je l’ai dit : il est aujourd’hui indispensable de réfléchir avec une approche glo-

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VOTRE

PARTENAIRE EXPERT EN VIDÉOPROTECTION {

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Technologie En couverture

Le point sur le marché des logiciels de télésurveillance en France Ce secteur bénéficie d’importantes évolutions technologiques, portées principalement par les avancées de l’informatique et des réseaux, qui permettent de nouvelles fonctionnalités. L’occasion de faire le point sur l’état de l’art et les avancées récentes et en cours, et en particulier sur ce que représente l’incursion d’Internet ici aussi. Le tout sur fond de contraction du marché. Par Michel Eynaud, journaliste spécialisé

Les grandes fonctions Les logiciels pour stations centrales de télésurveillance se répartissent en plusieurs familles fonctionnelles.

logiciels doivent être compatibles avec un maximum de protocoles de télésurveillance des signaux analogiques et numériques des différents fabricants de systèmes d’alarme, ainsi qu’avec un maximum de réseaux de communication : RTC,RNIS,TCP/ IP,GSM/GPRS, X25, etc… C’est sur ce plan que les télésurveilleurs vont pouvoir effectuer des économies importantes, par rapport à la multitude d’investissements en solutions propriétaires dans le passé. Les frontaux uniformisent les signaux d’alarmes selon un seul protocole en sortie, qui peut éventuellement être choisi.

Les frontaux de réception des signaux d’alarme sont l’interface des centres avec l’extérieur. Ces

Les superviseurs de gestion de station centrale gèrent les évènements, les sites, contrôlent les

interventions, etc… Ces superviseurs traitent toutes les télécommunications entrantes et sortantes : appels téléphoniques, interphonie et écoutes, fax, mails et SMS, et serveurs vocaux. Les levées de doute sont aujourd’hui aussi bien vidéo qu’audio, et tous ces flux peuvent être enregistrés. Les systèmes client-serveur multimédia, pour la levée de doute vidéo interactive dans le cadre de ce qui est parfois appelé télévidéosurveillance, doivent être compatibles avec un maximum de protocoles et formats des nombreux fabricants d’équipements de vidéosurveillance. Ils sont reliés au superviseur ou intégré à celui-ci.

Sécurité Privée 37


Technologie En couverture

Enfin, divers modules périphériques complètent fonctionnellement ces logiciels pour la gestion d’évènements, l’enregistrement audio numérique, la localisation par GPS des forces d’intervention, la gestion des plans des sites, etc… A noter que plusieurs niveaux de complexité coexistent sur le marché, de façon à adresser tous les besoins et budgets, ainsi que parfois des orientations plus particulières vers la télésécurité des biens ou la téléassistance des personnes. Les évolutions techniques en cours Signe des temps, la levée de doute vidéo prend progressivement le pas sur la levée de doute audio, qui est encore largement utilisée. D’où le succès des solutions client-serveur multimédia dédiées aux communications vidéo. Certaines entreprises ont développé des solutions intégrées au poste de travail de l’opérateur tel que HorusMedia d’Azur Soft, le plus riche dans ce domaine semblant être ESI avec plus de 85 protocoles vidéo actuellement au catalogue de son logiciel V1. ESI a mis en place un système de certification de la compatibilité des équipements vidéo tiers avec son logiciel V1, rassurant ainsi les acheteurs sur leur possibilité d’utiliser leur matériel dans le cadre d’une télésurveillance. Mais la grande tendance actuelle est la migration des outils des opérateurs vers des solutions en technologies web. Les télécommunications, sur lesquelles repose la télésurveillance, sont sans cesse en évolution avec la généralisation des réseaux GSM/GPRS et IP, et les outils de télésurveillance s’adaptent aux

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Nombre Stations d’agences opérationnelles

Création société

Capital Social

CA 2010

Effectif

Azur Soft

1 500 000 €

2.75 M€

15

2

200 à 250

1986

Elit Soft

NP

160 k€

1

1

30 environ

1993/1999

1 001 600 €

6.75 M€

42

4

450 environ

1999

eLogmatel

310 322 €

216 k€

2

1

60 environ

1993/2008

Logetel

38 112 €

240 k€

4

1

Nc

1994

T2i

106 714 €

1,2 M€

10

1

70 +

1994

ESI

Nc = Non communiqué NP = Nom Propre (Sources : Infogreffe, societe.com, sites des sociétés et contacts avec sociétés) NB : pour la plupart des acteurs, les logiciels pour stations de télésurveillance ne représentent qu’une partie, plus ou moins importante de l’activité.

évolutions des réseaux. Les avantages sont énormes. Cette évolution est également un pas vers la dématérialisation totale du poste opérateur... et un jour vers sa délocalisation si cela est autorisé par la loi, ce qui a été pour l’instant recalé dans la dernière Loppsi. Le transport sur IP concerne aujourd’hui beaucoup de signaux : vidéo, contrôle d’accès, intrusion, GTB/GTC, interphonie, pour de nombreuses possibilités d’interopérabilité à distance

38 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

Stabilité, sécurité

Comme la priorité en sécurité est d’avoir un fonctionnement stable, avec si possible des serveurs redondants, certains comme eLogmatel peuvent en plus organiser des serveurs virtuels sur la même machine physique très stable, le serveur virtuel de secours pouvant prendre le relais du premier en cas de défaillance logicielle. Chez certains comme Azur Soft, le fonctionnement en IP permet une gestion automatique en load balancing de la charge de plusieurs frontaux de réception, et ainsi d’optimiser la capacité de réception. Et comme l’explique Pierre-Yves Cossin de Elit Soft, l’utilisation de numéros de téléphones virtuels en 0826 permet de basculer vers un autre centre en cas de problème grave.


avec les systèmes de télésurveillance. Certaines fonctionnalités sont aujourd’hui plus facilement mises en œuvre et offertes par les éditeurs, comme l’envoi de mails ou de SMS d’alarme ou de demande d’intervention. La VoIP est gérée, principalement selon le protocole SIP qui peut permettre de communiquer de l’audio via certaines caméras par exemple, et l’audio peut être aisément transféré vers un autre site de télésurveillance. L’intégration de PABX ou IPBX est aussi devenue un atout pour les stations centrales de grosse capacité permettant ainsi l’intégration de fonctions de centre d’appel. La géolocalisation avec les coordonnées GPS est utilisée pour

les évènements, qui peuvent être gérés dans un SIG, ainsi que pour le suivi des déplacements des agents, en conjonction avec les informations de PTI dont la prise en compte est en forte expansion. L’interfaçage avec les sociétés d’intervention en soustraitance est nettement facilité, et certains imaginent même des interventions encadrées sur tablette tactile. Télé-assistance, télé-diagnostic, mises à jour à distance, télévisites régulières, sont aujourd’hui facilitées par les nouvelles technologies. Le superviseur peut être accédé en IP via une plateforme de services, ou à distance depuis une autre station en

France. Suite à la mise en place de stations maillées, il apparait de plus en plus utile de mettre en place des postes de travail distants. Les solutions sur base de clients légers natifs chez ESI et T2I simplifient les architectures ainsi que leur déploiement. Chez Elit Soft et eLogmatel également cela représente l’avenir proche. Cette technologie permet d’utiliser n’importe quel terminal supportant un navigateur Internet, réduisant ainsi de façon importante les coûts liés à la maintenance et aussi aux déploiements. La solution 100% web 2.0 de T2I qui fonctionne dans le cloud permet d’envisager la connexion avec un réseau social de voisinage pour des

réactions locales immédiates. Une nouvelle offre d’ESI permet même d’utiliser ses logiciels en mode ASP sur le cloud moyennant un simple abonnement, l’hébergement mutualisé étant réalisé dans des data centers sécurisés. Un métier de la télésurveillance qui évolue aussi Afin de compenser la perte progressive de revenus due à la baisse de prix de l’abonnement moyen, les stations doivent améliorer leur rentabilité en confiant un parc plus important à chaque poste de travail opérateur. Il est donc nécessaire de disposer d’outils permettant une automatisation poussée des

Sécurité Privée 39


technologie En couverture

fonctions sans pour cela dépersonnaliser le poste d’opérateur en station. Les tâches répétitives sans aucune valeur ajoutée sont donc automatisées. Les automates d’aujourd’hui sont capables d’effectuer des vérifications et de rappeler les clients. Dans le même contexte de redistribution de la rentabilité, la vidéoprotection,métier connexe de la levée de doute vidéo, entre maintenant dans les stations centrales de télésurveillance, certaines devenant ainsi progressivement des stations de vidéosurveillance et de vidéoprotection. Cela permet ainsi aux télésurveilleurs d’offrir des services complémentaires à forte valeur ajoutée, compensant les pertes de revenu constatées sur les prestations plus classiques. Si les marchés classiques étaient d’une part les télésurveilleurs pour les marchés des professionnels et des particuliers, et d’autre part les centres de télésurveillance des réseaux bancaires, très spécialisés, aujourd’hui la téléassistance des personnes âgées à domicile représente un fort axe de développement. Elle est assurée via des terminaux spécifiques et des fournisseurs de service spécialisés, prenant mieux en compte certains aspect de la sécurité de nos ainés avec une forte composante relationnelle, d’où l’appellation d’alarme sociale souvent employée pour cette téléassistance. Enfin, pour permettre une grande souplesse dans la gestion d’un centre et minimiser les risques financiers, certains fabricants comme Azur Soft et ESI proposent un paiement à l’usage des licences, tous les protocoles étant disponibles pour un montant payé fonction du nombre d’abonnements actifs.

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A noter que pour mieux représenter ce secteur en évolution, l’USP est en train de créer une branche dédiée aux opérateurs de télésurveillance et téléassistance. Les challenges du marché C’est à de nombreux challenges, tant technologiques que fonctionnels, que sont actuellement confrontés les éditeurs de soft de télésurveillance, qui doivent s’adapter de façon constante et enrichir continuellement les logiciels afin de maintenir leur adéquation aux demandes du marché,et pour cela mettre en œuvre une puissance de développement importante. Ils doivent conjuguer compétences électroniques,pour éviter d’être dépendant de fournisseurs de solutions matérielles pour les frontaux, compétences informatiques, en réseaux, en sécurité des équipements et des

40 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

réseaux, en télécoms et multimédia. Le mouvement actuel vers le cloud réclame des compétences pointues. De plus, la télésurveillance et la téléassistance sont des métiers pointus qui s’exercent, comme peu d’autres métiers, de façon continue sans aucune interruption possible 24/24, 7j/7 et 365 jours par an, et qui nécessitent un support avec la même disponibilité horaire. Ceci sur un marché français qui à tendance à se réduire régulièrement du fait de la diminution du nombre de stations de télésurveillance par rachats ou regroupements de parcs à des fins d’optimisation, afin de constituer des stations plus grosses permettant une optimisation technique et organisationnelle conséquente.

D’où des points de croissance recherchés à l’export, une démarche qui nécessite aussi de forts investissements. « Le développement à l’international devient pour nos entreprises une nécessité afin d’assurer une progression constante de notre activité. Par ailleurs, cette politique d’internationalisation nous permet de faire bénéficier les clients français du savoir-faire souvent intéressant des stations étrangères » précise Claude-Philippe Néri, Président d’ESI. Des marchés également où les produits français partent gagnants, leur plus grande complexité, conséquence de leur adaptation au cadre juridique français, étant synonyme de richesse fonctionnelle, de valeur ajoutée par rapport aux concurrents, et d’adaptabilité aux besoins des clients.


Sécurité Privée 41


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Le maire ne peut pas confier par contrat la « surveillance de la ville » à une société de surveillance et de gardiennage

AUTO-ENTREPRENEUR ET SÉCURITÉ PRIVÉE

Le régime ne peut pas s’appliquer aux entreprises de sécurité privée Une personne physique peut-elle exercer une activité de surveillance ou gardiennage, transport de fonds ou protection physique des personnes (titre I de la loi du 12 juillet 1983) sous le statut d’auto-entrepreneur ? La réponse est donnée par le ministère de l’Intérieur qui précise que les dispositions générales régissant le dispositif de l’autoentrepreneur « ne sont pas applicables au cas particulier des entreprises de sécurité privée qui doivent obtenir une autorisation administrative pour exercer une activité réglementée en application de l’article 7 de la loi n°83-629 du 12 juillet 1983. » La circulaire conclue de manière claire en stipulant que « dès lors, le statut de l’auto-entrepreneur est incompatible avec le titre Ier de la loi de 1983 et constitue une loi spéciale qui déroge au régime général de l’auto-entrepreneur mis en place par la loi de modernisation de l’économie. L’exercice à titre individuel de toute activité de surveillance ou de gardiennage, de transport de

fonds ou de protection physique des personnes,avec la seule carte professionnelle de salarié mais sans lien de subordination avec une personne morale ou physique titulaire de l’autorisation d’exercice et de l’agrément de dirigeant est passible des sanctions prévues à l’article 14 de la loi n°83-629 du 12 juillet 1983, à savoir 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour le fait d’exercer : - sans être préalablement immatriculé au registre du commerce et des sociétés ; - sans avoir été sollicité et obtenu l’autorisation administrative de fonctionnement prévue à l’article 7 de la loi ; - sans avoir sollicité et obtenu l’agrément prévu à l’article 5 de la loi. »

Lors d’un débat à l’assemblée nationale, Jacques Remiller, député de l’Isère, a appelé l’attention du ministre de l’Intérieur sur les moyens mis à la disposition des communes contre les risques de débordement la nuit de la Saint-Sylvestre.Nombre de petites communes sont en effet sans police municipale, alors même que la gendarmerie ne peut pas être présente partout au même moment. Il semblerait que les communes puissent avoir recours à des sociétés de surveillance dans ce cadre-là. Il souhaite connaître les moyens mis à disposition de ces maires qui sont malgré tout responsables du maintien de l’ordre public sur leur territoire d’élection. Mais la réponse est sans appel… « En vertu de l’article L. 2212-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT), « le maire est chargé, sous le contrôle administratif du représentant de l’État dans le département, de la police municipale ». Cette dernière a pour objet le maintien du « bon ordre, de la sureté, la sécurité et la salubrité publiques » conformément à l’article L. 2212-2 du même code. Les compétences de police administrative générale, qui comprennent notamment les missions de surveillance de la voie publique, sont inhérentes à l’exercice de la « force publique» nécessaire à la « garantie des droits de l’Homme et du citoyen» prévue à l’article 12 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen et ne peuvent pas être déléguées à une personne privée. Les personnes privées ne peuvent donc pas procéder à la

surveillance de la voie publique au moyen du visionnage d’images d’un système de vidéoprotection.Le conseil constitutionnel l’a rappelé dans sa récente décision (2011-625 DC) du 10 mars 2011 (considérants 14 à 19). Ainsi, les missions de police administrative municipale ne peuvent-elles être confiées qu’à des agents placés sous l’autorité directe du maire ; elles ne peuvent pas être déléguées par contrat à une personne privée (CE, 17 juin 1932, ville de Castelnaudary ; CE, 1er avril 1994, commune de Menton). Il convient en effet de préciser que les entreprises de gardiennage et de surveillance ne peuvent pas exercer de mission de surveillance de la voie publique. L’article 3 de la loi n° 83-629 du 12 juillet 1983 modifiée réglementant les activités privées de surveillance dispose que les agents des entreprises de gardiennage et de surveillance « ne peuvent exercer leurs fonctions qu’à l’intérieur des bâtiments ou dans la limite des lieux dont ils ont la garde ». Lorsque des gardiens exercent exceptionnellement sur la voie publique une mission itinérante ou statique de surveillance contre les vols, dégradations, déprédations et effractions, celleci se limite « aux biens dont ils ont la garde ». Le maire ne peut donc pas confier par contrat la « surveillance de la ville » à une société de surveillance et de gardiennage dans la mesure où celle-ci relève des missions de police du maire en vertu des articles L.2212-1 et L.2212-2 du CGCT (CE, 29 décembre 1997, commune d’Ostricourt). »

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Vidéoprotection cahier spécial

cahier spécial réalisé en partenariat avec l’an2v, association nationale de la vidéoprotection

vidéoprotection urbaine

Nouveauté et perspective Sécurité Privée 45


Bloc-notes ! Cahier spécial

La vidéoprotection sous un nouveau jour … Par Dominique Legrand, président de l’AN2V

La rentrée est souvent synonyme de nouveautés : résolutions, lancements de produits ou d’événements… Hélas, cette période d’enthousiasme est rarement durable et les beaux projets de septembre sont souvent enterrés avant Noël (cela sonne un peu comme un proverbe boursier…). Mais ce n’est en aucun cas une fatalité. Et j’aime à croire (optimiste fervent) que la nouvelle image dont se trouve auréolée la vidéoprotection puisse survivre bien au-delà des premiers frimas de novembre ; quoi qu’il en soit, j’en formule vœu… Grâce à la vidéoprotection... Ce jour encore, sur Europe 1, les nouvelles mettent en avant la vidéoprotection. : « Lyon : un violeur arrêté grâce aux caméras »…/… « Retour sur les faits : dimanche dernier, une jeune femme de 19 ans est violemment agressée et violée par un homme dans un hall d’immeuble.Alors que son agresseur prend la fuite, la victime se rend immédiatement au commissariat pour porter plainte. En analysant les «bandes» vidéo des caméras de surveillance du quartier, les policiers de la sûreté départementale découvrent que le suspect a suivi sa victime dans la rue pendant une dizaine de minutes, avant de l’agresser. Les images permettent également de retracer l’itinéraire de fuite du violeur, jusqu’à un immeuble du centre-ville. C’est à

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46 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

cette adresse que des policiers de la brigade anti-criminalité l’interpellent le soir même. » Les élucidations rapides de ce type se multiplient, -tant mieux ! Il n’est pas un jour sans que l’on ne trouve un article commençant par « Grâce à la vidéosurveillance… ». Des résultats probants sont donc au rendez-vous : la vidéoprotection prouve sa réelle efficacité, n’en déplaise aux « antitout ». Ce n’est qu’un début Pourtant, nous pensons à l’AN2V que de grandes étapes peuvent/doivent encore être franchies, notamment sur la question de l’immédiateté de l’intervention. Dès qu’un délit est commis, le dispositif de vi-

déoprotection doit agir comme un détecteur quasi-automatique. C’est devenu possible grâce à certaines solutions technologiques, à la formation accrue des opérateurs, ainsi qu’à la volonté d’une mise en place d’une coproduction privée/publique de la sûreté. C’est la raison pour laquelle l’AN2V a changé de nom en 2011, pour accompagner à la fois l’évolution de ses activités et la modification de la réglementation. Devenue Association Nationale de la Vidéoprotection, l’AN2V est prête désormais à réunir tous les utilisateurs de systèmes de vidéoprotection, publics et privés, exerçant une activité BtoB ou BtoC, le secteur du « résiden-


tiel » exprimant des attentes qui sont à ce jour mal entendues. Notre feuille de route 2011/2012 est bien remplie! L’AN2V est partenaire de tous les grands événements sécurité/sûreté de la rentrée ! Partenaire du salon APS qui se tiendra du 20 au 22 septembre à Paris : l’AN2V organisera deux conférences sur le thème de la stratégie d’un projet de vidéoprotection. L’AN2V sera également présente à Monaco aux Assises de la sécurité et des systèmes d’information, du 5 au 8 octobre, événement rassemblant près de 700 RSSI, DSI, DI, Risk managers… Un contenu de haut niveau, des conférences, tables-rondes et ateliers ! Toujours proche des collectivités territoriales, l’AN2V est égale-

ment partenaire des rencontres nationales des polices territoriales qui se tiendront le 13 octobre 2011. L’AN2V proposera à ses adhérents deux rencontres thématiques en cette fin 2011. Une première réunion le 3 octobre 2011 qui abordera la question de l’organisation humaine et technique d’un centre superviseur, suivie le mardi 29 novembre 2011 d’une réunion abordant la mise en place effective d’une détection automatique d’anormalité. Nous cherchons au travers de ces réunions à faire surgir les bonnes pratiques, tant du côté des donneurs d’ordre pour que leurs cahiers des charges soit de plus en plus ambitieux tout en restant réalistes, que des sociétés constructeurs et intégrateurs, afin que leurs

produits et systèmes répondent parfaitement à ces nouvelles attentes. Production accélérée L’AN2V entretient un partenariat étroit avec l’USP qui mérite un événement à la hauteur des enjeux actuels de la sécurité. L’Université de la Sécurité et de la Citoyenneté vous sera proposée en février 2012. Au programme : deux jours de débats de haut niveau pour une nouvelle approche sociétale et politique des enjeux sécuritaires ! Comme tous les ans, l’AN2V édite le guide PIXEL (www. an2v.org), guide de référence de la vidéoprotection intégrant des études de cas, des retours d’expériences, des analyses juridiques, des avis d’experts, des informations pratiques, ainsi

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Sécurité Privée 47


étude de cas Cahier spécial

© Ville de Suresnes - DR

SURESNES

Une approche qui ne se limite pas à la vidéoprotection La ville de Suresnes est équipée depuis longtemps de systèmes de vidéoprotection de voie publique mais l’installation n’a été centralisée et modernisée qu’à partir de juillet 2008. Aujourd’hui, une baisse de l’ordre de 5% de la délinquance est constatée chaque année, mais c’est surtout au niveau de l’élucidation que les résultats sont les plus spectaculaires.

A

u commencement (au début des années 2000), la vidéoprotection vise à sécu- riser quelques quartiers confrontés à des problèmes de délinquance de voie publique. Le système comporte alors 7 caméras fixes déployées pour tranquilliser un centre commercial construit sur dalle qui connaissait des problèmes d’agressions et de vols. La visualisation des images était assurée dans un local de la police municipale installé à proximité. Cette expérience a été très concluante car les pro-

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blèmes rencontrés ont aussitôt disparu. De fait, d’autres sites ont été équipés progressivement en fonction des besoins, mais sans qu’une réelle centralisation des images ne soit réalisée. En 2006, la municipalité décide de rationaliser l’ensemble du dispositif en créant un centre de supervision urbaine fonctionnant 24 heures sur 24, doté d’opérateurs de vidéoprotection et centralisant les images des caméras réparties sur différents sites. À cette occasion, un renvoi d’images vers la police nationale a été mis en place, avec la possibilité pour les po-

48 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

liciers de prendre la main sur le système afin d’en améliorer la réactivité. Un outil complémentaire de lutte contre les atteintes aux biens et aux personnes Le système tel qu’il existe aujourd’hui a été mis en service en juillet 2008, avec 14 opérateurs pour assurer la supervision des images en temps réel, répartis sur deux postes de travail. Cette équipe est considérée comme suffisante pour superviser les 172 caméras, sachant que dans les faits le nombre de caméras nécessitant une attention constante

est plus faible, de l’ordre de 90 flux. La vidéoprotection équipe donc aujourd’hui la voie publique, mais aussi les parkings municipaux, les bâtiments communaux et certains équipements sportifs. Le centre de supervision urbaine assure également la gestion des alarmes implantées dans les bâtiments municipaux. En dehors des heures d’intervention sur voie publique de la police municipale, la levée de doute est assurée par un prestataire extérieur. La délinquance constatée est le fait bien souvent de jeunes en déshérence et en échec sco-


GeViScope + laire, qui ne bénéficient plus d’un suivi parental. Des actions de prévention sont menées en direction ce public pour les accompagner vers les dispositifs adaptés : emploi, santé, culture… La municipalité subventionne une association qui met en œuvre des médiateurs de rue. La vidéoprotection est perçue comme un outil complémentaire de lutte contre les atteintes aux biens et aux personnes, permettant d’aller « un cran au-dessus » de la politique de prévention et de sécurité menée par ailleurs par la municipalité. Une politique de sécurité ne peut être gravée dans le marbre et il faut s’adapter aux évolutions de la société. La délinquance constatée a évolué vers des formes plus dures, nécessitant une réponse plus ferme. Un nouveau système pour répondre à de nouveaux risques La ville a dès le départ fait appel à un bureau d’études pour l’accompagner dans ses déploiements. Les nouveaux déploiements font également l’objet d’une assistance de ce type même si divers services municipaux sont impliqués dans le dossier vidéoprotection. Le système est composé de 172 caméras dont 142 caméras fixes et 30 dômes reliées à un centre de supervision urbaine par un réseau en fibre optique, dédié à d’autres applications que la vidéoprotection selon les secteurs (voix données images). Le centre de supervision urbaine compte deux postes de travail, plus le poste d’opérateur du COG, fonction occupée par un policier municipal expérimenté, situé derrière les opérateurs de vidéoprotection. Les images sont enregistrées durant 7 jours, ce qui est considéré comme suffisant. Le recours à des solutions de

détection automatique d’anormalité est envisagé, mais rien n’est installé pour le moment. Cela pourrait permettre d’automatiser la détection de certains événements et faciliter le travail des opérateurs. Un dispositif placé sous l’autorité de la police municipale La police municipale telle qu’elle existe aujourd’hui a été créée en 2001, par le regroupement de différents services. Ce service compte 68 agents dont 21 policiers municipaux, 11 gardiens de parcs et 13 agents de surveillance de la voie publique. La police municipale est divisée en deux brigades, ce qui permet d’assurer un fonctionnement du service de 6 heures 30 à 20 heures 30 du lundi au vendredi. Elle a pour mission de lutter contre les atteintes aux biens et aux personnes. Elle réalise un travail d’îlotage en complémentarité avec les services de la police nationale. Les policiers disposent de gilets pare-balles et d’un armement de 6ème catégorie. Les rapports avec la police nationale sont excellents. Enfin, la Ville de Suresnes a été la première commune à disposer d’un système de procès-verbal électronique opérationnel. Parmi les agents du service de police municipale, on compte également les 14 opérateurs de vidéoprotection qui ont la particularité d’avoir un statut d’ASVP. Ce statut permet de confier des missions classiques d’ASVP aux opérateurs au-delà de la supervision des images. Les agents passent ainsi de 15 à 20% de leur temps sur la voie publique. Depuis mars 2009, le choix a été fait d’installer le policier municipal en charge de l’accueil au sein d’un centre opérationnel de gestion (COG) de la police municipale intégrant le CSU. Équipé des

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Sécurité Privée 49


Vidéoprotection Cahier spécial

outils de communication et de gestion de la police municipal, cet agent peut ainsi évaluer un événement repéré par un opérateur et déclencher la réaction appropriée. Depuis le mois d’avril 2011, ce poste est une fonction spécifique que seuls quelques agents occupent en vue de professionnaliser la fonction d’opérateur COG.

Bilan et perspectives Le bilan de la vidéoprotection est positif. La ville a cheminé progressivement dans cette démarche, traitant chaque site au cas par cas et avec une approche qui ne se limite pas à la vidéoprotection. Les résultats obtenus sont liés à la réactivité du système. Aujourd’hui, un pallier est atteint, car les principales zones sont couvertes et la municipalité n’envisage pas d’extensions en dehors de quelques caméras supplémentaires déployées en 2011.

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© Ville de Suresnes - DR

Quelle formation pour les opérateurs ? La formation des opérateurs a été réalisée par un organisme de formation. Le turn-over était assez fort au début (50% environ au bout d’un an) et sur les 14 agents formés au départ, il n’en reste que 4 aujourd’hui et il y a donc un besoin permanent de formation. Celle-ci est aujourd’hui réalisée en interne, sous la forme d’un transfert de compétences, les agents les moins expérimentés travaillant en binôme avec les plus aguerris. Une vigilance particulière est mise en œuvre lors des recrutements, avec deux entretiens au minimum pour toute embauche.

Un suivi régulier du programme de vidéoprotection

La commune réalise un investissement en moyenne 300 000 euros par an sur la vidéoprotection. Elle dispose d’un contrat de maintenance pour ses installations.

50 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

La municipalité a mis en place un comité de pilotage des sites sensibles qui se réunit tous les trimestres afin de faire le point sur le fonctionnement du système dans les espaces équipés. Ce comité passe en revue les problèmes techniques et étudie les améliorations possibles. Animé par un consultant extérieur à la collectivité, il est constitué de l’élu en charge du dossier, de la police municipale, d’un représentant de la police nationale et d’un responsable du service juridique de la commune. Par ailleurs, un tableau de bord du CSU mensuel permet d’assurer un suivi des faits relevés par la vidéoprotection et du traitement qui leur a été donné. Ces faits sont regroupés par périodes, par catégories, pour faciliter l’analyse. Une baisse de l’ordre de 5% de la délinquance est constatée chaque année, mais c’est surtout au niveau de l’élucidation que les résultats sont les plus spectaculaires. La ville compte le plus fort taux d’élucidation du département qui est très largement supérieur à la moyenne nationale. La municipalité explique ce résultat par le choix de la réactivité pour ce système. Les résultats confortent les élus dans le choix qui a été fait de mettre en œuvre une organisation permettant d’avoir une réaction rapide des services de sécurité en cas d’événement. Toutefois, les demandes de relecture d’images tendent à augmenter avec le temps. Un nouvel adjoint au chef de centre plus spécialisé sur cette fonction chargé de la relecture des images enregistrées arrivera prochainement pour faire face à cette tendance. Enfin, un règlement intérieur fixe les règles de fonctionnement de la vidéoprotection.


GAILLARD

Un système au service de la tranquillité des riverains Ville frontalière située à mi-parcours entre Annemasse et Genève, Gaillard présente deux aspects totalement opposés, avec d’une part une zone rurale et, d’autre part, une zone urbaine qui regroupe près de 12 000 habitants rassemblant plus de 109 nationalités. La ville est traversée chaque jour par près de 40 000 véhicules. Une situation particulière pour cette petite commune qui s’est trouvée confrontée des problèmes de délinquance de voie publique. Vols avec violences, cambriolages, rixes mais aussi phénomènes de violences urbaines (feux de poubelles ou de véhicules), la commune de Gaillard était soumise à de nombreux problèmes de délinquance. Pour juguler ces infractions, un déploiement de vidéosurveillance a été

initié en 2007, afin de répondre à un sentiment d’insécurité particulièrement sensible sur deux quartiers de la commune. La stratégie retenue a en effet été de bien mailler deux territoires précis afin d’éviter le « saupoudrage ». Le premier déploiement a concerné le quartier « porte de France », secteur doté d’un poste frontière, avec 8 caméras dômes. En 2008, à l’aune des bons résultats constatés, il a été décidé de poursuivre le déploiement, avec l’équipement du deuxième quartier doté d’un poste frontière sur lequel 5 caméras supplémentaires ont été installées. Un centre superviseur urbain a également été construit à cette occasion, permettant la centralisation et l’exploitation des images.

Une baisse sensible de la délinquance La vidéosurveillance a permis de faire baisser de moitié la délinquance de voie publique constatée sur le secteur Porte de France la première année. Dans le second secteur équipé, la baisse a été de 30% sur la délinquance générale. Quant aux incendies de véhicules, ils ont totalement disparu. Aujourd’hui tous les problèmes ne sont pas résolus, mais la situation est sous contrôle et le sentiment de sécurité des riverains est total. Aspects organisationnels Le centre superviseur créé en 2008 est doté d’opérateurs qui exploitent les images en temps réel. Il n’y a pas une pré-

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Vidéoprotection Cahier spécial

Le budget d’investissement sur cette installation est de 900 000.00 euros. La maintenance du système coûte 17 000 € par an à la commune, dans le cadre d’un contrat de maintenance. Un entretien préventif est réalisé 4 fois par an, notamment pour le nettoyage des dômes. La commune a disposé d’une aide de l’État depuis le début du projet.

sence constante d’opérateur ; celle-ci est ciblée sur les créneaux les plus sensibles (fins de journée et soirées). Une supervision permanente n’est pas envisagée, car cela supposerait une capacité de réaction des agents de terrain qui n’est pas suffisante à ce jour. L’effectif du CSU est constitué de 3 opérateurs rattachés à la police municipale et ayant le statut d’agent de surveillance de la voie publique. Ils sont placés sous l’autorité du responsable de la vidéoprotection qui est également le responsable opérationnel de la police municipale, doté d’un suppléant. Les opérateurs exploitent les images en temps réel et exploitent également les enregistrements. Le travail de relecture constitue une tâche importante. En l’absence des opérateurs, les caméras dômes travaillent en mode patrouille qui leur permet d’effectuer un parcours de surveillance prédéfini. La connaissance du terrain et les événements déterminent les choix de surveillance. Les relations avec la police nationale sont bonnes, celle-ci dispose d’un renvoi d’images via une liaison hertzienne. Quelle formation pour les opérateurs ? La formation des ASVP est as-

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surée en interne par le coordinateur sécurité prévention, responsable opérationnel de la police municipale. Il assure l’encadrement des 10 agents de la police municipale et des 3 ASVP. La police municipale assure un service de 7 heures 30 à 19 heures 30 du lundi au vendredi et le samedi de 5 heures 30 à 15 heures. Elle assure ponctuellement des services en soirée. Les agents sont dotés d’armes de 4ème catégorie et de gilets pare-balles. Le coordinateur sécurité prévention assure la liaison avec les forces de l’ordre et coordonne les actions de prévention, avec le chargé de mission politique de la ville. Au sein d’un C.I.S.P.D, la ville est dotée d’un contrat local de sécurité qui est jugé très utile pour des besoins de réactivité. Un G.L.T.D. a été activé pour certains quartiers. Bilan et perspectives Face à ces bons résultats,la municipalité a décidé de déployer 13 nouvelles caméras en 2010/2011, en équipant les écoles, la mairie et le complexe sportif et culturel. Cela portera à 26 le nombre de caméras constituant le dispositif municipal. En 2011/2012, un nouveau déploiement sera également réalisé pour mailler un nouveau secteur de la commune.

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Approche technique

L’acquisition des images est réalisée par des caméras dômes, aucune caméra fixe n’est installée. Le système est composé à la fois de caméras à résolution classique (modèles les plus anciens) et de caméras HD pour les plus récentes. Le réseau est en fibre optique appartenant à la commune, largement dimensionné pour relier les bâtiments municipaux situés à proximité en voix/données/images. Le centre superviseur est doté de deux postes de travail et d’un mur d’images de 9 écrans. Une finition en bois donne un aspect chaleureux à ce centre. Le centre est divisé en trois salles (exploitation temps réel, exploitation des enregistrements, salle technique) avec un sas et un contrôle d’entrée par badge, placé sous vidéoprotection. Les postes de travail sont dotés d’un moyen radio basé sur le réseau de la police municipale. Le centre superviseur est installé dans les locaux de l’ancienne gendarmerie qu’occupe désormais la police municipale qui sont donc parfaitement adaptés. L’enregistrement des images a une durée de 8 jours. Il s’agit d’un enregistrement voie par voie,


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Vidéoprotection Cahier spécial

Les nouveautés du trimestre pour la vidéoprotection urbaine et les grands espaces Ce trimestre voit l’apparition de la première caméra Gigapixel, d’une borne vidéo mobile, d’un booster-routeur 3G, et la confirmation de la validité des technologies de reconnaissance faciale, dont l’offre s’élargit via les solutions de gestion de vidéosurveillance. Par Michel Eynaud, journaliste spécialisé

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Focus sur les nouveautés les plus marquantes

Si, dans le précédent numéro, nous présentions une nouvelle camera en Ultra Haute Définition à 51 Mp, c’est en 1 ou 2 Gigapixels que les nouvelles caméras GWAS de ipConfigure présentées ici travaillent ! Il s’agit en fait d’une tourelle robotisée, équipée d’une « simple » caméra de 16 Mp (ou deux), éventuellement associée à une caméra thermique (ou deux). Des balayages, de 12 à 35 images de 16 Mp en horizontal sur 93° à 270° par 3 ou 4 images en vertical sur 23° ou 30°,sont assurés de façon à couvrir de très grands espaces en détail, remplaçant un très grand nombre de caméras. Ces images sont ensuite accolées en d’impressionnantes images panoramiques. La vitesse de 2 ips en 16 Mp pour les images élémentaires fait que les panoramas de 2 Gp peuvent nécessiter jusqu’à 35 ou 70 s pour être complètement rafraîchis, et les applications semblent être de préférence limitées aux grands espaces où des actions relative-

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ment lentes sont visibles, pour la constatation d’un changement d’état, ou bien avec peu ou pas d’actions en situation normale, comme en milieu désertique. Les images doivent être gérées par le logiciel associé, qui est compatible avec les murs d’images. Un moteur d’analyse vidéo intelligente est disponible, et il est possible d’arrêter le balayage et de se concentrer sur une zone, sur détection ou en cas de besoin d’un rafraichissement plus rapide. Un suivi cartographique d’objet est possible. TEB a présenté sa nouvelle Borne Vidéo Mobile destinée en particulier à être installée sur un mât d’éclairage public. Cet ensemble compact tout-en-un intègre une caméra et un enregistreur fonctionnant 24h/24, et une batterie disposant d’une autonomie de 16h pour fonctionner toute la journée sans alimentation, suite à une recharge nocturne lorsque l’éclairage est alimenté. La Borne Vidéo

Mobile peut être déployée rapidement et déplacée en fonction des besoins, ce qui permet d’optimiser les investissements des collectivités. Ceux-ci sont par ailleurs encore limités par le fait que la borne est gérée sans fil en WiFi ou 3G, donc sans frais de génie civil. Un agent équipé de l’application Prynpocket sur un iPhone ou un iPad peut accéder aux images et contrôler les caméras.


Wavestore, spécialiste des systèmes d’enregistrement vidéo de haute performance, a annoncé son partenariat avec Airborne Biometrics Group pour l’intégration dans ses systèmes des fonctionnalités de reconnaissance faciale de ses solutions FaceFirst. Cela permet l’identification de suspects, criminels patentés, terroristes, et également de VIPs et de collaborateurs, dans les secondes suivant leur entrée dans une zone, de façon à prendre des mesures appropriées. Les solutions FaceFirst, qui sont basées sur les algorithmes de Cognitec, se distinguent des précédentes solutions retenues par leur précision et leur fiabilité de détection. Elles sont notamment adaptables à la taille du projet, et un module pour appareils mobiles per-

met l’envoi d’images par un agent de sécurité pour identification en central. Les solutions biométriques sont de plus en plus utilisées à des fins mar-

keting dans la distribution, où la caractérisation du genre et de la tranche d’âge vient utilement enrichir les données statistiques de fréquentation des

rayons. Le partenariat entre Wavestore et ABG a d’autant plus de sens que les solutions FaceFirst utilisent beaucoup de serveurs.

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Vidéoprotection Cahier spécial

Logiciels : reconnaissance faciale et perception situationnelle Toujours en reconnaissance faciale, iOmniscient, spécialisé dans les solutions pour les scènes très peuplées et complexes, a reçu le prix du meilleur système de vidéosurveillance de l’année à l’Ifsec pour sa technologie de reconnaissance faciale dans une foule. Siqura a annoncé la sortie de sa nouvelle solution DIVA de gestion de vidéosurveillance sur IP des caméras et encodeurs Siqura, qui inclut des fonctionnalités d’analyse vidéo intelligente, en particulier de reconnaissance faciale et de lecture de plaque.Afin de s’adapter aux besoins de chacun, l’interface et la disposition du mur d’image sont personnalisables. Une sortie de données au format XML est disponible pour communiquer vers des systèmes tiers, et de nombreux systèmes peuvent être intégrés,de contrôle d’accès, de détection d’intrusion et de GTB, et même une matrice vidéo pour des solutions hybrides bien adaptées à la migration vers IP.La fiabilité est assurée par des serveurs redondants et par la surveillance constante de la position et de la qualité image des caméras. Chez Milestone, la nouvelle version 8 du logiciel XProtect Enterprise de gestion de vidéosurveillance sur IP en plateforme ouverte apporte un ensemble important de nouvelles fonctionnalités, dont le nouveau Camera Navigator. Les objets en mouvement sont facilement repérés pour une vérification visuelle constante et exhaustive de l’ensemble de l’installation de surveillance, visant à garantir un suivi facile dans les emplacements

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géographiquement complexes, et donnant une perception situationnelle optimale pour une réponse rapide et des enquêtes précises. Par ailleurs, XProtect Enterprise 8 prend en charge les lentilles panomorphes 360° Immervision Enables, qui s’adaptent à certaines caméras fixes de vidéosurveillance pour fournir à l’utilisateur une vue panoramique de la scène. Genetec a annoncé le lancement d’AutoVu Sharp VGA, une nouvelle caméra de reconnaissance de plaques avec traitement d’images intégré, plus économique que la version Sharp XGA, et destinée aux endroits où les véhicules se déplacent à des vitesses modérées ou lorsque la lecture des plaques s’effectue dans une zone bien définie. Cette caméra est intégrée au Security Center, de façon à contrôler un accès et lever automatiquement une barrière. Par ailleurs la version 2.1 de l’application pour mobiles prend en charge la version 5.0 de Security Center et est compatible avec Android, y compris avec le service de messagerie Google Android Cloud to Device pour envoyer des notifications et avertir les utilisateurs mobiles des situations d’urgence, au fur et à mesure qu’elles se produisent. Verint lance actuellement son Nextiva PSIM, issu du rachat de la société Rontal Engineering

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Applications. Les PSIM, ou systèmes de gestion d’information de la sécurité physique, sont des hyperviseurs qui gèrent l’ensemble des données de sécurité électronique d’une entité en corrélation avec certaines données d’entreprise, à des fins de cohérence, d’efficacité et d’optimisation des coûts. Nextiva PSIM joue dans la cour des grands en permettant également la gestion situationnelle en cas de crise, encadrant automatiquement les réactions pour une meilleure rapidité, et pouvant préparer les réactions aux imprévus pour une ville, qu’ils soient de nature terroriste ou environnementale.

Chez Oncam,qui a été précurseur des caméras hémisphériques 360° sous la marque GrandEye, la nouvelle solution IPZoom est désormais disponible. Cette solution inclut une caméra Oncam IPZoom 360° en 5 Mp, une caméra dôme PTZ IP, et un logiciel qui permet à la caméra IPZoom 360° de signaler un évènement au dôme PTZ et de contrôler celui-ci, à l’intérieur d’une même aire, pour par exemple vérifier la validité d’une alarme. Cela permet de remplacer plusieurs caméras tout en fournissant un haut niveau de détail sur les longues distances. Un positionnement est possible en un clic sur le plan.

Sphinx a présenté le nouveau booster-routeur Wibe destiné à améliorer les communications 3G. Grâce à ses 4 antennes intelligentes multifaisceaux, le Wibe augmente considérablement la portée du service 3G sans investissement en infrastructures. On observe ainsi jusqu’à 3 fois la portée des autres routeurs sans fil 3G, et jusqu’à 10 fois la portée d’une clé USB traditionnelle ou 25 fois le débit d’une clé 3G dans les zones de faible couverture. Le Wibe est particulièrement utile pour le déploiement de 3G en zone rurale ou en bord de couverture de cellule, pour améliorer la réception à l’intérieur de certains bâtiments en zone urbaine, pour des installations temporaires comme des chantiers ou des salons, pour des liaisons secondaires de secours, et pour faciliter le déploiement de tout point d’accès WiFi.


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Professionnalisation Formation

alternance

Tous gagnants ! Se former en travaillant et travailler en se formant… La formation en alternance apparaît comme un moyen efficace de connecter – voire de réconcilier – trois mondes aux ambitions trop souvent divergentes, celui de la formation, celui des étudiants et demandeurs d’emplois et celui de l’entreprise. Formule plébiscitée autant par les dirigeants que par les étudiants, elle séduit notamment les acteurs de la sécurité privée. En effet, dans ce secteur particulièrement soumis aux évolutions structurelles et technologiques, l’alternance est une excellente formule pour professionnaliser les salariés (en poste ou en devenir). Explications à travers un échange argumenté entre Xavier Latour, directeur de la licence professionnelle « Sécurité des biens et des personnes » de l’Université Paris Descartes et Nicolas Le Saux, dirigeant d’Uniprotect.

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Sécurité Privée. Les professionnels et les enseignants mais aussi les étudiants perçoivent l’alternance l’un des moyens les plus efficaces pour réussir son entrée sur le marché de l’emploi. Partagez-vous cette conviction ? Xavier Latour. L’alternance est une formule remarquable pour nos étudiants. D’une part, elle représente le moyen de mettre immédiatement en pratique leurs savoirs et peut ainsi constituer une puissante motivation. Si souvent les étudiants peuvent s’interroger sur le sens de leurs études, l’alternance les empêche de tomber dans ce travers. Ils sont confrontés immédiatement aux réalités du terrain et gagnent rapidement en maturité et en motivation. D’autre part, l’alternance facilite sans aucun doute leur insertion professionnelle. Nos études démontrent chaque année que les apprentis trouvent

plus rapidement que les autres un emploi, souvent dans l’entreprise dans laquelle un contrat d’apprentissage a été signé. Une alternance suffisamment longue pour être significative constitue un vrai « plus » pour un CV. Nicolas Le Saux. Oui, l’alternance est un modèle gagnant qui a fait ses preuves dans des pays comme l’Allemagne depuis longtemps. En France, de grandes écoles de commerce le mettent aussi en place, preuve de la pertinence du modèle. En ce qui concerne nos activités, très opérationnelles, cette approche me paraît indispensable. Elle permet aussi à des salariés déjà en poste d’accéder à l’enseignement supérieur tout en maintenant un revenu. En quoi ce mode de formation favorise-t-il l’employabilité pour les étudiants mais aussi pour


les personnes déjà en poste à travers la « période de professionnalisation » ? XL. Contrairement à des étudiants qui découvrent l’entreprise après avoir vécu dans un environnement exclusivement théorique, les étudiants en alternance ont eu le temps de s’adapter aux exigences de l’entreprise. Ils en ont assimilé les codes et ont acquis un savoir-être. Ils démontrent aussi à l’égard des employeurs une grande détermination après avoir su concilier études et travail. Les étudiants en alternance ont dû travailler plus que les autres et ont ainsi développé un vrai sens de l’effort et des responsabilités, ce qui ne peut que rassurer un employeur. NLS. C’est une combinaison de facteurs à mon sens. D’une part l’entreprise à tendance à mieux suivre ce type de salariés et donc de faciliter leur intégration en les aidant à s’adapter à leur poste. D’autre part le salarié en alternance est plus réceptif au coaching de son encadrant. On voit très vite si il, ou elle, a du potentiel et on est souvent mieux à même de développer celui-ci. Il faut aussi pour l’employeur accepter le risque que tous ne restent pas. La formation professionnelle en alternance reçoit un accueil très favorable dans la sécurité privée. En quoi cette formation est-elle particulièrement bien adaptée à ce secteur ? XL. L’Université Paris Descartes avec sa licence professionnelle « sécurité des personnes et des biens » a su trouver un rythme préservant le temps de présence en cours et les intérêts de l’entreprise. En concentrant les cours sur deux jours par semaine et en offrant la possibilité de faire la formation en deux ans au lieu d’un, les étudiants en alternance ont la possibilité de s’intégrer dans les entreprises comme des

que cela permet aussi au collaborateur de tester l’entreprise. Cette approche nous oblige à nous remettre en cause à de nombreuses reprises. Ce n’est pas une sensation agréable pour un chef d’entreprise de voir que quelqu’un de prometteur décide d’aller travailler ailleurs. C’est d’ailleurs rarement pour des questions financières. On apprend aussi beaucoup en tant qu’organisation.

salariés à part entière. En outre, ils apportent immédiatement à l’entreprise des savoirs pointus et actualisés qui compensent leur relative inexpérience. NLS. C’est effectivement le cas pour la licence professionnelle qui a su adapter son cursus au rythme de nos sociétés. Personnellement, je souhaite que cette alternance puisse inclure l’elearning et s’appuie sur des programmes par modules que des salariés puissent suivre sur plus de deux ans. Dans le secteur de la sécurité privée, quels sont les publics les plus intéressés par cette formation ? XL. L’alternance attire beaucoup les jeunes titulaires d’un bac+2 (dut, deug de droit…) soucieux de s’engager dans une filière dynamique, aux débouchés variés en étant rapidement opérationnels. Elle est aussi une excellente formule pour certains salariés qui peuvent conserver leur emploi tout en se formant.

NLS. Au-delà de ces publics, on voit aussi apparaître des personnels des armées envisageant une reconversion dans nos métiers. C’est dans ce cas une combinaison particulièrement puissante du savoir être et du savoir faire. En quoi représente-t-elle un atout pour les employeurs du secteur ? XL. L’alternance constitue, d’abord, la garantie d’avoir dans l’entreprise une personne motivée. On ne s’engage pas sur cette voie par hasard tant les contraintes sont importantes pour gérer les cours et la présence en entreprise. C’est un choix assumé et réfléchi. Ensuite, l’alternance permet de faire entrer du sang neuf dans les équipes. Le regard des étudiants en alternance peut être très utile, particulièrement dans les TPE/PME. L’étudiant est au fait des dernières évolutions de son secteur et vient avec des savoirs à jour. Enfin, c’est un excellent moyen de tester un futur collaborateur. NLS. Effectivement, j’ajouterai

Quelles sont les formations du marché les plus intéressantes du point de vue des salariés et des employeurs et à l’aune de l’évolution du secteur ? XL. En toute objectivité, l’Université a fait de gros efforts ces dernières années afin de s’adapter aux besoins des entreprises. Nous avons ainsi créé des licences professionnelles, véritables diplômes nationaux de bac+3, validés par l’Etat, conçus avec et pour les professionnelles. Les savoirs dispensés sont à la fois théoriques et pratiques.Les cours sont largement assurés par des praticiens et, évidemment, l’alternance constitue le principe de fonctionnement. Ce schéma est également développé en master. Cela représente un cursus de formation cohérent, en prise avec les réalités économiques et sociales. NLS. Tout a à fait. Il existe aussi des programmes développés par l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice (INHESJ) qui propose des cycles en alternance à différents niveaux (middle management, sessions spécialisées). Paris Descartes et l’INHESJ collaborent d’ailleurs sur ces sujets, ce qui est très intéressant pour nos entreprises. Quels conseils donneriez-vous à un salarié qui souhaite évoluer ou à un jeune qui souhaite travailler dans la sécurité privée ?

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XL. Le premier conseil est déjà de bien se connaître.Quels sont mes objectifs professionnels précis à court et moyen termes ? Quels sont les fonctions auxquelles je souhaite accéder ? Comment je me vois dans un an, cinq ans, dix ans ? Quelles sont mes forces et mes faiblesses ? Ensuite, une poursuite ou une reprise d’études nécessite de bien se renseigner sur les diplômes. Nous voyons trop souvent des candidats mal orientés. Les formations ont leurs spécificités, leurs dominantes, leurs exigences propres. Ils convient donc de bien étudier les programmes, l’organisation de l’année, les contraintes… Enfin, il faut être ambitieux et réaliste. Ambitieux car c’est l’un des moteurs de la réussite. La vie est dans le mouvement, il ne faut donc pas avoir peur de se lancer même si premier pas est difficile. Réaliste car rien n’est acquis. S’inscrire dans un diplôme n’implique pas automatiquement de l’obtenir et l’obtenir n’implique pas forcément d’évoluer professionnellement. Les entreprises ne recrutent pas seulement des diplômes mais aussi des femmes et des hommes avec une personnalité. NLS. L’adaptabilité. Notre monde évolue vite, ses exigences aussi. Il faut pour réussir rester capable de se remettre en question en permanence et savoir accepter l’échec pour mieux recommencer. Pour copier Kipling, je dirais à un jeune qu’il peut s’engager dans notre secteur «si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir …». Se former, et continuer à le faire tout au long de sa carrière, sans attendre que son employeur le propose, est indispensable.Si leur poste appartient bien à leur employeur, leur carrière est à eux seuls.

Focus sur le contrat de professionnalisation

Le contrat de professionnalisation permet aux jeunes et aux adultes demandeurs d’emploi d’acquérir une qualification professionnelle. Il vise à faciliter leur insertion ou leur réinsertion professionnelle. Publics visés - Jeunes de 16 à 25 ans sans qualification professionnelle ou souhaitant compléter leur formation initiale. - Adultes de 26 ans et plus, demandeurs d’emploi, inscription à Pôle Emploi. Caractéristiques Nature et durée du contrat

inciter à recruter des contrats pro ou à inciter leurs salariés à évoluer ? Qu’ont-ils à y gagner ? XL. N’ayez pas peur ! Vous avez tout à y gagner surtout avec les contrats aidés qui limitent considérablement la pression financière. NLS. Nous avons besoin de personnels de mieux en mieux formés pour survivre et nous développer. En vingt ans j’ai travaillé sur quatre continents différents et dans des secteurs très divers : j’ai rarement vu des entreprises réussir avec un encadrement mal formé.

Quels messages feriez-vous passer aux dirigeants pour les

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60 Sécurité Privée septembre / Novembre 2011

- CDD : de 6 à 12 mois, - CDI : action de professionnalisation comprise entre 6 et 12 mois Cette durée peut être portée à 24 mois pour les jeunes issus du système éducatif sans qualification professionnelle reconnue ou lorsque la nature des qualifications visées l’exige pour obtenir un diplôme (niveau 1 à 5 de l’éducation nationale), un titre homologué à finalité professionnelle ou un certificat de qualification professionnelle. Formation - Enseignements généraux, professionnels ou technologiques organisés en alternance avec l’exercice d’activités professionnelles en entreprise et visant l’acquisition : d’un diplôme d’État, d’une certification professionnelle établie par la CNEFP, d’un diplôme ou titre à finalité professionnelle reconnue dans la classification de la Convention collective. - Formation d’une durée de 15 % à 25 % de la durée du contrat ou de l’action de professionnalisation et de 150 heures minimum.

- Formation organisée pendant le temps de travail et dispensée par un organisme de formation externe, sauf si l’entreprise dispose de son propre service de formation. Tuteur Un salarié volontaire peut être désigne comme tuteur pour accueillir le salarié en contrat de professionnalisation, assurer la liaison avec son organisme de formation et participer à l’évaluation et au suivi de la formation. Dans les petites entreprises, le tuteur peut être l’employeur lui-même. Prise en charge OPCALIA Opcalia Opérateur Natonal prend en charge les actions de mises en œuvre dans le Contrat de professionnalisation dans la limite des fonds disponibles et dans les conditions suivantes : - 13 € HT/heure pour les formations prioritaires définies par la branche (voir la rubrique Priorités et formations) ; - 9 € de l’heure pour les autres formations. Source : Opcalia

Salariés âgés de

Qualification

16 à 20 ans

Inférieure au Bac pro ou équivalent Au moins égale à un Bac pro au titre et diplôme équivalent Inférieure au Bac pro ou équivalent Au moins égale à un Bac pro ou équivalent

21 à 25 ans

26 ans et plus

Salaire minimum conventionnel 55 % 65 %

70 % 80 %

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Le MI-5 dénonce l’espionnage d’État chinois Nombreux sont ceux qui se plaignent de l’espionnage d’états étrangers, moins sont ceux qui le font aussi directement. C’est ce qui s’est passé le mois dernier à Londres. Jonathan Evans, le directeur général du MI 5 s’appuyant sur un rapport de 14 pages du Centre for the Protection of Nation Infrastructure (CPNI), n’a pas hésité à pointer du doigt les activités des services chinois dans son pays. Une sortie d’autant plus remarquée qu’elle intervient alors que le Premier ministre chinois Wen Jiabao se trouvait dans la capitale britannique pour participer au Sommet stratégique annuel sinobritannique. M. Evans a rappelé les méthodes des services chinois notamment contre les voyageurs d’affaires, les chantages et les manœuvres de séduction en tout genre.

CONTREFAÇON

L’industrie textile française au premier rang des victimes des contrefaçons

Plus du quart des saisies en France concernent ce secteur. Selon la dernière étude multi-sources réalisée à partir des statistiques de la police, de la gendarmerie, des douanes et de la Direction des fraudes (DGCCRF), par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), l’industrie textile française est la plus touchée en 2009. Elle représente à elle seule plus de 25 % des saisies effectuées. Suivent les secteurs des jeux, des jouets et du luxe. Des saisies en diminution mais des secteurs qui demeurent inquiétants… L’étude note que pour la période 2009-2010 et ce pour la première fois depuis 2005, le nombre de saisies a diminué, atteignant 1,1 million d’articles en 2010. Plus de la moitié des prises ont été fabriquées en Asie. Malgré cette tendance à la baisse, un secteur inquiète les autorités, celui des

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pièces détachées automobiles. Leur nombre a été multiplié par 66 entre 2008 et 2009. Le passage de 2009 à 2010 enregistre une hausse de 558 %, avec plus de 14 800 pièces contrefaites saisies aux frontières.Si les rétroviseurs et les jantes ne posent pas d’importants problèmes de sécurité pour les utilisateurs, il n’en va pas de même pour les pièces de carrosserie et même les pare-brises… On note des capots qui ne se rétractent pas au choc provoquant la décapitation du conducteur et des pare-brises qui explosent. Heureusement, peu de garagistes acceptent d’installer ces équipements. Ils sont donc acquis par Internet. Côté médicaments, on note une baisse globale de 7 %, 70 % étant des copies de Viagra. Le textile français investit de plus en plus en recherche et développement, de façon à prendre de l’avance grâce à des tissus techniques plus difficiles à contrefaire.

Code à bulles, solution anti-contrefaçon ? Face au marché de la contrefaçon, la riposte législative ne suffit pas. Les technologies sont elles aussi appelées à la rescousse.C’est ainsi que la société française Prooftag, basée à Montauban, a inventé un procédé non seulement innovant et original,mais aussi infalsifiable. Facilement applicable à n’importe quel produit, y compris de l’industrie du luxe, il s’agit d’une pastille adhésive large d’un petit centimètre carré. Sur cette surface, une véritable empreinte digitale du produit composée d’une série unique de vingt à cent bulles est générée spontanément lorsque la surface en polymère se durcit au contact de l’air. Une fois formé, ce dessin devient unique et non reproduisible, y compris par la société créatrice du concept. Pour s’y retrouver, Prooftag a mis au point des codes qui permettent une identification optique de chacun des produits,stockés dans des bases de données interrogeables par les clients via internet. Cette base permet de garantir l’authenticité absolue du produit. Les applications de cette invention sont nombreuses et permettent une traçabilité très performante. Prooftag a même prévu la destruction de la pastille si elle était détachée du produit auquel elle est fixée. Ironie du sort, cette invention est due au hasard après des difficultés dans le collage de pièces miniaturisées.


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CYBERCRIME

L’informatique est notre meilleure ennemie

On s’accorde pourtant à considérer que la cybercriminalité représente entre 1 et 2% du PIB mondial, autour des 1 000 milliards de dollars. Ce n’est donc pas un hasard si, après plusieurs pays, l’OCDE vient de classer cette menace parmi les cinq plus graves du début du XXIe siècle. Les attaques, en hausse perpétuelle, se font de plus en plus spectaculaires et se succèdent contre les entreprises (Google, Sony), les gouvernements et les institutions internationales (FMI) sans qu’une solution définitive puisse être trouvée. Des nuages qui font aussi rêver les pirates Lors d’un réel conflit maritime, les pirates informatiques chinois et vietnamiens se sont affrontés sur les réseaux. Alors

que l’informatique a pris une place centrale dans le monde et que les données sont de plus en plus stockées sur des serveurs distants appelés “cloud”, la technologie du nuage fait aussi rêver les pirates qui tentent de s’introduire dans ces cavernes d’Ali Baba numériques à la recherche des secrets des entreprises. Parade allemande Depuis plusieurs années, les États organisent leurs ripostes. L’Allemagne n’est pas en reste et vient d’inaugurer un nouveau service de lutte contre la cybercriminalité à Bonn, le Centre national de défense cybernétique. Douze officiers de liaison y seront chargés de coordonner les différentes actions et informations fédérales dans ce domaine. Une création d’autant

L’analyse d’Olivier Rouvière, directeur adjoint du pôle Assistance Technique de GEOS.

plus attendue que l’économie allemande aurait perdu au moins 61,5 millions d’euros en 2010 du fait de la délinquance en ligne, selon les chiffres publiés par la Bitkom (Fédération des Hautes technologies) et la police criminelle. L’une des affaires emblématiques qui a touché les États-Unis en mai dernier avec le vol des données personnelles des cartes de crédit de 360 000 clients de Citibank inquiète le gouvernement fédéral. Les autorités, par la voix du ministre de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich, redoutent des attaques beaucoup plus graves visant les réseaux électriques ou de distribution d’eau qui paralyseraient le pays. De son côté, Paris s’est prononcé pour un“cyber-FBI européen” adossé à Europol.

Dans un monde qui s’est numérisé et interconnecté à une vitesse fulgurante, il faut maintenant prendre la mesure des dangers liés à la cybercriminalité. L’Internet ayant bâti son succès, à l’origine, sur des protocoles simples et non sécurisés, de nombreuses vulnérabilités, bien connues des chercheurs dans les années 90, se sont démocratisées, grâce notamment à la publication de codes malicieux. Une industrie du cybercrime s’est peu à peu mise en place, en même tant qu’augmentaient les échanges financiers mondiaux, le commerce électronique et les informations sensibles sur le réseau. Aujourd’hui, il n’est plus un État sérieux qui n’ait mis en place une stratégie de défense pour protéger ses services vitaux car il possible de détruire ou de paralyser des infrastructures clefs sans avoir à mener d’opération militaire. Le secteur public tente de mobiliser le privé car ses moyens ne lui permettent pas de tout faire. Les grandes multinationales ont déjà mis en place des politiques de Système de Sécurité de l’Information (SSI) efficace, mais un effort considérable reste à faire au niveau des PME, qui n’ont pas toutes réalisé que le cyberespace est le nouveau champ de bataille du XXIe siècle.

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Rien ne ressemble plus à une information qu’une autre information*

Sécurité Privée fait la différence !

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Derrière l’aphorisme et l’impertinence, réside une réalité que tout lecteur a pu vérifier. Une réalité contre laquelle le magazine Sécurité Privée souhaite lutter afin de dispenser une information précise, claire et vérifiée. Sans parti pris et sans concession, Sécurité Privée se positionne comme un magazine professionnel destiné aux acteurs de la sécurité qu’ils soient clients ou prestataires, conseils ou conseillés, qu’ils exercent leur activité dans le secteur public ou le secteur privé.

www.securite-privee.org

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Lu pour vous Lu pour vous

événement

Les politiques publiques de sécurité Alain Bauer, christophe soullez, PUF

L’État,qui doit assurer la protection et la sécurité de la population, a suivi au fil du temps diverses pistes pour tenter d’accomplir cette mission régalienne.Depuis la Seconde

Guerre mondiale, la question de la sécurité au quotidien,la lutte contre la criminalité et la prévention de la délinquance ont fait l’objet d’une prise en compte politique accrue. Peu à peu, de dispositifs en mesures, de rapports en lois-cadres se sont ainsi construites de véritables politiques publiques de sécurité qui concernent l’action de la police,de la justice ou encore les politiques de la ville. En s’appuyant sur une présentation historique, cet ouvrage explore la notion de politique publique de sécurité et en cerne les évolutions, mettant au jour les divers égarements, les problématiques et les difficultés actuelles auxquels sont confrontés les pouvoirs publics.

professionnel

La sécurité privée en France Daniel Warfman, frédéric ocqueteau, puf

La sécurité privée a changé de visage. Au gardiennage qui a été, historiquement, la plus commune des activités de ce secteur, se sont ajoutées de multiples prestations - sécurité incendie, convoyage de valeurs, détection et renseignements, sécurité aéropor-

tuaire, etc. - souvent adossées aux nouvelles technologies de surveillance à distance. Parallèlement, les pouvoirs publics ont progressivement opté pour une nouvelle approche de la sécurité privée : l’Etat s’est ainsi dessaisi d’une parcelle de souveraineté dans le domaine de la «sûreté-sécurité» après avoir fortement incité les entreprises à se protéger par elles-mêmes contre des risques et menaces de toute nature. Cet ouvrage fait le point sur les dernières évolutions réglementaires de ce secteur de services, ainsi que sur les principales dimensions économiques et sociales régissant ses activités.

premier roman

L’art français de la guerre

alexis Jenni, Gallimard

« J’allais mal ; tout va mal ; je me désinstallais, j’attendais la fin. Quand j’ai rencontré Victorien Salagnon, il ne pouvait être pire, il l’avait faite tout entière la guerre de vingt ans qui nous obsède, qui n’arrive pas à finir, il avait parcouru le monde entier avec sa bande armée, il devait avoir du sang jusqu’aux coudes. Mais il m’a appris à peindre. Il devait être le seul peintre de toute l’armée coloniale, mais làbas on ne faisait pas attention à ces détails. Il m’apprit à peindre, et en échange je lui écrivis son histoire. Il dit, et je pus montrer, et je vis le fleuve de sang qui traverse ma ville si paisible, je vis l’art français de la guerre qui ne change pas, et je vis l’émeute qui vient toujours pour les mêmes raisons, des raisons françaises qui ne changent pas.Victorien Salagnon me rendit le temps tout entier, à travers la guerre qui hante notre langue. »

narrateur, en pleine crise personnelle, fait la connaissance d’un ancien militaire devenu peintre, Victor Salagnon. À travers les souvenirs de Salagnon défilent cinquante ans d’histoire de France revue à travers le fait militaire : la Deuxième guerre mondiale, l’Indochine, l’Algérie… Au-delà du récit d’une amitié entre deux hommes, une interrogation sur la France contemporaine, en dehors de toute idéologie.

Un nouveau Tardi pour novembre

Découvrez en avant première les premières planches sur le site www.futuropolis.fr

L’histoire commence avec la première guerre du Golfe : le

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Lu pour vous Lu pour vous

Noir

récit

L’offense

Le 11 septembre : le jour du chaos

Francesco de filippo, Métailié noir quand éclate la guerre des clans, le gamin des rues, l’as des virées en scooter se transforme… Servi par la riche et savoureuse langue du petit peuple napolitain, ce récit nous plonge dans les entrailles noires du Système planétaire, avant de nous amener sur les toits d’une des plus belles cités du monde, d’où Gennaro cherchera la possibilité de la rédemption. Francesco De Filippo est né à Naples en 1960. Il est journaliste à l’agence Ansa et vit à Rome. Il est l’auteur de cinq romans.

Peut-on gagner sa vie sans être mafieux quand on naît dans les quartiers populaires de Naples ? À 21 ans, Gennaro le voudrait bien. Mais le voilà convoqué par don Rafele, le parrain du quartier – et pas seulement du quartier, comme le garçon va le découvrir. Placé sous la surveillance de Paolino, l’effroyable colosse aux baroques pulsions, il connaîtra de près, dans leurs hideux détails, les trafics mondiaux de drogues, d’armes, d’êtres humains. Sa route croise celle d’agitateurs camorristes au service du maire, d’une tribu africaine avec son roi et son lion régnant sur les souterrains de la ville, d’une putain sudaméricaine miraculeusement pure, d’une mère écrasée par l’élimination de son jeune enfant qui a vu ce qu’il ne devait pas voir. Gennaro se détache de sa femme et de ses deux enfants, et,

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nicole Bacharan, Dominique simonnet, perrin MARDI 11 SEPTEMBRE 2001 6 h 30. Il fait encore sombre quand le président des Etats-Unis, en tenue de jogging, court en foulées rapides au milieu des bougainvilliers, entouré d’agents secrets qui lui éclairent le chemin.L’aube se lève doucement sur la Floride…23 h 08. Pieds nus, en short, son chien dans les bras, suivi de sa femme et de son chat,George W.Bush dévale les escaliers de la Maison-Blanche vers le bunker souterrain, sous le regard inquiet de ses gardes du corps. C’est la dernière alerte de cette terrible journée.Que s’est-il

passé entre ces deux moments ? Dans les tours en flammes, à l’intérieur des quatre avions détournés, mais aussi à bord d’Air Force One, à la Maison-Blanche, au Capitole, au Pentagone, dans les bases aériennes, les avions de chasse, les tours de contrôle, les abris où le gouvernement s’est réfugié ? Qu’ont fait le président, les ministres,les élus,les militaires, les services secrets ?Voici le récit complet et stupéfiant d’un jour de chaos, raconté, minute par minute, à un rythme haletant : l’histoire vraie du 11-Septembre.

Introspection

Dans les forêts de Sibérie Sylvain Tesson, gallimard

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Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché d’être heureux. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ?

Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. Écrivain,journaliste et grand voyageur,Sylvain Tesson est né en 1972. Après un tour du monde à vélo, il se passionne pour l’Asie centrale, qu’il parcourt inlassablement depuis 1997. Il s’est fait connaître en 2004 avec un remarquable récit de voyage, L’Axe du loup (Robert Laffont). De lui, les Éditions Gallimard ont déjà publié Une vie à coucher dehors (2009) et, avec Thomas Goisque et Bertrand de Miollis, Haute tension (2009).


LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ACCOMPAGNENT LES CITOYENS AU QUOTIDIEN.

MAIS QUI ACCOMPAGNE LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ?

L’isolement du chef d’entreprise n’est pas une fatalité. Depuis 2004, l’USP agit pour valoriser les acteurs de la sécurité privée et participer à la construction de l’avenir de la profession. L’USP et ses adhérents mettent en œuvre les actions nécessaires à la professionnalisation et la moralisation du secteur afin d’offrir de vraies perspectives d’avenir et d’évolution aux salariés mais aussi de permettre aux entrepreneurs d’exercer leur activité dans un cadre structuré. L’USP est également un espace d’échanges, de partage d’expériences et de débats entre des entreprises de toute taille. L’USP assure un accompagnement de ses adhérents dans leur quotidien d’entreprise.

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